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05/05/2021

Élections de Madrid: victoire par KO de Díaz Ayuso

 Iñigo Sáenz de Ugarte, ElDiario.es, 5/5/2021

Traduit par Rosa Llorens

  • Il n’y avait pas que les bars : les Madrilènes ne supportent plus la pandémie et Ayuso leur a donné ce qu’ils voulaient.
  • Díaz Ayuso balaie la gauche, Pablo Iglesias et la lutte contre la pandémie par une victoire écrasante dans un lieu qui était déjà un terrain favorable pour la droite.

Isabel Díaz Ayuso montre son bulletin avant de voter. Photo
Chema Moya / EFE


On lui a posé la question pendant la campagne et elle a dû répondre : « Je suis toujours célibataire. Apparemment, la marché est vide ». Laissons de côté l’obsession de certains journalistes qui veulent savoir si les femmes politiques sont mariées ou célibataires, si elles ont des enfants ou non, si elles portent des talons ou des chaussures plates : il ne fait pas de doute que le marché de fiancés politiques d’Isabel Díaz Ayuso s’est accru de façon exponentielle en deux ans, passant de 30 à 65 sièges ; de 22,2 % des votes à 44,7 %. Sa victoire a été si éclatante que le PP n’a pas attendu longtemps pour s’en féliciter. Les principaux dirigeants du parti se sont montrés au balcon de la rue de Génova [siège du parti] pour célébrer ce triomphe, alors qu’on n’avait dépouillé que 52 % des bulletins. Il n’y avait aucune place pour le doute, et il fallait savourer la victoire avant le début du couvre-feu à 23 heures. Il y a quelques jours, le Conseil de la Santé avait levé les restrictions dans la zone de Madrid où se trouve le siège du PP, bien que le taux d’incidence n’ait pas baissé. Rien, pas même la pandémie, ne pouvait empêcher la fête.

Ce fut la victoire dans les urnes de ceux qui veulent considérer la pandémie comme terminée. Ceux qui n’en peuvent plus et qui croient, à tort ou à raison, qu’il doit y avoir une façon de continuer à lutter contre elle et, en même temps, faire que la vie retrouve la normalité. Ceux qui ne supportent plus couvre-feux et horaires limités. Ceux qui veulent qu’on leur rende la vie tout de suite, quoi qu’il en coûte. Ayuso leur a donné cette opportunité et ils l’ont saisie de toutes leurs forces.

Dans d’autres pays européens, il y a une forte contestation contre les mesures restrictives des gouvernements. Elle est minoritaire, mais elle entraîne des manifestations fournies qu’on n’a pas vues en Espagne. Les conservateurs britanniques, français et allemands ont appuyé ces mesures – avec quelques discussions internes – parce qu’ils pensent qu’il n’y a pas d’alternative. Mais c’est à Madrid que cet état d’esprit de vouloir mettre fin à tout cela a propulsé un Gouvernement autonome et sa présidente.

Le leader d’ultra-droite italien Matteo Salvini s’est empressé de féliciter Díaz Ayuso sur Twitter en mettant une photo d’elle. Essentiellement, parce qu’elle a réussi ce que lui avait tenté et qui n’avait pas marché.