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15/12/2021

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Du Venezuela au Chili, de Caldera à Boric : un seul Chávez et un seul Salvador

 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 14/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

La situation actuelle au Chili me semble ressembler de façon de plus en plus frappante à la situation au Venezuela au début des années 1990. À cette époque, ici - comme au Chili aujourd'hui - il y avait 30 ans de post-dictature. Les deux pays - à l'époque - étaient présentés comme des « modèles de démocratie à suivre » et des « exemples pour le monde », sur la base du « succès » du système bipartite de démocratie représentative, dans lequel l'économie était mise au service d'un secteur minoritaire de la population.

"Couvre-feu dans tout le pays-Des dizaines de morts et de blessés" : Venezuela, XXème siècle

 
Les dizaines de milliers de manifestants qui ont pris part au « Caracazo » des 27 et 28 février 1989, un mouvement de protestation populaire de masse qui exprimait leur rejet des mesures néolibérales mises en œuvre par le président Carlos Andrés Pérez, auraient pu s'exclamer : « Ce n'est pas trente pesos, c'est trente ans » [slogan des manifestants chiliens contre l’augmentation du prix du métro, NdT]. Dans le cinquième plus grand producteur et exportateur de pétrole du monde, il y avait 51% de pauvreté. Le sort de Pérez (un homme obstinément corrompu, comme cela a été démontré quelques années plus tard) et de la fausse démocratie était scellé à jamais. Des milliers de morts et de disparus - jusqu'à ce jour - ont été la réponse du gouvernement à la vibrante action populaire.

"Une nouvelle Constitution ou rien" : Chili, XXIème siècle

Mais les deux situations présentent également des différences, dont l'une est très pertinente. Face à la clameur massive des citoyens et à la réprobation du système face à l'inactivité, à la passivité et à la complicité des politiciens, un groupe de soldats patriotes, attentifs à la situation créée, ont mené deux soulèvements en 1992 pour montrer leur soutien au sentiment populaire. Le premier, réalisé le 4 février sous la direction d'Hugo Chávez Frías, un lieutenant-colonel inconnu des forces spéciales, a élevé la combativité, indiqué une voie différente et placé Chávez sur le piédestal des futures batailles à venir. Comme jamais auparavant dans l'histoire du Venezuela, un dirigeant a assumé la responsabilité d'un échec, mais cette fois, la défaite du mouvement « pour l'instant » a donné une trajectoire de victoire à ce qui avait été une défaite ce jour-là.

 

   Rafael Caldera (1916-2009), président vénézuélien de 1969 à 1974 et de 1994 à 1999

Chávez et ses camarades sont allés en prison. L'après- midi même de ce jour, lors d'une réunion spéciale du Congrès, l'ancien président Rafael Caldera est sorti de l'ombre et, avec l'opportunisme de n'importe quel politicien traditionnel méprisable, et à l'aide d'un discours vibrant dans lequel il appelait à revoir les causes réelles du soulèvement, il s'est placé au centre de l'action qui avait secoué la société vénézuélienne jusque dans ses fondements. Deux ans plus tard, Caldera est élu président du Venezuela.

La similitude de la situation dans les deux pays est due au fait qu'au Chili, à   partir du 18 octobre 2019 - comme au Venezuela lors du « Caracazo » - le pays a été secoué par un grand mouvement populaire de répudiation du système néolibéral qui prolongeait la dictature. La manifestation de masse était l'expression des sentiments d'un peuple fatigué après 30 ans d'exclusion et d'appauvrissement, en particulier parmi les secteurs les plus pauvres de la population. La réponse du président Piñera - comme celle de Carlos Andrés Pérez trente ans plus tôt - a été une répression brutale avec pour facteur aggravant le fait qu'il a apporté une nouvelle technique consistant pour les forces de police à tirer dans les yeux pour aveugler les manifestants, exposant ainsi un nouvel attribut de la démocratie représentative.

14/12/2021

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
De Venezuela a Chile, de Caldera a Boric: Un solo Chávez y un solo Salvador


 Sergio Rodríguez Gelfenstein, 14/12/2021

La situación actual de Chile se me hace cada vez más asombrosamente similar a la de comienzos de la década de los 90 del siglo pasado en Venezuela. En ese instante, aquí –al igual que en Chile hoy- se vivían 30 años de pos dictadura. Los dos países –en su momento- fueron presentados como “modelo de democracia a seguir” y “ejemplo para el mundo” a partir del “éxito” del sistema de democracia representativa bipartidista en el que la economía se puso al servicio de un sector minoritario de la población.

Venezuela, Siglo XX

“No son treinta pesos, son treinta años” hubieran podido exclamar las decenas de miles de manifestantes que protagonizaron el “caracazo” del 27 y 28 de febrero de 1989, movimiento popular de protesta que se expresó en forma masiva como expresión del rechazo a las medidas de corte neoliberal implementadas por el presidente Carlos Andrés Pérez. En el quinto mayor productor y exportador de petróleo del mundo, había un 51% de pobreza. El destino de Pérez (contumaz corrupto como quedó demostrado pocos años después) y de la falsa democracia, quedaron sellados para siempre. Miles de muertos y desaparecidos -hasta hoy- fueron la respuesta del gobierno a la vibrante acción popular.


Chile, Siglo XXI

Pero ambas situaciones también tienen diferencias, una de ellas muy relevante. Ante el clamor multitudinario de la ciudadanía y la reprobación del sistema ante la inactividad, pasividad y complicidad de los políticos, un grupo de militares patriotas, atentos a la situación creada, produjeron dos alzamientos durante el año 1992 para manifestar su apoyo al sentir popular. El primero de ellos, realizado el 4 de febrero bajo la conducción de Hugo Chávez Frías, un desconocido teniente coronel de Fuerzas Especiales, elevó el espíritu de lucha, señaló un camino distinto y colocó a Chávez en el pedestal de las futuras batallas que habrían de sobrevenir. Como nunca antes en la historia de Venezuela un líder asumió la responsabilidad por un fracaso, pero esta vez,  la derrota “por ahora” del movimiento le imprimió un derrotero de victoria a lo que ese día había significado una derrota.