La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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11/10/2021

KRISTEN ROUPENIAN
L'impact du prix Nobel d'Abdulrazak Gurnah

Kristen Roupenian (Plymouth, Massachusetts, 1981) est une autrice usaméricaine devenue célèbre pour sa nouvelle "Cat Person" publiée sur The New Yorker en 2017, qui a battu les records de lecture cette année-là. En 2019, elle a publié You Know You Want This, traduit en français par Marguerite Capelle sous le titre Avoue que t'en meurs d'envie, NiL éditions.


Les beaux romans sensoriels de Gurnah sont animés par des courants d'influence littéraire provenant de l'extérieur du monde anglophone.

Gurnah, que l'on voit ici dans sa maison de Canterbury, en Angleterre, est l'auteur de romans tels que "Gravel Heart" (2017, non encore traduit), "By the Sea" (Près de la mer, Éditions Galaade, 2006) et "Paradise" (Paradis, Le Serpent à Plumes, 1999). Photo : Facundo Arrizabalaga / EPA-EFE / Shutterstock

J'ai découvert l'œuvre du lauréat du prix Nobel de littérature Abdulrazak Gurnah lorsque je préparais des examens sur les pratiques littéraires postcoloniales, en 2009, et ce dont je me souviens le plus, c'est la façon dont son écriture a court-circuité ma réponse analytique cinglante, qui avait pris des proportions monstrueuses. À ce stade de ma carrière universitaire, je ne pouvais pas lire une page de fiction sans gribouiller dans la marge un fouillis de points d'interrogation, de points d'exclamation et de commentaires ineptes. Mais j'ai plongé dans "Paradise", le roman historique de Gurnah sur l'Afrique orientale coloniale, publié en 1994, comme une personne qui savait encore lire pour le plaisir. Mes souvenirs les plus précis de ce livre sont liés à sa richesse sensorielle, à ses éclairs d'érotisme et à l'intériorité rêveuse de la protagoniste, mais l'évocation dans le roman d'un réseau de communautés multilingues menacées par une monoculture coloniale envahissante m'a assuré que j’aurais beaucoup de choses à noter lorsque j’aurais repris mon stylo.

Quelques années plus tard, j'ai enseigné le sixième roman de Gurnah, "By the Sea", dans le cadre d'un cours sur la littérature postcoloniale. Ce livre, qui dépeint la relation tendue entre deux hommes de Zanzibar qui se retrouvent en Angleterre des années après leur première rencontre, s'inscrivait parfaitement dans les thèmes du cours, à savoir l'histoire, l'identité et la mémoire, mais dans mon propre souvenir (certes imparfait), il n'a pas été enseigné aussi bien que je l'avais prévu, pour des raisons qui sont tout à son honneur. "By the Sea" est long, immersif et centré sur les personnages ; c'est un roman qui demande à être vécu plutôt que discuté.