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25/08/2025

GIDEON LEVY
El lugar de Trump está en la CPI, no en la ceremonia del Premio Nobel

Gideon Levy, Haaretz, 24-8-2028
Traducido por Tlaxcala

Se dice que el sueño del presidente de USA es recibir el Premio Nobel de la Paz en Oslo, pero el lugar que le corresponde es la Corte Penal Internacional de La Haya. Nadie más que Donald Trump tiene tanta responsabilidad en la masacre de Gaza. Si quisiera, él (y solo él) podría, con una simple llamada telefónica, poner fin a esta terrible guerra y a la matanza de los rehenes israelíes. 

Trump hace un anuncio desde la Casa Blanca el viernes. Foto Andrew Caballero-Reynolds/AFP

No lo ha hecho. Trump no solo no ha llamado, sino que sigue financiando, armando y apoyando la maquinaria bélica israelí como si nada estuviera pasando. Es su último fan. La semana pasada, calificó al comandante en jefe de Israel, el primer ministro Benyamin Netanyahu, de «héroe de guerra». Rápidamente se atribuyó el mismo dudoso honor, añadiendo: «Supongo que yo también lo soy», con su característica modestia.

El presidente de USA cree que alguien que lleva a cabo un genocidio en Gaza es un héroe. También cree que alguien que lanza bombarderos desde su oficina para una operación única y sin riesgo contra Irán es un héroe. Esa es la mentalidad del hombre más poderoso del mundo.

Vincular a Trump con el Premio Nobel de la Paz es como convertir la noche en día, la mentira en verdad y al autor de la guerra más terrible de este siglo en una combinación del reverendo Martin Luther King Jr. y el Dalai Lama, ambos galardonados con el premio. Trump y Nelson Mandela en el mismo barco. No hay límites para lo grotesco, y todo corre a nuestra costa.

Si Netanyahu y Trump merecen un premio, es uno que, afortunadamente, aún no se ha creado: el Premio al Genocidio.

Dos impactantes informes publicados el viernes no dejaron lugar a dudas sobre el carácter genocida de la guerra.

La Iniciativa de Clasificación Integrada de la Seguridad Alimentaria, o IPC, respaldada por la ONU y máxima autoridad mundial en crisis alimentarias, confirmó que más de 500 000 personas en la ciudad de Gaza y sus alrededores se enfrentan a condiciones catastróficas de hambruna en el nivel más alto. Las Fuerzas de Defensa de Israel están listas para invadir esta ciudad hambrienta, y Trump está dando luz verde, apoyo internacional y armas a esta brutal invasión.

Al mismo tiempo, el sitio web de noticias israelí +972 Magazine, su sitio hermano en hebreo Local Call (o Sikha Mekomit) y el diario británico The Guardian revelaron una base de datos de inteligencia militar israelí que indica que el 83 % de los palestinos asesinados por las FDI en la guerra hasta ahora eran civiles, una proporción extremadamente alta incluso en comparación con las guerras más horribles, como las de Bosnia, Irak y Siria. Según los propios datos de las FDI, solo uno de cada seis palestinos muertos eran hombres armados. Cinco de cada seis eran civiles inocentes, en su mayoría mujeres y niños. Como sospechábamos, como sabíamos, esto es un genocidio. USA lo respalda.

Trump ha prestado su apoyo a esta guerra, pero aún se atreve a soñar con el Premio Nobel de la Paz. La opinión pública usamericana se mantiene impasible, al igual que el presidente. Solo una llamada telefónica de la Casa Blanca podría detener la matanza y, mientras tanto, no hay señales de que el presidente vaya a hacerla. Respaldado por un vasto aparato de inteligencia, 16 agencias con enormes presupuestos, Trump dijo que vio en la televisión que había «hambre real» en Gaza.

Pero la televisión de Trump aparentemente no lo conmocionó lo suficiente como para llevar a cabo la única operación de rescate que USA puede y debe realizar: ordenar a Israel que cumpla con un alto el fuego total e inmediato. El Israel de Netanyahu no puede desafiar el terror del mundo. Además, Trump está haciendo todo lo posible para impedir que otros países impongan sanciones a Israel con el fin de detener el genocidio. Europa está en pie de guerra, pero paralizada por el miedo que le tiene, al igual que las organizaciones internacionales.

El político judío usamericano que también es ministro del gabinete israelí, Ron Dermer, logró engañar a la Casa Blanca y a sus 16 agencias de inteligencia para que creyeran que la sangre es lluvia, incluso lluvia bendita para USA. El resultado: el padre del plan de la Riviera de Gaza, el presidente de Estados Unidos de América, es ahora un kahanista declarado. Quiere un Premio Nobel de la Paz por ello.



GIDEON LEVY
La place de Trump est devant la CPI, pas à la cérémonie du prix Nobel

Gideon Levy, Haaretz24/8/2025
Traduit par Tlaxcala

Le président usaméricain rêve de recevoir le prix Nobel de la paix à Oslo, dit-on ; mais sa place est à la Cour pénale internationale de La Haye. Aucun autre non-Israélien n’est autant responsable du bain de sang à Gaza que Donald Trump. S’il le voulait, lui seul pourrait, d’un simple coup de fil, mettre fin à cette terrible guerre et au massacre des otages israéliens.


Trump fait une annonce depuis la Maison Blanche vendredi. Photo Andrew Caballero-Reynolds/AFP

Il ne l’a pas fait. Non seulement Trump n’a pas téléphoné, mais il continue de financer, d’armer et de soutenir la machine de guerre israélienne comme si de rien n’était. Il est son dernier fan. La semaine dernière, il a qualifié le commandant en chef d’Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, de « héros de guerre ». Il s’est rapidement attribué le même honneur douteux, ajoutant avec sa modestie caractéristique : « Je suppose que je le suis aussi ».

Le président usaméricain pense qu’une personne qui commet un génocide à Gaza est un héros. Il pense également qu’une personne qui lance des bombardiers depuis son bureau pour une opération ponctuelle et sans risque contre l’Iran est un héros. Telle est la mentalité de l’homme le plus puissant du monde.

Associer Trump au prix Nobel de la paix, c’est transformer le jour en nuit, le mensonge en vérité et l’auteur de la guerre la plus terrible de ce siècle en une combinaison du révérend Martin Luther King Jr. et du Dalaï Lama, tous deux lauréats de ce prix. Trump et Nelson Mandela dans le même bateau. Le grotesque n’a pas de limites, et c’est entièrement à nos dépens.

Si Netanyahou et Trump méritent une récompense, c’est une récompense qui, heureusement , n’existe pas encore : le prix du génocide.

Deux rapports choquants publiés vendredi ne laissent aucun doute sur la nature génocidaire de la guerre. L’Initiative pour la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), soutenue par l’ONU et considérée comme la principale autorité mondiale en matière de crises alimentaires, a confirmé que plus de 500 000 personnes à Gaza et dans ses environs sont confrontées à une famine catastrophique du plus haut niveau. Les Forces de défense israéliennes s’apprêtent à envahir cette ville affamée, et Trump donne son feu vert à cette invasion brutale, ainsi que son soutien international et des armes.

Dans le même temps, le site d’information israélien +972 Magazine, son site jumeau en hébreu Local Call (ou Sikha Mekomit) et le journal britannique The Guardian ont révélé l’existence d’une base de données des services de renseignement militaires israéliens indiquant que 83 % des Palestiniens tués par l’armée israélienne depuis le début de la guerre étaient des civils, un pourcentage extrêmement élevé, même comparé aux guerres les plus horribles telles que celles de Bosnie, d’Irak et de Syrie. Selon les propres données de l’armée israélienne, seul un Palestinien tué sur six était un combattant armé. Cinq sur six étaient des civils innocents, principalement des femmes et des enfants. Comme nous le soupçonnions, comme nous le savions, il s’agit d’un génocide. Les USA le soutiennent.

Trump a prêté main-forte à cette guerre, mais ose encore rêver d’un prix Nobel de la paix. L’opinion publique usaméricaine reste sur ses positions, tout comme le président. Seul un coup de fil de la Maison Blanche pourrait mettre fin au massacre, mais rien n’indique que le président le fera. Soutenu par un vaste appareil de renseignement, 16 agences dotées de budgets colossaux, Trump a déclaré avoir vu « à la télévision » qu’il y avait « une véritable famine » à Gaza.

Mais la télévision de Trump ne l’a apparemment pas suffisamment choqué pour qu’il mène la seule opération de sauvetage que l’USAmérique peut et doit entreprendre : ordonner à Israël de respecter un cessez-le-feu complet et immédiat. L’Israël de Netanyahou ne peut défier la terreur du monde. De plus, Trump fait tout ce qu’il peut pour empêcher les autres pays d’imposer des sanctions à Israël afin de mettre fin au génocide. L’Europe est en colère, mais paralysée par sa peur de Trump, tout comme les organisations internationales.

Le politicard juif usaméricain qui est également ministre du gouvernement israélien, Ron Dermer, a réussi à faire croire à la Maison Blanche et à ses 16 agences de renseignement que le sang est de la pluie, voire une pluie bénie pour l’USAmérique. Résultat : le père du plan Riviera de Gaza, le président usaméricain, est désormais un kahaniste déclaré. Il veut obtenir le prix Nobel de la paix pour ça.



14/08/2025

GIDEON LEVY
Quand Anas Al-Sharif est mort, le journalisme est mort, tout comme la vérité et la solidarité

Les journalistes israéliens refusent de voir qu’un pays qui a tué plus de journalistes dans cette guerre à Gaza que dans tout autre conflit de l’histoire finira un jour par tourner ses armes contre eux.

Une manifestante tient une photo d’Anas Al-Sharif, l’un des quatre journalistes d’Al Jazeera tués lors d’une frappe israélienne quelques jours plus tôt, lors d’une manifestation de solidarité avec les journalistes de la bande de Gaza et condamnant la récente frappe, organisée par des journalistes devant le Syndicat de la presse égyptienne au Caire mercredi. Crédit : AFP/KHALED DESOUKI

Gideon Levy, Haaretz, Aug 13, 2025 11:37
Traduit par Tlaxcala

« Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix. ... Dieu sait que j’ai déployé tous les efforts et toute l’énergie dont je disposais pour soutenir et faire entendre la voix de mon peuple, depuis le moment où j’ai ouvert les yeux sur la vie dans les ruelles et les rues du camp de réfugiés de Jabaliya. J’espérais que Dieu prolongerait ma vie jusqu’à ce que je puisse retourner avec ma famille et mes proches dans notre ville natale, Al-Majdal Asqalan, aujourd’hui occupée. Mais la volonté de Dieu a prévalu, et son décret s’est accompli. »

Ce n’est pas la volonté de Dieu qui a déterminé le sort du journaliste Anas Al-Sharif dimanche, ainsi que celui de trois autres journalistes et de deux civils, dans la tente de presse adjacente à l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza. Ce n’était pas la volonté de Dieu, mais plutôt celle d’un drone militaire israélien criminel qui a pris pour cible Al-Sharif, le correspondant le plus éminent d’Al Jazeera dans cette guerre. Ce n’est pas la volonté de Dieu, mais celle d’Israël qui a voulu l’exécuter au motif qu’il dirigeait une « cellule du Hamas », sans présenter la moindre preuve à l’appui.

Beaucoup dans le monde ont cru à la version de l’armée, tout comme ils avaient cru que les Forces de défense israéliennes n’avaient pas tué la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh à Jénine en 2022. Même ceux qui veulent croire qu’Al-Sharif était un chef de cellule doivent se poser la question suivante : qu’en est-il des cinq personnes qui ont été tuées avec lui ? Étaient-elles des adjoints du chef de la cellule ? On ne peut croire quoi que ce soit venant d’une armée qui massacre des journalistes de sang-froid ou d’un État qui n’autorise pas la libre couverture de la guerre, pas même les reportages sur le chef de la cellule terroriste de Jabaliya.

Il est difficile de croire – ou peut-être n’y a-t-il plus rien de difficile à croire – le peu d’intérêt suscité ici [en Israël] par le meurtre de quatre journalistes. La presse israélienne était divisée entre ceux qui ont ignoré l’affaire et ceux qui ont rapporté qu’Israël avait éliminé un terroriste. Sans aucune information, presque tout le monde s’est mobilisé pour raconter l’histoire dictée par les Forces de défense israéliennes, au mépris de la vérité. Et au mépris de la solidarité envers un collègue courageux.

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Des Palestiniens récitent la Fatiha dans un cimetière de la ville de Gaza, mardi, sur la tombe du correspondant d’Al Jazeera Anas Al-Sharif, tué avec d’autres journalistes lors d’une frappe israélienne. Crédit : AFP/BASHAR TALEB

La seule preuve présentée était une photo d’Al-Sharif avec le chef du Hamas Yahya Sinwar. C’est en effet un motif d’exécution.

Un million de fois plus courageux que n’importe quel journaliste israélien, et moins complaisant au service de la propagande de son État et de son peuple que Nir Dvori et Or Heller, Al-Sharif aurait pu enseigner les fondamentaux du journalisme aux membres des médias israéliens.

Le chutzpah de la presse ici est sans limites : Al Jazeera est une chaîne de propagande, hurlent les reporters des chaînes de télévision israéliennes, qui ont donné une mauvaise réputation à la propagande ultranationaliste et à la dissimulation de la vérité pendant cette guerre.

Si Al Jazeera est de la propagande, alors qu’est-ce que Channel 12 ? Et les chaînes 11, 13, 14 et 15 ? Ont-elles un quelconque rapport avec le journalisme dans cette guerre ?


Des enfants palestiniens et un journaliste inspectent la tente détruite d’Al Jazeera à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, lundi, après une frappe nocturne de l’armée israélienne. Crédit : AFP/BASHAR TALEB

Lorsque le journalisme est mort, la vérité et la solidarité ont également disparu. Ceux qui ont tué plus de journalistes dans cette guerre que dans toute autre guerre de l’histoire – 186 selon le Comité pour la protection des journalistes basé à New York, 263 selon B’Tselem – tourneront un jour leurs armes contre nous, les journalistes israéliens qui ne trouvons pas grâce à leurs yeux. Il est difficile de comprendre comment les journalistes israéliens ne parviennent pas à saisir cela. Ou peut-être ont-ils l’intention de continuer à se soumettre à la machine de propagande israélienne, car à leurs yeux, c’est ça le journalisme.

Mais cette semaine, l’armée israélienne a bombardé une tente de presse, et les scènes que vous n’avez pas vues étaient horribles : des corps de journalistes ont été retirés de la tente en feu, et leurs collègues israéliens applaudissaient ou restaient silencieux. Quelle honte, tant sur le plan personnel que professionnel. En quoi est-ce moins choquant que le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 ? Parce qu’ils n’ont pas démembré le corps d’al-Sharif ?

Les amis d’Al-Sharif et son testament indiquent qu’il savait qu’il était une cible. Lorsque l’armée israélienne a commencé à proférer des menaces de mort à son encontre en octobre, Irene Khan, rapporteure spéciale des Nations unies sur la liberté d’expression, s’est dite inquiète pour son sort. Al-Sharif, a-t-elle déclaré, était le dernier journaliste encore en vie dans le nord de la bande de Gaza. C’est précisément pour cette raison qu’Israël l’a tué. « N’oubliez pas Gaza », tels ont été ses derniers mots dans son testament.

 

13/08/2025

GIDEON LEVY
When Anas Al-Sharif Died, So Did Journalism, and So Did Truth and Solidarity

Israel's journalists refuse to see that a country that has killed more newspeople in this war in Gaza than have been killed in any other conflict in history will one day also turn its guns on them

A demonstrator holds a picture of Anas Al-Sharif, one of four Al Jazeera journalists killed in an Israeli strike days earlier, during a protest in solidarity with journalists in the Gaza Strip and condemning the recent strike, organised by journalists outside Egypt's Press Syndicate in Cairo on Wednesday.Credit: AFP/KHALED DESOUKI

Gideon Levy, Haaretz, Aug 13, 2025 11:37

"If these words of mine reach you, know that Israel has succeeded in killing me and silencing my voice. … God knows that I exerted every effort and strength I had to be a support and a voice for my people, from the moment I opened my eyes to life in the alleys and streets of the Jabalya refugee camp. My hope was that God would prolong my life until I could return with my family and loved ones to our original hometown, the occupied Al-Majdal Asqalan. But God's will prevailed, and His decree was fulfilled."

It was not God's will that determined the fate of journalist Anas Al-Sharif on Sunday, together with three other journalists and two civilians, in the press tent adjacent to Gaza City's al-Shifa Hospital. It was not the will of God, but rather a criminal Israeli military drone that targeted al-Sharif, Al Jazeera's most prominent correspondent in the war. Not God's will but rather Israel's will to execute him on the grounds that he had led a "Hamas cell," without presenting a shred of evidence to support this.

Many in the world believed the military's version, just as they had believed that the Israel Defense Forces did not kill Al Jazeera reporter Shireen Abu Akleh in Jenin in 2022. Even those who want to believe that Al-Sharif was a cell leader must ask: And what about the five people who were killed with him? Were they deputy heads of the cell? One cannot believe anything that is said by an army that massacres journalists so cold-bloodedly or a state that does not permit free coverage of the war, not even the stories about the head of the terror cell from Jabalya.

It is hard to believe – or perhaps nothing is hard to believe anymore – how little interest was shown here in the killing of four journalists. The Israeli press was split between those who ignored the story and those who reported that Israel had eliminated a terrorist. Equipped with zero information, nearly everyone mobilized to tell the story that the Israel Defense Forces dictated to them and to hell with the truth. And also to hell with showing solidarity to a brave colleague.

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Palestinians recite the Fatiha over the grave of Al Jazeera correspondent Anas Al-Sharif, who was killed alongside other journalists in an Israeli strike, at a cemetery in Gaza City on August Tuesday.Credit: AFP/BASHAR TALEB

The only evidence presented was a photograph of Al-Sharif with Hamas chief Yahya Sinwar. This is indeed grounds for execution.

A million times braver than any Israeli journalist, and less co-opted to serve the propaganda of his state and his people than Nir Dvori and Or Heller, Al-Sharif could have taught members of the Israeli media the fundamentals of journalism.

The chutzpah of the press here knows no bounds: Al Jazeera is a propaganda network, scream the reporters from the Israeli TV channels, who have given a bad name to ultranationalist propaganda and the concealment of truth during this war.

If Al Jazeera is propaganda, then what is Channel 12? And channels 11, 13, 14 and 15? Do they have any connection at all to journalism in this war?


Palestinian children and a journalist check the destroyed Al Jazeera tent at Al-Shifa Hospital in Gaza City on Monday following an overnight strike by the Israeli military.Credit: AFP/BASHAR TALEB

When journalism died, so too did truth and solidarity. Those who have killed more journalists in this war than have been killed in any other in history – 186 according to the New York-based Committee to Protect Journalists, 263 according to B'Tselem – will one day also turn their guns on us, the Israeli journalists who do not find favor in their eyes. It's hard to understand how Israeli journalists fail to comprehend this. Or perhaps they plan to continue their submissive service to the Israeli propaganda machine, because in their eyes, this is journalism.

But this week, the IDF shelled a press tent, and the scenes you didn't see were horrifying: bodies of journalists were pulled from the burning tent, and their Israeli colleagues cheered or were silent. What a disgrace, both personal and professional. How is this less shocking than the 2018 murder of Saudi journalist Jamal Khashoggi? Because they didn't dismember al-Sharif's body?

Al-Sharif's friends and his will say that he knew he was a target. When the IDF began making threats on his life in October, Irene Khan, the UN special rapporteur on freedom of expression, said she was concerned for his fate. Al-Sharif, she said, was the last surviving journalist in the northern Gaza Strip. That's precisely why Israel killed him. "Do not forget Gaza," were the last words in his will.

 

10/08/2025

“Los verdaderos antisemitas son los que arman a Israel”: reacciones en Israel al embargo alemán sobre las entregas de armas

A continuación se presentan dos artículos extraídos del diario israelí Haaretz sobre la decisión del canciller alemán Merz de suspender las entregas a Israel de armas que podrían utilizarse en Gaza. Traducido por Tlaxcala



Agrietado, por RABE

Cómo el embargo de armas de Berlín a Gaza puede impedir que las empresas israelíes en Alemania vendan armas a Israel

Oded Yaron, Haaretz, 9-8-2025

Durante décadas, Alemania ha sido el segundo país, solo superado por USA, en exportaciones de armas a Israel. Si Israel se enfrenta a otra emergencia que requiera armas, podría quedarse con las manos vacías. Pero la formulación de la canciller sobre la prohibición de armas para su uso en Gaza podría dejar a Berlín cierto margen de maniobra.


El canciller alemán Merz, a la izquierda, con el primer ministro Netanyahu el año pasado. Foto  Kobi Gideon/BauBau

La decisión de Alemania del viernes de restringir las exportaciones de armas a Israel podría afectar significativamente a varios de los sistemas de armamento más importantes del ejército israelí, lo que obligaría a Israel y a sus proveedores a buscar soluciones alternativas para la producción en Alemania.

La medida también podría impedir que los fabricantes de armas israelíes que operan en Alemania, incluidas las empresas estatales israelíes, vendan armas a Israel.


Un submarino perteneciente a la Armada israelí

Durante las últimas décadas, Alemania ha sido el segundo país, solo superado por USA, en cuanto a la escala de sus exportaciones de defensa a Israel, debido en gran parte a importantes acuerdos con ThyssenKrupp para la construcción de submarinos y buques lanzamisiles destinados a proteger las plataformas petrolíferas de Israel en alta mar.

Según una respuesta oficial del Ministerio Federal de Economía y Energía de Alemania a una pregunta del Bundestag, desde el inicio de la guerra hasta el 13 de mayo de 2025, Berlín aprobó exportaciones de armas a Israel por un valor total de 481 millones de euros (560,5 millones de dólares).

El Gobierno alemán se negó a proporcionar detalles específicos sobre los tipos de armas y equipos suministrados, limitándose a enumerar categorías generales como armas pequeñas, bombas, misiles, municiones y una amplia gama de sistemas.

La declaración del canciller Friedrich Merz de que Alemania no aprobará las exportaciones de equipo militar que pueda utilizarse en los combates en la Franja de Gaza deja a Berlín cierto margen de maniobra. Por ejemplo, es probable que la decisión no afecte a las exportaciones relacionadas con submarinos o buques, aunque en varias preguntas parlamentarias, los legisladores alemanes han señalado informes según los cuales los buques de superficie participaron en la campaña de Gaza.

Sin embargo, Israel también depende de Alemania en otros ámbitos en los que sería difícil argumentar que los sistemas no guardan relación con los combates en Gaza. Por ejemplo, la empresa alemana MTU, filial de la británica Rolls-Royce, fabrica los motores del tanque Merkava, el vehículo blindado de transporte de tropas Namer y el nuevo vehículo blindado de combate Eitan.

Se trata de componentes críticos para la capacidad operativa de las fuerzas blindadas y de infantería de las FDI. MTU también tiene plantas en el Reino Unido y USA, pero estas instalaciones solo se utilizan para el montaje final y las pruebas de los motores, lo que significa que Alemania sigue siendo un eslabón clave en la cadena de suministro.


Un tanque de las FDI en la frontera de Gaza, en 2024. Foto  Jack Guez/AFP

El carácter global de la cadena de suministro puede que ya proporcione a Israel una solución integrada a las sanciones alemanas. Esto se debe a que Israel compra los motores para el Namer y el Eitan a una empresa usamericana, Rolls-Royce Solutions America Inc., una filial registrada en USA del Grupo Rolls-Royce, lo que significa que la transacción se realiza a través de USA.

La decisión no afectará a los contratos de exportación existentes de Israel con Alemania. El mes pasado, Elbit anunció un acuerdo para suministrar sistemas de autodefensa con misiles guiados por infrarrojos para su instalación en los aviones de transporte A400M de la Fuerza Aérea Alemana. Aun así, si el Gobierno israelí mantiene su actual curso en Gaza, incluso Alemania podría optar por proveedores alternativos en futuras adquisiciones. Además, cualquier decisión de Alemania podría desencadenar un efecto dominó entre otros Estados europeos.

Una amenaza para las exportaciones de las empresas israelíes a Israel

La cooperación internacional entre las empresas de defensa israelíes en el extranjero y Alemania resultó vital en los primeros meses de la guerra. Alemania es un aliado clave para Israel en el desarrollo, la producción y la comercialización de armas avanzadas, algunas de las cuales están destinadas al propio Israel.

Israel Aerospace Industries, Rafael y Elbit tienen filiales en Alemania y colaboran con empresas locales en diversos ámbitos. Esto significa que, si Israel se enfrentara de nuevo a una emergencia y necesitara un envío urgente desde Alemania, como ha ocurrido en el pasado, podría encontrarse con las manos vacías.

Uno de los envíos de armas alemanes más importantes a Israel desde el inicio de la guerra en Gaza fue la entrega de 3000 lanzadores antitanque en 2023. Probablemente se trataba de lanzadores «Matador» (el RGW-90 o el RGW-60, más ligero), conocidos en las FDI como «Mapatz», diseñados para destruir vehículos blindados, búnkeres y militantes refugiados en el interior de edificios.

Los lanzadores son fabricados por la empresa alemana Dynamit Nobel Defence, o DND, adquirida hace 20 años por Rafael, la empresa estatal israelí de defensa. El Matador ha sido ampliamente utilizado por las FDI en años de combate en Gaza y el Líbano.


Sistema de misiles Spike de Rafael. Foto  Rafael Advanced Defense Systems

Rafael también desarrolló la familia de sistemas de misiles guiados «Spike». Para comercializarlos en Europa, la empresa creó Eurospike, una empresa conjunta con dos importantes empresas alemanas: Rheinmetall (40 % de participación) y Diehl Defence (también 40 %). El 20 % restante pertenece a Ercas B.V., una sociedad holding de Rafael registrada en los Países Bajos y que opera desde el Reino Unido.

Según los documentos del registro mercantil alemán, Eurospike se encarga de la comercialización y distribución de los sistemas Spike, especialmente para clientes europeos, y también presta servicios como la gestión de proyectos y la ingeniería básica de sistemas. Los misiles Spike se fabrican en parte en Israel y en parte en las líneas de producción de las empresas alemanas asociadas.


-Señor Netanyahu, aunque me resulte difícil como alemán...
...deberíamos hablar abiertamente de su proceder en Gaza

 

El embargo de armas de Alemania a Israel no es una traición, es un ajuste de cuentas moral

Gideon Levy, Haaretz, 9-8-2025

Armar a Israel ahora, para que pueda llevar a cabo su plan de tomar el control de Gaza y cometer una limpieza étnica y crímenes contra la humanidad en el territorio, es una de las medidas más antisemitas y antiisraelíes que se puedan imaginar. En este sentido, la decisión del Gobierno alemán de detener el suministro de armas a Israel es una valiente demostración de valores morales y también de auténtica amistad hacia Israel.

Alemania ha anunciado que suspende la exportación a Israel de equipo militar que pueda utilizarse en la Franja. La Alemania posterior al Holocausto tenía que tomar esta decisión: si hubiera seguido suministrando armas a un país que está cometiendo un genocidio, habría demostrado que no había aprendido nada de su pasado.

Así como ha quedado claro a lo largo de los años que Alemania no puede pronunciarse en contra de Israel y que el país que perpetró el Holocausto tiene la obligación de garantizar la seguridad del Estado que surgió de sus cenizas, también está claro que Alemania debe luchar contra cualquier genocidio y, desde luego, no colaborar en su comisión, aunque el autor sea su querido Israel.


Manifestantes protestan contra las condiciones en Gaza y exigen que se impongan sanciones contra Israel y contra los envíos de armas frente al Bundestag, en Berlín, Alemania, en junio. Foto  Fabrizio Bensch/ REUTERS

Al imponer un embargo parcial de armas a Israel, Alemania ha demostrado que está a la vanguardia de Europa y que no olvida el Holocausto y sus lecciones. Una Alemania que hubiera seguido suministrando armas a Israel se habría convertido, al igual que todos los actuales proveedores de armas de Israel, en su cómplice en el genocidio. Y eso es algo que Alemania, más que ningún otro país del mundo, no puede hacer.

Todos aquellos que ayudan a Israel a cometer genocidio están declarando, en efecto, que odian al Estado tanto como aquellos que se indignan por sus acciones. Armar a Israel ahora no demuestra ni amistad hacia el Estado ni preocupación por su destino.

Suministrar armas al agresor en una guerra ilegítima que debería haber terminado hace mucho tiempo y cuyos objetivos son ahora inútiles y criminales es ser cómplice de un crimen. Alemania ha dado la vuelta al viejo paradigma: no se puede prestar ayuda al Israel actual, y desde luego no armas.

Cada avión y cada proyectil, cada barco lanzamisiles y cada cañón solo matarán a más personas inocentes. En el momento en que el ataque a Gaza dejó de ser un acto de autodefensa, se volvió insoportable.

A la luz del increíble apoyo de USA y de la asombrosa impotencia de la oposición en Israel, no hay nadie que pueda detener la guerra. Europa puede contribuir a detenerla, aunque no de forma inmediata.

Pero más allá del deseo de detener la guerra, suministrar armas a Israel es un acto de hostilidad hacia él. Ojalá los usamericanos lo entendieran. Alemania tiene el poder de marcar el rumbo: la preocupación por el destino de Israel no incluye armarlo para que lleve a cabo sus planes demenciales en Gaza.


Soldados israelíes operando en Rafah, al sur de Gaza. Foto  Unidad del portavoz de las Fuerzas de Defensa de Israel

En lugar de seguir viendo a todos los manifestantes contra Israel y contra la guerra como antisemitas, una manipulación cínica y eficaz de la propaganda judía e israelí, deberíamos considerar antisemitas a quienes arman a Israel.

Por supuesto que también hay manifestaciones de antisemitismo en los círculos que se oponen a Israel, pero no son lo principal. La mayoría de los manifestantes son personas con conciencia que han estado expuestas a lo que los israelíes no han estado expuestos, y no pueden permanecer en silencio. ¿Qué se puede esperar de los ciudadanos del mundo que ven imágenes de hambre y muerte? ¿Aplaudirán a sus autores o se levantarán contra ellos e incluso los odiarán?

El aprecio y la simpatía por Israel no volverán en un futuro próximo. El mundo no olvidará Gaza tan pronto. El hecho de que Israel niegue sus acciones y no acepte ni la más mínima responsabilidad solo alejará al mundo de él.

Los israelíes en Europa pueden seguir jugando la carta de la víctima con cada dueño de restaurante que los echa, pero así es como se comportan las personas con conciencia que se preocupan. No son antisemitas. Sin duda son mejores que aquellos que empujan a Israel a seguir matando a cientos de bebés desde el aire, la tierra y el mar, y a equiparlo con armas adecuadas para la matanza de estos bebés.


Merz aumenta la presión: suspensión de algunas exportaciones de armas

“Les vrais antisémites, ce sont ceux qui arment Israël” : réactions en Israël à l’embargo allemand sur les livraisons d’armes

Ci-dessous deux articles tirés du quotidien israélien Haaretz sur la décision du chancelier allemand Merz de suspendre les livraisons à Israël d'armes qui pourraient être utilisées à Gaza. Traduit par Tlaxcala

Terrain fissuré, par RABE

Comment l’embargo sur les armes contre Gaza imposé par Berlin peut empêcher les entreprises israéliennes en Allemagne de vendre des armes à Israël

Oded Yaron, Haaretz, 9/8/2025

Depuis des décennies, l’Allemagne est le deuxième exportateur d’armes vers Israël, derrière les USA. Si Israël se trouve à nouveau confronté à une situation d’urgence nécessitant des armes, il pourrait se retrouver les mains vides. Mais la formulation choisie par le chancelier pour interdire les armes destinées à Gaza pourrait laisser une marge de manœuvre à Berlin.


Le chancelier allemand Merz avec le Premier ministre Netanyahou l’année dernière. Photo  Kobi Gideon/BauBau

La décision prise vendredi par l’Allemagne de restreindre ses exportations d’armes vers Israël pourrait avoir un impact significatif sur plusieurs des systèmes d’armement les plus importants de l’armée israélienne, obligeant Israël et ses fournisseurs à trouver des solutions de contournement pour la production en Allemagne.

Cette mesure pourrait également empêcher les fabricants d’armes israéliens opérant en Allemagne, y compris les entreprises publiques israéliennes, de vendre des armes à Israël.


Un sous-marin appartenant à la marine israélienne

Au cours des dernières décennies, l’Allemagne a été le deuxième fournisseur d’armes à Israël après les USA, en grande partie grâce à d’importants contrats conclus avec ThyssenKrupp pour la livraison de sous-marins et de navires lance-missiles destinés à protéger les plates-formes gazières offshore d’Israël.

Selon une réponse officielle du ministère fédéral allemand de l’Économie et de l’Énergie à une question du Bundestag, entre le début de la guerre et le 13 mai 2025, Berlin a approuvé des exportations d’armes vers Israël pour un montant total de 481 millions d’euros.

Le gouvernement allemand a refusé de fournir des détails précis sur les types d’armes et d’équipements fournis, se contentant d’énumérer des catégories générales telles que les armes légères, les bombes, les missiles, les munitions et un large éventail de systèmes.

La déclaration du chancelier Friedrich Merz selon laquelle l’Allemagne n’approuvera pas les exportations d’équipements militaires pouvant être utilisés dans les combats dans la bande de Gaza laisse une certaine marge de manœuvre à Berlin. Par exemple, cette décision n’aura probablement pas d’incidence sur les exportations liées aux sous-marins ou aux navires, bien que dans diverses questions parlementaires, des députés allemands aient fait état d’informations selon lesquelles des navires de surface auraient participé à la campagne de Gaza.

Cependant, Israël dépend également de l’Allemagne dans d’autres domaines où il serait difficile de prétendre que les systèmes n’ont aucun lien avec les combats à Gaza. Par exemple, la société allemande MTU, filiale de la britannique Rolls-Royce, fabrique les moteurs du char Merkava, du véhicule blindé de transport de troupes Namer et du nouveau véhicule blindé de combat Eitan.

Il s’agit de composants essentiels au bon fonctionnement des forces blindées et d’infanterie de l’armée israélienne. MTU exploite également des usines au Royaume-Uni et aux USA, mais ces installations ne servent qu’à l’assemblage final et aux essais des moteurs, ce qui signifie que l’Allemagne reste un maillon essentiel de la chaîne d’approvisionnement.


Un char de l’armée israélienne à la frontière de Gaza, en 2024. Photo  Jack Guez/AFP

La nature mondiale de la chaîne d’approvisionnement pourrait déjà offrir à Israël une solution pour contourner les sanctions allemandes. En effet, Israël achète les moteurs des Namer et Eitan à une société usaméricaine, Rolls-Royce Solutions America Inc., une filiale du groupe Rolls-Royce enregistrée aux USA, ce qui signifie que la transaction passe par les USA.

Cette décision n’aura aucune incidence sur les contrats d’exportation existants entre Israël et l’Allemagne. Le mois dernier, Elbit a annoncé un contrat portant sur la fourniture de systèmes de défense antimissile à guidage infrarouge destinés à être installés sur les avions de transport A400M de l’armée de l’air allemande. Toutefois, si le gouvernement israélien maintient son cap actuel à Gaza, même l’Allemagne pourrait se tourner vers d’autres fournisseurs pour ses futurs achats. De plus, toute décision de l’Allemagne pourrait avoir un effet domino sur d’autres États européens.

Une menace pour les exportations des entreprises israéliennes vers Israël

La coopération internationale entre les entreprises de défense israéliennes à l’étranger et l’Allemagne s’est avérée vitale au cours des premiers mois de la guerre. L’Allemagne est un allié clé d’Israël dans le développement, la production et la commercialisation d’armes sophistiquées, dont certaines sont destinées à Israël lui-même.

Israel Aerospace Industries, Rafael et Elbit possèdent toutes des filiales en Allemagne et travaillent avec des entreprises locales dans divers domaines. Cela signifie que si Israël devait à nouveau faire face à une situation d’urgence et avoir besoin d’une livraison urgente en provenance d’Allemagne, comme cela s’est déjà produit par le passé, il pourrait se retrouver les mains vides.

L’une des livraisons d’armes allemandes les plus importantes à Israël depuis le début de la guerre à Gaza a été la livraison de 3 000 lance-roquettes antichars en 2023. Il s’agissait probablement de lanceurs « Matador » (le RGW-90 ou le RGW-60, plus léger), connus dans l’armée israélienne sous le nom de « Mapatz » et conçus pour détruire les véhicules blindés, les bunkers et les militants réfugiés à l’intérieur de bâtiments.

Ces lanceurs sont produits par la société allemande Dynamit Nobel Defence (DND), rachetée il y a 20 ans par Rafael, l’entreprise publique israélienne spécialisée dans la défense. Le Matador a été largement utilisé par l’armée israélienne lors des combats menés pendant des années à Gaza et au Liban.


Système de missile Spike de Rafael. Photo  Rafael Advanced Defense Systems

Rafael a également développé la famille de systèmes de missiles guidés « Spike ». Pour les commercialiser en Europe, la société a créé Eurospike, une coentreprise avec deux grandes entreprises allemandes : Rheinmetall (40 % des parts) et Diehl Defence (également 40 %). Les 20 % restants sont détenus par Ercas B.V., une société holding de Rafael enregistrée aux Pays-Bas et opérant depuis le Royaume-Uni.

Selon les documents du registre du commerce allemand, Eurospike est chargée de la commercialisation et de la distribution des systèmes Spike, en particulier pour les clients européens, et fournit également des services tels que la gestion de projets et l’ingénierie de base des systèmes. Les missiles Spike sont en partie fabriqués en Israël et en partie sur les chaînes de production des entreprises partenaires allemandes.

-Monsieur Netanyahou, même si c'est difficile pour moi en tant qu'Allemand...
...mais nous devrions parler ouvertement de vos agissements à Gaza

L’embargo allemand sur les armes à destination d’Israël n’est pas une trahison, mais un jugement moral

 

Gideon Levy, Haaretz , 9/8/2025

Armer Israël aujourd’hui pour lui permettre de mener à bien son plan de prise de contrôle de Gaza et de commettre un nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité sur ce territoire est l’une des mesures les plus antisémites et anti-israéliennes qui soient. À cet égard, la décision du gouvernement allemand de suspendre ses livraisons d’armes à Israël est une démonstration courageuse de ses valeurs morales et de son amitié sincère envers Israël.

L’Allemagne a annoncé qu’elle suspendait l’exportation vers Israël d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza. L’Allemagne post-Holocauste se devait de prendre cette décision : si elle avait continué à livrer des armes à un pays qui commet un génocide, cela aurait prouvé qu’elle n’avait rien appris de son passé.

Tout comme il est clair depuis des années que l’Allemagne ne peut pas s’élever contre Israël et que le pays qui a perpétré l’Holocauste a l’obligation d’assurer la sécurité de l’État qui a surgi de ses cendres, il est tout aussi clair que l’Allemagne doit lutter contre tout génocide et certainement pas contribuer à sa perpétration, même si l’auteur est son cher Israël.


Des manifestants protestent contre la situation à Gaza et réclament des sanctions contre Israël et l’arrêt des livraisons d’armes devant le Bundestag, à Berlin, en Allemagne, en juin. Photo  Fabrizio Bensch/ REUTERS

En imposant un embargo partiel sur les armes à Israël, l’Allemagne a prouvé qu’elle était à l’avant-garde de l’Europe et qu’elle n’oubliait pas l’Holocauste et ses leçons. Une Allemagne qui aurait continué à fournir des armes à Israël serait devenue, comme tous les fournisseurs d’armes actuels d’Israël, son partenaire dans un génocide. Et c’est quelque chose que l’Allemagne, plus que tout autre pays au monde, ne peut pas faire.

Tous ceux qui aident Israël à commettre un génocide déclarent en fait qu’ils haïssent cet État tout autant que ceux qui sont indignés par ses actions. Armer Israël aujourd’hui ne démontre ni amitié envers cet État ni préoccupation pour son sort. Fournir des armes à l’agresseur dans une guerre illégitime qui aurait dû prendre fin depuis longtemps et dont les objectifs sont désormais futiles et criminels, c’est se rendre complice d’un crime.

L’Allemagne a renversé l’ancien paradigme : aucune aide ne peut être accordée à l’Israël d’aujourd’hui, et certainement pas des armes. Chaque avion, chaque obus, chaque navire lance-missiles et chaque canon ne feront que tuer davantage d’innocents. Dès l’instant où l’attaque contre Gaza a cessé d’être un acte de légitime défense, elle est devenue insupportable.

Au vu du soutien incroyable apporté par les USA et de l’impuissance stupéfiante de l’opposition en Israël, personne ne peut arrêter la guerre. L’Europe peut contribuer à y mettre fin, même si ce n’est pas immédiatement.

Mais au-delà du désir d’arrêter la guerre, fournir des armes à Israël est un acte d’hostilité à son égard. Si seulement les USAméricains pouvaient comprendre ça ! L’Allemagne a le pouvoir de donner le cap : se soucier du sort d’Israël n’implique pas de l’armer pour lui permettre de mettre en œuvre ses plans insensés à Gaza.


Soldats israéliens en action à Rafah, dans le sud de Gaza. Photo  Unité du porte-parole de l’armée israélienne

Au lieu de continuer à considérer tous les manifestants contre Israël et contre la guerre comme des antisémites, une manipulation cynique et efficace de la propagande juive et israélienne, nous devrions en fait considérer ceux qui arment Israël comme les antisémites.

Bien sûr, il existe également des manifestations d’antisémitisme au sein des cercles opposés à Israël, mais elles ne sont pas majoritaires. La plupart des manifestants sont des personnes de conscience qui ont été exposées à ce que les Israéliens n’ont pas vu, et ils ne peuvent rester silencieux. Que peut-on attendre des citoyens du monde qui voient des images de famine et de mort ? Vont-ils applaudir leurs auteurs, ou vont-ils se révolter contre eux, voire les haïr ?

L’appréciation et la sympathie pour Israël ne reviendront pas dans un avenir proche. Le monde n’oubliera pas Gaza de sitôt. Le fait qu’Israël nie ses actes et n’accepte pas la moindre responsabilité ne fera que l’éloigner du reste du monde.

Les Israéliens en Europe peuvent continuer à jouer la carte de la victime auprès de chaque restaurateur qui les met à la porte, mais c’est ainsi que se comportent les personnes conscientes et soucieuses du bien commun. Ce ne sont pas des antisémites. Ils valent certainement mieux que ceux qui poussent Israël à continuer de tuer des centaines de bébés depuis les airs, la terre et la mer, et à l’équiper d’armes adaptées au massacre de ces bébés.


Merz augmente la pression : Arrêt de certaines exportations darmes