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Sergio Rodríguez Gelfenstein
¿Qué hará Marcos Rubio? 

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03/09/2024

LUIS CASADO
Venezuela saoudien
Quelques remarques à l’usage des grandes gueules mal embouchées de Santiago du Chili et banlieue

Luis Casado... With a little help from my friends, 2/9/2024

Traduit par  Fausto GiudiceTlaxcala

Quelle social-démocratie n’a pas donné l’ordre de tirer quand la misère sort de son territoire ou ghetto ?
Gilles Deleuze, Qu’est-ce que la philosophie ?

 

Le 27 février 1989, débute à Caracas l’un des évènements historiques les plus signifiants du changement de période politique de la fin des années 80. Quelques mois avant la chute du mur de Berlin, les Vénézuéliens vivant majoritairement dans les quartiers pauvres (80% de la population) se révoltent contre l’application brutale des mesures du FMI par le vice-président de l’Internationale Socialiste de l’époque : Carlos Andrés Pérez (CAP). La réponse politique du gouvernement vénézuélien est brutale : déploiement l’armée et autorisation de tirer sur la foule. La répression se solde par un terrible bilan : près de 3000 morts en quatre jours.
Cette révolte spontanée marque le réel début du processus révolutionnaire bolivarien et celui d’une longue série de révoltes dans le monde contre le visage libéral du capitalisme.

(Julien Terrié, Venezuela : 27 février 1989, le jour où le peuple s’est réveillé)

 




Caracas, après le massacre de février 1989 qui a fait 3 000 morts...
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Le bolivar, la monnaie vénézuélienne, a inspiré Ian Fleming, qui dans son livre Opération Tonnerre - dont James Bond est le héros - écrit : «  Le soi-disant Venezuela saoudien a été incubé dans la manne pétrolière qui s’est produite dans les années 1970 en raison des conflits au Moyen-Orient. Le monde, et surtout les USA, avaient besoin de pétrole. Les conflits créés au Moyen-Orient, précisément pour le  contrôle du pétrole, ont provoqué des pénuries et donc une formidable hausse des prix ».

Voilà le paradis qu’était le Venezuela avant l’arrivée d’Hugo Chávez.

« Le revenu total à ce jour, en excluant notre dernier dividende non distribué, s’est élevé à environ un million et demi de livres sterling en francs suisses et en bolivars vénézuéliens, dans lesquels nous convertissons nos revenus, parce que ce sont toujours les monnaies les plus dures du monde ».

Une phrase prononcée par le chef de l’organisation criminelle SPECTRE, Ernst Stavro Blofeld, lorsqu’il fait le point sur les bénéfices de ses méfaits. Mais il n’y a pas que SPECTRE qui aIT commis des méfaits...

La renommée de la monnaie vénézuélienne a disparu le 18 février 1983, jour connu sous le nom de « vendredi noir ».

31/07/2023

JUAN PABLO CÁRDENAS S.
Une proposition obscène de Gabriel Boric

Juan Pablo Cárdenas S., Política y Utopía, 24 de julio 2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Si la droite chilienne était moins obtuse et insensible, les partis qui la représentent devraient en fait accueillir avec enthousiasme l’invitation du président Boric à signer une déclaration commune à l’occasion du 50e anniversaire du coup d’État de 1973. Par cette signature, le chef de l’État veut reconnaître leur vocation démocratique, y compris le mérite d’être des défenseurs des droits humains.


Mais le plus incroyable dans tout cela, c’est que les autorités du pays cherchent une réconciliation historique entre les victimes et ceux qui ont été au moins les auteurs intellectuels de l’horreur qui s’est poursuivie au Chili pendant 17 ans avec cette dictature civilo-militaire sanglante dirigée par celui que le monde entier reconnaît comme l’un des pires bouchers de l’histoire mondiale.

Pire encore, l’impunité règne toujours pour les horreurs commises avec l’assentiment de la droite politique et économique, qui cherche encore aujourd’hui à justifier l’attentat sanglant de La Moneda, la déliquescence de nos institutions et les terribles séquelles des assassinats, de la torture, de l’exil et d’une foule d’autres aberrations connues de tous.

Pinochet, comme nombre de ses collaborateurs, n’a pu être poursuivi et condamné par la justice chilienne, de même que de nombreux épisodes terribles contre la dignité humaine n’ont toujours pas été élucidés. Il n’y a pas non plus de certitude totale sur les crimes commis par la caste militaire et politique en raison de son manque de probité, qui a pris le contrôle d’entreprises publiques et dénationalisé les principales ressources naturelles du pays.

Tout cela reste impuni grâce aux gouvernements civils de l’après-dictature, qui ont toujours craint un nouveau soulèvement militaire. Limités, en outre, par la Constitution de 1980 (qui nous régit toujours) et par cet ensemble de lois dictées par l’homme qui a fini par porter le titre de président de la République, un statut qui n’est effacé qu’aujourd’hui des archives officielles.

Ces jours-ci, aux USA, Pedro Barrientos, l’assassin du chanteur-compositeur Víctor Jara est déchu de sa nationalité usaméricaine, un assassin qui, comme d’autres agents, a bénéficié d’une protection dans le pays qui a encouragé et financé le renversement d’un président élu par le peuple. Une responsabilité dont la Maison Blanche et la CIA tentent aujourd’hui de se défaire, parallèlement à leurs efforts de cooptation des décisions de nos nouvelles autorités. Ils sont déterminés à ce que le lithium, l’hydrogène vert et d’autres ressources soient désormais appropriés par leurs transnationales.

Nous craignons que la curieuse invitation de Gabriel Boric à tous les partis représentés au Parlement ne soit que le fruit de ses réflexions les plus intimes, alors qu’il se rendait en Europe à ce sommet présidentiel où les pays les plus puissants de la planète rencontrent ceux du tiers-monde pour consolider de bonnes affaires. Celles qui sont toujours plus avantageuses pour ceux qui ont toujours officié en tant que conquérants, non pas pendant cinquante ans, mais pendant plus de cinq siècles.

On imagine que notre nouveau président n’a pas eu recours aux conseils et aux critiques de plusieurs de ses alliés qui ont déjà exprimé leur réticence à l’invitation présidentielle. Dans l’espoir, certainement, de faire toute la lumière sur les crimes contre la démocratie et les droits humains, avant de se soumettre à une conciliation forcée avec ceux qui sont encore déterminés à défendre la Charte fondamentale léguée par le tyran, ainsi que le système économique et social qui a brutalement divisé le pays entre les très riches et les dramatiquement pauvres. Des secteurs politiques et économiques qui cherchent à perpétuer l’inégalité flagrante qui, si elle continue ainsi, nous assure d’une nouvelle et grave explosion sociale.

Plutôt que d’apaiser la droite, le gouvernement qui se proclame de gauche devrait s’engager à laisser de côté l’opposition tenace exercée par ces secteurs, en optant plutôt pour un pacte sérieux et solide avec le monde social qui a parié sur son élection, dans l’espoir de la justice et certainement d’une démocratie fondée sur la distribution équitable des revenus, sur des normes éducatives plus élevées et sur une éthique rigoureuse dans l’utilisation des ressources publiques.

Il s’agit d’objectifs pour lesquels aucun progrès raisonnable ne peut être constaté. Au contraire, de nouveaux actes de corruption ont été commis en à peine un an de gouvernement Boric.  

 

26/04/2023

Miguel Ávila Carrera
La gauche chilienne ou le syndrome du parvenu

Miguel Ávila Carrera, Con Nuestra América, avril 2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Miguel Ávila Carrera est sociologue/historien et professeur de collège à Huechuraba, un quartier populaire de Santiago du Chili.

La fin du cycle politique post-dictatorial chilien, dont la protagoniste a été la nouvelle génération d’étudiants en rupture avec le système binominal, nous permet d’observer l’émergence d’un syndrome dans la gauche chilienne, celui du parvenu*, qui permet d’expliquer son virage vers la social-démocratie et le progressisme** de gauche dans le Chili daujourd'hui.

Gabriel Boric, vu du Venezuela

Le parvenu, nous dit Hannah Arendt, est un escaladeur social qui nie la réalité donnée, c’est-à-dire qu’il se nie lui-même : sa culture et sa vision politique, pour s’inclure dans la vie sociale des classes nanties, utilisent de préférence les structures de l’État, tant dans le domaine de la gestion que dans celui de la santé et de la reproduction culturelle. Elles exigent du sujet de nouvelles formes relationnelles, un langage avec les catégories de sens du monde libéral, il cherche de nouveaux espaces géographiques où habiter, niant ainsi sa propre condition humaine.

Son rôle d’escaladeur social ne se limite pas à assumer une consommation et des modes de vie, l’habitus selon Bourdieu, mais a une fonction beaucoup plus complexe, en projetant une image du “bon” sujet socialement accepté, avec des modèles de socialisation et des façons de comprendre la politique qui défendent les intérêts des classes hégémoniques. Le mode de vie nouvellement acquis est lié à des réseaux de coopération interclasse, sa dépendance à l’égard de l’État, et donc de ces relations, construit un petit espace-monde, recouvert d’un vernis intellectuel prétendument critique à l’égard de la réalité vécue, et donc fonctionnel par rapport au système économique, politique et culturel dominant. Ses relations avec le pouvoir l’obligent à abandonner le lieu de la critique et à “habiter” ses postes fonctionnels de pouvoir, niant ainsi la nécessité de le transformer. Il promeut de nouveaux oripeaux de combat, éloignés des travailleur·ses, excluant les ouvrier·ères et les paysan·nes de leur rôle central de moteur révolutionnaire, laissant la place à de nouveaux acteurs (identitaires) et à leurs nouvelles revendications (particulières), défendant l’ordre et soutenant les bases structurelles du système. 

Le parvenu de gauche construit des mécanismes de mimétisme liés aux images symboliques classiques de la gauche, comme Salvador Allende ou le Che, tout en trafiquant avec des grands dirigeants de la classe dominante. Ainsi, la musique contestataire, la littérature de critique sociale ou la poésie, le monde de la culture en général, quel que soit le genre, permettent la projection d’une image de continuité, historique et culturelle, qui a permis d’accoucher d’une “gauche” sociale-démocrate, d’une “gauche progressiste”, d’une gauche qui a besoin d’un adjectif.

Au cours de la première année du gouvernement du Frente Amplio, la conviction de la “gauche” progressiste et sociale-démocrate chilienne est devenue évidente. Des questions telles que la visite de l’ancienne ministre de l’Intérieur à une communauté mapuche en conflit sans la coordination nécessaire, le discours de “supériorité morale” véhiculé par les fonctionnaires du gouvernement, l’attitude violente du ministre de l’Éducation à l’égard d’une députée, sont autant de manifestations typiquement élitistes. Leur expression à l’égard de la majorité populaire du pays est devenue évidente après le plébiscite constitutionnel du 4 septembre 2022, lorsque le président de la République a traité de culs-terreux l’ensemble des classes populaires, et pas seulement celles et ceux qui ont rejeté le projet constitutionnel, et torpillé leur condition humaine, les représentant comme ignorants, sans idéologie, sans capacité à transformer le monde. Cela en dit long sur les attentes créées en termes d'intégration dans l'administration et la gestion de l'État, main dans la main avec le modèle néolibéral, et sur les relations entre les aristocrates libéraux progressistes et les parvenus de “gauche”.

La promotion de l’agenda de la sécurité publique, et la loi connue sous le nom de “gâchette facile”, nous permet de constater que l’élite “frenteamplista” au gouvernement a repris les oripeaux historiques de combat de la droite : ordre, répression, violence. Elle a assimilé leurs catégories d’analyse et leurs représentations sociales, donnant une nouvelle dimension au mépris de classe pour les culs-terreurs évoqué plus haut. Défendre l’État bourgeois et les relations sociales de la haute société est un geste de soumission à l’ordre étatique post-dictatorial, mais aussi de mise au pas disciplinaire des classes populaires, afin de permettre sa propre promotion personnelle, des gestes que nous pourrions caractériser comme des mutations du bail colonial chilien, des relations qui ne se construisent plus dans le cadre de l’hacienda ou du latifundium, mais désormais dans les structures de l’État.

NdT

*Sur les notions de paria et de parvenu chez Hannah Arendt, lire l’article lumineux d’Ariel Colonomos, Figures du parvenu, in Revue des Deux Mondes, juin 2002.

**On désigne comme “progressistes” en Amérique latine les gouvernements de gauche modérée/accommodante issus des élections depuis 2018, à savoir ceux d’Andrés Manuel López Obrador au Mexique, Alberto Fernández en Argentine, Luis Arce en Bolivie, Pedro Castillo au  Pérou, Xiomara Castro au Honduras, Gabriel Boric au Chili, Gustavo Petro en Colombie et Lula bis au Brésil.

 

 

05/04/2023

JUAN PABLO CARDENAS
Chili : Obéir aveuglément au peuple ?

Juan Pablo Cárdenas S., Politika, 4/4/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le presidente del gobierno de España, le social-démocrate Pedro Sánchez, rend visite à la presidente del Consiglio en Italie, la très néofasciste Giorgia Meloni. Le titre du quotidien madrilène El País en dit long : « Le président et Meloni font preuve de “syntonie” et évitent toute distanciation ». Hier, Fausto m'a appelé. J'ai trouvé son commentaire pertinent : « Ils veulent lutter contre le fascisme en adoptant son programme ». Pourquoi Boric devrait-il nous surprendre ? [Luis Casado, Politika]

Santiago , 25 octobre 2019 : « C’est pas pour 30 pesos [l’augmentation du ticket de métro], c’est pour 30 ans [de post-pinochétisme] »

L'histoire semble nous montrer que les gens n'ont pas toujours, ou plutôt rarement, raison. Sinon, les guerres et autres graves aberrations commises contre l'humanité n'auraient pas pu avoir lieu. Au XXe siècle, considéré comme le plus cruel et le plus violent de tous, des millions d'êtres humains ont été condamnés à la mort, à l'esclavage, à la torture et aux camps d'extermination, au gré des dictateurs les plus sombres, souvent au nom de leurs propres sujets ou même sous le prétexte de la volonté de Dieu.

Des pratiques telles que l'Inquisition, la discrimination raciale et tant d'autres aberrations ont été encouragées et acclamées par les peuples. Le nazisme, sans aller plus loin, est connu pour avoir bénéficié d'un soutien massif de l'opinion publique, de même que divers tyrans de notre continent [Abya Yala, alias l’Amérique latine, NdT] se sont levés et ont régné avec l'appui de masses en liesse. Les exemples sont nombreux et il n'est pas utile de les rappeler.

C'est pourquoi il nous semble anormal que les gouvernants et les hommes politiques en général se débarrassent de leurs idéaux politiques pour “obéir à la volonté de leur peuple”. Le pire est que, ce faisant, ils prétendent toujours adopter un comportement démocratique, comme si celui-ci consistait à se dédire et à renier ses promesses devant des majorités de circonstance, comme si les grandes transformations n'avaient pas toujours été le fruit de la vision prophétique et même du volontarisme des leaders politiques et sociaux.

Nos Pères fondateurs sont même morts dans l'incompréhension et la répudiation de leurs nations. Un Martin Luther King a été répudié même par la population noire des USA, tout comme les reconstructeurs de l'Europe d'après-guerre ont dû s'exiler et lutter pendant de nombreuses années pour obtenir le soutien de leurs peuples, saoulés pendant de nombreuses années par les triomphes et les crimes d'Hitler, de Mussolini et Staline.

Dans les différents médias chiliens aujourd'hui, le changement entre le Boric candidat et le Boric président est critiqué autant qu'il est loué. Le fait qu'hier il prônait le contrôle des cochoncetés commises par la police et qu'aujourd'hui il s'assume comme son grand protecteur depuis sa position à la tête de l'État. Le fait qu'il ait réussi à gracier, comme il l'avait promis, certains prisonniers de l’explosion sociale et que son gouvernement convienne maintenant qu'il ne continuera pas à exercer ce privilège présidentiel. Le fait que ses proches collaborateurs aient proclamé leur supériorité morale par rapport aux dirigeants de la Concertación et de la Nueva Mayoría, et que des représentants des gouvernements précédents aient été incorporés aux postes les plus élevés de l'exécutif, remplaçant ceux qui font partie des secteurs de gauche qui ont remporté les dernières élections présidentielles.

C'est peut-être dans la concordance entre ce qui est promis et ce qui est fait par la suite que réside le véritable leadership et l'esprit d'État des gouvernants. Dans la capacité à convaincre leurs nations, à les empêcher de se rendre aux secteurs rétrogrades, à se laisser intimider par leurs campagnes de terreur et leurs projets de coup d'État. De s'imposer face aux mauvaises intentions de la presse accrochée à ceux qui s'opposent sans vergogne à la justice sociale, à la possibilité d'une réforme fiscale efficace, à une redistribution exacte du revenu national, et de mettre en œuvre une économie et des relations internationales qui veillent aux intérêts du pays, sans s'agenouiller devant les puissances hégémoniques et les compagnies transnationales.

En ce sens, notre propre évolution politique et institutionnelle peut éclairer un président comme Gabriel González Videla [1946-1952], qui est arrivé à La Moneda dans les bras du peuple et des partis de gauche pour finir par servir les secteurs les plus riches et les plus réactionnaires, confinant les communistes et d'autres dans des camps de concentration. Ses pairs qui ont promu des réformes telles que l'éducation et le développement d'une entreprise publique aussi importante que la Corporación de Fomento de la Producción [1939] ne sont-ils pas bien plus méritants que lui ?

Il se peut que ce qui est arrivé à Salvador Allende ait inhibé ceux qui ont gouverné après Pinochet, dans la crainte constante que les militaires ne fassent avorter leur administration, en ne respectant pas un grand nombre d'engagements qu'ils avaient pris envers le peuple. Il ne fait aucun doute que l'échec du gouvernement de l'Unidad Popular a semé des idées et des espoirs qui sont encore bien vivants dans la conscience populaire aujourd'hui. Malgré le fait qu'aujourd'hui notre population est en proie à la peur, à la criminalité et à des phénomènes tels que le trafic de drogue, qui ont précisément été initiés par les gouvernements timorés et la décomposition morale de la post-dictature.

Si, après l'administration actuelle, la droite la plus extrême triomphe, ce sera fondamentalement dû à la faiblesse et aux zigzags de ceux qui nous gouvernent. De leur manque de cohérence et de conséquence. La démocratie ne consiste certainement pas à se plier aux humeurs circonstancielles, aux mensonges et à la propagande multimillionnaire de ceux qui sont réfractaires au changement et toujours encouragés de l'extérieur. La chose démocratique à faire est de respecter la volonté électorale, mais ensuite de se conformer à ce qui a été promis.

La défaite vaut mieux que la défec[a]tion.

 NdT

  • Le Sénat chilien vient d’adopter, par 40 voix contre 5, le projet de loi dite Naín-Retamal, du nom de deux carabineros morts dans l’exercice de leur devoir, et populairement appelée « loi gâchette facile » qui instaure un droit de légitime défense aux membres des toutes forces dites de sécurité : carabineros, gendarmes, PJ et tutti quanti. Lire Chili : le projet de loi sur la légitime défense pourrait augmenter les violences policières et l’impunité pour ces crimes, par Amnesty International, 30/3/2023

  • PS : Je dédie cette traduction à la mémoire de l’immortel Marmaduke Grove Vallejo (1978-1954), ministre de la Défense de la plus brève République socialiste de l’histoire mondiale (4-16 juin 1932), plus connu comme l’“homme de l’avion rouge”, à bord duquel il débarqua à Concepción en septembre 1930 pour tenter de prendre le pouvoir avec ses camarades, mais subit une trahison des militaires sur lesquels il comptait. Fondateur du Parti socialiste, qu'il quitta pour sa dérive droitière, fondant l'éphémère Parti Socialiste Authentique en 1943. Parmi ses héritiers politiques tragiques : Salvador Allende et Hugo Chávez. Parmi ses héritiers biologiques tragicomiques : Camila Vallejo Dowling, ministre secrétaire générale du gouvernement Boric, que j’ai appelée ailleurs la Madone des sleepings de gôche. Marmaduke, réveille-toi, ils sont devenus mous du cerveau et durs de la feuille, et envoie-leur quelques escadrilles de drones rouges !


 

30/01/2022

LUIS CASADO
“Je ne pense ni n’existe : ce qui est sûr, c’est que je ne veux même pas”: la version chilienne du “Cogito ergo sum” de Descartes
Mario Marcel, Daniel Jadue, Guillermo Tellier et Gabriel Boric au pilori

Luis Casado, 29/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Personne n'a jamais accusé les acteurs politiques de cohérence intellectuelle, ni de continuité et de constance dans leur raisonnement. En son temps, Descartes a proposé une « méthode » qui visait à « bien conduire sa raison ». Cette méthode n'a pas encore atteint le champ brodé des fleurs [le Chili selon son hymne national, NdT], écrit Luis Casado.

Les Français se disent cartésiens et le clament haut et fort. René Descartes (1596-1650), mathématicien, physicien et l'un des fondateurs de la philosophie moderne, a imprimé sa façon de raisonner dans l'Hexagone, du moins c'est ce que prétendent les cartésiens. Les objectifs de Descartes ont été énoncés par lui-même : « bien conduire sa raison », et « chercher la vérité dans la science ».

Votre serviteur n'applaudit pas à tout ce qu’écrit Descartes. Mais son célèbre Cogito ergo sum, que je renverse systématiquement en bon matérialiste philosophique que je suis, indique une méthode - si j'ose écrire - dans laquelle le grand homme énonce une thèse qu'il tient pour vraie, en extrayant immédiatement ce qu'il considère comme ses conséquences épistémologiques et ontologiques évidentes : Je pense, donc je suis.

J’inverserais la formule: J’existe, donc je pense. Mais mon propos n'est pas de corriger Descartes, mais de souligner le caractère profondément anticartésien qui, pour le meilleur ou pour le pire, prévaut dans l'heureuse copie de l'Eden [le Chili, toujours son hymne national, NdT].

Dans la jactance chilensis, la proposition de Descartes pourrait s'écrire : Je pense, donc je pourrais exister ou peut-être pas, en tout cas pas tellement, pas si peu, plutôt les deux, cela reste à voir... Bref, à vous de voir.

Daniel Jadue* vient de nous donner un exemple éclatant de ce que je dis. En quelques mots, il affirme tout et son contraire, sans craindre l'incohérence. Voyons voir.

Première proposition, Jadue déclare : « Marcel* est un fidèle défenseur du credo néolibéral ».

Autant pour moi. L'un des plus récents combats de Mario Marcel a été de protéger l'autonomie de la Banque centrale qu'il présidait, alors que personne, jamais, n'a prouvé qu'une Banque centrale autonome ait fait autre chose qu'expulser la démocratie de la gestion d'un bien commun : la monnaie. Les politiques monétaires sont une affaire réservée aux « experts », circulez, circulez, putain de citoyens, ya rien à voir. Marcel a ainsi rendu un hommage servile au soi-disant consensus de Washington, confirmant ce qu'il était, ce qu'il est et ce qu'il sera : un néolibéral insensible. Pour votre gouverne, voici ce que les néolibéraux disent du Consensus de Washington :

« Le consensus de Washington était l'ensemble des formules économiques néolibérales poussées par divers organismes financiers internationaux dans les années 1980 et 1990. L'économiste britannique John Williamson a involontairement inventé ce terme dans un article de 1989 dans lequel il passait en revue les dix mesures économiques professées par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement et le département du Trésor usaméricain, tous basés dans la capitale US, Washington DC. Ces propositions formaient un décalogue du néolibéralisme prescrit pour faire face à la crise économique de 1989 en Amérique latine, qui a été plongée dans une longue récession connue sous le nom de ‘décennie perdue’ ». (elordenmundial.com).

LUIS CASADO
“Ni pienso, ni existo: la firme es que ni quiero”: la versión chilena del “Cogito ergo sum” de Descartes
Mario Marcel, Daniel Jadue, Guillermo Tellier y Gabriel Boric en la picota

Luis Casado, 29/1/2022

Nunca nadie acusó a los actores políticos de coherencia intelectual, ni de continuidad y consistencia en sus razonamientos. En su día, Descartes propuso un "método" que buscaba 'bien conducir su razón'. Ese método aun no llega al campo de flores bordado, dice Luis Casado.


Los franceses aseguran ser cartesianos y lo proclaman alto y fuerte. René Descartes (1596-1650), matemático, físico y uno de los fundadores de la filosofia moderna, imprimió su modo de razonar en el Hexágono o al menos eso pretenden los cartesianos. Los objetivos perseguidos por Descartes fueron enunciados por él mismo: “bien conducir su razón”, y “buscar la verdad en las ciencias”.

Servidor no le aplaude todo a Descartes. Pero su célebre Cogito ergo sum, que invierto sistemáticamente como el buen materialista filosófico que soy, señala un método –si oso escribir– en el que el gran hombre expone una tesis que tiene por verdadera, extrayendo inmediatamente lo que considera sus consecuencias epistemológicas y ontológicas evidentes: Pienso, luego existo.

Yo lo diría el revés: Existo, luego pienso. Pero lo mío no va de corregir a Descartes, sino de poner de manifiesto el carácter profundamente anticartesiano que, para bien o para mal, prevalece en la copia feliz del Edén.

En la jerga chilensis la proposición de Descartes podría escribirse: Pienso, luego podría existir o tal vez no, en todo caso no mucho, ni tan poco, más bien los dos, habría que ver… En fin, es según.

Daniel Jadue acaba de darnos un ejemplo luminoso de lo que avanzo. En pocas palabras afirma todo y su contrario, sin temer la incoherencia. Mira ver.

Primera proposición, Jadue declara: “Marcel es un fiel defensor del credo neoliberal”.

Hasta ahí yo mismo. Uno de los más recientes combates de Mario Marcel consistió en proteger la autonomía del Banco Central que presidía, aunque nadie, nunca, probó que un Banco Central autónomo haya hecho otra cosa sino expulsar la democracia de la gestión de un bien común: la moneda. Las políticas monetarias son asunto reservado de los “expertos”, circula, circula pinche ciudadano, esto no te concierne. De ese modo Marcel le rindió un servil homenaje al llamado Consenso de Washington, confirmando lo que fue, lo que es y lo que será: un neoliberal encallecido. Para tus archivos, he aquí lo que los neoliberales dicen del Consenso de Washington:

“El Consenso de Washington fue el conjunto de fórmulas económicas neoliberales impulsadas por varios organismos financieros internacionales en los años ochenta y noventa. El economista británico John Williamson acuñó el término inconscientemente en un artículo de 1989 en el que revisaba las diez medidas económicas que profesaban el Fondo Monetario Internacional (FMI), el Banco Mundial, el Banco Interamericano de Desarrollo y el Departamento del Tesoro de Estados Unidos, todas ellas con sede en la capital de Estados Unidos, Washington D. C. Estas propuestas conformaron un decálogo del neoliberalismo recetado para abordar la crisis económica de 1989 en Latinoamérica, sumida en una larga recesión conocida como la década perdida.” (elordenmundial.com).

22/12/2021

Wall Street recommande un ministre des Finances « expérimenté » pour l'administration Boric au Chili

Francisca Guerrero, Pulso, 20/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Les économistes de Citi et Goldman Sachs sont d’accord pour dire que le président élu du Chili devra faire face à une première année très difficile sur le plan économique.

 
Comme au Chili, après les élections de dimanche, l'une des principales inconnues pour les analystes des grandes banques de Wall Street est la désignation du ministre des Finances qui accompagnera le président élu, Gabriel Boric.

Selon Alberto Ramos, économiste pour l'Amérique latine chez Goldman Sachs, il est important que ce nom convainque non seulement le marché, mais aussi les travailleurs, les PME et les acteurs économiques en général.

Pour Fernando Díaz, économiste qui suit le Chili chez Citi, il est également important que ce soit une personne que le président écoute et qui ait son soutien. Il fait cependant valoir que le fait de connaître le nom trois mois avant le changement de cabinet comporte le risque d'une usure précoce.

Alberto Ramos, Goldman Sachs : « Il faudra un très haut niveau de talent politique pour coexister avec trois pouvoirs »


Les défis politiques seront cruciaux pour le président élu Gabriel Boric, selon Alberto Ramos, économiste de Goldman Sachs pour l'Amérique latine. Ceci, tant en raison de la coexistence de l'exécutif avec un corps législatif divisé et la Convention constituante, qu'en raison de la gestion des attentes qui devra être déployée.

Quelle est votre première impression de la victoire de Gabriel Boric ?

Etant donné la marge avec laquelle il a gagné, c'est un mandat très clair et fort. C'est plus de 10 points, donc il a un mandat fort pour gouverner. Il y aura une cohabitation entre un président de centre-gauche, un Congrès divisé et une Convention constitutionnelle qui commence à rédiger une Magna Carta. Il faudra donc un très haut niveau de talent politique pour coexister avec trois pouvoirs qui seront sur la scène pendant un certain temps.

Il me semble que l'incertitude politique ne va pas disparaître complètement. En fait, le principal défi du président élu Boric est d'unifier le pays, étant donné qu'il existe un niveau très élevé de polarisation politique et sociale et qu'il est important de laisser cela derrière soi et d'aller de l'avant.

Le pays est confronté à des défis importants qui nécessiteront des politiques solides pour répondre aux attentes de la population, tout en maintenant un degré important de discipline budgétaire et des incitations à l'investissement pour générer une croissance robuste et socialement inclusive.

C'est là le défi. Les gens veulent un filet de sécurité plus large, ils veulent un progrès économique plus rapide. Il n'est pas facile de le faire du jour au lendemain, mais c'est le grand défi du nouveau gouvernement.

Êtes-vous inquiet de la première réaction du marché à la victoire de Boric ?

21/12/2021

RAFAEL AGACINO
Le Chili soulagé : ni fascisme ni communisme, bien au contraire...

Rafael Agacino, Correo de los Trabajadores, 21/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Rafael Agacino Rojas (1956) est un politologue, économiste et professeur marxiste chilien. Il soutient et participe activement à diverses organisations sociales liées au monde du travail et aux organisations populaires ; il est membre des Collectifs de Travailleurs, CC.TT., un réseau horizontal et autonome.

La banque gagne : ni spectre du fascisme, ni du communisme

Qui a parlé de terreur ? Hier soir [le dimanche 19, NdE], au milieu des congratulations entre Boric et le « président » Piñera, entre Boric et « José-Antonio » Kast et entre les personnages de l'élite - les deux droites et les damoiseaux du Frente Amplio, la peur s'est dissipée d'un seul coup, et en moins d'une demi-heure, les deux spectres, celui  du fascisme et celui du communisme, se sont évanouis. La République avait été sauvée.

Une grande opération médiatique qui a réussi à attirer 5%    d'électeurs supplémentaires, surtout dans les secteurs populaires, qui ont crié sans retenue leurs désirs dans les rues, tout comme les secteurs moyens, bien que sur un ton légèrement plus modéré, se sont réjouis, donnant un air de légitimité au système politique et à son institutionnalité électorale. Remarquable.

S'il n'y avait pas les franges capturées par la peur, qui ont voté sans conviction et même avec la nausée - une bonne partie de ces 5 points de pourcentage supplémentaires - et un contingent qui a explicitement appelé à ne pas voter, on pourrait dire que le potentiel de la Révolte a été définitivement annulé hier soir. Mais non, même si nous ne sommes qu'au début d'un grand chantier de restauration.

Viennent maintenant la négociation, la composition et la durée du premier cabinet de Boric, surtout à la lumière du boycott des transports d'hier, comme un avant-goût des tactiques menaçantes que le capital peut répéter pour obtenir un cabinet ami, car sinon, nous le savons déjà : grève des investissements, spéculation sur le dollar, fuite des capitaux, coupure des réseaux numériques, arrêt du commerce, etc. Le capital opérera pour faire passer non seulement le langage mais aussi les intentions un peu plus loin que ce que le désormais président élu a déjà fait avant le second tour. Et nous savons que Boric - quels que soient ses efforts - n'a pas la stature politique d'Allende pour résister aux menaces du capital local et encore moins à celles de l'impérialisme...

Peut-être capitulera-t-il, d'abord en politique étrangère - décevant les progressistes latino-américains qui l'ont encensé - puis en politique intérieure, et alors il nous dira soudain à la télévision nationale qu'il avait tort et que les chaînes sont effectivement nécessaires pour imposer l'ordre, et ce Gabriel se transformera en un autre Gabriel, González Videla, cette fois du XXIe siècle [1]. Le premier test décisif sera peut-être le Wallmapu [pays mapuche, NdT], une guerre qui lui servira de prétexte pour brandir le sabre, obtenir la reconnaissance des forces armées et des polices, et inaugurer la nouvelle saison des réprimandes et des punitions pour les peuples. Certes, légitimer la loi anti-barricades et refuser la grâce générale aux prisonniers politiques de la révolte du 18 Octobre ne revient pas à imposer une nouvelle « loi maudite » [Loi de Défense permanente de la Démocratie, adoptée en 1948 et abrogée en 1958, interdisant le Parti communiste, NdT] et à déchaîner la répression sur le peuple, mais qui sait ?

RAFAEL AGACINO
Chile aliviado: ni fascismo ni comunismo sino todo lo contrario…

 Rafael Agacino, Correo de los Trabajadores, 21/12/2021

Rafael Agacino Rojas (1956) es un cientista político, economista y profesor marxista chileno. Apoya y participa activamente en diversas organizaciones sociales ligadas al mundo del trabajo y popular; participa en los Colectivos de Trabajadores, CC.TT..

Gana la casa (patronal): ni espectro del fascismo ni fantasma del comunismo

¿Quién dijo terror? Anoche [domingo 19, Editor CT] en medio de públicos parabienes entre Boric y el “presidente” Piñera, entre Boric y “José-Antonio” Kast y entre los personajes de la elite – las dos derechas y los señoritos del FA, el miedo se disipó de una, y en menos de media hora, no había ni espectro del fascismo ni fantasma del comunismo. La República se había salvado.

Una gran operación mediática que logró atraer a un 5% adicional de electores, sobre todo de sectores populares que sin restricciones gritaron sus anhelos en las calles, así como los sectores medios, aunque en un tono levemente más moderado, se regocijaron, dando un aire de legitimidad al sistema político y su institucionalidad electoral. Notable.

Si no fuera por las franjas capturadas por el miedo, que votaron sin convicción e incluso con nauseas – una buena parte de esos 5 puntos porcentuales adicionales – y un contingente que explícitamente llamó a no votar, se diría que la potencialidad de la Revuelta en la noche de ayer ya fue definitivamente anulada.  Pero no; aunque solo estemos en los prolegómenos de una obra restauradora mayor.

Viene ahora la negociación, composición y duración del primer gabinete de Boric, sobre todo a la luz del boicot del transporte del día de ayer, cual anticipo de las tácticas amenazadoras que el capital puede ensayar para lograr un gabinete amable, pues en caso contrario, ya sabemos: huelga de inversiones, especulación con el dólar, fuga de capitales, apagones de redes digitales, paro del comercio, etc. Este, el capital, operará para conseguir no sólo se acomode el lenguaje si no también las intenciones un poco más allá de lo que, el ahora presidente electo, ya hizo para la segunda vuelta. Y sabemos que Boric -por más que lo remede – no tiene la estatura política de Allende para resistir las amenazas del capital criollo ni menos las del imperialismo…

Capaz que de tumbo en tumbo capitule, primero, en la política exterior – decepcionando al progresismo latinoamericano que lo ha ensalzado – y luego en la política interior, y nos comunique de súbito por cadena nacional que se equivocó y que las cadenas si son necesarias para imponer el orden, y este Gabriel mute en ese otro Gabriel, el González Videla, esta vez el del siglo XXI [1]. Tal vez la primera prueba de fuego sea el Wallmapu – una guerra que le serviría de excusa- para asir la espada, obtener reconocimiento de las FF.AA. y Policías, e inaugurar la nueva temporada de reprimendas y castigos a los pueblos. Es cierto: legitimar la ley anti-barricada y negar el indulto general a los y las presos políticos de la revuelta, no es lo mismo que imponer una nueva “ley maldita” y desencadenar la represión sobre el pueblo, pero ¿quién sabe?

17/12/2021

Sergio Rodríguez Gelfenstein
Con todo respeto Atilio Boron: no votaré por Boric

 

Sergio Rodríguez Gelfenstein,, 17/12/2021

Habló, o mejor dicho escribió, el gran Atilio Boron [Antonio Gramsci y el balotaje en Chile*]. No sólo hizo un artículo en el que sintiéndose –como siempre- poseedor único de la sacro santa verdad que emana de su conocimiento, y en el que no deja espacio a que se pueda pensar diferente, so pena de acusaciones y adjetivaciones de cualquier dimensión para los que osamos pensar diferente. También ha enviado mensajes inquisitorios a algunos amigos, consultándoles sobre el escrito en el que yo simplemente daba  mi opinión sobre las próximas elecciones en Chile [De Venezuela a Chile, de Caldera a Boric: Un solo Chávez y un solo Salvador ]. Tal ha sido su furia que hasta se ha permitido utilizar a Simón Bolívar para justificar su apoyo a Gabriel Boric en la segunda vuelta de las elecciones chilenas. Es muy viejo eso de descontextualizar para desinformar.

Debo decir sin embargo, que te agradezco por decir lo que para mí -un imberbe en estas lides), es un cumplido viniendo de alguien como tú, cuando afirmas que has aprendido tanto de mis “sofisticados análisis sobre la realidad internacional”.

Pero  de todas maneras Atilio, ¿Por qué gastas pólvora en alguien tan insignificante como yo? No soy el enemigo. Pensar distinto a ti, no me debería hacer blanco de tu irritación. En el mismo momento que tú estudiabas en la Universidad de Harvard, en Cambridge, Massachusetts, Estados Unidos, yo lo hacía en la Escuela de Artillería de las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Cuba (FAR) en La Habana. Entonces, es normal que pensemos diferente, provenimos de escuelas distintas. Cuando tú te hiciste doctor, yo me hice artillero a mucha honra

Mi padre (que no fue Lenin, ni Marx, ni Gramsci ni Rosa Luxemburgo) pero que fue un hombre íntegro, a toda prueba desde el punto de vista político, intelectual y ético me enseñó que a las personas mayores había que respetarlas, y yo te respeto porque como dijera el Comandante Camilo Cienfuegos (quien tampoco era Lenin, Marx, Gramsci o Rosa Luxemburgo) creo que “aquellos que luchan, no importa dónde, son nuestros hermanos”.


 Entonces, creo que tú también me deberías respetar aunque piense diferente a ti. Por eso, no voy a aceptar la grosería y la mala leche que te hace suponer que puedes caracterizar como te dé la gana a cualquiera. Nunca me he lavado las manos, pero sí, las tengo limpias y muy limpias. En la organización en la que milité me tocó manejar muchos recursos, antes trabajé en las FAR en Cuba y en el Ejército Popular Sandinista en Nicaragua y después en Chiapas y junto al Comandante Chávez en Venezuela, en un cargo en el que era más fácil corromperse que mantenerse limpio y no tengo una mácula ni en mis manos, ni en mi actuar.

Posteriormente, me hice académico (apenas me pude graduar de la universidad a los 40 años). Comencé a escribir y tampoco vas a encontrar que he eludido mis responsabilidades que ante todo son de compromiso y de principios. No creo en esos intelectuales que a diferencia de los políticos, tienen la oportunidad de decir cualquier cosa, equivocarse y escribir todo lo contrario en el próximo papel de trabajo. En mi país (y en otros donde se desarrollan procesos de transformación de la sociedad) mi silencio público ante aquello que considero mal hecho no ha estado exento de hacerlo saber por las vías que corresponde,  porque ante todo creo que no hay que darle armas al enemigo para que nos ataque y ataque a nuestros líderes.

Además, con José Martí (que no era Lenin, Marx, Gramsci, ni Rosa Luxemburgo) aprendí  que “toda la gloria del mundo cabe en un grano de maíz”, por lo que creo que los protagonismos personales de los que no hacemos la historia son innecesarios. No soy de esos “´intelectuales` que en su puta vida pisaron las calles [pero que] predican desde el púlpito de su egolatría” como dijera un gran periodista revolucionario argentino.

Respeto tu conocimiento Atilio, pero tú deberías respetar el mío aunque no sea tan excelso y encumbrado como el tuyo. No tuve la suerte tuya de estudiar profundamente a Lenin, Marx, Gramsci y Rosa Luxemburgo pero algo aprendí, en esa gran escuela que fue para mí las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Cuba. Mi profesor de pensamiento político, Jesús Martínez,  un negro grande de más de 1.80 mt.  de altura, pausado, simpático con una sonrisa siempre a flor de labios, mayor de las FAR en ese momento,  quien venía de graduarse con honores en una Academia de la Unión Soviética y que no era Lenin, Marx, Gramsci o Rosa Luxemburgo,  me dijo que por mucho conocimiento que había adquirido, lo más importante para él era respetar y venerar ese uniforme verde olivo que portaba, que era el mismo de Fidel.