Rubén Kotler, 7/9/2025
Traduit par Tlaxcala
Le récit sioniste affirme que quiconque ose remettre en question Israël surfe sur la vague de l’antisémitisme global, déguisé en l’occurrence en antisionisme. Selon le narratif du puissant lobby sioniste, l’étiquette « antisémite » s’applique même à ceux qui défendent le droit à l’existence d’Israël tout en critiquant les actions militaires contre le peuple palestinien.
Dans le vaste monde universitaire, surtout latino-américain, il se passe quelque chose de similaire. Avec une présence institutionnelle plus ou moins forte, les voix critiques proviennent souvent, comme dans mon cas personnel, de professionnels d’origine juive qui, au sein même de l’université, disent : pas en mon nom.
Quand je vois des camarades, des amis et des collègues brandir les drapeaux de la Palestine dans des manifestations, activités, etc., ils ne s’attaquent pas au judaïsme en tant que tel, et lorsque j’écoute attentivement leurs discours, je ne trouve pas la moindre trace d’antisémitisme dans ces déclarations ou positions.
Voir de l’antisémitisme dans toute expression de soutien au peuple palestinien ou de critique de l’État d’Israël finit par banaliser la véritable haine antijuive qui existe aujourd’hui mais qui reste marginale. Ceux qui soutiennent aujourd’hui le sionisme et l’État juif autoproclamé sont des secteurs de l’ultradroite mondiale, autrefois haineuse des juifs, comme les « Liberfachos » argentins, les Vox espagnols, les partisans d’Orbán en Hongrie, etc., etc..
Quand le cauchemar prendra fin, peut-être que les jeunes générations de juifs, nées au sein de familles judéo-sionistes, se réveilleront et rompront leurs attaches pour dénoncer haut et fort la défense d’un peuple comme le peuple palestinien, qui subit depuis plus d’un siècle persécution, oppression et bombardements.
Bien sûr, nous sommes rejetés par un autre secteur académique d’origine juive qui, malgré tout ce que nous voyons chaque jour, soutient et appuie Israël de manière inconditionnelle. Y compris dans certains milieux progressistes.
En dehors de tout cela, la question qui m’assaille immédiatement est : comment l’establishment judéo-sioniste communautaire définit-il l’antisémitisme, et pourquoi, dans tous les cas, refuse-t-il le débat public avec ceux d’entre nous qui avons une vision diamétralement opposée ? Même au sein des communautés islamiques, syro-libanaises, etc. (le monde arabe, musulman, islamique, etc., est aussi vaste que le monde juif ashkénaze ou séfarade), il existe une multitude de positions autour de la question palestinienne qu’il est impossible de cataloguer comme « antisémites », puisque la défense du peuple palestinien est la défense d’un peuple autochtone sémitique.
Pour être francs, ceux qui soutiennent aujourd’hui Israël pratiquent l’islamophobie la plus débridée et associent tout ce qui est musulman, islamique, arabe, etc., au terrorisme. Un drapeau palestinien, pour les caciques du monde occidental et chrétien, est synonyme d’un drapeau « terroriste ».
Je le répète : si le lobby sioniste, qui aime se présenter sous le masque de victime éternelle, veut débattre, qu’il le fasse. Mais qu’il cesse de parler au nom de l’ensemble des juifs et d’amalgamer termes et concepts pour justifier son adhésion au pire génocide du XXIᵉ siècle auquel nous assistons.
Quand le cauchemar prendra fin, peut-être que les jeunes générations de juifs, nées au sein de familles judéo-sionistes, se réveilleront et rompront leurs attaches pour dénoncer haut et fort la défense d’un peuple comme le peuple palestinien, qui subit depuis plus d’un siècle persécution, oppression et bombardements.