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19/07/2023

BERTIL LINTNER
Wan Kuok Koi alias “Dent cassée”, boss mafieux et tête de pont de l’investissement chinois au Myanmar

Bertil Lintner , The Irrawaddy, 17/7/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Bertil Lintner (1953) est un journaliste, auteur et consultant stratégique suédois qui écrit sur l'Asie depuis près de quarante ans. Il a été correspondant en Birmanie (Myanmar) de la Far Eastern Economic Review, aujourd'hui disparue, et correspondant pour l'Asie du quotidien suédois Svenska Dagbladet et du quotidien danois Politiken. Il travaille actuellement comme correspondant pour Asia Times et The Irrawaddy. Bio-bibliographie @gardlunden

 Il y a moins de dix ans, Wan Kuok Koi, plus connu sous le nom de “Dent cassée”, était incarcéré dans un centre de détention de haute sécurité construit à cet effet à Coloane, l’une des deux îles qui faisaient autrefois partie de l’ancienne possession portugaise de Macao, au large de la côte de la Chine méridionale. Il avait été arrêté en mai 1998 après l’explosion d’une bombe dans un minibus appartenant à Antonio Marques Baptista, surnommé “Rambo”, le nouveau chef des forces de police du territoire portugais de l’époque. Aucune preuve de son implication dans cet attentat n’a jamais été révélée au tribunal. Au lieu de cela, il a été traduit en justice pour d’anciennes accusations liées à l’intimidation d’employés du casino Lisboa à Macao, à des prêts usuraires et à des soupçons d’appartenance à une “organisation illégale”.

Wan Kuok Koi, alias Dent cassée, sort en voiture après sa libération de prison à Macao le 1er  décembre 2012. / AFP

En clair, il s’agissait d’une triade, ces sociétés secrètes qui sont l’équivalent chinois de la mafia. Au terme d’un procès long et compliqué, où les témoins ont été frappés les uns après les autres par de soudaines crises d’amnésie et n’ont pu se souvenir de rien, il a néanmoins été condamné à 15 ans de prison et s’est vu confisquer tous ses biens en novembre 1999, un mois avant que Macao ne revienne sous l’autorité chinoise et ne devienne, comme Hong Kong, une “région administrative spéciale” (RAS) de la République populaire de Chine.

Parmi les nombreuses entreprises farfelues dont Wan a été accusé, et qui ont été rendues publiques au cours du procès, figurait un commerce d’armes au Cambodge, où il aurait cherché à vendre des roquettes, des missiles, des chars, des véhicules blindés et d’autres types d’équipements militaires dans ce pays alors ravagé par la guerre civile. Peu de gens imaginaient qu’il réapparaîtrait un jour comme ce qu’il avait toujours prétendu être : un simple “homme d’affaires de premier plan”. C’est pourtant ce qui s’est passé lorsqu’il a bénéficié d’une libération anticipée en décembre 2012. Wan avait alors passé 13 ans et 10 mois derrière les barreaux.

Mettant à profit ses anciennes relations, Wan s’est réinstallé dans le secteur des casinos à Macao et, quelques années plus tard, a lancé une crypto-monnaie appelée Dragon Coin. Il a également créé trois entités opérant depuis le Cambodge : La Hongmen History and Culture Association, le Dongmei Group, dont le siège officiel se trouve à Hong Kong, et la Palau China Hung-Mun Cultural Association, censée être basée à Palau, une nation de l’océan Pacifique.

Les désignations en disent long. Hongmen, ou Hung Mun dans le dialecte cantonais d’origine de Wan, est le nom des triades de la pègre originelle formées au XVIIIe siècle. Selon une déclaration du 9 décembre 2020 du département du Trésor usaméricain, la Hongmen History and Culture Association, en particulier, a rapidement étendu son influence à toute l’Asie du Sud-Est, d’abord au Cambodge, puis au Myanmar. Le groupe Dongmei de Wan est un investisseur majeur dans les enclaves de casinos situées près de Myawaddy, qui ont été créées après qu’une faction de l’Union nationale karen (KNU) et de son armée de libération nationale karen (KNLA) se soit séparée, ait conclu des accords de cessez-le-feu avec l’armée du Myanmar et soit devenue une force de garde-frontière (BGF).

La première de ces enclaves a été Shwe Kokko, construite sur les ruines d’une ancienne base militaire de la KNLA connue sous le nom de Kawmoorah, ou Wangkha, qui a été envahie par l’armée du Myanmar en 1995. La BGF qui a pris le contrôle officiel de l’enclave est dirigée par Saw Chit Thu, un ancien officier de la KNLA dont l’armée protège toutes les activités à Shwe Kokko. Officiellement appelé Yatai New City et localement connu sous le nom de “Chinatown”, le projet a été lancé en avril 2017 et, une fois achevé, il est censé inclure des logements de luxe, des hôtels, des centres commerciaux, des centres de commerce, des usines, des terrains de golf, des casinos et peut-être même un aéroport. Shwe Kokko a été rapidement suivi par deux autres “zones économiques spéciales” autonomes similaires près de Myawaddy, la “Huanya International City” et la “Saixigang Industrial Zone”. Le groupe Dongmei de Wan et son réseau de filiales louches sont des investisseurs majeurs dans ces projets. Wan est également connu pour être impliqué dans des projets à Mong Pawk, au sud-est du quartier général de Panghsang (Pangkham) de l’Armée unie de l’État Wa, à la frontière entre le Myanmar et la Chine.

Selon un rapport de juillet 2020 de l’Institut des USA pour la paix (USIP), « la société Dongmei elle-même semble avoir été constituée en entreprise à Hong Kong le 3 mars 2020, mais elle opère depuis Kuala Lumpur. Wan promeut le projet par le biais du WeChat public officiel de l’Association Hongmen, ainsi qu’en partenariat avec un représentant de la Huaguan Holding Company basée au Guangdong ».

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18/12/2022

MANON AUBRY
Corruption du Qatar au Parlement européen : « Notre démocratie n'est pas à vendre »

 

Manon Aubry, 12/12/2022

Députée européenne - La France Insoumise
Le pire scandale de corruption de l'histoire ébranle le Parlement européen impliquant le Qatar et des élus socialistes. En négociant une résolution sur le Qatar, j'ai vu directement l'ingérence de l'émirat. Voici les coulisses d'une histoire qui n'a pas encore été racontée. 

600 000 euros retrouvés en liquide au domicile d'un ancien député, la vice-présidente du parlement européen arrêtée, plusieurs bureaux et logements de députés perquisitionnés... L'ampleur de ce scandale est inégalé ! Mais il n'est pas surprenant au vu de ces derniers mois...

L'exploitation à mort des travailleurs migrants de facto permise par le Qatar est connue depuis longtemps. Mais en 2021, le Guardian en révèle l'ampleur liée à la Coupe du monde : plus de 6 500 ouvriers seraient morts sur les chantiers depuis 2011.

Dès lors, je demande à CHAQUE plénière mensuelle du Parlement l'adoption d'une résolution à ce sujet. Elle me sera systématiquement refusée, notamment par le groupe socialiste & la droite (PPE) Malgré l'ampleur du scandale, les preuves innombrables & l'émotion générale.

A l'ouverture de la Coupe du monde, je renouvelle ma demande en conférence des présidents, mais le groupe socialiste s'y oppose. Je demande alors un vote public sur l'ajout de cette résolution à l'ordre du jour pour que chacun prenne ses responsabilités.

A quelques exceptions, notamment des socialistes, le groupe S&D s'y oppose, avec la droite et l'extrême droite ! Nous arrachons la victoire au vote, à 16 petites voix près et grâce à l'absence de nombreux députés de droite. Enfin, une résolution !

Tout va très vite. Les socialistes obtiennent la coordination des négociations sur le texte (alors qu'elle aurait dû nous revenir). Et l'ambassade du Qatar me contacte pour un rdv que je décline. D'autres n'ont apparemment pas eu les mêmes scrupules...

Chaque groupe drafte d'abord sa motion avant la motion commune. Stupeur à la lecture de celle du groupe socialiste. Aucune condamnation du Qatar pour l'organisation d'un système d'exploitation à mort des travailleurs. Les éléments de langages du régime sont bien répétés.

La proposition de résolution ne tarit pas d'éloges sur les « efforts considérables » du Qatar en matière de droits humains et son exemple pour les pays du Golfe. Pourtant, les associations documentent l'absence de mise en œuvre des prétendues réformes sur le terrain. Sidérant.

Alors que la résolution doit traiter de « la situation des droits de l'homme dans le contexte de la Coupe du Monde au Qatar » la proposition socialiste digresse complètement pour faire l'éloge du Qatar par tous moyens. Que vient faire là l'Afghanistan ?

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24/07/2022

WERNER RÜGEMER
The truth about corruption, poverty, prostitution, surrogate motherhood, land grabbing and exploitation in Ukraine

 Werner Rügemer, Nachdenkseiten, 21/7/2022
Translated by Lena Bloch

Ukraine is corrupt — we know, doesn’t matter, it’s for the good cause. But the poorest and sickest population, country as a hub of Europe-wide low-wage and cigarette smuggling, world leader in trafficking of the female body — and more soldiers than any European NATO state.


When a statutory minimum wage was first introduced in Ukraine, in 2015, it was 0.34 euros, or 34 cents per hour. After that, it was increased: in 2017 it was 68 cents, in 2019 it was 10 cents more, which is still 78 cents, and since 2021 it has been 1.21 euros. Ever heard of it?

 Even this lowest wage is not always paid

Of course, this doesn’t mean that this minimum wage is actually paid correctly in this state. Thus, for a full work week in 2017, the monthly minimum wage was 96 euros. But in the textile and leather industry, for example, this minimum wage for one-third of the mostly female workforce only came about through forced and not specifically paid overtime. Payment by the piece is also widespread — a certain number of shirts must be sewn in one hour; if this does not work out, unpaid reworking is required.

If there were no orders, unpaid leave was ordered. In many cases, the annual vacation due by law was not granted or not paid. Management prevented the election of employee representatives. With this minimum wage, people were far below the official subsistence level: It amounted to 166 euros in the year in question.

The Hunger Wage Chain from Ukraine to Neighboring EU Countries

There are about 2,800 officially registered textile companies, but also a presumably equally high number of unregistered small businesses. For decades, they have formed a normal shadow economy, often in small towns and villages.

Yet most of these companies rank only as second-class suppliers for the internationally better-connected low-cost producers in neighboring EU countries, especially in Poland, but also in Romania and Hungary.

Thus 41 percent of the shoes go as starvation-wage semi-finished goods from Ukraine first to the low-wage factories of Romania, Hungary and Italy: There they get the benign and beautiful label “Made in EU”.


 Textile workers themselves can only afford second-hand imports from Germany

The majority of the approximately 220,000 textile workers are older women. They keep their heads above water only by subsistence farming, for example by having their own garden with a chicken coop. Diseases due to malnutrition are common.

The textile workers mostly buy their own clothes from second-hand imports, which come mainly from Germany, Poland, Belgium, Switzerland and the USA. Ukraine imports much more textiles than it exports.

The expensive Boss and Esprit imports from the rich EU West, which are pre-produced in Ukraine, are destined for the rich elite and the NGO bubble in Kiev — while the majority of imports are the cheapest second-hand textiles. The textile workers, as well as the majority of the population, can only afford the almost free disposable textiles from the rich states.[1]

But Western unions and “human rights activists” still look to Asia and Bangladesh for low-wage jobs in the textile industry that violate human rights. Although low wages in Ukraine are much lower. Also in the current discussions in the EU and in the German Bundestag about a supply chain law: There the view goes far out, globally, to Asia, while the EU-Ukrainian poverty chain is denied.

Here it sits, the corruption: C&A, Hugo Boss, Adidas, Marks&Spencer, New Balance, Esprit, Zara, Mexx are the profiting end users. They live from the exploitation which is against human rights. Here in the rich EU states sit the main players of corruption. Clammily they gleefully welcome the non-existent or complicit labor inspectorate of the Ukrainian state, and the EU covers the systemic labor injustice as well, with ritual hypocritical and inconsequential admonition of corruption in Ukraine.[2]

Automotive suppliers, pharmaceuticals, mechanical engineering

The textile and leather industries are similar to other sectors. Ukraine was a focal point of industrial production in the Soviet Union. After independence in 1991, oligarchs took over the companies, made profits, and put nothing into innovation. For Western companies, millions of well-qualified employees were available — at low wages.

Thousands of companies, mainly from the USA and EU countries — about 2,000 from Germany alone — placed subcontracting orders for rather simple parts: Porsche, VW, BMW, Schaeffler, Bosch and Leoni, for example, for car cables; pharmaceutical groups such as Bayer, BASF, Henkel, Ratiopharm and Wella have their products filled and packaged; Arcelor Mittal, Siemens, Demag, Vaillant, Viessmann maintain assembly and sales branches. Wages of two to three euros are paid here, i.e. more than the minimum wage, but still lower than in the neighboring EU countries of Hungary, Poland and Romania.

This is why the Ukrainian sites are closely networked with the sites of the same companies in these neighboring EU countries, where the statutory minimum wages are above 3 euros and below 4 euros. However, the networking is just as valid with the even poorer neighboring states of Moldova, Georgia and Armenia, which are not EU members. Branches are also operated here. In the course of the “Eastern Neighborhood”, organized by the EU, all differences of qualification, even lower payment are exploited — with Ukraine as a revolving door.

Labor migration in millions

This selective exploitation of locational advantages by Western capitalists has not led to national economic development, on the contrary. Ukraine became economically impoverished. The majority of the population has been made poorer and sicker. A mass reaction is labor migration.

It began early on. By the late 1990s, several hundred thousand Ukrainians had emigrated to Russia. Wages were not much higher, but in Russia excessive Westernization of lifestyles and increases in the cost of living for food, rent, health and government fees do not stick.

Since the 2000s, and accelerated by the aftermath of the 2014 Maidan coup, some 5 million Ukrainians have been migrant workers — about two million more or less permanently abroad, and about three million commuting to neighboring states. In particular, the Polish state, which in any case lays claim to western parts of Ukraine, encourages labor migration from Ukraine. About two million Ukrainians are employed in Poland, mainly in low-skilled jobs as cleaners, domestic helpers, waiters, caretakers for the elderly, and truck drivers. [3] In Poland, the business of employment agencies is also flourishing: they declare Ukrainians to be Polish citizens and place them as home care workers in Germany and Switzerland, for example: they pay the minimum wage there for a 40-hour week, but in reality the care workers have to be on call 24 hours a day, according to the contract with the Polish agency.

Hundreds of thousands of Ukrainians are also employed on a permanent basis, on a temporary basis or shuttling back and forth in Romania, Hungary, Slovakia and the Czech Republic, with minimum wages between 3.10 euros and 3.76 euros. Ukrainians are happy about this, even if they are pushed a bit below these minimum wages — it is still much better than in their home country, and the labor inspectorate says nothing and the EU says nothing either.

Students from Ukraine like to be engaged seasonal workers in EU agriculture. In Lower Saxony alone, there are about 7,000 students annually, who admittedly do not necessarily study, but enter with forged matriculation papers. Neither in Ukraine nor in Germany is there any control, as a study by the Friedrich Ebert Foundation found.[4]

Minimum wage in Lithuania: in 2015 it was 1.82 euros, five times higher than in Ukraine at the time; in 2020 it was 3.72 euros. The EU is promoting the development of Lithuania into a European freight forwarding center: with the help of artificial intelligence, cheap and willing truck drivers from third countries such as Ukraine and Moldova, but also from further afield such as the Philippines, are steered across Europe. They don’t need to learn any language; they receive their instructions via smartphone and navigator. For example, with the start of the war in Ukraine, trucking companies in Lithuania and Poland were suddenly short of over 100,000 truck drivers — from Ukraine, they were not allowed to leave because of military service.[5]

Women’s Poverty I: Forbidden Prostitution Flourishes

The patriarchal oligarch state of Ukraine has extremely deepened the inequality between men and women. With a 32 percent gender pay gap, Ukrainian women are in the very last place in Europe: on average, they receive one-third less pay than their male counterparts, and in the field of finance and insurance the figure is as high as 40 percent for the same work[6] — the EU average is 14 percent. Because of patriarchal stereotypes, women are also particularly often pushed into precarious part-time jobs, even more so than in Merkel’s Germany, which ranks second to last among EU countries in terms of discrimination against women.

This patriarchal poverty of women includes the prohibition of prostitution, which, however, particularly flourishes under these very conditions. Primary school teachers, who cannot get by on their 120 euros a month, are also among the estimated 180,000 women who work as prostitutes in Ukraine, divorced single women with children, the unemployed.

Because prostitution is forbidden, brothel operators earn money, as do police officers and cab drivers, because they have a good income through silence. Private apartments are also used, like the brothels in prime locations in the capital Kiev. Tourists are lured in — with 80 euros they are in. Eight services per night — not uncommon. A little less than half of the income remains with the women. Some hope for a transitional period of one, two or even three years. Often in vain. One-third become drug addicts, one-third are HIV-positive.[7]

After the “liberalization” of sexual services by the federal government of Schröder/SPD and Fischer/Greens, Germany became the “brothel of Europe”. The federally owned development agency GTZ advertised in its “Germany Travel Guide for Women” for Ukrainian women who now had good prospects in the sex business. Many came. Merkel’s Germany became the European center for commercial prostitution, the majority of which was also illegal and tolerated by the authorities — favorable conditions for women who did not come from an EU member state. So it stands to reason that pimps are now trying to recruit fleeing Ukrainian women already at the border in 2022.[8]


 Women’s Poverty II: The Female Body as Exploitation Material

Ukraine is a pleasing location for Western companies to engage in practices that are otherwise forbidden, a thousandfold site for U.S.-led globalization. This is also true for the commercial use of the female body, far beyond illegal prostitution.

Ukraine is the global hot spot for industrial surrogacy, with more extensive “liberalization” than otherwise. Widespread female poverty provides an inexhaustible reservoir.

Vittoria Vita, La Vita Nova, Delivering Dreams or more prosaically BioTech — these are the names under which surrogacy agencies in Kiev and Kharkiv advertise their services and their women. Pretty, healthy Ukrainian women are offered in catalogs for wealthy foreigners. Between 39,900 and 64,900 euros are the prices for a healthy delivered baby. The wish child tourists come from the USA, Canada, Western Europe, and China.[9].

The intended parents couple delivers egg and sperm in one of the dozens of special clinics. They are fertilized in a test tube. Then the foreign embryo is implanted in the surrogate mother. The surrogate mother carries a genetically foreign child. This was developed in the USA, but it is much more expensive there: between 110,000 and 240,000 euros. In Ukraine it is less regulated. The woman carrying the child must not have anything to do genetically with the child, she is just a foreign tool that is to be forgotten immediately after use, no longer exists at all — and is ready for the next use for a completely different foreign couple.

The prices differ depending on whether the intended parents want a specific gender for their ordered baby or not: without a choice of gender, it costs 39,900 euros at BioTech, with two attempts at the desired gender it costs 49,900 euros, and with unlimited attempts it costs 64,900 euros. These offers include hotel accommodation, issuance of birth certificate and passport in the German consulate. So far, more than 10,000 such babies have been delivered worldwide.

The surrogate mother — a surrogate mother company bears the appropriate name: Surrogacy Ukraine — receives a monthly bonus of between 300 and 400 euros during pregnancy; after successful delivery of the product, the bonus is increased to 15,000 euros. If there is a miscarriage, the child is disabled or its adoption is refused, the surrogate mothers get nothing. Their psychological condition is not taken into account, and there is no social security against damage to their health. There are no studies on the long-term consequences.

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14/07/2022

GIDEON LEVY
Les Bibiphobes ont une nouvelle héroïne

 Gideon Levy, Haaretz, 13/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le camp du « tout-sauf-Bibi » a une nouvelle héroïne : Hadas Klein, le dernier témoin du procès de Netanyahou. Une Rosa Luxemburg des temps modernes. Bien sûr, elle est l'une des nôtres - elle a voté pour les travaillistes, et le camp la vénère, elle, son courage et sa franchise, il la salue pour ce qu'elle subit en tant qu'agneau sacrificiel. Chaque commentaire qui lui est crié est un harcèlement de témoin, chaque photo de sa maison est une invitation au meurtre. Quand il s'agit de Benjamin Netanyahou, toute personne qui s'exprime contre lui est automatiquement sanctifiée.

Hadas Klein, collaboratrice d'Arnon Milchan*, au tribunal de district de Jérusalem pour son témoignage dans le procès pour corruption de l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou, mardi. Photo : Emil Salman

Mais plus le témoignage de Klein se prolonge, plus la puanteur augmente. Et cette puanteur, il faut le dire, ne vient pas seulement de la famille Netanyahou, mais avant tout du témoin à charge et de ses patrons. Tous ceux qui font claquer leur langue devant le comportement dégoûtant des Netanyahou se bouchent le nez devant la puanteur des Milchan et de leurs collaborateurs, une puanteur qui est peut-être encore pire.

La Netanyahouphobie continue de bouleverser les valeurs. Le corrupteur devient une figure éthique, sa "fixeure" [combinarde] est vue comme une figure exemplaire - juste parce que tous deux compromettent le diable. "Corruption", crient-ils, tout en ignorant complètement le donneur du pot-de-vin, le présumé corrupteur et son émissaire. Cet égout sale pue le copinage, mais soudain, le but final de cet arrangement est pur comme neige, tandis que l'aspect gouvernemental est sale, simplement parce que le nom de Netanyahou y est attaché. Mais cette histoire peut également être racontée d'une manière un peu plus juste qu'elle ne l'est actuellement par le camp du « tout-sauf-bibi » qui est si choqué.

Arnon Milchan est un milliardaire israélien exilé qui a pour habitude de faire des ronds de jambe devant tout ce qui compte dans les hautes sphères du gouvernement. Ami de tous, il a longtemps "graissé la patte" des membres de la famille Netanyahou, tout à fait par choix : personne ne l'y a forcé. L'une des choses qu'il cherchait à obtenir par le biais de ces pots-de-vin était particulièrement crasseux : il voulait éviter de payer des impôts aux USA, où il vit, et aussi en Israël, où il est né, bien qu'il affiche haut et fort ses émotions patriotiques pour Israël, comme les juifs lointains de la diaspora ont coutume de le faire.

Dans le but d'échapper à l'impôt dans les deux pays, le citoyen Milchan a cherché à faire pression sur Netanyahou pour qu'il adopte une loi personnelle et rétroactive en sa faveur et, dans le même temps, intervienne en son nom auprès de l'administration usaméricaine, afin de lui obtenir un visa touristique auquel il n'aurait normalement pas droit.

11/11/2021

JOHN FEFFER
Corruption et pollution, les deux mamelles de la vache à lait africaine
La Chine investit dans les combustibles fossiles en Afrique

John Feffer, FPIF, 8/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Les pays africains ont besoin d'investissements, la Chine a besoin de matières premières et les militant·es africain·es en ont assez de la corruption et des dommages environnementaux qui en résultent.


La relation de la Chine avec l'Afrique présente de multiples facettes. La République populaire de Chine (RPC) partage des liens idéologiques avec de nombreux pays africains en raison de ses liens anciens avec les luttes anticoloniales et par le biais du Mouvement des non-alignés. Tous les pays africains reconnaissent la RPC, à l'exception de l’Eswatini (Swaziland), qui entretient des relations diplomatiques avec Taïwan). De nombreux pays africains ont conservé des relations commerciales avec Pékin après la répression de la place Tiananmen en 1989, et ces liens commerciaux n'ont fait que se renforcer. La Chine est le premier partenaire commercial de l'Afrique depuis qu'elle a dépassé les USA en 2009.

De nombreux gouvernements africains sollicitent l'aide de la Chine dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route" (Belt and Road Initiative, BRI) afin de combler les lacunes du continent en matière d'infrastructures, tandis que la Chine cherche à son tour à accéder à un certain nombre de ressources stratégiques clés, notamment des combustibles fossiles et des minéraux, ainsi qu'à des marchés largement inexploités. En plus d'être riches en ressources naturelles, certains pays africains suscitent l'intérêt des Chinois en raison d'une main-d'œuvre relativement bon marché, d'une mauvaise gouvernance et de normes environnementales laxistes. En 2017, McKinsey a indiqué que plus de 10 000 entreprises chinoises opèrent probablement dans toute l'Afrique. 

Les sommes d'argent en jeu sont stupéfiantes. Selon un rapport publié en 2021 par l'Université de commerce international et d'économie de Shanghai, la Chine a investi depuis 2000 un total de 47 milliards de dollars dans toute l'Afrique (dans 52 des 54 pays), les nouveaux investissements s'élevant à 2,96 milliards de dollars en 2020 (soit une augmentation de plus de 200 millions de dollars par rapport à l'année précédente). La grande majorité des investissements chinois - 87 % - ont été concentrés dans quatre secteurs : l'énergie, les transports, les métaux et l'immobilier.


La Banque africaine de développement, créée en 1964 et comptant 83 pays membres (la Chine y a adhéré en 1985) a tenu sa première réunion annuelle en dehors d’Afrique à Shanghai en mai 2007

L'Export-Import Bank de Chine fournit une grande partie du financement des projets d'infrastructure en Afrique, mais un certain nombre de banques commerciales ont également établi des succursales sur le continent.Pourtant, malgré ces chiffres, l'Afrique n'a attiré que 2 % des investissements étrangers chinois en 2019.  

07/08/2021

Une commission d’enquête établit la responsabilité du gouvernement maltais dans l'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia

Selon l'enquête, le gouvernement a créé un « climat d'impunité » et n'a pas protégé Mme Galizia des menaces liées à ses écrits sur la corruption politique et le crime organisé.

Hamish Boland-Rudder, ICIJ, 30/7/2021
Traduit par Fausto Giudice


Hamish Boland-Rudder est un journaliste australien, rédacteur en chef du site ouèbe du Consortium international des journalistes d'investigation (International Consortium of Investigative Journalists, ICIJ).
@hamishbr

Une enquête sur l'assassinat à la voiture piégée de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia a désigné l'ancien Premier ministre du pays et l'ensemble de son cabinet comme portant la responsabilité du meurtre de 2017 qui a choqué une grande partie du monde.

Des manifestants à Malte brandissent des pancartes à l'effigie de la journaliste assassinée en 2017, Daphne Caruana Galizia. Image : STRINGER/AFP via Getty Images
 
Dans un rapport de 437 pages publié jeudi, la commission d'enquête, composée d'anciens juges, a accusé l'État maltais d'avoir créé un « climat d'impunité » généralisé qui a permis aux meurtriers de la jeune femme de croire qu'ils n'auraient à subir que des conséquences minimes. 

« L'État devrait assumer la responsabilité de cet assassinat », a écrit la commission d'enquête, selon le
Times of Malta.


« Ceux qui ont planifié et exécuté l'assassinat l'ont fait en sachant qu'ils seraient protégés par ceux qui avaient intérêt à faire taire la journaliste ».

La famille de Carauna Galizia a salué le rapport, déclarant que « les conclusions confirment la conviction de notre famille depuis le moment où Daphne a été assassinée », dans une déclaration.

Bien que le rapport n'ait pas trouvé de preuve de l'implication directe du gouvernement dans le meurtre, il a désigné l'ancien Premier ministre Joseph Muscat et son équipe de ministres comme collectivement responsables de la mort de Caruana Galizia, en raison de l'escalade des conflits publics et des attaques personnelles et judiciaires à l'encontre de la journaliste, ainsi que de l'incapacité du gouvernement à assurer sa protection contre les menaces.