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27/11/2025

¿Qué saben los israelíes sobre el ejército, esa vaca sagrada?

Gideon Levy, Haaretz, 26/11/2025

Traducido por Tlaxcala

¿Qué sabemos de nuestro ejército? Casi nada. ¿Qué sabemos de la calidad de sus comandantes? Mucho menos.


De izquierda a derecha: Katz, Bibi y Zamir. Sobre la disputa entre Katz y Zamir, leer aquí

Cada oficial superior nombrado para un puesto es inmediatamente coronado por el coro de periodistas militares como un «oficial respetado» – siempre un oficial respetado, pero no está claro quién lo respeta ni por qué – y luego su mandato pasa sin que nadie, en la población civil, tenga idea alguna de si fue un buen comandante. Los generales y coroneles no son entrevistados, salvo en entrevistas empalagosas y embarazosas organizadas por la Portavocía del Ejército. Nadie sabe con certeza: ¿son buenos? ¿Son malos? ¿El ejército bajo su mando vale algo? ¿Quién sabe?

Después dejan el ejército y se convierten en comentaristas de estudio y en perritos falderos de los políticos, y entonces se revela por completo su desnudez. Resulta que nos engañaron, nos estafaron. El oficial respetado es a veces un necio; el agente secreto, un completo idiota. Sin dar nombres, los ejemplos abundan.

Muchos oficiales venerados de Tsahal, Mosad o Shin Bet pierden su halo de gloria al exponerse a la luz. Más les valdría quedarse en la sombra, especialmente en los últimos dos años, cuando coroneles retirados invadieron los estudios de televisión. Cada oficial y agente de inteligencia cree saber parlotear sobre cualquier tema del mundo – y la vergüenza no hizo sino intensificarse.

Esta semana, Israel estaba en un frenesí por ellos. ¿Se concretará el nombramiento del general Sombra como agregado militar en Washington? ¿Permanecerá el general Macana al frente de la Inteligencia Militar? Contenemos la respiración. Nadie tiene idea de quiénes son ni cuánto valen, pero todos tienen una opinión sobre quién es digno y quién no. Lo mismo ocurre con la batalla de los gigantes entre el ministro de Defensa y el jefe del Estado Mayor: todos tienen una opinión sobre quién es el bueno y quién es el malo.

Aparentemente, el campo democrático debería alegrarse de que exista un ministro de Defensa civil que ponga freno al ejército y le imponga límites. El hecho de que sea en realidad el campo derechista quien esté degollando a la más sagrada de todas las vacas sagradas, las FDI, debería ser alentador, incluso si se hace por las razones equivocadas.

Las FDI se han convertido en un monstruo desbocado. Solo el caos total y delirante en Israel podía producir una situación en la que el director del servicio secreto, el Shin Bet, se convierta en el guardián de la democracia, y el jefe del Estado Mayor, en el héroe del campo liberal, víctima del villano: el ministro civil de Defensa. Es cierto que el ministro de Defensa Israel Katz hizo todo lo posible para ganarse un nombre que suscita burla y repulsión, pero ¿qué sabemos de su oponente, el teniente general Eyal Zamir? ¿Es un buen jefe del Estado Mayor? ¿Uno malo? ¿Quién sabe? Esperemos a que se siente en los estudios televisivos como civil, y quizá volvamos a encogernos de vergüenza.

Lo que sí se sabe no interesa a la mayoría de los israelíes. Zamir es el comandante que convirtió Gaza en un cementerio y un páramo de escombros. Es el comandante que cometió (y comete) crímenes de guerra y genocidio. Es el comandante cuyos soldados roban el ganado palestino sin ser llevados ante la justicia. Cualquier apoyo hacia él, incluso contra Katz el Satán, es un apoyo a sus iniquidades, que algún día saldrán a la luz y serán juzgadas, ojalá al menos por el tribunal de la historia, si no antes.

Cuesta creer que su clara implicación en violaciones tan horrendas del derecho internacional no mejore ni empeore la opinión pública sobre él. Como si se tratara de un asunto marginal, un pasatiempo oscuro. Y no es solo él: todos los comandantes y soldados de las FDI – ninguno es juzgado por sus iniquidades. Se les perdona todo, porque nos protegen, supuestamente. Incluso se les perdona el fracaso del 7 de octubre. En la Esparta de 2025, las FDI siguen por encima de toda sospecha, una especie de vaca sagrada.

Aparentemente, el campo democrático debería alegrarse de que exista un ministro de Defensa civil que ponga freno al ejército y le imponga límites.

Que savent les Israéliens sur l’armée, cette vache sacrée ?

Gideon Levy, Haaretz, 26/11/2025

Traduit par Tlaxcala

Que savons-nous de notre armée ? Presque rien du tout. Que savons-nous de la qualité de ses commandants ? Encore moins.


De g. à dr. Katz, Bibi et Zamir. Sur la querelle entre Katz et Zamir, lire ici

Chaque officier supérieur nommé à un poste est immédiatement couronné par le chœur des journalistes militaires comme un « officier respecté » – toujours un officier respecté, mais on ne sait pas qui le respecte ni pourquoi – et puis son mandat s’écoule sans que quiconque, dans la population civile, n’ait la moindre idée de s’il a été un bon commandant. Les généraux et les colonels ne sont pas interviewés, sauf lors d’entretiens mielleux et embarrassants organisés par le porte-parole de Tsahal. Personne ne sait vraiment : sont-ils bons ? Sont-ils mauvais ? L’armée qu’ils commandent vaut-elle quelque chose ? Qui sait ?

Ils quittent ensuite l’armée et deviennent des commentateurs de studio et les toutous des politiciens, et alors leur nudité complète se révèle. Il s’avère que nous avons été dupés, trompés. L’officier respecté est parfois un imbécile ; l’agent secret, un idiot complet. Sans citer de noms, les exemples ne manquent pas.

Nombre d’officiers vénérés de Tsahal, du Mossad ou du Shin Bet perdent leur auréole de gloire lorsqu’ils sortent à la lumière. Ils feraient mieux de rester dans l’ombre, surtout ces deux dernières années, lorsque des colonels à la retraite ont pris d’assaut les studios télévisés. Chaque officier et agent de renseignement pense savoir bavarder sur n’importe quel sujet au monde – et la gêne n’a fait que s’intensifier.

Cette semaine, Israël était en transe à leur sujet. La nomination du général Fantôme comme attaché militaire à Washington aura-t-elle lieu ? Le général Walou restera-t-il à la tête du renseignement militaire ? Nous retenons notre souffle. Personne n’a la moindre idée de qui ils sont ni de ce qu’ils valent, mais tout le monde a une opinion sur qui est digne et qui ne l’est pas. Il en va de même pour la bataille des géants entre le ministre de la Défense et le chef d’état-major : chacun a une opinion sur qui est le gentil et qui est le méchant.

En apparence, le camp démocratique devrait se réjouir qu’il existe un ministre de la Défense civil qui freine l’armée et lui fixe des limites. Le fait que ce soit en réalité le camp de droite qui égorge la plus sacrée de toutes les vaches sacrées, Tsahal, devrait être encourageant, même si cela se fait pour de mauvaises raisons.

Tsahal est devenue un monstre débridé. Seul le chaos total et délirant qui règne en Israël pouvait aboutir à une situation dans laquelle le directeur du service secret, le Shin Bet, devient le gardien de la démocratie, et le chef d’état-major de Tsahal, le héros du camp libéral, victime du méchant, le ministre civil de la Défense. Il est vrai que le ministre de la Défense Israel Katz a tout fait pour mériter un nom qui suscite le ridicule et le dégoût, mais que savons-nous de son adversaire, le ieutenent-général Eyal Zamir ? Est-il un bon chef d’état-major ? Un mauvais ? Qui sait ? Attendez qu’il s’installe dans les studios télévisés en civil, et nous risquons encore une fois de nous retrouver à grimacer de gêne.

Ce qui est connu n’intéresse pas la plupart des Israéliens. Zamir est le commandant de l’armée qui a transformé Gaza en cimetière et en champ de ruines. Il est le commandant de l’armée qui a commis (et commet) des crimes de guerre et un génocide. Il est le commandant de l’armée dont les soldats volent le bétail des Palestiniens sans être traduits en justice. Tout soutien à son égard, même contre Katz le Satan, est un soutien à ses iniquités, qui un jour seront révélées et jugées, espérons-le, au moins par le tribunal de l’Histoire, si ce n’est plus tôt.

Il est difficile de croire que son implication claire dans des violations aussi horribles du droit international n’améliore ni n’altère l’opinion que le public a de lui. Comme si cela n’était qu’une question marginale, un passe-temps obscur. Et il n’est pas seul : tous les commandants et soldats de Tsahal – aucun n’est jugé pour ses iniquités. Tout leur est pardonné, parce qu’ils nous protègent, paraît-il. On leur pardonne même l’échec du 7 octobre. Dans la Sparte de 2025, Tsahal est encore au-dessus de tout soupçon, une sorte de vache sacrée.

Apparemment, le camp démocratique devrait se réjouir qu’il existe un ministre de la Défense civil qui freine l’armée et lui fixe des limites.