Phrase du jour Quote of the day

Je ne connais pas dans l'histoire de l'humanité, dans l'histoire du droit de la guerre, d'armées qui prennent autant de précautions et qui soient autant surveillées par des juges, bien assis dans leurs fauteuils, qui jugent quelques affaires par an, qui n'ont pas grand-chose à faire, je suis désolée de le dire - je vais peut-être être attaquée par ces juges - et qui doivent arrêter des priorités. Et la priorité, ce n'était vraiment pas d'attaquer M. Netanyahou. Est-ce que vous connaissez, j'aimerais bien le savoir, une armée qui, au monde, d'abord mobilise sa population, des jeunes de 19 ans, de 20 ans, qui sont tués pour défendre leur patrie, qui devraient être soutenus ? Deuxièmement, qui font des appels téléphoniques, qui lancent des tracts, qui demandent aux populations qui les préviennent à l'avance. Est-ce que vous croyez, puisque c'est une condition des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, est-ce que vous croyez vraiment que c'est de manière intentionnelle, c'est-à-dire est-ce qu'il y a vraiment l'intention d'affamer les Gazaouis, et de tuer des civils ? L'intentionnalité est partie intégrante des crimes qu'a jugés la Cour pénale internationale.

Noëlle Lenoir, avocate à la Cour, ancienne ministre française des Affaires européennes, sur Répliques, la causerie au coin du feu de l’académicien Alain Finkielkraut, 29/6/2024

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30/06/2024

GIDEON LEVY
L’armée israélienne affirme que Wissam Hanoun a été tué lors d’un raid sur Jénine. Sa famille ne le croit pas

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 28/6/2024

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Wissam Hanoun a-t-il été tué il y a 7 mois par les FDI, comme l’a déclaré l’armée, ou est-il la personne photographiée gisant inconsciente à l’hôpital Hadassah longtemps après, comme l’affirment ses parents ? L’habitude d’Israël de ne pas rendre les corps laisse les familles déchirées entre le désespoir et l’espoir.

Iyad Hanoun chez lui, cette semaine, dans le camp de réfugiés de Jénine

 

Le clip vidéo, qui a apparemment été tourné clandestinement, montre un jeune homme barbu, inconscient, allongé dans une unité de soins intensifs, un tube inséré dans sa gorge pour qu’il puisse respirer, un autre dans son nez pour l’alimenter. Son regard est vide. Les draps portent le nom de l’hôpital : Centre médical Hadassah, Aïn Karem, Jérusalem.

 

S’agit-il de Wissam, le fils d’Iyad et de Kifah Hanoun, qui en sont “sûrs à 150 % ”? Ou est-ce quelqu’un d’autre ? Wissam a-t-il été hospitalisé ici sous un autre nom - Hadassah a informé Haaretz cette semaine que, selon les registres de l’hôpital, personne du nom de Wissam Hanoun n’y a jamais été patient - ou s’agit-il d’une erreur d’identité et l’homme n’est pas Wissam ?

 

Les forces de défense israéliennes ont déclaré il y a sept mois que Wissam avait été tué lors d’une incursion dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Quelques jours plus tard, cependant, le doute a commencé à ronger les parents. Leurs doutes sur la mort de Wissam se sont accrus au cours des derniers mois, et ils sont maintenant absolument convaincus que leur fils est vivant. Ils ont déjà dépensé des dizaines de milliers de shekels en avocats pour tenter de retrouver Wissam, mais en vain. Le temps presse pour sa mère, Kifah, 50 ans : elle souffre d’un cancer du poumon à un stade avancé.

 

Jusqu’à la guerre de Gaza, le couple avait deux fils et une fille. Wiam, 28 ans, a été tué en octobre 2023 par un missile tiré sur lui par un avion israélien dans le camp de réfugiés de Jénine ; son frère aîné, selon les FDI, a été tué lors d’un raid de l’armée dans le camp cinq semaines plus tard, le 29 novembre. Le seul enfant qui leur reste, si c’est le cas, est leur fille, Rahil, une étudiante en ingénierie de 24 ans. Mais la mère et le père insistent sur le fait qu’il n’en est rien. xyz


Le squelette d’une jeep accidentée, ornée d’un drapeau palestinien et d’une couronne de fleurs, reste muet à l’entrée de la maison où nous avons rencontré Iyad, 54 ans, cette semaine. Ce marchand de légumes vit avec sa famille dans le camp de Jénine et possède un magasin de légumes dans la ville voisine de Qabatiyah. Quatre jeunes hommes ont été tués dans ce véhicule pendant le Ramadan, au printemps dernier, lorsqu’il a été touché par un missile.