Israël, par ses cyberbras armés tentaculaires, le Mossad et l’Unité 8200, a donc inauguré une nouvelle forme de guerre de terreur qu’aucun auteur de science-fiction n’avait imaginée. Première étape : 3000 bipeurs/pagers explosant au même moment dans tout le Liban et en Syrie. Deuxième étape : ces centaines de talkie-walkies explosent à leur tour. Les détenteurs de ces appareils et les personnes proches d’eux ont été déchiquetés, estropiés, aveuglés, brûlés. Une batterie de lithium en surchauffe peut atteindre la température apocalyptique de mille degrés Fahrenheit (537 °C).
Mettons tout de suite les choses au point : non, le Mossad n’a pas détourné un stock de 5 000 appareils destinés au Hezbollah pour y insérer une charge explosive (les uns disent de 3 grammes, d’autres de 30 grammes). Il s’est contenté de hacker les pagers et de provoquer une surchauffe explosive de leurs batteries. Approchant l’appareil de leurs yeux pour lire le message, les personnes ciblées ont été souvent brûlées au visage, eu les yeux crevés et autres sinistres tragédies.
Pourquoi la fable des charges explosives insérées dans les batteries a-t-elle circulé urbi et orbi ? C’est évident : l’industrie productrice d’appareils en tous genres fonctionnant avec des batteries au lithium s’est retrouvée en quelques minutes face à la perspective d’une catastrophe planétaire. Si on peut faire sauter un pager ou un talkie-walkie en les piratant, on peut faire sauter tout engin connecté : téléphone, ordinateur, voiture, robot ménager, centrale électrique, bicyclette électrique [on me signale des explosions de vélos dans des garages en Argentine] et...cigarette électronique [comme l'ont fait les Ukrainiens avec des soldats russes] etc. etc.
Panique chez Gold Apollo, le producteur taïwanais des pagers A924, mais aussi chez tous les autres fabricants, de Foxconn (iPhones) à Elon Musk (Tesla). Gold Apollo n’a rien trouvé de mieux que d’ accuser une pauvre [enfin, moins pauvre que moi] consultante sicilienne installée à Budapest où elle dirige une boîte de consultants (notamment pour l’UNESCO) d’avoir fabriqué sous licence les A924 en question. Ce qui était faux : la dame, Cristiana Arcidiacono-Borsany, originaire de Catane et diplômée de la London School of Economics, a tout au plus servi d’intermédiaire entre le Taïwanais et le sous-traitant, non identifié à ce jour.
Donc, non, le Mossad n’a pas détourné en pleine mer, entre Budapest et Beyrouth, la cargaison d’A924 en route vers le Liban pour piéger 5 000 appareils, les remettre dans leurs emballages, replacer le tout dans le container et l’acheminer vers Beyrouth (et par quel moyen ?). Il a tout simplement procédé à une opération relativement simple de piratage des appareils. Auparavant, il s’était livré à une campagne d’intoxication visant à semer la paranoïa dans les rangs des combattants libanais, en leur faisant croire qu’il avait pris le contrôle de tous leurs téléphones, pour les amener à privilégier les bippeurs/pagers.
Ces actes de guerre visent avant tout à frapper, mutiler, tuer, terroriser, sous la peau, au plus intime des personnes et de leurs proches, parents, compagnons, voisins. Le but est évident : écraser la résistance libanaise et lancer un avertissement sérieux à toutes les composantes de l’Axe de la Résistance, en Iran, en Irak, au Yémen et à tous ceux qui seraient tentés de le rejoindre, du Maroc aux Philippines, en passant par le Pakistan et l’Inde. Quant aux Palestiniens, ils avaient déjà tiré les leçons de leur expérience et cela fait un bon moment que Yahya Sinwar et ses compagnons n’utilisent plus aucun appareil connecté.
Mais les « Orientaux » ne sont pas les seuls à être ciblés dans cette opération de piraterie apocalyptique. Les « Occidentaux » aussi le sont, et pas seulement les simples pékins comme vous et moi, mais les Grands, les Gros, les Puissants, d’Elon Musk à Jeff Bezos en passant par les Drahi, les Kretinsky et les millionaires sino-taïwanais, la grande famille des accros au lithium. Le message d’Israël est clair : « Si vous ne faites pas ce que nous vous ordonnons de faire, on vous fait sauter ».
-Et ?
-Maintenant , ils se comportent comme des putains d'hommes des cavernes !
-Étonnant
Curtis LeMay, le général yankee de l'armée de l'air qui avait réduit en cendres les deux tiers des villes japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale et qui fut déçu par le refus de Kennedy de le laisser faire la même chose à Cuba, suggérait dans ses mémoires de 1968, qu'au lieu de négocier avec Hanoï, les USA devraient « les ramener à l'âge de pierre en les bombardant », en détruisant les usines, les ports et les ponts « jusqu'à ce que nous ayons détruit toutes les œuvres de l'homme au Nord-Vietnam ».C’est aujourd’hui le contenu de la menace agitée par les sionihilistes : « Nous ou le chaos ».
Il est donc temps, qui que nous soyons, de réfléchir sérieusement à la manière de nous défaire des engins au lithium et de (re)trouver d’autres moyens de communiquer : certains suggèrent la télépathie, d’autres les signaux de fumée des Sioux. J’opterais pour ma part pour les bons vieux pigeons voyageurs. Toute autre suggestion bienvenue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire