La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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11/12/2021

CARLOS FIGUEROA
Vargas Llosa et le néofascisme

Carlos Figueroa, La Hora, 9/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Carlos Figueroa Ibarra (Ciudad de Guatemala, 1952) est un sociologue, professeur et chercheur à l’Université de Puebla (Mexique), spécialisé dans le prolétariat rural au Guatemala puis dans la violence qui a marqué l’histoire de ce pays, à laquelle il a consacré de nombreux livres et articles. Ses parents ont été assassinés en juin 1980 par la dictature du général Romeo Lucas García. Menacé de mort par l’Armée secrète anticommuniste, un escadron de la mort organisé par les services de renseignement, il a passé une grande partie de sa vie au Mexique.


Mario Vargas Llosa est perçu par les gauches comme quelqu'un qui a viré à droite. Il est certainement suffisamment intelligent pour ne pas répéter les affirmations ultradroitières, courantes de nos jours. Il se décrit lui-même comme un « démocrate », l'un des euphémismes par lesquels la droite néolibérale veut travestir sa véritable affiliation. Son dernier roman, Tiempos Recios [Temps sauvages], consacré au renversement de Jacobo Árbenz au Guatemala (1954) et à l'assassinat ultérieur (1957) de celui qui l’avait renversé, Castillo Armas, révèle que son agenda est distinct de celui de la droite néo-fasciste. Le but du roman est de reprocher à la droite anticommuniste d'avoir offert la figure historique d'Árbenz à la gauche.

Il est néanmoins indubitable que, face à l'avancée de la gauche, la droite néolibérale préférera tout autre scénario au triomphe de la gauche. En ce moment, au Chili, les perspectives du néofasciste José Antonio Kast ne sont pas brillantes. Après des prédictions optimistes sur sa candidature après qu’il eut remporté de justesse les primaires, les récents sondages donnent gagnant le candidat de gauche Gabriel Boric avec une marge de 5 à 13% des voix. Compte tenu de l'histoire électorale du Chili, il serait inusité que Boric l'emporte au second tour : jamais un candidat perdant au premier tour n'a gagné au second.

Mais la peur inonde la droite à l'intérieur et à l'extérieur du Chili. Alors qu'ils célébraient « la fin du cycle des gouvernements progressistes », il semble qu'une nouvelle vague du même genre se prépare. Dans une réunion en ligne organisée par le parti de Kast, Vargas Llosa a déclaré que « ce serait une véritable tragédie pour l'Amérique latine si la gauche continuait à gagner les élections ». Mais qui est le candidat que Vargas Llosa considère comme préférable à la tragédie d'une gauche victorieuse ?


Kast est le fils d'un officier nazi qui a réussi à se réfugier en Italie, puis au Chili. Il est le frère de Miguel Kast, l'un des « Chicago Boys » qui ont concocté la recette néolibérale de la dictature de Pinochet. En outre, Miguel était associé à la Direction nationale des renseignements (DINA), la police secrète de la dictature de Pinochet. Son autre frère a été mentionné comme participant à l'interrogatoire de prisonniers après le coup d'État de 1973.

Parenté mise à part, Kast défend l'héritage de Pinochet, un nouvel « état d'urgence » avec le pouvoir de faire des descentes dans les maisons et d'espionner les communications, des fossés (sinon des murs) pour empêcher les migrants d'entrer dans le pays, la fermeture de l'Institut national des droits de l'homme, un plan international contre les « radicaux de gauche » (nouveau Plan Condor) [lire Chili : le candidat Kast et l'opération Condor, par Roberto Pizarro Hofer], l'abrogation de la loi sur l'avortement, la suppression du ministère de la Femme, la fermeture de la FLACSO-Chili [Faculté latino-américaine des sciences sociales], la lutte contre l'État interventionniste. Défense de la Constitution de Pinochet, du christianisme et du marché libre.

Le projet de Kast est de défendre le néolibéralisme par la répression autoritaire. Pendant quarante ans, les néolibéraux ont prétendu être des partisans de la démocratie. Maintenant que leur modèle est en crise, la conflagration sociale chilien de 2019 le révèle, ils se réfugient dans une droite qui enlève son masque démocratique. Vargas Llosa est en phase avec ça.

 
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Eneko