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23/06/2024

CHUCK FREILICH
Face à une guerre imminente avec le Hezbollah, Israël dispose de six options difficiles
Petit aperçu des “réflexions” stratégiques sionistes

 Ci-dessous un exemple plutôt pathétique des cogitations stratégico-tactiques usraéliennes en ces temps de guerre asymétrique multi-fronts. “Errare humanum est, perseverare autem diabolicum, et tertia non datur” [L’erreur est humaine, la persistance [dans l’erreur] est diabolique, et la troisième possibilité n’est pas donnée] : comment dit-on cela en hébreu moderne ? -FG

Sud-Liban, 10 août 2006: ce jour-là, entré dans l'histoire comme Majzara Merkava, le massacre des Merkavas, la résistance libanaise détruisit 39 blindés des unités d'élite de l'armée israélienne. Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais que les plus de 50 ans devraient méditer...

Chuck Freilich, Haaretz, 20/6/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Israël se trouve dans une situation sans précédent de guerre permanente avec le Hamas à Gaza et un Iran enhardi, alors qu’il est en train de décider comment réagir à l’escalade des combats transfrontaliers avec le Hezbollah au Liban. Sa prochaine action doit être la plus calculée et la mieux calibrée possible - il n’y a pas de place pour l’erreur

Deux hommes se tiennent près d’un camion et observent les panaches de fumée qui s’élèvent d’un incendie dans un champ après que des roquettes lancées depuis le sud du Liban ont atterri près de Katzrin, sur le plateau du Golan, la semaine dernière, dans le cadre des affrontements transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah. Photo : AFP

Le nord d’Israël est en flammes, le risque d’une guerre à grande échelle, voire sur plusieurs fronts, augmente rapidement et Israël reste empêtré dans le bourbier de Gaza. Le sens commun veut que le Hezbollah ne soit pas intéressé par une confrontation totale et préfère un cessez-le-feu, si et quand il sera obtenu à Gaza.

Toutefois, la capacité du Hamas à survivre à l‘attaque massive d’Israël, ainsi que la détérioration de sa position stratégique, ont renforcé la confiance de l (Iran, Hezbollah, Hamas, Houthis et diverses milices chiites) et l’ont probablement incité à prendre davantage de risques. L’“Axe” semble croire qu’il peut résister à la supériorité conventionnelle d’Israël et même la vaincre.

Des partisans du Hezbollah suivent un discours prononcé par le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, sur un écran lors d’une cérémonie commémorant la mort du commandant supérieur du Hezbollah, Taleb Sami Abdullah, dans la banlieue sud de Beyrouth, à Dahiyeh, au Liban, mercredi. Photo : Bilal Hussein, AP

Dans ces circonstances sans précédent, Israël doit choisir entre cinq options principales. Chacune doit être évaluée en fonction de ses perspectives de succès militaire et diplomatique et de ses ramifications intérieures. Plus important encore, la question est de savoir si l’option est susceptible de produire une amélioration significative de la position stratégique globale d’Israël, ou si nous paierons un lourd tribut et reviendrons à la case départ.

Poursuite de la voie actuelle : Jusqu’à présent, Israël et le Hezbollah ont veillé à rester en deçà du “seuil d’escalade”, un terme intentionnellement vague qui a été mis à rude épreuve et qui pourrait être insoutenable. Les dégâts subis par les villes, villages et kibboutzim du nord d’Israël sont importants et s’aggravent, et quelque 60 000 personnes évacuées n’ont pas pu rentrer chez elles depuis plus de huit mois. Après le traumatisme du 7 octobre, l’opinion publique israélienne en a assez des interminables rounds de guerre limitée, qui ne font qu’engendrer des périodes de calme limitées jusqu’au prochain round, et souhaite des solutions plus permanentes. À l’inverse, l’équilibre de la terreur avec le Hezbollah, après la guerre de 2006, a tenu pendant 16 ans. Si un retour à ce type de politique est susceptible d’aboutir à un nouveau cessez-le-feu prolongé, il ne faut pas l’écarter complètement.

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Un cessez-le-feu unilatéral : Cette mesure serait prise dans l’espoir d’isoler le Hezbollah, de le forcer à cesser ses tirs et de renforcer la légitimité internationale d’une opération militaire israélienne, si elle s’avérait nécessaire. Bien entendu, rien ne garantit que le Hezbollah réagira comme on l’espère, même après un cessez-le-feu israélien prolongé. Une action unilatérale pourrait être considérée comme un signe de faiblesse et, en tout état de cause, serait difficile à mettre en œuvre sur le plan politique, en particulier pendant que les combats se poursuivent à Gaza.