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03/11/2023

FAUSTO GIUDICE
Petite histoire d'un mot qui répand la terreur

 Fausto Giudice, Basta!, 11/9/2010

« Un terrorista no es sólo alguien con un revólver o una bomba, sino también aquel que propaga ideas contrarias a la civilización occidental y cristiana
Un terroriste n’est pas seulement quelqu’un avec un revolver ou une bombe, mais aussi celui qui propage des idées contraires à la civilisation occidentale et chrétienne
»
Général Videla, chef de la junte militaire argentine, responsable de la disparition forcée de 30 000 “terroristes”, 1978
En ce 11 septembre, où tous les médias de la planète nous abreuvent d’images et de discours sur l’horrible attentat de 2001, il m’a semblé utile d’apporter une modeste contribution à l’analyse du phénomène qualifié de terrorisme, en commençant par l’histoire même de ce mot. Il n’est en effet pas inutile, pour comprendre une réalité complexe et surtout obscure, de déconstruire les mots utilisés pour la désigner et la décrire.

Dans un rapport d’étude publié en 1988, l’armée US constatait qu’il existait plus de 100 définitions du terrorisme. Et l’ONU elle-même n’est pas parvenue à ce jour à établir une définition universellement acceptable. Ce n’est pas étonnant : les combattants de liberté des uns sont les terroristes des autres. Les éphémères maîtres nazis de l’Europe occupée qualifiaient les résistants qui , de la Norvège au Danemark, leur tiraient dessus ou posaient des bombes pour faire dérailler leurs trains militaires, de terroristes. Idem pour les occupants sionistes de la Palestine, qui ont eux-mêmes été les premiers, dès 1936, à utiliser l’arme de l’attentat aveugle contre des civils pour parvenir à leurs fins.

Terroristes d’hier et d’avant-hier


Aujourd’hui, et depuis le 11 septembre 2001, terroriste est synonyme d’islamiste. Il n’en a pas toujours été ainsi : dans l’Europe des années 1970, terroriste désignait les clandestins des Brigades rouges italiennes, de la Fraction armée rouge, des Cellules révolutionnaires et du Mouvement du 2 Juin en Allemagne fédérale, de la Angry Brigade anglaise, d’Action directe en France, des Cellules communistes combattantes (Belgique), du Mouvement du 17 Novembre et Rigas Feraios (Grèce), sans oublier, bien sûr, l’ETA basque et l’IRA irlandaise. Ailleurs dans le monde, des Tupamaros uruguayens et des Weathermen usaméricains au FPLP palestinien, les « terroristes » étaient généralement des gens d’extrême-gauche, issus de diverses scissions du mouvement communiste international.
Le sens actuel du mot terroriste - combattant clandestin utilisant des méthodes de lutte armée non-conventionnelles pour déstabiliser l’ennemi – est relativement récent : il remonte à la fin du XIXème siècle.

11/09/2016

FAUSTO GIUDICE
Petite histoire d'un mot qui répand la terreur

 Fausto Giudice, Basta!, 11/9/2010

« Un terrorista no es sólo alguien con un revólver o una bomba, sino también aquel que propaga ideas contrarias a la civilización occidental y cristiana
Un terroriste n’est pas seulement quelqu’un avec un revolver ou une bombe, mais aussi celui qui propage des idées contraires à la civilisation occidentale et chrétienne
»
Général Videla, chef de la junte militaire argentine, responsable de la disparition forcée de 30 000 “terroristes”, 1978
En ce 11 septembre, où tous les médias de la planète nous abreuvent d’images et de discours sur l’horrible attentat de 2001, il m’a semblé utile d’apporter une modeste contribution à l’analyse du phénomène qualifié de terrorisme, en commençant par l’histoire même de ce mot. Il n’est en effet pas inutile, pour comprendre une réalité complexe et surtout obscure, de déconstruire les mots utilisés pour la désigner et la décrire.

Dans un rapport d’étude publié en 1988, l’armée US constatait qu’il existait plus de 100 définitions du terrorisme. Et l’ONU elle-même n’est pas parvenue à ce jour à établir une définition universellement acceptable. Ce n’est pas étonnant : les combattants de liberté des uns sont les terroristes des autres. Les éphémères maîtres nazis de l’Europe occupée qualifiaient les résistants qui , de la Norvège au Danemark, leur tiraient dessus ou posaient des bombes pour faire dérailler leurs trains militaires, de terroristes. Idem pour les occupants sionistes de la Palestine, qui ont eux-mêmes été les premiers, dès 1936, à utiliser l’arme de l’attentat aveugle contre des civils pour parvenir à leurs fins.

Terroristes d’hier et d’avant-hier
Aujourd’hui, et depuis le 11 septembre 2001, terroriste est synonyme d’islamiste. Il n’en a pas toujours été ainsi : dans l’Europe des années 1970, terroriste désignait les clandestins des Brigades rouges italiennes, de la Fraction armée rouge, des Cellules révolutionnaires et du Mouvement du 2 Juin en Allemagne fédérale, de la Angry Brigade anglaise, d’Action directe en France, des Cellules communistes combattantes (Belgique), du Mouvement du 17 Novembre et Rigas Feraios (Grèce), sans oublier, bien sûr, l’ETA basque et l’IRA irlandaise. Ailleurs dans le monde, des Tupamaros uruguayens et des Weathermen usaméricains au FPLP palestinien, les « terroristes » étaient généralement des gens d’extrême-gauche, issus de diverses scissions du mouvement communiste international.
Le sens actuel du mot terroriste - combattant clandestin utilisant des méthodes de lutte armée non-conventionnelles pour déstabiliser l’ennemi – est relativement récent : il remonte à la fin du XIXème siècle.