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03/09/2022

JACK KHOURY / HAGAR SHEZAF
Khalil Awawdeh arrête sa grève de la faim suite à un accord sur sa libération le 2 octobre

Jack Khoury et Hagar Shezaf, Haaretz, 31/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice

Khalil Awawdeh, dont les images ont choqué le monde au milieu de sa grève de plus de 170 jours, a mis fin à sa grève après avoir conclu un accord sur sa remise en liberté le 2 octobre

Khalil Awawdeh, dont les avocats ont averti qu'il pouvait mourir à tout moment après 170 jours de grève de la faim, a annoncé qu'il mettait fin à sa grève après qu'un accord a été conclu pour mettre fin à sa détention administrative le 2 octobre.

Le détenu administratif palestinien Khalil Awawdeh, qui a entamé une grève de la faim pendant plus de 170 jours avec une pause de deux semaines, la semaine dernière à l'hôpital Assaf Harofeh de Be'er Ya'akov, en Israël. Photo : Sinan Abu Mayzer Reuters

Dans une vidéo, Awawdeh a déclaré qu'il resterait à l'hôpital pour traitement et surveillance jusqu'à son rétablissement. « C'est une nouvelle victoire dans la série de victoires pour les détenus administratifs qui ont mené une lutte pour leur libération et leur liberté. Je mets fin à la grève après avoir appris ma victoire ».

 La femme d'Awawdeh a célébré la nouvelle de la libération de son mari : « Khalil a prouvé que le prisonnier palestinien peut remporter une victoire sur l'occupation ».

Le Jihad islamique palestinien a déclaré que la « campagne historique qu'il a menée sera enregistrée dans les annales de la lutte palestinienne ».

Une source égyptienne de haut niveau a déclaré à Haaretz que des responsables égyptiens participaient aux pourparlers en coulisses avec Israël pour obtenir la libération d'Awawdeh, qui était apparemment une condition promise dans le cadre du récent accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. La source a ajouté que les pourparlers visant à obtenir la libération du commandant du Jihad islamique Bassam al-Saadi, sont toujours en cours.

Soutenu par une garantie égyptienne, Awawdeh a signé qu'il ne reprendra pas d’ “activités terroristes” comme condition de sa libération le 2 octobre, a déclaré une source de sécurité israélienne, ajoutant qu'Israël le libérera tant qu'il n'y aura aucune raison de croire le contraire.

25/08/2022

GIDEON LEVY
Les détentions sans jugement de Palestiniens prouvent que Lapid et Gantz menacent aussi la démocratie

Gideon Levy, Haaretz, 24/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Il y a 723 raisons de ne pas soutenir l’actuel gouvernement israélien, et six autres en bonus. Les 723 personnes qui sont en prison sans jugement sont une raison suffisante pour comprendre qu'il n'y a pas de réelle différence entre le gouvernement actuel et son prédécesseur. L’interdiction et fermeture de six groupes de défense des droits humains en Cisjordanie fournit six raisons supplémentaires à quiconque insiste sur le fait que notre “gouvernement de changement” et d'espoir diffère de son prédécesseur.

Des manifestant·es palestinien·nes demandent la libération du détenu administratif Maher Akhras, dans le centre-ville d'Hébron en Cisjordanie occupée, le 14 octobre 2020.Photo : AFP

Maintenant, 729 éléments de preuve montrent qu'aucune amélioration significative n'est visible sur les questions fondamentales sous le gouvernement de centre-gauche. Nous pourrions même aller plus loin et conclure, au moins en ce qui concerne les détentions administratives scandaleuses - des détentions sans jugement - que Benjamin Netanyahou était préférable. Pendant 14 ans, dont la quasi-totalité sous son gouvernement, le nombre de détenus administratifs n'a jamais atteint ces proportions monstrueuses - et puis le gouvernement de centre-gauche est arrivé.

L'incarcération massive sans procès et la fermeture des groupes de défense des droits humains constituent un bon test décisif pour le caractère réel d'un gouvernement et de ses valeurs. « Cette loi est une loi nazie. Elle est tyrannique. Elle est immorale - et une loi immorale est une loi illégale », a déclaré Menahem Begin à propos des règlements d'urgence autorisant la détention administrative. Begin s'exprimait en mai 1951 à la Knesset après que des membres de Brit Hakanaim [Pacte des zélotes, qui voulait faire de la Halakha, la loi juive, celle de l’État, NdT], un groupe clandestin ultra-orthodoxe radical, avaient été placés en détention administrative.

Mais ses paroles s'appliquent aujourd'hui aux détenus palestiniens retenus sans procès, même si aucune personne de gauche n'oserait les qualifier de lois nazies comme l'a fait Begin. Seule la droite peut le faire.

HAARETZ
La Cour suprême d'Israël refuse de libérer les Palestiniens en détention administrative

Éditorial, Haaretz, 23/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Lorsqu'il s'agit de la détention administrative - l'une des tactiques gouvernementales les plus agressives que l'on puisse imaginer, étant une forme de détention sans jugement - il est impossible de se fier à la Cour suprêmee. Selon une enquête du Haaretz, la Cour n'a pas fait droit à une seule demande d'annulation d'un ordre de détention administrative depuis le début de l'année. Et l'Association pour les droits civils en Israël ne se souvient d'aucun cas où elle l'aurait fait - pas seulement cette année, mais jamais (Hagar Shezaf, Haaretz de lundi).

Prisonniers palestiniens à la prison de Megiddo. Photo : Itzik Ben-Malki

 Le fait que la Cour serve de blanc-seing au service de sécurité du Shin Bet et aux Forces de défense israéliennes en ce qui concerne les détentions administratives est particulièrement inquiétant étant donné l'utilisation massive qu'Israël fait de cette tactique draconienne. Le nombre de personnes détenues dans les prisons israéliennes sans jugement a atteint 723 la semaine dernière, soit le chiffre le plus élevé depuis 2008. Onze de ces détenus sont des citoyens ou résidents arabes d'Israël, les autres étant des Palestiniens. Aucun d'entre eux n'est juif.

Aucune charge n'est jamais retenue contre les détenus administratifs ; leur détention est considérée comme une arrestation préventive. Les preuves à leur encontre ne sont jamais entendues au tribunal. Même leurs avocats ne sont pas autorisés à voir ces preuves, à l'exception d'un bref résumé de quelques phrases décrivant les soupçons qui pèsent sur eux. Le droit international autorise la détention administrative, mais seulement si elle est utilisée de manière limitée, dans les cas où il existe une menace pour le bien-être public et qu'il n'y a pas d'autre moyen de l'empêcher. Pour Israël, cependant, ce n'est jamais assez.

22/08/2022

HAGAR SHEZAF
Le nombre de Palestiniens détenus sans jugement dans les prisons israéliennes atteint son plus haut niveau depuis 2008

 Hagar Shezaf, Haaretz, 22/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Le nombre de détenus administratifs en Israël a grimpé en flèche depuis la vague d'attaques terroristes de mars dernier, atteignant plus de 700, dont 11 Palestiniens de nationalité israélienne

La prison israélienne d'Ofer en Cisjordanie, ce mois-ci. Photo : Ohad Zwigenberg

Israël détient actuellement 723 détenus en prison sans jugement, le nombre le plus élevé depuis 2008 et une augmentation significative par rapport aux 671 détenus début août. Onze des détenus sont des citoyens israéliens-aucun d'entre eux n'est juif-et les autres sont des Palestiniens.

Le nombre de détenus administratifs en Israël a grimpé en flèche depuis la vague d'attentats terroristes de mars, avec 52 nouveaux prisonniers depuis le début du mois d'août. Des arrestations ont été effectuées depuis les combats à Gaza au début du mois contre le Jihad islamique et la répression de l'organisation en Cisjordanie.

Les suspects placés en détention administrative sont incarcérés en Israël sans inculpation dans le cadre d'un système de “détention préventive”. Ils ne sont pas traduits devant un tribunal et leurs avocats ne reçoivent pas les preuves à leur encontre, à l'exception d'un bref résumé des principaux soupçons. Un rapport de renseignement confidentiel et un ordre de détention administrative signés par le chef du Commandement central des Forces de défense israéliennes sont présentés au juge qui doit approuver la détention, sans la présence du détenu.


Ahlam Haddad, l'avocate représentant le gréviste de la faim Khalil Awawdeh, a déclaré à Haaretz que de nombreux détenus administratifs avaient été arrêtés parce qu'ils avaient exprimé leur soutien à son client.

HAGAR SHEZAF
La Cour suprême israélienne rejette l'appel à la libération de Khalil Awawdeh, en grève de la faim

 Hagar Shezaf, Haaretz, 21/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Hagar Shezaf est correspondante du quotidien israélien Haaretz en Cisjordanie occupée.  @hagar_shezaf

Malgré la détérioration de son état de santé, les juges de la Cour suprême d'Israël ont déclaré que la Cour n'avait pas le droit d'intervenir dans la décision de maintenir Khalil Awawdeh en détention.

La Cour suprême israélienne a rejeté dimanche un appel à la libération du Palestinien Khalil Awawdeh, détenu administratif en grève de la faim, qui est actuellement hospitalisé dans un état grave.

Khalil Awawdeh au centre médical Assaf Harofeh, samedi. Photo : Ahlam Haddad

À la suite de l'ordre donné vendredi par le commandement central de geler la détention administrative d'Awawdeh tant qu'il est à l'hôpital, les juges de la Cour suprême ont écrit que la Cour n'avait pas à intervenir dans la décision de maintenir Awawdeh en détention malgré son état de santé.

Selon l'ordre du Commandement central, Awawdeh, qui n'a pas été accusé d'un crime, n'est soumis à aucune restriction par rapport aux autres patients pendant son hospitalisation, mais son arrestation doit être rétablie dès qu'il quitte l'hôpital.

Les juges Daphne Barak-Erez, Ofer Grosskopf et Alex Stein ont écrit que, après avoir examiné les documents confidentiels qui leur ont été présentés, il existe une justification “très solide” pour maintenir Awawdeh en détention administrative.

Les juges ont ajouté que, selon l'avis médical soumis à la cour aujourd'hui, l'état d’Awawdeh est grave et il refuse de recevoir un traitement médical. Il a également été noté qu'il « a montré sa volonté de recevoir une intervention médicale immédiate » au cas où il atteindrait un état critique mettant sa vie en danger.

L'avocate d'Awawdeh, Ahlam Haddad, a demandé aux juges d'autoriser la famille d'Awawdeh à lui rendre visite, en se basant sur le fait qu'il est actuellement autorisé à recevoir des visiteurs. En réponse, les juges ont écrit qu'ils attendaient que des instructions claires soient données aux autorités compétentes à ce sujet.


Dalal, l'épouse du gréviste de la faim palestinien Khalil Awawdeh, montre sa photo dans la maison familiale, dans la ville d'Idna, en Cisjordanie, mercredi. Photo : Nasser Nasser /AP

Vendredi, Haddad a demandé à la Cour suprême de libérer Awawdeh de sa détention administrative, son état s'étant détérioré après 170 jours de grève de la faim.

Dans sa requête, Haddad demande à la Cour d'émettre une ordonnance exigeant que l'État explique pourquoi il ne libère pas Awawdeh et fournisse des informations complètes sur l'état de santé de son client.

Awawdeh a entamé sa grève de la faim en juillet dernier pour protester contre sa détention administrative. Il a été admis au centre médical Assaf Harofeh le 11 août, où il a été maintenu par des entraves aux jambes pendant son traitement, jusqu'à ce que l'ordre de geler son arrestation soit mis en œuvre.

La grève de la faim est la deuxième qu'Awawdeh entreprend depuis son arrestation, selon la pétition. Awawdeh a mis fin à la première grève, qui a duré de mars à juin, après avoir reçu la promesse qu'il serait libéré. Il a entamé la grève actuelle après que sa détention administrative a été prolongée.

19/08/2022

GIDEON LEVY
Pourquoi le père de Khalil Awawdeh, en grève de la faim depuis 170 jours, est prêt à perdre son fils

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 19/8/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

C'est le 170e jour de la plus longue grève de la faim jamais observée par un détenu administratif palestinien. Khalil Awawdeh a passé 13 ans dans les prisons israéliennes et devait être libéré après le cessez-le-feu de Gaza, mais cela ne s'est pas produit.

Mohammed, le père de Khalil Awawdeh, à son domicile cette semaine. La famille a rejeté la demande de l'armée, lors d'un raid nocturne au début de l'année, de retirer ses posters du gréviste de la faim.

 

Mohammed Awawdeh veut que son fils, Khalil, continue à ne pas céder, et est prêt à le perdre à cette fin. « S'il sort mort, il aura ce qu'il voulait - même s'il est mort », explique le père de 61 ans dans la cour de la maison familiale de la ville d'Idna, à l'ouest d'Hébron.

 

Malgré cela, l'inquiétude et l'anxiété dans cette maison ont augmenté cette semaine. Mohammed sursaute à chaque fois que le téléphone sonne : Il pourrait s'agir d'un appel l'informant de la mort de son fils. La mère de Khalil, Jalila, 62 ans, voulait que son fils arrête sa grève de la faim dès le premier jour. Elle le veut vivant, même au prix de sa liberté. Pas le père. Et Dalal, la femme de Khalil, dit qu'elle est du côté de son mari qui a décidé d'aller jusqu'au bout.

 

Dalal est le dernier membre de la famille à avoir vu Khalil, au centre médical Shamir, au sud-ouest de Tel Aviv, où il a été transféré le week-end dernier. Elle a été gravement choquée par ce qu'elle a vu. Samedi, Dalal a rencontré un homme qu'elle a à peine reconnu, presque aveugle, à peine capable de parler.

 

Sa vie est en danger, et sa mort risque de déclencher une vague de violence renouvelée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Contrairement à ce qui se passe en Israël, le sort de Khalil Awawdeh continue de susciter intérêt et inquiétude dans certains milieux internationaux. Une manifestation a eu lieu il y a quelques jours à Londres pour demander sa libération, et des événements similaires ont eu lieu dans d'autres villes.

Une cour négligée, ornée d'affiches appelant à la libération d'Awawdeh, dans un quartier tranquille d'Idna. Khalil Awawdeh a 41 ans, il est père de quatre filles. La plus jeune, âgée d'un an et demi, est blottie dans les bras de sa mère. Khalil est l'un des huit enfants de Mohammed et Jalila, mais seul Khalil a été actif dans le Jihad islamique. « Ils ont chacun suivi chacun son propre chemin, Khalil est sur le bon chemin », dit son père, qui atteste que lui-même n'a jamais été politiquement actif.

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Khalil Awawdeh, sur une photo non datée. « Chaque fois que le téléphone sonne, je pense qu'il est mort », dit son père. « Mais s'il meurt, le Jihad ne se taira pas ». Photo de la famille Awawdeh

 

Mohammed, un petit homme affable, a travaillé pendant des années en Israël et parle un bon hébreu d’ouvrier. Il est au chômage depuis 1992, date à laquelle il a été blessé dans un accident de travail à Ashkelon, et son taux d'invalidité est de 77 %. À son grand désespoir, il n'a pas été autorisé à entrer en Israël - on ne sait pas pourquoi. Cette semaine encore, il a demandé l'aide d'un visiteur pour obtenir un permis d'entrée afin de rendre visite à son fils et de reprendre son travail en Israël.

 

Khalil Awawdeh a été un éternel étudiant de premier cycle à l'université d'Hébron, où il étudiait l'ingénierie, mais ses fréquentes incarcérations l'ont empêché de terminer ses études. Il doit encore suivre neuf heures de cours et passer un entretien final pour obtenir son diplôme, ce qu'il ne parviendra probablement pas à faire de sitôt, voire jamais.

 

 L'historique de ses arrestations est long et inquiétant : Il n'est pas raisonnable de maintenir des personnes en détention sans procès autant de fois, et pendant autant d'années. Aujourd'hui, il est déterminé à mettre fin à ce cycle, d'une manière ou d'une autre.

Sauvez la vie de Khalil Awawdeh !
Appel urgent de Chris Williamson, Alliance européenne de soutien aux prisonniers palestiniens

Alliance européenne desoutien aux prisonniers palestiniens , 17/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


A tous les membres des parlements du monde !

A toutes les associations et institutions solidaires du peuple palestinien !

A toutes les institutions des droits humains !

Depuis 166 jours, le détenu palestinien Khalil Awawdeh poursuit sa grève de la faim, et son état a atteint un stade critique où il peut perdre la vie à tout moment en raison de la détérioration rapide de son état de santé dans les prisons israéliennes à cause de sa grève de la faim qui a commencé le 7 mars 2022.

Le détenu Awawdeh a été arrêté le 27 décembre 2021 en vertu des règles de la loi sur la détention administrative, qui date de la période du mandat britannique en Palestine et qu'Israël, la puissance occupante, applique à tous les Palestiniens. Cette loi donne le pouvoir à l'autorité dirigeante de porter plainte contre le détenu.

Les détenus sont obligés de faire des grèves de la faim pour attirer l'attention du monde sur leur cas car les autorités pénitentiaires et les tribunaux d'occupation sont totalement indifférents à leurs conditions. C'est pourquoi les prisonniers voient qu'il ne leur reste rien d'autre à faire que de risquer leur vie pour gagner leur liberté. En raison de ces pratiques israéliennes à l'encontre des détenus administratifs palestiniens, qui sont actuellement au nombre de 620, ceux-ci ont décidé, depuis le début de cette année, de refuser de comparaître devant les tribunaux militaires israéliens, qui ont accepté la tâche de légitimer la détention administrative et de prononcer des sentences pour légitimer cette pratique illégale.

Pour obtenir sa libération, le détenu Khalil Awawdeh et un certain nombre d'autres détenus, poursuivent leur grève de la faim, déterminés à gagner leur liberté ou à tomber en martyrs.

L'Alliance européenne de soutien aux prisonniers de guerre palestiniens appelle tous les gouvernements européens, les parlements, les partis, les institutions des droits de l'homme et les tribunaux internationaux à mettre fin à ces pratiques injustes et à cette injustice à l'égard des détenus, à lui fournir le traitement nécessaire et à libérer Awawdeh pour qu'il puisse rejoindre sa femme et ses enfants dans sa maison.

Nous demandons la fermeture des dossiers de détention administrative, qui vont à l'encontre du droit international et du droit international humanitaire, et la fin de la pratique de la détention qui dure des mois et des années sous de faux prétextes sécuritaires.

Nous vous demandons d'intervenir pour sauver la vie du détenu Khalil Awawdeh et obtenir sa libération immédiate.

Non à la détention administrative !

Liberté pour tous les prisonniers de guerre palestiniens !

Bruxelles, le 17 août 2022

CHRIS WILLAMSON

Président honoraire de l’Alliance européenne de soutien aux prisonniers palestiniens


 

09/03/2022

NETA GOLAN
Israël m'a arrêtée pour avoir protesté contre le siège de Gaza. Voici pourquoi je refuse de comparaitre au tribunal

Neta Golan, +972 Magazine, 8/3/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Neta Golan est une militante israélienne anti-apartheid, membre active d'Israelis Against Apartheid, Return Solidarity et Boycott From Within. Elle vit à Naplouse avec son compagnon, leurs filles et leur chat, ce qui est considéré comme un acte illégal par les lois d'apartheid israéliennes.

En tant qu'Israélienne, il m'a fallu des années pour désapprendre le sionisme. Maintenant, ma solidarité avec les prisonniers palestiniens m'oblige à rejeter une convocation au tribunal.

Neta Golan se fait arrêter par les forces israéliennes lors d'une manifestation à Turmus Ayya, en Cisjordanie occupée, le 19 décembre 2014. (Avec l'aimable autorisation de Neta Golan)

 

Le 21 février, j'ai marché de chez moi, dans la vieille ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, jusqu'à un magasin du centre-ville, pour faxer une lettre au tribunal de première instance d'Ashdod. J'y avais été convoquée après avoir été arrêté en janvier 2020 lors d'une manifestation contre le siège de Gaza. Dans ma lettre, j'ai annoncé que je n'avais pas l'intention de me présenter à l'audience, par solidarité avec les détenus administratifs palestiniens qui sont en grève depuis le 1er janvier et qui boycottent le système judiciaire militaire pour protester contre la pratique abusive de la détention administrative.

 

Le propriétaire du magasin, qui n'avait aucune idée du contenu de la lettre, a refusé de prendre mon argent. Parce que je vis dans les communautés palestiniennes depuis 22 ans, je me suis presque habituée à ces gestes quotidiens de courtoisie et de générosité. Ils ne sont que l'expression d'un filet de sécurité invisible que j'ai appris à connaître et dont je dépends. Chaque société a ses problèmes, mais je me sens incroyablement chanceuse d'avoir l'honneur de vivre avec des Palestiniens.

 

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. En grandissant à Tel Aviv dans une famille de Juifs ashkénazes, j'ai entendu dire que nous, Israéliens, étions moralement supérieurs aux « Arabes ». Mon père nous disait de surveiller nos sacs et nos poches chaque fois que nous entrions dans une zone palestinienne. Ma grand-mère nous avertissait qu' « un Arabe vous attrapera d'une main et vous poignardera dans le dos de l'autre », et nous disait autour de la table du dîner qu' « un bon Arabe est un Arabe mort ».

 

J'avais 16 ans lorsque la première Intifada a éclaté. Je savais très peu de choses sur l'occupation, et rien sur la Nakba, mais je comprenais que les Palestiniens se battaient pour leur liberté et que, en réponse, nous les tuions. Lorsque les accords d'Oslo ont été signés, j'ai espéré que les choses allaient s'améliorer et j'ai voulu participer à ce changement. J'étais loin de me douter qu'ils allaient se transformer en un nouveau mécanisme de dépossession des Palestiniens.

 

J'ai commencé à me rendre en Cisjordanie dans les années 90. Pendant la première année et demie, j'étais terrifiée à chaque fois que je montais dans un minibus palestinien partant de Jérusalem-Est occupée ; j'étais sûre que tout le monde autour de moi voulait me tuer. Et à chaque fois, après que mon anxiété se fut calmée, j'ai pu constater que ce n'était pas le cas. En fait, ils ne se préoccupaient pas du tout de moi - ils avaient en tête d'autres choses liées à leur propre vie. J'ai été choquée de découvrir qu' « ils » étaient de véritables êtres humains.

 

Neta Golan appréhendée par des soldats israéliens lors d'une manifestation d'activistes israéliens contre le siège de Gaza, du côté israélien de la barrière, décembre 2018. (Oren Ziv)