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26/11/2025

L’impunité israélienne

Luis E. Sabini Fernández, 26/11/2025
Traduit par Tlaxcala

La violence

Dans ma vie personnelle, j’ai toujours été sceptique à l’égard des coups de main guérilleros auxquels j’ai assisté ou dont j’ai eu connaissance dans le Cône Sud (bien que certains aient été très sympathiques et que pratiquement tous aient impliqué un engagement personnel énorme, un « dévouement à la cause »), parce qu’ils me semblaient potentiellement autocratiques, facilitant avec trop de rapidité l’intronisation d’autres dirigeants, toujours au détriment du rôle de « gens comme nous ».

Telles sont mes expériences concernant la guérilla latino-américaine, engagée avec beaucoup de courage et d’abnégation, mais aussi d’aveuglement. C’est ainsi que j’ai souscrit au témoignage d’un ancien agent secret cubain, fils du célèbre guérillero argentin Ricardo Masetti, auquel Guevara avait confié la mission de créer un foyer révolutionnaire dans ses plans « continentaux » pour l’Amérique du Sud — mission qu’il put à peine mettre en œuvre¹.
Le fils, Jorge Masetti, Argentin mais élevé à Cuba, fut éduqué et formé comme agent révolutionnaire. Fidel voulait accomplir avec le fils ce qu’il n’avait pu obtenir du père. Et lorsqu’il fut totalement « au point », il renonça à cette voie en constatant la série d’échecs des guérillas latino-américaines (et la phase quasi inévitable suivante : la délinquance commune). Il commenta alors : « Quelle chance que nous n’ayons pas gagné».

Sous-sols de la Mort 3, acrylique sur toile, 2021

Palestine

Tout ce préambule pour reconnaître que la violence existant en Palestine est différente, radicalement différente. La violence venant d’en bas, celle des Palestiniens, n’est guère plus qu’une réponse à la machine israélienne, écrasante.

L’image de l’enfant ou des enfants lançant des pierres face à un tank est extraordinairement précise pour illustrer le rapport de forces. Une telle autodéfense, contre-attaque civile, désespérée, comme celle de la jeune fille brandissant une paire de ciseaux de couture dans la rue, parce qu’elle n’en pouvait plus, et qui fut abattue sans hésitation (et sans nécessité). Car Israël réprime ainsi : de manière brutale, annihilatrice, hors la loi mais avec un excès de technique².

Nous sommes face à un traitement particulier de l’ennemi. Netanyahou et d’autres dirigeants l’ont dit et répété : ils combattent des animaux, pas des humains — ou plutôt si, des humains, mais des Amalécites. Et leur dieu leur a donné la permission, il y a quelques millénaires, de les tuer (voir l’Exode dans la Bible).

C’est un permis de très longue durée. Et « parfaitement valide » au XXI siècle.

Mais qui a dit à Netanyahou que les Palestiniens étaient des Amalécites ?

                 

 Gaza Relief, acrylique et autres matériaux sur toile, 2015

Le comportement de la population israélienne est frappant. Voyons les colons en Cisjordanie. Jamais autorisés par l’ONU, mais s’installant de facto sur un territoire internationalement reconnu comme palestinien, avec l’assentiment non exprimé du gouvernement israélien. Il y a quelques années, ils étaient des dizaines de milliers et, en petits groupes, protégés par l’armée, ils approchaient les villages palestiniens et les lapidaient, endommageaient oliveraies et citronniers. À coups de haches ou de caillasses. Parfois il y avait des blessés. Aujourd’hui, les colons sont des centaines de milliers, toujours protégés par l’armée, et en bandes armées de dizaines ou de centaines, ils rasent des villages palestiniens, détruisant maisons, installations, cultures, véhicules et parfois les corps des Palestiniens qu’ils trouvent sur leur chemin. Cherchant à instaurer la terreur.

Dernièrement, l’armée a pris l’initiative : sous prétexte de chercher des « terroristes », elle a détruit des quartiers entiers de population palestinienne désarmée : maisons, vêtements, jardins, jouets, livres, ustensiles — tous les éléments matériels de la vie sociale. Les familles se retrouvent sans foyer, sans biens, souvent sans proches, assassinés dans une dose quotidienne d’horreur.

Il s'agit pratiquement de la politique de « terre brûlée » attribuée à certaines invasions telles que celle des Huns, « barbares » des IVe et Ve siècles de l'ère chrétienne.

Les militaires israéliens ont même établi des barèmes : pour éliminer un petit guérillero, ils s’autorisent jusqu’à 15 civils tués ; pour un chef guérillero, jusqu’à 100 victimes collatérales⁴.

Depuis des décennies, nous voyons les effets du plan Yinon, exposé au début des années 1980. Oded Yinon proposait de fragmenter les États voisins en unités politiques plus petites : le Liban en deux ou trois ; l’Égypte en cinq ou six ; l’Irak en trois ; le Soudan en deux… et ainsi de suite.

Israël, ouvertement ou sous couvert de structures comme Daesh, a vu ses objectifs se réaliser progressivement : Libye, Irak, Syrie, Soudan, Liban, Palestine ont été dévastés par sa politique d’usure, toujours soutenue matériellement par les USA, qui ont joué le rôle de remorque et d'approvisionneur de l’imparable machine israélienne.

Ce soutien inconditionnel des USA à la géopolitique israélienne s'explique de plusieurs façons ; il existe un certain parallélisme entre les développements historiques des USA et d'Israël, bien que dans des contextes historiques très différents. Une base religieuse relativement commune, car les protestants sont les chrétiens qui ont réévalué certains aspects de l'Ancien Testament, qui est le noyau idéologique de la religion juive. Et ce sont eux qui ont colonisé l'Amérique du Nord, exterminant la population autochtone. Bible en main.

Mais surtout, parce qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les USA rompent leurs liens avec la Société des Nations obsolète (disparue en 1946) et fondent « leur » ONU (octobre 1945), l'élite WASP, fondatrice des USA, avait déjà été partiellement remplacée par l'élite juive grâce à une série de stratagèmes : think tanks, l'intelligentsia juive a un poids de plus en plus important ; la Réserve fédérale (le capital financier juif devient majoritaire parmi les dix banques fondatrices, en 1913) ; Hollywood (six des sept grandes entreprises seront dans les années 30 détenues et dirigées par des Juifs, de sorte que de plus en plus les images des USA seront produites avec un regard juif ; et surtout grâce au financement coûteux du personnel politique usaméricain, pour lequel l'AIPAC est fondé en 1951.2 Sans ces subventions, l'insertion sociale de la plupart de ces législateurs serait très difficile.

C'est pourquoi l'une des images les plus simplistes et erronées de certains analystes de politique internationale a été, et est encore souvent, celle du « sous-marin de la flotte usaméricaine » pour parler d'Israël au Proche-Orient. L'image (tail wagging the dog), très connue dans la pensée critique usaméricaine, selon laquelle la queue fait remuer le chien, semble plus appropriée.

Deux événements récents, dans l'orbite de l'ONU, cet ancien instrument que les USA se sont arrogé à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour ordonner et/ou administrer le monde, nous montrent à quel point Israël mène la danse, changeant même les modalités de domination.

     

Sans titre, 2020

Jusqu'à récemment, très récemment, le pouvoir avait l'habitude de cacher son visage, ou ses crocs, et de dissimuler ses actions sous le couvert de la « volonté de paix », de la « recherche d'objectifs démocratiques », de la « conciliation » et de l'« aplanissement des difficultés ». Après tout, le résultat de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, a été la victoire contre toutes les formes de dictature (il restait là, « derrière le rideau », une dictature prétendument prolétarienne, et donc totalement différente de celles connues jusqu'alors ; il restait également celle de Franco en Espagne, mais cette dernière, comme tant d'autres en « Amérique latine », faisait partie de cette politique pragmatique yankee consistant à prendre soin du fils de pute s'il est « à nous »).

En d'autres termes, la défense de la démocratie avait ses difficultés, mais elle était encore invoquée.

1. La résolution du Conseil de sécurité du 11 novembre 2025

La résolution « sur le conflit à Gaza » exonère totalement Israël. Elle accepte tacitement la version israélienne d’un Israël « victime du terrorisme du Hamas », ignorant totalement les décennies de blocus, d’étouffement et d’abus qui ont façonné l’événement du 7 octobre 2023.

Israël ne subit ainsi aucune égratignure politique (ni économique) avec la résolution.

Ils n'auront même pas à rendre compte des meurtres collectifs et de leurs monstrueuses « équivalences » en vies humaines4, ni à indemniser les dommages brutaux causés à un territoire qui apparaît broyé et écrasé comme rarement auparavant. Ils n'auront pas non plus à faire face aux dépenses que nécessiteront la remise en état des sols, des logements, des réseaux de communication et d'assainissement, ni la reconstruction des hôpitaux, sans parler des milliers d'êtres humains brisés par le simple fait de vivre dans le cercle infernal conçu par Israël.

Le président des USA, qui aspire à maintenir l'hégémonie qui leur a été confiée en 1945, s'attribue désormais une présidence ou un gouvernement virtuel de la bande de Gaza, pour ─proclame-t-il─ sa reconstruction, toujours à la recherche de la prospérité (la seule chose positive dans cette démarche serait d'ôter à Israël son emprise sur ce territoire, mais je le mets au conditionnel, car ce n'est pas exactement Trump qui décide).

Le plan prévoit deux ans pour la reconstruction urbaine et immobilière. Compte tenu des dégâts visibles, de leur étendue et de leur ampleur, ce délai semble insuffisant.

Il comporte toutefois un aspect positif : l'idée de l'exil forcé des Gazaouis, tant promue par le gouvernement israélien, est abandonnée. Au contraire, du moins en paroles, la résolution déclare expressément la volonté de voir les habitants historiques rester dans la bande de Gaza.

Quoi qu'il en soit, le plan ne cache pas ses ambitions de business : attirer des capitaux importants pour créer des zones de confort, non pas pour les Gazaouis précisément, mais pour les milliardaires que Jared Kushner s'efforce tant d'attirer dans le futur complexe touristique de Gaza.

Nous ne pouvons oublier que des prospections ont confirmé la présence au moins de gaz en Méditerranée, à hauteur de la bande de Gaza. Et que la régence transnationale et impériale que Trump et Blair ─rien de moins─ cherchent à incarner a une préférence marquée pour leur propre prospérité.

L'ONU ne demande pas de comptes à Israël. Toujours absous de tout. Par droit de naissance, faut-il supposer. Mais en outre, dans les faits, l'ONU rétablit le colonialisme pur et dur : une puissance impériale, les USA, désigne Trump et Blair « roi et vice-roi » de ces domaines, afin de rétablir le cadre colonial. Seulement, il ne s'agit pas du colonialisme israélien, mais usaméricain.

La tâche que se sont assigné les chefs colonisateurs est ardue : ils se proposent de « changer les mentalités et les récits palestiniens », afin de persuader, semble-t-il, ces sauvages « des avantages que peut apporter la paix » (sic !).

Si ces maîtres pédagogues ─Blair et Trump─ voulaient proclamer les vertus de la paix, ils devraient s'adresser de toute urgence à la formation politique sioniste, qui, depuis cent ans, a toujours suivi la voie de la violence, et non celle de la paix, la voie de la guerre et de la conquête, envahissant des terres occupées depuis des millénaires, sur la base de documents bibliques douteux. Confondant délibérément religion et légende avec l'histoire documentaire.

La résolution du 11 novembre 2025 a été adoptée par le Conseil de sécurité élargi de l'ONU, qui ne comprend plus seulement les cinq membres originaux (USA, Royaume-Uni, France, Russie, Chine), mais aussi les membres actuels : Argentine, Italie, Espagne, Mexique, Colombie, Pakistan, Corée du Sud, Turquie, Indonésie et Allemagne.

Seules deux abstentions (peu fondées) de la Russie et de la Chine. Aucune des 15 représentations nationales n'a demandé pourquoi Israël pouvait se permettre un comportement violent, raciste et génocidaire en toute impunité.

       

          Détenu, 2024

Les personnes lucides et courageuses, désignées ou fonctionnaires de l'ONU elle-même, au fil du temps, comme Francesca Albanese, Susan Akram ou Richard Falk avant elles, et même Folke Bernadotte au tout début de l'ONU, et tant d'autres, ne suffisent pas à contrebalancer le rôle impérial, puis néo-impérial, que l'ONU continue de jouer, malgré les restrictions et les coupes budgétaires.

2. Le vote du 21 novembre 2025 contre la torture

Le 21 novembre 2025, l'Assemblée générale des Nations unies a rendu un avis contre le recours à la torture. La plénière comptait 176 délégations nationales et la résolution a été approuvée à une écrasante majorité (il y a eu 4 abstentions, dont celles du Nicaragua et de la Russie, ce qui soulève de nombreuses questions), mais surtout, elle a suscité la vive opposition de trois représentations nationales : les USA, Israël et l'Argentine. Ces pays ont alors défendu précisément cela : le recours à la torture.

De sombres nuages planent sur notre présent : non seulement la torture est encore utilisée, mais certains la préconisent, à l'instar des dictatures telles que les célèbres dictatures « latino-américaines » de Trujillo ou Pinochet, ou celle du shah d'Iran et, surtout aujourd'hui, celles très perfectionnées d'Israël et de son système de domination très rationnel qui comprend tant de types de torture.

  

Sans date, dessin au fusain et au pastel

Notre trame culturelle est tellement bouleversée qu'une militaire israélienne, Yifat Tomer-Yerushalmi, procureure qui, après avoir ignoré tant d'abus et de tortures antérieurs, a récemment choisi de criminaliser cinq soldats de « l'armée la plus morale du monde » pour avoir introduit des tubes métalliques dans l'anus d'un prisonnier palestinien et (évidemment) lui avoir fait du mal. Les médias du monde entier parlent de l'arrestation de la procureure, mais pas de la santé (ou de la mort) du Palestinien ; la procureure a elle-même été emprisonnée.

Netanyahou a condamné la diffusion de la vidéo faite par Tomer parce que, bien sûr, « cela nuit à l'image ».

Ce qui compte pour Netanyahou, c’est « l’image » et pas la réalité (sérieusement endommagée).

Ce qui est arrivé à Tomer est un exemple clair du comportement adopté et défendu par les gouvernements des USA, d'Israël et d'Argentine.

De la honte, ne serait-ce que comme posture, nous sommes passés au « grand honneur ». Les « légitimes » torturent et non seulement ils ne se déshonorent pas, nous déshonorant tous, mais ils en sont même fiers.

Illustrations : œuvres du peintre palestinien Mohamed Saleh Khalil, Ramallah

Notes

¹ Il a écrit un livre : La fureur et le délire, Tusquets, Barcelone, 1999.

² Israël minimise la responsabilité individuelle en menant ses raids via drones et systèmes automatisés…

³ AIPAC (American Israel Public Affairs Committee – Comité Américain des affaires publiques d’Israël). On estime qu'aujourd'hui, les trois quarts des représentants et sénateurs du pouvoir législatif usaméricain reçoivent de généreux dons d'organisations telles que l'AIPAC. Autrement dit, les votes sont gagnés d'avance.

⁴ Les militaires israéliens ont établi des tableaux d’équivalence : pour localiser et éliminer un guérillero de peu d'importance, ils s'autorisent à tuer jusqu'à quinze civils désarmés, souvent étrangers à l'affaire ; s'il s'agit d'un chef guérillero ─tel qu'ils le définissent─, ils s'autorisent à tuer jusqu'à cent personnes étrangères à l'objectif lui-même.

 

08/06/2025

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Panorama… planetario y foco en Gaza

  Luis E. Sabini Fernández  5-6-2025

Hay una sensación, un desasosiego como cuando uno está cerca del mar y ve venir una tormenta; el cielo oscureciéndose, la brisa cediendo a vientos con rachas hasta desde diversos ángulos, el cielo encapotándose…

Así estamos viendo el panorama político, ya no (sólo) local sino generalizado.

(por supuesto que no tenemos ni la menor idea si tal acontece en Mongolia, en Costa Rica o en Hungría, pero es una situación que trasciende de todos modos nuestras particularidades)

Donald Trump ha sido, a mi ver, definido con acierto como el monarca que está cada  vez más desnudo (y algunos vamos intuyendo quiénes le han tejido el costoso traje invisible).

¿Cómo es posible que ante la selva que tanto rodea al (único) jardín de la no tan casta Europa, sea precisamente Europa la que bata los tambores de guerra? Desasosiego.

¿Y que tengamos algún otro monarca, surgido de elecciones democráticas, que consulte a su perro, muerto? Desasosiego.

¿Y que la teocracia judía (de la cual se desmarcan algunos, pocos, judíos) lleve adelante, −brutalidad y franqueza, inopinadamente entrelazadas− un genocidio “en vivo y en directo”?

¿Y que Ucrania, aparezca cada vez más claramente como el “chirolita” de servicios secretos israelo-británico-estadounidenses?

Tales políticas, recurrentes desde poderes dictatoriales, generalmente se escamoteaban, se “calafateaban”.

Pero parece que hemos entrado en zona ideológica, psíquica, sin calafateos.

Podríamos alegrarnos, hasta enorgullecernos del lenguaje directo, sin tapujos, pero resulta que tales sinceramientos se llevan adelante con descaro para reclamar aun mayor brutalidad, eliminación de barreras para desplegar sevicias, descaro para ejercer un despotismo sangriento  y resulta el “adecuado” para ajustar poblaciones a una voluntad omnímoda.

El excelente Francisco Claramunt viene revelando esos procederes en sus notas sobre el genocidio palestino y particularmente gazatí en Brecha.[1] En su última nota desenvuelve la trama de exportación de armas de control y muerte, de Israel y sus pingües ganancias.

Pero no es seguramente la ganancia su principal aporte. Porque el poder que da dichos despliegues es todavía más significativo.

El tratamiento que Israel dispensa a palestinos, adueñándose de sus tierras  –un proceso que lleva un siglo–, despierta el interés de muchas constelaciones de poder, igualmente deseosas de reafirmar sus reales en tierras mal habidas.

El “caballito de batalla” de las exitosas exportaciones mílitaropoliciales de Israel se caracteriza por un santo y seña que usan sus exportadores: ‘testeadas y probadas en combate’.

Y ése es el “aporte” israelí, el invento de Israel; el de un enemigo (y el consiguiente combate).

Porque cuando el sionismo inicia el despojo por apropiación del territorio palestino, encontrará resistencia. Social. Pero no militar ni política. Pero Israel irá reconfigurando la resistencia como escenario de combate, inventa un adversario, mejor dicho un enemigo ideológico y político a quien trata como enemigo de guerra.

Es una tarea militar bastante fácil; los trata como enemigos en tanto las poblaciones refractarias a gatas si tienen una escopeta cazadora para enfrentarlos. Los resultados en número de “bajas” lo ilustran: los huelguistas durante la huelga general insurreccional de 1936 pagarán su levantamiento contra la ocupación sionista con miles de muertos; en 1948, los campesinos serán expulsados de sus tierras y labrantíos y de sus viviendas (los pelotones sionistas acabarán con unas 500 o 600 aldeas palestinas) y tras matar a refractarios (miles) expulsarán a varios cientos de miles de palestinos de su hábitat milenario. En enfrentamientos posteriores de vecinos embravecidos contra el ejército israelí,  como en las intifadas, incluso de guerrilleros palestinos en los ’60 armados a guerra, mueren centenares de palestinos (hombres, mujeres, niños) por cada soldado israelí caído “en acción”.

¿Cómo se explica que judíos despojados hasta de sus vidas a comienzos de la década del ’40 en Alemania, Polonia, países bálticos, etcétera, escasísimos años después, no más de los que se cuentan con una sola mano,  hayan despojado a palestinos de sus tierras, sus enseres, sus viviendas con mobiliario, ropa y vajilla (hasta las tazas de té humeantes, de casas precipitadamente abandonadas ante la amenazante requisa sionista)?

No se trató exactamente de la misma gente. Muchos de los despojados por el nazismo se refugiaron en EE.UU. Y muchos de los judíos sionistas que iban ocupando Palestina y desplazando palestinos no venían de los shtetl saqueados de Rusia y Europa oriental ni del terror nazi; a menudo provenían de Inglaterra y de otros países europeos occidentales, y de países americanos (EE.UU., Argentina).[2]

Tan enojosa comparación no se sostiene, entonces, por la diversidad de destinos particulares, a veces familiares.

¿Refugiados o colonizadores?

Lo que acabamos de reseñar es en el nivel de los destinos personales. Pero además, porque al “destino judío”  se le solapó la cuestión colonial. La colonización propiamente dicha: adueñarse del territorio de un “otro”.

Cuestión que para colonialistas es inexistente. Irrelevante. Porque referirnos a  la cuestión colonial abriría la puerta a los derechos de los colonizados. Y para el colonialismo, el derecho es por antonomasia el derecho de los colonizadores. No hay otro.

¿De qué otro derecho, pues, se puede hablar? Porque el derecho colonial se elabora y se plasma como el derecho de los colonizadores.

Con el mismo fundamento con el que se han elaborado en la ONU de 1945 los derechos humanos. El senador estadounidense de AIPAC, Lindsey Graham, lo explica, mejor dicho lo desnudará el 21 nov. 2024: “El Estatuto de Roma no se aplica a Israel, ni a EE.UU., ni a Francia, ni a Alemania, ni a Gran Bretaña,  porque no fue concebido para actuar sobre nosotros.”

Veamos el estatuto: el Estatuto del Roma de la Corte Penal Internacional, establecido desde la ONU en 1998 y con complementos en 1999 y 2002 tiene presente “que, en este siglo, millones de niños, mujeres y hombres han sido víctimas de atrocidades”, y “que los crímenes más graves de trascendencia para la comunidad internacional en su conjunto no deben quedar sin castigo”, […y] decididos, a los efectos de la consecución de esos fines y en interés de las generaciones presentes y futuras, a establecer una Corte Penal Internacional de carácter permanente, independiente  […].” “La Corte […] estará facultada para ejercer su jurisdicción sobre personas respecto de los crímenes más graves de trascendencia internacional.”

¿Aparece en algún pasaje que estas disposiciones son para magrebíes, salvadoreños, portugueses o tunecinos y no para ingleses, israelíes, estadounidenses o franceses?

Viene bien confrontar las excepciones autoasignadas por los poderosos del planeta  con  el capítulo 6 del estatuto de la CPI que versa sobre lo genocida:

“Artículo 6

”Genocidio

”A los efectos del presente Estatuto, se entenderá por “genocidio” cualquiera de los actos mencionados a continuación, perpetrados con la intención de destruir total o parcialmente a un grupo nacional, étnico, racial o religioso como tal:

”a) Matanza de miembros del grupo;

”b) Lesión grave a la integridad física o mental de los miembros del grupo;

”c) Sometimiento intencional del grupo a condiciones de existencia que hayan de

acarrear su destrucción física, total o parcial;

”d) Medidas destinadas a impedir nacimientos en el seno del grupo;

”e) Traslado por la fuerza de niños del grupo a otro grupo.”

¡Los cinco elementos constituyentes de un genocidio están cumplidos hasta con exceso por Israel en Palestina y particularmente en la Franja de Gaza!

Y nos preguntamos de dónde podría provenir una exoneración a Israel al estilo del que pretende el senador  auspiciado por AIPAC para ciertos ciudadanos del mundo de primera categoría.

No hemos podido dar con tan peculiares razones; tal vez sea nuestra ceguera…

No hay más remedio que concluir, siguiendo los criterios de la CPI, que todo lo actuado por el “ejército más moral del mundo” cumple acabadamente con lo que es un genocidio.

Tal vez a caballo de semejante excepcionalidad “grahamiana”, Israel se permite  propagar sus productos de guerra, doblegamiento  y tortura como “testeados y probados en combate”. Ya vimos que lo de combate suena a falso porque  convierte en guerra lo que es sencilla y brutalmente una ocupación militar (no existen dos ejércitos enfrentados).

Israel arma “los escenarios de combate”. Juega a la guerra con muchos “enemigos”. Muchísimos. Toda una población. En realidad, esa población victimada, con ancianos, mujeres, niños y bebes ha sido, es, apenas el punching ball del ejército israelí.

Claramunt repasa el enorme éxito que esa propaganda, ese testeo de armas israelíes tiene entre compradores: indudablemente, porque les quieren dar un uso análogo….



Un momento de la “colonización”: fabricando mutilados

Hasta octubre 2023, además del despojo, de sembrar la muerte, de sacar administrativamente a pobladores de la sociedad y mantenerlos detenidos, aislados, a veces durante décadas, Israel tuvo una política deliberada de mutilación, lo que hizo que éstas cobraran un papel importante. Mostrando una lógica colonial de mutilación, restringiendo las posibilidades de que el pueblo palestino se cure de sus heridas, ya que palestinos y palestinas pierden un ojo, una pierna, les queda de por vida un  tobillo deshecho […]

A octubre de 2023, cuando el copamiento palestino del cuartel local israelí en Gaza y la toma de rehenes, Gaza contaba con 440.000 personas discapacitadas, según Danila Zizi, directora de Handicap international para Palestina; es decir 21% de la población total. Escuchó bien. Uno de cada cinco… Desde el 8 de octubre 2023, se contaba en un mes cerca de 100.000 personas heridas de donde se puede deducir que una gran parte de ellas serán desde entonces discapacitadas (muertos adultos e infantes al margen).

La discapacidad no es un efecto conectado con la masacre, sino una finalidad de la política colonial.[3] Claro que, con las masacres también aumentan las mutilaciones y por consiguiente los discapacitados.

Test de ignorancia supina

Cuando alguien no sabe nada de esta tragedia, ni de derechos humanos y se ve precisado a referirse a palestinos, Gaza, Israel, se aferra a dos puntos y se siente a salvo: 1) es-una-guerra (desatada aviesamente el 7 de octubre de 2023; tal vez en cielo sereno, en el mejor-de-los-mundos), y 2) tenemos que lidiar con “la-red-terrorista-Hamás”.

Ni es una guerra, ni hubo nunca dos ejércitos. Es una colonización mediante despojo.

Y Hamás no es terrorista como se puede decir del ISIS, de la Mano guatemalteca o del Irgún sionista.

Hamás se forjó para asistir a palestinos en estado de necesidad, abrigos, alimentos  y preservarles su integridad cultural (que para Hamás es religiosa). Muchas acciones de Hamás fueron no sólo no violentas sino decididamente pacíficas, como las Marchas por la Tierra (2019 y 2020) que fueron liquidadas por Israel con  saña y un saldo de centenares de tullidos y muertos.[4]

Pero no son pacifistas. Son islámicos e invocan la “guerra santa”. Y como fieles de un monoteísmo absoluto (y absolutista) –al igual que los monoteísmos verticalistas judío y cristiano–, admiten violencia y hasta la pueden glorificar. Pero hasta desde la misma ONU se reconoce que contra el colonialismo que auspicia el proyecto israelí, la violencia es legítima.

Se dice que Hamás ha sido promovido, financiado por el Estado sionista. No habría que descartarlo. Israel ha usado, como todo poder establecido, unas resistencias contra otras para quedar mejor librado (de ambas). En algún momento, Israel puede haber facilitado a islámicos para torcerles el brazo a palestinos laicos liderados por Arafat; en algún otro momento puede haberse servido de la Autoridad Nacional Palestina para desplazar la oposición menos domesticable de Hamás.

Pero tales avatares no desmienten el afán emancipatorio de los palestinos despojados y cada vez más matados a mansalva.

Y tampoco borra el nervio motor de esta situación, que tan concisamente presenta Francesca Albanese: el genocidio en curso es “consecuencia de la condición excepcional y la prolongada impunidad que se le ha concedido a Israel.”

 Notas

[1]  Véase p. ej., “Gaza un genocidio de exportación”, 30 mayo 2025.

[2]  Hay testimonios de judíos que no pudieron trivializar “el cambiazo” de víctima a usufructuario.  Al menos, les costó psicológicamente: tal el caso de la familia judía Peled, del antiguo Yishuv. Pero fueron extrema minoría al momento de adueñarse de Palestina.

[4]   Expresión del desprecio absoluto por todo prójimo que rige los pasos de la dirección israelí.

20/12/2023

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Gaza : un silence radio tellement assourdissant qu’il s’est brisé


 

Luis E. Sabini Fernández, 19/12/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

« Depuis plus de deux mois, les forces israéliennes bombardent sans relâche la bande de Gaza, commettant le plus grand massacre télévisé de personnes désarmées de l’histoire du monde. Les dirigeants israéliens ont généralement utilisé un langage génocidaire explicite pour décrire leurs plans, certains suggérant même l’utilisation d’armes nucléaires pour anéantir complètement la population de Gaza, qui compte plus de deux millions d’habitants. Des dizaines de milliers de bâtiments ont été démolis, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles, des universités et tous les bâtiments liés à une société et à ses activités, qui, lorsqu’ils sont utilisés comme cibles d’artillerie dans des conflits militaires, ont toujours été considérés [jusqu’à présent] comme des crimes de guerre. Même lorsque le procureur général de la Cour pénale internationale s’est récemment rendu en Israël », et l’on aurait pu supposer que cette visite était liée à l’attaque surprise du 7 octobre et à la réaction sans précédent des commandants israéliens qui ont assassiné à gauche et à droite, nous avons pu constater, avec inquiétude, que leur objectif, rappelle Unz, « était de fabriquer des accusations et des actes d’accusation contre le Hamas et d’autres groupes palestiniens pour la mort de civils israéliens au début du mois d’octobre ».  [1]

Et pourtant, ce scandale éthique, politique, médiatique (et militaire, évidemment) est à peine discuté, car la grande majorité des médias d’incommunication de masse n’abordent guère le sujet, et s’ils le font, ils le réduisent à une confrontation à armes égales entre le Hamas et Israël. 


Nous pourrions même la formuler comme une loi sur les médias : plus un média se révèle établi et “honorable”, moins il s’intéressera à ce qu’Unz considère comme “le plus grand massacre télévisé d’une population désarmée dans l’histoire du monde”.

Parce que si la mort d’Israéliens a de l’importance sur la scène internationale, la mort de Palestiniens n’en a pas.

À cet égard, je comprends qu’il est approprié de dire quelque chose au sujet de l’action entreprise par les Palestiniens qui a déclenché/justifié/favorisé l’action militaire en réponse à l’opération de prise d’otages menée par le Hamas.

Au-delà de ma sympathie limitée pour les mouvements fondés sur des croyances divines, le Hamas « rejette le droit d’Israël à avoir dépossédé les Palestiniens de leur patrie en 1948 et de les avoir emprisonnés dans des ghettos surpeuplés comme Gaza ». Des paroles impeccables de Jonathan Cook (extrait de son article que je cite en note 3). Il convient de rappeler que même les Nations unies reconnaissent un droit de résistance à l’oppression coloniale et à la dépossession qui en découle. Et l’action du Hamas fait partie de cette lutte. En ce qui concerne la réalité de cette journée clé du 7 octobre, plusieurs enquêtes ont déjà noté qu’en plus de l’envahissement du quartier général régional israélien et de l’assassinat de militaires plus ou moins surpris qui s’en est suivi, le sang a coulé en raison de la réaction excessive de l’armée israélienne (de nombreux Israéliens ont été tués par des "tirs amis").


Bien qu’il y ait beaucoup d’occultation et que la partialité des médias soit abyssale, l’homme est incorrigible et il y a des exceptions. Je retranscris maintenant les paroles de René Pérez Joglar, le rappeur portoricain connu sous le nom de Residente de Calle 13 : « Depuis octobre, j’ai décidé de reporter la sortie de mon album face à tout le génocide macabre qui détruit lentement la Palestine. Je ne me sens pas bien, ça me fait trop mal et je me demande quand nous nous sommes déshumanisés au point de voir des têtes d’enfants exploser devant nous et de ne rien dire ».

Residente pose d’autres questions : « Pourquoi ne pas tout arrêter comme pour la pandémie, tout arrêter et se concentrer sur ce qui se passe à Gaza au lieu de mettre en ligne un article modélisant des vêtements [...] ou une soirée [...], s’arrêter un instant, chercher des informations sur la Palestine et dénoncer le génocide qu’Israël est en train de commettre avec le soutien des USA ». La citation de Residente date du 12 décembre.

 

En effet, nous vivons, comme dans la fable du roi nu qui se sentait si bien habillé, dans une situation schizoïde où de plus en plus de gens trouvent le comportement israélien méprisable, mais face à l’épée de Damoclès qui pèse sur eux s’ils osent critiquer quoi que ce soit de juif et s’exposent à l’accusation d’antisémitisme, ils choisissent tout simplement d’éviter le sujet.

Mais il s’agit bien de ce que décrit Unz : un massacre télévisé à une échelle jamais vue auparavant. Il y a eu, bien sûr, des massacres bien plus importants, mais le fait que nous les "regardions" en même temps, qu’ils se déroulent en toute impunité au vu et au su de tous et en particulier des références morales du monde, du Conseil de sécurité, de l’Assemblée de l’ONU, de nos gouvernants en général, élus par le vote des populations, de la Cour pénale internationale, dont on a déjà vu ce qu’elle a fait à Israël (sans envisager d’enquêter sur le massacre aveugle et massif de villageois palestiniens, hommes, femmes, enfants, vieillards, bébés). Dans cette opération, à laquelle Israël a initialement attribué 1 400 Israéliens tués, il a fallu écarter les militaires israéliens tués pendant l’opération, qui sont estimés entre 300 et 400, et ensuite, la traînée de morts laissée par la contre-attaque israélienne, dont on sait déjà qu’elle a éliminé des centaines d’êtres humains à partir d’hélicoptères, où un nombre énorme d’Israéliens ont perdu la vie (ceux qui ont tenté de quitter la rave party en voiture, par exemple, et surtout les Israéliens qui ont tenté de quitter la rave party en voiture), par exemple, et surtout les Israéliens qui étaient pris en otage par des Palestiniens et qui ont été tués avec leurs ravisseurs lors de la prétendue opération de sauvetage, l’armée israélienne ayant ainsi brutalement mis un terme à toute négociation. Les dernières estimations font état de dizaines de victimes civiles israéliennes.  

La prise d’assaut du quartier général israélien pour Gaza aux premières heures du 7 octobre, qui gardait le camp de concentration, et immédiatement après l’opération de prise d’otages ont rendu furieux les commandants militaires (si l’on admet qu’ils ont été pris par surprise, car la thèse selon laquelle Israël "a laissé faire le Hamas" pour justifier une terrible riposte est également répandue). D’une manière ou d’une autre, l’“armée brancaleone” (en armement, mais très efficace) a atteint une grande partie de ses objectifs : payer les militaires de la même monnaie que celle dont les Israéliens se servent impunément depuis des décennies,[2] et "récolter" des otages pour en faire de futures monnaies d’échange.

Tout cela est épouvantable, mais semble être une évolution soi-disant logique des mesures prises contre Gaza au moins depuis 2005, car rappelons-nous les paroles du boucher Ariel Sharon lorsqu’il a dû retirer les colonies sionistes de Gaza : « Nous partons, mais nous allons leur rendre la vie impossible ».

 

Quelque six heures après l’attaque par les Palestiniens, l’armée renforce avec encore plus de violence la dénégation qu’elle a entrepris depuis 17 ans maintenant ; non seulement des libertés les plus élémentaires, comme le droit de circuler, l’accès aux soins de santé ou à l’eau potable, mais maintenant le massacre aveugle et généralisé sous le prétexte de rechercher et de se venger des auteurs de l’opération. Mais, comme le rappelle à juste titre Cook, « Israël n’a jamais caché qu’il punit les habitants de Gaza parce qu’ils sont gouvernés par le Hamas, qui rejette le droit d’Israël à avoir dépossédé les Palestiniens de leur patrie en 1948 et de les avoir emprisonnés dans des ghettos surpeuplés comme celui de Gaza ». [3]

Comme l’explique Cook à juste titre, cette politique israélienne subvertit tous les efforts déployés après la Seconde Guerre mondiale pour empêcher les atteintes au droit le plus fondamental à la vie, comme le bombardement de Dresde en 1945, qui n’avait aucun but militaire, mais servait simplement à montrer qui commandait, et l’utilisation de bombes atomiques pour anéantir la vie de centaines de milliers de Japonais à Nagasaki et à Hiroshima (avec une mort immédiate et différée par contamination).

Cherchant à établir une base pour le droit international, les Conventions de Genève ont interdit les “punitions collectives”. Cook résume ainsi la situation : « Ce qu’Israël fait à Gaza est la définition même de la punition collective. C’est un crime de guerre : 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 52 semaines par an, pendant 16 [maintenant 17] ans (ibid.) ».

Pour compléter l’observation précise de Cook, je pense que, dans le même temps, la politique de massacre de la population civile, maintenant à un rythme industriel, répond à la politique déjà employée de vidage de la population, qui était la Nakba de 1948 et de “s’en tirer à bon compte”, pour garder “bibliquement” cette terre (Gaza n’était pas juive selon la Bible ; les références bibliques ne sont guère plus qu’une feuille de vigne).

Sur le site internet auquel participent le désormais nonagénaire Noam Chomsky et de nombreux intellectuels attachés à la vérité, ils titrent l’un de leurs derniers billets : « Une usine de meurtres de masse », en référence aux bombardements hautement calculés – y compris avec des outils d’intelligence artificielle - des villes et des routes de Gaza.[4]

Pour répugnante et monstrueuse qu’elle soit, cette expérience n’en est pas moins inédite. Parce que jusqu’à présent, ces politiques génocidaires étaient menées dans la discrétion, avec peu d’accès à ces événements, et en l’occurrence, depuis le 7 octobre, grâce à la ténacité des journalistes sur le terrain, presque tous palestiniens, mais aussi parce que les écrans technologiques actuels rendent visible en permanence l’information qui circule, si ce n’est sans restriction, avec beaucoup de dynamisme (malgré les digues de confinement des maîtres de l’info), nous sommes de plus en plus nombreux à “être au parfum”.

Et nous espérons que nous serons de plus en plus nombreux à remettre en cause les journalistes oiseux qui parlent de choses “importantes” ou insignifiantes en évitant autant que possible le mauvais sentiment d’être taxés d’antisémitisme.

Comme le dit avec pédagogie Andrew Anglin : « La définition officielle de l’“antisémitisme” avant le 7 octobre 2023 était “haïr les Juifs sans raison” ; la définition après cette date est “dire que les Juifs devraient arrêter de tuer des bébés”.[5]

Ce qu’Israël commence à récolter pourrait être le début de la fin de son impunité. Chutzpah comprise.

Notes

[1]  Ron Unz, "Eliminating the Entire Palestinian People", unz.review, 11 déc. 2023.

[2] Le nombre de soldats israéliens tués au cours de l'opération n'a pas de précédent.

[3]  Jonathan Cook, “Guerre Israël-Palestine : tout autant qu’Israël, l’Occident a le sang de Gaza sur les mains, 13 octobre 2023.

[4] Une fabrique d’assassinats masse » : Au cœur du bombardement « calculé » d’Israël sur Gaza de https://www.france-palestine.org/Une-fabrique-d-assassinats-de-masse-Au-coeur-du-bombardement-calcule-d-Israel

 

-"La mort des trois otages israéliens qui arboraient un drapeau blanc est due à une erreur lamentable.
-"Nos soldats les ont pris pour trois civils palestiniens arborant un drapeau blanc."