المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

Affichage des articles dont le libellé est Transition démocratique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Transition démocratique. Afficher tous les articles

15/01/2025

Appel à une grande réunion des forces et personnalités civiles et politiques syriennes
Souveraineté, citoyenneté, transition démocratique (SAMA)
15-16 février 2025


Original arabe : الاجتماع الموسع للقوى والشخصيات المدنية والسياسية السورية  

Traduit par Ayman El Hakim, Tlaxcala

Le matin du 8 décembre 2024, les hommes libres du Sud sont entrés dans la capitale, Damas, suivis par les factions armées du nord et de diverses provinces, pour mettre fin à un demi-siècle de tyrannie et d’oppression sanglante.

Cet événement national historique a marqué le début de la fin de l’injustice, du despotisme et du pouvoir unique. Malheureusement, nous avons également été témoins de pratiques et d’initiatives incompatibles avec les principes fondamentaux de la révolution du 18 mars 2011 : « Un, un, un, le peuple syrien est un ». Kurdes et Arabes unis, chrétiens et musulmans main dans la main, sunnites et alaouites solidaires - un état de citoyenneté pour tous les Syriens, où les personnes sont des citoyens et non des sujets. Ces principes, pour lesquels notre peuple a sacrifié près d’un demi-million de martyrs, restent la pierre angulaire de notre vision.

Nous rappelons à notre peuple que la libération de la tyrannie ne justifie pas la présence de combattants non syriens sur le sol de notre patrie bien-aimée. Nous rejetons catégoriquement toute force militaire monopolisant la prise de décision nationale, quelle que soit sa taille ou sa puissance. Nous n’accepterons aucune idéologie remplaçant cinquante ans de misère idéologique baasiste, et nous ne tolérerons aucune autorité imposée par la force des armes.

Les Syriens ont renversé le régime criminel d’Assad, mais ce n’est un secret pour personne qu’il existe des mains bien connues de la majorité des Syriens, des mains capables de reproduire le régime tyrannique sous de nouveaux habits, en perpétuant les blessures des conflits sanglants internes, les crimes de guerre et les liquidations.

Aujourd’hui, alors que les puissances régionales ont accordé à Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) l’autorité opérationnelle à Damas, nous assistons à des tentatives flagrantes de manipulation de ceux qui sont entrés dans le palais présidentiel. Chaque faction cherche d’abord à garantir ses intérêts, en s’assurant que les nouvelles autorités sont favorables au projet de construction d’organes conformes à la vision turque pour la région. 

Ces acteurs exploitent le fait que ceux qui contrôlent aujourd’hui Damas manquent de légitimité populaire, car leurs mains sont tachées de sang syrien, ils ont liquidé alliés et opposants et ils sont susceptibles d’être influencés par des puissances étrangères au nom d’équations régionales, internationales et locales qui ne facilitent pas la réalisation de la stabilité dans le pays et dans la région.

Nous, Syriens, nous trouvons maintenant sous une nouvelle autorité faible, entravée par le pedigree de ses dirigeants. Les milices armées, combattants étrangers inclus, sont devenues la partie la plus puissante de l’appareil sécuritaire et militaire, cherchant à imposer leur vision, copiée sur la dictature que nous avons connue pendant soixante ans, dans tout débat ou dialogue national interne. Simultanément,  des forces extérieures jouent le rôle de mentor et de superviseur suprême des démarches du « gouvernement intérimaire ».

L’État syrien ne peut être reconstruit sans l’effort concerté de tous ses citoyens, fondé sur un sens d’appartenance à la patrie Aucun décideur à Damas, ni son opposition, ne peut se permettre de survoler les causes profondes de notre tragédie actuelle : depuis 2011, les politiciens, les groupes armés et le régime ont tous cherché une validation externe pour gagner en « légitimité » et conserver le pouvoir.

La plupart des parties au conflit, à des degrés divers, ont contribué à instiller la peur et la division parmi les Syriens, les réduisant à des identités sectaires, religieuses, ethniques ou tribales, perpétuant ainsi l’absence d’un État fondé sur la citoyenneté - une situation qui a commencé avec le règne d’Assad père. En d’autres termes, un retour aux structures autoritaires ottomanes

Les islamistes comme les laïques sont tombés dans le piège du populisme, poussés par des émotions momentanées, au prix fort. Le temps est venu d’un dialogue rationnel et sage, loin des discours sur les défaites et les victoires 

Dans une situation comme celle que nous vivons, nous appelons les Syriens à adhérer à des principes de base sur lesquels la grande majorité des Syriens s’accordent :

1. Souveraineté et égalité des citoyens.

2. Dignité et droits humains pour tous, indépendamment de la nationalité, de la religion ou de l’appartenance confessionnelle.

3. L’égalité de genre - les femmes sont les égales des hommes.

4. La liberté d’expression et la participation politique.

5. L’État de droit.

6. Un développement économique équilibré.

Mesures que nous jugeons nécessaires :

Mettre en place un Conseil militaire national : les officiers libres doivent former un conseil pour superviser la reconstruction d’une armée nationale syrienne unifiée.

Convoquer une conférence nationale générale incluant toutes les forces nationales syriennes, n’excluant personne, sous le parrainage de la communauté internationale. Cette conférence s’alignerait sur la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 18 décembre 2024 pour mettre en œuvre la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui vise à créer un organe de gouvernement transitoire, un comité de rédaction de la constitution et un organe judiciaire indépendant pour la justice transitionnelle.

Former un gouvernement technocratique intérimaire : son mandat prendra fin avec l’élection d’un gouvernement dans le cadre de la nouvelle constitution.

Relancer et développer le réseau syrien pour des élections libres et équitables. 

Créer la Commission nationale syrienne des droits humains : une collaboration entre les organisations de défense des droits humains et d’avocats pour garantir et protéger tous les droits humains en Syrie, en éliminant toutes les discriminations visant les femmes. 

Respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme : toutes les parties doivent s’engager à respecter les principes que la Syrie a ratifiés en 1968, distinguant ainsi les partisans de la citoyenneté et de la démocratie de ceux qui cherchent à reproduire la dictature.

Criminaliser les discours de haine et l’incitation au sectarisme : promulguer des lois contre les discours de haine fondés sur la religion, la race, l’appartenance ethnique ou la nationalité et modifier le code pénal afin d’alourdir les peines pour les violences et les meurtres sectaires systématiques.

Points supplémentaires :

Occupation étrangère : le monde, ainsi que le peuple syrien, est bien conscient de la présence de multiples forces d’occupation dans notre pays, en particulier des troupes américaines, turques et israéliennes actuellement stationnées sur le sol syrien. Nous avons été témoins de l’agression israélienne flagrante contre le territoire syrien, visant les infrastructures militaires, les centres de recherche et les usines de défense. Il semble qu’il y ait un accord tacite ou une coordination entre les autorités de facto, leurs partisans et l’armée israélienne pour se désengager selon les conditions israéliennes, ainsi que celles des puissances qui soutiennent le régime actuel. Pourtant, nous n’avons entendu aucune condamnation de la part du Conseil de sécurité, des parties occidentales, ni même une demande claire et sans équivoque de retrait de toutes les forces étrangères du sol syrien. C’est une leçon pour tous les Syriens qui doivent travailler à la construction d’une armée nationale en ayant à l’esprit le retrait de ces forces étrangères et en préservant l’unité du territoire syrien et de l’ensemble de son sol national.

Sanctions économiques : le peuple syrien souffre depuis deux décennies de sanctions unilatérales qui affectent tous les aspects de la vie. Nous demandons la levée immédiate et inconditionnelle de ces sanctions afin de soulager les souffrances de notre peuple.

Toutes ces demandes requièrent une action urgente. Les retards, la procrastination ou la négligence sont inacceptables. L’histoire nous enseigne que l’absence de délais clairs entraîne des conséquences catastrophiques.

Appel à l’action :

Après trois semaines de discussions entre les forces politiques et civiles, nous avons reconnu la nécessité d’organiser la plus grande réunion possible pour unifier tous ceux qui s’engagent à construire un État souverain, une citoyenneté inclusive et une transition démocratique. Cette réunion centrale aura lieu dans une ville syrienne capable de l’accueillir, avec des rassemblements parallèles par vidéoconférence à Genève et dans les principales villes syriennes.

Cette grande réunion nationale vise à élaborer une feuille de route unifiée, à favoriser la collaboration entre les forces vives et à envisager une Syrie à l’image de son peuple. Toutes les indications que nous observons aujourd’hui montrent que les autorités de facto ont l’intention de mettre en place des appareils militaires et de sécurité répétant les tragédies que notre peuple a endurées à Idlib de la part des mêmes décideurs qui contrôlent aujourd’hui Damas. Il s’agit notamment de la confiscation du pouvoir de décision des syndicats professionnels et de la perpétuation des actions de représailles et de vengeance à l’encontre de larges segments de notre population.

Le Comité préparatoire invite tous les Syriens à se joindre à cet effort, en rejetant l’exclusion et la division, afin d’empêcher une nouvelle dictature et d’éviter les périls de la guerre civile et de la partition.

Vive la Syrie libre et indépendante !

Le Comité préparatoire de la grande réunion des forces et personnalités civiles et politiques syriennes

Pour vous inscrire, remplissez le formulaire ici https://syrnc.org/ 


Sunnites, Alaouites, Druzes, Chrétiens, Arabes, Kurdes : un seul peuple