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25/11/2025

La dernière escalade au Liban sert les intérêts de Netanyahou et bénéficie de l’appui de Trump

 

Amos Harel, Haaretz, 24/11/2025
Traduit par Tlaxcala

Washington déploie un immense effort pour forger une nouvelle réalité au Liban et estime peut-être qu’une démonstration de sérieux de la part d’Israël peut sortir les négociations de l’impasse. Mais les attaques israéliennes sont également liées à d’autres fronts – et semblent viser à détourner l’attention des échecs de Netanyahou.


L’opération d’assassinat au cœur de Beyrouth dimanche a constitué l’action israélienne la plus brutale au Liban depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu il y a un an. Après des semaines de menaces, l’armée de l’air a tué Haytham Ali Tabatabai, qualifié de chef d’état-major du Hezbollah. La plupart des dirigeants de l’organisation, à commencer par l’ancien secrétaire général Hassan Nasrallah, ont été tués lors de la guerre de l’automne dernier.

« Cessez-le-feu » est un terme relatif. Dans la pratique, Israël a repris ses attaques presque dès le premier jour, visant principalement des opérateurs du Hezbollah et des systèmes d’armes déployés au sud du fleuve Litani. Au cours de l’année écoulée, près de 400 personnes ont été tuées dans les frappes israéliennes au Liban. La plupart étaient des combattants du Hezbollah, mais lors d’une frappe inhabituelle la semaine dernière, visant une cible militaire du Hamas dans le camp de réfugiés d’Aïn El Heloueh près de Sidon, 14 Palestiniens ont été tués.

Haret Hreik, 23 novembre : après l'assassinat ciblé israélien. Photo Ibrahim AMRO / AFP


Les frappes israéliennes visent les efforts du Hezbollah pour redéployer des hommes armés et une infrastructure militaire dans la zone que l’organisation était censée évacuer en vertu de l’accord de cessez-le-feu. Mais en coulisses, d’autres considérations semblent également entrer en jeu.

Jusqu’à cet été, un certain optimisme régnait à Jérusalem et à Beyrouth quant à la situation au Liban. L’impression était que le nouveau gouvernement libanais et l’actuelle direction de l’armée libanaise étaient prêts à affronter le Hezbollah et déterminés à poursuivre son désarmement, un effort renforcé par les succès d’Israël durant la guerre.

Mais ces derniers mois, les évaluations sont devenues plus pessimistes. Les efforts de l’armée libanaise ont cessé, et le Hezbollah a accéléré ses tentatives de se réarmer des deux côtés du Litani. En réponse, Israël a intensifié ses attaques, même si le Hezbollah s’est jusqu’à présent abstenu de toute attaque contre Israël.

Tabatabai est l’un des derniers membres vétérans de la direction militaire du Hezbollah, parmi les rares à avoir survécu à la guerre de l’an dernier. La décision de tuer un homme aussi haut placé signale qu’Israël est prêt à prendre des risques, même si cela implique de rompre le cessez-le-feu avec plusieurs jours d’affrontements militaires.

Le rapport de forces entre les deux parties n’est plus le même qu’il y a plus d’un an. Nasrallah et la plupart des dirigeants militaires du Hezbollah ne sont plus en vie, les stocks de roquettes de l’organisation ont diminué et son moral de combat semble également en baisse. Néanmoins, il existe un risque de représailles du Hezbollah.

Netanyahou n’aurait vraisemblablement pas pris ce risque sans l’appui total deTrump. Les USAméricains déploient de grands efforts pour convaincre les deux parties d’avancer vers un plan pour une nouvelle réalité au Liban ; peut-être, si le processus diplomatique est effectivement enlisé, ont-ils estimé qu’un exemple létal de la détermination d’Israël était nécessaire.

Les développements de dimanche au Liban sont également liés à ce qui se passe sur d’autres fronts. En Syrie, l’administration Trump tente de promouvoir un accord de normalisation avec Israël, mais se heurte à des objections de Netanyahou. En outre, Israël s’inquiète du déploiement militaire du Hamas dans les régions de Tyr et Sidon. Ce déploiement pourrait être utilisé par le Hamas pour exercer une contre-pression alors que les USAméricains tentent de faire respecter le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Mais, comme souvent avec Netanyahou, il est impossible d’ignorer l’utilité politique de ces actions pour lui. Ce n’est pas un hasard s’il a ravivé les tensions avec le gouvernement syrien par une visite provocatrice du côté syrien du Golan la semaine dernière. L’opération à Beyrouth ne semble pas non plus étrangère à ce type de calculs, et il en va de même pour les frictions régulières à Gaza.

Le fait que des foyers de tension plus ou moins intenses brûlent sur plusieurs fronts aide Netanyahou à contrôler la conversation publique et à créer l’état d’esprit qu’il souhaite pour la prochaine campagne électorale. Cela lui fournit également une multitude d’excuses pour retarder encore son procès pénal.

Il peut continuer à affirmer avoir tiré les leçons de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et que c’est pour cette raison qu’il adopte une ligne agressive et combative. Mais en pratique, ses décisions ne semblent pas motivées uniquement par des considérations de sécurité.

Une bombe pour l’état-major de Tsahal

Dans les heures qui ont précédé et suivi la frappe de Beyrouth, le chef d’état-major de Tsahal Eyal Zamir était absorbé par un autre dossier : une série de mesures de commandement visant des officiers supérieurs de Tsahal, dans le contexte des conclusions du comité Turgeman sur les défaillances du 7 octobre. Le comité, présidé par le général de division (rés.) Sami Turgeman, a examiné les principaux briefings militaires et évalué leur qualité. Son rapport, déposé début novembre, comprend des recommandations générales et explicites, ainsi que des recommandations personnelles contre plus de dix officiers impliqués dans la prise de décision dans les jours précédant l’attaque du Hamas sur le Néguev occidental et le jour du massacre.

Turgeman a déposé une bombe dans le bureau de Zamir, étant donné que des mesures de commandement ne faisaient pas officiellement partie du mandat du comité. Zamir n’était pas initialement désireux de traiter ce dossier, compte tenu du poids que la guerre fait peser sur Tsahal et des cicatrices laissées par les massacres. Il est difficile pour le chef d’état-major de sortir indemne de cet épisode. Beaucoup d’officiers estiment avoir été lésés. Inversement, des familles endeuillées ne seront pas satisfaites des mesures prises, et le Conseil du 7 octobre, qui regroupe des centaines d’entre elles, est fondé à exiger une commission d’enquête d’État indépendante.

Les mesures annoncées dimanche soir ont finalement été assez sévères : suspension du service de réserve pour trois généraux majors en instance de retraite, et réprimandes de commandement pour trois autres toujours en service. Des mesures similaires – suspension de la réserve, réprimandes de commandement et même renvoi du service actif – ont été prises contre plusieurs autres officiers supérieurs, du grade de lieutenant-colonel à celui de général de brigade, au sein du renseignement militaire et du commandement sud.

Les décisions correspondent de très près aux recommandations de Turgeman. En revanche, la décision de Zamir de se concentrer sur la responsabilité des officiers en poste le 7 octobre a empêché la prise de mesures contre le général de division Eliezer Toledano, qui était commandant du sud jusqu’à trois mois avant le déclenchement de la guerre. Toledano, comme la plupart des autres impliqués, avait déjà pris sa retraite durant la guerre.

La principale difficulté de Zamir depuis des mois concerne le chef du renseignement militaire, le général de division Shlomi Binder. La brigade opérationnelle qu’il commandait le 7 octobre était partie prenante dans l’échec de Tsahal à se préparer et à répondre efficacement à l’invasion du Hamas dans le Néguev occidental. Mais en tant que chef du renseignement militaire, Binder est très apprécié de Zamir et essentiel pour ses orientations futures, après avoir excellé dans la direction du renseignement militaire durant les guerres au Liban et en Iran.

Zamir n’a pas de candidat adéquat pour succéder à Binder s’il devait traduire la réprimande en un départ immédiat, ou si Netanyahou et le ministre de la Défense Israel Katz tentaient de pousser à sa sortie. Il a finalement été décidé que Binder recevrait une réprimande de commandement et ne resterait pas dans Tsahal à l’issue de son mandat à la tête du renseignement militaire. Ce compromis lui permettra d’aller au bout de son mandat.

Prendre des mesures sévères contre les responsables constitue une étape bienvenue au regard de la gravité de la défaillance, même si elle intervient très tard – plus de deux ans après le massacre. Si Zamir souhaite tenter de reconstruire la confiance du public israélien envers l’armée, fortement ébranlée, il doit accomplir cette étape, l’une des deux essentielles. L’autre consiste à ouvrir un véritable processus de mise en œuvre des leçons de la guerre, un processus qui n’a jamais réellement commencé.

Mais d’un point de vue politique, il n’est pas encore clair si Zamir a réussi. En apparence, Netanyahou a de bonnes raisons d’être satisfait : le feu est de nouveau dirigé contre Tsahal, et il prend soin de n’exprimer aucun sentiment de responsabilité ou de culpabilité pour le massacre qui s’est produit sous sa surveillance de premier ministre quasi-éternel.

Peut-être que la différence flagrante entre les mesures tardives prises contre les officiers, d’une part, et la conduite de Netanyahou, de l’autre, intensifiera à nouveau la demande d’établissement d’une commission d’enquête d’État comme enjeu central de la prochaine campagne électorale. L’opposition commence effectivement à concentrer son attention sur cette injustice accablante.

30/09/2024

SCARLETT HADDAD
Apesar das críticas ao Hezbollah, este não é o momento para discórdia interna entre os libaneses


Scarlett Haddad, L’Orient-Le Jour, 28/9/2024
Traduzido por
Helga Heidrich, editado por Fausto Giudice, Tlaxcala

Scarlett Haddad é jornalista e analista do jornal libanês de língua francesa L'Orient-Le Jour. Ela é especialista em questões políticas internas libanesas, além de assuntos sírios, palestinos e iranianos do ponto de vista do Líbano, incluindo tópicos relacionados ao Hezbollah e ao conflito árabe-israelense.

Em um momento em que está travando uma guerra feroz, embora de apoio, contra os israelenses, o Hezbollah teme que possa enfrentar distúrbios internos. Em um momento em que os habitantes do sul voltaram a refugiar-se por causa da violência dos bombardeios israelenses em sua região, vozes políticas e de outros tipos se levantaram para criticar o Hezbollah e pedir que ele feche a “frente de apoio”. Isso pode ser pura coincidência ou a expressão da inquietação popular em relação a essa frente e à perspectiva de sua ampliação, mas também pode ser um passo em um plano para colocar o Hezbollah contra a parede como um prelúdio para seu enfraquecimento.


Kamal Sharaf, Iêmen

Depois de ter mais ou menos evitado criticar o Hezbollah muito abertamente, especialmente após a escalada israelense dos últimos dias, algumas figuras políticas decidiram levantar a voz. Isso pode ser totalmente justificado pela intensificação e ampliação dos ataques israelenses em várias regiões do Líbano e pela ameaça de uma invasão terrestre, mas a natureza simultânea dessas críticas levanta questões para o Hezbollah.

Em um momento em que é alvo de ataques assassinos e está conduzindo uma investigação interna sobre uma possível infiltração, que seus oponentes estão explorando para minar sua credibilidade entre seus apoiadores, o Hezbollah está se questionando se essa súbita onda de críticas é espontânea ou se é orquestrada por partidos estrangeiros. Ele também se pergunta  se esse é apenas um meio indireto de pressioná-lo a aceitar determinadas condições ou se há um plano mais amplo.

O que realmente chama sua atenção é o momento dessa campanha, que ocorre em um momento em que as negociações de trégua devem ser realizadas em Nova York. Essas negociações, lideradas por americanos e franceses, devem, em princípio, envolver uma interrupção de 21 dias nos combates, o tempo necessário para se chegar a um acordo sobre uma solução aprofundada para a situação na fronteira sul do Líbano. O Hezbollah e, com ele, o Líbano oficial estão insistindo que o acordo também deve abranger Gaza, mas os israelenses e os americanos querem separar as duas questões. Portanto, eles poderiam tentar pressionar o Hezbollah para que mude de ideia sobre o último ponto.

Entretanto, o Hezbollah é inflexível e continuará a apoiar o Hamas em Gaza por meio da frente aberta no sul do Líbano. Ele considera que todas as tentativas de mudar de ideia estão fadadas ao fracasso, especialmente porque, após os últimos ataques israelenses, qualquer concessão de sua parte seria interpretada como uma derrota. Portanto, ele está preparado para enfrentar as consequências dessa posição, mas o que o preocuparia é se essa súbita onda de críticas não fosse o prelúdio de uma agitação interna. Além dos ataques israelenses, ele terá de lidar com a notória discórdia intercomunitária que se tornou uma obsessão para ele desde os confrontos de maio de 2008 entre o Hezbollah e o governo de Siniora.

Nos últimos meses, as pessoas próximas ao Hezbollah consideram que uma das maiores conquistas da abertura da “frente de apoio” foi a consolidação das relações entre os partidários do grupo e a rua sunita que favorece o Hamas. Esse tipo de “lua de mel” que sunitas e xiitas no Líbano estão vivendo atualmente, unidos pela causa palestina, significa que o Hezbollah pode sentir que sua retaguarda está protegida e, portanto, pode se dedicar totalmente à frente e ao seu ambiente popular. Além disso, o fato de que, de tempos em tempos, combatentes palestinos e outros de vários grupos sunitas lançam mísseis contra o norte israelense a partir do sul é uma forma de mostrar a extensão do entendimento e da coordenação entre eles e o Hezbollah. Da mesma forma, a recepção de pessoas deslocadas do sul em regiões predominantemente sunitas é mais uma prova das boas relações que existem atualmente. Esse é um golpe terrível contra qualquer tentativa de provocar discórdia entre sunitas e xiitas. Mesmo após os chamados ataques com bip e walkie-talkie, muitos jovens sunitas, especialmente de Tarik Jdidé, correram para dar sangue aos feridos.

No que diz respeito à comunidade drusa, o Hezbollah também pode ficar tranquilo devido às posições assumidas por seu líder Walid Joumblatt, que expressou repetidamente seu apoio à causa palestina e ao Hamas em particular nessa guerra que já dura mais de 11 meses. Ele também fez várias declarações pedindo aos habitantes da montanha que abrissem suas portas para os deslocados do sul e aumentou o número das chamadas reuniões de reconciliação e aproximação com várias partes na montanha e em outros lugares, com o objetivo declarado de cortar pela raiz qualquer tentativa de discórdia interna.

Ainda restam os cristãos, que parecem ser mais difíceis de serem tratados pelo Hezbollah no período atual. Suas relações com o Movimento Patriótico Livre (MPL) se tornaram mais complicadas e ele não pode mais contar com o apoio inabalável da base do partido. É verdade que o MPL elaborou um plano para ajudar os deslocados no sul, mas a sensibilidade de sua base não é mais tão favorável ao Hezbollah. Por outro lado, a maioria dos outros partidos é totalmente hostil ao Hezbollah e, mesmo que seus líderes tenham esperado antes de expressar abertamente suas críticas, elas já estavam no ar.

Quanto a isso, sem dúvida não há nada de novo. Mas recentemente circularam rumores de que alguns partidos estão se organizando e treinando para um possível confronto com o Hezbollah. Imediatamente, o espectro da guerra civil, em todos os seus estágios, que ocorreu entre 1975 e 1990, reapareceu. Obviamente, as partes envolvidas negam qualquer desejo de se envolver em um novo confronto armado e afirmam que suas críticas são apenas a expressão de uma posição política justificada. Da mesma forma, fontes militares bem-informadas negam totalmente os rumores de uma possível militarização do conflito político, garantindo-nos que não há preparativos nesse sentido. Declarações tranquilizadoras nestes tempos de ansiedade. Portanto, este não é o momento para discórdia.

José Alberto Rodríguez Avila, Cuba

 

ALAIN GRESH/SARRA GRIRA
Gaza - Líbano, uma guerra ocidental


Alain Gresh e Sarra Grira, Orient XXI, 30/9/2024
Traduzido por
Helga Heidrich, editado por Fausto Giudice, Tlaxcala

Alain Gresh (Cairo, 1948) é um jornalista francês especializado na região do Mashreq e diretor do site OrientXXI.

Sarra Grira tem doutorado em literatura e civilização francesas, com uma tese intitulada "Roman autobiographique et engagement: une antinomie? (XXe siècle)", e é editora-chefe do site OrientXXI.

Até onde Tel irá Aviv? Não satisfeito em reduzir Gaza a um campo de escombros e cometer genocídio, Israel está estendendo suas operações ao vizinho Líbano, usando os mesmos métodos, os mesmos massacres e a mesma destruição, convencido do apoio infalível de seus financiadores ocidentais que se tornaram cúmplices diretos de suas ações.

 

O número de libaneses mortos nos bombardeios ultrapassou 1.640, e as “façanhas” israelenses se multiplicaram. Inauguradas pelo episódio dos bipes, que fez com que muitos comentaristas ocidentais ficassem maravilhados com a “façanha tecnológica”. Que pena para as vítimas, mortas, desfiguradas, cegas, amputadas, eliminadas. Será repetido ad nauseam que, afinal de contas, foi apenas o Hezbollah, uma “humilhação”, uma organização que, não falta lembrar, a França não considera como organização terrorista. Como se as explosões não tivessem afetado toda a sociedade, matando tanto milicianos quanto civis. No entanto, o uso de armadilhas é uma violação das leis marciais, conforme apontado por vários especialistas e organizações humanitárias.

Os assassinatos sumários de líderes do Hezbollah, incluindo o de seu secretário-geral Hassan Nasrallah, sempre acompanhados de inúmeras “vítimas colaterais”, não causam nem mesmo um escândalo. O mais recente gesto de Netanyahu de desprezo pela ONU foi dar o sinal verde para o bombardeio da capital libanesa na própria sede da organização.

Em Gaza e no restante dos territórios palestinos ocupados, os membros do Conselho de Segurança da ONU ignoram cada vez mais as opiniões da Corte Internacional de Justiça (CIJ). O Tribunal Penal Internacional (TPI) está adiando a emissão de um mandado contra Benjamin Netanyahu, apesar de seu promotor relatar pressões “de líderes mundiais” e de outras partes, incluindo ele próprio e sua família.

 Já ouvimos Joe Biden, Emmanuel Macron ou Olaf Scholz protestarem contra essas práticas?

Há quase um ano, um punhado de vozes, que quase parecem ser os palhaços da aldeia, vem denunciando a impunidade israelense, incentivada pela inação ocidental. Essa guerra nunca teria sido possível sem o transporte aéreo de armas americanas - e, em menor escala, europeias - e sem a cobertura diplomática e política dos países ocidentais. A França, se quisesse, poderia tomar medidas que realmente atingiriam Israel, mas ainda se recusa a suspender as licenças de exportação de armas que concedeu. Ela também poderia pressionar a União Europeia, com países como a Espanha, para suspender o acordo de associação com Israel. Não está fazendo isso.

A interminável Nakba palestina e a destruição acelerada do Líbano não são apenas crimes israelenses, mas também crimes ocidentais pelos quais Washington, Paris e Berlim têm responsabilidade direta. Longe da postura e da teatralidade da Assembleia Geral da ONU nos dias de hoje, não nos deixemos enganar pelas birras de Joe Biden ou pelas esperanças piedosas de Emmanuel Macron pela “proteção de civis”, que nunca perdeu uma oportunidade de mostrar seu apoio inabalável ao governo de extrema direita de Benjamin Netanyahu. Não vamos nem esquecer o número de diplomatas que deixaram o salão da Assembleia Geral da ONU quando o primeiro-ministro israelense tomou a palavra, em um gesto que teve mais a ver com catarse do que com política. Pois, embora os países ocidentais sejam os principais responsáveis pelos crimes de Israel, outros, como a Rússia e a China, não tomaram nenhuma medida para pôr fim a essa guerra, cujo escopo está se expandindo diariamente, transbordando para o Iêmen hoje e talvez para o Irã amanhã.

Essa guerra está nos mergulhando em uma era sombria na qual as leis, o direito, as salvaguardas, tudo o que impediria a humanidade de afundar na barbárie, está sendo metodicamente destruído. Uma era em que um lado decidiu levar o outro lado à morte, julgando-o “bárbaro”. Inimigos selvagens”, nas palavras de Netanyahu, que ameaçam a ‘civilização judaico-cristã’. O primeiro-ministro está tentando arrastar o Ocidente para uma guerra de civilização com conotações religiosas, na qual Israel se vê como o posto avançado no Oriente Médio. Com sucesso indiscutível.

Por meio das armas e munições que continuam a fornecer a Israel, por meio de seu apoio inabalável a um espúrio “direito à autodefesa”, por meio de sua rejeição ao direito dos palestinos à autodeterminação e à resistência a uma ocupação que a CIJ declarou ilegal e ordenou que fosse interrompida - uma decisão que o Conselho de Segurança da ONU se recusa a implementar - esses países são responsáveis pela arrogância de Israel. Como membros de instituições de prestígio como o Conselho de Segurança da ONU e o G7, os governos desses Estados endossam a lei da selva imposta por Israel e a lógica da punição coletiva. Essa lógica já estava em ação no Afeganistão em 2001 e no Iraque em 2003, com resultados conhecidos. Em 1982, Israel invadiu o Líbano, ocupou o sul, cercou Beirute e supervisionou os massacres nos campos palestinos de Sabra e Shatila. Foi essa “vitória” macabra que levou ao surgimento do Hezbollah, assim como a política de ocupação de Israel levou ao 7 de outubro. Porque a lógica da guerra e do colonialismo nunca pode levar à paz e à segurança.

 

ALAIN GRESH/SARRA GRIRA
Gaza – Libano: una guerra occidentale


Alain Gresh e Sarra Grira, Orient XXI, 30/9/2024
Tradotto da Fausto Giudice, Tlaxcala

Alain Gresh (Il Cairo 1948) è un giornalista francese specializzato nel Mashreq e direttore del sito web OrientXXI.

Sarra Grira ha conseguito un dottorato in letteratura e civiltà francese, con una tesi intitolata Roman autobiographique et engagement: une antinomie? (XXe siècle), ed è caporedattrice di OrientXXI.

Fino a dove si spingerà Tel Aviv? Non contento di aver ridotto Gaza a un campo di rovine e di aver commesso un genocidio, Israele sta estendendo le sue operazioni al vicino Libano, utilizzando gli stessi metodi, gli stessi massacri e le stesse distruzioni, convinto dell'indefettibile sostegno dei suoi finanziatori occidentali che sono diventati complici diretti delle sue azioni.

 

Il numero dei libanesi uccisi nei bombardamenti ha superato i 1.640 e gli “exploit” israeliani si sono moltiplicati. Inaugurati dall'episodio dei cercapersone, che ha fatto svenire molti commentatori occidentali per la “prodezza tecnologica”. Alla faccia delle vittime, uccise, sfigurate, accecate, amputate, cancellate. Si ripeterà ad nauseam che, in fondo, si trattava solo di Hezbollah, una “umiliazione”, un' organizzazione che, non dimentichiamolo, la Francia non considera un'organizzazione terroristica. Come se le esplosioni non avessero colpito l'intera società, uccidendo miliziani e civili. Eppure l'uso di trappole esplosive è una violazione delle leggi di guerra, come hanno sottolineato diversi specialisti e organizzazioni umanitari.

Gli assassinii sommari di leader di Hezbollah, compreso quello del suo segretario generale Hassan Nasrallah, ogni volta accompagnati da numerose “vittime collaterali”, non suscitano nemmeno uno scandalo. L'ultima frecciatina di Netanyahu alle Nazioni Unite è stata quella di dare il via libera al bombardamento della capitale libanese nella sede dell'organizzazione stessa.

A Gaza e nel resto dei Territori palestinesi occupati, i membri del Consiglio di sicurezza delle Nazioni Unite ignorano ogni giorno di più i pareri della Corte internazionale di giustizia (CIG). La Corte penale internazionale (Cpi) sta ritardando l'emissione di un mandato contro Benyamin Netanyahu, anche se il suo procuratore riferisce di pressioni “da parte dei leader mondiali” e di altre parti, incluso contro lui stesso e la sua famiglia.
Abbiamo mai sentito Joe Biden, Emmanuel Macron o Olaf Scholz protestare contro queste pratiche?

Da quasi un anno una manciata di voci, che sembrerebbero quasi gli scemi del paese, denunciano l'impunità israeliana, incoraggiata dall'inazione occidentale. Una guerra del genere non sarebbe mai stata possibile senza il trasporto aereo di armi usamericane - e in misura minore europee - e senza la copertura diplomatica e politica dei paesi occidentali. La Francia, se volesse, potrebbe adottare misure che colpiscano realmente Israele, ma si rifiuta ancora di sospendere le licenze di esportazione di armi che ha concesso. Potrebbe anche fare pressione sull'Unione Europea, insieme a paesi come la Spagna, per sospendere l'accordo di associazione con Israele. Non lo sta facendo.

L'infinita Nakba palestinese e l'accelerazione della distruzione del Libano non sono solo crimini israeliani, ma anche crimini occidentali di cui Washington, Parigi e Berlino sono direttamente responsabili. Lontano dalle pose e dai teatrini dell'Assemblea Generale delle Nazioni Unite di questi giorni, non lasciamoci ingannare dagli sfoghi finti di rabbia di Joe Biden o dai pii auspici di una “protezione dei civili” di Emmanuel Macron che non ha mai perso occasione per mostrare il suo incrollabile sostegno al governo di estrema destra di Benyamin Netanyahu. Non dimentichiamo nemmeno il numero di diplomatici che hanno lasciato la sala dell'Assemblea Generale delle Nazioni Unite quando il Primo Ministro israeliano ha preso la parola, in un gesto che aveva più a che fare con la catarsi che con la politica. Infatti, mentre alcuni paesi occidentali sono i principali responsabili dei crimini di Israele, altri, come la Russia e la Cina, non hanno intrapreso alcuna azione per porre fine a questa guerra, la cui portata si espande ogni giorno, estendendosi allo Yemen oggi e forse all'Iran domani.

Questa guerra ci sta facendo precipitare in un'epoca buia in cui le leggi, il diritto, le tutele, tutto ciò che impedirebbe all'umanità di sprofondare nella barbarie, vengono metodicamente abbattute. Un'epoca in cui una parte ha deciso di mettere a morte l'altra parte, giudicandola “barbara”. “Nemici selvaggi“, secondo le parole di Netanyahu, che minacciano la ”civiltà giudeo-cristiana”. Il Primo Ministro sta cercando di trascinare l'Occidente in una guerra di civiltà con sfumature religiose, in cui Israele si vede come avamposto in Medio Oriente. Con indubbio successo.

Con le armi e le munizioni che continuano a fornire a Israele, con il loro incrollabile sostegno a un  “diritto all'autodifesa” fasullo, con il loro rifiuto del diritto dei palestinesi all'autodeterminazione e a resistere a un'occupazione che la Corte internazionale di giustizia ha dichiarato illegale e ha ordinato di fermare - una decisione che il Consiglio di sicurezza delle Nazioni Unite si rifiuta di attuare - questi paesi sono responsabili dell'arroganza di Israele. In quanto membri di istituzioni prestigiose come il Consiglio di Sicurezza dell'ONU e il G7, i governi di questi Stati avallano la legge della giungla imposta da Israele e la logica della punizione collettiva. Questa logica era già all'opera in Afghanistan nel 2001 e in Iraq nel 2003, con risultati già noti. Nel 1982, Israele invase il Libano, occupò il sud, assediò Beirut e supervisionò i massacri nei campi palestinesi di Sabra e Shatila. È stata questa macabra “vittoria” a portare all'ascesa di Hezbollah, proprio come la politica di occupazione di Israele ha portato al 7 ottobre. Perché la logica della guerra e del colonialismo non può mai portare alla pace e alla sicurezza.

 

ALAIN GRESH/SARRA GRIRA
Gaza – Lebanon, a Western war

Alain Gresh and Sarra Grira, Orient XXI, 30/9/2024
Translated by
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alain Gresh (Cairo 1948) is a French journalist specialising in the Mashreq region and director of the OrientXXI website.

 Sarra Grira is a doctor in French literature and civilisation, with a thesis entitled Roman autobiographique et engagement: une antinomie? (XXe siècle), and is editor-in-chief of OrientXXI.

How far will Tel Aviv go? Not content with reducing Gaza to a field of ruins and committing genocide, Israel is extending its operations to neighbouring Lebanon, using the same methods, the same massacres and the same destruction, convinced of the unfailing support of its Western backers who have become direct accomplices in its actions.

The number of Lebanese killed in the bombardments has exceeded 1,640, and the Israeli ‘exploits’ have multiplied. Inaugurated by the episode of the pagers, which caused many Western commentators to swoon over the ‘technological feat’. Too bad for the victims, killed, disfigured, blinded, amputated, written off. It will be repeated ad nauseam that, after all, it was just Hezbollah, a ‘humiliation’, an organisation that, let's not forget, France does not consider to be a terrorist organisation. As if the explosions had not affected the whole of society, killing militiamen and civilians alike. Yet the use of booby-traps is a violation of the laws of war, as several specialists and humanitarian organisations have pointed out [1].

The summary assassinations of Hezbollah leaders, including that of its Secretary General Hassan Nasrallah, each time accompanied by numerous ‘collateral victims’, do not even cause a scandal. Netanyahu's latest thumbing of his nose at the UN was to give the go-ahead for the bombing of the Lebanese capital at the organisation's own headquarters.

In Gaza and the rest of the occupied Palestinian territories, the members of the UN Security Council are ignoring the opinions of the International Court of Justice (ICJ) more and more every day. The International Criminal Court (ICC) is delaying issuing a warrant against Benyamin Netanyahu, even though its prosecutor reports pressure ‘from world leaders’ and other parties, including himself and his family[2]. Have we heard Joe Biden, Emmanuel Macron or Olaf Scholz protest against these practices?

For almost a year now, a handful of voices - who would almost seem to be the village fools - have been denouncing Israeli impunity, encouraged by Western inaction. Such a war would never have been possible without the airlift of USAmerican - and to a lesser extent European - weapons, and without the diplomatic and political cover of Western countries. France, if it wanted to, could take measures that would really hit Israel, but it is still refusing to suspend the arms export licences it has granted. It could also lobby the European Union, with countries like Spain, to suspend the association agreement with Israel. It is not doing so.

The never-ending Palestinian Nakba and the accelerating destruction of Lebanon are not only Israeli crimes, but also Western crimes for which Washington, Paris and Berlin bear direct responsibility. Far from the posturing and theatrics of the UN General Assembly over the last few days, let's not be fooled by Joe Biden's anger or Emmanuel Macron's pious hopes for the ‘protection of civilians’, who has never missed an opportunity to show his unwavering support for Benyamin Netanyahu's extreme right-wing government. Let's not even forget the number of diplomats who left the UN General Assembly hall when the Israeli Prime Minister took the floor, in a gesture that had more to do with catharsis than politics. For while some Western countries bear primary responsibility for Israel's crimes, others, such as Russia and China, have taken no action to put an end to this war, whose scope is expanding daily, spilling over into Yemen today and perhaps Iran tomorrow.

This war is plunging us into a dark age in which the laws, the law, the safeguards, everything that would prevent humanity from sinking into barbarism, are being methodically torn down. An era in which one side has decided to put the other side to death, judging it to be ‘barbaric’. ‘Savage enemies‘, in Netanyahu's words, who threaten ’Judeo-Christian civilisation’. The Prime Minister is seeking to drag the West into a war of civilisation with religious overtones, in which Israel sees itself as the outpost in the Middle East. With undoubted success.

Through the arms and munitions they continue to supply to Israel, through their unwavering support for a spurious ‘right to self-defence’, through their rejection of the Palestinians' right to self-determination and to resist an occupation that the ICJ has declared illegal and ordered to be halted - a decision that the UN Security Council refuses to implement - these countries bear responsibility for Israel's hubris. As members of such prestigious institutions as the UN Security Council and the G7, the governments of these states endorse the law of the jungle imposed by Israel and the logic of collective punishment. This logic was already at work in Afghanistan in 2001 and in Iraq in 2003, with familiar results. Back in 1982, Israel invaded Lebanon, occupied the south, laid siege to Beirut and oversaw the massacres in the Palestinian camps of Sabra and Shatila. It was this macabre ‘victory’ that led to the rise of Hezbollah, just as Israel's policy of occupation led to 7 October. Because the logic of war and colonialism can never lead to peace and security.

29/09/2024

SCARLETT HADDAD
Despite criticism of Hezbollah, this is no time for internal discord among the Lebanese

Scarlett Haddad, L’Orient-Le Jour, 28/9/2024
Translated by
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Scarlett Haddad is a journalist and analyst for the French-language Lebanese daily L'Orient-Le Jour. She specializes in Lebanese domestic political issues in addition to Syrian, Palestinian and Iranian matters from Lebanon's perspective, including topics concerning Hezbollah and the Arab-Israeli conflict.

 At a time when it is waging a ferocious war, albeit a supportive one, against the Israelis, Hezbollah fears it could face internal unrest. At a time when the inhabitants of the South have taken to the streets again because of the violence of the Israeli bombardments in their region, political and other voices have been raised to criticise Hezbollah and ask it to close the ‘support front’. This may be pure coincidence or the expression of popular unease about this front and the prospect of its enlargement, but it may also be a step in a plan to put Hezbollah against the wall as a prelude to its weakening.


After having more or less avoided criticising Hezbollah too openly, particularly after the Israeli escalation of recent days, some political figures have decided to raise their voices. This may be entirely justified by the intensification and broadening of Israeli attacks on several regions of Lebanon and by the threat of a ground invasion, but the simultaneous nature of these criticisms raises questions for Hezbollah.

At a time when it is the target of murderous attacks and is conducting an internal investigation into possible infiltration, which its opponents are exploiting to undermine its credibility among its supporters, Hezbollah is wondering whether this sudden wave of criticism is spontaneous or whether it is orchestrated by foreign parties. It is also wondering whether this is just an indirect means of putting pressure on it to accept certain conditions or whether there is a wider plan.

What really catches its attention is the timing of this campaign, which comes at a time when truce negotiations are due to be held in New York. These talks, led by the USAmericans and the French, should in principle involve a 21-day halt to the fighting, the time needed to reach an agreement on an in-depth solution to the situation on Lebanon's southern border. Hezbollah and with it official Lebanon are insisting that the agreement should also cover Gaza, but the Israelis and the USAmericans want to separate the two issues. They could therefore try to put pressure on Hezbollah to change its mind on the latter point.

However, Hezbollah is adamant that it will continue to support Hamas in Gaza through the open front in southern Lebanon. It considers that all attempts to change its mind are doomed to failure, especially since, after the latest Israeli attacks, any concession on its part would be interpreted as a defeat. It is therefore prepared to face the consequences of this position, but what would worry them is if this sudden wave of criticism were not the prelude to internal unrest. In addition to the Israeli attacks, they will have to deal with the notorious intercommunal discord that has become an obsession for Hezbollah since the coup of 7 May 2008 and the clashes that followed.

Over the last few months, those close to Hezbollah consider that one of the greatest achievements of the opening of the ‘support front’ has been the consolidation of relations between the group's supporters and the Sunni street that favours Hamas. This sort of ‘honeymoon’ that Sunnis and Shiites in Lebanon are currently experiencing, united for the Palestinian cause, means that Hezbollah can feel that its back is protected and it can therefore devote itself fully to the front and its popular environment. Moreover, the fact that from time to time Palestinian fighters and others from various Sunni groups launch missiles against the Israeli North from the South is a way of showing the extent of the understanding and coordination between them and Hezbollah. Similarly, the welcome given to displaced persons from the South in predominantly Sunni regions is further proof of the good relations that currently exist. This is a terrible blow to any attempt to spark discord between Sunnis and Shiites. Even after the so-called beeper and walkie-talkie attacks, many young Sunnis, particularly from Tarik Jdideh neighbourhood, rushed to give blood to the wounded.

As far as the Druze community is concerned, Hezbollah can also rest easy because of the positions taken by its leader Walid Joumblatt, who has repeatedly expressed his support for the Palestinian cause and Hamas in particular in this war that has been going on for over 11 months. He has also made numerous statements urging the inhabitants of the Mountain to open their doors to displaced persons from the South, and has increased the number of so-called reconciliation and rapprochement meetings with numerous parties in the Mountain and elsewhere, with the declared aim of nipping in the bud any attempt at internal discord.

That leaves the Christians, who seem to be more difficult for Hezbollah to manage in the current period. Its relations with the Free Patriotic Movement have become more complicated and it can no longer count on unfailing support from the party's base. Admittedly, the FPM has drawn up a plan to help displaced persons in the South, but the sensitivity of its base is no longer as favourable to Hezbollah. On the other hand, most of the other parties are downright hostile to Hezbollah and even if their leaders waited before openly expressing their criticism, it was already in the air.

In this respect, there is no doubt nothing new. But rumours have been circulating recently that some parties are organising and training for a possible confrontation with Hezbollah. Immediately, the spectre of the civil war, in all its stages, which took place between 1975 and 1990, reappeared. Of course, the parties concerned deny any desire to engage in a new armed confrontation and claim that their criticisms are merely the expression of a justified political position. Similarly, well-informed military sources totally deny rumours of a possible militarisation of the political conflict, assuring us that there are no preparations in that direction. Reassuring statements in these anxious times. So there should not be time for discord.

José Alberto Rodríguez Avila, Cuba

21/09/2024

GIDEON LEVY
L’attaque hollywoodesque contre les bipeurs envoie un message clair : Israël veut une guerre superflue de plus

 Gideon Levy, Haaretz, 19/9/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Nous l’avons maintenant aussi par écrit, en milliers d’exemplaires explosifs : Israël veut une guerre, une grande guerre. Il n’y a pas d’autre moyen de comprendre l’opération de style hollywoodien qui a explosé au Liban que la transmission à l’ennemi d’un message de bipeur déterminé, révélant les véritables intentions d’Israël. Un millier d’explosions et 3 000 blessés sont une invitation à la guerre. Elle viendra.

Kamal Sharaf

Hollywood écrit déjà les scénarios, mais en réalité, contrairement aux films d’action et de science-fiction, il y a un jour après. Quiconque est excité par l’explosion d’un bipeur devrait aller au cinéma, car dans le monde réel, il faut déterminer un objectif clair pour chaque action entreprise. Nous ne sommes pas aux Jeux olympiques de la technologie, avec des médailles pour l’opération la plus étonnante. Nous sommes au milieu de la guerre la plus criminelle et la plus superflue dans laquelle Israël se soit jamais embarqué. Et il s’avère qu’il en veut une autre.

Il est inconcevable qu’après une année de guerre ratée à Gaza, qui n’a atteint aucun objectif et n’a permis à Israël d’obtenir aucun résultat autre que l’assouvissement d’une soif de vengeance, Israël en veuille une autre. Il est inconcevable qu’après avoir payé et continuer à payer un prix aussi fatal à la suite de la guerre à Gaza, Israël souhaite une nouvelle guerre. C’est inimaginable, mais c’est un fait.

Tout comme la guerre à Gaza, les explosions de bipeurs au Liban sont inutiles. Félicitations aux planificateurs et aux exécutants, nous avons conquis Rafah et fait exploser les bipeurs ; chapeau aux Forces de défense israéliennes et au Mossad, et maintenant ?

Les difficultés des habitants du nord se sont-elles améliorées depuis l’autre jour, lorsque les bipeurs ont bourdonné puis explosé ? Israël est-il désormais plus en sécurité ? Le sort des otages s’est-il amélioré ? Le statut d’Israël dans le monde s’est-il amélioré ? La menace iranienne s’est-elle dissipée ? Y a-t-il eu un seul changement positif à la suite de la dernière opération secrète, si ce n’est le gonflement de l’ego de nos responsables de la sécurité ?

Tout comme les glorieux assassinats qui n’ont jamais rien apporté, l’héroïsme des bipeurs n’est rien d’autre qu’un gadget cinématographique. Hormis la bave versée dans les studios de télévision par les personnes qui salivent devant chaque Arabe mort ou blessé, la situation d’Israël le jour d’après est pire qu’elle ne l’était le jour précédant cette opération héroïque, même si, en Israël, on distribue des bonbons.

La guerre dans le nord s’est rapprochée l’autre jour, à une vitesse alarmante. Ce sera la guerre la plus évitable de l’histoire du pays. Elle pourrait également être le plus grand bain de sang de l’histoire du pays. Lorsque le Hezbollah déclare explicitement qu’il cessera de tirer dès qu’un accord de cessez-le-feu sera signé avec le Hamas, et qu’Israël ne veut en aucun cas arrêter la guerre à Gaza, il invite le Hezbollah à l’attaquer. Voilà à quoi ressemble une guerre choisie.

Si la guerre à Gaza a aggravé la situation d’Israël par tous les moyens possibles, la guerre dans le nord causera des dommages mille fois plus importants. Gaza pourrait n’être que le prélude au désastre de la prochaine guerre : les victimes, les destructions, l’hostilité dans le monde entier, l’horreur et la haine qui se perpétuent pendant des générations pourraient créer une situation dans laquelle les batailles horribles et coûteuses dans le quartier de Shuja'iyya, à Gaza, nous manqueraient. Et c’est ce que nous voulons nous infliger, de nos propres mains ?

Mais les choses sont plus simples qu’il n’y paraît. Un cessez-le-feu à Gaza entraînera un cessez-le-feu dans le nord. Nous pourrons alors parler d’un accord. Même s’il n’est pas conclu, une réalité sans guerre dans le nord est préférable pour Israël. Personne ne sait avec certitude à quoi nous ressemblerons après une nouvelle guerre. Combien nous saignerons et combien nous serons battus avant de gagner en apparence. Tout comme il aurait été préférable que la guerre de Gaza n’éclate pas - il s’agissait manifestement d’une guerre choisie -, il serait préférable que la guerre dans le nord n’ait pas lieu.

Il est peut-être encore possible de l’empêcher (ce qui est beaucoup plus douteux après l’explosion des bipeurs). Mais pour cela, Israël doit abandonner la croyance qu’il peut tout résoudre par la force, par les armes, par l’explosion de bipeurs, par les assassinats, par la guerre. Dans ma naïveté, j’ai cru qu’Israël avait appris cette leçon à Gaza. Au lendemain de l’explosion des bipeurs, on peut affirmer avec certitude et tristesse que ce n’est pas le cas. Loin de là.