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29/02/2024

Les motifs de l’auto-immolation d’ Aaron Bushnell : des informations confidentielles sur les forces US combattant dans les tunnels de Gaza

Cet article est paru dans le tabloïd New York Post du 27 février. Nous l’avons traduit tel quel.-Tlaxcala

Jack Morphet , Andy Tillett et Kate Sheehy, New York Post, 27/2/2024

Aaron Bushnell a affirmé qu’il avait des informations secrètes sur des troupes usaméricaines combattant dans les tunnels du Hamas sous Gaza, quelques heures avant de s’immoler par le feu dans un « acte de protestation extrême » contre Israël, a déclaré mardi un ami proche au Post.

L’aviateur de 25 ans - qui a servi dans la 70e  escadre de renseignement, de surveillance et de reconnaissance de l’armée de l’air, mais qui a également interagi avec des groupes anarchistes radicaux en ligne - a affirmé qu’il avait une "autorisation top secrète" pour les données du renseignement militaire lors de l’appel à son ami samedi soir, a-t-il dit.

« Il m’a dit samedi que nous avions des troupes dans ces tunnels, que c’étaient des soldats usaméricains qui participaient aux meurtres » a affirmé l’ami, dont les liens avec Bushnell ont été vérifiés par le Post.

« Son travail consistait à traiter des données de renseignement. Une partie de ce qu’il traitait concernait le conflit Israël- Gaza ».

« L’une des choses qu’il m’a dites, c’est que ce qui est arrivé sur son bureau [...] c’était que l’armée usaméricaine était impliquée dans le génocides qui se déroule en Palestine », a déclaré l’ami, faisant référence à la guerre d’Israël contre le groupe terroriste palestinien Hamas à Gaza.

« Il m’a dit que nous avions des soldats sur le terrain qui tuaient un grand nombre de Palestiniens.

Il y a trop de choses que je ne sais pas, mais je peux vous dire que le ton de sa voix avait quelque chose qui me disait qu’il avait peur », a déclaré le copain.

« Je n’avais jamais entendu ce ton dans sa voix. »

Bien que Bushnell ait affirmé qu’il transmettait des informations top secrètes à son ami, il n’y a aucun moyen de vérifier si c’est vrai.

La Maison Blanche a déclaré à plusieurs reprises qu’elle n’enverrait pas de troupes américaines sur le terrain à Gaza, et le président Biden a déclaré qu’il espérait négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas cette semaine.

Selon le New York Times, des forces d’opérations spéciales usaméricaines ont été déployées en Israël depuis l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre, afin « d’identifier les otages, y compris les otages usaméricains », après que le groupe en a capturé plus de 200 au cours de son raid.

Les forces spéciales ont également participé à l’élaboration de la stratégie des troupes israéliennes à Gaza, qui débusquent les membres du Hamas dans le réseau de tunnels situé sous le territoire, mais le rapport précise que les troupes [US] « ne sont pas affectées à des rôles de combattants ».

L’armée de l’air a confirmé que le titre de Bushnell était « technicien des services d’innovation » [sic], mais n’a pas précisé l’habilitation de sécurité dont il disposait. Elle n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire du Post mardi.

L’ami - qui a précisé qu’il [Aaron] ne « soutenait pas le Hamas d’une manière ou d’une autre » - s’est dit surpris car Bushnell n’avait jamais violé son habilitation militaire auparavant.

« Il a une habilitation de sécurité depuis quatre ans maintenant, et c’est la seule fois, à ma connaissance, qu’il a enfreint le protocole et donné des informations qu’il n’aurait pas dû donner », a déclaré l’ami à propos de leur conversation.

« Il était effrayé », a déclaré l’ami à propos de Bushnell, qui a grandi dans un complexe religieux controversé dans une petite ville côtière du Massachusetts, mais qui a fini par s’immoler devant l’ambassade d’Israël à Washington, DC, vers 13 heures dimanche, en criant « Libérez la Palestine ! »

Quelques minutes avant de s’immoler, Bushnell avait diffusé en direct une brève allocution vidéo dans laquelle il déclarait qu’il ne serait « plus complice d’un génocide ».

Dans son dernier message sur Facebook, Bushnell a également écrit : « Beaucoup d’entre nous aiment se demander ... Que ferais-je si mon pays commettait un génocide ? La réponse est que vous êtes en train de le faire. En ce moment même ».

Des messages non confirmés publiés sur Reddit et liés à un compte semblant appartenir à Bushnell comprenaient des diatribes contre Israël et justifiaient l’attaque terroriste du Hamas.

Ils ont été publiés dans des groupes anarchistes et anti-policiers, à côté de messages plus banals sur des logiciels informatiques et des demandes de conseils en matière de carrière.

Sur sa page Facebook, Bushnell soutenait également le collectif anarchiste Burning River et Mutual Aid Street Solidarity.

L’ami de Bushnell a déclaré qu’il n’avait aucune idée que le fervent chrétien se suiciderait, d’autant plus que l’aviateur lui avait dit auparavant qu’il était contre le suicide.

« Il a dit que cela allait à l’encontre du plan de Dieu, qu’il y avait toujours de meilleures solutions que le suicide, que le suicide n’allait rien arranger », a déclaré l’ami à propos des commentaires que Bushnell lui avait faits à l’époque.

« Pour qu’Aaron ait fait ce qu’il a fait, il y avait des choses qui l’empêchaient d’agir », a ajouté l’ami.

« Les problèmes qu’il voyait, il ne pouvait pas les résoudre. Il aurait pris cette décision pour essayer de faire en sorte que quelqu’un d’autre puisse résoudre le problème ».

L’ami a déclaré que lorsqu’il a appris que le suicide avait été diffusé en direct, « ma première réaction a été de me dire : "Ce n’est pas possible" ».

« Le suicide n’est pas quelque chose qu’Aaron ferait », a déclaré l’ami.

Il a ajouté que lorsque les deux hommes ont discuté de ce que Bushnell disait avoir découvert sur la guerre, « je lui ai dit de suivre sa conscience, qui l’a toujours mené dans la bonne direction auparavant », bien que Bushnell n’ait pas fait allusion à ce qu’il ferait le lendemain.

« Aaron était très analytique, il aura pris ce genre de décision après y avoir réfléchi longuement.

Aaron se présente extérieurement comme la personne la plus calme, la plus froide et la plus posée que vous puissiez connaître », a ajouté l’ami.

« Vous regardez la vidéo de lui, et vous voyez à quel point il est calme, cool et posé, et c’est sa personnalité normale.

« Le plus bouleversé que nous ayons jamais vu ... c’est qu’il allait prendre une hache et couper du bois ».

L’ami, qui connaissait Bushnell depuis son adolescence, a déclaré qu’il voulait à l’origine s’engager dans l’armée, mais qu’après avoir examiné de plus près toutes les branches des forces armées, le jeune homme a opté pour l’armée de l’air ou la marine.

« Il a tiré à pile ou face [et a choisi] l’armée de l’air. C’était en 2019 », raconte l’ami.

Au cours des années suivantes, Bushnell - qui était « honnête », plein d’ « ntégrité » et » aurait fait  n’importe quoi pour aider n’importe qui, n’importe quand » - a eu du mal à se conformer constamment à la ligne militaire, a déclaré l’ami.

« Quiconque s’engage dans l’armée, les yeux brillants et tout feu tout flamme comme Aaron, et s’implique dans des activités liées au renseignement sur les transmissions, finira dans l’esprit du corps des transmissions ou partira », a déclaré l’ami, faisant référence au système de communication et d’information de l’armée.

« Aaron n’a pas adhéré à l’état d’esprit du Signal Corps.

Cet état d’esprit peut être décrit comme le fait de faire de petits compromis avec sa propre force intérieure pour ne plus être la personne que l’on était auparavant » a déclaré la source.

« Aaron ne pouvait pas faire ça, ce n’était pas dans sa nature ».

* NdT
Renseignements pris, Aaron a grandi dans une communauté œcuménique chrétienne qualifiée par certains de charismatique et par d’autres de « secte controversée », comptant 200 membres, la Communauté de Jésus, appartenant à l’Église de la Transfiguration créée par des moines bénédictins à Orleans, sur la Baie de Cape Cod, dans le Massachusetts. Les membres de la communauté s’exprimant sur les réseaux sociaux ont manifesté depuis le 7 octobre des positions pro-israéliennes pures et dures. 

09/01/2024

MAYA LECKER
Mike Pence n'aurait pas dû signer son nom sur une bombe israélienne


Maya Lecker, Haaretz, 7/1/2024
Traduit par Fausto Giudice
, Tlaxcala 

Maya Lecker est rédactrice en chef adjointe du quotidien Haaretz

Ce que l'on peut pardonner aux gens ordinaires qui n'ont que peu de contrôle sur leur vie, ne devrait pas l’être pour les puissants chefs d'État et décideurs .

Les gens ordinaires ont si peu de contrôle sur leur vie de nos jours. Cela a probablement toujours été vrai (selon votre vision théologique et philosophique du monde, et parfois selon le type de régime qui vous gouverne), mais en ce moment, dans l'Israël de l'après-7 octobre, il est difficile de ne pas avoir l'impression de perdre la main.

À la suite du 7 octobre et des affrontements militaires aux frontières sud et nord, des centaines de milliers de personnes ont été évacuées de leurs maisons et n'ont aucune idée de la date à laquelle elles seront autorisées à y retourner - si tant est qu'elles y retournent - et de ce qui les y attendra. Cela fait des mois qu'elles n'ont pas pu préparer un repas dans leur cuisine, arroser leurs plantes, conduire leurs enfants à l'école ou se rendre chez l'épicier de leur quartier.

Des centaines de milliers de personnes ont également été appelées au service de réserve, laissant derrière elles des familles, des emplois et des entreprises qui s'effondrent, sans aucune certitude de recevoir un jour une compensation de l'État. Les gens ont perdu des membres de leur famille et des amis, sont en proie au chagrin et au traumatisme, et se rendent compte que les autorités sur lesquelles ils comptaient pour assurer leur sécurité et leur protection sont inutiles au moment où ils en ont le plus besoin.

Certaines de ces personnes, en particulier celles qui ont perdu des proches le 7 octobre et au cours de la guerre, se sont prises en photo en train de s'adonner à l'art morbide et vengeur de signer un missile des FDI ou un obus de mortier sur le point d'être lancé vers Gaza ou le Liban. Certains ont ajouté une dédicace à leur proche ou à leur pays, ou encore un poème.

Pour certains d'entre nous qui regardent, surtout de loin, cela semble contre-intuitif, voire grotesque : pourquoi quelqu'un qui vient de perdre un ami ou un membre de sa famille dans un terrible attentat terroriste voudrait-il participer à la souffrance d'une autre personne ? Pourquoi poursuivre le cercle de la violence ? Pour d'autres, tout cela est parfaitement logique : les gens trouvent du réconfort dans l'acte symbolique qui leur donne l'impression de participer à la riposte. Et de toute façon, les missiles avec quelques gribouillis faits au marqueur noir sont-ils plus mortels que les autres ? Le problème ne réside-t-il pas dans les missiles eux-mêmes ?

Mais ce que l'on peut pardonner à des gens ordinaires qui n'ont que peu de contrôle sur les aspects de leur vie, on ne peut le pardonner à des chefs d'État et à des décideurs puissants. Lorsque le président israélien Isaac Herzog a signé un obus de mortier lors d'une séance de photos avec des soldats des FDI à la frontière le mois dernier, il disait - comme l'a souligné la journaliste du Haaretz Netta Ahituv - que la “vengeance” est un objectif officiel de la guerre.

Et lorsque l'ancien vice-président usaméricain Mike Pence - représentant d'un pays qui a le pouvoir d'utiliser le soutien militaire et financier à Israël pour changer le cours de la guerre - a signé un mortier lors d'une visite à la frontière libanaise la semaine dernière, il a envoyé un message de tuerie joyeuse et de pensée non critique. Bien entendu, Herzog a remercié Pence pour son “engagement inébranlable envers Israël”.

Laissez tomber les marqueurs, s'il vous plaît.

 

Mike Pence, ancien vice-président de Trump, se dit “évangélique catholique”. Apparemment, il ignore le Sixième Commandement (“Tu ne tueras point ”)

“For Israel-Mike Pence”
 

25/10/2023

AZMI BISHARA
Briser la cage de Gaza : pourquoi l’attaque du 7 octobre n’est pas le 11 septembre d’Israël et sa victoire n’est pas garantie

Azmi Bishara, The New Arab, 12/10/2023

Alors qu’Israël affiche ouvertement son intention d’intensifier ses bombardements brutaux sur Gaza et d’affamer la population pour se venger de l’opération militaire du Hamas, le Dr Azmi Bishara insiste sur la nécessité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour l’empêcher de se livrer à un véritable génocide.


Gaza est assiégée depuis près de vingt ans. Dessin d’Emad Hajjaj

La diffusion par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, relayé par le président usaméricain Joe Biden, d’affabulations et de désinformations sur les événements du 7 octobre à Gaza n’est pas une bavure mais un acte délibéré de propagande. Elle vise à justifier une guerre israélienne barbare et totale, sans retenue, pour faire payer un prix insupportable à la population palestinienne de Gaza, l’objectif principal de cette guerre.

En d’autres termes, justifier l’usage illégal de la violence et de l’intimidation contre les civils palestiniens dans la poursuite d’objectifs politiques. N’est-ce pas là la définition même du terrorisme ?

Le contre-objectif devrait donc être de limiter leur capacité à bombarder Gaza sans retenue, en dénonçant et en protestant contre les crimes de la guerre israélienne et en soutenant la solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Pendant deux décennies, les Gazaouis n’ont pas connu de quartier, vivant sous un siège paralysant et de fréquents assauts israéliens ; et aujourd’hui, ils sont soumis à une cruauté qu’aucun humain n’est capable de tolérer.

La stupeur et l’émotion combinées depuis les événements chocs du 7 octobre, qui ont remis en question l’arrogance israélienne et les frustrations arabes, font qu’il est difficile d’écrire sans passion sur l’opération “Déluge d’Al-Aqsa” et l’assaut qui s’en est suivi contre Gaza. Il ne fait aucun doute que la jeune génération se souviendra de cette journée et qu’elle modifiera sa perception de la suprématie de l’occupant et de la dignité des victimes de l’occupation, ainsi que des possibilités de résistance à l’occupation.

Quelques jours plus tard, alors même que l’occupation peine à se remettre de cette attaque choc, les responsables israéliens se sont empressés d’annoncer les crimes de guerre qu’ils ont perpétrés à Gaza, déclarant ouvertement leur intention d’en commettre d’autres. L’administration israélienne a ignoré de manière flagrante la déclaration du secrétaire général des Nations unies selon laquelle l’imposition d’un siège total, y compris la coupure de l’eau et de l’électricité, constituerait une violation du droit humanitaire international. Empêcher l’accès à l’eau, aux médicaments et à la nourriture est reconnu comme une arme de guerre inacceptable depuis le Moyen-Âge, mais Israël a pris l’habitude et le droit d’agir au-dessus de la loi.

L’attaque menée par les Brigades Al-Qassam le 7 octobre contre les bases militaires et les villes situées dans ce que l’on appelle “l’enveloppe de Gaza” représente un tournant dans les relations entre la résistance palestinienne et Israël. La planification, la mise en œuvre et la puissance (réelle et projetée) qui la sous-tendent occuperont les analystes pendant des années. Ce matin-là, non seulement les fortifications en béton le long de la frontière ont été détruites, mais aussi les forteresses mentales construites sur des idées fausses et des stéréotypes.

Les Israéliens se sont laissé aller à la complaisance, malgré les souffrances qu’ils ont infligées à un peuple indigène qui étouffe sous deux décennies d’un blocus inhumain et illégal et malgré la complicité croissante du gouvernement d’extrême droite dans les attaques contre la mosquée Al-Aqsa, au point que des plans ont été élaborés pour diviser le site d’Al-Aqsa et attribuer des heures de prière distinctes aux musulmans et aux juifs. Ils se sont reposés sur leurs lauriers alors même qu’ils permettaient l’escalade des attaques de colons contre les Palestiniens et leurs biens et que le gouvernement annonçait son intention d’annexer de vastes pans de la Cisjordanie.

Que l’on soit israélien ou non, personne ne devrait être choqué par la réaction palestinienne. L’autocensure israélienne a commencé et sera un processus continu, mais elle ne conduira pas à des conclusions correctes sur la relation de l’occupant avec la réalité vécue par ceux qui vivent sous l’occupation. Au lieu de cela, il cherchera des réponses internes et incomplètes aux questions relatives au maintien de l’occupation, telles que : « Qui est responsable de l’échec des services de renseignement ? Pourquoi n’y avait-il pas assez de soldats ? Pourquoi ont-ils réagi si tardivement ? »

La véritable surprise pour les Israéliens, les Palestiniens et les Arabes est venue de la capacité de la résistance gazaouie à produire et à faire entrer en contrebande l’équipement militaire nécessaire malgré un siège étouffant dans une bande de terre exposée et plate, sans montagnes ni vallées. Les seules personnes qui n’ont pas été prises au dépourvu sont celles qui sont au courant. La plupart des gens qui ont dépassé l’image romantique des parapentes survolant les frontières ont commencé à s’interroger sur la manière dont la fabrication et l’entraînement nécessaires ont été réalisés et sur le nombre de tunnels existants.

Indépendamment des différences d’attitudes et d’origines, voire des hostilités entre eux, les Palestiniens, et les Arabes en général, ont le droit de ressentir un certain regain de confiance face à la persévérance, l’assiduité, la détermination et l’imagination dont la résistance a fait preuve dans des conditions impossibles.

Israël a maintenant lancé une guerre contre Gaza, il ne s’agit donc plus d’une opération militaire isolée. Israël a déclaré publiquement qu’il continuerait à commettre des crimes contre l’humanité, dont l’ampleur et la gravité ne feront que croître. Il rase des quartiers entiers de la bande de Gaza, la zone la plus densément peuplée du monde, le plus grand camp de réfugiés et la plus grande prison à ciel ouvert. Il tente d’effacer le souvenir des images vidéo diffusées à grande échelle par la résistance et, en semant la mort et la destruction à Gaza, de restaurer son prestige aux yeux de son peuple et son image intimidante aux yeux des Arabes, à la fois ses ennemis et les régimes qui poursuivent la normalisation.

Mais il y a d’autres éléments à prendre en compte dans ses actions. L’acharnement et la poursuite des bombardements après l’épuisement de toutes les cibles sont l’expression de la confusion et de l’hésitation quant à la marche à suivre, et constituent une tactique qui masque l’absence d’un plan et d’une stratégie. En outre, le feu vert de Washington et des gouvernements européens a encouragé Israël à agir sans calcul sérieux.

Les bombardements intensifs visent à creuser un fossé entre l’idée de résistance et la population en augmentant de manière prohibitive le coût de la résistance et les sacrifices consentis par les habitants de Gaza, dans l’espoir que les souffrances continues qui leur sont imposées les mobiliseront non pas contre l’occupation, mais contre le Hamas.

20/10/2023

ANDREW MITROVICA
Joe Biden est responsable de la deuxième Nakba

Andrew Mitrovica,Aljazeera, 19/10/2023

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Andrew Mitrovica est un chroniqueur d’ Al Jazeera vivant à Toronto.

Le président usaméricain est responsable de tous les aspects méprisables de la calamité qui s’abat sur Gaza et qui est perpétrée par le mandataire toujours fiable et obéissant de son pays, Israël.

   Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou salue le président usaméricain Joe Biden à son arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 18 octobre 2023 [Brendan Smislowski/AFP]

Le président usaméricain Joe Biden est descendu d'un gros avion à Tel-Aviv mercredi et a donné l’accolade à un criminel de guerre dont l'armée accro au crime de guerre avait, quelques heures auparavant, commis un autre crime de guerre d'une nature et d'une ampleur si horribles qu'il est destiné à se répercuter dans la mémoire et dans l'histoire.

Ce sera l'image malsaine et déterminante de la présidence de Biden : une accolade sur le tarmac d'un aéroport avec un premier ministre israélien qui s'est toujours délecté à tuer des Palestiniens, même des enfants, des femmes et des hommes désespérés qui pensaient être hors de portée de la malveillance de Benjamin Netanyaohu, dans l'enceinte d'un hôpital de la bande de Gaza assiégée qui, petit à petit, s'efface dans des actes flagrants de génocide.

Il convient de rappeler, au milieu de toutes ces scènes touchantes de fraternité, que Biden et le secrétaire d'État Antony Blinken ont passé la majeure partie des trois dernières années à prendre leurs distances - pour le dire charitablement - avec un homme politique dont beaucoup d'Israéliens pensent qu'il n'est pas seulement un escroc de carrière, mais aussi un autoritaire de haut vol.

Plutôt que de serrer Netanyahou contre leur poitrine aimante, à l'instar de Biden soudainement épris, des centaines de milliers d'Israéliens sont descendus dans la rue, semaine après semaine, pour exiger sa condamnation et sa démission en utilisant un langage brutal et difficile à oublier.

Il n'y a pas si longtemps, Biden et Blinken étaient si désireux de ne pas être vus avec l'escroc accusé devenu despote machiavélique qu'ils n'ont pas invité Netanyahou à la Maison Blanche, de peur, je suppose, d'être souillés par la puanteur de sa présence et de son caractère toxiques.

Mais les temps et les attitudes inconstantes ont bien sûr changé.

Biden a sauté dans Air Force 1 pour un rendez-vous présidentiel rapide en Israël afin de dire à sa belle de ne pas s'inquiéter, que tout est pardonné, tout en renforçant ses références de “dur à cuire” et son soutien auprès d'un électorat puissant dont il a besoin pour se faire réélire - au diable les milliers de Palestiniens mutilés, estropiés et tués.

Fidèle à sa forme indécente, il revient à un président uSaméricain sans tact d'invoquer une grotesque analogie sportive pour tenter, comme on pouvait s'y attendre, de détourner la responsabilité d'une atrocité qui s'ajoute à toutes les indignités mortelles, aux privations et à la violence gratuite déjà infligées à un peuple emprisonné par son occupant - non pas depuis des jours, des semaines, des mois ou des années, mais depuis des décennies.

Biden a déclaré que “l'autre «équipe” était responsable du massacre de centaines de Palestiniens sans défense enfermés dans l'hôpital Al Ahli Al Arabi mardi.

Apparemment, le commandant en chef octogénaire oublieux a besoin qu'on lui rappelle que son «équipe”a concocté des “preuves” à décharge et a menti encore et encore - je sais que cela doit le choquer - pour dissimuler sa complicité dans le meurtre d'innombrables Palestiniens, y compris le meurtre en 2022 d'Omar Abdulmajeed Asaad, âgé de 78 ans, dont lui et son acolyte diplomatique, Blinken, n'auraient pas pu se soucier moins, en dépit du fait que l'épicier à la retraite était porteur d’ un passeport usaméricain.

Je dois rappeler à Biden et Blinken ces autres faits flagrants :

Son “équipe” prive des millions de Palestiniens de Gaza des nécessités de la vie - nourriture, eau, carburant et électricité.

Son “équipe” est déterminée, en fait, à affamer et à déshydrater les Palestiniens de Gaza jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Son “équipe” bombarde les Palestiniens de Gaza avec des armes fournies par les USA afin de tuer le plus grand nombre possible d'entre eux, dans les plus brefs délais, en prévision d'une invasion terrestre qui entraînera inévitablement d'autres massacres effroyables.

Son “équipe” attaque des écoles abritant des Palestiniens qui n'ont nulle part où aller puisqu'il est impossible de s'enfuir.

Son“équipe” a arrosé Gaza de phosphore blanc destiné à défigurer et à brûler à vie des enfants, des femmes et des hommes jusqu'à l'os.

Son  “équipe” peut permettre à l'aide humanitaire d'atteindre les Palestiniens qui, même s'ils reçoivent un jour cette aide bloquée, seront probablement tués par son “équipe” de toute façon.

Son “équipe” retient des millions de Palestiniens en “otageS” à Gaza, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est occupée depuis la création d'Israël.

Son“ équipe” tire à vue sur les Palestiniens de Cisjordanie qui osent résister à l'occupation et dénoncent le meurtre de leurs frères et sœurs de Gaza qui se sont réfugiés dans un hôpital.

Son “équipe” a décrit les Palestiniens comme des “animaux”, des “sauvages” et de la “vermine” qui doivent être éradiqués afin de les dépouiller de leur humanité et de justifier son nettoyage ethnique et ses plans visant à établir un “tampon” fortifié entre Gaza et Israël.

Résultat : Son “équipe”- dans une répétition de la funeste Nakba de 1948 - force des millions de Palestiniens à abandonner les ruines de leurs maisons et de leurs entreprises avec le canon d'un fusil de grande puissance pressé contre leur cœur et leur tête.

Joe Biden est responsable de tout cela, de chaque aspect méprisable de la calamité s’abat sur Gaza et qui est perpétrée par le mandataire toujours fiable et obéissant de l'USAmérique, Israël.

Le cataclysme dont le monde est témoin est le sous-produit du mantra, désormais familier, qui est au cœur de la soi-disant “politique étrangère” au Moyen-Orient de tous les présidents usaméricains modernes : Tuer d'abord, réfléchir ensuite.

Au lendemain de l'assaut impitoyable du Hamas, l'urgence exigeait un mélange tempéré d'indignation et de calme. Au lieu de cela, Biden a opté, comme il se doit, pour l'esbroufe et l'autosatisfaction.

Au lieu de comprendre que la poursuite d'une vengeance aveugle et l'utilisation d'une rhétorique incendiaire n'atténueraient pas la soif de sang ambiante, mais ne feraient qu'alimenter les pertes à couper le souffle et les scènes horribles de chagrin et de désespoir, Biden a choisi l'hystérie plutôt que les qualités d'homme d'État.

Au lieu d'être prudent dans ses paroles et ses actes, Biden s'est livré à d'affreuses fabrications lors de conférences de presse organisées à la hâte, qu'il a dû par la suite “retirer”.

Il n'en reste pas moins que les dommages profonds et sinistres ont été causés. Les Palestiniens - chacun d'entre eux - ont été déshumanisés une fois de plus afin d'excuser le fait de les tuer sans discernement et en masse.

Comme je l'ai dit : tuer d'abord, réfléchir ensuite.

Mais telle est la méthode usaméricaine : en Asie du Sud-Est, en Amérique centrale et du Sud, en Afrique, en Irak et en Afghanistan - autant de cimetières regorgeant de victimes innocentes de l'arrogance et de l'ignorance d'une succession de présidents arrogants qui se sont lancés dans la guerre sans prendre le temps d'en mesurer les conséquences désastreuses et, en fin de compte, humiliantes.

Faut-il s'étonner que Biden soit encensé par la même cavalerie évangélique impénitente du clavier qui a applaudi à la destruction massive de l'Irak et de l'Afghanistan hier, et qui applaudit à la destruction massive de Gaza aujourd'hui ?

Ils ne tireront jamais les leçons du passé parce qu'ils sont accaparés par l'instant présent.

Il est trop tard pour se retirer de l'abîme. L'orgueil démesuré, l'aveuglement et l'obstination de Biden ne le permettront pas. Le cap cruel a été fixé. Le ciment est posé. Les horreurs ne font que commencer.

Tel sera le legs infâme de Joe Biden.

29/08/2023

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
USA-Israël : une solidarité “à l’épreuve des balles” quelque peu mise à mal

Luis E. Sabini Fernández, Revista Futuros, 27-8-2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La “réaction morale” des sionistes indignés par les nouvelles exigences de l’administration Biden à l’égard de l’État d’Israël en ce qui concerne les “droits des Palestiniens” vaut son pesant de hoummous.

 
Derniers sondages : humeur anti-israëlienne aux USA
Danziger, The Rutland Herald

Nous craignons que Biden lui-même ne soit choqué. Mais c’est une expression de l’époque, si démocratique, si pluraliste, si antiraciste, si attachée au politiquement correct ; cet air du temps a mis Biden et son équipe “progressiste” dans un sacré pétrin idéologique et tactique.

Nous n’avons plus de Teddy Roosevelt qui a choisi la politique du bâton pour redresser la ligne des nations satellites, nous n’avons plus de Winston Churchill qui se vantait de gazer les “nègres cabochards” ou de bombarder leurs villages ; nous n’avons plus (du moins dans l’arène politique), de WASP pur jus proclamant sur des bases éthiques, religieuses et scientifiques que la race blanche a été chargée par Dieu de guider et/ou de domestiquer les autres races (ou de les écarter du chemin, si elles dérangent plus que de raison).

Caroline, indignée, ne mâche pas ses mots : « Le rapport du département d’État nie fermement que l’État juif ait le droit d’imposer ses lois aux citoyens arabes ». [1]

Caroline poursuit : « Prenons, par exemple, la section du rapport sur les efforts d’Israël pour lutter contre l’occupation illégale des terres par les Bédouins dans le sud d’Israël. Selon l’ONG israélienne Regavim, qui documente les constructions arabes illégales, la minorité bédouine d’Israël a occupé dans le Néguev des terres plus vastes que Jérusalem, Tel Aviv et Beersheba réunis... Quelque 82 000 Bédouins - moins de 1 % de la population israélienne - ont occupé quelque 60 000 ha. Les 99 % restants d’Israël résident sur quelque 232 000 acres [un peu moins de 100 000 ha] ». Caroline utilise la comparaison de Regavim mais ne dit pas que ce que les Bédouins habitent est un désert dans lequel les humains survivent avec un minimum de moyens, et que les autres millions d’habitants d’Israël le font dans d’autres conditions, radicalement différentes, urbaines et industrielles.

Selon Hashomer Hadahash, une autre ONG israélienne, « qui protège les terres rurales israéliennes contre le terrorisme agricole arabe [sic], les Bédouins sont devenus des bandits qui exigent une rémunération pour leur protection ».

Caroline est déterminée à inverser le discours sur ce qui s’est réellement passé. Si ce n’était pas historiquement méprisable, on pourrait applaudir la construction d’un tel livret.

Récapitulons : Caroline voit « les efforts d’Israël pour lutter contre les empiètements illégaux des Bédouins dans le sud d’Israël ». Cependant, les Bédouins ont habité cette région - le désert du Néguev - pendant des siècles avant que les sionistes ne décident, au XXe siècle, de s’approprier ce territoire. Caroline parle de prise de terre “illégale” parce que les Bédouins n’ont pas utilisé le droit de l’occupant ; sans doute, le bon sens ancestral ne leur aurait jamais conseillé d’utiliser ce droit, car le droit de l’occupant n’est pas fait pour être exercé par l’occupé : les Bédouins occupent parce qu’ils savent pertinemment, ou par leur propre expérience du colonialisme, que les revendications juridiques des “originaires” n’existent pas ; si elles existent, elles ne sont pas reconnues.

Les Palestiniens en général, bédouins ou non, n’ont donc aucune protection juridique en Israël ; c’est pourquoi les Palestiniens dont les terres ont été prises (et généralement beaucoup plus) ne se sont vu reconnaître aucun droit en Israël, malgré toutes les dispositions “internationales” en faveur des réfugiés, qui obligent les États à verser diverses réparations, ce qu’Israël n’a jamais respecté.

Même le quotidien israélien Haaretz a rapporté dès 2016 que « 95 % de l’eau disponible dans la bande de Gaza serait imbuvable et mélangée aux eaux usées et aux pesticides ».[2]

On n’a pas tout vu, Sancho ! Mentionner si souvent le “terrorisme arabe” sans indiquer les éléments déclencheurs : ce que le sionisme a fait au fil des décennies et maintenant depuis des siècles, c’est - précisément - exercer le terrorisme sur la population arabe palestinienne, afin de continuer à la déposséder de ses terres. Déraciner les orangers, les vignes et les oliviers, dont certains sont centenaires ; déverser les eaux usées de leurs localités sur les terres côtières où vit, par exemple, la population de la bande de Gaza ; empêcher les agriculteurs et les villageois palestiniens de stocker l’eau de pluie qui se raréfie et appliquer ainsi des “garrots”. L’invasion de leurs villages, que les Palestiniens entretiennent en s’en tenant à leurs petites cultures soigneusement entretenues, si éloignées des projets agro-industriels promus dans l’Israël moderne, chargés de produits agrochimiques toxiques.

Cette curieuse invocation des droits de l’homme par des violateurs systématiques et de longue date montre à quel point il est difficile de parvenir à des accords qui soient équitables et dignes.[3]

Qu’est-ce qui a déclenché cette vague de plaintes, d’avertissements et de contre-plaintes ? Une simple remarque du président Biden sur le comportement d’Israël à l’égard des Bédouins, par exemple, « le fait d’ignorer leur mode de vie semi-nomade ».[4]

Il existe cependant d’autres points d’achoppement qui pourraient expliquer tant de malaise.

Pramila Jayapal, membre de la Chambre des représentants des USA, a provoqué un court-circuit en jouant le rôle du petit garçon qui demande à haute voix lors du défilé : « pourquoi le roi est nu ? » Alors, la vérité est devenue incontournable, incontrôlable.

La démocrate basanée d’origine indienne Jayapal a dit un mot : qu’Israël était “raciste”. Rien que ça.

Dans la même chambre, une foule d’autres démocrates sont venus démentir une telle affirmation, et ils ont déclaré publiquement qu’ils passaient la main sur le dos de l’entité non plus mythique mais biblique qu’ils ont parrainée et protégée (inversant les relations habituelles, cette entité biblique a nourri la grande majorité des membres du Congrès usaméricain sous la forme d’aumônes toujours généreuses).

Il y a quelques années, un quatuor de femmes critiques à l’égard de la conduite d’Israël a été formé au sein du caucus démocrate, qui s’est récemment élargi à huit membres (aujourd’hui mixtes), surnommés “l’Escouade”. Mais n’oublions pas que les membres démocrates du Congrès usaméricain sont actuellement au nombre de 212 (ils sont en minorité) et que, par une simple règle de trois, nous constatons que l’“Escouade” ne constitue même pas 4 % de ce corps législatif...

 

Patrick Chappatte, Le Temps, Lausanne

Mais l’indignation de Caroline Glick ne connaît pas de limites et porte le discours d’inversion de la vérité à de nouveaux sommets.

Elle affirme : « Biden s’est ingéré dans les querelles internes israéliennes sur les procédures judiciaires d’une manière dont le gouvernement usaméricain ne l’a jamais fait auparavant ». [1]

L’affirmation de Glick est vraisemblablement vraie ; ce qui est frappant, c’est l’aveuglement militant de la commentatrice qui ne veut même pas voir que les Israéliens se sont ingérés dans les querelles intérieures usaméricaines sur un nombre immense de questions : la violence dans les pays musulmans, les rapports qui se sont révélés faux sur l’armement de pays “inamicaux”, les assassinats par l’armée israélienne de citoyens usaméricains tels que Rachel Corrie ou la journaliste palestino-usaméricaine Shireen Abu Akleh ; l’expansion territoriale israélienne pendant les visites présidentielles usaméricaines, le contrôle de la frontière usaméricano-mexicaine par des entreprises israéliennes, avec l’“assistance"” par exemple, du Groupe Golan, ne sont que quelques exemples de l’influence israélienne sur la vie et les décisions des USA et de leur population.

Certains chercheurs vont beaucoup plus loin et parlent d’une véritable dépendance ou soumission usaméricaine aux décideurs israéliens. Voir, par exemple, l’approche de Gilad Atzmon, lui-même juif[2] : « Les USA sont prêts à sacrifier leurs jeunes soldats, leurs intérêts nationaux et même leur économie pour Israël. Les groupes de pression israéliens semblent croire qu’ils sont en fait plus puissants et certainement plus importants que la constitution américaine. » [3]

Deux intellectuels usaméricains, John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, posent la question suivante et y répondent : « Pourquoi les USA sont-ils prêts à mettre leur propre sécurité de côté dans l’intérêt d’un autre État ? Nous pourrions supposer que le lien entre les deux pays repose sur des intérêts stratégiques communs ou sur des impératifs moraux impérieux. […] Toutefois, aucune de ces deux explications ne justifie l’important soutien matériel et diplomatique que les USA apportent à Israël. Au contraire, l’orientation de la politique usaméricaine dans la région est presque entièrement due à la politique intérieure des USA, en particulier aux activités du “lobby israélien” ». [4]

Le boucher Ariel Sharon a dit la même chose d’une autre manière : « Nous, les Juifs, contrôlons l’Amérique et les Américains le savent ». Il n’avait pas tort, même si une telle franchise est dégoûtante.

Nous vivons une époque de sensibilité accrue à l’escamotage des libertés démocratiques... les nôtres.

Ainsi, Weinthal nous rappelle douloureusement que « l’ingérence présumée de Biden dans les affaires intérieures d’Israël a été une source d’angoisse pour certains Israéliens et pour plusieurs candidats républicains à l’élection présidentielle ». (ibid.)

Biden ne peut supporter tant de douleur et de vexation israéliennes : « Il a dit à Herzog de transmettre à Netanyahou la conviction que l’engagement de l’Amérique envers Israël est ferme et à l’épreuve des balles ». (ibid.)

Et pour parfaire la réconciliation, Joe Biden a promis un “plan national contre l’antisémitisme”.[5]

La Double alliance (qui est en fait une triple alliance avec le Royaume-Uni) reste intacte.

Notes

[1]   Caroline Glick, ”The Biden Adminstration Sinister Turn Against Israel”, Newsweek,  24 marzo 2023.

[3]  La violence terroriste en Palestine est attestée par les assassinats des commandos sionistes depuis au moins la deuxième décennie du XXe siècle ; les premiers attentats perpétrés par des organisations palestiniennes datent de la septième décennie du même siècle : pendant un demi-siècle, les Palestiniens , en matière de “terrorisme”, n'en ont été que des victimes..

[4]  Glick, ibid.

[5]   Weinthal, Benjamin. "Biden criticism of Netanyahu govt sparks anger as Israeli president set to address Congress", Fox News, 2023 07 19.

[6]   Non seulement juif, mais sioniste d'origine et croyant en son grand-père, organisateur de la violence contre les Palestiniens. En tant que conscrit, il avoue avoir eu le choc de sa vie, car il a découvert, sous les rires de ses pairs, les cages - qu'il avait prises pour des chenils - dans lesquelles étaient enfermés les Palestiniens les plus dignes ou les plus rebelles ; des cages où l'on ne peut ni s'allonger, ni se lever. Et en même temps, il a rencontré personnellement des Palestiniens emprisonnés et très dignes. La secousse psychique fut si forte qu'il quitta d'abord l'armée, puis le sionisme et enfin le pays et la tribu. Aujourd'hui, il n'a qu'une seule citoyenneté : britanniques.

Ça vient du Premier ministre Netanyahou:
"SVP, respectez le droit à l'existence de l'État d'Israël.
Nous apprécions votre coopération pendant que nous le construisons sur votre dos.
XO (Câlins et bisous),
Bibi
"
Dessin de Christofer Weyant, The Boston Globe