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31/07/2025

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Le Venezuela et les USA ont-ils amélioré leurs relations ?

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 30/7/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Les gouvernements vénézuélien et usaméricain ont réussi à stabiliser une ligne de communication permanente. Cela tient davantage à des décisions internes aux USA qu'à une réelle amélioration des relations entre les deux pays. Finalement, aux USA, la proposition pragmatique MAGA (Make American Great Again) l'emporte sur l'idéologie des néoconservateurs emmenés par Marco Rubio.

La situation internationale et l'acceptation du fait que la Chine est l'ennemi principal de Washington ont gagné du terrain au sommet du pouvoir usaméricain, amenant une bonne partie des dirigeants de l'administration à comprendre cette situation et obligeant les néoconservateurs et Marco Rubio à céder.

Sa politique de pression maximale (qui n'est aujourd'hui soutenue au Venezuela que par le groupe de María Corina Machado) a échoué. La production et l'exportation de pétrole se sont stabilisées et ont même légèrement augmenté pour dépasser le million de barils par jour. Cela a été rendu possible en grande partie grâce au soutien de la Chine, qui semble adopter une position plus active en ce qui concerne ses liens économiques et commerciaux avec le Venezuela, en augmentant ses achats de pétrole et en comblant le vide laissé par la suspension des licences spéciales accordées à Chevron pour opérer au Venezuela malgré les sanctions. Alors que la politique usaméricaine visant à renverser le président Nicolás Maduro continue de faire naufrage au Venezuela, la vision stratégique du président Xi Jinping a fini par l'emporter sur le court-termisme et le simple intérêt lucratif des entrepreneurs chinois.

Dans ce contexte, la libération de 252 migrants vénézuéliens qui avaient été arrêtés aux USA et envoyés dans une prison au Salvador a été l'expression publique d'une apparente amélioration des relations. En réalité, ce qui s'est produit, c'est une amélioration de la communication. Si tel n'était pas le cas, il n'y aurait aucune raison de continuer à associer le gouvernement vénézuélien à la criminalité organisée et au trafic de drogue, ce qui reste présent dans le regard et la rhétorique politique du département d'État. 

Par ailleurs, des enfants qui avaient été enlevés aux USA et séparés de leurs parents sont également rentrés chez eux, même si 33 d'entre eux sont toujours détenus illégalement par Washington. Il n'est pas exclu que Marco Rubio, dans son obsession aberrante de renverser le gouvernement vénézuélien, veuille les utiliser comme monnaie d'échange en faveur de l'une de ses vilenies habituelles. Dans ce contexte, les licences spéciales accordées à Chevron ont été rétablies et l'entreprise reprendra ses activités au Venezuela, même si elle n'est pas autorisée à payer le pays en espèces

En échange, le Venezuela a dû payer un prix élevé : il a dû libérer 10 terroristes usaméricains emprisonnés dans le pays et un grand nombre de terroristes vénézuéliens militants des partis d'opposition radicale qui avaient commis des crimes punis par la Constitution et les lois. Marco Rubio lui-même a reconnu qu'il n'y avait aucune raison de maintenir les migrants vénézuéliens en détention aux USA et qu'ils n'étaient que des otages destinés à être échangés contre leurs compatriotes. On a même appris que l'un d'entre eux est un meurtrier qui a avoué son crime et a déjà été jugé en Espagne.


Grenell et Maduro, janvier 2025

Finalement, la politique menée par l’envoyé spécial Richard Grenell a prévalu sur la position extrémiste de Marco Rubio. L’interlocuteur du gouvernement vénézuélien a été en communication permanente avec lui. La position de Grenell est que le Venezuela n’a pas adopté une position agressive à l’égard des USA et il a finalement assuré, dans une optique de pragmatisme absolu, que le Venezuela n’avait jamais refusé de vendre du pétrole aux USA, ce qui est tout à fait vrai.

Il n’a pas non plus refusé de rapatrier les migrants, utilisant même des avions vénézuéliens pour aller les chercher, libérant ainsi Washington du paiement de ces opérations qui sont désormais quasi quotidiennes et qui ont ramené un nombre quantitativement faible de migrants dans le pays, mais qui ont eu un énorme impact médiatique, émotionnel et symbolique en tant qu’expression de la volonté du gouvernement de faire face à cette situation qui trouve son origine dans la désignation du Venezuela, par Washington comme une menace pour la sécurité nationale des USA, avec les répercussions que cela a eu depuis plus de dix ans. 

D’autre part, les mensonges de Rubio ont été mis en évidence. Il a déclaré que la « libération » des dirigeants terroristes réfugiés à l’ambassade d’Argentine à Caracas était le fruit d’une opération des forces spéciales usaméricaines, alors qu’il s’agissait en réalité d’une négociation avec Grenell. Il a maintenant déclaré avoir fait pression sur Maduro pour qu’il libère les prisonniers usaméricains, alors qu’il s’agissait en réalité d’un autre accord conclu avec l’envoyé spécial de Trump. Cela a également affaibli et discrédité davantage la position de María Corina Machado, principale alliée de Rubio au Venezuela.

À l’heure actuelle, dans la logique de Trump, le Venezuela n’est plus un problème et il se concentre sur ceux qui le sont (selon sa logique) et pour différentes raisons : le Mexique et la Colombie pour le trafic de drogue et l’envoi de drogues aux USA, et le Brésil parce que, en tant que puissance industrielle, il est en concurrence avec les entreprises usaméricaines.

Lorsque les circonstances ont contraint Trump à remettre le département d’État aux néoconservateurs et qu’il a dû nommer Rubio contre son gré à ce poste, il a contrebalancé cette décision en nommant 24 envoyés spéciaux qui ne répondent pas à Rubio mais à lui seul. Avec ces envoyés, qui s’occupent des aspects les plus importants et les plus stratégiques, Trump gère l’essentiel de la politique étrangère des USA. En effet, face à la perte d’importance du département d’État, Rubio a été contraint de réduire ses effectifs, mettant sur la ouche des centaines de diplomates de carrière et d’autres fonctionnaires.

En échange, Trump a confié à Rubio la gestion de la politique envers l’Amérique latine et les Caraïbes, qui ne présente pas un grand intérêt pour Trump et qui est en réalité gérée par le Pentagone à travers le Commandement Sud des Forces armées. Dans cette mesure, la région subit le plus fort impact de la haine de celui que Trump a appelé « le petit Marco ». Dans le cas du Venezuela, en tant que pays pétrolier, l’agenda bilatéral dépasse ses possibilités, de sorte que le pouvoir de décision est de plus en plus transféré à Trump, par l’intermédiaire de Grenell.

En réponse aux progrès réalisés dans la communication entre le Venezuela et les USA, et au grand dam de Rubio et à sa perte de protagonisme, le département d’État, par l’intermédiaire du Bureau des affaires de l’hémisphère occidental, a déclaré que le « Cartel des Soleils », une création artificielle des USA prétendument composée de hautes autorités vénézuéliennes, était une organisation terroriste. Il a ensuite désigné le président Maduro comme le chef de cette organisation fantoche, l’accusant sans fondement d’avoir des liens avec le Tren de Aragua, une autre organisation criminelle détruite au Venezuela par l’action résolue du gouvernement, mais que Washington maintient en vie avec sa rhétorique afin de justifier sa politique envers le Venezuela.

De même, afin de donner une dimension internationale à cette idée, le département d’État a ajouté une faction du Cartel de Sinaloa, accusé d’être l’une des principales organisations introduisant de la drogue aux USA, à la triade mafieuse imaginaire qui n’existe que dans l’esprit fiévreux et pervers de l’extrême droite terroriste yankee.

L’acceptation de cette aberration ne répond qu’aux besoins de Trump de maintenir l’équilibre et de maintenir unis les groupes opposés qui se sont réunis, « collés avec du chewing-gum », dans son administration.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Venezuela y USA ¿han mejorado las relaciones?

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 31-7-2025

El gobierno de Venezuela y el de Estados Unidos han logrado estabilizar una línea de comunicación permanente. Ello se debe más a definiciones de orden interno en Estados Unidos que a un mejoramiento real de los vínculos entre los dos países. Finalmente, en Estados Unidos se está imponiendo la pragmática propuesta MAGA (Make American Great Again) frente a la ideológica de los neoconservadores liderados por Marco Rubio.

La situación internacional y la aceptación de que China es el enemigo principal de Washington ha ido ganando espacios en la cúpula del poder estadounidense llevando a una buena parte del liderazgo de la administración a entender esta situación, obligando a los neoconservadores y a Marco Rubio a ceder. Su política de máxima presión (que en Venezuela hoy solo sostiene el grupo de María Corina Machado), ha fracasado. 

La producción y exportación de petróleo se ha estabilizado e incluso ha crecido un poco por encima del millón de barriles diarios. En gran medida eso ha sido posible gracias al apoyo de China que parece asumir una posición más activa en cuanto a sus vínculos económicos y comerciales con Venezuela elevando las compras de petróleo y llenando el vacío que había dejado la suspensión de las licencias especiales otorgadas a Chevron para operar en Venezuela a pesar de las sanciones. Mientras la política estadounidense orientada al derrocamiento del presidente Nicolás Maduro sigue naufragando en Venezuela, la mirada estratégica del presidente Xi Jinping se terminó imponiendo al cortoplacismo y al mero interés de lucro de los empresarios chinos.

En este contexto, la liberación de 252 migrantes venezolanos que fueron detenidos en Estados Unidos y enviados a una cárcel en El Salvador ha sido expresión pública de un aparente mejoramiento de las relaciones. En realidad lo que ha ocurrido es un mejoramiento de la comunicación. Si no fuera así, no tendría porque seguirse vinculando al gobierno de Venezuela con la delincuencia organizada y el narcotráfico que sigue presente en la mirada y en la retórica política del Departamento de Estado. 

Junto a lo anterior, también han regresado niños que habían sido secuestrados en Estados Unidos y separados de sus padres, aunque aún hay 33 de ellos retenidos ilegalmente por Washington. No se descarta que Marco Rubio en su aberrante obsesión por derrocar al gobierno de Venezuela, los quiera utilizar como moneda de cambio en favor de alguna de sus habituales fechorías. En este contexto, las licencias especiales a Chevron fueron restablecidos y la empresa volverá a operar en Venezuela aunque no está autorizada a pagar en efectivo al país.

A cambio, Venezuela tuvo que pagar un alto precio: debió liberar a 10 terroristas estadounidenses presos en el país y a una cantidad alta de terroristas venezolanos militantes de los partidos de la oposición radical que habían cometido delitos sancionados en el marco de la Constitución y las leyes. El propio Marco Rubio reconoció que no había razones para tener a los migrantes venezolanos presos en Estados Unidos y que solo eran rehenes para buscar intercambiarlos con sus compatriotas. Incluso, se ha sabido que uno de ellos, es un asesino confeso que ya fue juzgado en España.


Grenell y Maduro, enero de 2025

Finalmente, la política conducida por el enviado especial Richard Grenell se ha impuesto a la posición extremista de Marco Rubio. El interlocutor del gobierno de Venezuela ha estado en comunicación permanente con él. La posición de Grenell es que Venezuela no ha tenido una posición agresiva contra Estados Unidos y que finalmente –en el marco de una visión de absoluto pragmatismo - ha asegurado que Venezuela jamás se ha negado a vender petróleo a Estados Unidos, lo cual es totalmente cierto.

Tampoco se ha negado a repatriar los migrantes incluso utilizando aviones venezolanos para irlos a buscar liberando a Washington de pagar por esas operaciones que a estas alturas son casi diarias y que han traído un número cuantitativamente pequeño de migrantes de regreso al país pero que ha tenido un enorme impacto mediático, emocional y simbólico como expresión de la voluntad del gobierno de encarar esta situación que tuvo su origen en la designación de Venezuela, por parte de Washington, de ser una amenaza a la seguridad nacional de Estados Unidos con las consecuentes repercusiones que ello ha tenido por más de diez años. 

Por otro lado, se han puesto en evidencia las mentiras de Rubio. Dijo que la “liberación” de dirigentes terroristas asilados en la embajada de Argentina en caracas había sido una operación de fuerzas especiales de Estados Unidos, cuando en realidad fue producto de una negociación con Grenell. Ahora, ha dicho que él presionó a Maduro para liberar a los estadounidenses presos cuando en realidad también fue obra de otro acuerdo con el enviado especial de Trump. Con ello también se ha debilitado y desacreditado aun más, la posición de María Corina Machado, principal aliada de Rubio en Venezuela.

En este momento, en la lógica de Trump, Venezuela ha dejado de ser un problema y se está abocando a los que sí lo son (según su lógica) y por diferentes razones: México y Colombia por el narcotráfico y el envío de drogas a Estados Unidos y Brasil porque al ser una potencia industrial, compite con las empresas estadounidenses.

Cuando las circunstancias obligaron a Trump a entregarle el departamento de Estado a los neoconservadores y tuvo que nombrar a Rubio contra su voluntad en ese cargo, lo contrarrestó con el nombramiento de 24 enviados especiales que no responden a Rubio sino a él. Con estos enviados, que atienden los aspectos más importantes y estratégicos, Trump maneja lo sustancial de la política exterior de Estados Unidos. De hecho ante, la pérdida de protagonismo del Departamento de Estado, Rubio se vio obligado a reducir su plantilla dejando fuera a centenares de diplomáticos de carrera y otros funcionarios.

A cambio, Trump le entregó a Rubio el manejo de la política hacia América Latina y el caribe que no revisten mayor interés para Trump y que en realidad está siendo manejada por el Pentágono a través del Comando Sur de las Fuerzas Armadas. En esa medida la región está recibiendo el impacto más fuerte del odio de quien Trump llamó “el pequeño Marco”. En el caso de Venezuela, por ser un país petrolero, la agenda bilateral rebasa sus posibilidades por lo que cada vez más se va traspasando a Trump el poder de decisión, a través de Grenell.

En respuesta a los avances en la comunicación entre Venezuela y Estados Unidos, y ante la desesperación de Rubio y su pérdida de protagonismo, el Departamento de Estado a través de la Oficina de Asuntos del hemisferio occidental declaró que el “Cartel de los Soles”, una creación artificial de Estados Unidos supuestamente conformada por altas autoridades de Venezuela era una organización terrorista. A continuación, sindicó al presidente Maduro como jefe de ese engendro, acusándolo sin fundamento alguno de tener vínculos con el Tren de Aragua, otra organización delictiva destruida en Venezuela por la acción decidida del gobierno pero que Washington mantiene viva con su retórica a fin de argumentar a favor de su política hacia Venezuela.

Así mismo, y para darle ámbito internacional a la idea, el Departamento de Estado ha agregado a una facción del Cartel de Sinaloa, acusada de ser una de las principales organizaciones que introduce droga en Estados Unidos, como parte del imaginado triunvirato de poder mafioso que solo existe en la mente afiebrada y perversa de la extrema derecha terrorista de Estados Unidos

La aceptación de esta aberración solo responde a las necesidades de Trump de mantener los equilibrios y sostener unidos a los contradictorios grupos que se han reunido, “pegados con chicle”, en su administración.

24/07/2025

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Que se passe-t-il en Syrie… et en Asie occidentale ?

   Sergio Rodríguez Gelfenstein, 24/7/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

À Carlos Pereyra Mele, professeur et maître.

L’un des plus aigus et brillants analystes en géopolitique
qui nous a quittés hier, trop tôt.
Adieu, Maestro !

Comme cela devient habituel, , les médias transnationaux à but lucratif, censés informer, se consacrent paradoxalement à la désinformation. On peut le constater de manière particulièrement aberrante lorsqu’il s’agit des événements en Asie occidentale. Bien que la déformation des faits soit une pratique quotidienne, la situation est aujourd’hui atroce lorsqu’on tente de reconstruire les péripéties et les actions qui se déroulent dans cette région depuis deux ans et demi.

Ces derniers jours, ce sont les faits en Syrie dominent l’actualité régionale. Comme si le génocide en Palestine, l’agression permanente contre le Liban et la rhétorique belliciste contre les voisins s’étaient arrêtés, la falsification des faits cache la véritable toile de fond de l’affaire.


La situation géographique de la Syrie, située au carrefour des peuples et des civilisations, en a fait, tout au long de l’histoire, un joyau inestimable pour ceux qui aspiraient à contrôler la région. La présence de peuples différenciés dans certaines zones du pays a créé des aires d’influence traditionnelles d’idéologies, de leaders et de tribus ayant leur propre identité, culture et histoire. Par exemple, les Kurdes se trouvent au nord, les Druzes au sud-est, les Alaouites sur la côte méditerranéenne, et les Sunnites dans la zone centrale.

Cette situation, stabilisée sans grands conflits [sic] sous le gouvernement de Bachar Al Assad, a été détruite par une intervention étrangère qui, en attisant les différences sectaires et religieuses à son avantage, a engendré la division et la disparition de la sécurité fondée sur l’équilibre.

Au-delà de la dynamique interne syrienne, trois puissances étrangères ont joué un rôle déterminant dans la situation actuelle : Israël, les USA (avec la France en appendice), et la Turquie.

Comme je l’ai écrit à d’autres occasions, il est presque impossible aujourd’hui d’analyser un scénario de manière isolée. De même, tout événement international doit être compris dans ses trois dimensions — locale, régionale et globale — si l’on veut réellement en cerner les fondements et les implications.

Ce texte tente donc d’analyser ce scénario complexe sous une vision holistique, seule capable de fournir des pistes pour sa compréhension. Malgré l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban conclu en novembre dernier, l’entité sioniste l’a violé à de multiples reprises. Les USA et la France, garants de cet accord, ont trahi leur engagement en permettant que l’agression — qui a déjà causé la mort de près de 400 Libanais — se poursuive en toute impunité.



Cet accord était censé prolonger la résolution 1701 de 2006 du Conseil de sécurité de l’ONU, signée après 34 jours de guerre suite à l’invasion du Liban par Israël. L’accord établissait un cessez-le-feu total et le retrait des troupes israéliennes. Israël n’avait pas atteint ses objectifs à l’époque : détruire le mouvement chiite libanais Hezbollah et « démilitariser » le Liban.

Ce non-respect de la résolution 1701 reste une épée de Damoclès suspendue au-dessus de toute tentative de stabilisation. Dans le contexte actuel, Thomas Barrack, envoyé spécial du président Donald Trump pour la Syrie, a insisté sur l’obligation du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah, menaçant Beyrouth de détruire le Liban pour l’annexer à la Syrie si cela n’était pas fait. En réalité, si cet ultimatum était mis à exécution, il signifierait la fin des Accords Sykes-Picot de 1916, qui avaient organisé le contrôle de la région selon les intérêts européens sous le couvert d’une stabilité jamais atteinte.

L’instabilité nécessaire au maintien des intérêts occidentaux s’est poursuivie ces dernières années. De la première guerre du Golfe (1990–1991), à celle d’Irak (2003–2011), en passant par l’Afghanistan (2001–2021), le prétendu Printemps arabe débuté en 2011, la guerre au Yémen commencée en 2015, le génocide permanent contre le peuple palestinien, les attaques israéliennes intermittentes contre le Liban, l’intervention turque en Syrie, ou encore les guerres contre le terrorisme d’Al-Qaïda et de Daech en Irak et Syrie, toutes ont pour objectif le maintien de l’instabilité, pour affaiblir, fragmenter, dominer et contrôler la région.

Pour les USA, la priorité stratégique est d’assurer leur sécurité énergétique. Les centres de production pétrolière sont donc constamment dans leur viseur, ce qui explique leur présence active en Asie occidentale — région possédant les plus grandes réserves mondiales. Cela explique aussi leur implication dans le conflit ukrainien. Dans ce cadre, le Venezuela est également concerné, mais en tant que pays d’Amérique latine — « l’arrière-cour » de Washington — sa dynamique est différente et ne sera pas abordée ici.

Rassemblant tous ces éléments, on peut commencer à répondre à la question : Pourquoi la Syrie ? Bien avant le conflit actuel, même avant la guerre du Golfe, des projets de construction d’oléoducs existaient déjà. L’un devait partir du Golfe Persique, traverser l’Irak et la Syrie jusqu’à la Turquie pour approvisionner l’Europe. Le second a motivé le coup d’État de 1953 en Iran contre le Premier ministre Mossadegh, après qu’il eut nationalisé le pétrole [jusque-là “british”]. Ce projet fut définitivement écarté après la révolution islamique de 1979. Aujourd’hui, plusieurs projets d’oléogazoducs partant du Golfe Arabo-Persique vers l’Europe passent par la Syrie.

C’est dans la continuité de ces projets que, presque en même temps que le Printemps arabe de 2011, une grande conspiration occidentale a vu le jour pour affaiblir la région et s’emparer de ses ressources. Les USA et l’OTAN ont ainsi conçu, financé et mis en œuvre un coup d’État en Ukraine pour atteindre le même but : éliminer la Russie comme fournisseur énergétique de l’Europe. Il s’agissait de faire venir l’énergie du Golfe Arabo-Persique, région dominée par des monarchies conservatrices aisément contrôlables.

Dans un premier temps, après la chute de l’URSS et devant la faiblesse de la Russie sous Eltsine, l’Occident a tenté d’exciter les minorités nationales et religieuses russes. Cette tentative ayant échoué, il a reporté leurs efforts sur l’Asie occidentale.

Bachar Al Assad a été pressé par l’Occident d’approuver les projets d’oléoducs. Il a toujours refusé. C’est ce qui explique pourquoi, après avoir renversé Kadhafi en Libye, le Printemps arabe a « atterri » en Syrie. Ce refus d’Al Assad est l’une des raisons du coup d’État en Ukraine en 2014, et de l’implication directe de la Russie : Moscou avait compris que la cible stratégique de cette guerre était la Russie, pas la Syrie.

Aujourd’hui, après la chute de Bachar Al Assad et le génocide à Gaza, le plan des oléoducs a été relancé. Le terroriste Ahmed Al Charaa alias Al Joulani, devenu président de la Syrie, agit comme instrument des USA et d’Israël. Sur leurs ordres, il a attaqué la province de Soueïda, peuplée majoritairement de Druzes. Bien qu’ils ne représentent que 3 % de la population, les Druzes ne sont pas monolithiques et sont divisés politiquement — ce qui « facilite » l’action des terroristes devenus gouvernement. Une faction soutient Al Joulani, une autre Israël, menée par Hikmat al Hijri, né au Venezuela comme beaucoup d’habitants de Soueïda [surnommé « le peitit Venezuela », ce dernier étant appelé « Venesueida », NdT]. Une troisième est nationaliste et avait de bonnes relations avec Al Assad.

MBS, Trump et Al Charaa, mai 2025

Al Joulani ne gouverne pas vraiment. Sa coalition est pleine de contradictions ethniques, religieuses, et politiques. Il se maintient au pouvoir grâce aux USA, à Israël et à la Turquie, et se consacre au massacre des minorités : d’abord les Kurdes au nord, puis les Alaouites sur la côte, et maintenant les Druzes au sud.

Pour attaquer Soueïda, Al Joulani utilise des sunnites de Daraa (frontalière avec la Jordanie), des tribus bédouines locales, et une armée composée à 40 % de terroristes étrangers (principalement ouïghours de Chine et du Pakistan, mais aussi Afghans, Tchétchènes, Daguestanais…), 40 % de terroristes syriens loyaux à Al Joulani, et 20 % de membres de diverses tribus et courants musulmans. Ensemble, ils forment une force de 60 000 hommes.

Les attaques visent à justifier l’intervention israélienne en Syrie sous prétexte que les tribus bédouines menacent la sécurité du pays. Mais en réalité, c’est Al Joulani qui orchestre cette instabilité sur ordre de Washington et Tel-Aviv. Le gouvernement syrien actuel n’a pris aucune mesure contre l’intervention militaire sioniste.

Al-Charaa, vu par Kamal Sharaf, Yémen

Soueïda est devenue la pierre angulaire des intérêts internationaux. Israël veut y créer un “Corridor de David” sécurisant le territoire syrien qu’il occupe [le Golan]. Les USA visent les gisements pétroliers. La Turquie veut des oléogazoducs qui traverseraient son territoire, ce qui lui rapporterait d’énormes revenus.



Mais les ambitions vont plus loin : les USA et Israël veulent démembrer la Syrie en quatre micro-États ethnico-confessionnels, pour justifier l'existence raciste de l'entité sioniste. Ces mini-États, dirigés par des marionnettes comme Al Joulani, permettraient la réalisation du plan du “Grand Israël” et la création d’un nouveau Moyen-Orient.

Ainsi, la Syrie serait divisée en :

  • un secteur kurde au nord sous influence turque,
  • une région alaouite sur la côte (Lattaquié et Tartous),
  • un émirat islamique contrôlé par Al Joulani au centre,
  • un corridor israélo-druze au sud-est, aux frontières jordanienne et irakienne.

Si ce plan est mis en œuvre, toute la région serait morcelée, permettant à l’Occident de s’approprier les ressources énergétiques et d’écarter la Russie du marché européen. Le Golfe Arabo-Persique, via la Syrie et la Turquie, deviendrait le nouveau fournisseur.

Erdoğan le marionettiste, par Adnan Al Mahakri,Yémen

La Turquie cherche à devenir ce pont énergétique vers l’Europe. Cela explique son rôle dans la chute d’Al Assad. Le projet des Frères musulmans, dont Erdogan est issu, vise à devenir le porte-parole des musulmans du monde. Mais cela nécessite un Iran affaibli, ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir.

Les événements de Soueïda doivent donc être compris dans une perspective plus large :

  • Les USA veulent nuire à la Russie et s’approprier le pétrole.
  • Israël veut construire son corridor pour fragmenter davantage le monde arabe.
  • La Turquie veut des bénéfices énergétiques et un rôle de leader.

Ce plan n’a pas abouti à cause de la résistance de l’Iran et de ses alliés (Irak, Liban, Yémen…). Les prochaines cibles pourraient être la Jordanie et surtout l’Égypte, qui possède une des plus grandes armées du monde et un fort sentiment national. Un rapprochement Iran-Égypte serait un obstacle majeur aux projets impérialistes.

Le journaliste égyptien Mohamed Hassanein Heikal (sunnite et panarabiste) affirmait que seule une alliance stratégique Iran-Égypte pouvait sauver le monde arabe. C’est la plus grande peur de l’Occident.

Des erreurs égyptiennes ont empiré les choses : la cession des îles de Tiran et Sanafir à l’Arabie saoudite en 2017, puis leur probable transformation en bases militaires usaméricaines, a provoqué une vive opposition au sein de l’armée égyptienne.

De même, les pressions usaméricaines sur les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) pour réduire leur aide à l’Égypte après qu’elle les eut pourtant défendus, ont été mal vues.

Une alliance Iran-Égypte créerait un bloc de 200 millions d’habitants et une armée de plus de 2,5 millions de soldats, contrôlant le détroit d’Ormuz, le canal de Suez et Bab el-Mandeb — les trois nœuds clés de la circulation énergétique mondiale.

Dans ce contexte, la désintégration de la Syrie et de l’Asie occidentale, et la construction d’oléogazoducs passant par ces territoires, devient un enjeu stratégique majeur.

Voici les acteurs en jeu. Le reste — même l’Arabie saoudite — compte peu. Les monarchies médiévales ne cherchent qu’à conserver leur richesse, maintenir leur pouvoir, et apaiser leur population au strict minimum. La cause palestinienne, arabe ou musulmane ne les intéresse que si elle ne menace pas le statu quo ni ne dérange les puissances occidentales qui garantissent leur contrôle sur leurs peuples.

12/06/2025

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Fentanyl : l’usage de drogues comme politique

  Sergio Rodríguez Gelfenstein, 12/6/2025

Au cours de la dernière décennie du siècle dernier, après la disparition de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide, les USA se sont attelés à la tâche de trouver un nouvel ennemi qui servirait de pivot à la réorganisation de leur politique étrangère et militaire. Dans un premier temps, ils l’ont trouvé dans le trafic de drogue. Après le 11 septembre 2001, ils ont ajouté le terrorisme comme instrument pour organiser leur action interventionniste et agressive dans le monde, afin de soutenir leur hégémonie, en particulier en Amérique latine et dans la Caraïbe.

Dans la pratique, les USA - en plus de chercher une réponse à une question inscrite à l’ordre du jour international - ont ainsi trouvé un moyen de résoudre un problème intérieur, en transférant les coûts politiques à l’étranger. À partir de 1960, l’Anti-Drug Abuse Act a introduit une série de sanctions contre les pays producteurs, ainsi qu’un processus de militarisation de la lutte contre le trafic de drogue. Cela a modifié l’équilibre des pouvoirs en Amérique latine et dans la Caraïbe, affaiblissant les relations entre civils et militaires et affectant la gouvernance et la démocratie, qui avaient été soutenues avec plus ou moins de stabilité. Il s’agissait de la vieille politique “ eaux troubles, profits des pêcheurs” appliquée par Washington pour accroître son contrôle sur la région.

Ángel Boligan, Mexique

En revanche, on a peu parlé en profondeur de l’incapacité des USA à contrôler la demande de drogues afin de déplacer la pression des consommateurs vers les pays producteurs et les pays de transit.  À la fin des années 1980, un obscur sénateur usaméricain de l’État du Delaware, Joe Biden, a déclaré au Congrès qu’en dépit de l’intensification des programmes de lutte contre la drogue, la production de substances psychotropes avait considérablement augmenté : 143 % pour la cocaïne, 84 % pour l’opium et 33 % pour la marijuana. En d’autres termes, l’augmentation des moyens de contrôle de l’offre ne s’est pas accompagnée de programmes de réduction de la demande, ce qui démontre le manque d’intérêt de Washington pour la résolution du problème.

La première consiste à s’approprier les vastes ressources fournies par le commerce de la drogue, dont la majeure partie transite par le système financier usaméricain.  Selon le National Institute on Drug Abuse, à la fin des années 80, la vente annuelle de ces substances dépassait 110 milliards de dollars, dont la majeure partie servait à soutenir les finances des USA, un pays dans lequel - selon la même source - 37% de la population avait consommé une forme de drogue.

Le deuxième objectif est de maintenir la jeunesse abrutie et donc facilement contrôlable afin qu’elle ne pense pas et n’agisse pas face au mal que la société capitaliste génère. Le niveau élevé de stupidité de la jeunesse usaméricaine permet au système de la gérer par le biais du consumérisme, de la banalité, de la superficialité et de l’individualisme, entre autres mécanismes de contrôle sociétal. Dans cette mesure, les jeunes ne seront jamais les acteurs du changement dont la société a besoin. Pour Washington, la question de la drogue n’est pas une question de santé publique, c’est un domaine qui peut être utilisé pour exercer son contrôle, d’abord sur sa propre société, ensuite sur la région et le monde. C’est dans ce but qu’a été créée une organisation appelée Drug Enforcement Administration (DEA), dont l’objectif n’est pas d’empêcher le trafic de drogue, mais plutôt d’organiser, de réguler et de distribuer les revenus et la consommation de manière à servir les deux intérêts susmentionnés.

C’était le cas au siècle dernier et au début de celui-ci. Au cours de cette période historique, la Chine n’était pas un adversaire considérable, surtout tant que l’Union soviétique existait et était identifiée par les deux parties comme un ennemi commun. La disparition de l’Union soviétique a entraîné une ère de chaos systémique, Washington cherchant un nouvel ennemi. Les actions terroristes du 11 septembre 2001 ont amené les deux puissances à reconnaître à nouveau un autre ennemi collectif.

Une fois de plus, une période de rapprochement et de flirt s’est ouverte : les USA parce qu’ils ont entamé leur “guerre contre le terrorisme”, en plaçant le centre de cette dynamique en Afghanistan. Et la Chine, parce que ce pays a des frontières avec Pékin, qui craignait que Kaboul ne mette en place des mécanismes de soutien au Mouvement islamique du Turkestan oriental (ETIM), une organisation reconnue comme terroriste par l’ONU et présente dans la province occidentale du Xinjiang, limitrophe du pays d’Asie centrale qui a produit à un moment donné entre 80 et 90 % des opiacés non pharmaceutiques de la planète. Washington et Pékin étaient à la fois inquiets et mal à l’aise à ce sujet.

Mais la crise financière de 2008 et l’accession de la Chine au rang de puissance mondiale ont donné à Washington le sentiment qu’il fallait accélérer le processus de transformation de Pékin en son principal ennemi en créant de nouveaux instruments. C’est ainsi qu’est née la doctrine du “pivot vers l’Asie” d’Obama, la création du Dialogue quadrilatéral de sécurité (QUAD) formé par les USA, le Japon, l’Australie et l’Inde, l’alliance militaire stratégique entre trois pays de la sphère anglophoneAustralieRoyaume-Uni et USA (AUKUS) et l’alliance de renseignement anglo-saxonne composée des USA, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, appelée “Five Eyes”. Autant d’instruments militaires visant à contenir la Chine. Les deux guerres commerciales de Trump (qui ont toutes deux échoué) et les attaques contre Huawei et la technologie 5G de la Chine, entre autres actions menées par les récentes administrations usaméricaines, s’inscrivent également dans cette logique.

C’est dans la continuité de cette escalade contre la Chine que l’on peut comprendre l’argument en faveur de droits de douane plus élevés, motivé par l’“exportation” illégale de fentanyl de la Chine vers les USA. Le fentanyl est un opiacé synthétique qui agit sur les zones du cerveau qui contrôlent la douleur et les émotions. Il a la particularité d’être 80 fois plus puissant que la morphine. En clinique, son délai d’action est d’une minute et la durée maximale de l’effet clinique est de 30 à 60 minutes. 

En raison de ces caractéristiques, il est utilisé en anesthésie, comme analgésique puissant, dans les unités de soins intensifs (USI) pour les patients sous ventilation mécanique en perfusion continue, dans certaines procédures très spécifiques de courte durée et chez les patients souffrant de douleurs chroniques, en particulier dans les contextes oncologiques, sous forme de patchs ou de “sucettes” pour les enfants.

Il a une forte capacité d’accoutumance, de sorte que son utilisation dans d’autres contextes, tels que les services d’urgence, ne serait pas indiquée, car pour maintenir le soulagement de la douleur sur une période prolongée, des doses répétées sont nécessaires, ce qui augmente de manière exponentielle le risque d’accoutumance.

Les sociétés d’anesthésiologie du monde entier travaillent depuis des années sur le risque professionnel pour les travailleurs de la santé et en particulier pour les anesthésiologistes en raison du faible contrôle de ce médicament. La Confédération latino-américaine des sociétés d’anesthésiologie (CLASA) a déclaré qu’au cours des cinq dernières années, en Amérique latine, une cinquantaine d’anesthésistes sont morts d’une overdose de fentanyl. Dans certains pays, depuis plus de 20 ans, les anesthésistes travaillent sur des cas d’accoutumance à cette drogue par des anesthésistes, considérant qu’il s’agit d’une maladie professionnelle, puisque le produit est facile à obtenir et à manipuler.

Pour toutes ces raisons, la “crise du fentanyl” aux USA est très suspecte. La Dre Carla Pellegrín, spécialiste de la thérapie de la douleur consultée pour ce rapport, a trouvé très étrange que, sachant tout cela, il existe des protocoles de gestion de la douleur dans les services d’urgence et les unités d’ambulance aux USA, dans lesquels ce médicament est ouvertement utilisé. La spécialiste chilienne ajoute qu’il est très rare - c’est le moins que l’on puisse dire - que son utilisation soit induite. En fait, lors de la formation des spécialistes dans différents centres d’Amérique latine, les protocoles usaméricains sont suivis et ce médicament est considéré comme le “Gold Standard” (technique de diagnostic qui définit la présence de l’affection avec la plus grande certitude connue) pour la prise en charge de la douleur dans les services d’urgence.

“Le fentanyl est la première cause de mort chez les Américains de 18 à 45 ans”: Panneau publicitaire installé par Families Against Fentanyl sur l'autoroute 57 près d'Orangethorpe Ave, à Placentia, en Californie, le 6 avril 2023. Photo Paul Bersebach / Getty Images

Aujourd’hui, le fentanyl est devenu la cause la plus courante de décès par overdose aux USA. Il y a quelques années, une situation similaire, la crise de l’oxycodone, un autre opioïde très addictif, a été révélée lorsqu’il a été découvert que le laboratoire pharmaceutique qui le produisait avait falsifié l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) usaméricaine, et il est actuellement impliqué dans un important procès.

La production clandestine de fentanyl est facile et bon marché, ce qui a encore accru son utilisation. Aux USA, en 2022, sur les 115 000 décès par overdose, 73 838 (environ 200 par jour) étaient dus à l’utilisation du fentanyl. La responsabilité de ceux qui prescrivent et de ceux qui encouragent l’usage incontrôlé de ce médicament est clairement engagée. Dans cette mesure, il n’est pas surprenant que cette vague de décès et d’addictions dans les rues des USA ait été calculée pour augmenter les ventes des laboratoires. Cela augmente également la production et la vente de la naloxone, son antidote.

La dépendance aux substances chimiques génère un cercle vicieux dans lequel, après une première période de plaisir, le besoin de consommation se développe pour éviter les symptômes désagréables de la privation jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de plaisir, mais seulement un soulagement des symptômes de la privation. Cela génère une augmentation de la consommation jusqu’à franchir la ligne invisible de l’overdose et de la mort. Comme nous l’avons dit précédemment, il s’agit en fin de compte d’une manière dissimulée de transformer la population en êtres non pensants, ce qui pourrait même être caractérisé comme une forme de génocide.

L’utilisation par le président Trump de cette crise pour justifier l’imposition de droits de douane sur les marchandises en provenance du Mexique, du Canada et de la Chine, transformant cette politique en un instrument de pression à l’égard de ces pays, n’a aucun fondement.

En fait, les décès par overdose ont commencé à diminuer rapidement au début de l’année dernière. Selon un rapport des journalistes Deidre McPhillips et Annette Choi pour CNN en espagnol, sous l’administration Biden « ... le ministère américain de la santé et des services sociaux a lancé une stratégie nationale coordonnée pour prévenir les overdoses. Ces efforts se sont concentrés sur la réduction des risques - comme l’utilisation de bandelettes de test pour le fentanyl, de médicaments inversant la tendance à l’overdose et de sites de consommation supervisée - ainsi que sur la prévention, le traitement et le rétablissement des troubles liés à l’utilisation de substances ». Interrogée à ce sujet, la Dre Sarah Wakeman, directrice médicale principale pour les troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives au Mass General Brigham, a déclaré : « Après tant d’années d’efforts et d’attention, le fait de considérer enfin ce problème comme un problème de santé publique commence peut-être à porter ses fruits ».


Cao Zhen, R.P. Chine

Il n’est donc pas compréhensible que si l’application de politiques de santé publique dans le cadre d’actions visant à répondre à la demande commence à fonctionner, elle soit maintenant utilisée pour générer une “guerre tarifaire” dans la poursuite d’objectifs politiques. Dans ce cas, il est clair que les millions de jeunes consommateurs usaméricains ne sont rien d’autre que des cobayes pour la tentative de l’administration actuelle de « rendre à l’Amérique sa grandeur ».

La décision des USA d’augmenter les droits de douane sur le commerce du fentanyl a immédiatement suscité la réaction de l’ambassade de Chine au Mexique, qui a qualifié la mesure d’“arbitraire” et a averti que ces sanctions détérioreraient la coopération entre les deux pays. Pour sa part, la présidente Claudia Sheinbaum, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue usaméricain, lui a dit : « Les tarifs douaniers ne sont pas le moyen de résoudre ce problème, qui est un problème de consommation et de santé publique dans votre pays ».

Dans un article de la journaliste Ilaria Landini pour le journal La Nación de Buenos Aires, il est indiqué que « la crise du fentanyl s’est infiltrée dans les entrailles des USA : à la base de l’industrie pharmaceutique, dans les laboratoires clandestins et dans la dynamique de consommation de millions de personnes ».

Consultée par Landini, Guadalupe Correa-Cabrera, professeure de politique et de gouvernement à l’Université George Mason, estime que les mesures prises pourraient avoir l’effet inverse : « Si les précurseurs et les médicaments importés deviennent plus chers, les laboratoires usaméricains pourraient commencer à produire du fentanyl dans le pays pour répondre à la demande », ce qui « loin de résoudre le problème, ne ferait que le transférer à l’intérieur du pays ».

Cette possibilité est rejetée par la DEA. Son fonctionnement et son fondement existentiel reposent sur l’idée que le problème se situe en dehors des USA, et non en leur sein, et que la source de la crise provient de l’augmentation de l’offre, et non de celle de la demande. Tant que la DEA et les différentes administrations usaméricaines feront partie du problème et non de la solution, il n’y aura pas d’issue au problème en vue. Les jeunes USAméricains continueront d’être sacrifiés parce qu’il vaut mieux, pour l’administration, qu’ils meurent plutôt que meure le système qui crée le problème. Au contraire, elles ne travaillent pas pour assurer la santé des jeunes, mais pour donner de l’oxygène au système et ainsi pérenniser les bénéfices de ce 1% qui contrôle et domine la société. 


Virginia Basora-Gonzalez, une Dominicaine de 36 ans sans papiers, avait été arrêtée en 2019 aux USA et déportée pour possession de 40 grammes de Fentanyl. En mars 2025, elle a été de nouveau arrêtée, cette fois-ci à Philadelphie. Sa photo en pleurs a immédiatement été transformée par les services de la Maison Blanche en un meme réalisé par IA dans le style des animations du studio japonais Ghibli. « L'arrestation de Virginia Basora-Gonzalez démontre notre engagement à protéger nos communautés contre les étrangers criminels qui se livrent à des activités illégales graves qui constituent une menace pour la sécurité publique », a déclaré Brian McShane, directeur par intérim du bureau local de l’ICE chargé des opérations d'application de la loi et d'expulsion à Philadelphie, au moment de son arrestation.


SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Fentanilo : el uso de la droga como política

  Sergio Rodríguez Gelfenstein, 12-6-2025

Durante la última década del siglo pasado, tras la desaparición de la Unión Soviética y el fin de la guerra fría, Estados Unidos se dio a la tarea de buscar un nuevo enemigo que sirviera de eje para reorganizar su política exterior y su política militar. En primera instancia lo encontró en el narcotráfico. Después del 11 de septiembre de 2001 agregó al terrorismo como instrumento de ordenación de su acción intervencionista y agresiva en el mundo, a fin de sustentar su hegemonía en particular en América Latina y el Caribe.

En la práctica, Estados Unidos -además de buscar respuesta a un tema de la agenda  internacional- encontró de este modo, una salida a un problema interno, trasladando al exterior los costos políticos. Desde 1960 a partir de la Ley Antiabuso de Drogas se introdujo un conjunto de sanciones a los países productores, junto a ello comenzó un proceso de militarización de la lucha contra el narcotráfico. Así, se modificó el equilibrio de fuerzas en América Latina y el Caribe, debilitando además la relación cívico-militar y afectando la gobernabilidad y la democracia que se sostenían con diferentes grados de estabilidad. Era la vieja política de “ a río revuelto, ganancia de pescadores” aplicada por Washington para incrementar su control sobre la región.

Ángel Boligan, México

Por otro lado, poco se ha hablado en profundidad  del fracaso de Estados Unidos en el control de la demanda de drogas a fin de trasladar la presión de los países consumidores a los productores y de tránsito.  A finales de la década de los 80 del siglo pasado, un oscuro senador estadounidense por el estado de Delaware llamado Joe Biden dijo en el Congreso de su país que a pesar que los programas antidrogas se habían incrementado, la producción de sustancias sicotrópicas  había aumentado  de forma considerable: 143% la cocaína, 84% el opio y 33% la marihuana. Es decir, el aumento  de los recursos de control de la oferta no estaban acompañados de programas de reducción de la demanda, todo lo cual manifiesta el desinterés  de Washington por solucionar el problema.

Esto tiene dos razones: la primera, apropiarse de los ingentes recursos que proporciona el tráfico de drogas, la mayor parte de los cuales fluye por el sistema financiero de Estados Unidos.  De acuerdo al Instituto Nacional sobre Abuso de Drogas, a finales de la década de los 80 del siglo pasado,  la venta anual de estas sustancias superaba los 110 mil millones de dólares, la mayor parte de los cuales venía a sostener las finanzas de Estados Unidos un país en el que -según la misma fuente- el 37% de su población había consumido algún tipo de droga.

El segundo objetivo es mantener a la juventud idiotizada y con eso, fácilmente controlada para que no piense ni actúe frente al daño que la sociedad capitalista le genera. Los altos niveles de estupidización de la juventud estadounidense le permite al sistema manejarla a través del consumismo, la banalidad, la superficialidad y el individualismo entre otros mecanismos de control societal. En esa medida, los jóvenes jamás van a ser un actor para el cambio que la sociedad necesita. Para Washington, el tema de la droga no es un asunto de salud pública, es un área utilizable para ejercer su control, en primer lugar sobre su propia sociedad, y en segunda instancia sobre la región y el mundo. Para ello, fue creada una organización llamada Administración de Control de Drogas (DEA), que no se propone impedir el narcotráfico, sino organizar, regular y distribuir el ingreso y el consumo de manera que pueda servir a los dos intereses anteriormente planteados.

Esto ocurría en el siglo pasado y comienzos de éste. En ese período histórico, China no era un adversario considerable, sobre todo mientras existió la Unión Soviética a la que ambos identificaban como enemigo común. Su desaparición trajo una época de caos del sistema mientras Washington buscaba un nuevo enemigo. Las acciones terroristas del  11 de septiembre de 2001 hicieron que ambas potencias nuevamente reconocieran a otro enemigo colectivo.

Nuevamente se inició una etapa de acercamiento y flirteo: Estados Unidos porque comenzó su “guerra contra el terrorismo” ubicando el centro de esta dinámica en Afganistán. Y China porque este país tiene límites con Beijing que veía con preocupación que desde Kabul se pudieran establecer mecanismos de apoyo al Movimiento Islámico del Turquestán Oriental (MITO) organización reconocida como terrorista por la ONU y que tenía presencia en la occidental provincia de  Xinjiang fronteriza con el país del Asia Central que en algún momento llegó a producir entre el 80 y el 90 % de los opiáceos no utilizados en farmacia en el mundo. Washington y Beijing  coincidían en su intranquilidad y desasosiego por este dato.

Pero la crisis financiera de 2008 y el despegue de China hacia su encumbramiento como potencia global le hizo sentir a Washington que debía acelerar su proceso de transformar a Beijing en enemigo principal para lo cual debía crear nuevos instrumentos. Así, surgió la doctrina del “pivote asiático” de Obama, la creación del Diálogo de Seguridad Cuadrilateral (QUAD) formado por Estados Unidos, JapónAustralia e India, la alianza estratégica militar entre tres países de la angloesferaAustraliaReino Unido y Estados Unidos (AUKUS) y la alianza de inteligencia anglosajona integrada por Estados Unidos, Reino Unido, Canadá, Australia y Nueva Zelanda llamada “De los Cinco Ojos”. Todas ellas instrumentos militares orientados a la contención de China. En esa lógica también se inscriben las dos guerras comerciales de Trump (fallidas ambas) y los ataques contra Huawei y la tecnología 5G de China, entre otras acciones llevadas adelante por las últimas administraciones estadounidenses.

Dando continuidad a este escalamiento contra China es que se puede entender el argumento de la subida de aranceles motivado en la “exportación” ilegal de fentanilo de China a Estados Unidos. El fentanilo es un opiáceo sintético que actúa en las áreas del cerebro que controlan el dolor y las emociones. Se caracteriza por ser 80 veces más potente que la morfina. En su uso clínico, tiene un comienzo de acción de un minuto y una duración máxima en su efecto clínico de 30 a 60 minutos.

Por estas características es utilizado en la anestesia, como potente analgésico, en las Unidades de Cuidados Intensivos (UCI) para pacientes en ventilación mecánica en infusiones continuas, en algunos procedimientos muy específicos de corta duración y en pacientes con dolores crónicos, sobre todo en contextos oncológicos , como parches o  “paletas de caramelos” en niños.

Tiene una alta capacidad adictiva, por lo que su uso en otros escenarios, como servicios de urgencias, no estaría indicado ya que para mantener el alivio del dolor en un tiempo prolongado, se requiere repetir las dosis y por tanto aumentar exponencialmente el riesgo de adicción.

Las Sociedades de Anestesiología a nivel mundial vienen desde hace años trabajando en el riesgo laboral que significa para los trabajadores de la salud y especialmente para los anestesiólogos el bajo control sobre este fármaco. La Confederación Latinoamericana de Sociedades de Anestesiología (CLASA)  ha declarado que en los últimos 5 años en América Latina ha habido alrededor de 50 médicos anestesiólogos fallecidos por sobredosis de fentanilo. En algunos países, desde hace más de 20 años  se viene trabajando en casos de adicción a este fármaco por parte de médicos anestesiólogos, sobre la consideración de que esta es una enfermedad laboral, ya que es de fácil obtención y manipulación.

Por todo lo anterior, la “crisis del fentanilo” en Estados Unidos resulta altamente sospechosa. La doctora Carla Pellegrín especialista en terapia del dolor consultada para este informe, opinó que  resultaba muy extraño que, conociendo todo lo anterior, existieran protocolos para el manejo del dolor en los Servicios de Urgencia y en las Unidades de Ambulancias en Estados Unidos en los que se utiliza abiertamente este fármaco. La especialista chilena agrega que es muy rara -por decir lo menos-  la forma en que se ha inducido su uso. De hecho, en las formaciones de especialistas en distintos centros de América Latina, se siguen protocolos estadounidenses en los que este fármaco es considerado el “Gold Standard” (técnica diagnóstica que define la presencia de la condición con la máxima certeza conocida) para manejo de dolor en las urgencias.

"El fentanilo es la principal causa de muerte entre los usamericanos de entre 18 y 45 años": Cartel publicitario instalado por Families Against Fentanyl en la autopista 57 cerca de Orangethorpe Ave, en Placentia, California, el 6 de abril de 2023. Foto Paul Bersebach / Getty Images

Hoy,  el fentanilo se ha convertido en la droga más común en las muertes por sobredosis en Estados Unidos. Hace unos años atrás, una situación similar, la crisis de la oxicodona, otro opiáceo altamente adictivo quedó en evidencia al descubrirse que el laboratorio farmacéutico que lo producía había falseado la autorización de la Administración de Drogas y Alimentos de Estados Unidos (FDA), por lo que  actualmente se encuentra inmerso en un juicio de grandes proporciones.

La producción clandestina de fentanilo es fácil y barata, lo que ha potenciado aún más su consumo. En el año 2022, en Estados Unidos, de las 115.000 muertes producidas por sobredosis, 73.838 (alrededor de 200 diarios) tuvieron su origen en el consumo de fentanilo. Hay una responsabilidad evidente de quienes prescriben y quienes estimulan el uso de este fármaco sin control. En esa medida, no es de extrañar que esta ola de muertes y adicción en las calles de Estados Unidos haya sido calculada, para aumentar las ventas de los laboratorios. Con ello también, incrementar la producción y expendio de naloxona, su antídoto.

La adicción a sustancias químicas, genera un círculo nefasto en que luego de un tiempo inicial en que se siente  placer, la necesidad de consumo se desarrolla en función de no sentir síntomas desagradables de privación hasta el punto en que ya no se siente placer, solo alivio a los síntomas de privación. Esto genera un aumento del consumo hasta atravesar la línea invisible de sobredosis y muerte. Como se dijo antes, es finalmente una forma encubierta de convertir a la población en seres no pensantes lo cual hasta podría ser caracterizado como una forma de genocidio.

La utilización por parte del presidente Trump de esta crisis como una justificación para imponer aranceles a los bienes provenientes de México, Canadá y China transformando esta política  en un  instrumento de presión hacia esos países, no tiene asidero.

De hecho, las muertes por sobredosis comenzaron a disminuir rápidamente a inicios del año pasado. Según un reporte de las periodistas Deidre McPhillips y Annette Choi para CNN en Español, durante la administración Biden “… el Departamento de Salud y Servicios Humanos de Estados Unidos lanzó una estrategia nacional coordinada para prevenir las sobredosis. Estos esfuerzos se han centrado en la reducción de daños —como el uso de tiras reactivas para detectar fentanilo, medicamentos para revertir sobredosis y sitios de consumo supervisado— así como en la prevención, el tratamiento y la recuperación de trastornos por uso de sustancias”. Consultada al respecto la doctora Sarah Wakeman, directora médica sénior para Trastornos por Uso de Sustancias en Mass General Brigham opinó que: “Finalmente tratar esto como una condición de salud pública, después de tantos años de esfuerzo y atención, puede estar empezando a dar frutos”.

Cao Zhen, R.P. China

No se entiende entonces, que si la aplicación de políticas de salud pública como parte de acciones para enfrentar la demanda, comience a dar buenos resultados, ahora se utilice el hecho para generar una “guerra de aranceles” que persigue objetivos políticos. En este caso, no queda más que constatar que los millones de consumidores jóvenes en Estados Unidos no son más que conejillos de indias para que la actual administración intente “hacer grande a Estados Unidos de nuevo”.

La decisión sobre el incremento de aranceles  motivadas en el comercio de fentanilo por parte de Estados Unidos fue respondida de inmediato por la embajada de China en México que calificó la medida como “arbitraria” y advirtió que estas sanciones deteriorarían la cooperación entre ambos países. Por su parte,  la presidenta Claudia Sheinbaum,  en una conversación telefónica con su homólogo estadounidense le dijo: “No es con aranceles como se resolverá este problema, que es de consumo y salud pública en su país”.

En un reporte de la periodista Ilaria Landini para el periódico La Nación de Buenos Aires se señala que “la crisis del fentanilo se infiltró en las entrañas de Estados Unidos: en las bases de la industria farmacéutica, en los laboratorios clandestinos y en las dinámicas de consumo de millones de personas”.

Consultada por Landini , Guadalupe Correa-Cabrera, profesora de política y gobierno en la Universidad de George Mason opina que las medidas tomadas podrían generar el efecto contrario: “Si se encarecen los precursores y las drogas importadas, los laboratorios norteamericanos podrían comenzar a producir fentanilo internamente para suplir la demanda”, lo cual “lejos de resolver el problema, solo lo trasladaría al interior del país”.

Esta posibilidad es rechazada por la DEA. Su funcionamiento y sustento existencial parte de la noción de que el problema está fuera de Estados Unidos, no en su interior y que el origen de la crisis surge de la creciente oferta, no de la creciente demanda. En tanto la DEA y las diferentes administraciones estadounidenses sean parte del problema, no de la solución, el mismo no tiene salida a la vista. Los jóvenes estadounidenses seguirán siendo sacrificados porque para la administración es mejor que mueran ellos antes que muera el sistema que engendra el problema. Al contrario, no trabajan para proporcionar salud a los jóvenes, sino para dar oxígeno al sistema y así darle continuidad a los beneficios de ese 1% que controla y domina la sociedad.


Virginia Basora-González, una dominicana indocumentada  de 36 años ,  fue detenida en 2019 en USA y deportada por posesión de 40 gramos de fentanilo. En marzo de 2025, fue detenida de nuevo, esta vez en Filadelfia. Su foto llorando fue inmediatamente transformada por los servicios de la Casa Blanca en una imagen generada por IA al estilo de las animaciones del estudio japonés Ghibli. «La detención de Virginia Basora-González demuestra nuestro compromiso de proteger a nuestras comunidades de los extranjeros delincuentes que se dedican a actividades ilegales graves que constituyen una amenaza para la seguridad pública», declaró Brian McShane, director interino de la oficina local del ICE encargada de las operaciones de aplicación de la ley y expulsión en Filadelfia, en el momento de su detención.