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12/01/2024

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Yémen : un peuple indomptable

Sergio Rodríguez Gelfenstein, Blog, 4 et 11/1/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

I

En 2015, le Yémen, pays méconnu de nombreux Occidentaux, a lancé une guerre pour défendre sa souveraineté, menacée par une alliance interventionniste menée par l’Arabie saoudite. Le peuple yéménite a dû payer de la vie de près de 400 000 de ses enfants le maintien de son indépendance. Beaucoup se sont demandé comment un pays considéré comme le plus pauvre d’Asie occidentale a pu résister et vaincre une coalition composée de pays parmi les plus riches de la planète.


Mary Zins, 2018

Bien que le conflit dure depuis près de dix ans, il semble avoir atteint une situation qui pourrait conduire à une éventuelle cessation du conflit. Bien que la situation reste tendue et que des actions de guerre de toutes sortes se poursuivent, les actions militaires ont diminué au cours des derniers mois. Il ne s’agit plus d’une guerre totale, mais il n’y a pas non plus de paix. Avec la médiation de la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran se sont réconciliés, ouvrant la voie au règlement de plusieurs conflits en Asie occidentale et dans le nord de l’Afrique [Soudan]. Celui du Yémen est apparemment l’un d’entre eux.

Aujourd’hui, après l’invasion israélienne de Gaza, le Yémen, avec le Hezbollah libanais et d’autres forces révolutionnaires arabes et musulmanes, a joué un rôle actif dans la solidarité avec la Palestine. Une fois de plus, le Yémen a surpris tout le monde en prenant des décisions qui ont un impact non seulement local, mais aussi régional et mondial. Une fois de plus, le monde s’est demandé comment cela avait pu se produire. Je fournirai  ici quelques éléments qui permettront aux lecteurs de connaître le Yémen, la lutte historique et l’héroïsme de son peuple, afin de les aider à comprendre la portée et la dimension de la décision du Yémen de soutenir la juste lutte du peuple palestinien avec toutes les ressources à sa disposition.

La République du Yémen occupe une position stratégique sur la planète, dans une région où se croisent les routes commerciales reliant l’Asie, l’Afrique de l’Est et la Méditerranée. Son territoire, situé sur les rives de la mer d’Arabie et aux portes de la mer Rouge, donne sur le détroit de Bab el Mandeb, ce qui lui confère une position privilégiée sur le globe, surtout depuis le XXe siècle, lorsque, d’une part, d’importants gisements d’énergie (pétrole et gaz) ont été découverts dans la région et, d’autre part, compte tenu de l’énorme croissance économique et du développement de l’Asie orientale, qui ont transformé le Yémen en un passage obligé pour la plupart des échanges commerciaux du monde.

Les cités antiques du territoire ont été unifiées dans l’Antiquité au sein du royaume biblique de Saba. La lutte pour la libération et l’indépendance des habitants de l’actuelle région du Yémen a commencé dès le 1er siècle de l’ère chrétienne, lorsqu’ils ont dû affronter l’Empire romain. La puissante Rome a été vaincue dans sa tentative de domination.

Contrairement au reste de la péninsule arabique, le Yémen d’aujourd’hui possédait une végétation prodigieuse qui procurait à sa population une grande richesse en raison des vastes possibilités de consommation et de commerce qu’elle offrait. C’est ainsi que le mathématicien et géographe grec Ptolémée aurait appelé le Yémen “l’Arabie heureuse”.

Atlas Teatrum Orbis Terarum, Abraham Ortelius, Anvers, 1570

Au cours de l’histoire, les Yéménites ont dû lutter contre les Himyarites qui, convertis au judaïsme en 380, ont persécuté la population majoritairement chrétienne jusqu’à l’intervention des Éthiopiens au VIe siècle. L’islam est arrivé dans la région au cours du VIIe  siècle et a commencé à façonner une culture basée sur l’entrelacement de diverses formes de connaissances qui ont apporté de grandes contributions à l’humanité.

Cependant, pendant de nombreux siècles, le Yémen est resté en marge du développement culturel et économique instauré par l’Islam. C’est au XVe siècle que le territoire de l’actuel Yémen a commencé à prendre une valeur stratégique. Dans leur quête d’expansion commerciale, les Européens ont commencé à dominer des territoires à travers le monde. Les premiers Européens à arriver dans la région sont les Portugais, qui dominent le pays afin de contrôler la voie maritime qui leur permet de faire le commerce des épices entre l’Asie et l’Europe via la mer Rouge.

Carte du royaume d’Yémen dans l’Arabie heureuse, Guillaume Delisle, 1715

Le XVIe siècle a vu le début de la conquête ottomane avec l’occupation d’une partie de la côte de la mer Rouge, tandis que l’intérieur et la côte sud restaient indépendants, gouvernés par un imam. Peu après, les Britanniques font leur apparition dans la région, en établissant un comptoir de la Compagnie des Indes orientales dans le port de Mokha, sur la mer Rouge [d’où le terme moca, ou mocca, pour désigner une variété de café, NdT].  

Vue de Moka du côté de la mer. Dessin anonyme publié en 1737 après la première expédition militaire française des deux navires Le Curieux et Le Diligent contre ce port

Au XIXe siècle, les Britanniques ont étendu leur présence en occupant toute la pointe sud-ouest du pays, s’installant en 1839 à Aden, le meilleur port de la région, tandis qu’en 1872, les Turcs ont réussi à consolider leur emprise sur l’intérieur du pays en installant une monarchie héréditaire de facto portant le nom d’un imam local. Cette division a de fait scindé le Yémen en deux pays.

Dans les années 1870, avec l’ouverture du canal de Suez et la consolidation de la domination turque sur le nord du Yémen, Aden revêt une importance nouvelle pour la stratégie globale de la Grande-Bretagne : c’est la clé de la mer Rouge et donc du nouveau canal.


Au début du XXe siècle, la Turquie et le Royaume-Uni ont tracé une frontière entre leurs territoires, rebaptisés respectivement Yémen du Nord et Yémen du Sud.  En 1934, la Grande-Bretagne a pris le contrôle de toute la partie sud du pays jusqu’à la frontière avec Oman.


 Pendant la Première Guerre mondiale, l’imam s’allie à l’Empire ottoman et lui reste fidèle jusqu’à la fin de la guerre. La défaite des Turcs permet au Yémen de retrouver son indépendance en novembre 1918. Cependant, la Grande-Bretagne, après avoir reconnu l’indépendance du Yémen, fait d’Aden un protectorat en 1928 et, en 1937, une colonie. Une fois de plus, les Yéménites ont dû recourir à la lutte armée pour obtenir leur indépendance. En 1940, le mouvement nationaliste “Yémen libre” voit le jour pour lutter contre le contrôle du pays par les imams qui se sont alliés à la Grande-Bretagne.



La révolution de 1967

 La lutte a pris des voies distinctes au nord et au sud. En 1962, la République arabe du Yémen est créée au nord, tandis qu’au sud, le Front de libération nationale, créé en 1963, s’empare d’Aden en 1967 et proclame l’indépendance, initiant une révolution socialiste.

Soldats britanniques des Northumberland Fusiliers, fer de lance de la contre-insurrection britannique, en action à Aden  en 1967

Le Yémen du Sud est rebaptisé République démocratique populaire du Yémen, il ferme toutes les bases britanniques en 1969, prend le contrôle des banques, du commerce extérieur et de l’industrie maritime, tout en entreprenant une réforme agraire. En matière de politique étrangère, il a maintenu une alliance étroite avec l’Union soviétique. Il a également encouragé une lutte antisioniste ouverte et un soutien au peuple palestinien.

En octobre 1978, lors d’un congrès bénéficiant d’un soutien populaire considérable, le Front de libération nationale fonde le Parti socialiste yéménite. En décembre, les premières élections populaires depuis l’indépendance sont organisées pour désigner les 111 membres du Conseil révolutionnaire du peuple.

Dès les premières années de son existence, la République démocratique populaire du Yémen a été confrontée à l’hostilité constante de l’Arabie saoudite, qui cherchait à contrôler certaines parties du territoire, en particulier celles où des gisements de pétrole avaient été découverts. Les tensions ont été exacerbées par la présence militaire croissante des USA en Arabie saoudite.

Pendant ce temps, au nord, le Front démocratique national (FDN), qui regroupe toutes les forces progressistes du pays, mène une lutte armée contre Ali Abdullah Saleh, arrivé au pouvoir en 1978. Alors que le FDN est sur le point de prendre le pouvoir, l’Arabie saoudite intrigue pour détourner le conflit en une guerre contre la République démocratique populaire du Yémen. La médiation des pays arabes aboutit à un cessez-le-feu et à un accord sur la reprise des négociations de réunification, suspendues depuis 1972.

        

Enfin, le 22 mai 1990, les deux républiques se sont unies pour former la République du Yémen, qui a fait de Sanaa (ancienne capitale de la République arabe du Yémen) sa capitale politique et d’Aden (ancienne capitale de la République démocratique populaire du Yémen) sa capitale économique. Lors d’une session conjointe des assemblées législatives des deux États à Aden, un conseil présidentiel dirigé par le général Ali Abdullah Saleh a été élu. L’unification du Yémen n’a pas été bien accueillie par l’Arabie saoudite, qui a entamé une politique de soutien à la sécession. En mai 1994, des sécessionnistes ont proclamé une république yéménite dans le sud du pays, mais ont été vaincus par les forces loyales au gouvernement.

Entre juin et août 2004, un mouvement exprimant les croyances d’une branche spécifique de l’islam d’orientation chiite est apparu : les zaïdites, dont le chef était le religieux Hussein al-Houthi. En son honneur, après sa mort au combat en septembre de la même année, le mouvement a pris le nom de Houthi, Huthi ou Ansar Allah (partisans de Dieu). Bien que ce mouvement soit l’expression d’une minorité au Yémen, son histoire n’est pas récente puisqu’elle remonte au milieu du VIIIe siècle. Le zaïdisme se caractérise par l’éducation supérieure de ses membres et est associé à la lutte pour la justice et à la défense de l’éthique musulmane. Cette idéologie, ainsi que la marginalisation à laquelle ils ont été soumis après avoir perdu le pouvoir en 1962, constitueront le substrat sur lequel la pensée houthie se développera à l’avenir.

La lutte des Houthis contre le gouvernement pro-occidental et pro-saoudien d’Ali Abdullah Saleh a été longue et sanglante. Ils ont dû prendre les armes à cinq reprises entre 2006 et 2008 pour défendre leur territoire dans le nord du pays jusqu’à ce qu’ils commencent à étendre leur base de soutien et l’espace géographique qu’ils contrôlent. En 2009, Saleh, tentant d’arrêter les Houthis, s’est tourné vers l’Arabie saoudite pour obtenir son soutien.

Pour les Houthis, le fait qu’un pays comme l’Arabie saoudite, aux tendances wahhabites extrêmement conservatrices, soit présent et interfère dans les affaires du pays était perçu comme une menace pour la souveraineté de la nation en général et pour la leur en tant que minorité en particulier.  À partir de ce moment, leur lutte, qui avait un caractère strictement interne, s’est transformée en une confrontation contre l’intervention étrangère.

Bien que les combattants houthis aient initialement subi de lourdes défaites, y compris (comme mentionné ci-dessus) la chute de leur principal dirigeant, ils se sont renforcés au fil du temps et, à partir de 2011, sous la nouvelle direction du frère cadet d’Al Houthi, Abdul Malik, ils ont commencé à infliger des revers importants à l’ennemi. La rhétorique anti-impérialiste et antisioniste a été renforcée en identifiant l’Arabie saoudite comme un partenaire dans la mise en œuvre des plans usaméricains et israéliens dans la région.

Le mal nommé “printemps arabe” a été particulièrement influent dans la croissance du soutien à la pensée houthi dans sa lutte contre le gouvernement répressif de Saleh. Au Yémen, le tremblement de terre qui a secoué une partie importante du monde arabe a suscité une réaction beaucoup plus organisée que dans les pays voisins. Face à la force des protestations, Saleh a fui le pays et s’est réfugié en Arabie Saoudite, pour être remplacé par son vice-président, Abdo Rabu Mansour Hadi, qui a tenté de ramener l’ordre dans le pays en concluant un accord avec les factions opposées à Saleh “pour que tout change sans que rienne  change”, en laissant de côté le mouvement houthi.

Fin 2014, les Houthis ont décidé de lancer une offensive sur la capitale. Dans ce contexte, Saleh - dans une tentative étonnante de reconquête du pouvoir - a établi une alliance avec les Houthis pour affronter Hadi. Les Houthis, qui n’avaient pas soutenu les accords de paix signés par Hadi, se sont alliés à leur plus grand ennemi pour prendre la capitale. La Garde républicaine, une force loyale à Saleh, a encouragé les Houthis à entrer dans Sana’a. Hadi s’est réfugié à Riyad, la capitale saoudienne, d’où il “commande” les territoires non encore contrôlés par Ansar Allah, agissant de fait comme une marionnette de la monarchie wahhabite.

Une fois au pouvoir, les Houthis ont formé un comité révolutionnaire pour diriger le pays.  Ils ont également été contraints de combattre simultanément les forces terroristes d’Al Qaïda et l’Arabie saoudite, qui les protège.

Estimant que les Houthis n’avaient pas respecté les accords qui, selon lui, lui permettaient de reprendre le pouvoir, Saleh s’est retourné contre eux, avec le soutien de l’Arabie saoudite. Lorsque la trahison a été consommée, les Houthis ont attaqué la maison de Saleh, le tuant au passage.

Depuis Riyad, Hadi a demandé une intervention saoudienne au Yémen. En réponse à cette demande, la monarchie saoudienne a organisé une coalition de pays sunnites pour lancer l’opération “Tempête décisive” en 2015, structurée autour de frappes aériennes sur les principales enclaves contrôlées par les Houthis, qui ont fait des milliers de morts.

Cette action était envisagée comme une offensive définitive pour prendre le contrôle du pays afin de lancer une seconde opération appelée “Restaurer l’espor”, qui se concentrait davantage sur le rapprochement diplomatique. En revanche, les actions terrestres, aériennes et maritimes de l’alliance ont été renforcées par un blocus naval qui a empêché l’entrée de l’aide internationale, plongeant le pays dans la pire crise humanitaire de l’histoire jusqu’au déclenchement des actions sionistes actuelles à Gaza, toutes deux avec le soutien explicite des USA.

Les Houthis, utilisant une large marge de manœuvre basée sur une connaissance de plus en plus grande du terrain et maniant des tactiques de guérilla inspirées - selon eux - de la lutte de libération au Vietnam et des “mouvements de résistance en Amérique latine”, ont démontré une grande capacité à frapper une armée d’invasion manquant de volonté, de moral, de discipline et de motivation pour se battre. De même, le large éventail de soldats de la coalition, qui a inclus la participation d’un très grand contingent de mercenaires engagés par des sociétés privées, a sapé la capacité de combat de l’alliance dont l’Arabie saoudite est le fer de lance.

Riyad a reçu des coups durs même sur son territoire, car les opérations de combat d’Ansar Allah ont pénétré profondément dans la géographie saoudienne grâce à un système avancé de drones et de missiles à longue portée qui ont frappé des casernes des forces armées, des raffineries de pétrole et des infrastructures critiques à des distances éloignées de la frontière commune.

Rahma Cartoons, Turquie

 II

Les médias transnationaux ont fait circuler l’idée que les Houthis agissent sous l’influence du gouvernement iranien. Si ni l’Iran ni les Houthis n’ont nié leur appartenance à un axe de résistance à l’impérialisme, au colonialisme et au sionisme qui intègre également des forces politiques du Liban, de la Syrie, de Bahreïn et de la Palestine elle-même, simplifier l’équation à une relation de “subordination” est à la fois superficiel et banal, compte tenu de l’histoire des luttes du peuple yéménite.

En Asie occidentale, l’agressivité croissante d’Israël et la présence interventionniste des USA ont polarisé la situation politique. Le récent accord règlement du différend entre l’Iran et l’Arabie saoudite, ainsi que d’autres accords qui ont rapproché l’Égypte et la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite, entre autres, après des années d’éloignement, et l’enlisement de la guerre au Yémen, indiquent l’affaiblissement du pôle impérialiste-sioniste et le renforcement de la résistance.

Dans ce contexte, le Yémen et le mouvement houthi jouent un rôle décisif, tant sur le plan historique que géographique. Il convient de noter qu’Ansar Allah n’a jamais caché ses relations avec l’Iran. Ils sont unis par leur appartenance commune à la branche chiite de l’islam. Tant le fondateur du mouvement Ansar Allah que son frère, qui le dirige aujourd’hui, ont passé une partie de leur vie à Qom (Iran), se formant politiquement et idéologiquement, tout en étudiant la doctrine chiite, basée sur l’idée que la succession légitime de Mohammed appartient aux descendants de son gendre Ali, par opposition aux sunnites qui estiment que les successeurs de Mohammed doivent être les compagnons du prophète. Sunnite vient de “Ahl al-Sunna”, qui se traduit par “les gens de la tradition” et chiite vient de “Chiat Ali”, qui signifie “partisans d’Ali”.

Mais cela ne signifie pas que les Yéménites sont de simples “accessoires” de l’Iran. Au-delà du soutien financier, militaire, communicationnel et politique qu’il a reçu de Téhéran, le mouvement Ansar Allah a fait preuve d’autonomie et d’autodétermination dans la conception et l’exécution de ses actions, que ce soit dans la guerre contre l’Arabie saoudite et ses alliés depuis 2015 ou aujourd’hui dans le soutien à la cause palestinienne.

Il faut savoir qu’en plus de son aide à la Palestine, le Yémen est en conflit direct avec Israël pour le soutien que l’entité sioniste a apporté aux Émirats arabes unis (EAU) lors de la guerre lancée en 2015 qui leur a permis d’occuper les îles stratégiques yéménites de Socotra, situées en mer d’Arabie à quelque 350 kilomètres au sud des côtes du pays, afin d’y établir une série de bases d’espionnage dans le but de collecter des renseignements dans toute la région, en particulier dans le détroit de Bab El Mandeb.

Hamzeh Hajjaj

Il est important de noter que la base israélo-émiratie de Socotra profite également aux USA, car elle leur permet de contrôler le port de Gwadar au Pakistan, qui fait partie du corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), dans le cadre duquel Pékin a développé un port afin que les marchandises qui y sont déchargées puissent être expédiées par voie terrestre vers la Chine, en particulier vers sa région occidentale.

Mais, pour ce qui est des événements actuels, les actions du Yémen en faveur de la Palestine ont commencé presque immédiatement après le 7 octobre. Le 19 octobre, un navire de guerre usaméricain a abattu des missiles et des drones tirés par les Houthis contre Israël, selon des informations du Pentagone publiées à l’époque.

Quelques jours plus tard, le 27 octobre, six personnes ont été blessées lorsque deux drones ont atterri au-dessus de Taba, ville égyptienne frontalière d’Israël, après avoir été interceptés par l’armée de l’air israélienne. Le 31 octobre, les Houthis ont revendiqué une attaque de drone contre l’entité sioniste. L’armée houthie a déclaré avoir intercepté un missile lancé depuis le sud.

Le porte-parole militaire des Houthis, le général Yahya Sari, a déclaré dans un communiqué télévisé que le groupe avait lancé un “grand nombre” de missiles balistiques et de drones en direction d’Israël et qu’il y aurait d’autres attaques à l’avenir “pour aider les Palestiniens à remporter la victoire”. En réponse, le conseiller en chef à la sécurité nationale d’IsraÊL, Tzachi Hanegbi, a déclaré que les attaques des Houthis étaient intolérables, mais il a refusé de donner des détails lorsqu’on lui a demandé comment Israël réagirait.

À la mi-novembre, Ansar Allah a annoncé que ses forces armées attaqueraient tous les navires battant pavillon israélien ou exploités ou détenus par des sociétés israéliennes. Quelques jours plus tard, le général Sari a déclaré que « les forces armées yéménites continueront d’empêcher les navires de toutes nationalités à destination des ports israéliens de naviguer en mer d’Oman et en mer Rouge jusqu’à ce qu’ils transportent la nourriture et les médicaments nécessaires aux Palestiniens de la bande de Gaza ».

Ossama Hajjaj

En réponse à cette décision, et après les premières attaques contre des navires à destination d’Israël, quatre grandes compagnies maritimes (la plus grande compagnie de transport de conteneurs au monde, Mediterranean Shipping Co [MSC], basée en Suisse, la compagnie danoise Maersk, la compagnie française CMA CGM et la compagnie allemande Hapag-Lloyd) ont suspendu le passage de leurs navires par la mer Rouge. Ces compagnies transportent environ 53 % des conteneurs maritimes du monde et environ 12 % du commerce mondial en termes de volume. Il convient de noter que 30 % du trafic mondial de conteneurs passe par le Bab El Mandeb.

En réponse, les USA ont décidé, le 19 décembre, de créer une alliance navale pour lancer une opération baptisée “Guardian of Prosperity”, censée « assurer la liberté de navigation en mer Rouge ». En pratique, cela signifie déclarer la guerre au Yémen et militariser la mer Rouge. Mais le pays arabe n’a pas fléchi dans sa position. Ses forces armées ont affirmé que « toute attaque contre les biens yéménites ou les bases de lancement de missiles du Yémen ferait couler du sang sur toute la mer Rouge », affirmant qu’elles possédaient « des armes capables de couler vos porte-avions et vos destroyers ».

Liu Rui, Global Times

L’escalade des actions depuis lors est manifeste. Dans un discours prononcé le 20 décembre, le chef d’Ansar Allah, Sayyed Abdul Malik Al Houthi, a déclaré que la responsabilité du monde islamique dans le conflit en Palestine était grande, en particulier celle de la région arabe, qui est « le cœur de ce monde" » À cet égard, il a déploré la position arabo-islamique lors des sommets organisés pour discuter de la question, en particulier celui qui s’est tenu en Arabie saoudite. Al Houthi a qualifié cette position de faible. Il a déclaré que les peuples arabes et musulmans devraient s’engager à soutenir la Palestine, tout en déplorant l’approche de certains pays à l’égard de ce qu’il a appelé la « conspiration contre la Palestine ». Le dirigeant yéménite a déclaré que son pays n’attendait pas des USA et des pays européens une position ou un rôle positif à l’égard de la Palestine. Pour ces raisons, il a estimé que la perspective de l’axe de la résistance devrait viser à élever le niveau de soutien militaire à la Palestine.

Dans ce contexte, Al Houthi a averti qu’Ansar Allah « attaquerait les navires de guerre usaméricains si ses forces étaient attaquées par Washington après le lancement de l’opération Prosperity Guardian ». Selon Al Houthi, les USA n’essaient pas de protéger la navigation mondiale, mais cherchent à militariser l’espace maritime.

Toutefois, les USA ne sont pas parvenus à un consensus sur la manière de mener à bien les missions de l’alliance navale ainsi créée. Les désaccords avec les pays arabes appelés à rejoindre la coalition ont empêché une réponse cohérente aux attaques des Houthis contre les navires transitant par la mer Rouge. Deux pays clés de la région impliqués dans la longue guerre contre le Yémen - les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite - ont des positions opposées à l’égard des Houthis, ce qui a constitué un obstacle majeur au plan usaméricain visant à mettre fin aux attaques maritimes. L’une des possibilités envisagées par Washington est une réponse militaire aux Houthis, mais certains alliés arabes ont refusé de le faire. Ils préfèrent insister sur la voie diplomatique et renforcer la protection maritime des navires.

Les analystes spécialisés consultés sur le sujet s’accordent à dire que les objectifs de l’opération sont vagues si l’on considère que les commandants navals n’ont pas reçu de missions précises. De même, les navires de guerre de la coalition, bien qu’équipés d’un armement de pointe, ne peuvent que se limiter à repousser les attaques de missiles en escortant les navires marchands, ce qui est discutable étant donné que l’arsenal de missiles du Yémen est inépuisable à la lumière des actions entreprises au cours des huit dernières années, De plus, « ni les dirigeants des compagnies maritimes mondiales, ni les capitaines des navires marchands, ni les assureurs ne seront prêts à jouer à la loterie », selon Ilya Kramnik, expert russe des forces navales.

De même, Michael Horton, cofondateur de Red Sea Analytics International, une société de conseil indépendante qui se consacre à l’analyse impartiale de la dynamique de la sécurité en mer Rouge, a noté que les Houthis « n’ont déployé qu’une fraction de leurs armes, n’utilisant pas de missiles à plus longue portée, de drones plus avancés et de mines marines difficiles à détecter ».

Dans cette situation, le vice-amiral usaméricain Kevin Donegan a noté que « les USA ont également accepté comme normales les attaques persistantes [...] des Houthis ». Selon le New York Times, cette situation a contraint le président Biden à faire un choix difficile concernant les futurs plans de dissuasion à l’égard des Houthis. Pour ce faire, il doit se demander si l’Arabie saoudite ne cherche pas une escalade du conflit qui pourrait faire échouer une trêve durement négociée avec les rebelles. Pour sa part, Tim Lenderking, l’envoyé spécial des USA pour le Yémen, a déclaré à la mi-décembre : « Tout le monde cherche un moyen de désamorcer les tensions ».

De l’autre côté du conflit, le 24 décembre, le commandant des Gardiens de la révolution iraniens, le général de division Hossein Salami, a annoncé que le blocus naval d’Israël pourrait évoluer vers un blocus naval total si la mer Méditerranée, le détroit de Gibraltar et d’autres voies d’eau étaient fermés. À ce jour, le Yémen a déjà réussi à bloquer la quasi-totalité du port israélien d’Eilat, sur la mer Rouge, qui ne fonctionne qu’à 15 % de sa capacité. Il convient de noter que les milices d’Ansar Allah ont réussi à frapper un navire israélien en mer d’Oman, près de l’Inde, loin du territoire yéménite. De son côté, l’Iran dispose de drones et de missiles hypersoniques à longue portée qui, en cas de guerre totale contre le sionisme, pourraient facilement viser les navires commerciaux traversant la Méditerranée en direction des ports israéliens.

De même, en préparation d’une bataille plus large contre Israël, l’armée yéménite a annoncé qu’elle disposait de 20 000 soldats réservistes entraînés, prêts à combattre aux côtés des forces armées du pays contre l’entité sioniste et la coalition dirigée par les USA.

Le 28 décembre, le Yémen a mis en garde les USA et ses partenaires contre la militarisation de la mer Rouge et a déclaré qu’il intensifierait ses attaques contre ses ennemis si le blocus de Gaza se poursuivait. Dans ce contexte, un jour plus tôt, les hauts commandants des forces armées du Yémen se sont réunis pour discuter des derniers développements régionaux et examiner l’état de préparation au combat des troupes. À l’issue de la réunion, ils se sont déclarés prêts à exécuter les ordres du chef d’Ansar Allah.

Le 4 janvier, après qu’un contingent naval yéménite s’est retrouvé face à face avec des forces militaires usaméricaines en mer Rouge, perdant trois petits bateaux et dix combattants, le commandant des forces de défense côtière yéménites, le général de division Mohhamed Al Qadiri, a averti que le Yémen ne se réservait pas le droit de répondre, mais qu’il répondrait en déterminant la cible dans chaque cas sur les îles, en mer Rouge et dans « les bases où sont stationnés les sionistes et les USAméricains ».

Si les USA et leur alliance décident finalement de défier directement les Houthis en mer Rouge, ils devront faire face à une vaste guerre navale dans le golfe d’Aden, la mer d’Arabie et l’océan Indien. Si cela devait se produire, cela déclencherait une spirale de confrontation inarrêtable aux dimensions incalculables.

En tout état de cause, le Yémen a déjà réussi à utiliser sa position stratégique en tant que force dans les équilibres mondiaux et à s’affirmer comme un élément important de l’équation conflictuelle en cours et à exprimer l’une des formes les plus courageuses de soutien au peuple palestinien face à la machine de guerre israélienne soutenue par les USA et le Royaume-Uni, constituant ainsi une monnaie d’échange importante contre le sionisme et son mentor usaméricain.

Contrôler le canal de Suez, c’est contrôler 90 % du commerce mondial, ce qui affecte directement Israël en frappant son économie. En ce sens, les Houthis ont réussi à faire ce qu’Israël et les USA ont jusqu’à présent essayé d’éviter à tout prix : « transformer le génocide à Gaza en une crise mondiale ».

Le journaliste libanais Khalil Harb, citant la Banque mondiale dans un article du magazine en ligne The Cradle, a écrit qu’Israël importe et exporte « près de 99 % des marchandises par voie fluviale et maritime » et que « plus d’un tiers de son PIB dépend du commerce de marchandises ».

Pour sa part, le journaliste brésilien spécialisé en politique internationale Eduardo Vasco a souligné qu’en plus de l’impact direct du mouvement Houthi en Asie occidentale, ses actions « paralysent l’économie mondiale, c’est-à-dire le fonctionnement même du régime capitaliste, qui est à l’origine du problème de la guerre d’agression au Moyen-Orient ». Dans ce contexte, Vasco estime que les UA et Israël ne peuvent pas attaquer directement le Yémen parce qu’il pourrait y avoir des représailles contre les alliés des USA dans la région 3principalement contre leurs champs pétroliers, ce qui aggraverait brutalement la crise économique avec une crise pétrolière (qui a déjà commencé) ». C’est pourquoi, alors que les Émirats arabes unis souhaitent une action forte contre les Houthis, les Saoudiens se montrent prudents.

En dernière heure et presque au moment de conclure cet article, on apprend que le Yémen a attaqué un navire usaméricain transportant des fournitures pour Israël, en réponse aux récentes attaques usaméricaines contre les forces navales yéménites.

Répondant également aux déclarations du secrétaire d’État usaméricain Anthony Blinken, le vice-ministre des affaires étrangères du Yémen, Hussein Al Ezzi, a réaffirmé « la sécurité de la navigation vers toutes les destinations, à l’exception des ports de la Palestine occupée », démentant catégoriquement les fausses informations diffusées par Washington, Londres et Berlin au sujet de la sécurité de la navigation.

Les lignes qui précèdent illustrent la capacité et la détermination du peuple yéménite à jouer un rôle de premier plan dans la guerre d’Israël contre la Palestine. En fait, elles montrent que, bien qu’il s’agisse d’un petit pays globalement et régionalement marginalisé par rapport au développement économique, il conserve une volonté de se battre qui exprime le sentiment séculaire d’exister en tant que nation indépendante, défiant les principales puissances mondiales en entravant et en empêchant l’exécution de leur politique impériale dans la région par le biais de leur soutien inconditionnel à Israël.

Mahmoud Rifai

 

20/04/2023

ABDEL BARI ATWAN
La guerre par procuration au Soudan

Abdel Bari Atwan, Rai Al Youm, 18/4/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une nouvelle calamité montée de toutes pièces par les USA et Israël avec la complicité des régimes arabes

Dagalo, à g., et Al Burhan

Alors que la guerre au Yémen s’achève ou commence à s’achever, une nouvelle guerre est déclenchée au Soudan. Ces deux conflits, qui se déroulent de part et d’autre de la mer Rouge, ont en commun d’être en grande partie des guerres par procuration, dans lesquelles l’intervention extérieure (en particulier celle des pétromonarchies du Golfe) joue un rôle majeur.

C’est vers l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis que le secrétaire d’État usaméricain Anthony Blinken s’est tourné pour les exhorter à redoubler d’efforts afin de rétablir le calme et de mettre un terme à la guerre qui a éclaté samedi entre les deux grands alliés : Le général Abdelfattah Al Burhan et son adjoint le général Mohamed Hamdan Dagalo (alias Hemedti, “Petit Mohamed”). Ce dernier a atteint son grade élevé sans avoir fréquenté aucune académie militaire ou civile, mais grâce à sa direction des Forces de soutien rapide (FSR, milice), fortes de 100 000 hommes - notoirement connues pour leurs meurtres et leur répression (au Darfour) - et à l’acquisition de vastes quantités d’or volé.


Tjeerd Royaards

Plusieurs indices ont mis en évidence les allégeances des parties qui se battent pour le pouvoir au Soudan et l’identité de leurs soutiens extérieurs.

Tout d’abord, l’attaque par les FSR du personnel égyptien stationné à la base militaire de Merowe, dont beaucoup ont été capturés, implique que l’Égypte est accusée de soutenir Burhan et l’armée régulière qu’il commande.

Deuxièmement, les liens étroits entre Hemedti, qui contrôle le commerce de l’or et les mines du Soudan, et le groupe russe Wagner. Les USA ont fait pression sur Burhan pour qu’il expulse le groupe au motif qu’il est un partenaire dans l’extraction et la vente de cet or et qu’il utilise les recettes pour financer la guerre de la Russie en Ukraine, qu’il est le fer de lance de l’influence russe en Afrique et qu’il prépare le terrain pour l’établissement d’une base militaire russe au Soudan.

Direction les Émirats - Omar Dafalla
 
Troisièmement, les Émirats arabes unis sont devenus le plus gros investisseur extérieur au Soudan. Il y a quelques jours, ils ont acheté pour 1,5 milliard de dollars d’or soudanais, que Hemedti contrôle, ainsi que des millions d’hectares de terres agricoles. Les deux parties sont manifestement très proches. Le FSR de Hemedti a combattu aux côtés des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, en y envoyant des milliers de ses combattants.

Quatrièmement, la position saoudienne reste floue et hésite entre les deux parties. Le fait que les liens de l’Arabie saoudite soient tendus avec l’Égypte et les Émirats arabes unis, qui sont les principaux soutiens des deux camps rivaux, complique la situation. Les Émirats arabes unis ont envoyé un conseiller présidentiel, plutôt que leur ministre des Affaires étrangères, à la récente conférence ministérielle de Djeddah sur la Syrie, convoquée par le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman. Les relations avec l’Égypte ne sont pas non plus au beau fixe. Le président Abdelfattah Al Sissi n’a pas réussi, lors de sa brève visite de Ramadan à Djeddah, à obtenir le paquet rapide d’aide financière qu’il recherchait. Faisant preuve d’une neutralité affichée, l’Arabie saoudite a exhorté Hemedti et Burhan à se rencontrer à Riyad pour négocier la fin de leur guerre.



Hemedti (le serpent) face à Burhan avec son projet de "Damj" (la fusion des FSR dans l'armée officielle) -Omar Dafalla

Sur le papier, l’armée régulière soudanaise se classe au 75e rang mondial, avec 205 000 hommes, 191 avions de guerre (vieillissants) et 170 chars d’assaut. En théorie, cela signifie qu’elle a le dessus et qu’elle a plus de chances de vaincre les forces rebelles de Hemedti. Mais cela est loin d’être acquis, compte tenu de l’intervention extérieure croissante.

Cette guerre ne peut se terminer que si l’une des parties bat et écrase l’autre, et non par une médiation ou des appels éloquents à un arrêt immédiat. Tout indique qu’elle pourrait se prolonger et se transformer en une guerre civile ou interrégionale qui entraînerait une anarchie armée dans le pays.

Si la guerre du Yémen, qui devait être réglée en trois mois, a duré huit ans, et la guerre civile libanaise quinze ans, combien de temps pourrait durer une guerre civile soudanaise si elle était déclenchée ?

Ce serait une perspective terrible. Les combats ont déjà fait 200 morts et des centaines de blessés, dont de nombreux civils. Il faut espérer qu’un cessez-le-feu sera rapidement conclu*. Mais l’inquiétude et le pessimisme sont justifiés par l’ingérence des acteurs extérieurs qui ont contribué à déclencher cette guerre et qui continuent à jeter de l’huile sur le feu, ainsi que par l’aggravation des querelles entre eux.

Le seul point positif parmi les rapports contradictoires sur le déroulement de la guerre est que le bon peuple soudanais ne soutient aucun des deux camps. Ils les tiennent tous deux pour responsables de l’effondrement économique, de l’insécurité, de la faim croissante (un tiers des Soudanais se trouvent sous le seuil de la faim selon le Programme alimentaire mondial) et, surtout, de l’échec de l’accord visant à transférer le pouvoir aux groupes civils qui ont mené à bien la révolution contre le régime militaire et ses coups d’État en série.

Le Soudan est victime d’une grande machination qui peut déboucher sur n’importe quelle issue, y compris la partition ou la guerre civile. L’establishment militaire est sans conteste le principal responsable de cette calamité. Les luttes de pouvoir entre les généraux et les commandants sont motivées par des raisons purement égoïstes, sans tenir compte de l’unité territoriale du pays ni des intérêts et du bien-être de sa population.


La "tatbia" (normalisation des relations avec Israël) - Omar Dafalla

C’est ce qui résulte de la normalisation et de la grande escroquerie usaméricaine qui a promis au peuple soudanais la prospérité et la générosité si Burhan serrait la main de Benjamin Netanyahou et si Hemedti se prosternait devant Tel-Aviv et considérait Israël comme un État ami qui résoudra tous les problèmes du Soudan.

En bref, nous assistons à un nouveau désastre majeur concocté par les USA et Israël avec la complicité, volontaire ou involontaire, des régimes arabes.

 NdT

*Un cessez-le-feu humanitaire de 24 heures du 19 au 20 avril, conclu sous les auspices du Triple Mécanisme (ONU-UA-IGAD) n'a tenu que quelques heures. Antonio Guterres vient d'appeler les parties au conflit à un cessez-le-feu de 3 jours à l'occasion de l'Aïd El Fitr.