Amira Hass, Haaretz, 19/10/2021
Traduit par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Pendant la saison de la récolte des olives, les fontaines de la méchanceté, de la cruauté et de la chutzpah israéliennes jaillissent dans leur forme la plus concentrée. La source de cette violence de ceux qui ne craignent que Yahvé ne fait pas de distinction entre les jeunes et les vieux, l'homme et l'arbre, entre la destruction, le sabotage et le vol des récoltes.
En l'espace de deux semaines, du 3 au 16 octobre, il y a eu au moins 18 agressions israéliennes contre des cueilleurs et leurs arbres. La liste compilée par le groupe de défense des droits humains Yesh Din : Volontaires pour les droits humains est pénible à lire. Le 3 octobre, nos forces ont frappé à cinq reprises : elles ont agressé un agriculteur, abattu des arbres, empêché des cueilleurs de récolter des olives et, à deux reprises, ont volé des olives. Le 11 octobre, quatre cas similaires de sabotage des arbres et de la récolte ont été enregistrés.
Tous les incidents se sont produits à proximité de colonies et d'avant-postes de colonies connus pour leurs frictions avec les villages sur lesquels ils sont situés : Yitzhar, encore et encore ; Maon, Beit El, Shiloh, Ariel, Havat Gilad, Avigayil. Depuis le début de l'année, des individus anonymes parmi nous, les Juifs, ont endommagé environ 8 000 arbres appartenant à des Palestiniens, selon les chiffres des Nations unies.
La communauté immédiate et chaleureuse des agresseurs ne les fuit pas, les rabbins ne les réprimandent pas et le silence de ses dirigeants est un consentement. Les soldats les soutiennent parce que les FDI ont le devoir de protéger les citoyens et les colons juifs. La police clôt les enquêtes (les rares qui ont été ouvertes) avec une efficacité qui rendrait jalouse la police blanche raciste du Sud usaméricain dans les années 1950. Les militants du clavier de l'État de Tel Aviv expriment leur dégoût. Et alors ?
De cette manière,
dans un savant tissu de droit militaire qui dédaigne le droit international,
associé à la violence des très sages mauvaises herbes, de grandes étendues de
la Cisjordanie ont été rendues libres, ou presque, d'Arabes : le bloc Shiloh,
le bloc Etzion, le bloc Talmonim, le bloc Ariel. Le bloc du nord de la vallée
du Jourdain. Le bloc Meitarim. Le bloc Reihan. Le bloc Latrun. Le bloc Givat
Ze'ev. Le bloc de la zone de jointure [située entre la barrière de séparation et la Ligne verte (la ligne
d’armistice entre Israël et la Cisjordanie depuis 1948), une zone dite
«fermée», NdT]. Le bloc Adumim. Les seuls
Palestiniens autorisés dans ces zones sont les travailleurs. Dans sa grande
générosité, l'armée permet à certains fermiers d'accéder à leurs terres deux ou
trois fois par an, pour désherber et pulvériser. Pour labourer et semer. Pour
récolter. Trouvez-moi un seul kibboutznik ou moshavnik israélien qui
accepterait de ne travailler la terre que quelques jours par an. Cette
interdiction, appuyée par les baïonnettes des FDI et les ordres de
l'administration civile, est bien plus violente et efficace que n'importe
quelle agression physique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire