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18/10/2022

ALI ABOU HILAL
Les attaques des forces d’occupation et des colons sionistes contre le personnel médical palestinien sont un crime de guerre

 Ali Abou Hilal, Al Quds-com, 18/10/2022

Original : اعتداءات الاحتلال والمستوطنين على الطواقم الطبية جريمة حرب
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Ali Abou Hilal est un avocat palestinien, maître de conférences en droit international.

Ces dernières semaines, les forces d'occupation israéliennes et les gangs de colons ont intensifié leurs attaques contre le personnel médical, les ambulances, les médecins et les ambulanciers paramédicaux, à Jérusalem et dans d'autres territoires palestiniens occupés, en violation grave du droit international humanitaire et humain. Et le sous-secrétaire du ministère palestinien de la Santé, Wael Al-Sheikh, a déclaré aux médias qu'il y avait des tirs délibérés sur le personnel médical qui accomplissait son devoir humanitaire.

La fréquence des attaques contre le personnel médical s'est accrue au cours de la semaine dernière par les soldats d'occupation d'une part, et les colons d'autre part, car il a été constaté que le personnel médical, les journalistes et le personnel de la défense civile ont été de plus en plus directement visés au cours des récentes période. Le directeur des ambulances et des urgences du Croissant-Rouge à Naplouse, Ahmed Jibril, a déclaré qu'un certain nombre de colons ont attaqué des ambulances dans la ville de Hawara, au sud de Naplouse, et les ont empêchées de passer pour soigner les personnes blessées par des balles israéliennes.

Des ambulances appartenant au Croissant-Rouge et à Medical Relief ont été directement visées à plusieurs reprises, alors qu'elles transportaient des blessés, dans de nombreuses villes et camps palestiniens. Les colons ont également attaqué un médecin à Toulkarem et un véhicule médical appartenant à l'hôpital universitaire An-Najah à Naplouse. Selon le ministère palestinien de la Santé, le médecin, Assem Qaddoumi, a subi de graves ecchymoses à la poitrine, à l'abdomen et au nez, après qu'un groupe de colons l’eut attaqué au carrefour de Beit Lid, à l'est de Toulkarem, après quoi il a été transféré à l'hôpital gouvernemental de Thabet.  À Naplouse, des colons ont attaqué un véhicule du CHU An-Najah  transportant des patients dialysés alors qu'il passait par le poste de contrôle de Hawara il y a deux jours. Des équipes médicales et des ambulances ont également été ciblées à Jérusalem et dans des villes et des camps palestiniens par les forces d'occupation et des troupeaux de colons, afin de les empêcher de s'acquitter de leur devoir humanitaire de fournir les soins médicaux nécessaires aux victimes de l'occupation. qui ont été blessés à la suite de ces attaques.

Le Dr Abdullah Abou Al-Tin

 Dans une escalade dangereuse, le vendredi matin 14/10/2022, les forces d'occupation ont pris pour cible le médecin Abdullah Abou Al-Tin à Jénine : une balle lui a transpercé la tête et l'a gravement blessé, avant qu'il ne soit déclaré mort plus tard. Le docteur Abou Al-Tin, lorsqu'il a été touché par une balle de tireur d'élite de l'occupation, faisait partie du personnel médical visé par les attaques de l'occupation au cours de la semaine dernière. Il n'était ni le premier ni le dernier des martyrs du personnel médical, qui sont tombés lors d’ attaques des forces d'occupation et des hordes de colons.

Les attaques agressives menées par les forces d'occupation israéliennes et les hordes de colons contre les civils palestiniens dans les territoires palestiniens occupés constituent une violation flagrante du droit international humanitaire. Ces actes sont classés comme des infractions graves, selon la quatrième Convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre de 1949. Le ciblage du personnel et des véhicules médicaux par les forces d'occupation et les colons israéliens constitue une forme d'homicide volontaire, qui entre dans le cadre des infractions graves telles que stipulées aux articles 146, 147 .


L'article 20 de la Convention stipule également que les employés travaillant dans la gestion et l'exploitation des hôpitaux, y compris les ambulanciers, les infirmières et les ambulanciers qui transportent et évacuent les blessés des opérations militaires, doivent être respectés et protégés. L'article 23 stipule l'obligation des Hautes Parties contractantes d'assurer le libre passage de tous les envois de médicaments et de fournitures médicales. Le Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949, relatif aux victimes des conflits armés internationaux, renforce les mécanismes de protection du personnel sanitaire, facilite le transfert des blessés et blessés dans les zones d'hostilités et consacre la nécessité de les protéger et non d’être exposés à toutes les actions qui leur causent du tort et des dommages.

Les attaques des forces d'occupation et des colons israéliens contre le personnel médical palestinien ne sont pas considérées comme un acte involontaire ou un simple accident dû à une erreur, auquel il peut être remédié et sans conséquences sur les opérations ultérieures de ces forces. Au contraire, les attaques répétées contre ces médecins, infirmiers et ambulanciers confirment le fait qu'ils ont été ciblés par ces forces. Les données disponibles, documentées par les institutions locales et internationales des droits humains indiquent que l'usage excessif de la force létale contre ces personnes protégées et contre les ambulances dans lesquelles elles voyagent confirme l'intention des militaires de les tuer et de les blesser.

Ces attaques continues contre le personnel médical, qui ont fait des centaines de morts et de blessés dans ses rangs, sont considérées comme des crimes de guerre conformément au statut de la Cour pénale internationale et engagent la responsabilité internationale, ce qui nécessite la constitution d'un dossier judiciaire sur les victimes de ces attaques, y compris les blessés et les martyrs, pour le soumettre à la justice pénale internationale, en particulier à la Cour pénale internationale, pour qu’elle poursuive les auteurs ces crimes, afin qu'ils n'échappent pas au châtiment.

NdT
La version donnée par l’auteur de la mort du Dr. Al-Tin (chirurgien, 43 ans, père de 3 enfants) reprend la version officielle de l’Autorité palestinienne à Ramallah, qui occulte le fait que ce médecin était aussi un combattant des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, émanation de la fraction militante du Fatah, et qu’il était armé au moment où il a été tué. À mon humble avis, présenter un combattant comme une pauvre victime innocente ne sert pas la cause, d’autant plus que les sionistes se sont empressés de republier les photos d’Abdullah en armes avec ce genre de commentaires : « Les photos du défunt montrent de façon éloquente davantage le terroriste que le Docteur ». On ne répond pas à l’argument utilisé pour justifier des exécutions de « terroristes » par des pleurnicheries victimaires, mais en affirmant haut et fort le droit à la résistance, lui aussi inscrit dans la législation internationale. La Cour suprême israélienne elle-même a jugé en 2005 que « les “terroristes” appartiennent à la catégorie des civils qui prennent part aux hostilités ». On peut en déduire que leur exécution ne peut nullement être justifiée et qu’il ne sert à rien de tenter de cacher leur condition de combattants.


 

22/02/2022

ALI ABOU HILAL
L'antisionisme n'est pas de l'antisémitisme, estime la Cour constitutionnelle sud-africaine

Ali Abou Hilal, abwaba24, 21/2/2022
Original : معاداة الصهيونية ليست معاداة للسامية
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Ali Abou Hilal est un avocat palestinien, maître de conférences en droit international.

« L'antisémitisme » est devenu une accusation toute prête lancée par les dirigeants de l'occupation et des colons israéliens, contre quiconque critique la politique agressive de l'occupation contre le peuple palestinien, et toutes les violations qu'elle pratique contre le peuple palestinien. Cette accusation n'était pas dirigée uniquement contre les Arabes, les Palestiniens et les Musulmans, mais comprenait également tous les partisans du peuple palestinien et de ses droits nationaux légitimes, de la solidarité étrangère, ainsi que les organisations internationales de défense des droits humains et les organes des Nations Unies, dont le Conseil des droits de l'homme, l’UNESCO, Amnesty International et autres organisations internationales.

Cette accusation englobait également des penseurs, des écrivains, des artistes et des juristes qui soutiennent le peuple palestinien et ses droits nationaux légitimes. L'accusation d' « antisémitisme ou de haine des Juifs » lancée par le gouvernement d'occupation israélien, la puissance occupante, est dirigée contre tous ceux qui critiquent le sionisme comme une doctrine politique basée sur « le remplacement et le nettoyage par le vide », dans le but d'établir un État juif en Palestine, et pour quiconque critique les pratiques de l'État occupant et sa perpétration de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et du crime d'apartheid, et cette accusation est dirigée contre quiconque n'accepte pas la définition du judaïsme comme nationalité et non comme une croyance religieuse.

Il est naturel et nécessaire que la communauté internationale, et la justice internationale, réfute cette accusation, qui exprime la doctrine et les idées racistes et agressives du gouvernement occupant, qui voit dans toute critique justifiée qui lui est adressée une haine des Juifs et une opposition antisémite, et dans ce contexte, la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud a rendu mercredi dernier, 16 février 2022, une décision de justice confirmant que les termes judaïsme et sionisme ne sont pas synonymes, et que l'antisionisme n'est pas l'antisémitisme, et qu'il existe des différences de taille entre les deux termes.

 La décision est intervenue dans une affaire intentée par la Commission sud-africaine des droits de l'homme (non gouvernementale) au nom du South African Jewish Board of Deputies (SAJBD, équivalent du CRIF français, NdT), contre les propos tenus en 2009 par l’avocat Bongani Masuku, ancien secrétaire aux relations internationales du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), le déclarant non-coupable.

La Cour a conclu que sur les quatre commentaires en question - dont un seul répondait aux critères du discours de haine - avaient été faits sous l’effet d’une grave provocation par des sionistes, lors d'une réunion publique de la Campagne de solidarité avec la Palestine à l'Université du Wiwatersrand de Johannesburg. Lors de cette réunion. Masoka était, selon le tribunal, « soumis à un harcèlement sévère de la part de personnes qui s'opposaient à son discours ». En fait, il a été poussé par un groupe d'étudiants juifs qui, avec leurs interventions constantes, ont tenté de le forcer à faire des déclarations hostiles et de limiter son droit à la liberté d'expression.

La décision la Cour a déclaré que les termes judaïsme et sionisme ne sont pas synonymes, que l'antisionisme n'est pas antisémite et qu'il existe des différences subtiles entre les deux termes. Avec cette décision de la plus haute autorité judiciaire de l'État d'Afrique du Sud, la controverse sur la confusion entre les Juifs et ceux qui soutiennent Israël, entre le judaïsme et le sionisme, et entre les juifs et les sionistes, a été dissipée.

La décision de la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud est d'une grande importance, car elle a été rendue par la plus haute juridiction d'un pays qui a longtemps souffert de la politique d'apartheid, et constitue un précédent qui peut être suivi par d'autres instances judiciaires internationales et nationales qui pourraient connaître d'affaires similaires à l'avenir .

Cette décision répond aux allégations du gouvernement d'occupation, qui considère que toute critique de sa politique agressive et raciste contre le peuple palestinien, qui prend de nombreuses formes de crimes et de violations, est antisémite et exprime la haine des Juifs, avec la visée de terroriser ceux qui critiquent cette politique et l'affrontent pour l'arrêter, notamment les organisations internationales de défense des droits humains, dont la plus récente est Amnesty International, qui a confirmé dans son dernier rapport que l'État d'Israël est un État d'apartheid qui pratique le nettoyage ethnique et la discrimination raciale contre le peuple palestinien. Le gouvernement d'occupation a accusé Amnesty International d'être une organisation antisémite. La même accusation a été dirigée contre d'autres organisations internationales, ainsi qu'un grand nombre de penseurs, d'écrivains, de juristes et d'artistes qui soutiennent les droits du peuple palestinien dans le monde.

La décision de la Cour constitutionnelle de l'État d'Afrique du Sud exprime également son soutien et sa protection à tous ceux qui critiquent la politique d'agression et de colonisation du gouvernement d'occupation israélien, ainsi que la politique de nettoyage ethnique et de déportation forcée qu'il pratique contre le peuple palestinien à Jérusalem et dans le reste des territoires palestiniens occupés. L'occupation agressive contre le peuple palestinien et ses droits nationaux légitimes qui trouve un soutien et un soutien au niveau international, parmi les mouvements de solidarité internationale et en faveur de la lutte du peuple palestinien, afin de mettre fin à l'occupation et de garantir le droit du peuple palestinien à la liberté et à l'indépendance.