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22/08/2023

B. MICHAEL
Frères et sœurs de la diaspora juive, ne faites pas votre aliyah !

B. Michael, Haaretz, 22/8/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala


B. Michael  est le nom de plume de Michael Brizon (1947), qui écrit des chroniques satiriques et des articles d’opinion pour le quotidien israélien Haaretz depuis près de 20 ans.

 

Mes chers f&s [frères et sœurs]  de la diaspora : je vous interpelle non pas en tant qu’Israélien, mais plutôt en tant que Juif. Et je le fais non pas parce que la loi israélienne ne reconnaît pas l’existence d’“Israéliens”, mais parce que mon judaïsme m’est beaucoup plus cher que ma citoyenneté ou ma patrie géographique.


Qu’on se le dise tout de suite : le fait que je sois juif ne me rend ni meilleur ni pire que n’importe quelle autre personne sur la planète. Mon judaïsme n’est que le cercle culturel, historique et éthique dans lequel je suis né et dont la préservation m’importe.

Pourquoi est-ce que je vous dérange, mes chers f&s ? Parce que depuis des décennies, l’histoire juive connaît un renversement compliqué et rampant. L’arrogante prétention d’Israël à être le représentant de tout le judaïsme, le leader de tout le judaïsme et le refuge de tout le judaïsme, est progressivement démasquée dans toute sa vacuité. Il ne reste rien non plus de l’illusion sioniste, si ce n’est d’énormes quantités de vilenie, de mensonges, de racisme et d’idolâtrie.

Le “peuple du livre” est devenu le “peuple de la terre”, c’est-à-dire un ignorant. Le livre ne les intéresse plus guère, seule la terre compte. L’immobilier. Une étrange secte karaïte a pris le pouvoir, une secte qui n’a retenu de toute la Bible que le Livre de Josué, les commandements de génocide, la permission de piller et les promesses immobilières. Oh, et aussi quelques coutumes superstitieuses et croyances absurdes. Tout le reste a été mis de côté. Ces derniers mois, la révolution s’est achevée. La mutation judéenne que qui règne ici ne nous inflige, à nous Juifs, que disgrâce et corruption.

C’est pourquoi, mes chers f&s de la Diaspora, le flambeau vous est transmis. Désormais, vous êtes les gardiens de la flamme. Vous êtes chargés de prouver l’existence d’une version saine du peuple juif. Vous avez la responsabilité de maintenir une interprétation du judaïsme qui ne soit pas honteuse.

Cette nouvelle tâche qui vous a été confiée à partir de maintenant comporte une grave responsabilité historique, mais sa mise en œuvre pratique est très simple : il suffit de ne rien faire. Restez ce que vous êtes, qui vous êtes et où vous êtes. C’est tout. Il n’y a qu’une seule chose sur laquelle vous devez être très stricts : Vous ne devez en aucun cas “faire l’aliyah”. Méfiez-vous de ce piège. Il vous corrompra comme il a corrompu presque tous ceux qui ont été pris dans ses filets. Regardez ce qui arrive ici au gouvernement, à l’éthique, à la religion, à la vérité, à la compassion humaine. Regardez ce qui arrive à l’éducation, à la santé, à la nature, aux personnes âgées, aux pauvres, aux prisonniers, aux membres des groupes minoritaires, aux personnes vivant sous occupation, aux non-Juifs.

N’envoyez pas non plus vos enfants ici en quête de sensations fortes et d’aventures. Ils n’y verront que la haine, le mal, la domination et le racisme. Leurs jeunes âmes auront du mal à surmonter les tentations du pouvoir et de la suprématie. Regardez ce qui arrive ici aux jeunes, aux soldats, aux policiers.

C’est pourquoi, dans votre intérêt et dans le nôtre, restez là où vous êtes. Donnez l’exemple d’un judaïsme normal. Dans votre esprit, voyez Abraham Joshua Heschel et non Bezalel Smotrich. Dennis Goldberg et non Itamar Ben-Gvir. Simone Weil et non Orit Strock. Helen Suzman et non Limor Son Har-Melech. Arthur Goldreich et non Amichai Eliyahu. Yosef Dov Soloveitchik et non Yitzhak Pindrus. Nadine Gordimer et non Galit Distal Atbaryan.

Mais ne faites pas votre “aliyah”. Certainement pas maintenant, alors que nous sommes gouvernés par 64 petits Trump. Peut-être un jour. Dans le futur. Disons dans 2 000 ans, quelque chose comme ça. Après tout, nous avons le droit d’apprendre quelque chose de deux Temples détruits, de trois royaumes désintégrés, de dix tribus disparues et d’un holocauste qu’un messianiste déplorable nous a infligé ici avec l’aide de son rabbin naïf et ardent.

Rappelez-vous donc : dans le monde orwellien que nous avons créé ici, l’aliyah (l’immigration juive en Israël) est une yerida (déclin). La yerida (dans le sens de quitter Israël) est une aliyah (ascension).

24/07/2022

GIDEON LEVY
Allez Israël, encore un effort pour devenir un pays normal !

Gideon Levy, Haaretz, 24/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le ministère russe de la Justice a demandé la liquidation de la branche russe de l'Agence juive pour Israël [ha-Sokhnut ha-Yehudit le-Eretz-Israel], une organisation à but non lucratif qui promeut l'immigration en Israël, selon un tribunal de Moscou. Le site Internet du tribunal de district de Basmanny indique que le ministère a déposé la demande le 15 juillet et qu'elle sera examinée le 28 juillet. Voici le commentaire de Gideon Levy sur ce sujet -Tlaxcala

Être un pays normal : ça aussi, c’est une option. Nous pourrions commencer, par exemple, par une politique d'immigration normale, comme il est d'usage dans tout pays normal. Les critiques à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour son intention de mettre un terme aux activités subversives d'Israël contre son pays - intentions qui sont incommensurablement justifiées - montrent que le chemin vers la normalité est encore long et ardu. Tant qu'Israël conservera la mentalité selon laquelle "tout nous est permis" et "nous ne sommes pas comme les autres pays", le chemin vers la normalité sera infiniment plus long.

Et voici une autre preuve qu'il n'y a pas de différence entre un gouvernement israélien et le suivant : une question qui est intouchable quel que soit le gouvernement au pouvoir est le caractère sacré de la politique d'immigration d'Israël. Et si l'on accorde à la Loi du retour la primauté parmi les lois, la politique d'immigration est la dernière des questions qui serait débattue.

En cherchant à mettre un terme aux opérations de l'Agence juive pour Israël dans son pays, Poutine a cherché à mettre un terme à l'intervention d'un pays étranger dans les affaires intérieures de la Russie. Il n'est pas difficile de deviner ce qui se serait passé si Varsovie avait ouvertement tenté d'envoyer des émissaires de l'establishment polonais en Israël pour encourager les anciens Juifs polonais et leurs descendants à retourner en Pologne. Mais lorsqu'il s'agit des efforts d'Israël, tout va bien.

Il est clair que Poutine devra revenir sur sa demande, car l'establishment juif est plus fort, mais nous n'avons pas besoin de Poutine pour demander non seulement de quel droit mais aussi dans quel but Israël poursuit ses activités là-bas. Pourquoi Israël doit-il s'ingérer dans d'autres pays pour tenter de recruter, d'amadouer, de soudoyer ou de convaincre des Juifs, des demi-Juifs ou des quarts de Juifs d'immigrer ici ?

Quel est le but de tout ce réseau hypertrophié d'émissaires dans le monde ? À quoi servent tous ces ridicules programmes Birthright et Masa alors qu'il est clair qu'il n'y a plus de place ici ?