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25/07/2022

ANSHEL PFEFFER
Le problème de l'Agence juive en Russie a commencé bien avant la guerre en Ukraine

Anshel Pfeffer, Haaretz, 25/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Un président, Isaac Herzog, doit certainement porter une part de responsabilité dans l'expulsion potentielle de l'Agence de Moscou. La question est de savoir si un autre président, Vladimir Poutine, a été impliqué dans cette affaire.

Sur cette photo du 6 décembre 2012, un employé de l'usine de porcs Mizra pose avec une tête de porc dans un entrepôt réfrigéré du kibboutz Mizra, dans le nord d'Israël. La communauté d'immigrés de l'ex-URSS, forte d'un million de personnes, a augmenté la demande des clients pour le porc, un aliment non casher rarement consommé par les Juifs israéliens. Photo Oded Balilty/AP

Les médias israéliens se sont empressés de présenter la décision du gouvernement russe de fermer les opérations de l'Agence juive sur son territoire comme des représailles au soutien apporté par Israël à l'Ukraine. Cette interprétation pose un certain nombre de problèmes.

Premièrement, le soutien d'Israël à l'Ukraine a été au mieux tiède. Israël a refusé toutes les demandes ukrainiennes d'armes, interdisant même aux autres pays de lui fournir leurs propres armes de conception israélienne. Israël ne s'est pas non plus associé aux sanctions occidentales contre la Russie et n'a pas non plus, à quelques exceptions près, critiqué l'invasion de la Russie et ses crimes de guerre en Ukraine.

En outre, les problèmes de l'Agence juive avec la bureaucratie russe ont commencé bien avant l'invasion, il y a cinq mois, et il n'y a aucune raison de supposer qu'elle fait l'objet d'un traitement plus sévère que la plupart des organisations étrangères qui ont été soit fermées, soit sérieusement entravées dans leurs opérations en Russie.

En fait, l'Agence a eu la vie plus facile que la plupart des autres organismes étrangers. Il n'est guère surprenant que la Russie de Vladimir Poutine ne voie pas d’un bon œil toute organisation encourageant les citoyens russes à émigrer.

Dans le dédale des lois et règlements russes, et leur application inégale par les autorités, l'Agence a toujours eu la possibilité de se mettre à dos les fonctionnaires à différents niveaux. En fait, ces choses se sont produites plus d'une fois dans le passé, mais elles ont toujours été résolues discrètement en coulisses. Dans le cas présent, les choses ont échappé à tout contrôle et se sont aggravées en grande partie à cause de l'absence d'une direction professionnelle à l'Agence.

24/07/2022

GIDEON LEVY
Allez Israël, encore un effort pour devenir un pays normal !

Gideon Levy, Haaretz, 24/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le ministère russe de la Justice a demandé la liquidation de la branche russe de l'Agence juive pour Israël [ha-Sokhnut ha-Yehudit le-Eretz-Israel], une organisation à but non lucratif qui promeut l'immigration en Israël, selon un tribunal de Moscou. Le site Internet du tribunal de district de Basmanny indique que le ministère a déposé la demande le 15 juillet et qu'elle sera examinée le 28 juillet. Voici le commentaire de Gideon Levy sur ce sujet -Tlaxcala

Être un pays normal : ça aussi, c’est une option. Nous pourrions commencer, par exemple, par une politique d'immigration normale, comme il est d'usage dans tout pays normal. Les critiques à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour son intention de mettre un terme aux activités subversives d'Israël contre son pays - intentions qui sont incommensurablement justifiées - montrent que le chemin vers la normalité est encore long et ardu. Tant qu'Israël conservera la mentalité selon laquelle "tout nous est permis" et "nous ne sommes pas comme les autres pays", le chemin vers la normalité sera infiniment plus long.

Et voici une autre preuve qu'il n'y a pas de différence entre un gouvernement israélien et le suivant : une question qui est intouchable quel que soit le gouvernement au pouvoir est le caractère sacré de la politique d'immigration d'Israël. Et si l'on accorde à la Loi du retour la primauté parmi les lois, la politique d'immigration est la dernière des questions qui serait débattue.

En cherchant à mettre un terme aux opérations de l'Agence juive pour Israël dans son pays, Poutine a cherché à mettre un terme à l'intervention d'un pays étranger dans les affaires intérieures de la Russie. Il n'est pas difficile de deviner ce qui se serait passé si Varsovie avait ouvertement tenté d'envoyer des émissaires de l'establishment polonais en Israël pour encourager les anciens Juifs polonais et leurs descendants à retourner en Pologne. Mais lorsqu'il s'agit des efforts d'Israël, tout va bien.

Il est clair que Poutine devra revenir sur sa demande, car l'establishment juif est plus fort, mais nous n'avons pas besoin de Poutine pour demander non seulement de quel droit mais aussi dans quel but Israël poursuit ses activités là-bas. Pourquoi Israël doit-il s'ingérer dans d'autres pays pour tenter de recruter, d'amadouer, de soudoyer ou de convaincre des Juifs, des demi-Juifs ou des quarts de Juifs d'immigrer ici ?

Quel est le but de tout ce réseau hypertrophié d'émissaires dans le monde ? À quoi servent tous ces ridicules programmes Birthright et Masa alors qu'il est clair qu'il n'y a plus de place ici ?

25/08/2021

JUDY MALTZ
L’importation de « juifs » du nord-est de l’Inde en Israël : une affaire juteuse pour certains

Demandes de secret et pas d'appels d'offres : au cœur du monopole qui amène une « tribu perdue » en Israël

 Judy Maltz, Haaretz, 22/8/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 Bien qu'elle fasse l'objet de plaintes de la part de membres de la communauté Bnei Menashe, Shavei Israël continue de bénéficier d'un arrangement unique avec le gouvernement, qui lui rapporte d'importantes sommes d'argent. L'organisation nie les allégations

Des membres de la communauté Bnei Menashe à l'aéroport Ben-Gourion à l'époque pré-COVID. Photo : Ilan Assayag

 Une organisation privée qui fait venir en Israël des membres de "tribus perdues" de Juifs s'est récemment vu attribuer un contrat gouvernemental de près de 10 millions de shekels (presque 3,1 millions de dollars, 2,6 millions d’€), malgré des plaintes pour abus de pouvoir grave de la part de nombreux immigrants potentiels et nouveaux qu'elle était censée aider.

 Shavei Israël a remporté le contrat du ministère de l'Alyah et de l'Intégration sans avoir à   passer par les procédures d'appel d'offres habituelles. Le ministère avait demandé que ses transactions avec Shavei soient tenues secrètes - une demande rejetée par le Trésor public. Un porte-parole du ministère n'a pas répondu à une question sur les raisons de cette demande de secret.

Selon des documents gouvernementaux, le Trésor a approuvé fin juin une demande du ministère de l'Alyah visant à exempter des obligations d'appel d'offres un contrat d'une valeur de 9 890 184 shekels. Ce contrat était destiné à couvrir les coûts de l'arrivée en Israël de 548 membres supplémentaires de la communauté Bnei Menashe du nord-est de l'Inde.


La justification de cette exemption, selon les documents, était que Shavei est la seule organisation en Israël capable de travailler avec cette communauté.