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03/08/2023

SHEREN FALAH SAAB
Ce n’est pas une blague : des militants du BDS et de la droite sioniste ont tenté d’annuler des concerts d’Emel Mathlouthi en Palestine/Israël

Sheren Falah Saab, Haaretz, 2/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

NdT : le Festival international d’Hammamet, en Tunisie, vient d’annuler, sans explications et sans en informer la chanteuse, un concert d’Emel Mathlouthi programmé pour le 9 août [voir le message d’Emel en bas de page]. Ci-dessous l’arrière-fond de cette décision tout simplement stupide.

Emel Mathlouthi a annulé son spectacle à Haïfa à la suite d’une campagne BDS ; les partisans de la droite sioniste ont eu moins de succès à Jérusalem-Est.

La chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi a été attaquée à la fois par le mouvement BDS et par des Israéliens d’extrême droite au cours de la même tournée, qui vient de s’achever, en Cisjordanie et en Israël.

Tout d’abord, elle a annulé la représentation prévue lundi dernier au Fattoush Bar à Haïfa, à la suite d’une campagne médiatique du BDS à son encontre. « Nous appelons les Tunisiens et les Arabes, ainsi que tous les partisans de la Palestine dans le monde, à boycotter Emel Mathlouthi, toute sa musique et tous ses spectacles », avaient écrit les militants du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions.

Jeudi dernier, Mathlouthi a publié sur sa page Facebook une déclaration rejetant les allégations du BDS selon lesquelles elle “normalise l’occupation par des moyens culturels”. Elle a indiqué que la question palestinienne était une priorité absolue pour elle, comme en témoignent ses chansons, ses prises de position et ses déclarations personnelles. Néanmoins, sa prestation prévue à Haïfa a suscité la controverse sur les médias sociaux, et la pression exercée par le BDS a eu l’effet escompté.

« Suite à la controverse soulevée par la tournée de concerts dans les territoires palestiniens, et afin d’éviter tout malentendu, nous avons décidé de ne pas donner de représentation dans la ville occupée de Haïfa, même si le lieu (Fattoush Bar) est sous propriété palestinienne », a-t-elle écrit.

L’attaque contre la chanteuse a suscité de vives discussions sur les réseaux sociaux de la part de jeunes Palestiniens qui s’opposent à la position du BDS. L’activiste Athir Ismail a écrit sur Facebook : « Je suis une Palestinienne. Et je veux parler de ce que je veux sans que quelqu’un de l’extérieur me regarde et me dise comment me battre et comment vivre ».

Ismail a adressé ses critiques aux militants du BDS vivant à l’étranger, dont les appels au boycott finissent par affecter les Palestiniens vivant en Israël. « Que savez-vous de notre vie ici, à part ce que vous voyez et entendez dans les journaux télévisés ? Vous mettez en doute notre identité palestinienne et vous agissez comme un homme qui pense devoir expliquer à une femme ce qu’elle peut ou ne peut pas faire dans sa lutte contre la masculinité toxique, ce qui est permis et ce qui est interdit ».

L’artiste Haya Zaatry, de Nazareth, a également critiqué les actions du BDS : « Empêcher ou annuler un spectacle musical donné par un artiste arabe dans un espace palestinien indépendant à Haïfa ne fait qu’accentuer l’embargo culturel dans lequel nous (citoyens palestiniens d’Israël) vivons, et c’est une chose mauvaise et dangereuse ».

Zaatry a également critiqué la politique du BDS concernant le boycott des Israéliens palestiniens. « Nous travaillons dur pour produire un art palestinien indépendant. Nous travaillons dur pour construire un espace culturel palestinien indépendant. Nous travaillons dur pour faire entendre notre voix dans le monde ». Faisant référence aux militants du BDS, elle a ajouté : « Et, malheureusement, nous n’entendons vos voix que comme une attaque contre nous, et c’est une contradiction ».

Mais ce n’est pas seulement le BDS qui a tenté de faire annuler le spectacle de Mathlouthi. Des militants de la droite sioniste ont également déployé des efforts. La semaine dernière, Shai Glick, directeur de B’tsalmo, et Ran Yishai, directeur du Centre de Jérusalem pour la politique appliquée, ont envoyé une lettre aux ministres Amichai Chikli, Moshe Arbel et Itamar Ben-Gvir, demandant l’annulation du spectacle de Mathouthi à Jérusalem-Est.

Glick et Yishai ont qualifié la chanteuse de “partisane du BDS et d’incitatrice à la haine”. Dans leur lettre, ils soulignent que « Mathlouthi a précédemment refusé de participer à un festival financé par l’ambassadeur d’Israël en Allemagne, et a été félicitée par le BDS pour cela ». Les tentatives visant à faire annuler le spectacle de Jérusalem ont échoué. La semaine dernière, Mathlouthi s’est produite au festival Layali al Tarab fi Quds al Arab [organisé par le Conservatoire national de musique Edward Said de l'Université Bir Zeit].

Mathouthi a été largement reconnue en Tunisie grâce à sa chanson contestataire Kelmti Horra (“Ma parole est libre”), qui est devenue l’hymne de la révolution tunisienne. À la suite de ce succès, elle a sorti son premier album, qui porte le même titre. Sa musique a été saluée pour son mélange de sonorités tunisiennes et occidentales. Son deuxième album, Ensen, sorti en 2017, fait également appel à la musique électronique et classique. En 2020, elle a publié une vidéo pour sa chanson Holm (“Rêve”), qui est chantée en arabe tunisien. Le clip compte plus de 13 millions de vues sur YouTube.

Le BDS a déjà appelé à boycotter les artistes du monde arabe qui se produisent en Israël. Un cas bien connu s’est produit lorsque le chanteur jordanien Aziz Maraka s’est produit à Kafr Yasif, dans le nord d’Israël, et qu’il a été interviewé par Haaretz.

À la suite de ce spectacle, il a été boycotté dans le monde arabe pendant plusieurs années et n’a plus été invité à se produire. Finalement, il a dû présenter des excuses pour s’être produit en Israël. Le BDS a également appelé au boycott du rappeur palestino-jordanien Msallam Hdaib, qui se produit sous le nom d’Emsallam, après son concert à Haïfa. Depuis ce spectacle, il ne s’est plus produit en Israël.

Il s’agissait de la première tournée de Mathlouthi en Cisjordanie et en Israël, qui s’est terminée par l’annulation de la dernière représentation à Haïfa. Ce qui a rendu la situation encore plus inhabituelle, c’est que, pour la première fois, des organisations de droite israéliennes se sont jointes à l’appel du BDS pour boycotter une chanteuse tunisienne dont le seul but était de se produire devant un public palestinien des deux côtés de la ligne verte.

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Emel Mathlouthi

Depuis mon arrivée en Palestine je fais l’objet d’attaques violentes de la part de certaines personnes en Tunisie qui estiment que ma présence en Palestine contribue à la normalisation avec l’occupation Israélienne.

Ces attaques ont conduit à l’annulation arbitraire de mon concert à Hammamet sans en justifier officiellement la raison jusqu’à présent.

D’autres artistes avant moi sont venus chanter en Palestine tels que Souad Massi, Lotfi Bouchnak, Saber Rebai qui pourtant sont invités dans les festivals tunisiens.

Il paraît donc évident que ces attaques et cette annulation visent spécifiquement ma personne et ce que je représente.

La question palestinienne est fondamentale et c’est ce que j’ai toujours affirmé tout au long de ma carrière.

Chanter pour la Palestine en Palestine et pour son peuple n’est pas seulement un acte artistique, mais pour moi et pour tous les Palestiniens que j’ai rencontrés dans leur pays, c’est un acte de résistance et un moyen de briser leur isolement.

Tous ceux qui se proclament plus palestiniens que les Palestiniens et qui essayent de semer le doute sur mes intentions et jeter de l’huile sur le feu confortablement depuis l’écran de leur ordinateur se trompent sur toute la ligne.

J’ai aussi pu observer et vivre le temps de mon séjour l’occupation avec eux et les intimidations quotidiennes aux checkpoints et a l’intérieur des villes a El khalil, Ramallah ou Jenin.

Je demande clarification et réparation de cette grave erreur envers le public tunisien et envers moi et mon équipe en tant qu’artiste tunisienne qui s’efforce toujours d’être une voix libre et indépendante.

Merci aux grands militants Rania Elias, Suheil Khoury et The Edward Said National Conservatory of Music pour votre invitation et m’avoir permis de réaliser ce rêve et de vivre ces moments hors du temps avec le public palestinien à Jérusalem, Ramallah et Bethléem.

Merci a tous pour tous vos précieux messages d’amour et de soutien et merci aux Palestiniens qui m’ont apporté leur soutien inconditionnel tout du long.


 

 

09/05/2023

“Euskalwashing” : une entreprise basque tente de justifier sa participation au projet de tramway léger de Jérusalem-Est, dont Veolia s'est retirée

Alaitz Amundarain, Richard Wendling et Eneko Calle, Groupes  BDS en Alava, Navarre et Biscaye, naiz, 3/5/2023
Euskera

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le fait que les entreprises transnationales violent les droits humains, environnementaux et du travail n'est pas nouveau. Mais la demande sociale est de plus en plus forte pour que les entreprises transnationales soient contrôlées et contraintes de les respecter. C'est pourquoi les entreprises ont défini des stratégies pour “laver"”leur image négative en utilisant superficiellement des causes et des préoccupations sociales.

Greenwashing, purplewashing, pinkwashing, rainbow washing, vegan washing... et, pourquoi pas, euskalwashing.

La compagnie ferroviaire basque CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles, Beasain, Gipuzkoa) doit redorer son blason depuis 2020, date à laquelle des dizaines de groupes sociaux du Pays basque ont lancé une campagne pour dénoncer sa participation à la construction et à l'entretien du tramway de Jérusalem.

Action de protestation contre les travaux à Jérusalem en décembre 2020. Photo BDS CAF EUSKAL HERRIA

Cette semaine ont été décernés les prix CAF-Elhuyar, qui visent à promouvoir, récompenser et reconnaître la diffusion, le journalisme et l'inclusion sociale en langue basque de la recherche et des thèmes scientifiques et technologiques. Et dans ce cas, la CAF utilise la langue basque et la science pour blanchir sa complicité avec l'apartheid israélien en Palestine.

Car Israël ne peut maintenir son régime d'occupation, de colonisation et d'apartheid envers le peuple palestinien que grâce à la complicité internationale, et en cela, les entreprises jouent un rôle fondamental.

En août 2019, un consortium formé par l'entreprise israélienne Shapir et la CAF a remporté un contrat pour l'expansion du réseau ferroviaire reliant les colonies illégales en territoire palestinien occupé, connu sous le nom de Jerusalem Light Rail (JLR). Le JLR fait partie intégrante du plan sioniste d'annexion de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie à l'État d'Israël.

À cette fin, le projet implique la confiscation de terres palestiniennes pour sa construction et crée un nouvel obstacle physique à la libre circulation de la population palestinienne ; en outre, le tramway relie les colonies israéliennes illégales en territoire palestinien occupé à la ville de Jérusalem, facilitant ainsi le déplacement de la population de la puissance occupante (colons) vers le territoire occupé.

La complicité de la CAF avec l'apartheid israélien, en plus d'être moralement répréhensible, peut entraîner des difficultés pour la CAF et ses filiales, telles que Solaris, dans l'obtention de nouveaux contrats, étant donné qu'il existe une campagne internationale pour que les villes et les gouvernements annulent tous les contrats avec la CAF jusqu'à ce qu'elle se conforme au droit international.

L'entreprise française Veolia a été contrainte de se retirer du même projet illégal de JLR en 2015 après avoir perdu des milliards de dollars en affaires internationales à la suite d'une campagne BDS soutenue en Europe, aux USA et dans plusieurs pays arabes.

En ce sens, il est paradoxal que la CAF soutienne des prix pour la diffusion de la science en basque et l'innovation, tout en collaborant à la consolidation du projet colonial d'Israël en Palestine. Depuis 1948, Israël tente de désarabiser la Palestine, en particulier dans les Territoires de 1948 (aujourd'hui l'État d'Israël), où la population arabo-israélienne ne jouit pas des mêmes droits que la population israélienne. Il maintient une occupation militaire en Cisjordanie et à Gaza depuis 1967, qui, outre les points de contrôle militaires, les assassinats, les raids, les détentions et autres violations des droits humains, a également favorisé la construction d'un mur de plus de 700 km de long ; et il ne reconnaît toujours pas le droit au retour des réfugiés palestiniens, qui sont aujourd'hui plus de 5 millions.

Cependant, la CAF ne semble pas se soucier du développement scientifique et de l'innovation en Palestine (difficile dans un contexte d'occupation coloniale), puisque malgré la pression de ses travailleurs, des syndicats et des groupes sociaux du Pays Basque, ainsi que les demandes de la société civile et de l'Autorité nationale palestinienne, elle a poursuivi la construction du tramway illégal à Jérusalem-Est.

C'est pourquoi nous pensons qu'une réflexion interne est nécessaire à Elhuyar et euskalgintza (la culture basque), sur l'utilisation de la langue basque pour blanchir, dans ce cas, les violations des droits humains commises en Palestine par une entreprise basque, et que la participation de la CAF à l'édition 2024 des prix pourrait être reconsidérée.

De même, nous réitérons que la CAF doit annuler son contrat de fourniture et de maintenance du tramway de Jérusalem-Est.        

 

 

 

23/02/2023

GIDEON LEVY
Le retour de bâton du coup d’État judiciaire : le BDS l’a rêvé, Bibi l’a fait

Gideon Levy, Haaretz, 23/2/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 Le rêve du mouvement BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) se concrétise rapidement. Un gestionnaire clé dans l'une des sociétés d'investissement israéliennes m'a dit cette semaine que le montant d'argent quittant son bureau et allant à l'étranger est actuellement de 10 millions de shekels [=2,6 millions d’€] par jour, et ça ne fait qu'augmenter.

Mohamed Saabaneh

Cette personne, qui s'est toujours tenue à l'écart de la politique et de l'actualité, est maintenant découragée. La politique a envahi son bureau. Tous ceux qui, comme moi, pensaient que tout cela n'était que des paroles et de l’alarmisme, ont eu tort. Ce qui se passe maintenant est exactement ce que le mouvement international prônant le boycott d'Israël voulait obtenir, mais pour une autre cause. Ce qui se passe pourrait prouver que le mouvement BDS avait raison depuis le début : ce n'est que par l'argent qu'il sera possible de changer la politique d'Israël. Frappez au porte-monnaie : l'arme BDS est la plus efficace.

À ce jour, la plus grande réussite du mouvement de protestation contre le bouleversement judiciaire est d'avoir réussi à intimider et à pousser à l'action une proportion substantielle d'Israéliens, ainsi que la majeure partie du reste du monde. Ce que le mouvement BDS et les organisations des droits humains n'ont pas réussi à faire en invoquant des crimes et des méfaits, le mouvement de protestation a réussi à le faire au nom de la lutte contre ce qu'il appelle la fin de la démocratie. Ça a pris comme une traînée de poudre. Ce ne sont pas les intifada et les guerres, les descriptions des horreurs et les lamentations, pas les résolutions des institutions internationales ou des USA qui ont réussi à susciter une telle tempête. Un mois et demi de préliminaires législatifs ont  fait l'affaire.

C'est ainsi que les partisans du boycott d'Israël voulaient que les choses se déroulent : retrait des investissements en Israël, boycott de l'économie israélienne culminant dans l'opposition internationale, jusqu'à l'imposition de sanctions. Cela n'a pas fonctionné contre l'occupation. Le mouvement BDS a réussi à faire évoluer les mentalités. C'était le seul choix possible, le seul mouvement qui ne se contentait pas de condamnations vides, appelant au contraire à des actions concrètes contre un État d'apartheid. Cependant, ses réalisations économiques ont été minuscules, un chanteur annulant un spectacle ici, un fonds de pension bricolant un retrait là, Israël continuant à s'épanouir et à prospérer sans entrave, au grand dam des défenseurs des droits humains. Aucun prix n'a été payé pour les crimes de l'occupation ou pour le pied de nez arrogant et insolent du pays au droit international.

Et pourtant, chacun savait que sans mesures concrètes, l'occupation ne prendrait jamais fin. Si les Israéliens ne payaient pas le prix de l'occupation et de ses crimes, en tant qu'individus et en tant que collectivité, rien ne les inciterait à y mettre fin. Jusqu'à il y a quelques semaines, il semblait que cela n'arriverait jamais.

Et maintenant, voilà que ça se produit, même si c'est pour de mauvaises raisons. Même si c'est pour des raisons involontaires, un peu de bien peut en sortir. Il est surprenant que l'affaiblissement du système judiciaire, dont les caractéristiques étaient favorables à l'apartheid, soit le facteur qui a poussé le monde et certains Israéliens à se réveiller. Mais il est désormais clair que la seule chose qui pourrait arrêter le bordel législatif est le préjudice économique subi par le pays. Le fait que les Israéliens retirent leur argent et que les acteurs internationaux n'investissent pas ici change la donne. Les manifestations, aussi bruyantes et tonitruantes qu'elles puissent être, se dissiperont rapidement et suivront le chemin de toutes les protestations. Les pétitions et les lettres s'estomperont. Seuls les dommages économiques s'accumuleront. C'est la seule chose qui puisse arrêter l'érosion. C'est ce qui s'est passé en Afrique du Sud, lorsque les dirigeants de la communauté des affaires ont dit au gouvernement qu'ils ne pouvaient plus continuer, et c'est ce qui va se passer ici avec la révolution judiciaire. Uniquement par l'argent.

Il ne faut évidemment pas se laisser bercer par les illusions. Le lien entre les protestations et la lutte contre l'apartheid est ténu. La plupart des manifestants se contenteront de l'annulation de la clause permettant à la Knesset de passer outre les décisions de justice et de l'ajout de représentants du public au comité de nomination des juges, et seront pleinement satisfaits lorsque Benjamin Netanyahou quittera le pouvoir. En ce qui les concerne, l'apartheid peut continuer.

Mais on peut espérer que la convulsion ne pourra pas s'arrêter au statu quo ante. La tempête peut rebattre de nombreuses cartes sur son passage. Lorsque les Israéliens commenceront à payer pour les folies de leurs dirigeants, ils trouveront peut-être le temps de reconsidérer la plus grande folie de toutes : l'État d'apartheid dans lequel ils vivent, qu'ils paient du sang de leurs fils et de l'image de leur pays. Ce n'est qu'alors qu'une nouvelle aube se lèvera.

 

09/12/2022

Brecht en tiempos oscuros (del apartheid)

Red Palestina de Artes Escénicas, 1-12-2022
Traducido por Fausto Giudice, Tlaxcala 

Estimada Sociedad Internacional Brecht,

Nosotros, las organizaciones culturales palestinas que trabajamos bajo la ocupación militar israelí, les instamos a que trasladen su 17º Simposio, previsto entre el 11 y el 15 de diciembre de 2022, lejos del Israel del Apartheid y de sus instituciones académicas cómplices. Le pedimos que respete la esencia del pensamiento de Bertolt Brecht y que no socave nuestra lucha por la libertad, la justicia y la igualdad.


¿Cómo pueden ustedes organizar con la conciencia tranquila su 17º Simposio, titulado "Racismo, opresión política y dictadura", en un Estado que ha sometido a millones de palestinos a un régimen de colonialismo de colonos y apartheid durante décadas? ¿No reconoce la limpieza étnica, el asedio, el robo de tierras y recursos y las masacres continuas como algunos de los síntomas del sistema de opresión de Israel?

Los palestinos nativos llevamos muchos años diciendo al mundo que Israel está perpetrando el crimen contra la humanidad del apartheid, y ahora las principales organizaciones internacionales de derechos humanos, como Amnistía Internacional y Human Rights Watch, dicen lo mismo. Amnistía Internacional dice que Israel trata a todos los palestinos como un “grupo racial inferior”. ¿No ve cómo su conferencia blanquearía toda esta opresión?

Independientemente de las intenciones, celebrar su conferencia en la Universidad de Tel Aviv y en colaboración con la Universidad de Haifa y la Universidad Hebrea, entre otras muchas instituciones israelíes profundamente cómplices, es una grave distorsión de los principios de Brecht. Su obra siempre ha estado asociada a la lucha cultural como herramienta de resistencia en tiempos de guerra y de paz, y como herramienta para construir la identidad nacional y la narrativa local, especialmente en su planteamiento de construir el modelo de teatro épico.

Los brechtianos deben tratar de educar a través del planteamiento teatral de Brecht. Brecht pensaba en el escenario como un espacio para protestar y rechazar la opresión, toda opresión. Se dio cuenta de que esos actos requerían una base consciente y vigilante, así como la toma de conciencia del entorno, comprendiendo la realidad, criticándola, rechazándola y evaluando las revoluciones, para aspirar a un cambio efectivo. Por lo tanto, el papel del actor es un trabajo que requiere estudiar, leer e investigar. El actor es un revolucionario activo y un elemento del cambio que se avecina. Celebrar su Simposio bajo el patrocinio de un régimen que contradice todo esto sería una afrenta a la memoria de Brecht.

La Universidad de Tel Aviv, donde se celebrará su conferencia, está situada en tierras que pertenecieron a Cheij  Muwanis, un pueblo palestino sometido a limpieza étnica en 1948. La Universidad Hebrea, la Universidad de Haifa y la Universidad de Tel Aviv llevan a cabo investigación militar, entrenamiento militar, mantienen asociaciones con fuerzas militares israelíes y empresas de armamento y servicios militares, tienen conexiones con los Servicios Generales de Seguridad (GSS), la tristemente célebre agencia de inteligencia nacional de Israel, y ofrecen beneficios a los estudiantes reservistas. La Universidad Hebrea está parcialmente construida en tierras palestinas robadas.

Le instamos a seguir el ejemplo de cientos de departamentos universitarios, sociedades y sindicatos, además de decenas de miles de académicos, universitarios e investigadores de todo el mundo que están expresando su solidaridad con la lucha del pueblo palestino y, cada vez en mayor número, se comprometen a respetar el llamamiento palestino al boicot académico y cultural del apartheid israelí y sus instituciones cómplices.

En primer lugar, hacemos un llamamiento a las organizaciones e instituciones internacionales para que respeten el piquete pacífico palestino. Además, pedimos a las organizaciones internacionales que no ayuden ni participen en ningún intento de quienes cruzan el piquete de organizar gestos de “equilibrio”. En este caso concreto, hacemos un llamamiento al Instituto Goethe para que cese en sus esfuerzos de encubrimiento para organizar reuniones entre palestinos y académicos internacionales que han decidido ignorar el llamamiento al boicot palestino y participar en esta conferencia en el Israel del apartheid.

Instamos a la Sociedad Internacional Brecht a ponerse del lado de la justicia. En el caso de que decidan seguir adelante con sus planes de celebrar su evento bajo el patrocinio del régimen de colonialismo y apartheid de Israel, declaramos nuestra negativa a reunirnos con ninguno de los participantes en el evento, ya que nos negamos a ofrecerles una hoja de parra o a contribuir a la falsa percepción de simetría entre el opresor colonial y el colonizado.

Brecht in dunklen (Apartheid-)Zeiten

Palästinensisches Netzwerk für darstellende Künste, 1-12-2022
Übersetzt von Fausto Giudice, Tlaxcala 

Liebe Internationale Brecht-Gesellschaft,

wir, die palästinensischen Kulturorganisationen, die unter der israelischen Militärbesatzung arbeiten, bitten Sie dringend, Ihr 17. Symposium, das vom 11. bis 15. Dezember 2022 stattfinden soll, nicht in das Apartheidland Israel und seine mitschuldigen akademischen Institutionen zu verlegen. Wir appellieren an Sie, die Essenz von Bertolt Brechts Gedanken zu respektieren und unseren Kampf für Freiheit, Gerechtigkeit und Gleichheit nicht zu untergraben.


Wie können Sie mit gutem Gewissen Ihr 17. Symposium mit dem Titel „Rassismus, politische Unterdrückung und Diktatur“ in einem Staat veranstalten, der Millionen von Palästinensern seit Jahrzehnten einem Regime des Siedlerkolonialismus und der Apartheid unterwirft? Erkennen Sie nicht die ethnischen Säuberungen, die Belagerung, den Land- und Ressourcenraub und die anhaltenden Massaker als einige der Symptome des israelischen Unterdrückungssystems?

Eingeborene Palästinenser haben der Welt seit vielen Jahren gesagt, dass Israel das Verbrechen der Apartheid gegen die Menschlichkeit begeht, und jetzt sagen führende internationale Menschenrechtsorganisationen wie Amnesty International und Human Rights Watch dasselbe. Amnesty International sagt, dass Israel alle Palästinenser als „minderwertige rassische Gruppe“ behandelt. Sehen Sie nicht, wie Ihre Konferenz all diese Unterdrückung beschönigen würde?

Unabhängig von Ihren Absichten ist die Abhaltung Ihrer Konferenz an der Universität Tel Aviv und in Zusammenarbeit mit der Universität Haifa und der Hebräischen Universität sowie vielen anderen israelischen Institutionen, die mitschuldig sind, eine schwerwiegende Verzerrung von Brechts Prinzipien. Sein Werk war immer mit dem kulturellen Kampf als Mittel des Widerstands in Zeiten des Krieges und des Friedens und als Mittel zum Aufbau der nationalen Identität und der lokalen Erzählung verbunden, insbesondere in seinem Ansatz, das Modell des epischen Theaters aufzubauen.

Brechtianer müssen versuchen, durch Brechts Ansatz im Theater zu erziehen. Brecht betrachtete die Bühne als einen Raum, in dem er gegen Unterdrückung, jegliche Unterdrückung, protestieren und sie ablehnen konnte. Er war sich darüber im Klaren, dass diese Handlungen eine bewusste und wachsame Basis erfordern, ebenso wie das Erkennen der Umgebung, das Verstehen der Realität, die Kritik daran, die Ablehnung und die Bewertung von Revolutionen, um eine effektive Veränderung anzustreben. Daher ist die Rolle des Akteurs eine Aufgabe, die Studium, Lektüre und Forschung erfordert. Der Akteur ist ein aktiver Revolutionär und ein Element des bevorstehenden Wandels. Ihr Symposium unter der Schirmherrschaft eines Regimes zu veranstalten, das all dem widerspricht, wäre ein Affront gegen Brechts Andenken.

Die Universität Tel Aviv, an der Ihre Konferenz stattfinden wird, befindet sich auf einem Gelände, das einst zu Scheich Muwanis gehörte, einem palästinensischen Dorf, das 1948 ethnisch gesäubert wurde. Die Hebräische Universität, die Universität Haifa und die Universität Tel Aviv betreiben militärische Forschung, militärische Ausbildung, unterhalten Partnerschaften mit den israelischen Streitkräften sowie mit Waffen- und Militärdienstleistungsunternehmen, haben Verbindungen zum Allgemeinen Sicherheitsdienst (GSS), Israels berüchtigtem Inlandsgeheimdienst, und bieten Vergünstigungen für Reservistenstudenten. Die Hebräische Universität ist teilweise auf gestohlenem palästinensischem Land gebaut.

Wir fordern Sie auf, dem Beispiel von Hunderten von Universitätsfakultäten, Gesellschaften und Gewerkschaften sowie Zehntausenden von Wissenschaftlern, Akademikern und Forschern aus aller Welt zu folgen, die ihre Solidarität mit dem Kampf des palästinensischen Volkes zum Ausdruck bringen und sich in wachsender Zahl verpflichten, den palästinensischen Aufruf zum akademischen und kulturellen Boykott des Apartheidstaates Israel und seiner mitschuldigen Einrichtungen zu befolgen.

Wir fordern in erster Linie die internationalen Organisationen und Institutionen auf, die friedliche palästinensische Streikpostenkette zu respektieren. Wir fordern die internationalen Organisationen ferner auf, keine Versuche derjenigen zu unterstützen oder sich an ihnen zu beteiligen, die die Streikpostenkette überschreiten, um „ausgleichende“ Gesten zu organisieren. In diesem konkreten Fall fordern wir das Goethe-Institut auf, seine beschönigenden Bemühungen einzustellen, Treffen zwischen Palästinensern und internationalen Wissenschaftlern zu organisieren, die beschlossen haben, den palästinensischen Boykottaufruf zu ignorieren und an dieser Konferenz im Apartheidstaat Israel teilzunehmen. 

Wir fordern die Internationale Brecht-Gesellschaft dringend auf, sich auf die Seite der Gerechtigkeit zu stellen. Für den Fall, dass Sie beschließen sollten, Ihre Veranstaltung unter der Schirmherrschaft des israelischen Regimes des Siedlerkolonialismus und der Apartheid abzuhalten, erklären wir unsere Weigerung, uns mit irgendeinem der Teilnehmer der Veranstaltung zu treffen, da wir uns weigern, Ihnen ein Feigenblatt zu bieten oder zur falschen Wahrnehmung der Symmetrie zwischen dem kolonialen Unterdrücker und den Kolonisierten beizutragen.

بريشت في الظلام (الفصل العنصري)  
Brecht in Dark  (Apartheid) Times
Brecht aux temps sombres (de l'apartheid)
Brecht nei tempi bui (dell’apartheid)

شبكة الفنون الأدائية الفلسطينية 
Palestinian Performing  Arts Network
 Réseau palestinien des arts du spectacle

 Rete palestinese per le arti dello spettacolo

 1/12/2022


الأعزاء في جمعية بريشت الدولية،

 نحن، المنظمات الثقافية الفلسطينية العاملة تحت الاحتلال العسكري الإسرائيلي، ندعوكم إلى نقل الندوة الـ١٧ لكم، المقرر عقدها بين ١١ و١٥ كانون الأول ٢٠٢٢، بعيدًا عن نظام الاستعمار الاستيطاني والأبارتهايد الإسرائيليّ والمؤسسات الأكاديمية المتواطئة مع الاحتلال، كما أننا ندعوكم إلى احترام جوهر أفكار "بريشت بريشت" وعدم تقويض نضالنا من أجل الحرية والعدالة والمساواة.

كيف يمكنكم أن تنظموا ندوتكم السابعة عشرة بعنوان "العنصرية والقمع السياسي والدكتاتورية" وأنتم مرتاحي الضمير، تحت رعاية دولة أخضعت ملايين الفلسطينيين لنظام الاستعمار الاستيطاني والفصل العنصري على مدى عقود؟ ألا يعتبر التطهير العرقي والحصار وسرقة الأراضي والموارد والمذابح المستمرة أحد أعراض نظام القمع الإسرائيلي؟

ظل الفلسطينيون يخبرون العالم لسنوات عديدة أن إسرائيل ترتكب جريمة الأبارتهايد ضد الإنسانية، والآن تقول المنظمات الدولية الرائدة في مجال حقوق الإنسان مثل منظمة العفو الدولية وهيومن رايتس ووتش الشيء نفسه، حيث تقول منظمة العفو الدولية "إن إسرائيل تعامل جميع الفلسطينيين على أنهم مجموعة عرقية أدنى" … ألا ترون كيف أن مؤتمركم يبرئ الاحتلال من كل هذا القمع؟

وبغض النظر عن النوايا، فإن عقد هذا المؤتمر في جامعة "تل أبيب" وبالتعاون مع جامعة حيفا والجامعة العبرية والعديد من المؤسسات الإسرائيلية المتواطئة بشدة مع انتهاكات نظام الاستعمار، يعد انحرافاً خطيرًا لأسس العمل المسرحي البريشتي، الذي ارتبط بالنضال الثقافي كأداة للمقاومة في أوقات الحرب والسلام، وقاعدة مفاهيمية للهوية الوطنية والسرد المحلي في سياق بناء نموذج المسرح الملحمي.

وبالتالي يجب على البريشتية السعي إلى تثقيف مريديها على النهج الأصيل لبريشت في المسرح، واستناداً لمعتقداته والتي كانت ترى في المسرح مساحة للاحتجاج ضد الاضطهاد ورفض كل أشكال القمع. حيث أدرك بريشت أن كل الأعمال المسرحية تتطلب أساسًا واعيًا ويقظًا للمحيط مع فهم الواقع وانتقاده ورفضه وتقييم الثورات من أجل إحداث التغيير الفعال، وبهذا فإن دور الممثل المسرحي هو عمل يتطلب دراسة وقراءة وبحث، فالممثل حسب بريشت هو ثوري نشيط، وعنصر من عناصر التغيير القادم، فيما أن عقد ندوتكم تحت رعاية نظام يتعارض مع كل هذا سيكون إهانة لذكرى بريشت.

لكم أن تعلموا أيها البريشتيون أن جامعة تل أبيب، حيث تعقد ندوتكم، أقيمت على أراضي قرية الشيخ مونس، وهي قرية فلسطينية تم تطهيرها عرقياً عام ١٩٤٨، ولكم أن تعرفوا بأن الجامعة العبرية وجامعة حيفا وجامعة تل أبيب تجري أبحاثًا وتدريبات عسكرية وتعقد شراكات مع قوات الاحتلال الإسرائيلية وشركات الأسلحة والخدمات العسكرية، كما لهذه الجامعات صلات مع خدمات الأمن العام (GSS)، وكالة الاستخبارات المحلية الإسرائيلية سيئة السمعة، وتوفر مزايا لطلابها من جنود الاحتياط.

الأصدقاء الأعزاء،

ندعوكم اليوم للاقتداء بمئات الأقسام الجامعية والجمعيات والنقابات وعشرات الآلاف من العلماء والأكاديميين والباحثين من جميع أنحاء العالم الذين عبروا عن تضامنهم مع نضال الشعب الفلسطيني، متعهدين باحترام دعوة الحملة الفلسطينية للمقاطعة الأكاديمية والثقافية لإسرائيل (PACBI) كجزء من حركة المقاطعة وسحب الاستثمارات وفرض العقوبات.

ندعو بداية وقبل أي شيء، جميع المنظمات والمؤسسات الدولية إلى احترام النضال السلمي الفلسطيني، وعدم المساعدة أو المشاركة في أي محاولات من قبل أي جهة تحاول تشويه نضالنا من خلال تنظيم أنشطة بهدف خلق "التوازن"، وهنا تحديداً ندعو معهد "جوته" إلى وقف جهوده في تحسين صورة الاحتلال من خلال تنظيم لقاءات بين الفلسطينيين والباحثين الدوليين الذين قرروا تجاهل دعوة المقاطعة الفلسطينية بعد مشاركاتهم في مؤتمرات اسرائيلية تحت رعاية نظام الاستعمار الاستيطاني والأيارتهايد.

إننا نحث جمعية بريشت الدولية للوقوف إلى جانب العدالة. لكن في حال قررتم المضي قدمًا في خطط عقد هذا الحدث تحت رعاية نظام الاستعمار الاستيطاني والفصل العنصري الإسرائيلي، فإننا نعلن رفضنا للقاء أي من المشاركين في هذه الندوة لأننا نرفض أن نكون ورقة التوت أو أن نساهم في تعزيز التصور الخاطئ الذي يساوي بين المُستَعمَر والمُستعمِر.


Dear International Brecht Society,

We, the Palestinian cultural organizations working under Israeli military occupation, urge you to move your 17th Symposium, scheduled between 11 and 15 December 2022, away from Apartheid Israel and its complicit academic institutions. We call on you to respect the essence of Bertolt Brecht’s thoughts and not to undermine our struggle towards freedom, justice and equality.

How can you with a clear conscience organize your 17th Symposium, titled “Racism, political oppression and dictatorship,” in a state that has subjected millions of Palestinians to a regime of settler-colonialism and apartheid for decades? Do you not recognize ethnic cleansing, siege, land and resource theft, ongoing massacres as some of the symptoms of Israel’s system of oppression?

Indigenous Palestinians have been telling the world for many years that Israel is perpetrating the crime against humanity of apartheid, and now leading international human rights organizations such as Amnesty International and Human Rights Watch are saying the same. Amnesty International says that Israel treats all Palestinians as an “inferior racial group.” Don’t you see how your conference would whitewash all this oppression?

Regardless of intentions, holding your conference at Tel Aviv University and in collaboration with Haifa University and the Hebrew University among many other deeply complicit Israeli institutions, is a grave distortion of Brecht’s principles. His work has always been associated with cultural struggle as a tool of resistance in times of war and peace, and as a tool to build national identity and the local narrative especially in his approach of building the epic theater model.

Brechtians must seek to educate through Brecht’s approach in theater. Brecht thought of the stage as a space to protest against and reject oppression, all oppression. He realized that those acts required a conscious and vigilant basis, as well as the realization of the surroundings, understanding the reality, criticizing it, rejecting it and evaluating revolutions, in order to aspire towards effective change. Therefore, the role of the actor is a job that requires studying, reading and conducting research. The actor is an active revolutionary, and an element of the upcoming change. Holding your Symposium under the sponsorship of a regime that contradicts all of this would be an affront to Brecht’s memory.

Tel Aviv University, where your conference will be held, is located on lands that once belonged to Sheikh Muwanis, a Palestinian village ethnically cleansed in 1948. Hebrew University, Haifa University and Tel Aviv University carry out military research, military training, hold partnerships with Israeli military forces and weapons and military services companies, have connections with the General Security Services (GSS), Israel’s notorious domestic intelligence agency, and provide benefits for reservist students. Hebrew University is partially built on stolen Palestinian land.

We urge you to follow the example of hundreds of university departments, societies, and unions in addition to tens of thousands of scholars, academics and researchers from around the world who are expressing their solidarity of the struggle of the Palestinian people and, in increasing numbers, pledging to respect the Palestinian call for the academic and cultural boycott of apartheid Israel and its complicit institutions.

We first and foremost call on international organizations and institutions to respect the peaceful Palestinian picket line. We further call on international organizations not to aid or participate in any attempts by those crossing the picket line to organize “balancing” gestures. In this specific case, we call on Goethe Institute to stop its whitewashing efforts to organize meetings between Palestinians and international scholars who have decided to ignore the Palestinian boycott call and to participate in this conference in apartheid Israel.

We urge the International Brecht Society to stand on the side of justice. In the event you decide to go ahead with plans to hold your event under the sponsorship Israel’s regime of settler-colonialism and apartheid, we declare our refusal to meet with any of the event’s participants as we refuse to offer you a fig leaf or to contribute to the false perception of symmetry between the colonial oppressor and the colonized.

 

Chère Société Internationale Brecht,

Nous, les organisations culturelles palestiniennes opérant sous l'occupation militaire israélienne, vous invitons à vous transférer votre 17ème  symposium, prévu entre le 11 et le 15 décembre 2022, loin du système colonial, de l'apartheid et des institutions académiques israéliennes complices de l'occupation. Nous vous appelons à respecter l'essence des idées de Bertolt Brecht et ne pas saper notre lutte pour la liberté, la justice et l'égalité.

Comment pouvez-vous, en toute conscience, organiser votre 17e  symposium, intitulé « Racisme, oppression politique et dictature », dans un État qui soumet depuis des décennies des millions de Palestiniens à un régime de colonialisme de peuplement et d'apartheid ? Ne reconnaissez-vous pas que le nettoyage ethnique, le siège, le vol de terres et de ressources, les massacres permanents sont quelques-uns des symptômes du système d'oppression d'Israël ?

Les Palestiniens autochtones disent au monde entier depuis de nombreuses années qu'Israël commet le crime contre l'humanité qu'est l'apartheid, et maintenant des organisations internationales de défense des droits humains de premier plan comme Amnesty International et Human Rights Watch disent la même chose. Amnesty International affirme qu'Israël traite tous les Palestiniens comme un « groupe racial inférieur ». Ne voyez-vous pas comment votre conférence blanchirait toute cette oppression ?

Quelles que soient les intentions, la tenue de votre conférence à l'université de Tel Aviv et en collaboration avec l'université de Haïfa et l'Université hébraïque, parmi de nombreuses autres institutions israéliennes profondément complices, constitue une grave déformation des principes de Brecht. Son œuvre a toujours été associée à la lutte culturelle en tant qu'outil de résistance en temps de guerre et de paix, et en tant qu'outil de construction de l'identité nationale et du récit local, en particulier dans son approche de la construction du modèle du théâtre épique.

Les Brechtiens doivent chercher à éduquer à travers l'approche théâtrale de Brecht. Brecht considérait la scène comme un espace de protestation et de rejet de l'oppression, de toutes les oppressions. Il a compris que ces actes nécessitaient une base consciente et vigilante, ainsi que la prise de conscience de l'environnement, la compréhension de la réalité, sa critique, son rejet et l'évaluation des révolutions, afin d'aspirer à un changement effectif. Par conséquent, le rôle de l'acteur est un travail qui nécessite d'étudier, de lire et de mener des recherches. L'acteur est un révolutionnaire actif, et un élément du changement à venir. Tenir votre colloque sous le parrainage d'un régime qui contredit tout cela serait un affront à la mémoire de Brecht.

L'université de Tel Aviv, où se tiendra votre conférence, est située sur des terres qui appartenaient autrefois à Sheikh Muwanis, un village palestinien victime de nettoyage ethnique en 1948. L'Université hébraïque, l'université de Haïfa et l'université de Tel Aviv mènent des recherches et des formations militaires, entretiennent des partenariats avec les forces militaires israéliennes et des entreprises d'armement et de services militaires, ont des liens avec les services de sécurité générale (GSS), la célèbre agence de renseignement intérieure d'Israël, et offrent des avantages aux étudiants réservistes. L'Université hébraïque est partiellement construite sur des terres palestiniennes volées.

Nous vous demandons instamment de suivre l'exemple de centaines de départements universitaires, de sociétés et de syndicats, ainsi que de dizaines de milliers d'universitaires et de chercheurs du monde entier qui expriment leur solidarité avec la lutte du peuple palestinien et qui, en nombre croissant, s'engagent à respecter l'appel palestinien au boycott universitaire et culturel de l'Israël de l'apartheid et de ses institutions complices.

Nous appelons d'abord et avant tout les organisations et institutions internationales à respecter le piquet de grève palestinien pacifique. Nous demandons également aux organisations internationales de ne pas aider ou participer aux tentatives de ceux qui traversent le piquet de grève d'organiser des gestes « d'équilibrage ». Dans ce cas précis, nous demandons au Goethe-Institut de cesser ses efforts de blanchiment pour organiser des rencontres entre les Palestiniens et les universitaires internationaux qui ont décidé d'ignorer l'appel au boycott palestinien et de participer à cette conférence dans l'Israël de l'apartheid.

Nous demandons instamment à la Société internationale Brecht de se ranger du côté de la justice. Dans le cas où vous décideriez de poursuivre votre projet de tenir votre événement sous le parrainage du régime israélien de colonisation et d'apartheid, nous déclarons notre refus de rencontrer les participants à l'événement, car nous refusons de vous offrir une feuille de vigne ou de contribuer à la fausse perception de symétrie entre l'oppresseur colonial et le colonisé.

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Lettera aperta all’International Brecht Society delle organizzazioni culturali palestinesi in merito al loro 17° Simposio nell’Israele dell’apartheid

Gentile International Brecht Society,

Noi, le organizzazioni culturali palestinesi che lavorano sotto l’occupazione militare israeliana, vi esortiamo a spostare il vostro 17° Simposio, in programma dall’11 e il 15 dicembre 2022, lontano dall’apartheid israeliano e dalle sue complici istituzioni accademiche. Vi chiediamo di rispettare l’essenza del pensiero di Bertolt Brecht e di non minare la nostra lotta per la libertà, la giustizia e l’uguaglianza.

Come potete organizzare con la coscienza pulita il vostro 17° Simposio, intitolato “Razzismo, oppressione politica e dittatura”, in uno stato che da decenni sta sottoponendo milioni di palestinesi a un regime di colonialismo e apartheid? Non riconoscete la pulizia etnica, l’assedio, il furto di terre e risorse, i continui massacri come alcuni dei sintomi del sistema di oppressione di Israele?

Da molti anni i palestinesi indigeni stanno gridando al mondo che Israele sta perpetrando il crimine contro l’umanità dell’apartheid, e ora anche le principali organizzazioni internazionali per i diritti umani come Amnesty International e Human Rights Watch lo hanno riconosciuto e lo stanno denunciando. Amnesty International afferma che Israele tratta tutti i palestinesi come un “gruppo razziale inferiore”. Non vedete come la vostra conferenza cancellerebbe tutta questa oppressione?

Indipendentemente dalle intenzioni, tenere la vostra conferenza all’Università di Tel Aviv e in collaborazione con l’Università di Haifa e l’Università Ebraica, solo alcune delle molte istituzioni israeliane profondamente complici, è una grave distorsione dei principi di Brecht. Il suo lavoro è sempre stato associato alla lotta culturale come strumento di resistenza in tempo di guerra e di pace, e come strumento per costruire l’identità nazionale e la narrativa locale, soprattutto nel suo approccio alla costruzione del modello di teatro epico.

I brechtiani devono cercare di educare attraverso l’approccio di Brecht al teatro. Brecht pensava al palcoscenico come a uno spazio per protestare e rifiutare l’oppressione, ogni oppressione. Si rese conto che quegli atti richiedevano una base consapevole e vigile, così come la presa di coscienza dell’ambiente, la comprensione della realtà, la critica, il rifiuto e la valutazione delle rivoluzioni, per aspirare a un effettivo cambiamento. Pertanto, il ruolo dell’attore è un lavoro che richiede studio, lettura e ricerca. L’attore è un rivoluzionario attivo e un elemento del cambiamento imminente. Tenere il vostro Simposio sotto il patrocinio di un regime che contraddice tutto questo sarebbe un affronto alla memoria di Brecht.

L’Università di Tel Aviv, dove si terrà la vostra conferenza, sorge su terreni che un tempo appartenevano a Sheikh Muwanis, un villaggio palestinese sottoposto a pulizia etnica nel 1948. L’Università Ebraica, l’Università di Haifa e l’Università di Tel Aviv svolgono attività di ricerca e addestramento militare, collaborano con le forze militari israeliane, i fabbricanti di armi e i servizi militari che hanno collegamenti con i servizi di sicurezza generale (GSS), la famigerata agenzia di intelligence interna israeliana, e concedono benefit agli studenti riservisti. L’Università Ebraica è parzialmente costruita su terra palestinese rubata.

Vi esortiamo a seguire l’esempio di centinaia di dipartimenti universitari, società e sindacati, oltre a decine di migliaia di studiosi, accademici e ricercatori di tutto il mondo che stanno esprimendo la loro solidarietà alla lotta del popolo palestinese e, in numero crescente, impegnandosi a rispettare l’appello palestinese al boicottaggio accademico e culturale dell’apartheid israeliano e delle sue istituzioni complici.

Chiediamo prima di tutto alle organizzazioni e istituzioni internazionali di rispettare il pacifico picchetto palestinese. Chiediamo inoltre alle organizzazioni internazionali di non sostenere  o partecipare a qualsiasi tentativo da parte di chi intende organizzare gesti di “bilanciamento”. In questo caso specifico, chiediamo al Goethe Institute di interrompere i suoi sforzi di “whitewashing” attraverso l’organizzazione di incontri tra palestinesi e studiosi internazionali che hanno deciso di ignorare l’appello al boicottaggio palestinese e di partecipare a questa conferenza nell’Israele dell’apartheid.

Esortiamo l’International Brecht Society a schierarsi dalla parte della giustizia. Nel caso in cui decidesse di proseguire con i piani per organizzare il tuo evento sotto la sponsorizzazione del colonialista regime israeliano di apartheid, dichiariamo il nostro rifiuto di incontrare uno qualsiasi dei partecipanti all’evento, poiché ci rifiutiamo di offrirti una foglia di fico o di contribuire alla falsa percezione di simmetria tra l’oppressore coloniale e il colonizzato.

Traduzione di Grazia Parolari “Tutti gli esseri senzienti sono moralmente uguali” -Invictapalestina.org