La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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22/04/2022

GIDEON LEVY
Un soldat israélien a ouvert le feu depuis une jeep en marche, tuant un avocat qui emmenait les enfants à l'école

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 21/4/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'avocat Mohammed Assaf emmenait chaque matin son fils et ses deux neveux à l'école à Naplouse. La semaine dernière, ils ont été confrontés à des affrontements près du Tombeau de Joseph. Quand Assaf a quitté sa voiture, un soldat dans une jeep roulant à vive allure a ouvert la portière et l'a abattu.

Fadi Assaf, avec les enfants de son frère Mohammed, Amin et Maryam

À l'entrée de la propriété familiale bien entretenue, un SUV se trouve dans l'abri à voitures, enveloppé de noir comme une installation de Christo. La nouvelle voiture pourrait être couverte pour être protégée du soleil et de la poussière, ou en signe de deuil. Le véhicule sous le tissu noir est la Hyundai Tucson grise qui appartenait à l'avocat Mohammed Assaf. Il a conduite jusqu'à sa mort la semaine dernière dans ce véhicule, qu'il était encore en train de payer. C'était la voiture dans laquelle, chaque matin, il emmenait son jeune fils à la maternelle et ses deux neveux au lycée de Naplouse. Puis il se rendait aux bureaux de la Commission Colonisation et résistance au mur, une agence de l'Autorité palestinienne où il travaillait comme conseiller juridique.

 

À côté de la voiture couverte se trouve la maison d'Assaf, une structure en pierre ornée et élégante, dont la façade est peinte en bleu. Des arbres fruitiers poussent dans la cour. À côté de l'habitation bleue se trouve la maison de ses parents âgés, qui ont perdu l'être cher, leur enfant unique qui a fréquenté l'université, la fierté de la famille.

 

Assaf travaillait dur sur sa thèse de maîtrise à la faculté de droit de l'université nationale An-Najah, à Naplouse, depuis quelques mois. Son sujet portait sur les droits des Palestiniens qui possèdent des terres du côté israélien de la barrière de séparation. L'un de ses frères nous montre les têtes de chapitre qu'il avait écrites à la main sur plusieurs pages, quelques jours avant qu'un soldat n'ouvre la porte d'une jeep roulant à vive allure dans une rue de Naplouse et n'abatte Assaf.



amen Assaf tenant un portrait de son oncle, Mohammed Assaf, qu'il a vu être abattu par des soldats la semaine dernière à Naplouse

C'est un foyer en état de choc. Dans le salon de leurs parents, les deux frères de Mohammed, endeuillés, fondent parfois en larmes. Les trois petits, désormais orphelins, portés dans les bras des adultes, ne comprennent pas ce qui est arrivé à leur père. Les parents en deuil, Maryam, 62 ans, et Hasan, 70 ans, et la veuve, Sara Knaan, 30 ans, sont cloîtrés dans leurs chambres et refusent de rencontrer des visiteurs.