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19/05/2021

La grève générale contre Israël « montre l'unité palestinienne »

Daoud Kuttab داود كُتّاب , Arab News, 18/5/2021
Traduit par Fausto Giudice

'Iidrab min albahr 'iilaa alnahr, Grève de la mer au fleuve 

  •   Le Haut Comité arabe de suivi basé à Haïfa a organisé la manifestation de mardi en réponse aux attaques israéliennes sur Gaza et la Cisjordanie.
  •   Différentes factions palestiniennes se joignent à la grève, les travailleurs et les professionnels restant chez eux pour tenter de paralyser l'économie israélienne.
Muhammad Barakeh, one of the organisers of the strike, said Palestinians are expressing a "collective position" against Israel's "aggression" in Gaza and Jerusalem, as well as the "brutal repression" by police inside Israel. [Ammar Awad/Reuters] 

Jérusalem-Est, ville morte. Voir plus de photos

AMMAN : Les habitants de Gaza et de Cisjordanie ont organisé mardi une grève générale historique qui témoigne de l'unité du peuple palestinien.
Le Haut Comité arabe de suivi basé à Haïfa a organisé la manifestation, l'appel ayant été repris par toutes les communautés palestiniennes qui ont été la cible de bombardements israéliens sans précédent et incessants au cours des deux dernières semaines.  
Les ouvriers et les professionnels palestiniens sont restés chez eux dans le but de paralyser l'économie israélienne. Le Comité des commerçants de Jérusalem-Est a publié un communiqué appelant à la fermeture de tous les magasins, les Palestiniens de tous horizons ayant adhéré à l'appel à la protestation.
Mohammad Baraka, chef du Haut Comité de suivi des citoyens arabes en Israël, a déclaré à Arab News que l'idée de la grève avait été convenue lors d'une réunion à Jaffa dimanche.
« Dès que nous avons annoncé notre décision, nous avons reçu des appels de différentes factions palestiniennes, à commencer par le Fatah, qui voulaient se joindre à l'appel à la grève », a-t-il déclaré. « D'autres ont également suivi et la grève a englobé toute la Palestine historique ».
Les responsables ont déclaré que la grève était une réponse à la brutale attaque israélienne contre le complexe d'Al-Aqsa, aux tentatives israéliennes d'expulsion de familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem et aux « attaques contre notre peuple en Israël ».
Selon Baraka, plus de 1 000 jeunes Palestiniens ont été emprisonnés et 200 ont été inculpés pendant le conflit, alors que seulement 150 Juifs ont été arrêtés et aucun n'a été inculpé.
« Le sens profond de cette grève est que quiconque veut briser l'esprit palestinien à cause de la faiblesse du monde arabe sera déçu », a déclaré Baraka. « Les armées peuvent perdre une guerre mais les gens ne perdent jamais ».
Ramallah, 18 mai 2021
 
Vera Baboun, ancienne mairesse de Bethléem et membre du Conseil national palestinien, a qualifié la grève d'historique.
« La grève du 18 mai est une protestation de notre dignité qui fait la lumière sur 73 ans de violations des droits de notre peuple dans les territoires occupés et dans les zones de 1948 », a-t-elle déclaré.
Khalil El-Halabim, dont le fils a été emprisonné pour avoir prétendument détourné de l'argent vers le Hamas, a déclaré à Arab News que la grève a uni tous les Palestiniens.
« Nos objectifs sont clairement unifiés maintenant », a-t-il dit. « Cette grève a illustré le fait que la cause palestinienne est revenue au centre de l'agenda politique de la communauté internationale ».
Adnan Tarabshe, un acteur de théâtre basé en Galilée, a déclaré à Arab News que la grève reflétait la colère des Palestiniens, mais qu'elle avait un objectif beaucoup plus important.
« Elle a détruit les affirmations de (l'ancien quatrième premier ministre israélien) Golda Meir selon lesquelles les vieux mourront et les jeunes oublieront », a-t-il déclaré. « Le peuple palestinien est là pour rester et n'oubliera pas ».
Ghassan Khatib, l'ancien ministre palestinien du Travail, a déclaré que la grève était un rejet de la politique raciste israélienne envers les Palestiniens.
« C'est un reflet de l'échec d'Israël à absorber les Palestiniens de 1948 ou à réprimer les habitants de Jérusalem et les Palestiniens de Cisjordanie », a-t-il déclaré à Arab News.
Khatib a blâmé les USA pour l'arrogance israélienne « dont nous sommes témoins aujourd'hui ». 
Salah Zuheika, un militant politique de Jérusalem, a comparé la grève à la manifestation du Jour de la Terre qui s'est tenue le 30 mars 1976, qui est une date importante dans le calendrier national palestinien.
L'évêque orthodoxe Atallah Hanna, basé à Jérusalem, a déclaré à Arab News que la grève envoyait un message à tous les Palestiniens pour qu'ils protestent contre les politiques injustes d'Israël, en particulier les destructions à Gaza.
« Les enfants et les personnes âgées, les hommes et les femmes sont tous attaqués », a-t-il déclaré. « Cette grève était une manière civilisée et efficace d'envoyer un message au monde que nous recherchons la paix avec la justice ».
William Tarazi, un homme d'affaires basé à Gaza, a déclaré à Arab News : « La grève était une réponse simple. Nous n'avons pas seulement besoin d'une grève ou d'une protestation. Nous avons besoin d'une approche holistique qui inclut des actions politiques et militaires ainsi que des protestations ».
Radi Jirai, un militant du Fatah qui soutient la solution à un seul État, a déclaré à Arab News que la grève était un autre signe que l'identité nationale palestinienne a survécu malgré les tentatives sionistes.
« Cette unité des Palestiniens ouvre la voie à une nouvelle stratégie palestinienne basée sur l'unité du peuple et de la terre en Palestine », a-t-il déclaré. « Elle constitue la défaite du programme sioniste et souligne la nécessité d'établir un seul État démocratique sur les ruines de l'apartheid sioniste ».
Une femme d'affaires du secteur du tourisme de Jérusalem, Margo Tarazi, a estimé que la grève a montré à Israël que le peuple palestinien est uni.
« Israël et nos dirigeants ont vu qu'après 73 ans, le peuple de Palestine est uni de la mer au fleuve (la zone entre le Jourdain et la mer Méditerranée) et nous obtiendrons nos droits légitimes grâce à notre unité », a-t-elle déclaré à Arab News.
Barahmeh also told Al Jazeera that Palestinians on the streets and social media are shaking "Israel’s dominant and unchallenged narrative", exposing it as the "apartheid regime it is". [Abbas Momani/AFP]

 

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