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05/07/2021

Naufrage au large des côtes tunisiennes : 43 migrants portés disparus

 

Giansandro Merli, il manifesto, 4/7/2021
Traduit par Fausto Giudice

Méditerranée : la mer rejette 14 corps sur la plage libyenne de Zaouia. Sur la route centrale, le nombre de victimes a triplé en un an et le taux de mortalité a doublé. Débarquements à Lampedusa.


Le Croissant-Rouge sur la plage de Zaouia, Libye. © Safa Msehli/OIM/Twitter

La mer Méditerranée connaît un été de plus en plus marqué par la mort. Hier, un bateau a quitté la ville libyenne de Zouara et a coulé au large de la côte tunisienne de Zarzis (les deux villes sont distantes de 138 kilomètres). 43 personnes sont portées disparues, tandis que 84 ont été secourues. Il s'agit de migrants originaires du Soudan, de l'Érythrée, de l'Égypte et du Bangladesh. C'est ce qu'a annoncé le Croissant-Rouge. Pendant ce temps, sur les plages de la ville voisine de Zaouia, à 70 kilomètres à l'est de Zouara, la mer a rejeté 14 autres corps. « Parmi eux, une femme et un enfant », a écrit sur Twitter la porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Safa Msehli. Ces corps proviennent probablement d'un « naufrage invisible », un de ces cas dont on ne trouve aucune trace et qui n'apparaissent pas dans les statistiques officielles. Avant les nouvelles victimes enregistrées hier, l'OIM a calculé 866 décès vérifiés en 2021 dans toute la Méditerranée, dont 719 entre la Tunisie (266) et la Libye (453). Les victimes de l'itinéraire central représentent donc 83% du total.

Capture d'écran du projet Migrants disparus de l'OIM

Par rapport à la même période de l'année dernière, le nombre absolu de décès a triplé (en 2020, il y en avait eu 249) et le taux de mortalité, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de vies perdues et le nombre de tentatives de franchissement, a presque doublé (de 1,1 % à 2,1 %). Rien que cette semaine, trois autres naufrages ont eu lieu en plus de celui d'hier : deux devant Sfax (4 morts lundi et 8 dans la nuit de mercredi à jeudi) et un près de Lampedusa (17 morts, mardi avant l'aube). Une hécatombe continue à laquelle le gouvernement italien et les institutions européennes ne semblent pas vouloir mettre un terme.

Pendant ce temps, au fond de la mer qui sépare l'îlot de Lampione de la plus grande des îles Pelages, Lampedusa, un robot pourrait arriver pour sonder les restes du bateau qui a chaviré il y a cinq jours et vérifier si les dix personnes disparues, que personne ne pense retrouver vivantes, sont là, coincées dans la coque. C'est l'intention, encore en cours d'évaluation, du parquet d'Agrigente, dirigé par Luigi Patronaggio. 

 

L'ONG Sea-Watch a déposé auprès des bureaux de ce même procureur une plainte pour tentative de massacre en mer liée à l'épisode documenté par son avion Sea-Bird, dans lequel on voit les « garde-côtes » autoproclamés libyens éperonner avec le patrouilleur Bigliani 648 Ras Al Jadar (un cadeau de l'Italie) un bateau de migrants et faire exploser des coups de feu. Il reste à vérifier si le parquet sicilien est compétent pour l'affaire, sur laquelle une enquête a également été ouverte à Tripoli, même si peu de gens pensent qu'elle pourrait réellement déboucher sur quelque chose.

 

Les départs et les arrivées se poursuivent en MEDITERRANEE. Hier, à Lampedusa, il y a eu sept débarquements pour un total de 232 personnes. La plupart d'entre elles sont arrivées sur de petits bateaux (entre 15 et 24 individus). Une exception : un bateau plus grand avec 98 migrants à bord, dont 7 femmes et 15 enfants, d'origine égyptienne, tunisienne et palestinienne. Une jeune fille enceinte a été transférée pour évaluation à la polyclinique de Lampedusa. 

 

DANS LA ZONE SAR se trouve le navire humanitaire Ocean Viking, actuellement le seul à pouvoir naviguer en raison de la rafale d'arrêts administratifs ordonnés par la Garde côtière italienne à l'encontre des ONG. À bord se trouvent 44 personnes secourues lors de deux interventions différentes jeudi dernier. Parmi elles, des enfants, une femme enceinte et deux personnes handicapées. L'équipage du navire a assisté à quatre opérations différentes de capture de migrants par les « garde-côtes » libyens, qui ont également entravé l'un des deux sauvetages.

 Aujourd'hui, l’ #OceanViking a recherché 2 bateaux en bois en détresse signalés par @PVolontaires dans la région de recherche et de sauvetage de Malte.

 pic.twitter.com/Yu3AGsnmNY

- SOS MEDITERRANEANEE ITA (@SOSMedItalia) 2 juillet 2021

MISE À JOUR

Le nombre total de débarquements enregistrés hier, y compris la nuit de samedi à dimanche, s'élève à 13 pour un total de 361 personnes. Pendant ce temps, l'Ocean Viking a effectué deux autres sauvetages et compte désormais 132 naufragés à bord.

 

 

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