La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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18/10/2021

LUIS CASADO
Versailles 1789, Santiago du Chili 2021 : d’un deux tiers à l’autre

La Convention constitutionnelle chilienne vient de ratifier à la majorité une règle stipulant que des nouvelles normes constitutionnelles ne pourraient être adoptées que si elles obtenaient les deux tiers des votes. Luis Casado revient sur un précédent historique dans la douce France de 1789.-FG

Luis Casado, 18/10/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

On a usé et abusé de l’'aphorisme de Karl Marx, selon lequel l'histoire se répète, la première fois comme tragédie, la seconde comme farce. Pour Luis Casado, il convient de souligner qu'une fois de plus, « nous n'avons rien inventé ». Les Chilien·nes ne font que vivre qu'une mauvaise copie du passé...

Ma série "Nous n'avons rien inventé" s'enrichit chaque jour.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a rien de nouveau dans le bazar des deux tiers. Ceux qui tiennent le manche et ne veulent renoncer à aucun de leurs privilèges cherchent des moyens d'éviter le changement. Souvent en changeant les règles du jeu, en les détournant ou en perpétuant le statu quo au-delà de ce qui convient.


Lorsque Louis XVI, dûment guidé par son conseil royal, décide de convoquer les États généraux - une assemblée réunissant les trois ordres du système monarchique - il cherche juste assez de soutien pour lever les impôts qui rétabliront l'équilibre de ses finances.

Justement. La couronne a toujours dépensé plus qu'elle n'a collecté. Les impôts sont payés exclusivement par le Tiers État, qui comprend la quasi-totalité des 24 millions de Français. La noblesse et le clergé - quelque 600 000 âmes - se répartissent allègrement les privilèges, immunités, avantages et droits accordés par le roi.

En gros, 24 millions de paysans, de fermiers, d'ouvriers, d'industriels, de commerçants, de professions libérales de toutes sortes, et d'artisans ont généré la richesse qui a ensuite été distribuée à parts égales : 50 % à ceux qui l'ont créée, et 50 % au roi, à la noblesse et au clergé, dont l'inutilité et le parasitisme devenaient chaque jour plus évidents.

Pour les États généraux, la noblesse avait droit à 285 députés, le clergé à 291 et le Tiers État à 289. Pour aggraver les choses, ils devaient voter par "ordre", c'est-à-dire chaque ordre séparément, ce qui donnait finalement trois votes...

Mais le 18 Octobre, pardon, la mobilisation massive des enfoirés réussit à obtenir de Sa Majesté que le nombre de députés du Troisième État double, passant 578. Théoriquement, ils sont à égalité avec la somme du Clergé et de la Noblesse.