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18/07/2025

18 juillet 20 : “Mein Kampf” a 100 ans

Le 18 juillet 1925 paraissait à Munich le premier tome du livre d’Adolf Hitler intitulé « Mein Kampf » (Mon combat) et sous-titré « eine Abrechnung » (un règlement de comptes). Cette première édition, tirée à 10 000 exemplaires, sera suivie d’une deuxième édition en décembre 1925, elle aussi à 10 000 exemplaires. Le deuxième tome de l’œuvre du futur Führer paraîtra en décembre 1926. Les éditions du parti nazi en vendirent 287 000 exemplaires jusqu’en janvier 1933. Cette année-là, après la prise de pouvoir nazie, il s’en vendit plus d’un million d’exemplaires. Jusqu’en 1944, il y eut 22 éditions du livre, vendues à 12,5 millions d’exemplaires. Mein Kampf remplaça la Bible comme cadeau offert à tout couple de jeunes mariés par les mairies. Combien de followers Hitler aurait-il eu s’il avait pu utiliser des « réseaux sociaux » ? Sans doute au moins autant que Donald Trump ou Elon Musk, deux de ses plus célèbres émules.

Olivier Mannoni a consacré une dizaine d’années à réaliser une nouvelle traduction de Mein Kampf, éditée par Fayard en 2021 sous le titre Historiciser le mal. Traduction, annotation critique et analyse de Mein Kampf d'Adolf Hitler. Il a ensuite publié deux livres, Traduire Hitler (2022) et Coulée brune. Comment le fascisme inonde notre langage (2024). On les trouvera ci-dessous, ainsi que deux interviews de Mannoni. Les personnes pressées peuvent écouter un résumé audio de ce dossier.-FG, Tlaxcala


 




 

04/07/2025

BRANKO MARCETIC
La honte : Trump menace de dénaturaliser et d’expulser Zohran Mamdani

Branko Marcetic, Jacobin, 2/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala


Écouter résumé audio

Branko Marcetic, né en Nouvelle-Zélande de parents croates, est membre de la rédaction du magazine socialiste usaméricain Jacobin et l’auteur de Yesterday’s Man : The Case Against Joe Biden (Verso 2019)


En seulement six mois de présidence, Donald Trump et ses alliés ont transformé la déportation en une menace explicitement politique contre les opposants et les critiques. Le dernier en date, et le plus médiatisé, est Zohran Mamdani*.


Chaque pays procède à des expulsions, point final d’un processus bureaucratique qui détermine l’éligibilité
d’une personne à rester dans un pays. Parfois, par exemple si la personne a commis un crime grave, ce processus se déroule pendant qu’elle est derrière les barreaux. Dans de nombreux autres cas, il s’agit d’une série d’audiences devant des juges de l’immigration, pendant que la personne continue à vivre sa vie.

L’expulsion est le dernier arrêt du train, la fin de la ligne si les arguments d’une personne pour rester dans le pays ne sont pas convaincants, lorsque tous les recours ont été épuisés.

L’expulsion n’est pas censée être une punition ou une menace, et certainement pas une mesure prise à l’encontre de vos opposants politiques. Il serait difficile de trouver des exemples de ce genre de déportation dans le monde occidental et certainement aux USA au cours de leur histoire récente.

Pourtant, en seulement six mois de présidence de Donald Trump, c’est exactement ce que la déportation est soudainement devenue : une menace que les politiciens usaméricains et leurs partisans brandissent désormais avec désinvolture et régulièrement contre leurs opposants politiques, avec seulement le plus mince prétexte qu’ils sont motivés par une quelconque violation réelle de la loi. En fait, la déportation a dépassé le stade de la simple menace et est activement et explicitement utilisée comme une forme de punition à l’encontre de personnes pour leur discours politique.

Le dernier exemple en date, et le plus médiatisé, s’est produit pas plus tard qu’hier, lorsque Donald Trump a menacé indirectement d’expulser le vainqueur de la primaire démocrate de New York pour le poste de maire, Zohran Mamdani. Notant que Mamdani, citoyen usaméricain, s’est engagé à empêcher les services d’immigration et de douane (ICE) d’arrêter des personnes dans la ville, un journaliste a demandé à Trump son “message au communiste Zorhan [sic] Mamdani”.

« Nous allons surveiller ça de très près, et beaucoup de gens disent qu’il est ici illégalement », a répondu Trump. « Nous allons tout examiner ».

Pour être clair, personne n’a dit ça : Mamdani, qui est né en Ouganda avant que sa famille n’immigre légalement aux USA il y a plus de vingt ans, est un citoyen usaméricain depuis qu’il a été naturalisé il y a sept ans. La référence inventée par Trump au fait que Mamdani serait sans papiers n’était pas une simple insulte. Elle faisait suite à ses avertissements selon lesquels, en raison de la position de Mamdani sur les arrestations de l’ICE, « nous devrons l’arrêter » et couper les fonds fédéraux à New York en guise de représailles. Le sous-texte est si clair qu’il est à peine sous-jacent : Mamdani veut me défier, alors nous allons peut-être l’expulser.

Cela faisait suite à une menace encore plus explicite et ouvertement raciste de la part du représentant du Tennessee, Andy Ogles, qui a déclaré deux jours après la victoire de Mamdani :

Zohran “little muhammad” Mamdani est un antisémite, un socialiste, un communiste qui détruira la grande ville de New York. Il doit être DÉPORTÉ. C’est pourquoi je demande qu’il fasse l’objet d’une procédure de dénaturalisation.

Notez qu’Ogles n’a même pas pris la peine d’accuser Mamdani de quoi que ce soit pour justifier cette décision, si ce n’est de la possibilité qu’il devienne maire de New York. Dans sa lettre à la procureure générale Pam Bondi, le mieux qu’il ait pu faire a été de citer un texte de rap vieux de huit ans écrit par Mamdani. Quelques heures plus tard, il a réitéré sa menace – d’une manière qui se voulait amusante, avec une caricature méconnaissable de lui-même générée par l’IA, qui lui a donné la mâchoire carrée et les épaules larges qui lui font défaut dans la vie réelle.


Mais ce n’
est que le dernier incident en date. Quelle a été la première chose que Trump et ses alliés ont faite lorsque le milliardaire Elon Musk, donateur de Trump, s’est brouillé très publiquement avec le président ? Ils ont menacé de l’expulser.

« Elon Musk est illégal et il doit partir. Expulsez-le immédiatement », a déclaré Steve Bannon, allié de Trump, quelques jours après le début de la polémique, avant d’appeler le président à « lancer une enquête officielle sur son statut d’immigrant ». Hier encore, Trump s’est mis de la partie (c’était une journée chargée en menaces d’expulsion pour le président), lorsqu’on lui a demandé s’il expulserait M. Musk. Il a répondu : « Nous devrons jeter un coup d’œil ».

Lorsque l’utilisateur de X/Twitter familièrement connu sous le nom de “the menswear guy” - connu pour critiquer de manière cinglante les choix de mode et l’apparence physique des personnalités de droite, y compris le vice- président J. D. Vance - a révélé le mois dernier qu’il était un immigrant sans papiers depuis qu’il a été amené enfant aux USA, plusieurs utilisateurs l’ont souligné, et l’un d’entre eux a suggéré à Vance de faire expulser l’homme. M. Vance et le Département social du ministère de la sécurité intérieure ont tous deux répondu par des GIF rigolards, suggérant qu’ils examinaient la question.

« Dénaturaliser et déporter Mehdi Hasan », a gazouillé Will Chamberlain, avocat principal du Projet Article III, une sorte de version trumpifiée de la Federalist Society, à propos du célèbre journaliste et critique de Trump. Deux ans plus tôt, le fondateur et président de l’Article III Project avait menacé de la même manière non seulement de dénaturaliser et d’expulser Hasan - encore une fois, entièrement en réponse à ses opinions politiques - mais aussi de l’inculper et de le placer en détention, se vantant d’avoir déjà « choisi sa place dans le goulag de Washington ».

Une menace joyeuse

Ce qui est remarquable ici, ce n’est pas seulement la façon dont la déportation est devenue une menace occasionnelle dans le discours politique de droite ou le fait qu’elle soit lancée entièrement en réponse aux discours et aux activités politiques que la trumposphère n’aime pas. C’est l’allégresse sadique avec laquelle elle est lancée : avec un GIF de Jack Nicholson souriant et hochant la tête d’un air malveillant ou avec la vantardise de « créer un tableau de March Madness [tournoi de basket-ball universitaire, NdT] pour célébrer la déportation imminente de Mehdi ».

C’est un signe de la façon dont la droite ne considère plus l’expulsion comme un simple élément du processus bureaucratique d’immigration, mais comme un outil qu’elle peut utiliser contre ses ennemis politiques et comme outil de répression - un objectif qui est loin de l’intention originale de l’expulsion, que ce soit aux USA ou dans d’autres pays partageant les mêmes idées.

Et ne vous y trompez pas : elle est déjà utilisée comme une arme de répression politique, dans le cadre d’un assaut de l’ensemble du gouvernement contre la liberté d’expression par le mouvement Trump. La plupart des gens connaissent maintenant Mahmoud Khalil, le détenteur d’une carte verte, nouveau père et militant pro-palestinien ciblé par l’expulsion expressément en raison de ses opinions politiques. Plus récemment, Mario Guevara, un journaliste dont la demande de carte verte était en cours et qui a été arrêté pour avoir couvert une manifestation à Atlanta, a lui aussi fait l’objet d’une procédure d’expulsion.

En fait, après avoir menacé pendant des années de « donner un coup de fouet » à une campagne de « dénaturalisation massive », Trump semble aujourd’hui être en train de le faire. Lundi, des rapports ont révélé que son ministère de la Justice donne la priorité au retrait de la citoyenneté aux citoyens naturalisés qui commettent certains crimes graves, y compris le terrorisme, l’un des objectifs de la campagne étant de « mettre fin à l’antisémitisme ». Compte tenu de la définition libérale que Trump et son mouvement ont donnée à ces termes - qu’ils ont utilisés à plusieurs reprises pour désigner des critiques d‘Israël ou des militants et des messages sur les médias sociaux - il est presque certain que ce sera le cas.

Malheureusement, l’utilisation de la législation sur l’immigration à des fins de répression politique n’est pas sans précédent dans l’histoire usaméricaine, puisqu’elle a été utilisée dans le cadre de la première peur rouge”, lors des raids Palmer, pour arrêter des milliers et déporter des centaines d’immigrés de gauche en raison de leurs opinions politiques, ainsi que dans le cadre de la seconde “peur rouge”, de type maccarthyste. Mais ces épisodes sont largement considérés aujourd’hui comme des épisodes profondément honteux, des taches dans l’histoire usaméricaine lorsque le système politique n’a pas été à la hauteur de l’éthique la plus chère au pays.

Une nouvelle déchéance

Ce que fait aujourd’hui l’administration Trump ne risque pas seulement de répéter ces épisodes honteux, mais place les USA au coude à coude avec une liste de gouvernements autoritaires honteux - y compris ceux que Trump lui-même a critiqués pour leur piétinement des libertés fondamentales.

L’année dernière, Freedom House, qui est largement financée par le gouvernement usaméricain, a désigné la “révocation de la citoyenneté” comme l’une des principales tactiques utilisées par les gouvernements autoritaires pour punir les opposants politiques. Parmi ces gouvernements figurent certains des noms les plus dictatoriaux et despotiques qui soient, aussi éloignés que possible de ce que la plupart des USAméricains ordinaires considèrent comme de bons États épris de liberté : Bahreïn, l’Égypte, le Koweït, les Émirats arabes unis et le Myanmar, qui ont tous retiré leur nationalité à des centaines de journalistes, d’activistes et d’autres dissidents au cours des dernières années.

Un nom en particulier ressort : le gouvernement nicaraguayen de Daniel Ortega, dont Trump a sanctionné les responsables lors de son premier mandat, les accusant de “saper la démocratie” et l’État de droit. La déportation et la déchéance de nationalité sont des caractéristiques du règne d’Ortega : il y a tout juste deux ans, il a déporté et révoqué la nationalité de 222 prisonniers politiques, avant de déchoir 94 autres Nicaraguayens, dont des écrivains, des journalistes et des personnalités religieuses, de leur nationalité.

Réfléchissez-y un instant : Trump se comporte, selon ses propres critères, comme un homme fort qui sape la démocratie et l’État de droit.

Il y a peu de raisons de penser que les menaces de Trump resteront limitées aux citoyens naturalisés, qui ne constituent pas une catégorie distincte de citoyens mais ont exactement la même position, les mêmes droits et les mêmes privilèges que les citoyens nés dans le pays : tout argument utilisé pour priver l’un de sa citoyenneté peut être utilisé contre l’autre. N’oublions pas que Trump a déjà pris une mesure cruelle à l’encontre des migrants - en les expulsant sans procédure régulière vers une prison brutale au Salvador - avant d’admettre en privé que son plan était de faire la même chose aux citoyens américains.

Mamdani lui-même a semblé le reconnaître dans sa réponse à la menace de Trump de l’arrêter, qu’il a accusée de « représenter non seulement une attaque contre notre démocratie, mais une tentative d’envoyer un message à tous les New-Yorkais qui refusent de se cacher dans l’ombre : si vous vous exprimez, ils viendront pour vous ». Il a ajouté que les New-Yorkais « n’accepteraient pas cette intimidation », et il pourrait avoir raison - même la gouverneure conservatrice de New York, Kathy Hochul, qui a refusé de soutenir Mamdani jusqu’à présent, a averti : « si vous menacez de vous en prendre illégalement à l’un de nos voisins, vous cherchez la bagarre avec vingt millions de New-Yorkais - à commencer par moi ».

Les menaces de Trump et de ses alliés d’expulser Mamdani et d’autres opposants politiques constituent un nouveau coup bas honteux dans la politique usaméricaine récente. Quoi qu’en dise la trumposphère, les excès qu’il a déjà commis en matière d’immigration et d’expulsion n’ont pas été populaires, une majorité du pays estimant que les actions de l’ICE sont allées trop loin. Il y a fort à parier que ce dernier excès sera à nouveau perçu avec dégoût par un public qui croit encore aux idéaux usaméricains fondamentaux, comme le droit de dire ce que l’on pense et de ne pas être harcelé par un dirigeant tyrannique.

NdT

*Zohran Kwame Mamdani est né en 1991 à Kampala, en Ouganda. Ses parents sont Mahmood Mamdani, un universitaire ougandais d'origine indienne goudjaratie d'obédience chiite duodécimaine, et Mira Nair, une réalisatrice indo-usaméricaine d'ascendance pendjabie hindoue, récipiendaire de la Caméra d'or au Festival de Cannes 1988 pour son film Salaam Bombay! Son deuxième prénom Kwame a été inspiré par l'homme d'État ghanéen Kwame Nkrumah. Ses parents ignoraient que  ce nom signifie en langue akan qu'une personne est née à un samedi (il est né à un vendredi et aurait donc porter le nom Kofi).

Le phénomène Mamdani donne du grain à moudre aux caricaturistes de tous poils, pro et contra, certains épinglant l'hostilité de la vieille garde du parti Démocrate à l'égard du candidat. Ci-dessous, un choix 








22/02/2025

JAKE LAHUT
Quand Kash Patel, candidat de Trump à la tête du FBI, attaquait Elon Musk
Un épisode de la guéguerre entre techno-féodaux et national-populistes

ACTUALISATION
Le Sénat a confirmé le 20 février la nomination de Kash Patel à la tête du FBI, par 51 voix contre 49 (tous les démocrates + 2 républicains)

En 2022 Kash Patel s’en est pris à Elon Musk dans des épisodes de podcast : “il va devenir un maous trust”

Jake Lahut, Drop Site News, 7/2/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L’un des plus importants affrontements idéologiques qui se déroule actuellement aux USA est celui entre Elon Musk et Steve Bannon, qui représentent deux ailes de l’univers trumpesque, les techno-féodaux contre les populistes MAGA. L’article ci-dessous de Jake Lahut revient sur les commentaires enflammés de Kash Patel, un allié de Steve Bannon pressenti pour diriger le FBI [la commission judiciaire du Sénat est en train d’examiner sa candidature, qui pourrait être rejetée, NdT].

Dave Whamond

WASHINGTON, DC — Un épisode inédit d’un podcast animé par Kash Patel, fidèle de Trump et candidat au poste de directeur du FBI, révèle une tension préexistante sous-jacente au mariage déjà difficile entre les populistes du MAGAworld et les élites de la Silicon Valley dirigées par Elon Musk qui ont soutenu la campagne de Donald Trump.

Après 15 mois chaotiques passés à travailler pour la première administration Trump, Patel, un fidèle loyaliste de Trump, avait lancé Kash’s Corner, un podcast dans lequel il proposait son point de vue depuis le MAGAfied sur l’actualité aux côtés de son co-animateur, le rédacteur en chef de l’ Epoch Times, Jan Jekielek.

Dans un épisode d’octobre 2022, Patel a mis en garde non seulement contre les motivations financières de Musk, mais aussi contre ses ambitions monopolistiques et sa soif de données sur les consommateurs et de contrats de défense - les mêmes choses qui préoccupent l’aile économiste-populiste du monde de Trump.


Kash Patel témoigne lors d’une audition de la commission judiciaire du Sénat sur sa nomination au poste de directeur du FBI le 30 janvier 2025. Photo Mandel Ngan / AFP via Getty Images

À l’époque, Musk venait de décider qu’il ne voulait finalement pas acheter Twitter, car le coût exorbitant de la plateforme de médias sociaux l’obligerait à s’endetter de plusieurs milliards de dollars sans perspective évidente de rentabilité. Le milliardaire et [alors] éventuel soutien de Trump a finalement procédé à l’achat quand même, car Twitter l’a poursuivi en justice lorsqu’il a tenté de se rétracter et de ne pas acheter Twitter au prix convenu précédemment.

Mais Patel n’a pas entièrement adhéré à son raisonnement. En fait, sa diatribe contre Musk a révélé un profond scepticisme quant à ses intentions monopolistiques, une préoccupation fondamentale des économistes populistes du MAGAvers.

Patel semblait presque perturbé en dénonçant les intentions de Musk de tenter d’acheter la plateforme de médias sociaux. « En fin de compte », a déclaré Patel, « j’ai réfléchi un moment, et c’est de l’argent. »

24/12/2024

LUCA CELADA
El plan de Silicon Valley para apoderarse del Estado
El irresistible (¿o resistible?) ascenso de los broligarcas

USA: Una plutocracia “armada” y extremista está a punto de apoderarse de la mayor superpotencia mundial

Luca Celada, il manifesto, 17/12/2024

Traducido por María Piedad Ossaba, Tlaxcala 

Luca Celada es corresponsal en Los Ángeles del diario italiano il manifesto

Esta semana, Jeff Bezos, de Amazon, Sam Altman, de Open AI, y Mark Zuckerberg anunciaron donaciones de un millón de dólares cada uno como contribución a la ceremonia de investidura de Donald Trump el 20 de enero. Los magnates digitales han sido atacados a menudo por Trump, quien todavía hace unas semanas afirmó que Zuckerberg, en particular, debería «ir a la cárcel» por censurar opiniones de derechas en sus plataformas. Tras su victoria, hubo prácticamente una procesión desde Silicon Valley para hacer un acto de sumisión. La semana pasada, el jefe de Meta había volado a Mar a Lago para reunirse con Trump, Bezos tiene una cita en los próximos días.

Muchos otros plutócratas son una presencia fija en la corte giratoria que gira en torno al presidente que regresa desde las elecciones de noviembre. Muchos de los numerosos magnates que han contribuido generosamente a su reelección han sido puntualmente recompensados con nombramientos en ministerios. Entre ellos se encuentra su pariente político Charles Kushner, padre de su yerno Jared, que primero fue indultado en 2020 [ había sido condenado por malversaciones fiscales], y luego honrado con el cargo de embajador en Francia.

(Otro nombramiento «dinástico» es el de la (posiblemente ex) prometida del primogénito Donald Jr, Kimberley Guilfoyle, como nueva embajadora en Grecia, mientras que se espera que su nuera, Lara Trump, debería pasar del comité central del Partido Republicano al Senado).

Entre los ministros con carteras opulentas (cada uno con una riqueza estimada en más de 1.000 millones de dólares) están Linda McMahon en Educación Pública, Scott Bessent, en Hacienda, Doug Burgum en Interior, Howard Lutnick en Comercio, Jared Isaacman, director de la NASA, y Steve Witkoff -socio de Trump en una nueva empresa de criptomonedas, World Liberty Financial- como enviado especial a Oriente Medio.

Además de crear otro flagrante conflicto de intereses para el nuevo presidente, la entrada de la familia en la producción de “Trump coin” es el último indicio de una creciente asociación entre Trump y el nuevo capitalismo incubado en Silicon Valley. Los magnates de Silicon son fantásticamente ricos, y para Trump la riqueza siempre ha sido un ostentoso símbolo de éxito. Según un reciente artículo del New York Times, le gusta exhibir a sus nuevos socios políticos como trofeos en su palacio kitsch. «He traído a dos de los hombres más ricos del mundo», habría dicho recientemente, según el Times, presentándose en una reunión de periodistas en compañía de Elon Musk y el consejero delegado de Oracle, Larry Ellison. «¿A quién habéis traído?».

Encarna la influencia de los aceleracionistas de Silicon Valley en la restauración de Trump el propio Musk, a quien, como es bien sabido, se le ha otorgado, junto a otro multimillonario, Vivek Ramaswami, un puesto central como administrador del «departamento de efficiencia gubernamental» (DOGE). Musk tendría, sin embargo, mayor libertad de acción, incluso sobre la composición del propio cuadro gubernamental, en el que trabajarían, en Florida, numerosos colaboradores 'prestados' por sus empresas.

Entre las figuras clave estaría Jared Birchall, director de Neuralink, la empresa encargada de los implantes neurológicos, pero también administrador de las finanzas personales del magnate y, en general, su mano derecha, a cargo de las negocios  familiares,  de la fundación, así como de los bienes inmuebles, los viajes y la seguridad de Musk. A estas tareas se han añadido ahora las conversaciones con posibles funcionarios del Departamento de Estado. El hecho de que Birchall no tenga experiencia en negocios internacionales no se considera, evidentemente, un problema en una selección que, al igual que para los demás departamentos, parece centrarse principalmente en las afinidades ideológicas y la lealtad de los candidatos al presidente.

Otro asesor, esta vez para seleccionar al personal de inteligencia, es Shaun Maguire, una figura de Caltech que se hizo multimillonario como socio de Sequoia, uno de los principales fondos de inversión de Silicon Valley y (no hace falta decirlo) amigo de Elon Musk, con quien comparte el culto, tan de moda en el Valley, del genio díscolo e inadaptado, quizá incluso un poco misántropo, pero aun así brillante.

En otras palabras, muchas de las decisiones destinadas a dar forma al gobierno Trump bis están en manos de una facción ideológica de «meritócratas» extremistas, por no decir teóricos «darwinistas» del triunfo de los mejores sobre los mediocres. Otro “asesor” fijo en Palm Beach, por ejemplo, es Marc Andreesen, el multimillonario fundador de Netscape y uno de los principales ideólogos de la oligarquía neorreaccionaria, es un ferviente defensor del liberalismo radical y de la mínima interferencia del Estado en los asuntos empresariales.

Gracias a su alianza estratégica con Trump, una asociación que solo maduró realmente en las fases finales de la campaña electoral, este pequeño grupo de empresarios radicalizados por el éxito de los oligopolios de Silicon Valley, tiene ahora la oportunidad de trasladar las filosofias de la gestión (y la eugenesia) al aparato estatal. Musk, por ejemplo, ha expresado en repetidas ocasiones la idea de que la inmigración debería gestionarse como una campaña de selección de «un club deportivo», obligado a seleccionar a los mejores jugadores y descartar a los perdedores, los «losers» que que él y Trump tanto detestan.

Pero la principal obsesión de Musk es el recorte del gasto público, contra el que despotrica incesantemente en X post como fuente de inflación y de déficits  presupuestarios insostenibles. Estos son los temas clásicos de la filosofia económica conservadora que la derecha del silicio ha imbuido, sin embargo, de un celo casi religioso. Y llama la atención cómo una facción que hasta hace poco habría sido considerada fanáticamente extremista, ha ascendido a una posición de tanto poder casi extemporáneamente. La propia creación del superministerio de Musk se produjo «en directo» durante la retransmisión grabada por los dos hombres de X, tras el fallido intento de asesinato  de Trump en julio.

«Para reducir la inflación, tenemos que reducir el gasto público en todos los ámbitos», señaló en aquella conversación el propietario de Space X (que recauda miles de millones en contratos espaciales públicos). «¿Qué te parece, Donald, una comisión especial sobre efficiencia gubernamental? Yo estaría dispuesto a presidirla». «¡Genial, me vendría muy bien alguien como tú, que no se acobarda, como aquella vez que hicieron huelga en esa empresa tuya y los despediste a todos en el acto!». (Risas).

Musk y Ramaswamy no pierden la oportunidad de señalar que las principales fuentes de gastos superfluos son programas como la asistencia alimentaria a familias necesitadas, las pensiones y la sanidad.  «Al principio, puede causar algunas molestias», admite Musk sobre el temido remedio (el recorte de 2 billones de dólares del gasto público, lo que equivale a más de un tercio del presupuesto del Estado), “pero a la larga, será mejor para todos”.

«Veremos qué pasa», afirmó Trump a este respecto. «Van a ser unos meses interesantes. Pero el país está atascado de reglamentaciones y de personas innecesarias que podrían ser más productivas en el sector privado.» Ahora, con una influencia sin precedentes, los «broligarcas» de Silicon Valley están a punto de meter mano en el aparato de protección social como se haría con una filial recién adquirida, con la intención de aplicar una colosal reforma «empresarial».

Las fortunas acumuladas por la plutocracia actual invitan a comparaciones con la ‘Edad Dorada” de principios del siglo XX, cuando la riqueza estratosférica de los Rockefeller, los Vanderbilt y las grandes familias industriales y bancarias subrayaba la abismal desigualdad con las clases económicas subalternas. Pero la influencia política, por notable que fuera, de aquellos «barones ladrones» palidece ante la situación actual.

Aquella época fue el preludio de una temporada de enorme conflicto social en el país, y de la creación, bajo Franklin Roosevelt, de la red social (sanidad y pensiones) que aún existe actualmente. Hoy, sin embargo, las tensiones producidas por la globalización y la desigualdad social rampante han producido, al parecer, un gobierno controlado directamente por los monopolios más gigantescos generados por el capitalismo neoliberal, que, en alianza con un demagogo populista, y las partes más reaccionarias de la derecha ideológica, se disponen a desmantelar ese pacto social.

Todo ello desafiando un flagrante conflicto de intereses por parte de las corporaciones que, de hecho, se encargan de desmantelar las agencias federales encargadas de regularlas. Las primeras cabezas que la industria tecnológica querría ver rodar son las de Lina Kahn, arquitecta  en la Comisión Federal de Comercio (FTC) de la campaña antimonopolio que recientemente llevó a Google y Amazon a los tribunales, y Elizabeth Warren, la senadora de Massachusetts que como presidenta de la autoridad de protección del consumidor es una de las voces más invariablemente de izquierdas contra las extralimitaciones corporativas (Andreesen ha pedido específicamente que la «supriman»).

Sin embargo, no se trata solo de asegurarse los servicios de una administración amiga (aunque con un negociante como Trump, estos estarán prácticamente asegurados). La diezmación del «Estado profundo» prometida por Trump como dispositivo de agregación populista antisistema es, para la plutocracia militante de Silicon Valley, un objetivo ideológico que Musk persigue con especial fervor.

En su reciente libro, «Character Limit», Kate Conger y Ryan Mac retrasan lo que sucedió en los días posteriores a la compra de Twitter por Musk. Una sucesión de despidos, destituciones comunicadas por correo electrónico, jefes de departamento convocados por sorpresa a los que se les pidió que justificaran la utilidad de su empleo en 60 segundos, indemnizaciones retenidas. Una «reestructuración» económica convertida en un teatro de la crueldad, basado en la humillación ritual y punitiva. Un terreno de fuerte afinidad entre Musk y Trump, dueño ya de un programa de tele-realidad cuyo eslogan era «You're Fired!» (¡Estás despedido!). 

La liquidación del 80% de los empleados “sin consecuencias” para la empresa (a no ser que se quiera contar la destrucción de una plataforma reducida a megáfono de desinformación y propaganda), ha convertido a Musk en una especie de héroe anarcocapitalista para un nutrido grupo de seguidores. Y es esta misma receta la que muchos esperan de él para diezmar de una vez por todas al “Estado profundo”. En las últimas semanas, Musk ha sido visto a menudo en compañía de otro socio, Steve Davis, uno de los directivos de la Boring Company (la empresa de excavaciones del grupo Musk). Según el Times, Davis, especializado en reducción de costes, también ha entablado conversaciones con otros expertos para «optimizar el presupuesto federal». Es probable que él también desempeñe un papel destacado en el nuevo ministerio de DOGE. 

Puede que no sea posible reproducir los recortes del 80% de Twitter, pero incluso la paradójica reducción de casi el 50% del gasto público que está ventilando Musk representaría una apoteosis catastrófica de la guerra de los ricos contra los pobres. Para preparar el terreno, la campaña, amplificada por Musk, para vilipendiar a los «gorrones» de las subvenciones públicas, y por la «liberación» de las empresas de las «burocracias sofocantes» ya ha comenzado en 'X'.

El otro impulso es la privatización, con otro responsable del Team Musk: Shervin Pishevar, director y cofundador de Hyperloop (la empresa de cápsulas supersónicas con varios proyectos en fase experimental). Pishevar escribió sobre la «oportunidad de reimaginar las funciones gubernamentales a la luz de una evolución económica y tecnológica sin precedentes». Una frase que resume los intereses económicos y el mesianismo tecnológico imperantes en Silicon Valley. Según Pishevar, servicios como Correos, la NASA o el sistema penitenciario «se beneficiarán enormemente del ingenio del sector privado». Todo en aras de crear un «futuro alineado con la propiedad y la prosperidad». Una característica de los ultra capitalistas es cómo hacen alarde público despreocupadamente de lo que hasta hace poco, y todavía durante el primer mandato de Trump, los partidos propietarios habrían callado y negado públicamente.

Captain X, por Vasco Gargalo

La privatización gradual de los servicios es parte integrante de los programas de muchos gobiernos liberalistas occidentales. Pero los giga-capitalistas ven ahora la oportunidad de completar el trabajo muy rápidamente, adoptando el lema «muévete rápido y rompe cosas». El lema de Mark Zuckerberg, favorecido por los taumaturgos de la tecnología, se aplicaría así al aparato del Estado que hay que «reinventar». Después de todo, incluso el infame Proyecto 2025 se basa en una «guerra relámpago» diseñada para aplastar la resistencia de las instituciones (o terraplenes constitucionales) y blindar el aparato sin dejar tiempo a que la resistencia se organice.

El proyecto de “blitzkrieg” promete invertir en todos los campos, empezando por la investigación, la salud y la educación pública, y en algunos casos ya está muy avanzado. La red de centros de internamiento para inmigrantes en vías de deportación, por ejemplo (más de 200 en el país, y que las deportaciones masivas prometen aumentar considerablemente), ya está subcontratada por el gobierno a empresas del “complejo industrial penitenciario”, empresas como Corrections Corporation of America y Geo Group, pagadas por el preso, y cuya cotización en bolsa se disparó el día de la elección de Trump.

Pero la venerada “disruption” [perturbación] debe, en el proyecto de los “broligarcas”, extenderse a toda la sociedad. Lo que Pishevar define eufemísticamente como la «reestructuración revolucionaria de las instituciones públicas», seguirá el guión familiar de su sabotaje y desfinanciamiento con vistas a su sustitución por empresas de «gestión» y, por tanto, una gigantesca transferencia masiva de fondos públicos a las arcas privadas. Gran parte se aplicará probablemente por decreto, pero en esta ocasión Trump y sus patrocinadores cuentan con las dos cámaras del Parlamento y una supermayoría reaccionaria en el Tribunal Supremo: una convergencia sin precedentes de propósitos y poder.

También en el contexto de la «innovación», una nominación significativa ha pasado en parte desapercibida, la de David Sachs para el puesto inventado de “zar de la criptodivisa y la inteligencia artificial”. Sachs, inversor de capital riesgo y viejo conocido de Musk desde sus tiempos de PayPal, es uno de los sudafricanos que desempeñan un papel más destacado en el ala reaccionaria de Silicon Valley. Roelof Botha (nieto del último ministro de Asuntos Exteriores del régimen del apartheid, Pik Botha) es inversor de Sequoia (el mismo que Shaun Maguire), Patrick Soon-Shiong es el propietario de Los Angeles Times que prohibió el editorial pro-Kamala Harris en su consejo editorial y recientemente anunció un algoritmo de IA para «corregir» el sesgo progresista de sus editores.

De todos los magnates digitales vinculados al hemisferio sur, es sin duda Peter Thiel quien tiene el mayor perfil. Vinculado al think-tank anarcocapitalista Property & Freedom Conference y al Grupo Bilderberg, el magnate, criado en Namibia en el seno de una familia alemana, no sólo es partidario de Trump, sino que ha sido el financista y mentor de la carrera de JD Vance, cuyo nombramiento como vicepresidente patrocinó y garantizó directamente.

También miembro original de la mafia PayPal, Thiel estudió en Stanford, donde fundó el Young Conservative Journal. Famoso por haber teorizado que «la democracia ya no es compatible con la libertad», ahora es la eminencia gris del culto neorreaccionario de Silicon Valley.

El mes pasado, en una entrevista con Bari Weiss, comparó a los ultracapitalistas tecnológicos que llevaron a Trump a la victoria con los combatientes de la resistencia que derribaron al Imperio en “La guerra de las galaxias” (una analogía en la que presumiblemente Biden interpretaría a Darth Vador).

Además de liderar la santa alianza contra “el establishment”, Thiel es el propietario de Palantir, una empresa de análisis de datos e inteligencia artificial con múltiples aplicaciones militares (la compañía debe su nombre a las piedras adivinatorias del mago Sauron en los libros de JRR Tolkien). El control de la inteligencia artificial, como es bien sabido, será crucial para la próxima fase capitalista y geopolítica, por lo que la unión Trump-oligarcas se ha consumado también en la perspectiva de una nueva carrera armamentística de la IA, especialmente con el archirrival chino.

Fundada en 2003, Palantir proporcionó inicialmente redes neuronales y algoritmos para el análisis de datos a agencias de inteligencia y luego a departamentos especiales del ejército. Hoy es líder en aplicaciones militares de IA, que también suministra a numerosos clientes mundiales. Siempre, se dice, los del lado “correcto”. El director general de la empresa, Alex Karp, es un ferviente partidario de Israel y un defensor del nuevo maniqueísmo mundial liderado por los USAmericanos. «Debemos explicar a los usamericanos que el mundo está dividido en dos partes y que una de ellas está dominada por terroristas que tienen la vista puesta en dominar Occidente», afirmó en una reciente conferencia del Instituto Reagan.

En el pensamiento de Karp, la supremacía tecnológica está perfectamente unida a la superioridad moral del Occidente usamericano. Y el supremacismo es inseparable de la lógica de la guerra permanente (que al fin y al cabo se corresponde con el modelo de negocio corporativo). Karp afirma que “los usamericanos son las personas más temerosas, imparciales, menos racistas y bien dispuestas del mundo. Al mismo tiempo, quieren que sepamos que si te levantas por la mañana pensando que vas a hacernos daño, capturarnos como rehenes o enviarnos fentanilo para matarnos en nuestras casas, algo muy malo te va a pasar a ti o a tu primo, a tu amante o a tu familia”.

Los desvaríos del Dr. Insólito de los algoritmos Karp son habituales. «Disponemos de la mejor tecnología y así tiene que seguir siendo», declara en otro vídeo. «No podemos permitirnos equivalencias con nadie porque nuestros adversarios no tienen nuestros escrúpulos morales. Sionista convencido y partidario de Netanyahu, Karp ha puesto la «superioridad moral» de su compañía al servicio de las FDI en la campaña contra Gaza, y puso a prueba su propia inteligencia artificial en el teatro de operaciones ucraniano. En la nueva «pax digital americana» de Karp, el doctor Insólito se encuentra con Terminator en un escenario en el que los cielos «enemigos» están permanentemente pavimentados con satélites Starlink (la filial de Musk ya tiene 6.500 en órbita) y otros muchos armados con misiles. 

Hace quince días, 166 miembros de la ONU votaron a favor de una resolución que pide un tratado sobre armas «inteligentes», los llamados robots asesinos, dotados de «autonomía de decisión». El tratado  es solo una “esperanza piadosa” porque USA se opone a cualquier limitación obligatoria. De hecho, la proliferación de armas inteligentes ya está en marcha y seguirá siendo una de las principales prioridades para la próxima Casa Blanca.

En la sede del nuevo complejo militar-industrial digital de Silicon Valley se trabaja ya a buen ritmo para asegurar la supremacía usamericana también en el espacio y los océanos, por donde ya cruzan “enjambres” de robots-submarinos autónomos, fabricados por otra empresa puntera del sector, Anduril (nombre también tomado de “”El Señor de los Anillos, esta vez la espada de Aragorn). Escenarios cada vez más frecuentes en los que el transhumanismo de los giga-capitalistas vira hacia lo poshumano.

El modelo puede ahora ser definitivamente consolidado por una Casa Blanca en la que la ideología reaccionaria y los intereses industriales se superpondrán infinitamente sin distinción, un gobierno compuesto a partes iguales por ideólogos apocalípticos y fabricantes de armas que tendrán en el Despacho Oval un socio comercial al 100%.

El estado de excepción, las redadas y modificaciones constitucionales por decreto (el fín del derecho de suelo, para empezar, seguido de restricciones radicales a la disidencia) se vislumbran en el horizonte a partir del próximo enero. Detrás de este proyecto hay una facción que, además de la certeza de tener razón, tendrá ahora el poder de aplicarlas  con el pleno apoyo de una presidencia imperial.