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Jaime Rafael Nieto López
El Reloj Político Latinoamericano 

Hoy sabemos que el mundo se está transformando desde el punto de vista geopolítico, obviamente también desde el punto de vista geoeconómico, lo cual reclama de los gobiernos progresistas una política regional e internacional cada vez más autónoma, soberana e integrada frente a los grandes poderes a nivel mundial… Es probable que aún no estén dadas las condiciones subjetivas para un giro revolucionario. Pero, ¿existe la voluntad política por parte del progresismo para efectuarlo?

Hamza Hamouchene
 Vietnam, Algeria, Palestine: passing on the torch of the anti-colonial struggle
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Entre le Vietnam, l’Algérie et la Palestine, passer le flambeau de la lutte anticoloniale


Nir Hasson: A Massive Database of Evidence, Compiled by a Historian, Documents Israel's War Crimes in Gaza”

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14/12/2024

Italie-Maroc : un partenariat militaire de plus en plus étroit
Manœuvres militaires ITA-MOR 24

Antonio Mazzeo, Blog, 4/12/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Le partenariat entre les forces armées italiennes et celles du Royaume du Maroc se consolide. Du 13 au 21 novembre, les manœuvres communes italo-marocaines ITA-MOR 24 se sont déroulées dans les eaux du golfe de Tarente.

Les activités d’entraînement entre les unités de la marine italienne et marocaine ont lieu tous les deux ans. L’édition 2024, menée par l’Italie, a été planifiée et coordonnée par le commandement de la deuxième division navale (COMDINAV DUE), dont le quartier général se trouve à la station Mar Grande de Tarente, et a vu la participation du patrouilleur polyvalent offshore « Francesco Morosini », d’une équipe de la brigade maritime « San Marco » de Brindisi et d’un hélicoptère multirôle SH-90 du 4e groupe d’hélicoptères de la marine à Grottaglie.

Pour ITA-MOR 24, la marine marocaine a déployé la frégate multi-missions ‘Tarik Ben Ziyad’ (classe Sigma, fabriquée aux Pays-Bas), une équipe de sécurité et un hélicoptère multirôle AS 565M Panther, fabriqué par le consortium franco-allemand Eurocopter.

L’exercice a été divisé en deux phases, l’une dans le port de Tarente (briefings et réunions entre les équipages et les équipes spécialisées, etc.), et l’autre en mer (du 18 au 21 novembre), avec la réalisation d’activités de surveillance et contrôle du trafic marchand, la lutte contre les activités illicites, l’embarquement d’hélicoptères, les réactions aux attaques asymétriques par des embarcations rapides et des hélicoptères, la défense aérienne et la défense passive.

« ITA-MOR 24 fait partie des activités de collaboration que la marine mène avec les marines des pays riverains de l’Afrique du Nord dans le but d’accroître et de consolider les capacités de coopération et d’interopérabilité entre eux », explique l’état-major général de la marine italienne. « Les exercices de la série ITA-MOR s’inscrivent dans une dimension plus large de partnership, dans un contexte de sécurité partagée et en réponse aux nouveaux défis qui affectent l’échiquier stratégique de la Méditerranée ».

Les activités de formation dans le golfe de Tarente ont été planifiées dans le cadre du Plan de coopération Italie-Maroc pour 2024, signé le 27 mai à Rabat par le capitaine Corrado Campana (attaché militaire à l’ambassade d’Italie locale) - par délégation de l’état-major de la défense - et le colonel Hassan Dakech,  de l’état-major marocain.

« Le plan de coopération harmonise et optimise les activités bilatérales qui, cette année encore, prévoient des activités opérationnelles, de formation et d’entraînement », expliquent les hauts responsables des forces armées italiennes. « La coopération avec le pays nord-africain revêt une importance particulière dans le quadrant stratégique nord-africain, dans la considération plus large des objectifs stratégiques de défense dans le cadre de sécurité de la Méditerranée élargie ».

Du 18 au 31 mai 2024, un contingent militaire italien avait participé au Maroc au maxi-exercice multinational « African Lion », organisé par le commandement américain Southern European Task Force - Africa (SETAF-AF) basé à Vicenza, en Italie, sous le mandat de l’US AFRICOM (le commandement américain pour le continent africain dont le siège est à Stuttgart, en Allemagne), avec l’objectif stratégique de « renforcer la capacité d’interagir et d’inter-opérer avec les partenaires africains et européens afin de relever conjointement et avec succès les défis communs en matière de sécurité ».

Outre le Maroc, l’édition 2024 d’« African Lion » s’était déroulée au Ghana, au Sénégal et en Tunisie, et avait rassemblé plus de 7 100 militaires de plus de vingt pays, y compris des contingents de l’OTAN. Pour l’Italie, il y avait une représentation du commandement permanent de la force interarmées au niveau de la brigade, qui est extrêmement flexible et a une disponibilité opérationnelle élevée (Italian Joint Force Headquarters - ITA JFHQ). Relevant directement de l’état-major de la force interarmées (COVI), l’ITA JFHQ a pour tâche de planifier et de diriger des opérations « de moindre envergure » à l’étranger.

Plus précisément, le commandement italien a été déployé sur les aérodromes d’Agadir et de Tan Tan, avec le soutien de certaines unités de l’armée de terre (en particulier la brigade « Granatieri di Sardegna » et le 11e  régiment de transmission à Rome) et de l’armée de l’air (32e  escadre à Amendola-Foggia, 37e  escadre à Trapani Birgi, 46e  brigade aérienne à Pise-San Giusto).

« La contribution de l’ITA JFHQ à African Lion a consisté à simuler le commandement responsable de l’évacuation des civils d’une zone de crise où les hostilités sont en cours, entre-temps affectée par un tremblement de terre qui a conduit à l’adoption d’un cessez-le-feu par les parties pour permettre l’exécution d’activités de soutien aux populations impliquées », rapporte l’état-major de la défense. « La participation du JFHQ représente une opportunité importante pour la Défense de consolider son leadership déjà établi dans le contexte de sécurité euro-méditerranéen et euro-atlantique, puisqu’il agit également en tant qu’interlocuteur accrédité dans le domaine des NEO (opérations d’évacuation des non-combattants), en insistant à juste titre sur l’importance de la sauvegarde des non-combattants ; d’accroître la participation aux activités internationales qui renforcent, en particulier, la fonction de commandement et de contrôle (C2) ; de promouvoir la notoriété de l’ITA JFHQ sur la scène internationale en tant qu’excellence en matière de défense ».

Les forces armées italiennes avaient également participé à l’édition 2023 de l’African Lion, qui s’était tenue à Agadir (en juin) au Commandement général de la zone Sud du Royaume du Maroc. Pour l’occasion, le haut commandement de préparation opérationnelle ITA JFHQ a opéré aux côtés des officiers de l’US Africom, de  la 4e brigade légère du Royaume-Uni et le corps de déploiement rapide de l’OTAN de Solbiate Olona (Varese).

Du 20 au 24 novembre 2023, une délégation de l’armée de l’air marocaine a été accueillie en Italie pour participer à un séminaire international sur « le renseignement, la surveillance, la reconnaissance et les systèmes aériens pilotés à distance », sur l’utilisation des drones pour les missions de renseignement, à l’aéroport d’Amendola, dans les Pouilles.

L’événement a été organisé et accueilli par le Centre d’excellence pour les aéronefs téléguidés de l’armée de l’air italienne, dans le cadre de l’« Initiative de défense 5+5 », un forum de coopération axé sur les perspectives de défense et de sécurité entre plusieurs pays de la Méditerranée occidentale : cinq pays de la rive nord (France, Italie, Malte, Portugal et Espagne) et cinq pays de la rive sud (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie).

À Amendola, outre les militaires italiens et marocains, étaient présents des militaires algériens, libyens, maltais, espagnols et tunisiens. « Au cours des activités, divers sujets et aspects propres au secteur ont été examinés, notamment l’utilisation d’aéronefs téléguidés de la catégorie mini/micro et stratégique, leur intégration et leur gestion dans l’espace aérien, ainsi que les capacités de l’armée de l’air en matière de gestion des données acquises par les capteurs des drones », rapporte l’état-major de la défense. « Les participants ont ainsi eu l’occasion d’échanger des connaissances et des expériences et d’améliorer la compréhension mutuelle et l’interopérabilité dans le domaine des capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance offertes par les systèmes pilotés à distance.

En particulier, les opérateurs du 28e  groupe de la 32e  escadre d’Amendola ont illustré aux délégations en visite les modes de déploiement et les caractéristiques de l’avion MQ-9 « Reaper » (initialement connu sous le nom de « Predator B »), dont l’armée de l’air italienne est équipée.

Fabriqués par le groupe industriel américain General Atomics, les MQ-9 « Reaper » se déplacent à une vitesse de 482 km/heure à une altitude de plus de 7 500 mètres et ont une autonomie de vol pouvant atteindre 28 heures. Les « Reaper » de l’armée de l’air italienne sont utilisés pour des opérations de surveillance et de renseignement, mais il est plus que probable qu’ils soient également préparés comme drones tueurs, pour des attaques au sol avec des bombes GBU-12 « Paveway » et/ou JDAM et des missiles antichars AGM-114 « Hellfire ».

Au cours de l’atelier international sur l’utilisation des drones de guerre, le 41e  régiment IMINT « Cordenons » de l’armée italienne (stationné à Sora, Frosinone) a montré aux délégations étrangères « une partie du potentiel » du Raven-B/DDL, un petit aéronef piloté à distance et lancé à la main, destiné à la surveillance vidéo et à la reconnaissance.

Pesant à peine 2 kg, le Raven-B/DDL a une portée de 10 km et une durée de vol d’une heure. Le mini-drone est fabriqué par la société californienne AeroVironment et est également utilisé par l’armée de l’air américaine et l’armée britannique.



29/05/2023

ANTONIO MAZZEO
Le Maroc et Israël partent en guerre bras dessus bras dessous : nouvelles collaborations dans le domaine de l'industrie de guerre
Les populations sahraouies et palestiniennes sont sous la pression de l'alliance

Antonio Mazzeo, Africa ExPress, 23/5/2023

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

La coopération militaro-industrielle entre Rabat et Jérusalem se renforce. Le site internet des FAR (Forces Armées Royales) a publié une vidéo dans laquelle on voit le système de missiles sophistiqué PULS (Precise & Universal Launching Systems) produit par la société israélienne Elbit System fonctionner lors d'un exercice de tir d'une unité d'artillerie marocaine.


Les forces armées marocaines auraient acheté les lanceurs PULS en même temps que le système modulaire intégré C4I (commandement, contrôle, communication, informatique et renseignement) “Combat NG”, également fabriqué par Elbit Systems.

 

“Le système PULS répond aux besoins des forces d'artillerie dans les différents scénarios des champs de bataille modernes et assure la disponibilité continue d'un appui-feu massif et efficace”, expliquent les responsables de l’entreprise militaire israélienne.

 

Chaque batterie peut lancer 36 missiles Accular de 122 mm d'une portée de 35 km, 20 missiles Accular de 160 mm (jusqu'à une portée de 40 km), 8 missiles  Extra (jusqu'à 150 km), ou 4 missiles balistiques tactiques Predator Hawk" capables d'atteindre des cibles jusqu'à 300 km de distance. Le Royaume du Maroc aurait choisi des camions Tatra de fabrication tchèque pour transporter les lanceurs. « Le système d'artillerie PULS confère aux forces armées marocaines une supériorité tactique absolue en Afrique du Nord », commentent les analystes militaires.

 

L'achat de ce puissant système d'armes a été effectué dans le cadre de l'accord de coopération signé en novembre 2021 par le ministre israélien de la Défense de l'époque, Benny Gantz, et son homologue marocain Abdellatif Loudiyi. « Le mémorandum assure un cadre juridique solide qui formalise les relations dans le secteur militaire entre les deux pays et établit les bases qui soutiendront toute coopération future », avait déclaré à cet égard un porte-parole du ministère israélien de la Défense. « Les nouveaux liens bilatéraux renforceront la coopération dans les domaines du renseignement, de la collaboration industrielle, de la formation militaire, etc. »

 

L'accord entre les ministres de la défense a été suivi en mars 2022 par un protocole de coopération entre le ministère marocain de l'industrie et du commerce et la plus grande des entreprises militaro-industrielles israéliennes, IAI - Israel Aerospace Industries - pour lancer la production de pièces internes de cabines, de moteurs et d'aérostructures. Le protocole prévoit également la création au Maroc d'un centre de recherche et de développement en ingénierie pour la fourniture de composants aéronautiques à l'industrie nationale marocaine, grâce à l'assistance et aux conseils techniques d'IAI.

 

« Depuis la signature de l'accord de normalisation négocié par l'administration Trump en 2020, les deux pays ont signé plus de 30 accords et mémorandums couvrant les domaines de la défense, du commerce et de l'agriculture », note le commandant de l'armée italienne Antonino Lombardi sur le site Difesaonline. « Les interactions profondes résultant de l'accord de coopération militaire produisent des bénéfices mutuels : le Maroc a un accès direct aux technologies de défense du Moyen-Orient et Israël se réjouit d'être de plus en plus accepté et présent en Afrique du Nord ».

 

En d'autres termes, le Maroc a obtenu une aide précieuse dans la lutte contre le Front Polisario et Israël a retiré un allié important à la population palestinienne qui a toujours lutté contre l'expansionnisme de l'État juif.

 

Toujours selon Lombardi, l'armée marocaine est désireuse de renforcer ses capacités, notamment dans le domaine des avions téléguidés. « Le Maroc considère de plus en plus la coopération militaire avec Israël comme un moyen de dissuasion potentiel face à l'agression [sic] du Front Polisario et, dans une moindre mesure, de l'Algérie », ajoute l'officier. « Toutefois, cette position et sa récente course à l'achat d'armes aggravent les tensions diplomatiques avec Alger.

 

Le Front Polisario lutte depuis 50 ans pour l'indépendance de l'ancien Sahara espagnol, occupé par le Maroc, où vit la population sahraouie.

 

Les deux premières années de coopération militaire ont été marquées par l'achat par le Maroc d'un certain nombre de systèmes de défense de zone Barak MX ADS produits par les Industries aérospatiales israéliennes, pour une valeur de 500 millions de $. Le Barak MX ADS est un système de missiles « capable de se défendre contre des menaces aériennes multiples et simultanées, telles que des missiles de croisière, des drones, des hélicoptères, provenant de différentes sources et distances ». Il existe différents modèles de ce système : le Barak MRAD, qui a une portée opérationnelle de 35 km ; le Barak LRAD de 70 km et le Barak ER de 150 km.

 

 

 Le Maroc a également acheté à Israel Aerospace Industries un lot de drones kamikazes (avions sans pilote armés de bombes et d'explosifs qui explosent lors de l'impact avec la cible) de type Harop. Il s’agit d’un un petit avion sans pilote (2,5 mètres de long), qui transporter une charge de 20 kg d'explosifs et voler pendant sept heures consécutives jusqu'à 1 000 kilomètres. La commande des drones kamikazes a coûté environ 22 millions de dollars ; les autorités de Rabat se seraient également engagées à construire deux usines de production de drones Harop.

 

Fin octobre 2022, le journal en ligne marocain Le Desk a rapporté l'achat par l'armée de 150 drones tactiques WanderB et ThunderB à la société BlueBird Aero Systems, détenue à 50% par le gouvernement israélien. Les drones ont été testés lors de l'exercice marocco-usaméricain Maroc Mantlet 2022, qui simulait des interventions militaires en cas de catastrophe naturelle.

 

Selon Le Desk, la commande remonte à l'année précédente et plusieurs des appareils « sont déjà opérationnels dans le cadre d'un contrat de 50 millions de dollars pour une production partielle au Maroc ». Le ThunderB  et le WanderB sont utilisés pour des opérations de renseignement, de surveillance, de ciblage et de reconnaissance (ISTAR), la “sécurité” des frontières, l'ordre public, la protection des convois et des forces, et l'observation de l'artillerie. Le WanderB a une durée de vol de 2,5 heures et une portée de 50 km ; le ThunderB peut voler sans interruption pendant 12 heures jusqu'à 150 km.

 

Dans les mêmes semaines, un accord israélo-marocain dans le domaine de la “défense aérienne” [pour se prémunir des redoutables aviations sahraouie et palestinienne, NdT] a également été annoncé : le site spécialisé Israel Defence, rapportant des sources officielles du renseignement national, a révélé le transfert aux forces armées de Rabat d'un système top secret de guerre électronique et de collecte de signaux radar, produit par Elbit Systems.

 

Israel Defence a ajouté qu'en novembre 2021, le Royaume du Maroc avait également acheté des systèmes anti-drones à la société Skylock Systems Ltd de Kefar Sava (district central d'Israël).

 

Parallèlement, la coopération entre les deux pays dans le secteur de la formation s'est développée. En juillet 2022, trois officiers des forces armées israéliénnes ont participé en tant qu'“observateurs" au méga-exercice militaire African Lion, mené au Maroc sous le commandement de l’U.S. Africa Command et des forces armées marocaines. « La participation d'Israël à l'exercice représente une étape supplémentaire dans le renforcement des relations de défense entre les deux pays », écrivait alors Israel Defence. « Il s'agit également d'une continuation de la participation des unités antiterroristes des forces armées marocaines à l'exercice multinational qui s'est tenu en Israël l'année dernière ».

 

 

Toujours en juillet 2022, le général Aviv Kohavi s'est rendu au Maroc pour rencontrer l'inspecteur général des forces armées royales, Belkhir El Farouk. La visite du général Kohavi était la première visite officielle d'un chef d'armée israélien et a été suivie en septembre par le voyage du général Belkhir El Farouk en Israël à l'occasion de l’Operational Innovation, un événement organisé par les Forces de défense israéliennes.

 

Les deux rencontres - note l'agence Nanopress - ont eu lieu « dans un contexte où le Maroc est en conflit armé de basse intensité avec le Front Polisario, une organisation dont le principal allié et protecteur est l'Algérie ». "La tension entre les deux pays du Maghreb a atteint son point le plus sensible en novembre 2021, lorsque la présidence algérienne a publié un communiqué annonçant que trois civils algériens avaient été lâchement assassinés par un bombardement barbare alors qu'ils se rendaient en camion de la capitale mauritanienne, Nouakchott, à la ville algérienne de Ouargla. Les autorités d'Alger avaient pointé du doigt des armes sophistiquées achetées par le Maroc à Israël.

 

 

Les chefs de cyberguerre fraternellement réunis : Gabi Portnoy (Israël), Robert Silvers (USA), Mohamed Al Kuwaiti (ÉAU), Salman Ben Mohammed Ben Abdullah Al Khalifa (Bahreïn), Général El Mostafa Rabii (Maroc). Photo Gilad Kavalerchik. Vidéo du spectacle mis en scène :

 

Le 31 janvier 2023, le Cybertech Global 2023 s'est tenu à Tel-Aviv, une réunion sur les nouvelles technologies de cyberguerre parrainée par le gouvernement israélien et à laquelle ont participé des responsables de la cyberguerre d'Israël, du Maroc, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et des USA. « Nous formons désormais une équipe et ce partenariat est une grande réussite », a déclaré le directeur du Centre de veille de détection et de réponses aux cyber-attaques relevant de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) et directeur du maCERT (Moroccan Computer Emergency Response Team) le général El Mostafa Rabii, à l'issue de la réunion. « En raison de l'existence de criminels appartenant à différents groupes, les cybermenaces n'ont pas de frontières. Nous devons amener nos groupes à travailler ensemble sur des cas concrets afin de renforcer la confiance entre nous... ».  Bref, armes et cyberguerre au nom des accords d'Abraham.

 

Manifestation de soutien à la Palestine devant le parlement marocain à Rabat le 7 avril dernier. Vidéo Fadel Senna/AFP

10/03/2023

ANTONIO MAZZEO
Netanyahou à Rome : une alliance politico-militaire encore plus étroite entre l'Italie et Israël

Antonio Mazzeo, Pagine Esteri, 9/3/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L'attente a été longue, mais le résultat de la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en Italie, la première depuis sa visite il y a huit ans à l'occasion de l'Expo de Milan, semble acquis : Rome et Tel-Aviv renforceront encore plus le partenariat diplomatico-militaire et l'échange de systèmes de guerre. 

 La rencontre du jeudi 9 mars entre Netanyahou et Giorgia Meloni a été préparée dans les moindres détails et les éventuels accords entre les forces armées et les industries de guerre respectives auraient été préparés le 18 janvier lors de la rencontre officielle entre le ministre de la Défense Guido Crosetto et l'ambassadeur de l'État d'Israël en Italie, Alon Bar. « Au cours de la rencontre, la volonté d'intensifier la coopération entre l'Italie et Israël s'est manifestée », a rapporté le service de presse de la Défense. « Les relations bilatérales, la coopération en matière de défense (G2G - Government to Government), l'Ukraine et la Méditerranée élargie ont été les principaux sujets au centre des discussions ».

Benjamin Netanyahou arrive à Rome vingt ans après la signature du mémorandum d'entente Italie-Israël sur la coopération dans le secteur militaire, un accord qui accorde une attention particulière à l'échange de matériel d'armement, à l'organisation des forces armées, à l'éducation et à la formation du personnel, ainsi qu'à la recherche et au développement dans le domaine industrialo-militaire. Le mémorandum prévoit également des « échanges d'expériences entre experts des deux parties » et la « participation d'observateurs à des exercices militaires ». Il a été signé au nom de l’Italie par le ministre de la Défense de l'époque, Antonio Martino (gouvernement Berlusconi II) ; la ratification par le Parlement, à la quasi-unanimité, a eu lieu en mai 2005.

La coopération entre les forces armées israéliennes et italiennes s'est développée ces dernières années, en particulier dans le domaine de la formation et des opérations. « L'armée de l'air israélienne a été déployée à plusieurs reprises en Sardaigne et a effectué des exercices de taille considérable avec l'armée de l'air italienne », rapporte une note du ministère israélien de la Défense datée du 2 novembre 2018. « Les deux forces aériennes ont également procédé à des échanges réguliers d'équipages et leurs personnels respectifs participent à divers cours de formation. ». L'armée de l'air italienne est engagée dans la formation de pilotes israéliens au Centre international de formation (ITC) de Pise pour la qualification sur l'avion C-130J Super Hercules ; en même temps, le personnel italien se rend cycliquement à la base aérienne de Palmachim (près de la ville de Rishon LeZion, sur la côte méditerranéenne) pour mener des cours de qualification dans l'exploitation d'aéronefs télécommandés. A plusieurs reprises, des militaires israéliens ont été les hôtes du Centre de vol expérimental et du Département de médecine aéronautique et spatiale de Pratica di Mare (Rome) : il s'agit de deux organismes chargés des essais en vol d'aéronefs et de systèmes d'armes, ainsi que de la formation et de l'expérimentation dans le domaine de la médecine aéronautique et spatiale.

05/03/2023

ANTONIO MAZZEO
L’Angola renforce sa flotte militaire grâce aux Émirats Arabes Unis et à des entreprises italiennes et françaises

Antonio Mazzeo, AfricaExpress, 2/3/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Un milliard d’euros pour trois corvettes : c’est le montant du contrat signé à Abu Dhabi par la marine angolaise et le groupe émirati Edge lors du récent salon international des systèmes d’armes IDEX 2023.


La corvette BR71 Mk II

Les navires de la classe BR71 Mk II seront construits dans les chantiers navals d’Abu Dhabi Ship Building (ADSB) - une filiale à 100 % d’Edge - qui est active dans la conception, la construction, la réparation, l’entretien, le réaménagement et la conversion de navires militaires et commerciaux. ADSB a déjà construit cinq corvettes pour la marine des Émirats.

Les corvettes BR71 Mk II sont une variante avancée de la classe Baynunah développée par le chantier naval français CMN (Constructions Mécaniques de Normandie, Cherbourg), qui fait partie du groupe Pririnvest Shuipbuilding dont le siège est aux Émirats arabes unis.

Les unités sont conçues pour les opérations anti-aériennes et de surface, les patrouilles, le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (ISR). D’une longueur de 71 mètres, elles peuvent atteindre une vitesse maximale de 30 nœuds et une portée opérationnelle de 2 500 milles. Les corvettes peuvent embarquer jusqu’à 50 militaires et un hélicoptère de classe 5 tonnes et seront armées d’un canon de 76 ou 57 mm, soutenu par deux canons de 20 ou 30 mm. Elles pourront également lancer des missiles antinavires Exocet et des missiles sol-air.

« La corvette BR71 Mk II est un navire hautement sophistiqué équipé de systèmes de mission avancés, notamment d’un radar 3D, d’une suite de guerre électronique et de communications sécurisées. Elle sera en mesure d’effectuer de multiples missions pour protéger les 1 600 km de côtes de l’Angola », a déclaré David Massey, président du conseil d’administration d’ADSB Shipyards.

Isabella Rauti, sous-secrétaire melonienne à la Défense, lors de lIDEX 3, à Abou Dhabi. Une fille digne de son papa, le regretté Pino Rauti, qui fut milicien fasciste de la République de Salo et leader du Mouvement Social Italien

Il est presque certain que certains équipements et systèmes d’armes des corvettes destinées à la marine angolaise seront d’origine italienne. À l’occasion de l’exposition internationale IDEX 2023, la société émiratie a signé un accord de coopération stratégique avec la société holding Fincantieri SpA pour la conception, la construction et la gestion conjointes de la flotte de navires militaires et commerciaux des Émirats arabes unis.

La nouvelle alliance a reçu la bénédiction de la sous-secrétaire à la Défense Isabella Rauti et du général Luciano Portolano, secrétaire général de la défense et directeur de l’armement national, venus spécialement à Abu Dhabi pour le salon des systèmes de mort.

« Cet accord démontre la convergence des objectifs d’ADSB et de Fincantieri aux Émirats, et représente également une importante opportunité d’exploiter des synergies qui permettront un processus conjoint de consolidation et de croissance « , ont commenté Pierroberto Folgiero et le général Claudio Graziano, respectivement directeur général et PDG de Fincantieri. 3Avec l’ouverture prochaine de la NewCo, détenue à 100 % par le groupe, cette signature confirme également l’engagement ferme de Fincantieri à renforcer sa position et sa réputation dans le pays ».

Toujours dans le cadre du contrat d’un milliard de dollars entre ADSB et la marine angolaise, un autre grand groupe militaro-industriel italien, Elettronica SpA, a annoncé depuis Abou Dhabi avoir été sélectionné pour fournir le système de guerre électronique des corvettes BR71 Mk II.

Selon le site spécialisé sud-africain Defenceweb, il n’est pas clair si l’accord avec l’ancienne colonie portugaise fait suite à l’accord de 495 millions de dollars signé en 2016 par Pririnvest Shipbuilding Group, qui prévoyait l’établissement d’un chantier naval en Angola et la fourniture de plusieurs navires de guerre. « L’accord de 2016 aurait été considérablement revu à la baisse en raison de la pression exercée par le Fonds monétaire international », écrit Defenceweb. « L’Angola a toutefois pris livraison de trois patrouilleurs rapides HSI 32 de CMN et deux autres patrouilleurs devraient également être livrés ».

En novembre 2022, les Constructions Mécaniques de Normandie avaient également livré à la marine angolaise le trimaran de patrouille avancé Ocean Eagle 43, conçu pour effectuer des missions de surveillance à longue distance, de recherche et de sauvetage, de contrôle de la zone économique exclusive et de pêche, etc.

Pour renforcer le dispositif militaire naval, les forces armées angolaises avaient commandé fin 2015 plusieurs systèmes de combat à l’Italie, dont deux patrouilleurs (d’un coût de 7,3 millions d’euros et fabriqués par Whitehead Sistemi Subacquei, groupe Leonardo SpA), un radar et six hélicoptères (quatre AW139 et deux A109K produits par AgustaWestland/Leonardo).

Ces dernières années, la marine angolaise a également acheté quatre avions de patrouille rapide Super Dvora Mk III produits par Israel Aerospace Industries (IAI), un avion léger Cessna Citation équipé d’un radar israélien sophistiqué Seaspray et trois avions de transport et de surveillance maritimes Airbus C295 de fabrication espagnole (à Tablada, Séville).