Le Dr Yacine Haffaf, 68 ans, chirurgien viscéral vivant à La Réunion, a effectué une mission médicale auprès du CICR à Rafah du 4 juillet au 6 août 2024. Il nous fait part de son expérience
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05/06/2024
60 ans après le coup d’État militaire au Brésil, un passé toujours plus présent
Henrique Magini, flipetropolis, 1/5/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Jamil Chade, accompagné d’Afonso Borges à la table de Flipetrópolis (Festival littéraire international de Petrópolis), détaille des rapports jusqu’ici secrets sur la dictature au Brésil.
“Nous
sommes les héritiers d’un passé criminel”
Jamil Chade
Lors de sa première apparition à Flipetrópolis, le journaliste Jamil Chade a présenté des documents du régime militaire brésilien des années 1970 et a déclaré qu’en ouvrant les boîtes contenant le matériel secret, il était certain de ne pas regarder le passé, mais le présent du Brésil.
Les documents du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), auxquels il a eu accès, montrent qu’au cours de cette période, les militaires brésiliens ont empêché les membres de l’organisation d’entrer dans le pays pour évaluer les graves violations des droits humains. Le CICR est une organisation neutre, impartiale et indépendante qui œuvre dans le monde entier pour apporter une assistance humanitaire aux personnes touchées par les conflits et la violence armée et pour promouvoir des lois qui protègent les victimes de la guerre. Pendant des années, le Comité a demandé à plusieurs reprises au gouvernement militaire d’accéder aux sites des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre, précisément pour évaluer les conditions humanitaires qui y règnaient. À chaque fois, les demandes ont été rejetées, ce qui montre clairement qu’à l’époque, le Brésil menait une politique délibérée pour tromper le monde.
Jamil a souligné qu’Alfredo Buzaid, ministre de la Justice à l’époque, a répondu à une lettre du Comité en juillet 1970 qu’il n’y avait pas de torture ou de violence au Brésil et que le gouvernement brésilien fournirait des preuves complètes à l’opinion publique nationale et étrangère. Il convient de noter que le Comité ne divulgue aucune information sur les conditions de détention dans les prisons, mais qu’il procède d’abord à une évaluation et exige ensuite que le pays, en cas de conditions défavorables, prenne des mesures pour traiter les prisonniers avec dignité.
Fréquemment sollicité par des combattants antifascistes comme Apôlonio de Carvalho et Ladislau Dowbor, le Comité était perçu par eux comme la seule organisation capable d’intervenir sur les conditions des sites de torture. Après avoir recueilli quelques témoignages de personnes libérées, le Comité a eu accès à des documents indiquant que « la méthode [de torture] utilisée est scientifique. Elle est basée sur l’application dosée de souffrances atroces, dans les limites exactes de l’endurance humaine, lorsque cela est nécessaire ».
Fort de ce document, le Comité a demandé au Vatican de l’aider dans son intervention. Sans succès. « Le pape n’a rien fait », souligne Jamil.