The Elders, 29/1/2024
Traduit par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Déclaration : Les Sages demandent à Israël de se conformer immédiatement aux mesures conservatoires ordonnées par la Cour internationale de justice (CIJ) pour protéger les Palestiniens de Gaza contre les actes de génocide.
Les Sages demandent également aux alliés d'Israël d'affirmer publiquement leur respect de la décision de la Cour et d'utiliser les leviers politiques, militaires et financiers à leur disposition pour s'assurer qu'Israël respecte les mesures conservatoires.
La décision juridiquement contraignante de la CIJ est un moment d'une extrême gravité.
Les forces israéliennes ont tué plus de 25 000 Palestiniens à Gaza, détruit des maisons et des infrastructures sur l'ensemble du territoire et déplacé jusqu'à 1,9 million de personnes. Les Sages partagent le jugement de la Cour selon lequel cette ampleur de la dévastation risque de causer un préjudice irréparable à la population de Gaza.
Israël, en tant que puissance militaire occupante, doit se conformer à l'arrêt de la Cour et mettre en œuvre les mesures conservatoires dans leur intégralité. Il doit notamment veiller à ce que son armée ne commette aucun acte de génocide à l'encontre du peuple palestinien en tant que groupe protégé, y compris en tuant des membres de ce groupe. Il s'agit également d'empêcher l'incitation au génocide et de permettre la fourniture des services de base et de l'aide humanitaire dont le pays a un besoin urgent. Une mesure immédiate doit être la levée du siège de Gaza et la fin de la punition collective des Palestiniens.
Les Sages soutiennent l'accent mis par la Cour sur le fait que toutes les parties au conflit sont liées par le droit international humanitaire, ainsi que son appel à la libération immédiate et inconditionnelle des otages détenus par le Hamas et d'autres groupes armés.
Tous les États ont la responsabilité de respecter l'arrêt de la Cour. L'Afrique du Sud a fait preuve de leadership moral en portant cette affaire devant la Cour, et il incombe maintenant aux autres - en particulier aux alliés d'Israël et au Conseil de sécurité des Nations unies - de respecter leurs propres obligations morales et juridiques de prévenir les actes de génocide et de soutenir l'arrêt de la CIJ.
Au minimum, les alliés d'Israël doivent s'assurer qu'ils ne sont pas complices de crimes atroces. Les Sages réitèrent donc leur appel à tous les pays qui fournissent une assistance militaire à Israël pour qu'ils réexaminent cette assistance et fixent de nouvelles conditions pour la fournir à l'avenir. Les gouvernements qui fournissent une assistance militaire en sachant que des atrocités sont commises ou sont imminentes risquent d'être complices. La légitime défense ne peut en aucun cas justifier les crimes atroces.
Pendant trop longtemps, les alliés d'Israël - en particulier les USA et de nombreux États européens - ont fourni une couverture politique à ses violations du droit international. Cette impunité doit cesser maintenant.
Les dirigeants politiques qui choisissent d'ignorer ou de saper l'arrêt de la Cour risquent d'affaiblir davantage l'État de droit international à un moment où il est déjà gravement menacé. Le Conseil de sécurité des Nations unies a un rôle essentiel à jouer pour garantir le respect de l'arrêt de la CIJ et l'application cohérente du droit international. Le monde nous regarde.
Mary Robinson, ancienne présidente de l'Irlande et présidente de The Elders
Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies et vice-président de The Elders
Graça Machel, fondatrice du Graça Machel Trust, cofondatrice et vice-présidente de The Elders
Gro Harlem Brundtland, ancienne Première ministre de Norvège et ancienne directrice générale de l'OMS
Helen Clark, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande et ancienne directrice du Programme des Nations unies pour le développement
Elbegdorj Tsakhia, ancien président et premier ministre de Mongolie
Zeid Ra'ad Al Hussein, ancien Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme
Hina Jilani, avocate à la Cour suprême du Pakistan et coprésidente de la Taskforce on Justice (Groupe de travail sur la justice)Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Liberia et lauréate du prix Nobel de la paix
Ricardo Lagos, ancien président du Chili
Juan Manuel Santos, ancien président de la Colombie et lauréat du prix Nobel de la paix
Ernesto Zedillo, ancien président du Mexique
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