Antonio Mazzeo,
2/3/2022
Original : Fregate e caccia da guerra per
la Colombia. Ci pensa Massimo D’Alema
Traduit par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Quatre corvettes, deux sous-marins et un nombre indéterminé de chasseurs d'interception produits par les principales entreprises du complexe militaro-industriel italien (Fincantieri et Leonardo SpA), seront vendus aux forces armées de Colombie, un pays mis à l’index par Amnesty International et Human Rights Watch pour de très graves violations des droits humains. Une transaction à neuf chiffres sur laquelle un célèbre cabinet juridico-commercial de Miami, en Floride, travaille depuis au moins septembre 2021, représentant l'un des hommes politiques les plus connus d'Italie, Massimo D'Alema, président du Conseil des ministres d'octobre 1998 à avril 2000, puis chef de la Copasir, la commission parlementaire de contrôle des services secrets de 2010 à 2013. Toutefois, l'affaire des armes aurait été suspendue (pour l'instant) en raison de l'opposition de certains membres de Forza Italia, vraisemblablement jaloux de l'initiative de l'ancien dirigeant politique de la FGCI (Fédération des jeunes du Parti communiste), puis secrétaire national du Parti démocratique de la gauche, ensuite président des Démocrates de la gauche et enfin député du Parti démocratique et cofondateur du parti Articolo Uno [une scission du PD de 2017].

Massimo d’Alema : derrière lui, le
slogan « Unis pour la paix »
« J'ai
essayé de donner un coup de main aux entreprises italiennes pour qu'elles
prennent une commande importante », a admis Massimo D'Alema au quotidien Repubblica.
« J'ai été contacté par des personnalités colombiennes qui se sont dites
prêtes à soutenir cette hypothèse. De toute évidence, quelqu'un a été contrarié
et est intervenu pour l'empêcher. Le gouvernement et l'ambassade de Colombie
avaient été clairement avertis de tout. Je trouve incroyable la facilité avec
laquelle il est possible de recruter en Italie quelqu'un qui est prêt à nuire à
notre pays ». De leur côté, les dirigeants de Leonardo et de Fincantieri
ont préféré se retrancher derrière un silence embarrassé, bien qu'ils n'aient
jamais caché qu'ils visaient de très près la Colombie en tant que client de
premier plan en Amérique latine.
Le groupe
Leonardo S.p.A., en particulier, a déjà fourni au pays sud-américain des
hélicoptères, des systèmes de défense et des radars de contrôle du trafic
aérien. Il y a moins d'un an, il a conclu un contrat avec les Forces aériennes
colombiennes (FAC) pour la livraison d'un hélicoptère AW139 dans sa version «
transport de VIP » au président de la République. L'appareil a remplacé
l'hélicoptère Bell 412 qui s'est écrasé le 25 octobre 2019 dans un accident au
cours duquel six militaires à bord ont perdu la vie. « Le choix s'est
porté sur l'hélicoptère italien car il a été jugé parfaitement compatible avec
la mission de transport du Président de la République », rapporte la note
publiée par les FAC. L'hélicoptère AW139 a été configuré par Leonardo pour
accueillir jusqu'à huit passagers, avec une suite spéciale d'autoprotection et
des systèmes de sécurité sophistiqués.
« Avec la
fourniture de cet hélicoptère, l'armée de l'air colombienne devient le premier
client militaire du pays, tandis que la flotte d'AW139 s'agrandit en Colombie,
où ce modèle a déjà connu le succès pour les opérations de transport civil en
soutien à l'industrie du pétrole et du gaz, avec cinq hélicoptères entrant en
service chez l'important opérateur Helistar S.A.S. », a commenté la
direction de Leonardo SpA. « La variante militaire de l'AW139M est
également proposée pour répondre aux exigences multi-rôles de l'armée de l'air,
de l'armée de terre, de la police et de la marine colombiennes (...) Avec plus
de 400 hélicoptères civils et militaires en service en Amérique latine
aujourd'hui, Leonardo est l'un des plus grands acteurs du marché de référence
dans toute la région ».
Toujours au
printemps 2021, à l'occasion d'un exercice aéronaval auquel ont participé la
Colombie, les USA et le Pérou, le groupe Leonardo a fourni, à titre
expérimental, le DART-Strales, un système composé d'une antenne radar qui
génère un faisceau de radiofréquences guidant vers des cibles des projectiles
DART (Driven Ammunition Reduced Time Of Flight) de calibre 76/62. Le
DART-Strales a été monté à bord de la frégate Independiente (classe Amiral
Padilla) de la marine colombienne et a été utilisé pour tirer sur des
cibles simulant des missiles antinavires entrants.
La signature du Memorandum of Understanding (comme on dit en "italien") Leonardo-CODALTEC
À l'occasion de
la foire internationale de Bogota entièrement dédiée aux systèmes d'armes et de
sécurité Expodefensa, qui s’est tenue du 29 novembre au 1er décembre 2019, les responsables de Leonardo
ont signé un protocole d'accord avec le groupe de construction navale colombien
CODALTEC (COrporación De ALta TECnologia para la defensa), afin de "
promouvoir la commercialisation de solutions dans le domaine des systèmes de
défense aérienne, C4I, cybersécurité et systèmes de protection des infrastructures
nationales ».