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23/02/2024

De Gaza a Malmö: la batalla del Horror Show de Eurovisión

Fausto Giudice, Tlaxcala, 22/2/2024

Se llama Eden Golan -¡menudo nombre!- y corre el riesgo de pasar a la historia como Gaza Hell. Tiene 20 años y dos pasaportes: ruso e israelí. Nacida en Kfar Saba, ciudad israelí construida sobre las ruinas del pueblo palestino del mismo nombre, de padre letón y madre ucraniana, pasó 13 años de su corta vida en Rusia, donde comenzó una carrera como cantante de variedades. Acaba de ser seleccionada para representar a Israel en Eurovisión 2024, que se celebrará el próximo mes de mayo en Malmö (Suecia). Pero es muy probable que nunca ponga un pie allá. Explicación.

 

Fueron los islandeses quienes dieron el pistoletazo de salida: el pasado diciembre, la Sociedad de Autores y Compositores (FTT), que representa a 440 artistas islandeses (Islandia tiene 375.000 habitantes), hizo un llamamiento a RÚV, la cadena nacional, para que no participara en Eurovisión mientras Israel estuviera involucrado. Los finlandeses siguieron su ejemplo: 1.400 artistas pidieron a su cadena pública que hiciera lo mismo. Músicos y artistas de Noruega (350), Suecia (1.005) y Dinamarca (300) lanzaron llamamientos similares en enero, seguidos por los irlandeses, 15.000 de los cuales firmaron el llamamiento.

Israel se considera parte de Europa en muchos ámbitos: fútbol y otros deportes, música y otras artes. Lo único que falta es la esfera política: la UE nunca tuvo en cuenta la petición formulada hace unos cuarenta años por el carismático líder radical italiano Marco Pannella de acoger a Israel.

Israel participa en el Festival de la Canción de Eurovisión desde 1973; fue anfitrión en 1979, 1999 y 2019 y quedó primero en cuatro ocasiones, en 1978, 1979, 1998 y 2018.

La Unión Europea de Radiodifusión (UER/EBU), que organiza el concurso, ha dado la misma respuesta a todas las peticiones de exclusión de Israel: “Eurovisión no es un concurso entre gobiernos, sino entre artistas. No se trata de política”. Basándose en este argumento, excluyó a Rusia en 2022, pocos días después del inicio de la invasión (u operación militar especial, según los gustos) de Ucrania. Al comentar esta decisión, Martin Österdahl, supervisor ejecutivo de Eurovisión, declaró: “Cuando decimos que no somos políticos, lo que debemos defender siempre son los valores fundamentales y supremos de la democracia”.

Eden Golan fue seleccionada en un acto organizado por la Radiotelevisión Pública de Israel (KAN), en el que cantó “I Don't Want To Miss A Thing”, de Aerosmith, en un escenario lleno de sillas vacías que representaban a los israelíes cautivos en Gaza, los famosos rehenes en el centro la dramaturgia montada por Israel. KAN anunció entonces que la canción que interpretaría en Malmö se titulaba “October Rain” [Lluvia de Octubre]. La dirección de la UER anunció inmediatamente que examinaría el texto de la canción para ver si tenía algún contenido político, en cuyo caso sería rechazada. El ministro de Cultura israelí, Miki Zohar, calificó inmediatamente el anuncio de “escandaloso” y la KAN anunció que, si la canción era rechazada, no propondría otro texto. Además, Eden Golan no participará en la ceremonia de inauguración en Malmö, por “razones de seguridad” y porque coincidirá con Yom Hachoa, el Día de la Shoah.

Por lo tanto, es muy probable que Israel se vea excluido de este gran espectáculo comercial, que es un verdadero horror show [espectáculo de terror].

Preguntas: si Eden Golan fuera seleccionado y actuara en el escenario del Malmö Arena, llevando el lazo amarillo de la campaña israelí “Bring Them Home” [Tráiganlos a casa], ¿qué pensarían los organizadores de este concurso “apolítico”? ¿Y qué piensan esos mismos organizadores del hecho de que la cantante haya actuado en varios eventos importantes en Rusia, incluido uno en Crimea tras su anexión (o liberación, según los gustos) por Rusia? ¿No debería ser objeto de la exclusión de Rusia de Eurovisión?

Mientras tanto, la guerra de imágenes y discursos en todos los medios online está en pleno apogeo. Y los valientes escandinavos continúan su lucha. A continuación, fotos de dos acciones ante la sede de NRK, la radiotelevisión pública noruega, en Marienlyst (Oslo) en enero. L@s activistas anunciaron que realizarían sentadas todos los días para exigir que la NRK no retransmitiera el concurso si participaba Israel.

 


27 de enero de 2024


                                                31 de enero de 2024 : “Sí a una fiesta popular

 

No al genocidio

22/02/2024

De Gaza à Malmö : la bataille de l’Eurovision Horror Show

Fausto Giudice, Tlaxcala, 22/2/2024

Elle s’appelle Eden Golan – tout un programme – et risque d’entrer dans l’histoire comme Gaza Hell. Elle a 20 ans et a deux passeports : russe et israélien. Née à Kfar Saba, une ville israélienne édifiée sur les ruines du village palestinien du même nom, d’un père letton et d’une mère ukrainienne, elle a passé 13 ans de sa courte vie en Russie, où elle a commencé une carrière de chanteuse de variété. Elle vient d’être sélectionnée pour représenter Israël à l’Eurovision 2024, qui aura lieu en mai prochain à Malmö en Suède. Il y a de fortes chances qu’elle n’y mette jamais les pieds. Explication.

Ce sont les Islandais qui ont lancé le mouvement : en décembre dernier, la Société des Auteurs et Compositeurs (FTT), représentant 440 artistes islandais (l’Islande compte 375 000 habitants) ont lancé un appel à la RÚV, la Radiodiffusion nationale, pour qu’elle ne participe pas à lEurovision tant qu’Israël en ferait partie. Les Finlandais ont suivi : 1400 artistes ont demandé la même chose à leur chaîne publique. Les musiciens et artistes norvégiens (350), suédois (1005) et danois (300) ont lancé des appels similaires dans le courant du mois de janvier, imités par les Irlandais, dont 15 000 personnes ont signé l’appel.

C’est qu’Israël est considérée comme faisant partie de l’Europe dans divers domaines : football et autres sports, musique et autres arts. Il ne manque que le domaine politique : l’UE n’a jamais examiné la demande faite il une quarantaine d’années par le charismatique leader radical italien Marco Pannella d’accueillir Israël.

Israël a participé au concours Eurovision depuis 1973 ; elle en a été l’hôte en 1979, 1999 et 2019 et a remporté quatre fois la première place, en 1978, 1979, 1998 et 2018.

L’Union européenne de radio-télévision (UER/EBU), qui organise ce concours, a répondu la même chose à toutes demandes d’exclusion d’Israël : « LEurovision n’est pas un concours entre gouvernements, mais entre artistes. Il ne fait pas de politique ». C’est au nom de cet argument qu’elle a exclu la Russie en 2022, quelques jours après le déclenchement de l’invasion (ou de l’opération militaire spéciale, selon les goûts) de l’Ukraine. Commentant cette décision, Martin Österdahl, superviseur exécutif de lEurovision, avait déclaré : « Lorsque nous disons que nous ne sommes pas politiques, ce que nous devrions toujours défendre, ce sont les valeurs fondamentales et suprêmes de la démocratie ».

Eden Golan a été sélectionnée au cours d’un événement organisé par la Société publique de radiodiffusion israélienne (KAN), où elle a chanté I Don't Want To Miss A Thing” du groupe Aerosmith, sur une scène remplie de chaises vides représentant les Israéliens captifs à Gaza, les fameux otages qui sont au centre de la dramaturgie mise en scène par Israël. KAN a ensuite annoncé que la chanson qu’elle présenterait à Malmö avait pour titre « October Rain » [Pluie d’Octobre]. La direction de l’UER a aussitôt fait savoir qu’elle examinerait le texte de la chanson pour voir s’il avait un contenu politique, auquel cas celle-ci serait rejetée. Le ministre israélien de la Culture Miki Zohar a aussitôt qualifié cette annonce de « scandaleuse » et KAN a fait savoir qu’en cas de rejet, elle ne proposerait pas d’autre texte. De plus, Eden Golan ne participera pas à la cérémonie d’inauguration de Malmö, pour des « raisons de sécurité » et parce qu’elle coïncidera avec Yom Hachoa, le Jour de la Shoah.

Il y a donc de fortes chances qu’Israël se retrouve de fait exclu de ce grand moment de spectacle marchand qui est un véritable horror show.

Questions : si jamais Eden Golan était retenue et devait se produire sur la scène de de l’Arena de Malmö, arborant le ruban jaune de la campagne israélienne « Bring Them Home », qu’en penseraient les organisateurs de ce concours « apolitique » ? Et que pensent ces mêmes organisateurs du fait que la chanteuse s’est produite dans plusieurs grands événements en Russie, dont l’un en Crimée après son annexion (ou sa libération selon les goûts) par la Russie ? Ne devrait-elle pas être frappée par les mesures d’exclusion de la Russie de l’Eurovision ?

En attendant, la guerre des images et des discours sur tous les médias en ligne bat son plein. Et les valeureux Scandinaves continuent leur combat. Ci-dessous, des photos de deux actions devant le siège de la NRK, la radio-télévision publique norvégienne à Marienlyst (Oslo) en janvier. Les activistes ont annoncé qu’ils et elles feraient des sit-in tous les jours pour exiger de la NRK qu’elle ne diffuse pas le concours si Israël y participe.


27 janvier 2024


                                                31 janvier 2024 : “Oui à une fête populaire”

 

“Non au génocide”

 

20/02/2024

“A los grandes hombres, la patria agradecida”: la nueva panteonada de Macron

Así, el 21 de febrero, dos nuevos “metecos” entrarán en el Panteón: Missak y Mélinée Manouchian, armenios, apátridas, comunistas y combatientes de la Resistencia, se unirán a Joséphine Baker, Simone Veil y otros 80 “grandes hombres” (entre ellos, 8 mujeres) en este “templo republicano” cuya cúpula está coronada por una cruz cristiana, en el más puro espíritu del laicismo a la francesa.

Una cruz cuyas apariciones y desapariciones han seguido los cambios de régimen de los últimos 244 años. La Convención de 1791 convirtió la iglesia de Sainte-Geneviève , construida antes de la Revolución, en un “Panteón” inspirado en el Panteón de Roma, para enterrar a Mirabeau, Voltaire, Rousseau, Descartes y otros. Napoleón I la transformó en iglesia, Luis Felipe volvió a secularizarla en 1830, antes de que Napoleón III la convirtiera en lugar de culto cristiano, luego la Comuna de París aserró los  brazos de la cruz, colgando en ella una bandera roja. El Orden moral instaurado por los versalleses, que masacraron a los comuneros -uno de los cuales, el periodista Jean-Baptiste Millière, fue fusilado de rodillas en la escalinata del Panteón-, restauró la cruz, y en 1885 la República enterró allí a Víctor Hugo con gran pompa y ceremonia. El que había escrito en 1852 en su panfleto Napoleón el pequeño: “Él [Napoleón III] clavó un clavo sagrado en el muro del Panteón y colgó de este clavo su golpe de Estado”.

Y ninguna de las repúblicas que se han sucedido desde entonces se ha preocupado por la presencia de esta cruz en lo alto del “Templo”. La cruz tampoco molesta a los francmasones que convencieron a Macron para que honrara a esos dos terroristas apátridas, Missak y Mélinée.

Así pues, nuestros dos armenios serán homenajeados el miércoles en presencia de Madame Le Pen, que acaba de acoger en las filas de su partido a Fabrice Leggeri, que dimitió de su cargo de director de la agencia Frontex en 2022 para evitar los inconvenientes de una investigación sobre sus prácticas ilegales de devolución de solicitantes de asilo a sus países y se prepara para un cómodo final de su carrera como eurodiputado.

Si los Manouchian y sus camaradas polacos, italianos, españoles, húngaros y rumanos hubieran vivido en la Europa del siglo XXI, probablemente no habrían sido fusilados, sino simplemente internados en centros de detención y enviados de vuelta en chárteres a los infiernos de los que habían huido. Si Macron hubiera verdaderamente querido honrar a los metecos FTP-MOI (Francotiradores y Partisanos- Mano de Obra Inmigrada) que murieron por Francia, debería haber incluido en el Panteón a los 23 mártires del 21 de febrero de 1944, como pedían los firmantes del llamamiento que figura a continuación. Pero era pedirle demasiado-FG

“Missak Manouchian debería ir al Panteón con todos sus compañeros”

Colectivo,  Le Monde, 23/11/2023

Mientras que los resistentes Missak y Mélinée Manouchian entrarán en el Panteón el 21 de febrero de 2024, sus 22 compañeros del grupo FTP-MOI también merecen este honor, afirma un colectivo de descendientes de estos mártires e intelectuales, entre ellos Costa-Gavras, Delphine Horvilleur, Patrick Modiano, Edgar Morin y Annette Wieviorka, en una tribuna publicada en Le Monde.

 

Mural del pintor Popof en homenaje al grupo Manouchian, esquina de la rue du Surmelin y la rue Darcy, Ménilmontant, París 20 (Foto Marie-José PL)

Señor Presidente de la República, le escribimos esta carta con la esperanza de evitar una injusticia. El 18 de junio anunció usted su decisión de que los restos mortales de Missak Manouchian y su esposa, Mélinée, fueran trasladados al Panteón en febrero de 2024, con motivo del octogésimo aniversario del martirio del grupo de resistencia contra la ocupación nazi y sus colaboradores franceses. El 21 de febrero de 1944, veintidós hombres fueron fusilados en el Mont-Valérien. La única mujer de su red fue decapitada en Stuttgart el 10 de mayo de 1944.

Retrato de Manouchian en la prisión de Fresnes, por Christian Guémy alias C215

Nos alegramos de su decisión. Con ella se pone fin a un largo periodo de olvido y se reconoce la contribución decisiva de los resistentes internacionalistas a la liberación de Francia y al restablecimiento de la República. Manouchian y sus compañeros pertenecían a los Francotiradores y partisanos – Mano de obra emigrada (FTP-MOI), una unidad de la Resistencia comunista compuesta en su mayoría por extranjeros, refugiados e inmigrantes. “Veintitrés extranjeros y, sin embargo, nuestros hermanos”, recordaba Louis Aragon al homenajearlos en su poema “L'Affiche rouge” [El cartel rojo], en el que evocaba sus nombres “difíciles de pronunciar”.

Plaza Henri-Krasucki, distrito 20 de París

En estos tiempos inciertos, en los que se ciernen nuevas sombras, en los que amenazan la xenofobia, el racismo, el antisemitismo y todas las formas de rechazo del otro, del extranjero y del diferente, este homenaje patriótico y republicano es un mensaje de fraternidad que recuerda que Francia siempre ha estado hecha del mundo, de la diversidad de sus pueblos y de la pluralidad de sus culturas gracias a la contribución de todas sus comunidades de origen extranjero. Es, sobre todo, un mensaje universal que subraya hasta qué punto los ideales de igualdad de derechos, sin distinción de nacimiento, credo o apariencia, proclamados inicialmente por la Declaración de los Derechos Humanos de 1789, por los que Manouchian y sus compañeros dieron su vida, pueden inspirar al mundo entero.

 

Sin olvidar a ninguno

Señor Presidente, es este mensaje el que se contradice con la decisión de incluir a Missak y Mélinée Manouchian, y sólo a ellos, en el Panteón. Probablemente ellos mismos no lo habrían entendido ni deseado. Aislar un solo nombre es romper la fraternidad de su colectivo militante. Distinguir a una sola comunidad es herir el internacionalismo que los animaba. Este grupo de resistentes comunistas no puede reducirse a Manouchian, que ciertamente, fue su jefe militar antes de que la propaganda alemana lo promocionara como jefe de una banda criminal. Y el símbolo que justamente representa para nuestros compatriotas de la comunidad armenia es indisociable de todas las demás nacionalidades y comunidades que compartieron su lucha y su sacrificio.

Señor Presidente, esperamos haberle convencido de que Missak Manouchian no puede entrar solo en el Panteón, aunque le acompañe su esposa. Son los veintitrés, todos juntos, los que componen la profundidad de esta historia, su historia que se ha convertido en nuestra historia, la historia de Francia, pasada y presente. Los veintitrés, sin olvidar ni uno solo: judíos polacos, republicanos españoles, antifascistas italianos y muchos otros.

Por eso le pedimos que se asegure de que le acompañen sus veintidós camaradas: el armenio Arpen Manoukian, el español Celestino Alfonso, los italianos Rino Della Negra, Spartaco Fontanot, Cesare Luccarni, Antoine Salvadori y Amedeo Usseglio, los franceses Georges Cloarec, Roger Rouxel y Robert Witchitz, los húngaros Joseph Boczov, Thomas Elek y Emeric Glasz, los polacos Maurice Füngercwaig, Jonas Geduldig, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, Stanislas Kubacki, Marcel Rajman, Willy Schapiro y Wolf Wajsbrot, y la rumana Olga Bancic.

Fueron veintitrés, “veintitrés que gritaron por Francia al caer”-otra vez Aragón-, veintitrés que hablaron de nuestra patria común, de su riqueza y de su fuerza. Veintitrés que, en un momento de reconocimiento nacional, son indisociables.

Firmado por : Juana Alfonso, nieta de Celestino Alfonso; Patrick Boucheron, historiador, profesor en el Collège de France; Michel Broué, matemático; Patrick Chamoiseau, escritor; Costa-Gavras, cineasta, Presidente de la Cinémathèque française; Elise Couzens y Fabienne Meyer, primas hermanas de Marcel Rajman; Michel, Patrice e Yves Della Negra, sobrinos de Rino Della Negra; René Dzagoyan, escritor; Jean Estivil, sobrino de Celestino Alfonso; André Grimaldi, profesor emérito de Medicina; Anouk Grinberg, actriz y artista; Jean-Claude Grumberg, escritor y director teatral; Yannick Haenel, escritor; Delphine Horvilleur, rabina y escritora; Serge y Beate Klarsfeld, historiadores; Mosco Levi Boucault, director de cine; Patrick Modiano, escritor, Premio Nobel de Literatura; Edgar Morin, sociólogo y filósofo; Edwy Plenel, periodista; Anne Sinclair, periodista; Thomas Stern, sobrino de Thomas Elek; Annette Wieviorka, historiadora, directora de investigación en el CNRS; Ruth Zylberman, escritora y directora.


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19/02/2024

« Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante » : la nouvelle panthéonnade de Macron

Ainsi donc, deux nouveaux métèques vont faire leur entrée au Panthéon ce 21 février : Missak et Mélinée Manouchian, Arméniens, apatrides, communistes, résistants, vont rejoindre Joséphine Baker, Simone Veil et 80 autres « grands hommes » (dont 8 femmes) dans ce « temple républicain » dont la coupole est surmontée par une croix chrétienne, dans le plus pur esprit de la laïcité à la française.

Une croix dont les apparitions et les disparitions ont suivi les changements de régime depuis 244 ans. La Convention de 1791 avait fait de l’Église Sainte-Geneviève construite avant la Révolution ce « Panthéon » inspiré du Panthéon de Rome pour y enterrer Mirabeau, puis Voltaire, Rousseau, Descartes et autres, Napoléon Ier en avait refait une église, puis Louis Philippe l’avait de nouveau laïcisé en 1830, avant que Napoléon III en refasse un lieu de culte chrétien, puis la Commune de Paris avait scié les bras de la croix, y accrochant un drapeau rouge. L’Ordre moral instauré par Les Versaillais massacreurs des Communards -l’un d’eux, le journaliste Jean-Baptiste Millière, fut fusillé à genoux sur les marches du Panthéon - avait restauré la croix et la République y enterra en grands pompes Victor Hugo en 1885, lui qui avait écrit en 1852 dans son pamphlet Napoléon le petit : « Il [Napoléon III] a enfoncé un clou sacré dans le mur du Panthéon et il a accroché à ce clou son coup d'État. »

Et aucune des républiques qui se sont succédé depuis lors ne s’est souciée de la présence de cette croix au sommet du « Temple ». Laquelle croix ne gêne pas non plus les francs-maçons qui ont convaincu Macron d’honorer ces deux terroristes apatrides que furent Missak et Mélinée.

Nos deux Arméniens seront donc honorés mercredi en présence de Madame Le Pen [lire ci-dessous], qui vient d’accueillir dans les rangs de son parti Fabrice Leggeri, qui démissionna de son poste de directeur de l’agence Frontex en 2022, pour éviter les désagréments d’une enquête sur ses pratiques illégales de renvois de demandeur d’asile vers leurs pays et se prépare à une confortable fin de carrière comme député européen.

Si les Manouchian et leurs camarades polonais, italiens, espagnols, hongrois et roumains avaient vécu dans l’Europe du XXIème siècle, ils n’auraient sans doute pas été fusillés, mais seulement mis dans des centres de rétention et réexpédiés en charters vers les enfers qu’ils avaient fui. Si Macron avait vraiment voulu honorer les métèques FTP-MOI morts pour la France, ce sont tous les 23 martyrs du 21 février 1944 qu’il aurait du faire entrer au Panthéon, comme le lui demandaient les signataires de l’appel ci-dessous. Mais c’était quand même trop lui demander-FG

« Missak Manouchian doit entrer au Panthéon avec tous ses camarades »

Collectif, Le Monde,  23/11/2023

Si les résistants Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon le 21 février 2024, leurs 22 camarades du groupe FTP-MOI méritent eux aussi cet honneur, rappelle, dans une tribune au « Monde », un collectif constitué de descendants de ces martyrs et d’intellectuels, parmi lesquels Costa-Gavras, Delphine Horvilleur, Patrick Modiano, Edgar Morin ou encore Annette Wieviorka.

Fresque murale du peintre Popof en hommage au groupe Manouchian, angle rue du Surmelin et rue Darcy, Ménilmontant, Paris 20e (Photo Marie-José PL)

Monsieur le Président de la République, nous vous écrivons cette lettre dans l’espoir d’empêcher une injustice. Vous avez annoncé le 18 juin votre choix de faire entrer au Panthéon les dépouilles de Missak Manouchian et de son épouse, Mélinée, en février 2024, à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire du martyre du groupe de résistance à l’occupation nazie et à ses collaborateurs français. Le 21 février 1944, vingt-deux hommes furent fusillés au Mont-Valérien. La seule femme de leur réseau fut décapitée à Stuttgart, le 10 mai 1944.

Portrait de Manouchian dans  la maison d’arrêt de Fresnes, par Christian Guémy alias C215

Votre décision est une heureuse nouvelle qui nous a réjouis. Mettant fin à un trop long oubli, elle marque la reconnaissance de la contribution décisive des résistants internationalistes à la libération de la France et au rétablissement de la République. Manouchian et ses camarades appartenaient en effet aux Francs-tireurs et partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), une unité de la Résistance communiste composée en grande part d’étrangers, de réfugiés et d’immigrés.  « Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant », rappelait Louis Aragon en les célébrant dans son poème « L’Affiche rouge », où il évoquait leurs noms « difficiles à prononcer ».

Place Henri-Krasucki, Paris 20e

En nos temps ô combien incertains où de nouvelles ombres gagnent, où xénophobie, racisme, antisémitisme et toutes les formes de rejet de l’autre, de l’étranger et du différent menacent, cet hommage patriotique et républicain est un message de fraternité qui rappelle que la France a toujours été faite du monde, de la diversité de son peuple et de la pluralité de ses cultures grâce à l’apport de toutes ses communautés d’origine étrangère. C’est surtout un message universel qui souligne combien les idéaux d’égalité des droits, sans distinction de naissance, de croyance ou d’apparence, initialement proclamés par la Déclaration des droits de l’homme de 1789, pour lesquels Manouchian et ses camarades ont donné leurs vies, peuvent soulever le monde entier.



Sans en oublier un seul

Or, Monsieur le Président, c’est ce message que contredit le choix de faire entrer au Panthéon Missak et Mélinée Manouchian, et eux seuls. Eux-mêmes ne l’auraient sans doute ni compris ni souhaité. Isoler un seul nom, c’est rompre la fraternité de leur collectif militant. Distinguer une seule communauté, c’est blesser l’internationalisme qui les animait. Ce groupe de résistants communistes ne se résume pas à Manouchian qui, certes, en fut le responsable militaire avant que la propagande allemande ne le promeuve chef d’une bande criminelle. Et le symbole qu’il représente, à juste titre, pour nos compatriotes de la communauté arménienne est indissociable de toutes les autres nationalités et communautés qui ont partagé son combat et son sacrifice.

Monsieur le Président, nous espérons vous avoir convaincu que Missak Manouchian ne saurait entrer seul au Panthéon, fût-ce en compagnie de son épouse. Ce sont les vingt-trois, tous ensemble, qui font l’épaisseur de cette histoire, la leur devenue la nôtre, celle de la France, hier comme aujourd’hui. Les vingt-trois, sans en oublier un seul : juifs polonais, républicains espagnols, antifascistes italiens, et bien d’autres encore.

Nous vous demandons donc de faire en sorte qu’il soit accompagné par ses vingt-deux camarades : l’Arménien Armenak Arpen Manoukian, l’Espagnol Celestino Alfonso, les Italiens Rino Della Negra, Spartaco Fontanot, Cesare Luccarni, Antoine Salvadori et Amedeo Usseglio, les Français Georges Cloarec, Roger Rouxel et Robert Witchitz, les Hongrois Joseph Boczov, Thomas Elek et Emeric Glasz, les Polonais Maurice Füngercwaig, Jonas Geduldig, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, Stanislas Kubacki, Marcel Rajman, Willy Schapiro et Wolf Wajsbrot, et la Roumaine Olga Bancic.

Ils étaient vingt-trois, « vingt et trois qui criaient la France en s’abattant » – Aragon toujours –, vingt et trois qui disent notre patrie commune, sa richesse et sa force. Vingt et trois qui, à l’heure de la reconnaissance nationale, sont indissociables.

Signataires : Juana Alfonso, petite fille de Celestino Alfonso ; Patrick Boucheron, historien, professeur au Collège de France ; Michel Broué, mathématicien ; Patrick Chamoiseau, écrivain ; Costa-Gavras, cinéaste, président de La Cinémathèque française ; Elise Couzens et Fabienne Meyer, cousines germaines de Marcel Rajman ; Michel, Patrice et Yves Della Negra, neveux de Rino Della Negra ; René Dzagoyan, écrivain ; Jean Estivil, neveu de Celestino Alfonso ; André Grimaldi, professeur émérite de médecine ; Anouk Grinberg, comédienne et artiste ; Jean-Claude Grumberg, écrivain et homme de théâtre ; Yannick Haenel, écrivain ; Delphine Horvilleur, rabbine et écrivaine ; Serge et Beate Klarsfeld, historiens ; Mosco Levi Boucault, réalisateur ; Patrick Modiano, écrivain, prix Nobel de littérature ; Edgar Morin, sociologue et philosophe ; Edwy Plenel, journaliste ; Anne Sinclair, journaliste ; Thomas Stern, neveu de Thomas Elek ; Annette Wieviorka, historienne, directrice de recherche au CNRS ; Ruth Zylberman, écrivaine et réalisatrice.

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Hommage à Missak et Mélinée Manouchian : non à la présence du RN au Panthéon

Nous ne souhaitons pas la présence du Rassemblement national à l'hommage rendu mercredi, au Panthéon. L'histoire et les valeurs de ce parti sont en contradiction avec le combat des résistants des FTP-MOI, étrangers, juifs, communistes.

Descendants des membres du « groupe Manouchian », nous ne souhaitons pas la présence du Rassemblement national à l'hommage rendu mercredi, au Panthéon.

L'histoire et les valeurs de ce parti sont en contradiction avec le combat des résistants des FTP-MOI, étrangers, juifs, communistes.

A l'heure où le Rassemblement national remet en cause le droit du sol, la présence des représentants de ce parti serait une insulte à la mémoire de ceux qui ont versé leur sang sur le sol français.

Nous ne voulons pas participer à la stratégie de dédiabolisation d'un parti xénophobe et raciste. Missak Manouchian et ses camarades ne l'auraient pas supporté. 

Signataires :

Familles de Celestino Alfonso, Joseph Epstein, Marcel Rajman, Wolf Wajsbrot, Missak Manouchian et Amedeo Usseglio

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Manouchian : Missak et Mélinée Manouchian, deux orphelins du génocide des Armeniens engagés dans la Résistance française

Manouchian
Missak et Mélinée Manouchian, deux orphelins du génocide des Arméniens engagés dans la Résistance française
Astrig Atamian Claire Mouradian Denis Peschanski

Editions Textuel, novembre 2023
ISBN : 978-2-84597-961-1
192 pages
250 images
39 €
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Manouchian : Missak et Mélinée Manouchian, deux orphelins du génocide des Armeniens engagés dans la Résistance française

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➤Antoine Perraud
Retour sur l’éclairante « affaire Manouchian » de 1985
En 1985, un documentaire de Mosco Levi Boucault, « Des “terroristes” à la retraite », retraçait l’action des FTP-MOI, avant l’arrestation du groupe. Ce fut « l’affaire Manouchian ». Revoyons ce film aussi capital que discutable.


➤Mosco revisite l’ouverture de son documentaire « Des ‘terroristes’ à laretraite »

25/01/2024

Quand les Pieds Nickelés se mélangent les pédales, ça tue leurs propres soldats

 FG, 25/1/2024

Mercredi 24 janvier à 11 h 15, un avion militaire russe Ilyouchine-76 provenant de l’aéroport militaire de Tchkalovksiï , près de Moscou, a explosé et s’est écrasé près du village de Iablonovo, à 70 km au nord-est de Belgorod, en Russie. Il transportait 65 prisonniers de guerre ukrainiens, 3 militaires russes et six membres d’équipage, qui ont tous été pulvérisés. Un deuxième avion transportant 80 prisonniers a alors fait demi-tour. Les prisonniers devaient faire l’objet d’un échange à la frontière russo-ukrainienne, située à 35 km de Belgorod.

Cette information donnée par le ministère russe de la Défense n’a été ni confirmée ni infirmée par son homologue ukrainien. Le renseignement militaire français l’a cependant confirmée.

L’avion a été frappé par un deux missiles ukrainiens, soit des Patriot PAC-3 de fabrication US (Raytheon) d’une portée de 160 km, soit Iris T-SLM de fabrication allemande (Diehl BGT Defence) d’une portée de 45 km.

Un Patriot coûte entre 3,5 et 4 millions d’€, un Iris seulement 400 000 €. Mais qui paie ça ? Pas les héroïques combattants ukrainiens, mais les contribuables des USA et de l’UE. L’aide militaire des USA a dépassé 4 milliards de dollars, celle de l’UE 2 milliards d’€. Depuis la première guerre du Golfe, de la guerre d’Irak à celle du Yémen, ce ne serait pas la première fois que des missiles Patriot font des dégâts dans le propre camp des lanceurs : leur fiabilité, estimée à 10% il y a 30 ans, aurait atteint 90% selon leurs propagandistes, une « information » à prendre évidemment avec des pincettes.

Dans le livre des records de pieds nickelés, l’armée ukrainienne prend donc la première place devant l’armée la plus morale du monde, Tsahal, célèbre pour avoir abattu 3 des siens alors qu’ils agitaient des drapeaux blancs ou pour avoir fait sauter 21 réservistes avec leurs propres explosifs dans le sud de Gaza.

Questions pour un champion : 1°-Ce genre de « bavure » entre-t-il dans la catégorie des crimes de guerre ? 2°- Qui doit en être tenu pour responsable ? Le fabricant ? Le fournisseur ? L’utilisateur ? Qui devra indemniser les familles des victimes ?

« Autant de récits,
Autant de questions.
 »

B. Brecht, Questions d’un ouvrier qui lit


 

23/11/2023

Argentina: Javier Milei, un canalla tiktoktokado, enviado a la Casa Rosada por la chusma tiktoktokera

 Fausto Giudice,, 21/11/2023
Traducido por Luis Casado, Tlaxcala

David Pugliese

 El 10 de diciembre próximo, Javier Milei se instalará en la Casa Rosada, situada en la Plaza de Mayo en Buenos Aires. El 58º presidente argentino llegará allí con sus perros clonados, su hermana rasputiniana y su concubina telegénica. Se supone que permanecerá allí hasta el 2027, a menos que no se fugue en helicóptero en pleno mandato, como hizo uno de sus predecesores, Fernando de la Rúa, el 20 de diciembre 2001. En este país aplastado por una política surrealista, uno puede esperarse a todo.

 Vistas sus prestaciones públicas desde hace algunos años, Milei merece su apodo: El Loco. Hizo todo, dijo todo, desembaló todo, sobre su infancia desdichada, la pérdida de su perro, su práctica del yoga tántrico, blandiendo la motosierra con la que va a decapitar el Banco Central, el Ministerio de la Mujer, el de la Cultura, el del Bienestar Social y el Museo de la Memoria de la ex-ESMA.

Prohibirá el aborto, autorizará la venta de niños, la venta de órganos y el armamento de los buenos ciudadanos de bien apasionados de legítima defensa, privatizará el petróleo y el gas de esquistos, y un gran etcétera.

 Dicho de otro modo, no tiene programa, pero profirió a lo largo de su campaña eructos a diestra y siniestra. Poco antes de la segunda vuelta, cayendo en la cuenta que había ido un poco lejos, buscó tranquilizar a los electores:  « Tranquilos, no privatizaré ni la Salud ni la Educación ».

En resumen, El Loco es un mosaico: una dosis de humpy-trumpy, una cucharada de bolsonaritis, un efluvio de zelenskiada, aliño de meloni-abascaliadas con una cascarita de marina-orbanidad, y todo a la salsa porteña*.

 Y el payaso la rompió entre los de arriba, entre los del medio, y sobre todo entre los pringaos.

Los descamisados, término despectivo -asumido por los peronistas- para designar a los pringaos, le hicieron un triunfo a Juan Domingo Perón en 1946, en 1951 y, mucho después del golpe de Estado de 1955 que lo envió al exilio, al inicio de los años 1970. Luego el movimiento peronista se dividió en facciones totalmente opuestas: de un lado el ala marchanta-revolucionaria, algo teñida de marxismo y de teología de la liberación, y el ala fascista, dirigida por Lopez Rega, el Rasputín de Perón y de su viuda Isabelita, organizador de los comandos de asesinos de la Triple A, la Alianza Anticomunista Argentina.

 Al salir de las sombras después de la caída de la dictadura en 1983, el peronismo no ha hecho sino derivar de líder en líder: Menem, Duhalde, Kirchner I (el marido, Néstor) y Kirchner II (la mujer, Cristina) y finalmente Alberto Fernández.

Ochenta años después de su nacimiento, luego de la Revolución de 1943, el peronismo está definitivamente muerto. Lo que fue en su día un maremoto obrero y popular que escogió como primer nombre el inimitable « Partido Único de la Revolución », antes de rebautizarse « Partido Justicialista » y cambiar de nombre a cada gran elección, devino en una canasta de escorpiones matándose entre ellos en la carrera por los curules y los taburetes.

 Los descamisados de hoy, el 42% de la población clasificada pobre, no son los del siglo pasado. Para 46 millones de habitantes, se cuentan 38,2 millones de teléfonos « inteligentes ». No sorprende pues que los tiktokeros hayan votado por un pirado. La alternativa el Señor 648% de inflación, el ministro de Economía Sergio Massa. Al presentarlo como candidato a la presidencia, el postpostpostneoneoperonismo se hizo el hara-kiri.

De ello dan testimonio los resultados del voto en las villas miseria, equivalente argentino de las favelas brasileñas. En casi todos los antiguos bastiones del peronismo votaron por El Loco, sin comprender que El Loco era un Alfil (fou: loco, en francés) del Rey, y que ese rey se llama Macri, el cual -agazapado en las sombras- va a manipular las cuerdas del nuevo pelele de la Casa Rosada dolarizada.

 « El hombre desciende del mono, el Argentino desciende del barco », dice una antigua broma. ¿Los Argentinos retomarán un barco -o un avión- para un nuevo éxodo? ¿O bien nos regalarán una explosión social generalizada, un Argentinazo ? Vivir para ver.

 NdT
* Los no familiarizados con la política mundial tal vez no reconozcan aquí todos los personajillos neofascistas:

bolsonaritis: por Bolsonaro, de Brasil

zelenskiada: por Zelensky, de Ucrania

meloni: por Giorgia Meloni, de Italia

abascaliadas: por Abascal, de España

marina: por Marine Le Pen, de Francia

orbanidad: por Viktor Orban, de Hungría