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28/08/2022

GIDEON LEVY
Ne pas déranger: Israël se bat contre l'Iran

Gideon Levy, Haaretz, 27/8/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

SVP ne dérangez pas Israël, il est occupé à se battre avec l'Iran. Le combat vise à empêcher la nucléarisation de l'Iran, mais pas moins que cela sert Israël dans d'autres domaines. Et donc Israël continuera à se battre, n'arrêtera pas d'essayer de faire bouger ciel et terre, n'abandonnera pas, même lorsque les chances de succès sont nulles, face à l'accord en cours de formulation.

Des peintures murales représentant de grands yeux de personnalités locales et internationales, peints dans le cadre d'un projet d'art public intitulé « Je suis témoin de Silwan » sur des maisons à flanc de colline dans le quartier arabe de Silwan à Jérusalem-Est, vendredi. Photo: Ahmad Gharbali / AFP

 Ainsi, le Premier ministre Yair Lapid agit de la même manière que l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou, avec une opposition virulente et sans compromis à l'accord. À ce niveau également, il n'y a aucune différence dans leur conduite. Et c'est parce qu'au fil des ans, la lutte elle-même est devenue fructueuse pour Israël, pas moins que l'objectif déclaré. Le premier à l'identifier était bien sûr Netanyahou, le père de la guerre contre le projet nucléaire iranien.

Il s'agit d'une guerre contre l'acquisition par un pays menaçant ouvertement Israël d'une arme apocalyptique, mais en même temps, c'est aussi une campagne pour lever ce qu'Israël considère non moins comme une menace – l'opposition mondiale à l'occupation.

24/09/2021

La machine à tuer télécommandée : comment le Mossad israélien a assassiné à distance le scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh

Eric Schmitt, Julian E. Barnes et Adam Goldman ont contribué à ce reportage
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Les agents israéliens voulaient tuer le principal scientifique nucléaire iranien depuis des années. Puis ils ont trouvé un moyen de le faire sans la présence d'agents sur place.

 

Mohsen Fakhrizadeh, le père du programme nucléaire iranien, gardait un profil bas, et les photos de lui étaient rares. Cette photo est apparue sur des affiches de martyrs après sa mort. Photo : Arash Khamooshi pour le New York Times

Le plus grand scientifique nucléaire iranien s'est réveillé une heure avant l'aube, comme il le faisait presque tous les jours, pour étudier la philosophie islamique avant de commencer sa journée.

 Cet après-midi-là, lui et sa femme quittent leur maison de vacances au bord de la mer Caspienne et se rendent dans leur maison de campagne à Absard, une ville bucolique à l'est de Téhéran, où ils ont prévu de passer le week-end.

Les services de renseignement iraniens l'avaient averti d'un possible complot d'assassinat, mais le scientifique, Mohsen Fakhrizadeh, l'avait balayé d'un revers de main.

Convaincu que M. Fakhrizadeh dirigeait les efforts de l'Iran pour fabriquer une bombe nucléaire, Israël voulait le tuer depuis au moins 14 ans. Mais il y avait eu tant de menaces et de complots qu'il n'y prêtait plus guère attention.

Malgré sa position éminente dans l'establishment militaire iranien, M. Fakhrizadeh voulait vivre une vie normale. Il avait envie de petits plaisirs domestiques : lire de la poésie persane, emmener sa famille au bord de la mer, faire des promenades à la campagne.

Et, passant outre les conseils de son équipe de sécurité, il se rendait souvent à Absard dans sa propre voiture au lieu de se faire conduire par ses gardes du corps dans un véhicule blindé. C'était une grave violation du protocole de sécurité, mais il a insisté.

Ainsi, peu après midi, le vendredi 27 novembre, il s'est glissé au volant de sa berline Nissan Teana noire, sa femme sur le siège passager à ses côtés, et a pris la route.

 
Jugal K. Patel

Une cible insaisissable

Depuis 2004, lorsque le gouvernement israélien a ordonné à son agence de renseignement étrangère, le Mossad, d'empêcher l'Iran d'obtenir des armes nucléaires, celle-ci a mené une campagne de sabotage et de cyberattaques contre les installations iraniennes d'enrichissement du combustible nucléaire. Le Mossad a également éliminé méthodiquement les experts censés diriger le programme d'armement nucléaire de l'Iran.

Depuis 2007, ses agents ont assassiné cinq scientifiques nucléaires iraniens et en ont blessé un autre. La plupart des scientifiques travaillaient directement pour M. Fakhrizadeh sur ce que les responsables des services de renseignement israéliens considèrent comme un programme secret de construction d'une ogive nucléaire, notamment pour surmonter les difficultés techniques considérables que pose la fabrication d'une ogive suffisamment petite pour être montée sur un des missiles à longue portée iraniens.

Les agents israéliens ont également tué le général iranien chargé du développement des missiles et 16 membres de son équipe.