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06/09/2024

JEFFREY SACHS
Comment les néoconservateurs de Washington ont subverti la stabilisation financière de la Russie au début des années 1990
Aux premières loges de la guerre froide qui n’a jamais pris fin

Jeffrey Sachs, Dropsite News, 4/9/2024
Traduit par  
Fausto GiudiceTlaxcala

Partisan résolu – et quelque peu ingénu – d’un capitalisme à visage humain (= keynésien) et d’un « Plan Marshall » pour l’URSS en fin de vie, Jeffrey Sachs raconte ci-dessous son aventure entre Washington, Varsovie et Moscou au début des années 1990, où il eut affaire aux redoutables néocons aux dents longues et aux griffes acérées. Un pan mal connu de l’histoire de la fin du XXème Siècle, dont on vit et subit les conséquences aujourd’hui à l’échelle planétaire.-FG

À la fin des années 1980, le président Mikhaïl Gorbatchev a donné une chance à la paix mondiale en mettant unilatéralement fin à la guerre froide. J'ai été un participant et un témoin de haut niveau de ces événements, d'abord en 1989 en tant que conseiller principal en Pologne, puis à partir de 1990 en Union soviétique, en Russie, en Estonie, en Slovénie, en Ukraine et dans plusieurs autres pays. Si les USA et la Russie se livrent aujourd'hui à une guerre chaude en Ukraine, c'est en partie parce que les USA n'ont pas pu accepter un « oui » comme réponse au début des années 1990. La paix n'était pas suffisante pour les USA ; le gouvernement usaméricain a choisi d'affirmer également sa domination mondiale, ce qui nous amène aux terribles dangers d'aujourd'hui. L'incapacité des USA, et plus généralement de l'Occident, à aider l'Union soviétique puis la Russie sur le plan économique au début des années 1990 a marqué les premières étapes de la quête malavisée de domination des USA

Winston Churchill a écrit : « À la guerre, la résolution ; à la défaite, la défiance ; à la victoire, la magnanimité ; et à la paix, la bonne volonté ». Les USA n'ont fait preuve ni de magnanimité ni de bonne volonté dans les derniers jours de l'Union soviétique et de la guerre froide. Ils ont fait preuve d'insolence et de puissance, jusqu'à aujourd'hui. Dans le domaine économique, ils l'ont fait au début des années 1990 en négligeant la crise financière urgente et à court terme à laquelle étaient confrontées l'Union soviétique de Gorbatchev (jusqu'à sa disparition en décembre 1991) et la Russie d'Eltsine. Il en est résulté une instabilité et une corruption profondes en Russie au début des années 1990, qui ont engendré un profond ressentiment à l'égard de l'Occident. Cependant, même cette grave erreur de la politique occidentale n'a pas été déterminante dans le déclenchement de la guerre chaude actuelle. À partir du milieu des années 1990, les USA ont tenté sans relâche d'étendre leur domination militaire sur l'Eurasie, dans une série d'actions qui ont finalement conduit à l'explosion d'une guerre à grande échelle en Ukraine, ce qui a eu encore plus de conséquences.

Mon orientation en tant que conseiller économique

Lorsque je suis devenu conseiller économique de la Pologne, puis de la Russie, j'avais trois convictions fondamentales, fondées sur mes études et mon expérience en tant que conseiller économique.

Ma première conviction fondamentale s'appuyait sur les idées d'économie politique de John Maynard Keynes, le plus grand économiste politique du XXe Siècle. Au début des années 1980, j'ai lu son livre éblouissant Les conséquences économiques de la paix (1919), qui est la critique dévastatrice et prémonitoire de Keynes de la dure paix du traité de Versailles après la Première Guerre mondiale. Keynes s'est insurgé contre l'imposition de réparations à l'Allemagne, qu'il considèrait comme un affront à la justice économique, un fardeau pour les économies européennes et le germe d'un futur conflit en Europe. Keynes a écrit à propos du fardeau des réparations et de l'exécution des dettes de guerre :

« Si nous visons délibérément à l'appauvrissement de l'Europe centrale, la revanche, nous pouvons le prédire, ne se fera pas attendre. Rien alors ne pourra retarder, entre les forces de réaction et les convulsions désespérées de la Révolution, la lutte finale devant laquelle s'effaceront les horreurs de la dernière guerre et qui détruira , quel que soit le vainqueur, la civilisation ne devons-nous pas rechercher quelque chose de mieux, penser que la prospérité et le bonheur d'un État créent le bonheur et la prospérité des autres ,que la solidarité des hommes n'est pas une fiction et que les nations doivent toujours traiter les autres nations comme leurs semblables? »

Keynes a bien sûr eu raison. La paix carthaginoise imposée par le traité de Versailles est revenue hanter l'Europe et le monde une génération plus tard. La leçon que j'ai tirée des années 1980 était le dicton de Churchill sur la magnanimité et la bonne volonté, ou l'avertissement de Keynes de traiter les autres nations comme des « congénères ». À l'instar de Keynes, je pense que les pays riches, puissants et victorieux ont la sagesse et l'obligation d'aider les pays pauvres, faibles et vaincus. C'est la voie de la paix et de la prospérité mutuelle. C'est pourquoi j'ai longtemps défendu l'allègement de la dette des pays les plus pauvres et j'ai fait de l'annulation de la dette une caractéristique des politiques visant à mettre fin à l'hyperinflation en Bolivie au milieu des années 1980, à l'instabilité en Pologne à la fin des années 1980 et à la grave crise économique en Union soviétique et en Russie au début des années 1990.

Ma deuxième conviction fondamentale était celle d'un social-démocrate. Pendant longtemps, j'ai été qualifié à tort de néolibéral par les médias grand public paresseux et les experts non avertis en économie, parce que je croyais que la Pologne, la Russie et les autres pays postcommunistes de la région devaient permettre aux marchés de fonctionner, et qu'ils devaient le faire rapidement pour surmonter les marchés noirs face à l'effondrement de la planification centrale. Pourtant, dès le début, j'ai toujours cru en une économie mixte selon les principes sociaux-démocrates, et non en une économie de libre marché « néolibérale ». Dans une interview accordée au New Yorker en 1989, je m'exprimais ainsi :

« Je ne suis pas particulièrement fan de la version du libre marché de Milton Friedman, de Margaret Thatcher ou de Ronald Reagan. Aux USA, je serais considéré comme un démocrate libéral, et le pays que j'admire le plus est la Suède. Mais que l'on essaie de créer une Suède ou une Angleterre thatchérienne, en partant de la Pologne, on va exactement dans la même direction. En effet, la Suède, l'Angleterre et les USA possèdent certaines caractéristiques fondamentales qui n'ont rien à voir avec la situation actuelle de la Pologne. Il s'agit d'économies privées, où le secteur privé représente la plus grande partie de l'économie. Il existe un système financier libre : des banques, des organisations financières indépendantes, une reconnaissance stricte de la propriété privée, des sociétés anonymes, une bourse, une monnaie forte convertible à un taux unifié. Toutes ces caractéristiques sont les mêmes, qu'il s'agisse de crèches gratuites ou de crèches privées. La Pologne part de l'extrême opposé ».

En termes pratiques, les réformes de type social-démocrate signifiaient ce qui suit. Premièrement, la stabilisation financière (mettre fin à une forte inflation, stabiliser la monnaie) doit être effectuée rapidement, selon les principes expliqués dans l'article très influent de 1982 « The Ends of Four Big Inflations » du futur lauréat du prix Nobel Thomas Sargent. Deuxièmement, le gouvernement doit rester important et actif, en particulier dans les services publics (santé, éducation), les infrastructures publiques et la protection sociale. Troisièmement, la privatisation doit être prudente, circonspecte et fondée sur la loi, afin d'éviter la corruption à grande échelle. Bien que les médias grand public m'aient souvent associé à tort à l'idée d'une « privatisation de masse » rapide par le biais de cadeaux et de bons d'achat, la privatisation de masse et la corruption qui l'accompagne sont tout le contraire de ce que j'ai réellement recommandé. Dans le cas de la Russie, comme décrit ci-dessous, je n'avais aucune responsabilité consultative concernant le programme de privatisation de la Russie.

Ma troisième conviction fondamentale était l'aspect pratique. Il faut apporter une aide réelle, pas une aide théorique. J'ai préconisé une aide financière urgente pour la Pologne, l'Union soviétique, la Russie et l'Ukraine. Le gouvernement usaméricain a tenu compte de mes conseils dans le cas de la Pologne, mais les a fermement rejetés dans le cas de l'Union soviétique de Gorbatchev et de la Russie d'Eltsine. À l'époque, je ne comprenais pas pourquoi. Après tout, mes conseils avaient fonctionné en Pologne. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai mieux compris qu'alors que je discutais du « bon » type d'économie, mes interlocuteurs au sein du gouvernement usaméricain étaient les premiers néoconservateurs. Ils ne cherchaient pas à redresser l'économie russe. Ils voulaient l'hégémonie des USA.

Premières réformes en Pologne

En 1989, j’ai été conseiller du premier gouvernement post-communiste de Pologne et j’ai contribué à l’élaboration d’une stratégie de stabilisation financière et de transformation économique. Mes recommandations en 1989 préconisaient un soutien financier occidental à grande échelle à l’économie polonaise afin d’empêcher une inflation galopante, de permettre la convertibilité de la monnaie polonaise à un taux de change stable et d’ouvrir le commerce et les investissements avec les pays de la Communauté européenne (aujourd’hui l’Union européenne). Ces recommandations ont été prises en compte par le gouvernement usaméricain, le G7 et le Fonds monétaire international.

Sur la base de mes conseils, un fonds de stabilisation du zloty d’un milliard de dollars a été créé pour soutenir la nouvelle monnaie convertible de la Pologne. La Pologne s’est vu accorder un moratoire sur le service de la dette de l’ère soviétique, puis une annulation partielle de cette dette. La communauté internationale officielle a accordé à la Pologne une aide au développement significative sous forme de subventions et de prêts.

Les résultats économiques et sociaux obtenus par la suite par la Pologne parlent d’eux-mêmes. Bien que l’économie polonaise ait connu une décennie d’effondrement dans les années 1980, la Pologne a entamé une période de croissance économique rapide au début des années 1990. La monnaie est restée stable et l’inflation faible. En 1990, le PIB par habitant de la Pologne (mesuré en termes de pouvoir d’achat) représentait 33 % de celui de l’Allemagne voisine. En 2024, il atteignait 68 % du PIB par habitant de l’Allemagne, après des décennies de croissance économique rapide.

La recherche dun Grand Marchandage pour lUnion soviétique

 Sur la base de la réussite économique de la Pologne, j’ai été contacté en 1990 par Grigori Iavlinski, conseiller économique du président Mikhail Gorbatchev, pour offrir des conseils similaires à l’Union soviétique, et en particulier pour aider à mobiliser un soutien financier pour la stabilisation économique et la transformation de l’Union soviétique. L’un des résultats de ce travail a été un projet entrepris en 1991 à la Harvard Kennedy School avec les professeurs Graham Allison, Stanley Fisher et Robert Blackwill. Nous avons proposé conjointement un « Grand Bargain » [Grand marchandage] aux USA, au G7 et à l’Union soviétique, dans lequel nous avons préconisé un soutien financier à grande échelle de la part des USA et des pays du G7 pour les réformes économiques et politiques en cours de Gorbatchev. Le rapport a été publié sous le titre Window of Opportunity : The Grand Bargain for Democracy in the Soviet Union (1er  octobre 1991).

                                                                    Etta Hulme, 1987

La proposition d’un soutien occidental à grande échelle à l’Union soviétique a été catégoriquement rejetée par les guerriers froids de la Maison Blanche. Gorbatchev s’est rendu au sommet du G7 à Londres en juillet 1991 pour demander une aide financière, mais il est reparti les mains vides. À son retour à Moscou, il est kidnappé lors de la tentative de coup d’État d’août 1991. Boris Eltsine, président de la Fédération de Russie, prend alors la direction effective de l’Union soviétique en crise. En décembre, sous le poids des décisions prises par la Russie et d’autres républiques soviétiques, l’Union soviétique a été dissoute avec l’émergence de 15 nations nouvellement indépendantes.

02/08/2024

GORDON F. SANDER
Suède : prêts pour la guerre

Gordon F. Sander, The New York Review, 18/7/2024
 Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Gordon F. Sander est un journaliste, photographe et historien usaméricain d’origine néerlandaise vivant à Riga qui écrit sur l’Europe du Nord et de l’Est. Il est l’auteur de huit livres, dont The Frank Family That Survived, Latvia Rising : A Personal Portrait, et The Finnish Factor, qui sera publié l’année prochaine. (août 2024)

L’invasion russe de l’Ukraine a tellement alarmé les Suédois qu’ils ont tourné le dos à deux siècles de neutralité et rejoint l’OTAN, provoquant un profond changement dans l’identité du pays.


Des conscrits suédois s’entraînent sur l’île suédoise de Gotland, en mars 2024. Photo Tom Little/Reuters

« Ne dites jamais que les Suédois n’ont pas de religion », écrivais-je en 1996 après avoir passé l’été précédent dans un appartement surplombant l’archipel cristallin de Stockholm. « C’est un mythe ». Ce qu’ils ont, c’est

sommaren : cette saison douce, intense, mais poignante et courte, de la mi-juin à la mi-août, au cours de laquelle les neuf millions de Suédois ferment boutique et se rendent dans l’arrière-pays, ou dans l’une des myriades d’îles ou d’archipels qui entourent cette étroite masse continentale de la mer Baltique, pour savourer les longues journées bleues et les brèves "nuits blanches" dans leurs chalets de vacances rustiques.

En juillet dernier, lorsque j’ai pris possession de ma chambre dans l’ hôtel adjacent au palais royal suédois de Stockholm, qui compte six cents pièces, j’ai découvert que les signes distinctifs et les principes de cette religion étaient toujours en place. Alors que je regardais les vieux ferries s’éloigner du quai, j’avais l’impression d’être à l’été 1995 ou même 1953, lorsqu’Un été avec Monika, le premier film d’Ingmar Bergman, qui raconte une histoire d’amour torride et vouée à l’échec dans l’archipel de Stockholm, était projeté dans les salles de cinéma.

Mon sentiment de déjà-vu a persisté lorsque j’ai allumé la télévision et que j’ai été accueillie par les accents familiers de “Stockholm dans mon coeur”, la chanson thème de Allsång på Skansen, le concert de chant organisé chaque été à Skansen, un musée en plein air situé sur l’île de Djurgården, à Stockholm. Le roi Carl XVI Gustaf, qui a fêté sa cinquantième année sur le trône en septembre dernier, était lui aussi présent à Skansen, aux côtés de la reine Silvia, avec un grand sourire, tandis qu’un rappeur suédois se déchaînait. Et lorsque j’ai essayé de parler à des représentants du gouvernement, j’ai constaté qu’ils étaient presque tous partis dans l’archipel, comme leurs prédécesseurs l’avaient fait il y a trente ans. Pourtant, 2023 a peut-être été le dernier sommar de la Suède au sens classique du terme, le dernier été où les Suédois ont pu se perdre dans l’archipel, au sens propre comme au sens figuré, et oublier le reste du monde, parce que maintenant le monde est vraiment avec eux.

Pendant mon séjour à Stockholm, j’ai rencontré le ministre suédois de la défense, Pål Jonson, qui appartient au parti modéré, le plus grand membre de la coalition de centre-droit bancale - qui comprend également les libéraux et les démocrates-chrétiens - qui a pris ses fonctions après les élections de septembre 2022. La semaine précédente, Recep Tayyip Erdoğan, le versatile président turc, avait abandonné son objection de longue date à l’entrée de la Suède dans l’OTAN, estimant que Stockholm n’avait pas pris de mesures suffisamment agressives contre les “terroristes” kurdes présumés vivant en Suède. En mars 2023, à la suite d’un vote massif du Riksdag, le parlement suédois, Stockholm a officiellement présenté sa demande d’adhésion à l’alliance défensive, le même jour que la Finlande voisine, son plus proche allié. Puis Erdoğan a tergiversé. Et encore tergiversé.

La décision de la Suède de se défaire de son statut de neutralité vieux de deux siècles - ce qu’elle faisait progressivement depuis le milieu des années 1990, lorsqu’elle a rejoint l’UE et le programme associé de l’OTAN, le Partenariat pour la paix - a nécessité un saut psychologique encore plus grand que celui de la Finlande. Pour Helsinki, la neutralité n’a jamais été qu’un expédient imposé après sa défaite face à l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Finlandais belliqueux, qui ont combattu les forces soviétiques ou soutenues par les Soviétiques à trois reprises au cours du siècle dernier, n’ont jamais été neutres dans l’âme. Les Suédois le sont pour la plupart - ou du moins l’étaient avant l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. La dernière fois que la Suède s’est engagée dans une guerre majeure, c’était en 1809, lorsqu’elle a perdu la guerre de Finlande contre la Russie. Depuis lors, elle a toujours respecté son statut de neutralité, y compris pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui heurte encore la conscience de nombreux Suédois.

Bien que les forces armées suédoises modernes aient participé à des opérations internationales de maintien de la paix, l’idée que le pays abandonne sa chère neutralité et rejoigne pleinement l’Occident était impensable jusqu’à récemment. William Shirer l’a exprimé succinctement dans The Challenge of Scandinavia (1955) : « Il n’y a aucune chance, à moins d’une avancée russe en Finlande ou d’un acte tout aussi provocateur, que la Suède, dans l’avenir immédiat du moins, se rallie à l’Occident ».

Si la Suède a toujours été occidentale sur le plan culturel et philosophique – « Plus d’une personne nous a qualifiés de pays le plus américanisé d’Europe », a déclaré Fredrik Logevall, un historien suédo-américain qui enseigne à Harvard -, les Suédois se considéraient comme étant dans une zone politico-militaire qui leur était propre et qu’ils pouvaient défendre seuls en cas de besoin. Ils disposaient également d’une armée redoutable et d’une industrie de l’armement redoutable pour étayer cette prétention. Certes, comme me l’a rappelé Oscar Jonsson, chercheur à l’Université de défense suédoise,

la neutralité suédoise a toujours été une sorte de façade. Il ne faut pas oublier qu’en 1966, la Suède a renoncé à son programme d’armement nucléaire presque complet lorsque Karl Frithiofsson, secrétaire d’État à la défense, a déclaré que la Suède était protégée par les armes nucléaires américaines si elle était attaquée. De même, la Suède a secrètement agrandi ses aérodromes pour accueillir les avions de l’OTAN, bien que rien n’ait été dit publiquement.

Néanmoins, si la neutralité était une façade, la plupart des Suédois y croyaient ardemment avant la guerre en Ukraine. L’armée suédoise, cependant, était depuis longtemps favorable à l’adhésion à l’OTAN et « a commencé à considérer la Russie comme une menace militaire en 2008 après l’incursion du Kremlin en Géorgie », selon le lieutenant-général Carl-Johan Edström, chef des opérations conjointes des Forces armées suédoises. En 2013, un exercice aérien russe au cours duquel des avions de guerre ont simulé une attaque sur Gotland, la grande île suédoise stratégiquement vitale située à cheval sur les abords de la Baltique, a encore plus choqué les Forces armées suédoises. « C’était le point le plus bas de notre préparation au combat », m’a dit le lieutenant-général Michael Claesson, chef d’état-major des Forces armées suédoises, lors de ma dernière visite au siège tentaculaire de l’armée suédoise en mars dernier.

Cependant, ce n’est que le 24 février 2022 que la Suède a pris conscience de la possibilité d’une attaque russe sur son territoire et que l’opinion publique a basculé en faveur de l’adhésion à l’OTAN. Même à ce moment-là, le parti social-démocrate, qui a été au pouvoir pendant la majeure partie du siècle dernier et pour lequel le non-alignement était un article de foi, s’est opposé à l’adhésion. Le ministre de la défense Pål Jonson m’a déclaré l’été dernier : « Il y a des atlantistes purs et durs comme moi qui ont travaillé pour cela » - l’adhésion à l’OTAN – « toute leur vie ». L’adhésion imminente de la Suède, ainsi que celle de la Finlande, était, selon lui, la

la mère de toutes les conséquences involontaires pour la pensée stratégique de la Russie. Si la Russie avait un objectif concernant la Finlande et la Suède lorsqu’elle a envahi l’Ukraine, c’était de nous tenir à l’écart de l’OTAN. Aujourd’hui, c’est exactement le contraire qui s’est produit, avec une frontière plus longue de 1 300 kilomètres avec l’Alliance.

Jonson, analyste militaire de carrière, s’est montré optimiste quant à l’apport de la Suède à l’OTAN :

La Suède peut assurer la sécurité de l’alliance grâce à ses moyens et capacités militaires. Nous avons une grande expérience des opérations en mer Baltique avec les sous-marins et les corvettes de la classe Visby. L’armée peut opérer dans des environnements difficiles grâce à ses prouesses dans les régions subarctiques. La Suède dispose d’une défense aérienne solide, avec près d’une centaine d’avions de chasse Gripen et des systèmes Patriot. Et quel autre pays de 10 millions d’habitants dans le monde a la capacité de concevoir et de produire ses propres avions de chasse et sous-marins ?

17/11/2023

Colombie : Président Petro, il est temps de rompre les relations avec le régime génocidaire israélien !
Rejoignez les 126 premiers signataires de la pétition


 Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

  Vous pouvez signer la pétition en cliquant ici 

Pétition urgente au Président de la République de Colombie Gustavo Petro Urrego

« Alors, sortez de notre terre
De notre terre ferme, de notre mer
De notre blé, de notre sel, de notre blessure
De toute chose, sortez
Des souvenirs de la mémoire
O vous qui passez parmi les paroles passagères »

Mahmoud Darwich, Passant parmi les paroles passagères

17/11/2023


Rue de l’État de Palestine, Bogotá (inaugurée en septembre 2023)

 
Monsieur le Président Gustavo Petro, chères et chers ami·es et autres destinataires de cette communication,

C'est avec inquiétude et angoisse que nous assistons à l'ignoble génocide perpétré par l'État sioniste d'Israël contre le peuple palestinien. Les USA, à leur tour, sont complices de cette horreur, ont déployé leur appareil de guerre dans la zone de guerre et soutiennent le gouvernement de Netanyahou en lui fournissant des armes.

Pendant des décennies, ils ont dépensé une fortune pour armer Israël. Ce drame n'est pas nouveau, ce sont 75 ans d'ignominie depuis la création même de cet Etat. C'est la disproportion aberrante de deux puissances qui s'acharnent sur un petit territoire et son peuple.

La douleur et l'indignation nous ont saisis, les images révèlent toute l'impiété exercée, ils ont même bombardé des hôpitaux et des centres de réfugiés causant à ce jour plus de dix mille morts sans compter les disparus, en grande majorité des filles, des garçons et des femmes sans défense, la population civile. Nous assistons à la destruction et au carnage d'un peuple dans toutes ses dimensions.

                           

Intervention de Jennifer Pedraza, la benjamine du Congreso (Parlement)

Inévitablement, des personnes de différentes parties du monde ont exprimé leur rejet d'une telle ignominie. Des manifestations de masse ont eu lieu dans de nombreuses villes. Aujourd'hui, plusieurs pays se sont exprimés. En ce qui nous concerne, nous sommes encouragés par vos déclarations courageuses, décrivant cette barbarie de l'État d'Israël comme ce qu'elle est : un génocide, ainsi qu'un “nettoyage” ou une élimination ethnique continue depuis 75 ans. Vous avez souligné que le régime sioniste a violé les droits humains, qu'il a ignoré toutes les résolutions de l'ONU. Vous avez également condamné leurs actions inhumaines, ce qui mérite une grande reconnaissance de notre part. La Colombie, comme plusieurs autres pays, a rappelé ses ambassadeurs pour consultation. L'État plurinational de notre pays frère, la Bolivie, a rompu ses relations diplomatiques et économiques avec l'État israélien.

Bien qu'il s'agisse d'une déclaration énergique de votre part, il est plus important de la ratifier, de faire un pas de plus : ce pas qui s'avance entre les fumées des bombes pour dire “Non, de fait, nous n'acceptons aucune collusion de la part de notre pays, la Colombie”. Pour cette raison et face à un tel malheur, Monsieur le Président Gustavo Petro, nous présentons notre pétition, qui vient du cœur des secteurs populaires qui ont voté pour le gouvernement de changement que vous présidez avec Francia Márquez. Nous appelons également les Colombien·nes qui lisent ce communiqué à se joindre à cette clameur en signant la pétition suivante :

Nous demandons, Monsieur le Président Gustavo Petro, la rupture immédiate des relations diplomatiques, économiques et politiques avec l'État d'Israël, avec pour conséquence l'expulsion de notre territoire du corps diplomatique de ce pays et l'annulation et/ou l'embargo sur tous les contrats concernant les systèmes de sécurité militaire et les armements.

Nous développons d'autres considérations connexes : il est impératif d'annuler l'accord qui, de manière absurde et regrettable, nous accorde le statut de “partenaire stratégique" de l'OTAN, étant donné que notre pays n'a aucune raison géographique ou politique d'appartenir à cette organisation. L'existence de bases militaires usaméricaines sur notre territoire et notre adhésion à cette organisation militaire, qui va à l'encontre de la paix mondiale, non seulement menacent notre souveraineté, mais nous placent également en tant qu'allié des forces militaires usaméricaines dans le scénario d'une éventuelle guerre entre puissances étrangères. La Colombie se considère également comme un pays “non aligné”, ce qui n'est malheureusement possible qu'en paroles, car dans la pratique nous ne le sommes pas, étant signataires de ces accords avec l'OTAN et acceptant l'existence de bases militaires usaméricaines sur notre territoire, une situation que vous avez combattue et dénoncée en d’autres tmps. Affirmer la souveraineté de la Colombie devant le monde et positionner notre pays comme un territoire de paix constituerait la ratification de votre politique de paix totale, non seulement pour notre territoire mais aussi pour la planète, conformément à votre position de leader mondial pour la paix dans le monde.

Les personnes colombiennes ci-dessous, résidant en Colombie et à l'étranger, signent cette pétition en vous adressant l’expression de notre appréciation et considération sincère :

Gloria Gaitán, combattante sociale et écrivaine, fille du grand dirigeant Jorge Eliécer Gaitán (assassiné en 1948)
 Hernando Calvo Ospina, écrivain, journaliste, réalisateur de documentaires, Paris, France
 Renán Vega Cantor, écrivain, chercheur, professeur d'université. Bogota, Colombie
Reinaldo Spitaletta, journaliste, écrivain, chroniqueur à El Espectador, Medellín, Colombie
 Daniel Libreros, professeu-chercheur, Universidad Nacional, Bogotá, Colombie
Victor de Currea-Lugo, médecin, journaliste, professeur d'université, Bogota, Colombie
 Juan Manuel Arango, journaliste, journal Clarín, Colombie
Blanca Merz, conseillère municipale, Altona, Hambourg, Allemagne.
Mauricio Vidales, poète et chroniqueur, Hambourg, Allemagne.
Eleazar Plaza, écrivain, éditeur, directeur de Rosa Blindada Ediciones, Cali, Colombie
 Alberto Aguilera, historien, chercheur spécialiste de Simón Bolívar, Cali, Colombie
 Juan Diego García, écrivain, Colombie
 Matilde E. Trujillo U., libre-penseuse, éducatrice populaire, Cali, Colombie
Luis Alfonso Mena, journaliste, avocat, historien, directeur de Periodismo Libre Cali.
Ildebrando Arévalo, historien, analyste international, professeur ESAP, Cali, Colombie
 Luis Carlos Domínguez Prada, avocat, écrivain, défenseur des droits humains, Bogota, Colombie
 Manuel Caicedo Paz, libre penseur, activiste sociopolitique, Cali, Colombie
 José Urbano, réalisateur de documentaires, Cali, Colombie
 Carlos Fuentes Delgado, ingénieur métallurgiste, professeur d'université, Cali, Colombie
 Iván Enrique Chaves, travailleur de la santé, retraité, Cali, Colombie
Harold Adolfo Ortíz Calero, magister en sciences politiques, docteur en philosophie, Cali, Colombie
 Henry Montesdeoca, auteur-compositeur-interprète, Cali, Colombie
María Piedad Ossaba, journaliste indépendante, directrice de La PLuma, Paris, France.
Mario Ossaba, peintre, sculpteur, Paris, France.
 Liliam Eugenia Gómez Álvarez, agronome, Docteure en Sciences biologiques, Medellín, Colombie
 David López, juriste, directeur de AIDHES, Suisse.
 Álvaro Lopera, journaliste et ingénieur, Medellín, Colombie
 Eliécer Jiménez Julio, journaliste en exil à Genève, Suisse.
 Evelio Loayza, médecin et défenseur des droits humains, CPDH, Cali, Colombie
Alcides Lesmes, syndicaliste, défenseur des droits humains, exilé de l'Union Patriotique, Valence, Espagne.
 José Manuel Gómez, exilé politique de l'UP, Genève, Suisse.
Zoilo Angulo Ríos, agronome, doctorant, Valence, Espagne.
Nelson Restrepo Arango, avocat, défenseur des droits humains, exilé, Madrid, Espagne.
 Jaime Jiménez García, historien, avocat, Medellín, Colombie
 Carlos Arturo Velandia, promoteur de paix, Medellín, Colombie
Patricia Quintero, enseignante en exil en Belgique.
André Veraart, retraité, Belgique.
Cecilia Saavedra Ruiz, journaliste, directrice de la coopérative Zuma Qamana, Bogota, Colombie
Rodrigo Vargas, défenseur des droits humains, CPDH, Cali, Colombie
Heidy Rojas, technologue de projet, défenseure des droits humains, CPDH, Cali, Colombie
Jovanny Rojas, défenseur des droits humains, combattant démobilisé, signataire de l’accord de paix des FARC-EP, Cali, Colombie
Milton Luna, enseignant, diplômé en chimie, Cali, Colombie
Elías Díaz, écrivain, Cali, Colombie
 Diego Gil, écrivain, Cali, Colombie
 Ana Ruth Mejía, architecte, Cali, Colombie
 Yamil Gutiérrez, philosophe, Cali, Colombie
 Stella Jane Potes Cortés, artiste, Cali, Colombie
Jairo Ramírez Benjumea, psychologue social UNAD, Cali, Colombie
 Pablo Angarita, acteur, dramaturge, metteur en scène, Cali, Colombie
 Margarita María Aristizábal Ariza, anthropologue, Cali, Colombie
 Hugo Sánchez, gestionnaire culturel, directeur du Café Cinema, Bogotá, Colombie
Luna Vera, actrice, gestionnaire culturelle, activiste, Bogota, Colombie
 Aleida Tabares Montes, actrice, dramaturge, metteur en scène, poètesse. Bogota, Colombie
 María Catalina Hurtado, licenciée en sciences sociales, Cali, Colombie
 Clemencia Gálvez, professeure de littérature, poètesse. Cali, Colombie
 José Figueroa Fernández, vidéaste, exilé à Bruxelles, Belgique.
 María Fernanda Quintero, géographe, chercheuse Territorio y Población, Bogotá, Colombie
 Miguel Hernández Chavarro, ingénieur industriel, Bogota, Colombie
Javier Meza Lagrancurth, ingénieur pétrolier, Santa Marta, Colombie
 Marco Alfredo Forero Parra, avocat, Bogota, Colombie
 Luis Eduardo Agudelo Caro, retraité, Bogota, Colombie
Eduardo Duplat Sanjuan, combattant démobilisé du M19, Cúcuta, Colombie
 Iván Bocanegra, ingénieur en mécanique, Corinto, Colombie
 Adolfo León Arciniegas Martínez, apiculteur, Palmira, Colombie
 Mauricio Domínguez Caicedo, professeur d'université, Cali, Colombie
 Alfredo Martínez Vásquez, médecin vétérinaire, Cali, Colombie
 Francia Elena Prado Cedano, avocate, Cali, Colombie
Jorge Kujar, artiste plasticien, Cali, Colombie
Jesús Alberto Gómez, architecte, Cali, Colombie
José Ramírez, exilé du M19 en Espagne.
 Walter Tello, artiste, Cali, Cali, Colombie
 Beatriz Eugenia Hurtado, artiste, Cali, Colombie
 Marta Inés Hurtado, poète, Cali, Colombie
Harrinson Riascos Torres, ingénieur système, Hambourg, Allemagne.
Victor Edgar Vélez Giraldo, artiste paysan, Palmira, Colombie
 Edgar Aníbal Roa Zamora, dirigeant social, Cali, Colombie
Ángela María Quintero, psychologue, Dr. de l’Université de Valence, Espagne.
Emely Marín, avocate spécialisée dans les droits humains, Valence, Espagne.
Willie Milton Hostos Álvarez, artiste visuel, Valence, Espagne.
 María Cristina Palacio, sociologue, spécialiste des politiques publiques, Manizales, Colombie
 Gladys Giraldo, psychologue, Medellín, Colombie
 Alba Nora Aristizábal, avocate spécialisée dans les droits humains, Manizales, Colombie
 Amparo Mejía Arbeláez, sociologue, Manizales, Colombie
David Marcelo Idarraga, publicitaire, Barcelone, Espagne.
Pietro Alfonso Schiavo, entraîneur de football, Cologne, Allemagne.
Sara García, économiste, Valence, Espagne.
 Rafael Escobar, publicitaire, Cali, Colombie
Anilsa Caicedo Salazar, avocate, Universidad Nacional, Bogotá, Colombie
Jairo Restrepo, journaliste indépendant, USA
Juan Carlos García Rivera, anthropologue, Universidad Nacional, Bogotá, Colombie
Miryam Christel, sociologue, Stuttgart, Allemagne.
 Gloria Mesa, licenciée en philologie anglaise, retraitée, Manizales, Colombie
María Carolina Estepa Becerra, avocate, Bogotá, Colombie
Juan Pablo Estupinan, avocat, Bogota, Colombie
 Blanca Lucía Mera, avocate, Procuraduría, Bogota, Colombie
 Francia Elena Correa, psychologue, Manizales, Colombie
 Luz Marina Cruz Pérez Cruz, psychologue, Pereira, Colombie
María Emma Rodriguez Mosquera, activiste sociale, Cali, Colombie
 Johanna María López, infirmière en chef, Medellín, Colombie
 Beatriz del Socorro Escobar, avocate, Medellín, Colombie
 Silverio Mejía, artiste, Manizales, Colombie
 María Teresa Puerta Marín, activiste sociale, Toronto, Canada.
 
Oswaldo Quintero, avocat, Pereira, Colombie
 Claudia Patricia Gómez, assistante sociale, Bogota, Colombie
Silvia Zuleta, activiste sociale, Barcelone, Espagne.
 
Martha Isabel Povea de Caicedo, enseignante à la retraite, Armenia, Colombie
Laura Vargas, employée, Valence, Espagne.
 Stella García, administratrice d'entreprise, Cali, Colombie
 Patricia Duque, thérapeute en médecine traditionnelle orientale, Cali, Colombie
 César A. Duque Córdoba, avocat, fonctionnaire, Cali, Colombie
Yira Bolaños Arturo, coordinatrice du projet de réintégration et de réconciliation, bureau du maire de Cali.
Patricia González, administratrice d'entreprise, Cali, Colombie
 Daniela Córdoba, professionnelle du commerce international, Cali, Colombie
 Silvia María Salazar Giraldo, avocate, défenseur des droits humains, Cali, Colombie
 Rosalba Hernández, commerçante indépendante, Cali, Colombie
 Esperanza Cerón, médecin, Cali, Colombie
 Elizabeth Cubaque, dirigeante populaire, Ciudad Bolivar, Bogota, Colombie
 Santiago Duque, ouvrier, Cali, Colombie
Ángela Liliana Mazuera León, psychologue, diplômée en philosophie, défenseure des droits humains, Cali, Colombie
Pilar Orozco, psychologue, Cali, Colombie
Lisandro Duque Naranjo, cinéasta, chroniqueur et écrivain


 

 

Colombia: ¡Presidente Petro, ya es hora de romper relaciones con el régimen genocida israelí!
Júntense a l@s primer@s 126 firmatari@s de la petición

  Puedes unirte a estas 126 firmas iniciales pinchando  aquí 

Petición urgente al presidente de la República de Colombia Gustavo Petro Urrego

"Marchaos de nuestra tierra de nuestro cielo, de nuestro mar
de nuestro trigo, de nuestra sal, de nuestras heridas de todo...marchaos,
de los recuerdos de la memoria."
Mahmud Darwish, poeta palestino

17.11.2023

 
Señor presidente Gustavo Petro, amigas, amigos y demás personas receptoras de esta comunicación,

Con alarma y angustia estamos siendo testigos del vil genocidio perpetrado por el Estado sionista de Israel contra el pueblo palestino. A su vez, Estados Unidos es cómplice de tal horror, ha desplegado sus aparatos de guerra hacia la zona de conflicto y apoya con armamento al gobierno de Netanyahu.

Durante décadas ha destinado una auténtica fortuna en armar a Israel. Este drama no es nuevo, son 75 años de ignominia desde la propia creación de ese estado. Es la desproporción aberrante de dos potencias ensañadas contra un pequeño territorio y su pueblo.

El dolor y la indignación nos han embargado, las imágenes revelan toda la impiedad ejercida, han bombardeado inclusive hospitales y centros de refugiados causando hasta la fecha más de diez mil víctimas mortales sin contar los desaparecidos, la inmensa mayoría niñas, niños y mujeres indefensas, población civil. Estamos viendo la destrucción y el desangre a un pueblo en toda su dimensión.

Inevitablemente desde distintos lugares del mundo se ha expresado el repudio a tal ignominia. En muchas ciudades se han realizado multitudinarias manifestaciones. Al día de hoy, varios países se han pronunciado. Es nuestro caso, en que nos infunden ánimo sus valientes declaraciones, calificando esta barbarie del Estado de Israel como lo que es: un genocidio, a la vez que una “limpieza” o eliminación étnica continua durante 75 años. Usted ha señalado que el régimen sionista ha violado los derechos humanos, que ha pasado por alto todas las resoluciones de la ONU. Usted también, ha condenado su inhumano accionar, y ello desde nosotros merece un gran reconocimiento. Colombia, al igual que varios otros países ha llamado a consulta a sus embajadores. El Estado Plurinacional de nuestro hermano país Bolivia, ha roto relaciones diplomáticas y económicas con el estado israelí.

Si bien hay un contundente pronunciamiento de su parte, es de mayor alcance, ratificarlo, dar un paso más; ese paso que avance entre las humaredas de bombas para decir ¡No más!, no cohonestamos de facto desde nuestro país Colombia. Por ello y ante tamaña desventura, presidente Gustavo Petro, elevamos nuestra petición, que surge desde las entrañas del sentimiento de sectores populares que votaron por el Gobierno del Cambio que usted preside junto a Francia Márquez. Igualmente hacemos un llamado a las colombianas y colombianos que lean este comunicado para que se adhieran a este clamor firmando la siguiente petición:

Nos permitimos solicitarle presidente Gustavo Petro, la ruptura inmediata de las relaciones diplomáticas, económicas y políticas con el estado de Israel con la consiguiente expulsión de nuestro territorio del cuerpo diplomático de dicho país y la cancelación y/o embargo de todos los contratos concernientes a sistemas de seguridad militar y armamento.

Ampliamos con otras consideraciones relacionadas: Es imperativo cancelar el acuerdo que de manera absurda y lamentable nos otorga la condición de “socio estratégico” de la OTAN, dado que nuestro país no tiene ninguna razón ni geográfica ni política para pertenecer a dicha organización. Tanto la existencia de bases militares norteamericanas en nuestro territorio como la pertenencia a esa organización militar que va en contravía de la paz mundial, no sólo atenta contra nuestra soberanía, sino que, por otro lado, nos ubica como un aliado portaviones de las fuerzas militares de Estados Unidos en el escenario de una posible guerra entre potencias extranjeras. Así mismo Colombia se considera como un país "no alineado", lo que lamentablemente, sólo es posible de palabra, porque en el orden práctico no lo somos al ser país firmante de esos acuerdos con la OTAN y al aceptar la existencia de las bases militares norteamericanas en nuestro territorio, situación que usted combatió y denunció en su momento. Hacer valer la soberanía de Colombia ante el mundo y posicionar a nuestro país como territorio de paz, se constituiría como la ratificación de su política de paz total, no sólo para nuestro territorio sino para el planeta, acorde a su posicionamiento como un líder mundial por la paz global.

Con sincero aprecio y consideración, firman esta petición las siguientes personas colombianas, residentes en Colombia y en el extranjero:

Gloria Gaitán, luchadora social y escritora, hija del gran líder Jorge Eliécer Gaitán.
Hernando Calvo Ospina, escritor, periodista, realizador documentalista, París, Francia.
Renán Vega Cantor, escritor, investigador, profesor universitario. Bogotá, Colombia.
Reinaldo Spitaletta, periodista, escritor, columnista de El Espectador, Medellín, Colombia.
Daniel Libreros, profesor investigador Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Victor de Currea-Lugo, médico, periodista, profesor universitario, Bogotá, Colombia.
Juan Manuel Arango, periodista, Noticiero Clarín de Colombia.
Blanca Merz, lideresa social, Hamburgo, Alemania
Mauricio Vidales, poeta y articulista, Hamburgo, Alemania.
Eleazar Plaza, escritor, editor, director de Rosa Blindada Ediciones, Cali, Colombia.
Alberto Aguilera, historiador, investigador especialista en Simón Bolívar, Cali, Colombia.
Juan Diego García, escritor, Colombia.
Matilde E. Trujillo U. , librepensadora, educadora popular, Cali, Colombia.
Luis Alfonso Mena, periodista, abogado, historiador, director Periodismo Libre de Cali.
Ildebrando Arévalo, historiador, analista internacional, profesor ESAP, Cali, Colombia.
Luis Carlos Domínguez Prada, abogado, escritor, defensor DH, Bogotá, Colombia.
Manuel Caicedo Paz, librepensador, activista sociopolítico, Cali, Colombia.
José Urbano, cineasta documentalista, Cali, Colombia.
Carlos Fuentes Delgado, ingeniero en metalurgia, profesor universitario, Cali, Colombia.
Iván Enrique Chaves, trabajador de la salud, pensionado, Cali, Colombia.
Harold Adolfo Ortíz Calero, magister cencia política, doctor en filosofía, Cali, Colombia.
Henry Montesdeoca, cantautor, Cali, Colombia.
María Piedad Ossaba, periodista independiente, directora de La PLuma, París, Francia.
Mario Ossaba, pintor, escultor, París, Francia.
Lilian Eugenia Gómez Álvarez, agrónoma, PHD Ciencias Biológicas, Medellín, Colombia.
David López, jurista, director AIDHES, Suiza.
Álvaro Lopera, periodista e ingeniero, Colombia.
Eliécer Jiménez Julio, periodista exiliado en Ginebra, Suiza.
Evelio Loayza, médico defensor de DH, CPDH, Cali, Colombia.
Alcides Lesmes, sindicalista, defensor de DH, exiliado de la UP, Valencia, España.
José Manuel Gómez, exiliado político de la UP, Ginebra, Suiza.
Zoilo Angulo Ríos, ingeniero agrónomo, candidato PHD, Valencia, 
España.
Nelson Restrepo Arango, abogado, defensor DH, exiliado, Madríd, 
España.
Jaime Jiménez García, historiador, abogado , Medellín, Colombia.
Carlos Arturo Velandia, promotor de paz, Medellín, Colombia.
Patricia Quintero, docente exiliada en Bélgica.
André Veraart, pensionado, Bélgica.
Cecilia Saavedra Ruiz, periodista, directora Cooperativa Zuma Qamana, Bogotá, Colombia.
Rodrigo Vargas, defensor DH, CPDH, Cali, Colombia.
Heidy Rojas, tecnóloga en proyectos, defensora DH CPDH, Cali, Colombia.
Jovanny Rojas, defensor de DH, desmovilizado firmante de paz FARC-EP, Cali, Colombia.
Milton Luna, docente, licenciado en Química, Cali, Colombia.
Elías Díaz, escritor, Cali, Colombia.
Diego Gil, escritor, Cali, Colombia.
Ana Ruth Mejía, arquitecta, Cali, Colombia.
Yamil Gutiérrez, filósofo, Cali, Colombia.
Stella Jane Potes Cortés, artista, Cali, Colombia.
Jairo Ramírez Benjumea, psicólogo social UNAD, Cali, Colombia.
Pablo Angarita, actor, dramaturgo, director escénico, Cali, Colombia.
Margarita María Aristizábal Ariza, antropóloga, Cali, Colombia.
Hugo Sánchez, gestor cultural, director Café Cinema, Bogotá, Colombia.
Luna Vera, actriz, gestora cultural, artivista, Bogotá, Colombia.
Aleida Tabares Montes, actriz, dramaturga, directora escénica, poeta. Bogotá, Colombia.
María Catalina Hurtado, licenciada en Ciencias Sociales, Cali, Colombia.
Clemencia Gálvez, profesora de literatura, poeta. Cali, Colombia.
José Figueroa Fernández, exiliado en Bruselas, Bélgica.
María Fernanda Quintero, geógrafa, investigadora Territorio y Población, Bogotá, Colombia.
Miguel Hernández Chavarro, ingeniero industrial, Bogotá, Colombia.
Javier Meza Lagrancurth, ingeniero de petróleos, Santa Marta, Colombia.
Marco Alfredo Forero Parra, abogado, Bogotá.
Luis Eduardo Agudelo Caro, pensionado, Bogotá.
Eduardo Duplat Sanjuan, desmovilizado M19, Cúcuta, Colombia.
Iván Bocanegra, ingeniero mecánico, Corinto, Colombia.
Adolfo León Arciniegas Martínez, apicultor, Palmira, Colombia.
Mauricio Domínguez Caicedo, profesor universitario, Cali, Colombia.
Alfredo Martínez Vásquez, médico veterinario zootecnista, Cali, Colombia.
Francia Elena Prado Cedano, abogada, Cali, Colombia.
Jorge Kujar, artista plástico, Cali, Colombia.
Jesús Alberto Gómez, arquitecto, Cali, Colombia.
José Ramírez, exiliado del M19 en 
España.
Walter Tello, artista plástico, Cali.
Beatriz Eugenia Hurtado, artista plástica, Cali, Colombia.
Marta Inés Hurtado, poeta, Cali, Colombia
Harrinson Riascos Torres, ingeniero de sistemas, Hamburgo, Alemania.
Victor Edgar Vélez Giraldo, artista campesino, Palmira, Colombia.
Edgar Aníbal Roa Zamora, líder social, Cali, Colombia.
Ángela María Quintero, psicóloga, PhD Universidad de Valencia, 
España.
Emely Marín, abogada defensora de DH, Valencia, 
España.
Willie Milton Hostos Álvarez, artista plástico, Valencia, 
España.
María Cristina Palacio, socióloga, especialista política pública, Manizales, Colombia.
Gladys Giraldo, psicóloga, Medellín, Colombia.
Alba Nora Aristizábal, abogada defensora de DH, Manizales, Colombia.
Amparo Mejía Arbeláez, socióloga, Manizales, Colombia.
David Marcelo Idarraga, publicista, Barcelona, 
España.
Pietro Alfonso Schiavo, entrenador de fútbol, Köln, Alemania.
Sara García, economista, Valencia, 
España.
Rafael Escobar, publicista, Cali, Colombia.
Anilsa Caicedo Salazar, abogada Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Jairo Restrepo, periodista independiente, EE.UU.
Juan Carlos García Rivera, antropólogo Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Miryam Christel, socióloga, Stuttgart, Alemania.
Gloria Mesa, licenciada en filología inglesa, pensionada, Manizales, Colombia.
María Carolina Estepa Becerra, abogada, Bogotá, Colombia.
Juan Pablo Estupinan, abogado, Bogotá, Colombia.
Blanca Lucía Mera, abogada de la Procuraduría, Bogotá, Colombia.
Francia Elena Correa, psicóloga, Manizales, Colombia.
Luz Marina Cruz Pérez, psicóloga, Pereira, Colombia.
María Emma Rodriguez Mosquera, activista social, Cali, Colombia.
Johanna María López, enfermera jefe, Medellín, Colombia.
Beatriz del Socorro Escobar, abogada, Medellín, Colombia.
Silverio Mejía, artista, Manizales, Colombia.
María Teresa Puerta Marín, activista social, Toronto, Canadá.
Oswaldo Quintero, abogado, Pereira, Colombia.
Claudia Patricia Gómez, trabajadora social, Bogotá, Colombia.
Silvia Zuleta, activista social, Barcelona, 
España.
Martha Isabel Povea de Caicedo, docente pensionada, Armenia, Colombia.
Laura Vargas, administrativa, Valencia, 
España.
Stella García, administradora de empresas, Cali, Colombia.
Patricia Duque, terapeuta en Medicina Tradicional Oriental, Cali, Colombia.
César A. Duque Córdoba, abogado, funcionario público, Cali, Colombia.
Yira Bolaños Arturo, coordinadora proyecto reincorporación y reconciliación Alcaldía de Cali
Patricia González, administradora de negocios, Cali, Colombia.
Daniela Córdoba, profesional en Negocios Internacionales, Cali, Colombia.
Silvia María Salazar Giraldo, abogada, defensora DH, Cali, Colombia.
Rosalba Hernández, comerciante independiente, Cali, Colombia.
Esperanza Cerón, médica, Cali, Colombia.
Elizabeth Cubaque, lideresa popular, Ciudad Bolívar, Bogotá, Colombia.
Santiago Duque, obrero, Cali, Colombia.
Ángela Liliana Mazuera León, psicóloga, lic. en filosofía, defensora DH, Cali, Colombia.
Pilar Orozco, psicóloga, Cali, Colombia.
Lisandro Duque Naranjo, cineasta, columnistas y escritor


 




15/07/2023

VIRIATO SOROMENHO-MARQUES
De Sarajevo à Vilnius, via Bucarest

Viriato Soromenho-Marques, Diário de Noticias, 15/7/2023

Versión española

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

José Viriato Soromenho Marques (nom de plume Viriato Soromenho-Marques) (Setúbal, Portugal,1957) est professeur titulaire à la faculté des lettres de l'université de Lisbonne depuis 2003. Il est diplômé en philosophie de l'université de Lisbonne (1979). Maîtrise en philosophie contemporaine de l'Universidade Nova de Lisboa, obtenue avec la soutenance d'une thèse sur La caractérisation tragique du nihilisme chez Nietzsche (1985). Doctorat en philosophie de l'université de Lisbonne, avec une thèse sur La raison et le progrès dans la philosophie de Kant (1991). Depuis 1978, il a développé une intense activité dans le mouvement associatif lié à la défense de l'environnement, ayant été - de 1992 à 1995 - président de la plus importante association environnementale nationale, QUERCUS- Association nationale pour la conservation de la nature. Membre fondateur de ZERO, en 2016. Bio-bibliographie

La guerre en Ukraine est une tragédie, comme l'était la situation dans les Balkans avant la Première Guerre mondiale. Cependant, l'attentat de Sarajevo du 28 juin 1914 contre l'héritier de l'empire austro-hongrois, en fait un épisode de la tourmente balkanique, n'est resté dans les mémoires que parce qu'il a déclenché la grande hécatombe européenne et mondiale de 1914-1918. 

L'étincelle balkanique a mis le feu à l'équilibre fragile de l'Europe, qui existait depuis le Congrès de Vienne (1815) et avait été rétabli en 1871, après la fondation de l'Allemagne, à la suite des victoires rapides de Bismarck contre le Danemark, l'Autriche et la France. Dans les quelques semaines qui séparent Sarajevo de l'invasion de la Belgique par l'armée allemande le 4 août 1914, un processus d' “irresponsabilité organisée” (dixit Ulrich Beck), typique des sociétés bureaucratisées contemporaines, s'est mis en place.


Bons baisers de Vilnius, par Oli, Belgique

Un petit groupe de dirigeants médiocres (il n'y avait pas une seule personnalité marquante) refusa d'aller à la racine du problème pour trouver une alternative diplomatique à un conflit généralisé. Ils ont préféré s'en tenir au scénario des alliances et des plans de guerre existants, en aggravant la situation par quelques pincées d'ambiguïté diplomatique (voir le comportement des Britanniques). Médiocrité et dogmatisme “patriotique”, et voilà le monstre de la guerre industrielle moderne en roue libre pendant plus de 4 ans !

Le sommet de l'OTAN à Vilnius présente de dangereuses analogies avec 1914. La multitude de politiciens, de diplomates et de conseillers présents démontre le peu d'attrait actuel de la fonction publique pour le recrutement de talents et la promotion de l'esprit critique. L'OTAN semble souffrir du symptôme que Hannah Arendt a qualifié de “mensonge moderne” : l'adhésion à une falsification de la vérité factuelle qui trompe les créateurs mêmes de la falsification. Ce qui est ressorti de Vilnius, c'est l'escalade sur une voie qui pourrait transformer le prix de la guerre en cours en une hécatombe de destruction thermonucléaire dont le bilan serait des centaines de fois supérieur aux vies perdues entre 1914 et 1918.

S'il y avait eu une quelconque intelligence collective, Vilnius aurait peut-être pu se rappeler le sommet de l'OTAN à Bucarest en avril 2008, lorsque l'Alliance atlantique a invité Kiev à devenir membre. Poutine était présent. Il a expliqué les raisons pour lesquelles, pour la Russie, l'Ukraine devait rester neutre. Il l'a fait devant le secrétaire général de l'OTAN de l'époque, Jaap de Hoop Scheffer, devant le président G.W. Bush et les autres chefs d'État et de gouvernement. Il a souligné la nature “compliquée” de la formation de l'État ukrainien, avec des territoires originellement polonais, tchèques et roumains, et d'autres cédés par la Russie à l'époque de l'URSS, dont la stratégique Crimée. Il a rappelé que 17 des 45 millions d'Ukrainiens (à l'époque) étaient russophones. L'intervention s'est faite dans un esprit de conciliation (malgré les élargissements de l'OTAN en 1999 et 2004). Les propos de Poutine à Bucarest ont eu un certain écho à Paris et à Berlin, mais aucun effet à Washington.

La guerre en Ukraine ne prendra fin, et la paix en Europe ne sera rétablie, que lorsque les intérêts essentiels des différents membres du système international et européen seront pris en compte, y compris ceux de la Russie. Dans les relations internationales, la priorité est de comprendre même ce que l'on condamne. Repousser la plus grande puissance nucléaire du monde hors du concert européen et mondial, en pensant lui faire accepter une défaite sur le champ de bataille conventionnel, est un signe d'incompétence profonde et un danger pour notre survie à tous.

Un bus de l'OTAN sur lequel on peut lire “Armons l'Ukraine” et “Pendant que vous attendez ce bus, l'Ukraine attend des F-16” sur le site du sommet de l'OTAN, à Vilnius, le 11 juillet 2023. Photo Ludovic Marin / AFP