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22/08/2024

Nous avons servi dans le camp de concentration de Sde Teiman. Voilà ce que nous avons fait aux Gazaouis détenus
Les témoignages de 8 réservistes israéliens sur la banalisation du mal

Mains et pieds entravés. Yeux bandés. Pas un mouvement. Pas un mot. Et, parfois, des coups violents. Des jours et des semaines s’écoulent ainsi au centre de détention de Sde Teiman pour les “terroristes du Hamas” et les civils palestiniens de Gaza. Les personnes interviewées en savent quelque chose. Elles y ont servi.

Shay Fogelman, Haaretz, 16/8/2024
Dean Teplitsky a participé à la rédaction de ce rapport d’enquête.
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala

 

 



 

10/08/2024

GIDEON LEVY
Bienvenue en enfer : le rapport de B’Tselem sur les abus ignorés montre le vrai visage d’Israël


 

Gideon Levy, Haaretz, 8/8/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala  

 

Le rapport de l’ONG B’Tselem publié cette semaine, « Bienvenue en enfer », n’est pas seulement un rapport sur ce qui se passe dans les prisons israéliennes, c’est un rapport sur Israël. Quiconque veut savoir ce qu’est Israël devrait lire ce rapport avant tout autre document sur la démocratie israélienne.


Télécharger le rapport

 

Quiconque veut se familiariser avec l’esprit du temps en Israël devrait noter comment la plupart des médias [israéliens, NdT] ont ignoré le rapport, qui aurait dû susciter l’indignation et le choc en Israël. Même la documentation sur le viol collectif rapportée cette semaine par Guy Peleg sur Channel 12 News ne montrait pas seulement le centre de détention de Sde Teiman. Elle montrait le visage du pays.

 

Si un rapport comme celui de B’Tselem a été presque totalement ignoré ici, et si même après les preuves montrées par Peleg, le débat sur la question de savoir s’il est permis de détenir les soldats répignants présentés dans le rapport se poursuit – dans le programme du matin de Channel 12, il y a eu une discussion sur qui est en faveur du viol et qui s’y oppose – alors la documentation de Peleg est une documentation sur le visage d’Israël 2024, son esprit et sa semblance.

 

 Malheureusement, même Peleg a continué à qualifier la victime du viol barbare de « terroriste » (après tout, il travaille pour Channel 12 News), bien qu’il ait révélé un peu plus tôt que la victime du viol n’était pas un membre de la Nukhba [unité d’élite des Brigades Ezzedine Al Qassem du Hamas qui aurait dirigé l'Opération Toufan Al Aqsa, terme entré dans le vocabulaire israélien après le 7 octobre, NdT] ou un commandant de compagnie – c’était un simple policier de l’unité anti-drogue de Jabaliya. Il a donc été extrait parmi des dizaines de détenus qui gisaient menottés sur le sol, peut-être au hasard parce qu’il était le dernier de la rangée. Pas de violence ni d’émeutes, comme les avocats indignes des suspects ont tenté de le faire croire.

Qu’avait fait exactement ce « terroriste » ? Et pourquoi était-il en prison ? Est-ce parce que son salaire est payé par le gouvernement de la bande de Gaza ? Ce sont des questions qui ne devraient pas être posées. Mais l’image de son corps tremblant sous la douleur de la pénétration, qui a vacillé un instant tandis que les violeurs se cachaient derrière leurs défenseurs, aurait dû torturer toutes les consciences.

 

Pas la conscience de la plupart des Israéliens, s’avère-t-il. Mardi, une fois de plus, une audience de la Haute Cour de justice portant sur la demande de fermeture du centre de torture de Sde Teiman a été interrompue en raison des cris de l’assistance. « Le peuple est souverain », a crié la populace aux juges de la Haute Cour. Bientôt on verra des lynchages sur les places des villes, menés par le souverain et soutenus par les médias. Dans les émissions télévisées du matin, on discutera de la légitimité du lynchage. Il y aura un orateur pour et un orateur contre, dans nos médias équilibrés.

 

Un mari violent peut être charmant, impressionnant, aimé de tous ceux qui le connaissent et talentueux ; s’il bat sa femme ou ses enfants, c’est un mari violent. Cette définition éclipse toutes les autres descriptions, sa violence définit son identité. Toutes ses autres caractéristiques sont oubliées à cause de sa violence.

 

Sde Teiman définit également Israël, plus que ses autres caractéristiques. Israël est Sdei Teiman, Sde Teiman est Israël. C’est aussi comme cela qu’ils ont traité les personnes soupçonnées de harcèlement sexuel dans le mouvement israélien #MeToo, qui a détruit les carrières et les vies d’hommes qui n’étaient que des suspects. Mais les violeurs de Sde Teiman ? Ce n’est pas un problème pour #MeToo – celui qu’ils ont violé était un « terroriste ».

 

Quand on lit les 94 pages du rapport de B’Tselem, qui vous fait perdre le sommeil, on comprend qu’il ne s’agit pas d’un incident exceptionnel, mais de la routine de la torture, qui est devenue une politique. Contrairement à la torture pratiquée par le Shin Bet, qui avait vraisemblablement un but sécuritaire – obtenir des informations – ici, il s’agit uniquement de satisfaire les pulsions sadiques les plus sombres et les plus malsaines. Regardez avec quel calme les soldats s’approchent pour exécuter leurs intentions malveillantes. Il y a aussi des dizaines d’autres soldats qui ont vu et su et qui sont restés silencieux. Apparemment, ils ont également participé à des orgies similaires, d’après les dizaines de témoignages cités dans le rapport de B’Tselem. C’est la routine.

 

L’indifférence à toutes ces choses définit Israël. La légitimation publique définit Israël. Dans le camp de détention de Guantanamo Bay ouvert par les USA après les attentats du 11 septembre, neuf prisonniers ont été tués en 20 ans ; ici, c’est 60 détenus en 10 mois. Faut-il en dire plus ?

 

31/07/2024

ADDAMEER
Appel international à l’action : Enquêtez sur le raid à Sde Teiman et les violations des droits humains des détenus gazaouis

Addameer, 29/7/2024

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

 

ADDAMEER (conscience en arabe) Prisoner Support and Human Rights Association est une institution civile non gouvernementale palestinienne qui s’efforce de soutenir les prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et palestiniennes. Créé en 1991 par un groupe d’activistes intéressés par les droits de l’homme, le centre offre une aide juridique gratuite aux prisonniers politiques, défend leurs droits au niveau national et international et s’efforce de mettre fin à la torture et aux autres violations des droits des prisonniers par le biais d’un suivi, de procédures juridiques et de campagnes de solidarité.

 

Le 29 juillet 2024, la police militaire de l’occupation a fait une descente dans le camp militaire de Sde Teman, arrêtant des soldats accusés d’avoir brutalement agressé sexuellement un détenu de Gaza. Le détenu présenterait de graves signes de viol à l’aide d’outils de torture tranchants. Des avocats ont documenté de nombreux cas de torture et de violence sexuelle à l’encontre de détenus de Gaza, révélant un sinistre schéma d’abus au sein du camp militaire de Sde Teman. Malgré ces cas bien documentés, 99 % des enquêtes sur les actes de torture et les abus commis par les FOI (Forces d’occupation israéliennes) à l’encontre des Palestiniens n’aboutissent pas, ce qui fait que les auteurs de ces actes ne sont pas tenus de rendre des comptes et ne connaissent aucune répercussion. Cette absence persistante de justice met en évidence l’impunité systémique au sein des FOI qui permet à des violations aussi flagrantes de se poursuivre sans contrôle.

 

Les avocats ont documenté de nombreux cas où l’armée israélienne a procédé à des fouilles à nu excessives sur des détenus gazaouis. Au cours de ces fouilles, les détenus ont été contraints de se placer dans des positions humiliantes et ont été soumis à l’utilisation de détecteurs de métaux sur leur corps, qui ont été déplacés autour de leurs parties intimes pendant que les soldats se moquaient d’eux et les agressaient verbalement en les maudissant constamment et en les forçant à se maudire eux-mêmes.

20/06/2024

GIDEON LEVY
Des photos manquent sur la Place des Otages de Tel-Aviv : celles des otages palestiniens

Gideon Levy, Haaretz, 20/6/2024
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Une photo manque sur la place de Tel Aviv connue sous le nom de Place des Otages. Quelques douzaines d’images sont également absentes des manifestations de la rue Kaplan, située à proximité. Ces photos n’ont jamais été brandies dans les manifestations, alors qu’elles y ont leur place au même titre que les photos des otages israéliens. Les photos manquantes, celles des Palestiniens kidnappés, auraient dû être le deuxième point focal des protestations, après celles des otages israéliens. Mais pas dans l’Israël de 2024. Ici, personne ne pense même à les prendre en considération.


Un soldat israélien passe devant des photos de captifs israélien détenus à Gaza, sur la place Dizengoff à Tel Aviv, en mai. Photo Marko Djurica / Reuters

J’aimerais voir, lors de la manifestation de Kaplan ce samedi soir, une photo du kidnappé Bassem Tamimi après sa libération en Israël. Tamimi a été libéré la semaine dernière ; il avait été enlevé au passage Allenby/King Hussein entre la Cisjordanie et la Jordanie le 29 octobre et emprisonné sans procès.

Son apparition après environ huit mois d’incarcération et de torture aurait dû choquer tous les Israéliens, en particulier les parents des otages de Gaza. Les photos montrent un homme brisé : émacié, le visage décharné, les yeux rouges et en pleurs. Tamimi a été détenu des dizaines de fois, généralement pour des raisons politiques et sans procès, mais jamais, après sa libération, il n’a eu l’air qu’il avait la semaine dernière. L’homme autrefois beau et charismatique n’était plus que l’ombre de lui-même. Même ses amis ont eu du mal à le reconnaître au début. Il ressemblait à un détenu libéré de Guantanamo ou d’Abou Ghraïb.

 

C’est un militant politique chevronné qui a perdu quelques membres de sa famille dans la lutte. Sa fille Ahed est devenue un symbole international de la résistance palestinienne à l’âge de 14 ans après avoir giflé - que le ciel nous vienne en aide ! - son excellence, un officier de l’armée israélienne, qui , lui, a le droit de gifler et même de tuer à sa guise. Tamimi a été brisé. Ses amis disent qu’il est paniqué, effrayé et en état de choc après ce qu’il a enduré dans les infâmes ailes de prison pour les détenus de sécurité opérant sous la férule d’Itamar Ben-Gvir.