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30/10/2025

Tucumán, Argentine : la pieuvre sioniste étend ses tentacules dans toutes les directions, de la communauté juive aux institutions de l’État

 Rubén Kotler, 30/10/2025

Rubén Kotler (né en 1974) est un historien argentin, juif antisioniste, spécialiste de l’histoire récente de Tucumán, cofondateur de l’Association d’Histoire Orale de la République argentine et coadministrateur du Réseau latino-américain d’Histoire Orale. Il est aussi coscénariste et responsable de la recherche historique du documentaire El Tucumanazo (sur les révoltes ouvrières et étudiantes de Tucumán). https://www.deigualaigual.net/

L’historien israélien Ilan Pappe définit un lobby comme « l’influence exercée pour modifier la politique gouvernementale d’un pays ou altérer l’opinion publique ». Dans son récent ouvrage[1], il analyse l’histoire du lobby sioniste entre les USA et le Royaume-Uni. La pénétration sioniste en Amérique latine plonge ses racines dans la première moitié du XX siècle ; elle est essentielle au soutien de l’État dIsraël et de ses politiques de génocide, de nettoyage ethnique, dapartheid, de colonialisme, dexpansionnisme, de racisme et d’islamophobie — les colonnes vertébrales sur lesquelles s’édifie cet État juif autoproclamé au détriment du peuple palestinien.
Ce dispositif colonial est soutenu par les communautés judéo-sionistes du monde entier. On le constate aisément, à la loupe, dans des communautés comme celle de Tucumán, en Argentine.
 



La plus petite province d’Argentine abrite une petite mais influente communauté judéo-sioniste, mêlant héritages ashkénaze et séfarade. On y trouve diverses institutions : synagogues, écoles, un club nommé Unidad Sionista, et un cimetière.
L’école principale de la communauté — celle où moi-même j’ai étudié — offre une double scolarité ; sa formation judéo-sioniste constitue un pilier central du soutien à Israël. Les programmes d’enseignement juif, loin de l’orthodoxie religieuse, visent à forger une identité sioniste très marquée. On y célèbre avec un même enthousiasme les fêtes nationales argentines et les fêtes juives, les deux étant enveloppées d’un récit nationaliste comparable à celui enseigné dans les écoles de la colonie israélienne elle-même.
La pénétration sioniste dans le monde juif religieux est telle que, dans certaines communautés réformées, on a ajouté une prière demandant à Dieu de protéger l’armée israélienne.

 

Photos d’une cérémonie scolaire de “patriotisme israélien” à Tucumán
(Archives de l’auteur)

Un système de bourses finance des voyages initiatiques vers l’État juif autoproclamé — comme un pèlerinage à Disneyworld — et toutes les institutions locales entretiennent une identité soudée autour de la défense d’Israël, considéré tantôt comme seconde patrie, tantôt comme refuge eschatologique face à la crainte d’un nouvel « holocauste ».

Les attentats contre l’ambassade d’Israël (1992) et contre l’AMIA (1994) à Buenos Aires ont nourri cette peur. Depuis 1994, les institutions judéo-sionistes argentines maintiennent des murs anti-voitures piégées ; depuis trente ans, la communauté attend son « troisième attentat » comme le Messie.
Le serment des soldats israéliens à Masada, jurant que Sion ne tombera plus, est reproduit dans les écoles judéo-sionistes avec la même ferveur.

La DAIA (Délégation des Associations israélites d’Argentine) est une institution de lobbying prosioniste dont la mission initiale était de protéger les intérêts juifs en Argentine ; elle défend en réalité les intérêts sionistes et propage la confusion entre antisionisme et antisémitisme.


Le kirchnériste José Jorge Alperovich (1955) a été trois fois gouverneur de la province de Tucumán entre 2003 et 2015. En novembre 2019, il a fait l'objet d'une plainte pénale et a été inculpé pour abus sexuels. En 2024, il a été condamné à 16 ans de prison pour abus sexuels et a été déchu à vie de ses droits civiques.

Mais revenons à la pénétration du sionisme dans la province de Tucumán ces dernières années, en tant que soutien d'une cinquième colonne qui justifie et accompagne le génocide. Les différents gouvernements provinciaux depuis 2003 ont maintenu des liens économiques, culturels, politiques et sociaux solides avec Israël. 

L'élection du gouverneur José Alperovich, fils d'une famille judéo-sioniste de Tucumán appartenant à une élite commerciale économiquement puissante, s'est avérée paradigmatique dans un pays dont la religion officielle majoritaire est le catholicisme romain. L'élection d'Alperovich était novatrice, tout comme l'étaient ses alliances avec le sionisme à l'échelle mondiale. Ces alliances existaient déjà avant cette élection, mais elles ont été renforcées par l'inclusion dans le cabinet provincial de membres de la communauté juive locale. Des membres éminents de la communauté ont embrassé le péronisme comme parti où ils ont ancré leur influence politique et ont lié l'État provincial à l'État d'Israël par le biais de divers accords économiques.

Juan Luis Manzur (1969), le fonctionnaire le plus riche de l’administration nationale

Son successeur, le gouverneur Juan Manzur, qui entretenait des liens étroits, voire affectifs, avec une partie de la communauté judéo-sioniste - Chabad Lubavitch-, a poursuivi cette ligne de soumission au sionisme. Manzur a rapidement conclu des accords commerciaux avec Israël dans l'un des domaines où l'enclave coloniale excelle, à savoir la sécurité. Vers la fin de l'année 2018, le gouvernement provincial a acheté 4 000 pistolets semi-automatiques Jericho 9 millimètres avec un cadre en polymère, développés par la société IMI (Israel Military Industries), privatisée en 2018 et intégrée à Elbit Systems. L'accord conclu pour un montant de neuf millions de dollars a permis à la province d'acquérir ces armes et d'autres utilisées notamment dans la répression des Palestiniens en Cisjordanie. L'une de ces armes, utilisée par la police de Tucumán, a tué Luis Espinoza dans le contexte répressif de la pandémie, lorsque la police de Tucumán est intervenue lors d'une réunion sociale le 15 mai 2020, réunion au cours de laquelle Espinoza a été enlevé et a disparu pendant sept jours, jusqu'à ce que son corps sans vie soit retrouvé dans une autre province.

Mais les accords ne s'arrêtent pas là. Deux ans avant la disparition suivie du décès de Luis Espinoza, le 13 août 2018, l'Orchestre symphonique de Jérusalem donnait un concert dans l'un des principaux théâtres de la province, sous l'égide du gouvernement provincial lui-même. Ce que j'ai alors intitulé « Un concert de mitraille » rendait compte de la manière dont on embrassait l'État sioniste à travers un événement culturel qui normalisait l'oppression du peuple palestinien. La normalisation de la structure coloniale par le biais de la culture et du sport sont des caractéristiques distinctives de ce type d'alliances et de cette pénétration à l'échelle mondiale. Je pourrais remonter beaucoup plus loin dans le temps, mais ces faits relatés sur l'influence sioniste suffisent à illustrer mon propos. Surtout dans ce qui a suivi, avec une série d'accords commerciaux et autres, qui n'ont fait que renforcer ces liens avec le lobby sioniste dans la province.

Les péronistes, alliés des sionistes

Aujourd'hui, on évoque le gouvernement d'extrême droite de Javier Milei, allié stratégique du sionisme et partisan du génocide palestinien, mais avec beaucoup d'hypocrisie, une partie des péronistes se taisent ou regardent ailleurs lorsqu'il s'agit des accords entre l'État et l'entité sioniste. Les voyages en Israël des fonctionnaires argentins se répètent d'un gouvernement à l'autre. Au niveau provincial, les accords signés tant par le gouvernement local que par les autorités universitaires se répètent d'une administration à l'autre.

Il faut rappeler que le premier voyage à l’étranger du président péroniste Alberto Fernández, dans les mois qui ont précédé la pandémie, l'a conduit en Israël pour serrer la main du criminel de guerre Netanyahu ; et rappelons que c'est l'un de ses ministres, Wado de Pedro, fils de disparus pendant la dernière dictature civilo-militaire en Argentine, qui a fait venir l'entreprise israélienne Mekorot en Argentine pour contrôler une ressource stratégique comme l'eau. De Pedro ne pouvait ignorer les accusations internationales qui pèsent sur l'entreprise israélienne dans le cadre du régime d'apartheid contre les Palestiniens dans le contrôle des ressources en eau de la Palestine occupée. Ces accords sont aujourd'hui renforcés grâce aux tentatives du gouvernement ultralibéral de Milei de privatiser Agua y Saneamiento Argentino - AYSA. Est-ce Mekorot qui bouffera AYSA ? C'est très probable.

Le 13 octobre 2021, alors que la pandémie de Covid-19 sévissait encore, le ministère provincial de la Santé a signé un accord avec le « Réseau de santé Hadassah » d'Israël. L'accord a été signé par la ministre de la Santé de l'époque, Rossana Chahla, aujourd'hui mairesse de la capitale provinciale, et dont nous parlerons dans le dernier chapitre de cette saga de capitulation de la province face au sionisme. Mais pour en revenir à l'accord de « coopération » avec l'institution israélienne, celui-ci n'a pas été suffisamment diffusé. Selon le site web du ministère provincial de la Santé, « cet accord a pour objectif de partager les connaissances médicales développées à l'hôpital Hadassah Medical Center en Israël afin de donner accès à des formations, des ateliers, des journées médicales animées par des professionnels, ainsi qu'à la coopération et à l'intégration des hôpitaux et des centres de santé de Tucumán au réseau de santé Hadassah, afin que les professionnels puissent bénéficier des connaissances les plus modernes et les plus qualifiées ».

L'objectif est clairement énoncé : partager les informations de la province avec l'entité coloniale israélienne, ce qui est sans précédent dans un domaine aussi sensible que la santé publique. Il est également précisé que la relation entre le gouvernement provincial et le réseau Hadassah remonte à plus de 15 ans, précisément à l'époque du gouvernement Alperovich.

Le milieu universitaire local renforce le discours sioniste

Le discours sioniste a besoin de scribes. La « Hasbara »[1] déploie toute une série de ressources allant du financement des médias de masse à l'inondation des réseaux sociaux par des personnalités qui instaurent un sens commun, entre autres. Comme l'a récemment déclaré le criminel Netanyahou, Israël doit acheter Tik Tok. Mais dans ce schéma où la Hasbara cherche à toucher tous les domaines possibles, le monde universitaire joue un rôle fondamental. Les accords conclus entre les universités publiques argentines et des institutions sionistes ou prosionistes sont remarquables.


Revenons à Tucumán. Le 23 juillet dernier, la faculté de droit de l'université nationale de Tucumán a accueilli une activité de hasbara dans le but clair de renforcer le discours sioniste. Il s'agissait de la présentation du livre d'Ariel Gelblung, « Antisémitisme : définir pour combattre ». Gelblung est directeur du controversé Centre Simon Wiesenthal, partisan du discours sioniste. De plus, l'activité a été soutenue par la DAIA locale et les autorités universitaires et judiciaires de la province, puisque des membres de la Cour suprême de justice de Tucumán, Claudia Sbdar et Daniel Posse, le journaliste du principal quotidien local, La Gaceta, Álvaro José Aurane, et les fonctionnaires du gouvernement provincial Raúl Albarracín et Hugo Navas y ont participé. Il convient de souligner que la présentation des travaux de Gelblung s'inscrivait dans le cadre des activités du diplôme de troisième cycle sur le génocide et les crimes contre l'humanité, dispensé par la faculté de droit elle-même, et dans lequel le génocide contre le peuple palestinien n'est pas mentionné.

Le 25 juillet, une conférence a également été organisée pour les étudiants de la province, au cours de laquelle il a également été fait référence à l'association entre antisémitisme et antisionisme. Dans une interview accordée au journal local, Gelblung a déclaré que « nous vivons actuellement la pire période d'antisémitisme dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le conflit au Moyen-Orient, dont nous ne parlons pas ici, a mis en danger les communautés juives qui vivent dans chacune de ces régions. Le fait de ne pas séparer certaines choses et d'avoir laissé tomber certains masques en se rangeant dans certains cas du côté du terrorisme est vraiment dangereux ».

Pour ce propagandiste, « sionisme n'est pas un mot péjoratif. Le sionisme est le mouvement d'autodétermination nationale du peuple juif sur sa terre ancestrale. Et personne ne peut venir dire : « Je suis d'accord avec l'autodétermination de tous les peuples du monde sauf un ». C'est vraiment de la discrimination. On ne peut donc pas dire : « Je ne suis pas antisémite, je suis antisioniste. C'est une erreur ». Pour le directeur du Centre Wiesenthal, comme pour toute la communauté judéo-sioniste, il n'y a pas de génocide en cours à Gaza, contrairement à ce qu'affirment les rapports sur le sujet élaborés par des organismes de défense des droits hiumains d'Israël même, tels que B'Tselem. Ni Gelblung, ni les autorités de l'université ou du pouvoir judiciaire de la province n'ont manifestement lu le rapport intitulé « Notre génocide » et, se faisant l'écho de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA, ils assimilent ce terme à l'antisionisme. Rien n'est plus fallacieux que cela. De plus, depuis un certain temps, surtout après le 7 octobre 2023, ils répètent haut et fort que nous assistons à une recrudescence de l'antisémitisme dans le monde entier, augmentation qui n'est pas vérifiée dans les faits. Dire Gaza ou mentionner la Palestine transforme le dénonciateur en antisémite, quel que soit le contexte ou la forme. En Argentine, des députés nationaux ont même été poursuivis pour avoir mentionné le génocide en Palestine, accusés d'antisémitisme, comme cela a été le cas pour la députée du Front de gauche et des travailleurs Vanina Biassi.



Rossana Chahla (1966), mairesse de Tucumán, justicialiste (péroniste/kirchnériste)

Le dernier chapitre de l'alliance entre Tucumán et le sionisme

L'un des derniers chapitres de l'alliance entre Tucumán et le sionisme est à nouveau écrit par Rossana Chahla. Aujourd'hui mairesse de la capitale, San Miguel de Tucumán, elle a signé un accord de coopération en matière de sécurité avec l'agence israélienne Mashav pour la formation du personnel municipal en matière de sécurité. Malgré les protestations de l'organisation « Tucumán por Palestina » (Tucumán pour la Palestine), la municipalité a poursuivi cet accord ignoble. En plein génocide, la mairesse, médecin de profession et d'origine syro-libanaise, renforce ses liens avec le sionisme.

Selon le site web de la municipalité elle-même, « pendant le cours, qui est dispensé en espagnol et se déroule sur le campus de l'Institut à Beit Berl, près de Tel Aviv, des thèmes clés sont abordés, tels que la coordination entre les municipalités et les forces de police, la création de corps de police communautaires, la gestion des urgences, le travail avec les jeunes en situation de risque et la coordination avec les établissements d'enseignement, les organisations communautaires et le secteur privé ». Ce genre d’ accords est signé à travers tout le continent, renforçant ce que le journaliste Antony Loewenstein a appelé « le laboratoire palestinien », pour rendre compte de la manière dont Israël montre au monde « ses avancées technologiques » en matière de sécurité et de guerre grâce au fonctionnement de ses systèmes répressifs sur le peuple palestinien. Il convient de rappeler ici qu'Israël est l'un des principaux États dont l'industrie de l'armement et de la sécurité s'étend à travers le monde entier, négociant même avec des dictatures.


Un fantôme hante Tucumán : celui du génocide

Le groupe Tucumán por Palestina, composé d'un ensemble hétérogène comprenant notamment des Palestiniens, des Juifs antisionistes, des artistes, des militants politiques et syndicaux, des universitaires, dénonce depuis des années le sionisme et expose les crimes commis par l'État d'Israël contre le peuple palestinien. Cela ne leur a pas valu une seule ligne dans le principal quotidien de Tucumán. En revanche, chaque fois que la communauté judéo-sioniste est descendue dans la rue ou a organisé une activité, le média lui a consacré d'importants espaces de diffusion hasbaratique. En général, à quelques exceptions près, les médias locaux ne couvrent pas les activités de dénonciation menées avec une persistance militante dans la capitale. 

Il est clair que la pénétration sioniste dans la province s'étend aux trois pouvoirs de l'État, à la presse locale hégémonique, à différents membres du monde universitaire, entre autres. En tant que fils de cette communauté juive, je réitère mon opposition au sionisme et au génocide. Je fais entendre ma voix chaque fois que je le peux, comme le font mes camarades de Tucumán por Palestina. La pénétration de ce fantôme appelé génocide a des noms et des prénoms dans la province, dont beaucoup sont des descendants de Syro-Libanais, comme la mairesse de la capitale de Tucumán. 

Briser le récit, faire autant de bruit que possible et convaincre les membres des communautés juives du monde entier qu'Israël ne représente pas le judaïsme dans aucune de ses variantes religieuses ou culturelles peut contribuer à affaiblir l'enclave. Le fait de lui retirer le soutien de la communauté, comme le font différentes organisations juives antisionistes ou propalestiniennes, peut contribuer à la chute d'un régime qui, depuis plus d'un siècle, mène la guerre, commet des crimes contre l'humanité, soutient un génocide et un nettoyage ethnique dans la Palestine historique et dans d'autres points tout aussi stratégiques du Moyen-Orient. 

Notes

[1]  Ilan Pappé,  Le lobby sioniste des deux côtés de l'Atlantique, Ethos 2025
[2] Hasbara ou « explication » en hébreu, est l'appareil propagandiste utilisé par Israël pour redorer le blason du régime et instaurer un discours qui présente l'État sioniste comme la seule démocratie du Moyen-Orient, démontre que son armée est la « plus morale du monde » et que toutes les actions militaires contre les pays de la région sont des actions de « défense ».


Tucumán, Argentina: The Zionist octopus extends its tentacles in all directions, from the Jewish community to State institutions

 Rubén Kotler, 30/10/2025

Rubén Kotler (b. 1974) is an Argentine historian, Jewish anti-Zionist, and specialist in the recent history of Tucumán. He is cofounder of the Argentine Oral History Association and coadministrator of the Latin American Oral History Network. He also co-wrote and conducted the historical research for the documentary El Tucumanazo, which explores the workers’ and students’ uprisings in Tucumán. https://www.deigualaigual.net/

Israeli historian Ilan Pappé defines a lobby as “the influence exerted to change a government’s policy or to alter public opinion.” In his recent book, Lobbying for Zionism on Both Sides of the Atlantic , he analyzes the history of the Zionist lobby between the United States and the United Kingdom. Zionist penetration in Latin America dates back to the first half of the twentieth century and has been essential to the survival of the State of Israel and its policies of genocide, ethnic cleansing, apartheid, colonialism, expansionism, racism, and Islamophobia—the backbone upon which the self-proclaimed Jewish state is built, to the detriment of the Palestinian people.
This colonial framework is sustained by Jewish-Zionist communities worldwide. Such dynamics can be observed, under closer inspection, in local communities such as that of Tucumán, Argentina.



Argentina’s smallest province hosts a small but influential Jewish-Zionist community, where both Ashkenazi and Sephardic heritages coexist. Its institutions range from several synagogues and schools to a club called Unidad Sionista (“Zionist Unity”) and a cemetery. The main community school—where I myself studied during my school years—maintains a dual curriculum, and its Jewish-Zionist education is a key element in maintaining and reinforcing communal support for Israel.

The Jewish educational programs, far removed from religious orthodoxy, are designed to foster a deeply Zionist identity.Argentine national holidays are celebrated with equal emphasis to Jewish holidays, imbuing them with a nationalist narrative that rivals that taught in schools in the colonial enclave of Israel itself. Zionist influence in the religious Jewish world has been so profound that even Reform congregations  have included a prayer asking God to protect the Israeli army in their religious services.

 

Images from a “Patriotic Israeli” School Ceremony in Tucumán
(Author’s Archive)

At the same time, a scholarship system funds initiation trips to the self-proclaimed Jewish state—as if to a kind of Disney World. Combined with a tightly woven network of local institutions, this reinforces a sense of Israel as a “second homeland,” and for some, as an imagined nation that serves as refuge from a potential apocalyptic repetition of a “second Holocaust.”

The bombings of the Israeli Embassy in Buenos Aires (1992) and the AMIA (1994) strengthened the narrative of a possible “Holocaust” in Argentina. Since 1994, Jewish-Zionist institutions have maintained external walls around their buildings “to prevent car bomb explosions.” For thirty years, Argentina’s Jewish-Zionist community has awaited a “third attack” as though waiting for the Messiah.

The oath sworn by soldiers of the world’s most criminal army at Masada, in occupied Palestine—pledging that Zion will never fall again—is replicated with equal fervor in Jewish-Zionist schools.

In Argentina, there exists a notorious pro-Zionist lobbying institution known as the Delegación de Asociaciones Israelitas Argentinas (DAIA)—the Delegation of Argentine Jewish Associations—whose initial purpose was to protect Jewish interests in Argentina. Nothing could be further from reality: DAIA defends Zionist interests in the country. It is also one of the key promoters of the idea that anti-Zionism is equivalent to anti-Semitism, as we will see later.


Kirchnerist José Jorge Alperovich (b. 1955) served as governor of Tucumán three times between 2003 and 2015. In November 2019, he was criminally charged with sexual abuse, and in 2024 he was sentenced to sixteen years in prison and permanently disqualified from holding public office.

To understand Zionist penetration in Tucumán over recent years—functioning as a kind of fifth column that justifies and accompanies genocide—we must consider the political landscape. Provincial governments since 2003 have maintained firm economic, cultural, political, and social ties with Israel.

Alperovich, the son of a Jewish-Zionist family from Tucumán belonging to the commercial elite, became a paradigmatic case in a country whose official religion is Roman Catholicism. His election was as novel as his alliances with Zionism at a global level. These ties predated his governorship but were reinforced by the inclusion of local Jewish community members in the provincial cabinet. Prominent community figures embraced Peronism as a political vehicle through which they anchored their influence and linked the provincial state to the State of Israel via a series of economic agreements.


Juan Luis Manzur (b. 1969), later governor and today the wealthiest official in the national administration, continued this line of submission to Zionism. With close, even affectionate ties to sectors such as Chabad Lubavitch, Manzur quickly made business deals with Israel in one of the colonial enclave’s most specialized areas: security.

By the end of 2018, the provincial government purchased 4,000 semi-automatic Jericho 9mm pistols with polymer frames, developed by Israel Military Industries (IMI)—a company privatized that same year and absorbed by Elbit Systems. The nine-million-dollar deal brought to Tucumán weapons identical to those used against Palestinians in the West Bank. One of these guns, in the hands of the provincial police, killed Luis Espinoza during the pandemic lockdown, when police raided a social gathering on May 15, 2020. Espinoza was kidnapped and disappeared for seven days before his body was found in another province.

But the agreements didn’t stop there. Two years before Espinoza’s death, on August 13, 2018, the Jerusalem Symphony Orchestra performed in one of Tucumán’s main theaters under the sponsorship of the provincial government. I titled my commentary at the time “A Concert of Gunfire” to highlight how cultural events were being used to normalize the embrace of the Zionist state and the oppression of the Palestinian people.
The normalization of colonial structures through culture and sports is a distinctive feature of this global pattern of Zionist influence.

Peronism as an ally of Zionism

Today, Argentina’s far-right president Javier Milei is openly allied with Zionism, supporting the ongoing genocide in Palestine. Yet part of the Peronist movement hypocritically remains silent or looks away when it comes to the state’s agreements with Zionist institutions. Visits to Israel by Argentine officials have continued from one administration to another.
From Tucumán, local governments and university authorities have repeatedly signed agreements with Israel, regardless of political turnover.

Let us recall that the first international trip of Peronist president Alberto Fernández, just before the pandemic, was to Israel—to shake hands with war criminal Benjamin Netanyahu. His minister Eduardo “Wado” de Pedro, himself the son of victims of Argentina’s last civil-military dictatorship, brought the Israeli company Mekorot to Argentina to manage a strategic resource: water. De Pedro could not have been unaware of international accusations against Mekorot for its role in Israel’s apartheid system and its control of water resources in occupied Palestine.
Today, these agreements are being expanded as Milei’s ultra-liberal government seeks to privatize Agua y Saneamiento Argentino (AYSA), the national water and sanitation company. Will Mekorot take over AYSA? It is highly probable.

Health and the Hadassah Network

On October 13, 2021, during the COVID-19 pandemic, the Ministry of Health of Tucumán signed a cooperation agreement with Israel’s Hadassah Medical Network. The agreement was signed by then-Minister of Health Rossana Chahla, now the mayor of the provincial capital.

According to the ministry’s website, “this agreement aims to share medical knowledge developed at Israel’s Hadassah Medical Center, to provide access to training sessions, symposiums, and lectures by professionals, as well as to integrate hospitals and health centers in Tucumán into the Hadassah Health Network.”
The objective is explicit: sharing provincial health data with an Israeli institution—an unprecedented step in such a sensitive public sector. The ministry’s note also confirmed that this relationship between the provincial government and Hadassah has existed for over fifteen years, dating back to Alperovich’s administration.

The local academy strengthens the Zionist narrative

The Zionist narrative requires its scribes. The Hasbara—Israel’s state-sponsored propaganda apparatus—deploys a wide range of tools, from funding mass media outlets to flooding social networks with influencers who mold public perception. As war criminal Benjamin Netanyahu recently declared, “Israel should buy TikTok.”

Within this strategy, academia plays a crucial role. Agreements between Argentine public universities and Zionist or pro-Zionist institutions are particularly notable.


Returning to Tucumán: on July 23, 2025, the Faculty of Law at the National University of Tucumán hosted a Hasbara-style event clearly intended to reinforce Zionist narratives—the presentation of the book Antisemitismo: Definir para combatir (“Antisemitism: Define to Combat”) by Ariel Gelblung, director of the controversial Simon Wiesenthal Center, a defender of the Zionist narrative.

The event was supported by the local DAIA and attended by university authorities, provincial government officials, and members of the judiciary—including Supreme Court justices Claudia Sbdar and Daniel Posse, journalist Álvaro José Aurane of La Gaceta, and officials Raúl Albarracín and Hugo Navas.

Notably, Gelblung’s presentation was part of a postgraduate diploma program on Genocide and Crimes Against Humanity offered by the Faculty of Law—one that makes no mention whatsoever of the ongoing genocide against the Palestinian people.

On July 25, a follow-up talk was given to local students, again promoting the conflation of anti-Zionism with anti-Semitism. In an interview with the local newspaper, Gelblung declared:

“We are living through the worst moment of anti-Semitism since the end of World War II. The conflict in the Middle East has placed Jewish communities around the world in real danger. Allowing certain masks to fall and aligning with terrorism is truly dangerous.”

For this propagandist, “Zionism is not a bad word; it is the movement for the national self-determination of the Jewish people in their ancestral land. Someone cannot claim to support self-determination for all peoples except one. That is discrimination. One cannot say, ‘I’m not anti-Semitic, I’m just anti-Zionist.’ That’s a fallacy.”

For Gelblung—and indeed for the entire Jewish-Zionist establishment—no genocide is being committed in Gaza, despite reports to the contrary from Israeli human-rights organizations such as B’Tselem. Neither Gelblung nor Tucumán’s academic or judicial authorities seem to have read the report titled “Our Genocide”. By echoing the IHRA definition of anti-Semitism, they equate it with anti-Zionism—nothing could be more false.

Since October 7, 2023, these circles have loudly insisted that the world is witnessing a surge in anti-Semitism—a claim unsupported by evidence. In Argentina, even members of parliament have been prosecuted for mentioning genocide in Palestine, accused of anti-Semitism, as happened to Vanina Biassi, deputy of the Frente de Izquierda y de los Trabajadores (Left and Workers’ Front).


Rossana Chahla (1966), intendenta (alcaldesa) de Tucumán, justicialista (peronista/kirchnerista)

Rossana Chahla (b. 1966), physician of Syrian-Lebanese origin and now mayor of San Miguel de Tucumán, has written yet another chapter in the province’s alliance with Zionism. She signed a security-training cooperation agreement with the Israeli agency Mashav for the municipal staff.

Despite protests from the group Tucumán por Palestina, the municipality proceeded with the agreement. At the height of an ongoing genocide, the mayor deepens ties with Zionist institutions.

According to the municipal website,

“The course, conducted in Spanish at the Beit Berl Institute campus near Tel Aviv, covers key topics such as coordination between municipalities and police forces, the creation of community police units, emergency management, youth work with at-risk populations, and cooperation with educational institutions, community organizations, and the private sector.”

Such agreements, mirrored throughout Latin America, exemplify what journalist Antony Loewenstein has called ‘The Palestine Laboratory’—Israel’s use of its repressive systems against the Palestinian people as showcases for its “technological advances” in security and warfare. Israel remains one of the world’s major arms exporters [8th largest exporter and 15th largest importer in the world] , selling to regimes of all kinds, including dictatorships.



A Phantom Haunting Tucumán: The Phantom of Genocide

The collective Tucumán por Palestinamade up of Palestinians, anti-Zionist Jews, artists, political and trade-union activists, and academics, has for years denounced Zionism and exposed Israel’s crimes against the Palestinian people. Yet not a single line about their work has appeared in Tucumán’s main newspaper. On the contrary, whenever the Jewish-Zionist community holds public events, the same paper devotes lavish coverage to them.

In general, local media—barring rare exceptions—ignore the persistent activism that fills the capital’s streets. It is evident that Zionist influence in Tucumán extends across all three branches of government, the hegemonic press, and parts of academia.

As a son of that same Jewish community, I once again raise my voice in opposition to Zionism and genocide. Like the comrades of Tucumán por Palestina, I speak out wherever possible.

The penetration of that ghost called genocide in the province has names and faces—many of them descendants of Syrian-Lebanese families, such as the current mayor of the provincial capital. Breaking the dominant narrative, making as much noise as possible, and convincing Jewish communities around the world that Israel does not represent Judaism—in any of its religious or cultural forms—may help weaken the colonial enclave.

Withdrawing communal support, as several anti-Zionist and pro-Palestinian Jewish organizations are already doing, could contribute to the fall of a regime that for over a century has waged war, committed crimes against humanity, and perpetuated genocide and ethnic cleansing in historic Palestine and other strategic parts of the Middle East.


16/10/2025

Entendre un coq chanter plutôt que des bombes tombant sur Gaza est la principale raison de célébrer

Les discours et rassemblements israéliens de ces derniers jours ont démontré un mépris total pour la douleur et la souffrance à Gaza, ainsi que pour la destruction laissée par les Forces de défense israéliennes (FDI).

Gideon Levy, Haaretz, 16/10/2025
English version
Traduit par Tlaxcala

Tout ce qui était arrivé à Israël au cours des deux dernières années a fusionné à la veille de la fête de Souccot, lors de la surprise-partie de fin de guerre à la Knesset. Ce fut une orgie de flatterie, de rodomontade, de vanité et de déni.

Hormis la grande joie liée à la libération des otages, aucune fenêtre ne s’est ouverte sur un nouveau chapitre, seulement plus du même : regardez-nous, comme nous sommes formidables, et nous ne voyons personne d’autre que nous-mêmes. L’ivresse de la libération se mêlait à une profusion d’auto-ornementation et d’auto-embellissement : comme nous, Israéliens, sommes beaux.



La voix des Lumières, le chroniqueur de Haaretz Uri Misgav, s’est fait lyrique sur le réseau X : « La victoire de l’esprit sur le désespoir, de la lumière sur les ténèbres, du bien sur le mal. » Rien que ça. Pendant que Misgav se laissait aller à la poésie, des centaines de milliers de personnes cheminaient, portant leurs quelques biens restants, à travers les ruines et la destruction de leur terre, sur le chemin du retour vers leurs non-maisons.

Des centaines d’autres ont été libérés des prisons israéliennes, et eux non plus n’ont pas trouvé d’écho dans les médias israéliens, qui ont poursuivi leur couverture propagandiste : cacher Gaza en temps de guerre comme en temps de paix. Seules vingt personnes ont été libérées. Les autres ne sont pas des humains. Ils n’ont pas de familles aimantes et en larmes. L’image du prisonnier libéré arrivant à Gaza pour découvrir que sa femme et ses enfants ont été tués par des bombardements, vous ne l’avez pas vue.

L’énorme éléphant est dans la boutique, et personne n’a osé le regarder en face. Le président de la Knesset Amir Ohana, Benjamin Netanyahou et, bien sûr, le maestro du genre, le député Yair Lapid de Yesh Atid, étaient occupés à s’auto-glorifier et à glorifier leur seigneur féodal. Même dans des moments pareils, il n’existe pas d’opposition, si ce n’est les représentants de la Liste commune arabe, qui, bien sûr, ont été expulsés de la salle.

Il y avait lieu de célébrer, certes. Mais c’était aussi le moment pour que quelqu’un trouve le courage de dire la vérité : un mot sur les plus grandes victimes de cette guerre, dont on célébrait la fin.

Netanyahou, Donald Trump, ou du moins le soi-disant « chef de l’opposition », Lapid, auraient dû parler de ce qu’Israël laissait derrière lui. Regretter, s’excuser, assumer la responsabilité, reconnaître la faute, admettre la douleur, promettre un changement, une compensation, une réhabilitation ou une guérison pour les victimes. Quelque chose.

Au lieu de cela, nous avons eu Lapid flanquant Netanyahou et Ohana par la droite, rivalisant de flagornerie envers Trump, et déclarant : Il n’y a pas eu de génocide. Il n’y a pas eu d’intention d’affamer les Palestiniens (!). Pas d’intention d’affamer, Lapid ? Comment oses-tu ? Et sur quelle base ? Sur les propos des dirigeants du pays qui avaient promis d’affamer les Gazaouis, et ont tenu leur promesse ?

« Le peuple de Gaza n’a ni électricité, ni nourriture, ni eau, ni carburant… Nous combattons des bêtes sous forme humaine, et nous agissons en conséquence », avait déclaré l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant au début de la guerre. Mais Lapid s’en est tenu à sa ligne : « Israël était un pays et une armée combattant des terroristes qui envoient leurs enfants mourir pour une photo. » Un Douglas Murray israélien, version anglophone du collabo Yoseph Haddad. Avec une opposition pareille, à quoi bon renverser le gouvernement ?

Cela aurait dû être différent. Une cérémonie de fin de guerre sans vérité est un événement répugnant. Des heures d’autosatisfaction à la Knesset, des déclarations kitsch répétées dans les médias, sans jamais baisser la tête devant ce qu’Israël a perpétré ? Quelle force Israël aurait eue s’il avait agi autrement et reconnu les crimes commis ? S’il avait mentionné la douleur de Gaza ? S’il avait assumé une once de responsabilité pour son sort, au lieu de déverser, avec l’arrogance typique de Lapid, des phrases du genre : « Des terroristes qui envoient leurs enfants », comme si Yahya Sinwar était assis dans les cockpits des avions de chasse qui ont impitoyablement massacré les enfants de Gaza.

L’espoir a été déçu à la veille de Sim’hat Torah. Netanyahou a refusé d’assister au sommet de la paix de Trump à Charm el-Cheikh, et la Knesset a continué de dissimuler les crimes d’Israël. Ce n’est pas ainsi qu’on ouvre un nouveau chapitre.

Malgré tout, c’est un temps d’espoir.



 

31/07/2025

TikTok recrute une ancienne instructrice de l’armée israélienne comme responsable de la lutte contre les “discours de haine”, suscitant de vives réactions

 MEE, 29/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Erica Mindel, ancienne contractuelle du département d’État usaméricain, dirigera la politique de TikTok en matière de discours de haine, en se concentrant sur les contenus antisémites

La nouvelle recrue de TikTok chargée de superviser les politiques de lutte contre les discours de haine sur l’application entretient des liens de longue date avec l’armée israélienne, a confirmé lundi l’entreprise à Jewish Insider.

La plateforme de médias sociaux a annoncé qu’Erica Mindel, une ancienne contractuelle du département d’État usaméricain qui a travaillé pour l’ambassadrice Deborah Lipstadt, envoyée spéciale de l’administration Biden pour surveiller et combattre l’antisémitisme, rejoindra l’équipe chargée des politiques publiques et des discours de haine de TikTok aux USA.

Selon la description officielle du poste partagée par TikTok, Mme Mindel sera chargée de « développer et de promouvoir la position de l’entreprise sur les discours de haine », d’« influencer les cadres législatifs et réglementaires » et d’« analyser les tendances en matière de discours de haine », en mettant particulièrement l’accent sur les contenus antisémites.

Elle a indiqué sur sa page que son nouveau poste chez TikTok était celui de « responsable des politiques publiques, discours de haine, chez TikTok ».

 


Avant sa carrière au département d’État, Mindel était instructrice dans le corps blindé de l’unité des porte-parole de l’armée israélienne, selon les informations qu’elle a fournies lors de son passage dans un podcast de l’American Jewish Committee.

Dans le podcast, Mindel explique qu’elle s’est portée volontaire et s’est enrôlée dans l’armée israélienne, où elle a servi pendant deux ans.

De nombreux utilisateurs des réseaux sociaux ont critiqué la décision de TikTok, suggérant que la plateforme vise à faire taire les discours propalestiniens.

Par ailleurs, il semble que ce poste ait été créé à la suite d’une « réunion de haut niveau » coordonnée l’année dernière par l’Anti-Defamation League (ADL), selon Dan Granot, directeur national de la politique vis-à-vis de ‘lantisémitisme de l’ADL.

Dans une déclaration à Jewish Insider, M. Granot a déclaré que ce rôle était apparu comme « une recommandation clé pour toutes les plateformes de réseaux sociaux » lors de cette réunion.

L’année dernière, les éditeurs de Wikipédia ont voté pour déclarer l’ADL « généralement peu fiable » sur Israël et la Palestine ainsi que sur la question de l’antisémitisme, ajoutant l’organisation à une liste de sources interdites, selon un rapport de la Jewish Telegraph Agency.

L’ADL a une longue histoire d’attaques contre les mouvements de défense des droits des Palestiniens, qu’elle qualifie d’antisémites, et a déjà collaboré avec les forces de l’ordre usaméricaines pour espionner des groupes arabo-usaméricains. Elle a également facilité et financé des voyages de formation de la police usaméricaine en Israël.

L’ADL a publié un tweet de célébration sur X, suggérant qu’elle se réjouissait de cette décision.

De nombreux utilisateurs des réseaux sociaux ont suggéré que TikTok avait « cédé à la pression » de l’ADL, laissant entendre que TikTok « se conformait à ces exigences de censure pour tenter d’éviter une interdiction » aux USA.

En 2024, un projet de loi visant à interdire l’application a été adopté à une écrasante majorité au Congrès usaméricain. Le projet de loi, qui a été adopté à la Chambre des représentants par 352 voix contre 65, exigeait que TikTok soit vendu à une entreprise usaméricaine sous peine d’être interdit aux USA.

TikTok a été brièvement interdit aux USA après l’adoption d’une loi obligeant son propriétaire chinois, ByteDance, à le vendre pour des raisons de sécurité nationale ou à faire face à une interdiction le 19 janvier.

Bien que le président Donald Trump ait temporairement annulé l’interdiction de TikTok le lendemain de son entrée en fonction, l’avenir de l’application dans le pays, ainsi que le statut de son contenu propalestinien, restent incertains.

En février, des membres du Congrès ont révélé que la principale raison derrière la volonté des USA d’interdire TikTok était l’image d’Israël sur la plateforme plutôt que la crainte d’une infiltration chinoise.

La semaine dernière, les représentants Josh Gottheimer (Démocrate-New Jersey) et Don Bacon (Républicain-Nebraska), ainsi que le PDG de l’ADL, Jonathan Greenblatt, ont annoncé la réintroduction du STOP HATE Act, un projet de loi visant à lutter contre la propagation de l’antisémitisme sur les réseaux sociaux tels que TikTok.

Plusieurs parlementaires usaméricains et personnalités éminentes ont attaqué la plateforme en raison de la prétendue prééminence de contenus propalestiniens, notamment le sénateur républicain et ancien candidat à la présidence Mitt Romney.