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29/08/2023

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
USA-Israël : une solidarité “à l’épreuve des balles” quelque peu mise à mal

Luis E. Sabini Fernández, Revista Futuros, 27-8-2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

La “réaction morale” des sionistes indignés par les nouvelles exigences de l’administration Biden à l’égard de l’État d’Israël en ce qui concerne les “droits des Palestiniens” vaut son pesant de hoummous.

 
Derniers sondages : humeur anti-israëlienne aux USA
Danziger, The Rutland Herald

Nous craignons que Biden lui-même ne soit choqué. Mais c’est une expression de l’époque, si démocratique, si pluraliste, si antiraciste, si attachée au politiquement correct ; cet air du temps a mis Biden et son équipe “progressiste” dans un sacré pétrin idéologique et tactique.

Nous n’avons plus de Teddy Roosevelt qui a choisi la politique du bâton pour redresser la ligne des nations satellites, nous n’avons plus de Winston Churchill qui se vantait de gazer les “nègres cabochards” ou de bombarder leurs villages ; nous n’avons plus (du moins dans l’arène politique), de WASP pur jus proclamant sur des bases éthiques, religieuses et scientifiques que la race blanche a été chargée par Dieu de guider et/ou de domestiquer les autres races (ou de les écarter du chemin, si elles dérangent plus que de raison).

Caroline, indignée, ne mâche pas ses mots : « Le rapport du département d’État nie fermement que l’État juif ait le droit d’imposer ses lois aux citoyens arabes ». [1]

Caroline poursuit : « Prenons, par exemple, la section du rapport sur les efforts d’Israël pour lutter contre l’occupation illégale des terres par les Bédouins dans le sud d’Israël. Selon l’ONG israélienne Regavim, qui documente les constructions arabes illégales, la minorité bédouine d’Israël a occupé dans le Néguev des terres plus vastes que Jérusalem, Tel Aviv et Beersheba réunis... Quelque 82 000 Bédouins - moins de 1 % de la population israélienne - ont occupé quelque 60 000 ha. Les 99 % restants d’Israël résident sur quelque 232 000 acres [un peu moins de 100 000 ha] ». Caroline utilise la comparaison de Regavim mais ne dit pas que ce que les Bédouins habitent est un désert dans lequel les humains survivent avec un minimum de moyens, et que les autres millions d’habitants d’Israël le font dans d’autres conditions, radicalement différentes, urbaines et industrielles.

Selon Hashomer Hadahash, une autre ONG israélienne, « qui protège les terres rurales israéliennes contre le terrorisme agricole arabe [sic], les Bédouins sont devenus des bandits qui exigent une rémunération pour leur protection ».

Caroline est déterminée à inverser le discours sur ce qui s’est réellement passé. Si ce n’était pas historiquement méprisable, on pourrait applaudir la construction d’un tel livret.

Récapitulons : Caroline voit « les efforts d’Israël pour lutter contre les empiètements illégaux des Bédouins dans le sud d’Israël ». Cependant, les Bédouins ont habité cette région - le désert du Néguev - pendant des siècles avant que les sionistes ne décident, au XXe siècle, de s’approprier ce territoire. Caroline parle de prise de terre “illégale” parce que les Bédouins n’ont pas utilisé le droit de l’occupant ; sans doute, le bon sens ancestral ne leur aurait jamais conseillé d’utiliser ce droit, car le droit de l’occupant n’est pas fait pour être exercé par l’occupé : les Bédouins occupent parce qu’ils savent pertinemment, ou par leur propre expérience du colonialisme, que les revendications juridiques des “originaires” n’existent pas ; si elles existent, elles ne sont pas reconnues.

Les Palestiniens en général, bédouins ou non, n’ont donc aucune protection juridique en Israël ; c’est pourquoi les Palestiniens dont les terres ont été prises (et généralement beaucoup plus) ne se sont vu reconnaître aucun droit en Israël, malgré toutes les dispositions “internationales” en faveur des réfugiés, qui obligent les États à verser diverses réparations, ce qu’Israël n’a jamais respecté.

Même le quotidien israélien Haaretz a rapporté dès 2016 que « 95 % de l’eau disponible dans la bande de Gaza serait imbuvable et mélangée aux eaux usées et aux pesticides ».[2]

On n’a pas tout vu, Sancho ! Mentionner si souvent le “terrorisme arabe” sans indiquer les éléments déclencheurs : ce que le sionisme a fait au fil des décennies et maintenant depuis des siècles, c’est - précisément - exercer le terrorisme sur la population arabe palestinienne, afin de continuer à la déposséder de ses terres. Déraciner les orangers, les vignes et les oliviers, dont certains sont centenaires ; déverser les eaux usées de leurs localités sur les terres côtières où vit, par exemple, la population de la bande de Gaza ; empêcher les agriculteurs et les villageois palestiniens de stocker l’eau de pluie qui se raréfie et appliquer ainsi des “garrots”. L’invasion de leurs villages, que les Palestiniens entretiennent en s’en tenant à leurs petites cultures soigneusement entretenues, si éloignées des projets agro-industriels promus dans l’Israël moderne, chargés de produits agrochimiques toxiques.

Cette curieuse invocation des droits de l’homme par des violateurs systématiques et de longue date montre à quel point il est difficile de parvenir à des accords qui soient équitables et dignes.[3]

Qu’est-ce qui a déclenché cette vague de plaintes, d’avertissements et de contre-plaintes ? Une simple remarque du président Biden sur le comportement d’Israël à l’égard des Bédouins, par exemple, « le fait d’ignorer leur mode de vie semi-nomade ».[4]

Il existe cependant d’autres points d’achoppement qui pourraient expliquer tant de malaise.

Pramila Jayapal, membre de la Chambre des représentants des USA, a provoqué un court-circuit en jouant le rôle du petit garçon qui demande à haute voix lors du défilé : « pourquoi le roi est nu ? » Alors, la vérité est devenue incontournable, incontrôlable.

La démocrate basanée d’origine indienne Jayapal a dit un mot : qu’Israël était “raciste”. Rien que ça.

Dans la même chambre, une foule d’autres démocrates sont venus démentir une telle affirmation, et ils ont déclaré publiquement qu’ils passaient la main sur le dos de l’entité non plus mythique mais biblique qu’ils ont parrainée et protégée (inversant les relations habituelles, cette entité biblique a nourri la grande majorité des membres du Congrès usaméricain sous la forme d’aumônes toujours généreuses).

Il y a quelques années, un quatuor de femmes critiques à l’égard de la conduite d’Israël a été formé au sein du caucus démocrate, qui s’est récemment élargi à huit membres (aujourd’hui mixtes), surnommés “l’Escouade”. Mais n’oublions pas que les membres démocrates du Congrès usaméricain sont actuellement au nombre de 212 (ils sont en minorité) et que, par une simple règle de trois, nous constatons que l’“Escouade” ne constitue même pas 4 % de ce corps législatif...

 

Patrick Chappatte, Le Temps, Lausanne

Mais l’indignation de Caroline Glick ne connaît pas de limites et porte le discours d’inversion de la vérité à de nouveaux sommets.

Elle affirme : « Biden s’est ingéré dans les querelles internes israéliennes sur les procédures judiciaires d’une manière dont le gouvernement usaméricain ne l’a jamais fait auparavant ». [1]

L’affirmation de Glick est vraisemblablement vraie ; ce qui est frappant, c’est l’aveuglement militant de la commentatrice qui ne veut même pas voir que les Israéliens se sont ingérés dans les querelles intérieures usaméricaines sur un nombre immense de questions : la violence dans les pays musulmans, les rapports qui se sont révélés faux sur l’armement de pays “inamicaux”, les assassinats par l’armée israélienne de citoyens usaméricains tels que Rachel Corrie ou la journaliste palestino-usaméricaine Shireen Abu Akleh ; l’expansion territoriale israélienne pendant les visites présidentielles usaméricaines, le contrôle de la frontière usaméricano-mexicaine par des entreprises israéliennes, avec l’“assistance"” par exemple, du Groupe Golan, ne sont que quelques exemples de l’influence israélienne sur la vie et les décisions des USA et de leur population.

Certains chercheurs vont beaucoup plus loin et parlent d’une véritable dépendance ou soumission usaméricaine aux décideurs israéliens. Voir, par exemple, l’approche de Gilad Atzmon, lui-même juif[2] : « Les USA sont prêts à sacrifier leurs jeunes soldats, leurs intérêts nationaux et même leur économie pour Israël. Les groupes de pression israéliens semblent croire qu’ils sont en fait plus puissants et certainement plus importants que la constitution américaine. » [3]

Deux intellectuels usaméricains, John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, posent la question suivante et y répondent : « Pourquoi les USA sont-ils prêts à mettre leur propre sécurité de côté dans l’intérêt d’un autre État ? Nous pourrions supposer que le lien entre les deux pays repose sur des intérêts stratégiques communs ou sur des impératifs moraux impérieux. […] Toutefois, aucune de ces deux explications ne justifie l’important soutien matériel et diplomatique que les USA apportent à Israël. Au contraire, l’orientation de la politique usaméricaine dans la région est presque entièrement due à la politique intérieure des USA, en particulier aux activités du “lobby israélien” ». [4]

Le boucher Ariel Sharon a dit la même chose d’une autre manière : « Nous, les Juifs, contrôlons l’Amérique et les Américains le savent ». Il n’avait pas tort, même si une telle franchise est dégoûtante.

Nous vivons une époque de sensibilité accrue à l’escamotage des libertés démocratiques... les nôtres.

Ainsi, Weinthal nous rappelle douloureusement que « l’ingérence présumée de Biden dans les affaires intérieures d’Israël a été une source d’angoisse pour certains Israéliens et pour plusieurs candidats républicains à l’élection présidentielle ». (ibid.)

Biden ne peut supporter tant de douleur et de vexation israéliennes : « Il a dit à Herzog de transmettre à Netanyahou la conviction que l’engagement de l’Amérique envers Israël est ferme et à l’épreuve des balles ». (ibid.)

Et pour parfaire la réconciliation, Joe Biden a promis un “plan national contre l’antisémitisme”.[5]

La Double alliance (qui est en fait une triple alliance avec le Royaume-Uni) reste intacte.

Notes

[1]   Caroline Glick, ”The Biden Adminstration Sinister Turn Against Israel”, Newsweek,  24 marzo 2023.

[3]  La violence terroriste en Palestine est attestée par les assassinats des commandos sionistes depuis au moins la deuxième décennie du XXe siècle ; les premiers attentats perpétrés par des organisations palestiniennes datent de la septième décennie du même siècle : pendant un demi-siècle, les Palestiniens , en matière de “terrorisme”, n'en ont été que des victimes..

[4]  Glick, ibid.

[5]   Weinthal, Benjamin. "Biden criticism of Netanyahu govt sparks anger as Israeli president set to address Congress", Fox News, 2023 07 19.

[6]   Non seulement juif, mais sioniste d'origine et croyant en son grand-père, organisateur de la violence contre les Palestiniens. En tant que conscrit, il avoue avoir eu le choc de sa vie, car il a découvert, sous les rires de ses pairs, les cages - qu'il avait prises pour des chenils - dans lesquelles étaient enfermés les Palestiniens les plus dignes ou les plus rebelles ; des cages où l'on ne peut ni s'allonger, ni se lever. Et en même temps, il a rencontré personnellement des Palestiniens emprisonnés et très dignes. La secousse psychique fut si forte qu'il quitta d'abord l'armée, puis le sionisme et enfin le pays et la tribu. Aujourd'hui, il n'a qu'une seule citoyenneté : britanniques.

Ça vient du Premier ministre Netanyahou:
"SVP, respectez le droit à l'existence de l'État d'Israël.
Nous apprécions votre coopération pendant que nous le construisons sur votre dos.
XO (Câlins et bisous),
Bibi
"
Dessin de Christofer Weyant, The Boston Globe

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Israel ahora avasallada: el discurso como inversión de la verdad

Luis E. Sabini Fernández, Revista Futuros, 27-8-2023 

Sumamente ilustrativa es la “reacción moral” que les ha acometido a sionistas escandalizados por las novedosas exigencias de la administración Biden al Estado de  Israel, en lo que atañe a “derechos palestinos”.

 
Últimas encuestas: estado de ánimo antiisraelí en USA
Danziger, The Rutland Herald


Nos tememos que el mismo Biden debe  estar también escandalizado. Pero es expresión de los tiempos que corren, tan democráticos, tan pluralistas, tan antirracistas, tan apegados al “pensamiento correcto”… este “aire de época” ha metido a Biden y a su equipo progre en este berenjenal ideológico y táctico.

Ya no tenemos  un Teddy Roosevelt que elegía la política del garrote para enderezar la fila de naciones satélites, ya no tenemos un Winston Churchill que se vanagloriaba de gasear “negros retobados” o de bombardear sus aldeas; ya no tenemos (por lo menos en la arena política), a un wasp de pura raza que proclame con fundamentos éticos, religiosos y científicos que a la raza  blanca dios le ha encomendado la tarea de guiar y/o domesticar a las otras razas (o quitarlas del medio, si molestan más de la cuenta).

Una escandalizada Caroline lo expresa con todas las letras: “Informe del Dpto. de Estado niega terminantemente que  el estado judío tenga el derecho de imponer sus leyes a los ciudadanos árabes.” [1]

Prosigue Caroline: “Veamos, por ejemplo, la sección del informe acerca de los esfuerzos de Israel  para combatir las tomas ilegales de los beduinos en el sur de Israel. De acuerdo con la oenegé israelí Regavim que documenta las construcciones árabes ilegales: la minoría beduina israelí ha ocupado tierra en la zona del Negev más extensa que Jerusalén, Tel Aviv y Bersheva unidos… Unos 82 mil beduinos  –menos del 1% de la población israelí–  han ocupado unos 150 mil acres [60 mil ha]. El otro 99% de Israel reside en unas 232 mil acres [algo menos de 100 mil ha].” Caroline emplea la comparación de Regavim pero no dice  que lo que habitan los beduinos es un desierto en el cual con minimalismo sobreviven humanos allí, y que los otros millones que habitan Israel lo hacen en otras condiciones radicalmente distintas, urbanas, industriales.

De acuerdo con Hashomer Hadahash, otra oenegé israelí,  “que protege las tierras rurales israelíes del terrorismo agrícola árabe [sic], los beduinos se han convertido en bandoleros que reclaman paga por protección.”

Caroline lleva con empeño el discurso a la inversión de lo que verdaderamente ha acontecido. Si no fuera históricamente deleznable habría que aplaudir la construcción de semejante libreto.

Repasemos: Caroline ve “esfuerzos de Israel para combatir las tomas ilegales de los beduinos en el sur de Israel”. Sin embargo, los beduinos han habitado esa región   –el desierto de Négev– unos cuantos siglos antes de que los sionistas en el s XX decidieran apropiarse de ese territorio. Caroline habla de toma “ilegales” porque los beduinos no han usado el derecho del ocupante; sin duda, el sentido común ancestral jamás les habría aconsejado usar ese derecho, porque el derecho del ocupante no rige para que lo ejerciten los ocupados: los beduinos ocupan porque saben a ciencia cierta o a experiencia vivida con el colonialismo, que los reclamos judiciales de los “originarios” no existen; si existen no son reconocidos.

Así que los palestinos en general, beduinos o no, carecen en Israel de todo amparo legal; por eso a palestinos a quienes se les arrebató la tierra (y generalmente mucho más) no se les ha reconocido derecho alguno en Israel, pese a todas las disposiciones “internacionales” en favor de refugiados, que obligan a los estados a diversos resarcimientos, que Israel jamás ha cumplido.

Hasta el diario israelí Haaretz ha informado que ‘el 95% del agua disponible en la Franja de Gaza no sería potable y estaría mezclada con aguas residuales y plaguicidas’.[2]

¡Cosas veredes, Sancho! Mencionar tantas veces “el terrorismo  árabe” sin señalar los disparadores; lo que ha hecho el sionismo a lo largo de las décadas y ahora ya de los siglos es –precisamente–  ejercer terrorismo sobre la población palestina árabe, para seguir despojándola de sus tierras; arrancando de cuajo naranjos, vides y olivos algunos centenarios; arrojando aguas servidas de sus poblaciones hacia la tierra costera en que vive, por ejemplo, la población de la Franja de Gaza; impidiendo a campesinos y pobladores palestinos atesorar la escasa agua de lluvia y aplicando “torniquetes” por el estilo. Invadiendo sus aldeas, que palestinos mantienen con apego a sus cultivos en pequeña escala tratados con esmero, tan distantes de los proyectos agroindustriales que se impulsa en la moderna Israel, cargados de agrotóxicos.

Esta curiosa invocación a derechos humanos de parte de violadores sistemáticos y de muy larga data es una muestra de lo difícil que es alcanzar acuerdos con cierta justeza, dignidad.[3]

¿Qué es lo que ha disparado esta ola de quejas, advertencias, reconvenciones? Un señalamiento, apenas, del presidente estadounidense Biden sobre procederes israelíes ante los beduinos, por ejemplo, “ignorando su estilo seminómade de vida”.[4]

Hay, empero, otros puntos de fricción, que podrían explicar tanta molestia.

Pramila Jayapal, miembro de la Cámara Baja de EE.UU., ha provocado un cortocircuito cumpliendo el papel del niño pequeño que preguntó en voz alta en el desfile ¿por qué el rey está desnudo? Entonces, la verdad se hizo inevitable, incontenible.

La demócrata de origen indio Jayapal, morocha, dijo una palabra: que Israel era “racista”. Solo eso.

En su cámara salieron muchísimos otros demócratas a negar semejante afirmación y se dedicaron a pasar la mano por el lomo de la entidad, ya no mítica sino bíblica, que han auspiciado y protegido (invirtiendo las relaciones habituales, ese ente bíblico les ha dado de comer a la inmensa mayoría de congresales de EE.UU. bajo la forma de siempre generosas dádivas).

En las huestes demócratas se forjó un cuarteto de mujeres críticas a la conducta  de Israel hace unos pocos años, que ha devenido últimamente de ocho miembros (ahora mixto), bautizados como “la Escuadra”. Pero recordemos que los congresales demócratas en EE.UU. son ahora (que están en minoría) 212. Y que haciendo una simple regla del tres, vemos que la Escuadra” no llega ni al 4% de ese “cuerpo” legislativo…

Patrick Chappatte, Le Temps, Suiza

Pero la indignación de Caroline Glick no tiene freno y eleva el discurso como inversión de la verdad a nuevas alturas.

Sostuvo que: “Biden se ha insertado  en las peleas domésticas israelíes acerca de los procesos judiciales como nunca lo había hecho hasta ahora el gobierno de EE.UU.” [5]

Esta afirmación de Glick es presuntamente cierta; lo que llama la atención es la ceguera militante de la comentarista para siquiera atisbar si los israelíes se han insertado en las peleas domésticas estadounidenses  acerca de una cantidad inmensa de cuestiones; la violencia en países musulmanes, los informes que resultaron falsos sobre armamento en países “no amigos”, los asesinatos del EdI de ciudadanos norteamericanos como Rachel Corrie o la periodista palestino-estadounidense Shireen Abu Akleh; la expansión territorial israelí durante las visitas presidenciales estadounidenses; el control por empresas israelíes de la frontera mexicano-estadounidense, con “la asistencia” de, por ejemplo, el Golan Group,  son apenas unos pocos ejemplos de la incidencia israelí en la vida y las decisiones de EE.UU. y sus habitantes.

Algunos investigadores van mucho más allá y hablan de una verdadera dependencia o sumisión estadounidense a manos de los que toman las decisiones desde Israel. Véase, por ejemplo, el enfoque de Gilad Atzmon, él mismo judío:[6] “Estados Unidos está dispuesto a sacrificar a sus jóvenes soldados, intereses nacionales e incluso su economía por Israel”.  “Los grupos de presión israelíes parecen creer que en realidad son más poderosos y ciertamente más importantes que la constitución estadounidense”. [7]

Y dos intelectuales norteamericanos, John J. Mearsheimer y Stephen M. Walt,  se preguntan y nos contestan: “¿Por qué los EE. UU. están dispuestos a dejar de lado su propia seguridad anteponiendo los intereses de otro estado? Podríamos suponer que el vínculo entre los dos países se basa en intereses estratégicos comunes o en imperativos morales muy convincentes. […] sin embargo, ninguna de esas dos explicaciones justifica la importante cantidad de material y apoyo diplomático que los EE. UU. proporcionan a Israel. En lugar de eso, el empuje de la política estadounidense en la región se debe casi totalmente a la política interna de los EE. UU., especialmente a las actividades del «Lobby israelí».” [8]

Con otra carga, decía lo mismo el carnicero Ariel Sharon: “Los judíos controlamos América y los norteamericanos lo saben”. No se equivocaba, aunque asquee tanta franqueza.

Estamos en una era de alta sensibilidad ante el escamoteo de libertades democráticas… propias.

Por eso, nos recuerda dolorido Weinthal, que: “La alegada interferencia de Biden en los asuntos domésticos de Israel ha sido una fuente de angustia entre algunos israelíes y en varios políticos republicanos aspirantes a la presidencia.” (ibíd.)

Biden no puede soportar tanto dolor y vejamen israelí: “le dijo a Herzog que le enviara a Netanyahu la convicción que el compromiso de EE.UU. [America, dijo],  hacia Israel es firme y a prueba de balas.” (ibíd.)

Y para que la reconciliación sea plena, Biden ha prometido un ‘plan nacional contra el antisemitismo’.[9]

La Doble Alianza (que en realidad es una triple, con el Reino Unido) sigue incólume.


Viene del Primer Ministro Netanyahu:
Por favor, respete el derecho del Estado de Israel a existir.
Agradecemos su cooperación mientras lo construimos a sus espaldas.
XO (Besos y abrazos),
Bibi

Viñeta de Christofer Weyant, The Boston Globe


Notas


[1]   Caroline Glick, ”The Biden Adminstration Sinister Turn Against Israel” (El gobierno de Biden hace una siniestra movida contra Israel), Newsweek,  24 marzo 2023.

[3]  La violencia terrorista en Palestina se registra con asesinatos de comandos sionistas desde por lo menos la segunda década del s XX; los primeros atentados de ese tipo llevado a cabo por organizaciones palestinas datan de la séptima década del mismo siglo: durante medio siglo los palestinos fueron solo víctimas en el rubro abominable del “terrorismo”.

[4]  Glick, ibíd.

[6]   No sólo judío sino originariamente sionista y creyente de su abuelo, organizador de violencia contra palestinos. Como conscripto, confiesa, tuvo el sacudón de su vida, porque conoció, entre sonrisas de suficiencia de sus pares, las jaulas –que él había tomado como perreras– en que albergaban a los palestinos más dignos o rebeldes; jaulones donde no se puede permanecer ni acostado ni parado. Y a la vez, conoció personalmente a palestinos encarcelados y muy dignos. Y el sacudón psíquico fue tan fuerte que abandonó primero el ejército, luego el sionismo y finalmente el país y la tribu. Hoy tiene solo la ciudadanía británica.

[7]  La identidad errante, Editorial Canaán, Buenos Aires, 2012.