Le
milliardaire israélien Dan Gertler possède des mines au Congo ■ En 2017,
les USA lui ont imposé des
sanctions en raison de transactions corrompues avec l'ancien président de la RDC ■ Des
documents de l'État
africain révèlent des dépôts irréguliers
d'argent liquide effectués par les
associés de Gertler sur ses comptes ■ Une
partie de l'argent a ensuite été envoyée à des avocats et à des conseillers en Israël ■ Gertler
: « Ces documents sont volés et fabriqués ».
Gur
Megiddo & Hagar
Shezaf, Haaretz,
2/7/2020
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
En
janvier 2018, les rues de Kinshasa, capitale de la République démocratique du
Congo, ont été inondées du sang de violents troubles. Les Nations unies font
état de six morts dans une série d'affrontements entre les forces de sécurité
et les jeunes habitants de la ville. La colère des manifestants a été provoquée
par le refus du président de l'époque, Joseph Kabila, d'organiser des
élections, alors que son mandat avait expiré depuis près de deux ans.
Un
personnage inhabituel a été aperçu dans les rues de Kinshasa au cours de cette
période volatile : un homme portant l'habit d'un juif ultra-orthodoxe, chapeau
sur la tête, valise à la main. Selon des documents obtenus par The Marker,
le 23 janvier 2018, l'homme est entré dans une agence de Kinshasa de la
Afriland First Bank. D'après les documents, il a déposé 1 million de dollars
sur le compte d'une société locale appelée RDHADG SARLU, qui avait été créée
quelques semaines plus tôt, avec lui enregistré en tant que directeur. Selon
les documents, il est revenu le lendemain pour déposer prétendument 875 000
dollars supplémentaires. Deux jours plus tard, il est revenu une troisième fois
et aurait déposé 926 000 dollars de plus. Selon les documents, tous les dépôts
ont été effectués en espèces.
Les
caissiers locaux ont eu du mal à épeler le nom de l'étranger qui portait les
valises. Ils l'ont d'abord appelé « Shono » ou « M. Shlono ». Par la suite, le
nom est devenu « M. Shlomo » ou simplement « Shlomo ». Finalement, ils ont
appris à épeler son nom complet : Shlomo Eliahu Abihassira.
En juin
2018, 14 autres dépôts effectués par Shlomo Abihassira ont été enregistrés.
Selon les enregistrements, il a apporté à chaque fois entre 900 000 et 3
millions de dollars, prétendument en billets de banque. Au total, 19 millions
de dollars de dépôts en espèces qu'il aurait effectués ont été enregistrés à
son nom à la banque, dont 17 millions sur le compte de la même société
congolaise : RDHADG. Sur cette somme, environ 1 million de dollars ont été
déposés par Abihassira sur un compte à son nom, et un autre million a été versé
sur le compte d'une société locale appelée Interactive Energy. Abihassira nie
avoir effectué le moindre dépôt à la banque.
Le rabbin
et le milliardaire
Shlomo
Abihassira est le rejeton d'une dynastie israélo-marocaine de kabbalistes. Son
arrière-grand-père était le rabbin Yisrael Abuhatzeira, connu sous le nom de
Baba Sali. Son père, le rabbin David Abuhatzeira, était auparavant grand rabbin
de la ville de Nahariya, dans le nord d'Israël, et gère aujourd'hui les
affaires de l'une des dynasties rabbiniques les plus riches d'Israël. Il y a
dix ans, Forbes estimait la fortune de David Abuhatzeira à 750 millions de
shekels (environ 202 millions de dollars à l'époque). David est également le
rabbin et le confident d'un homme qui était à l'époque l'une des figures les
plus puissantes du Congo, le milliardaire israélien Dan Gertler, résident de la
ville de Bnei Brak, majoritairement haredi [ultra-orthodoxe]. Dans un pays
aussi riche en ressources naturelles que la RDC, il n'y a qu'une ressource plus
précieuse que les minerais eux-mêmes : un canal direct vers les détenteurs du
pouvoir, ce que Gertler possédait indubitablement. Même les plus grandes
compagnies minières du monde ont dû passer par Gertler pour avoir accès aux
mines du pays.
Les
relations entre la famille du rabbin et le milliardaire ne se limitent pas à
celles d'un mentor spirituel et d'un acolyte. Parmi les Panama Papers - les
documents fuités au Consortium international des journalistes d'investigation depuis
le cabinet d'avocats international Mossack Fonseca basé à Panama en 2016, qui
ont révélé l'utilisation par de nombreux hommes d'affaires de refuges fiscaux -
figure un projet d'accord, qualifié de contrat de conseil, d'une valeur de
plusieurs millions de dollars, entre Yitzhak, le frère de Shlomo Abihassira, et
le groupe d'entreprises de Gertler. L'existence
de l'accord a été rapportée pour la première fois par Uri Blau et Daniel Dolev
dans Haaretz.
Shlomo
Abihassira a également été suspecté en 2013 dans une affaire de blanchiment
d'argent à grande échelle surnommée « l'affaire de l'art », dans laquelle un
autre suspect était l'un des avocats de Gertler, Avi Lavi - qui a quitté Israël
juste avant le début de l'enquête policière et n'est pas revenu. À ce jour,
aucun acte d'accusation n'a été déposé dans cette affaire.
Même les
plus grandes sociétés minières du monde ont dû passer par Gertler pour avoir
accès aux mines du pays.
Dan
Gertler. Photo Bloomberg
En
décembre 2017, un mois avant que l'arrière-petit-fils de Baba Sali ne commence censément
à se rendre à l'Afriland Bank de Kinshasa avec de grandes quantités d'argent
liquide, le département du Trésor usaméricain, dans le cadre de sa guerre
contre la corruption internationale, a imposé
des sanctions à Gertler, à l'un de ses associés et à 14 entreprises
qui lui sont liées. Selon la directive, qui a été étendue à d'autres
entreprises à la mi-2018, « Gertler a utilisé son amitié étroite avec le
président de la RDC Joseph Kabila » pour devenir « un intermédiaire » dans des
« transactions minières et pétrolières corrompues » en RDC. En outre, le
gouvernement usaméricain a noté que « Gertler a agi pour ou au nom de Kabila,
aidant Kabila à organiser des sociétés de location offshore. » Le département
du Trésor a déclaré que « rien qu'entre 2010 et 2012, la RDC aurait perdu plus
de 1,36 milliard de dollars de revenus » en raison de la sous-évaluation des
actifs miniers à la suite des actions de
Gertler.
En raison
des sanctions, le nom Gertler est
aujourd'hui considéré comme un anathème par de nombreuses entités commerciales.
Aucun banque souhaitant opérer aux USA n'a le droit de fournir des services à
Gertler en monnaie US. Sur le plan juridique, rien n'empêche Gertler de
recevoir des services de banques dans d'autres devises. Dans la pratique,
cependant, les banques israéliennes et autres refusent les clients et les
paiements liés à une entité ou à une personne faisant l'objet de sanctions de
la part des USA. Dans le cadre de ces sanctions, il est interdit aux citoyens usaméricains
de faire des affaires avec Gertler.
Mais
alors que les banques en Israël et ailleurs ont rejeté les transferts
financiers lorsqu'elles ont découvert que leur source était Gertler, Afriland
Bank à Kinshasa a accueilli Gertler à bras ouverts.
Les
documents de l'enquête, qui ont d'abord été mis à la disposition de la
Plate-forme pour la protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF), une
organisation de défense des droits humains basée à Paris, et de Global Witness,
montrent qu'Abihassira n'aurait pas été le seul associé de Gertler à se
présenter à la banque avec des sommes d'argent inhabituelles. Les documents,
qui ont été examinés par The Marker, les deux organisations et d'autres
professionnels dans le cadre d'une coopération journalistique internationale,
montrent également comment une série d'associés, d'ONG, d'avocats et de
conseillers médiatiques très haut placés en Israël et ailleurs ont reçu des
paiements dont la source se trouverait dans les dépôts en espèces que les
associés et les employés auraient apportés à la succursale d'Afriland First.
Les documents mis à la disposition de The Marker au cours de l'enquête
montrent que les banques israéliennes étaient préoccupées par le fait que
certains des transferts provenant de comptes liés à Gertler à l'Afriland Bank
correspondaient à la définition d'un « drapeau rouge » qui suscite des soupçons
de blanchiment d'argent.
«
L'enquête montre à quel point il est facile pour des personnes disposant de
pouvoir et de capitaux d'exploiter l'inefficacité de la réglementation
bancaire, la confidentialité des entreprises et les astuces juridiques, même si
elles ont été accusées de corruption », dit Gabriel Bourdon-Fattal de PPLAAF. «
En Israël et ailleurs, les régulateurs doivent prendre des mesures importantes
pour corriger les faiblesses du système financier mondial ».
Les
requins sentent l'argent
Dan
Gertler est issu d'une des familles aristocratiques de l'industrie diamantaire
israélienne en perte de vitesse. Il est le petit-fils de Moshe Schnitzer, qui a
créé l'Israel Diamond Exchange, basé à Ramat Gan, et le fils d'Hannah Gertler,
une mondaine qui a créé l'organisation philanthropique des femmes de
diamantaires et une femme d'affaires qui a investi dans de nombreuses
entreprises technologiques, médiatiques et immobilières au fil des ans.
La
famille est devenue célèbre en Israël en partie à cause d'un drame criminel
survenu en 1995, lorsque la sœur de Gertler, Keren, a été kidnappée par le
criminel Avi Sapan et sa fille, dans le but d'obtenir une rançon de 2 millions
de dollars de la part de la famille fortunée. L'incident s'est terminé lorsque
des policiers israéliens ont tiré 11 balles sur Sapan, le tuant. Dan Gertler
avait une vingtaine d'années à l'époque, il était ambitieux et (encore) laïc,
désireux de prouver qu'il savait lui aussi comment gagner beaucoup d'argent.
Son incursion en Afrique a commencé dans ces années-là, lorsque la RDC était
connue sous le nom de Zaïre.
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La
première guerre du Congo a éclaté en 1996 et a entraîné la destitution du
dictateur du Zaïre, Mobutu Sese Seko, par les milices de Laurent Kabila, le
chef des rebelles. À la fin des hostilités, Kabila s'est autoproclamé président
du pays, qu'il a rebaptisé République démocratique du Congo.
La
deuxième guerre du Congo, qui a éclaté environ un an plus tard et s'est
poursuivie pendant cinq ans, jusqu'en 2003, a été le conflit le plus meurtrier
que l'humanité ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de cinq
millions de personnes ont perdu la vie et des millions d'autres ont été
blessées ou sont devenues des réfugiés. La guerre a eu des causes diverses dérivant
de conflits politiques et tribaux, d'intérêts particuliers des pays impliqués -
en particulier le Rwanda, voisin du Congo à l'est - et d'intérêts économiques
liés aux richesses minérales de l'est et du sud de la RDC. (La RDC est le 11e
plus grand pays du monde en superficie -
Israël pourrait y tenir environ 106 fois).
Les
canons ont grondé, les machettes ont tailladé, les maisons ont brûlé et les
femmes ont été violées. Alors même que l'odeur du sang imprégnait la
malheureuse république, certains requins de la région sentaient l'argent. Vers
1998, le jeune Gertler débarque à Kinshasa, poussé par le désir de se
rapprocher du nouveau président. Ses connaissances ont des versions différentes
de la façon dont il s'y est pris pour s'insinuer dans la famille régnante, mais
ce qui est incontestable, c'est qu'il y est parvenu.
Pour
commencer, Gertler a discerné la soif d'argent du nouveau gouvernement. Pour
seulement 20 millions de dollars, qu'il a levés auprès de connaissances dans
l'industrie israélienne du diamant, il a obtenu un permis exclusif pour
extraire des diamants de la RDC. Par la suite, il a également participé aux
efforts de Kabila, qui n'ont pas été couronnés de succès, pour acquérir un
savoir-faire militaire et des armes en provenance d'Israël, comme l'ont révélé
les procédures judiciaires qui l'ont opposé au consultant en sécurité Yossi
Kamissa au cours de la dernière décennie. Finalement, il a trouvé sa place
comme l'un des caïds de l'industrie minière de la RDC, mais pas nécessairement
dans le secteur des diamants.
Gertler
est devenu une étape essentielle sur le chemin des sociétés internationales qui
cherchaient à obtenir des permis d'exploitation sur les terres riches de la
république pauvre. C'est notamment le cas du cobalt, un minerai présent en
abondance en RDC et considéré comme le nouvel or en raison de son utilisation
intensive dans la fabrication de batteries, notamment pour les smartphones.
Les liens
étroits de Gertler avec la famille régnante au Congo sont restés solides même
après l'assassinat de Laurent Kabila par son garde du corps en 2001. Son fils,
Joseph, lui a succédé et a dirigé le pays pendant 17 ans, jusqu'en janvier
2019. Au cours de cette période, il a été élu président à deux reprises, en
2006 et en 2011, mais il a repoussé de près de trois ans l'élection prévue en
2016.
Les
presque deux décennies au pouvoir de Joseph Kabila ont été les années d'or de
Gertler dans le pays du cobalt et du sang. De millionnaire, il est devenu
multimillionnaire, puis milliardaire, et manifestement l'une des personnes les
plus étroitement identifiées avec le gouvernement. Selon certaines
informations, il est devenu un citoyen congolais, un envoyé diplomatique de
Kabila et une cible des services de police et de lutte contre la corruption aux
USA, en Grande-Bretagne, en Suisse et en Israël.
Joseph
Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo. Photo REUTERS
En 2016,
le ministère usaméricain de la Justice et le gestionnaire de fonds spéculatif
Och Ziff, basé à New York et impliqué dans des activités minières en RDC, ont
signé un accord de règlement dans lequel la société a payé une amende de plus
de 400 millions de dollars pour avoir corrompu des fonctionnaires dans des pays
africains, dont la RDC. L'acte d'accusation convenu, dont Och Ziff a admis les
détails, indique qu'entre 2005 et 2015, par l'intermédiaire d'une personne
décrite comme « DRC Partner », comme « un homme d'affaires israélien dont
l'identité est connue des USA » et comme une personne ayant « des intérêts
significatifs dans les industries du diamant et de l'exploitation minière en
[RDC] », la société a versé environ 100 millions de dollars de pots-de-vin à
des personnalités du gouvernement congolais afin d'obtenir divers permis
d'exploitation minière, y compris pour le cobalt et le cuivre. Selon un
document judiciaire, il a été demandé à Och Ziff de verser aux investisseurs
d'Africo une compensation d'au moins 150 millions de dollars.
Ces
derniers détenaient les droits d'exploitation d'une mine de cuivre et de cobalt
appelée Kalukundi. Le gouvernement congolais a révoqué la licence minière
d'Africo, et Gertler et Och Ziff ont fini par prendre le contrôle des droits
miniers à un prix prétendument avantageux, dans le cadre d'un accord de
corruption qu'Och Ziff a admis.
En
Grande-Bretagne, une enquête est en cours depuis 2013 sur des permis
d'exploitation minière accordés en RDC à une société kazakhe, Eurasian Natural
Resources Corporation (ENRC). Cette société, qui a été cotée à la bourse de
Londres, est contrôlée par le milliardaire juif-kazakh Alexander Machkevitch.
Au centre de l'enquête se trouvent des paiements de dizaines de millions
d'euros qui auraient été faits aux sociétés de Gertler, les anciens avocats de
l'ENRC soupçonnant que l'argent était un pot-de-vin versé en échange de droits
d'exploitation minière. L'ENRC a nié ces allégations en réponse à divers
rapports dans le passé. Depuis janvier, une enquête est en cours en Suisse sur
des soupçons de corruption concernant les permis d'exploitation minière accordés
à la multinationale Glencore et aux sociétés congolaises de Gertler.
Lorsque
le président Joseph Kabila a cédé à la pression et a déclaré la tenue
d'élections en décembre 2018, il a déclaré qu'il ne briguerait pas un nouveau
mandat. Ses chances étaient de toute façon considérées comme faibles. Le
candidat qu'il soutenait a perdu. Le nouveau président, Félix Tshisekedi, s'est
montré modéré dans ses propos à l'égard de Gertler, mais il n'est pas certain
que les affaires de ce dernier continuent à prospérer comme par le passé. « Il
ne fait aucun doute que l'influence de Gertler dans le pays a diminué depuis la
période Kabila, et l'avenir nous dira dans quelle mesure », déclare un homme
d'affaires européen actif à Kinshasa.
Livraisons
d'argent à Israël
RDHADG,
la société sur le compte de laquelle Abihassira a déposé 17 millions de dollars
en espèces, selon les documents, n'est qu'une des nouvelles entreprises liées
de différentes manières à Gertler et à ses associés qui ont été créées au Congo
dans la période entourant l'imposition des sanctions usaméricaines en 2017. Les
documents de l'enquête montrent une série de 10 autres entreprises contrôlées
par une société appelée Gerco Sas, dont les propriétaires enregistrés sont
l'épouse de Gertler et neuf de leurs 12 enfants, dont certains sont mineurs, à
parts égales.
Les USA
imposent automatiquement des sanctions à une société si 50 % ou plus de ses
actions sont détenues par une personne à l'encontre de laquelle ils ont imposé
des sanctions. C'est peut-être la raison pour laquelle Gertler lui-même n'est
pas officiellement actionnaire.
Dans la
plupart des nouvelles sociétés, un citoyen congolais du nom d'Alain Mukonda est
enregistré en tant que directeur. Comme Abihassira, Mukonda a lui aussi été vu
à l'Afriland Bank avec des sommes d'argent inhabituelles, transportées dans des
valises. Selon les registres, il s'est présenté une vingtaine de fois à la
banque, avec des montants allant de quelques dizaines de milliers d'euros à 1,7
million d'euros. Au total, il a déposé près de 12 millions d'euros. Selon les
documents, un million de cette somme a été déposé en avril 2018 sur un compte
portant le nom d'Abihassira, et le reste a été versé à des sociétés que Gertler
ne nie pas contrôler. Mukonda nie que des dépôts en espèces aient été effectués
et affirme que les documents attestant des dépôts sont des faux.
La
plupart des fonds - plus de 8 millions d'euros - étaient destinés à Ventora
Global Services, l'une des sociétés locales créées par Mukonda en mars 2018.
Les documents révèlent que la société a servi de rampe de lancement pour les
transferts bancaires de fonds vers diverses entités liées à Gertler, dont
beaucoup en Israël.
Le
montant le plus important envoyé depuis le compte de la société est allé à
l'avocat israélien Avigdor (Dori) Klagsbald. Les documents montrent qu'en 2018,
2,4 millions d'euros ont été envoyés sur le compte de Klagsbald en plusieurs
versements. Klagsbald pourrait bien être l'avocat israélien le mieux connecté.
Il est difficile de penser à quelqu'un d'autre dont le cercle d'amis comprend
des juges de la Cour suprême anciens et actuels tels qu'Anat Baron, Uzi
Vogelman, son ancien partenaire du cabinet d'avocats Yoram Danziger et
l'actuelle présidente de la Cour suprême Esther Hayut, aux côtés du chef du
Mossad Yossi Cohen, avec lequel Klagsbald entretient une amitié étroite, comme
cela a été récemment révélé dans un litige civil.