المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

Affichage des articles dont le libellé est Susana Albarrán Méndez. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Susana Albarrán Méndez. Afficher tous les articles

12/09/2025

SUSANA ALBARRÁN MÉNDEZ
Netanyahou annule sa visite en Argentine

Susana Albarrán MéndezEl Salto, 1/9/2025
Traduit par Tlaxcala

Communicatrice sociale originaire de Mexico, migrante et féministe, vivant à Vallecas (Madrid), rédactrice au site El Salto Diario susiqiumadvk @SusiQiuMad

Le dirigeant de l’État sioniste cherche désormais à rencontrer Javier Milei lors de l’Assemblée générale de l’ONU, qui se tient fin septembre, où l’on s’attend à l’annonce de la reconnaissance de l’État palestinien par des pays comme la France, le Royaume-Uni ou l’Australie.

Début août, la visite de Netanyahou en Argentine avait déjà été mise en suspens. Les critiques contre l’invitation du gouvernement de Javier Milei au Premier ministre israélien ne se sont pas fait attendre et divers secteurs ont remis en cause l’initiative du président argentin d’inviter le principal artisan du génocide palestinien. C’est précisément la semaine où sa visite était attendue, entre le 7 et le 10 septembre, qu’il a définitivement annulé son voyage dans le pays sud-américain « pour des raisons de sécurité » — en réalité, par crainte d’être arrêté dans un pays où le mandat d’arrêt émis en novembre 2024 par la Cour pénale internationale (CPI) pourrait être exécuté. Ce type de mandat oblige tout pays reconnaissant l’autorité de la Cour à arrêter et à remettre l’accusé à la justice.


Récemment, une organisation palestinienne de défense des droits humains a déposé une plainte devant les tribunaux fédéraux argentins au nom des familles de plusieurs victimes : des employés de l’ONU, des membres de la Défense civile palestinienne et deux secouristes du Croissant-Rouge ayant survécu à une opération israélienne à Rafah, au cours de laquelle 15 personnes ont été exécutées à bout portant puis enterrées dans une fosse commune. La plainte a été déposée par l’avocat argentin Rodolfo Yanzón, spécialiste des crimes contre l’humanité, et par Raji Sourani, directeur du Centre palestinien des droits humains.

À l’approche éventuelle de la visite de Benjamin Netanyahu, Yanzón a demandé que « son arrestation immédiate soit ordonnée afin de le remettre à la CPI ou, à défaut, qu’il soit jugé en Argentine ». Les avocats soutenaient que la mesure était justifiée, considérant Netanyahou comme responsable de l’attaque en tant que plus haute autorité politique d’Israël.

En Argentine, plusieurs demandes d’arrestation de Netanyahu ont été présentées début août. La première provenait de l’Association des travailleurs de l’État (ATE) et du collectif de défense des droits humains HIJOS ; d’autres ont suivi, notamment de la part des Mères de la Place de Mai — Ligne fondatrice, du Serpaj et d’autres organisations. Quelques jours plus tard, le Llamamiento Argentino Judío (Appel argentin juif) a déposé une requête similaire. La semaine dernière, les Grands-mères de la Place de Mai ont publié un communiqué condamnant la possible visite du Premier ministre israélien ainsi que l’attitude du gouvernement de Milei face au génocide palestinien.

D’excellentes relations Argentine–Israël
Depuis l’annonce par Netanyahu de la prise de Gaza avec toute l’artillerie des FDI, qui a causé en moyenne 100 morts par jour, le Premier ministre israélien fait face à une pression internationale croissante, aussi bien de la part de gouvernements que de la société civile mondiale, qui a intensifié ses protestations contre sa politique d’extermination envers la population palestinienne. L’Argentine, cependant, est toujours restée un allié fidèle de l’État sioniste, soutien que Milei a renforcé depuis son arrivée à la présidence.

Lors de leur rencontre en juin dernier, Netanyahu a qualifié Milei de « véritable ami » d’Israël, tandis que l’Argentin a salué « la gestion de la guerre » à Gaza.
Cette réunion, qui s’est tenue lors de la visite de Milei à Jérusalem, a abouti à un mémorandum d’entente en matière de coopération incluant des accords économiques et militaires. Au cours de ce déplacement, Milei a également reçu le « Nobel juif » décerné par la Fondation Genesis, une distinction accompagnée d’un million de dollars destiné à des projets renforçant les liens entre l’Amérique latine et Israël.


Depuis lors, les relations entre les deux gouvernements se sont resserrées, Israël représentant pour l’Argentine son deuxième meilleur allié après les USA, désormais dirigés par Donald Trump.

Le soutien de la politique extérieure argentine s’est également manifesté à l’ONU par des votes alignés sur Netanyahou et Trump. L’homme clé dans ce dossier est Francisco Tropepi, représentant de l’Argentine aux Nations unies et ancien bras droit de l’ambassadeur argentin à Washington, Gerardo Werthein. Tropepi entretient des liens étroits avec le pouvoir israélien, ayant déjà occupé le poste de chargé d’affaires lorsqu’il était le second de l’ex-ambassadeur d’Argentine en Israël, Sergio Urribarri.

Tropepi

Une autre preuve du rapprochement entre l’Argentine et Israël a été la décision de déclarer le « Cartel de los Soles », une soi-disant organisation criminelle vénézuélienne, groupe terroriste. Une stratégie de Milei pour s’aligner sur la politique étrangère d’Israël et des USA face à l’axe Caracas–Téhéran. Cette décision a également été critiquée en Argentine car elle manque de fondement judiciaire clair.

Le président sud-américain cherche maintenant à obtenir une nouvelle rencontre avec le président Trump, lors de sa visite à New York pour l’Assemblée générale. Netanyahou a proposé de rencontrer Milei le 25 septembre à New York, profitant de son propre déplacement dans la ville.

De son côté, le gouvernement Trump a révoqué et refusé des visas à des diplomates palestiniens de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) et de l’AP (Autorité palestinienne), les empêchant ainsi d’entrer aux USA, où se trouve le siège de l’ONU, et de participer aux débats. Fin septembre s’ouvrira la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU, où l’on attend l’annonce de la reconnaissance de l’État palestinien par des pays comme la France, le Royaume-Uni ou l’Australie.