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18/10/2023

Betsabé et les 400 demoiselles qui montèrent à l’assaut du ciel
Conférence de Reinaldo Spitaletta à Paris le 24/10/2023

 

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Conférence de Reinaldo Spitaletta sur la première grève de femmes ouvrières en Colombie

Mardi 24 Octobre 2023
18h 30
POI, 87, rue du Faubourg Saint-Denis – 75010 Paris
M° Château d’Eau ou Gare de l’Est

Reinaldo Spitaletta est un écrivain colombien, auteur d’une trentaine de livres (romans, essais, reportages). Historien de formation, il écrit et parle sur l’histoire de sa ville, Medellín, qu’il photographie depuis des années. Il est aussi professeur, conférencier, animateur d’ateliers, initiateur de travaux sur la mémoire de sa commune d’origine, Bello. Il tient aussi une chronique hebdomadaire dans le quotidien El Espectador et anime une émission de radio locale.

Son dernier roman, Betsabé y Betsabé, que nous vendrons en espagnol et en français à la conférence, raconte l’histoire de Betsabé Espinal, une jeune femme qui a été la porte-parole de la première grève de femmes ouvrières de l’histoire colombienne, appelée la « grève des demoiselles », dans une usine textile de Bello (1920). Sa conférence sera centrée sur Betsabé et la grève, mais abordera des sujets connexes, notamment les grandes figures féminines comme Maria Cano, la socialiste révolutionnaire dont Betsabé était la voisine, et la peintre Débora Arango, elle aussi de Medellín.


 Il donnera aussi un aperçu synthétique sur le syndicalisme en Amérique latine et la place des femmes dans celui-ci.

Un film de 30 minutes sur la grève suivra la conférence.

La conférence, en espagnol, sera traduite simultanément en français.

Zoom
https://us06web.zoom.us/j/86296172943?pwd=VafQg3bkEYpbaxG9uazNHpDZWgPFia.1

ID de réunion: 862 9617 2943
Code secret: 675945

Grève et mort de Mlle Betsabé

15/11/2022

REINALDO SPITALETTA
Grève et mort de Mlle Betsabé


Reinaldo Spitaletta, Chapeau de magicien, El Espectador, 15/11/2022

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Quatre cents demoiselles, tisseuses, ourdisseuses, rebelles, certaines adolescentes, d'autres encore enfants, certaines déjà « grandes », sont passées dans l'histoire de la Colombie comme les protagonistes de la première grève dans le pays, à l’aube des fameuses « années folles et heureuses ». Elles mettaient en application la loi récente, n° 78 de novembre 1919, qui consacrait le droit de grève, à une époque où artisans (tailleurs, cordonniers), ouvriers, mineurs, cheminots avaient déjà fait entendre leur voix de protestation et mené des grèves contre deivers abus en matière de travail.

Mais ce sont les travailleuses de la Fabrique de Tissus de Bello (qui eut d'autres raisons sociales) qui, avec leur grève de vingt et un jours (commencée le 12 février 1920), furent inscrites dans l'histoire de la dignité et des combats prolétariens. Betsabé Espinal, leur principale dirigeante, était une « petite négresse futée », jolie, fille « naturelle » de Celsa Julia Espinal, et avec un caractère et une personnalité redoutables pour remettre à leur place les patrons de l'usine et trois contremaîtres, qui faisaient chanter et persécutaient les ouvrières.

Les filles de la boîte (première usine du secteur fondée dans la Vallée d'Aburrá) se soulevèrent contre la tyrannie du gérant Emilio Restrepo Callejas, alias Paila, dont, des années avant le formidable déclenchement de la grève, Carlos E. Restrepo (un autre actionnaire de l'entreprise) s'était plaint de l’autoritarisme et de l’arrogance, et contre les manœuvres grossières de trois contremaîtres qu'elles avaient baptisés « caciques ».

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