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Jaime Rafael Nieto López
El Reloj Político Latinoamericano 

Hoy sabemos que el mundo se está transformando desde el punto de vista geopolítico, obviamente también desde el punto de vista geoeconómico, lo cual reclama de los gobiernos progresistas una política regional e internacional cada vez más autónoma, soberana e integrada frente a los grandes poderes a nivel mundial… Es probable que aún no estén dadas las condiciones subjetivas para un giro revolucionario. Pero, ¿existe la voluntad política por parte del progresismo para efectuarlo?

Hamza Hamouchene
 Vietnam, Algeria, Palestine: passing on the torch of the anti-colonial struggle
 Vietnam, Argelia y Palestina: pasar la antorcha de la lucha anticolonial
Entre le Vietnam, l’Algérie et la Palestine, passer le flambeau de la lutte anticoloniale


Nir Hasson: A Massive Database of Evidence, Compiled by a Historian, Documents Israel's War Crimes in Gaza”

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10/11/2024

ARMANDO PALAU ALDANA
Bilan des délibérations de la COP16
Dissertations au crépuscule


Armando Palau Aldana, Cali, 10/11/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Armando Palau Aldana, avocat colombien expert en législation , gestion et droit de l'environnement, est le fondateur et le directeur de la Fondation Biodiversité (1991), pour la promotion et la protection des droits de l'environnement. Il est actuellement directeur de la branche colombienne de l'Association américaine des juristes (1975), ONG dotée d'un statut consultatif auprès du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Conseilleur juriidique de la Corporation des journalistes et ancien membre du conseil d'administration de la Corporation autonome régionale de la Valle duCauca (2004-2006) et membre et président du conseil municipal de planification de Cali (2008-2015). Secrétaire à l'environnement de Jamundí (2018-2019). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'environnement : Derechos Colectivos y Acciones Populares (1994), Defensa Legal del Ambiente (1998), El Basuro de Navarro (2006), Educación Ambiental - La óptica legal (2003), Política y Medio Ambiente (2011), Reflexiones en Política y Medio Ambiente (2016), Transforma lo Público (2017), Intervención del Bosque Seco Tropical y Humedal El Cortijo Cali (2019) et Disertaciones Ambientales del Crepúsculo (2019). 

Dans un effort pour faire avancer l’objectif central de la 16ème Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la Présidente a convoqué la plénière de clôture à 19 heures le vendredi 1er novembre (le dernier jour de la COP16) et les délibérations se sont tenues jusqu’à 9 heures le samedi matin, lorsque plusieurs pays ont demandé l’ajournement de la session en raison de l’absence de quorum, sans que l’objectif central ne soit atteint : approuver les mécanismes de mise en œuvre et de suivi des objectifs du Cadre mondial pour la Biodiversité, qui restent de simples aspirations volontaires.

La plupart des dispositions relatives au suivi restent facultatives, limitant la précision des évaluations, laissant le cadre mondial à l’état d’actions discrétionnaires et répétant les erreurs des objectifs d’Aichi (COP10, Japon) avec son plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020, qui visait à stopper la perte de nature, révélant l’échec cuisant de la communauté internationale à tenir ses engagements et s’avérant être une mise en scène pour un grand nombre de spectateurs non avertis.

Bien que la communauté internationale, y compris notre ministère (colombien) de l’environnement et un conglomérat d’organisations environnementales locales (sous-traitantes), estime que seules des ressources financières permettront de mettre en œuvre des mesures de conservation, le manque de liquidités ne permet pas de financer les actions prévues dans les plans nationaux pour la biodiversité (seuls 40 des 194 pays membres de la CDB ont signé), tandis que quelques pays ont proposé des fonds spécifiques pour entreprendre la mise en œuvre de programmes environnementaux.

L’évaluation mondiale de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, une agence des Nations unies) indique que l’intégration des objectifs de biodiversité dans les politiques sectorielles (mainstreaming) est fondamentale pour s’attaquer aux causes de la perte de biodiversité, une crise causée par des secteurs tels que l’agriculture, la pêche, l’exploitation minière et la sylviculture (en plus de la guerre, ajoutons-nous), des facteurs qui ne figurent dans aucun des rapports des gouvernements nationaux (présidence et ministère de l’environnement).

Ainsi, il va sans dire que le rapport magnifié du Ministère de l’Environnement « Principales réalisations du Gouvernement du Changement à la COP16 » (10 pages) avec 12 points connexes et 41 hors contexte, cherche à grossir la vérité des faits pour cacher l’échec prolongé de la CDB. Comme le dit l’adage populaire, « des paroles aux actes, le chemin est long », privant l’accès à l’information environnementale d’objectivité, contrairement aux postulats du Traité d’Escazú, qui ordonne la publication d’informations d’intérêt public avec une transparence active.

En ce qui concerne le long rapport « Principales réalisations du gouvernement du changement à la COP16 », dans lequel ministre de l’Environnement s’attribue le mérite de la reconnaissance du rôle des Afro-descendants en tant qu’acteurs fondamentaux dans le soin et la protection de la biodiversité ; le site officiel de la CDB indique que pour la mise en œuvre de l’article 8j elle « Invite les Parties » à envisager, reconnaître et/ou accueillir, sur une base volontaire, les contributions des personnes d’ascendance africaine (comprenant des collectifs incarnant des modes de vie traditionnels), la possibilité de fournir un soutien financier et d’améliorer le renforcement des capacités pour protéger ces pratiques et connaissances, sans préjudice du fait qu’une telle reconnaissance peut être interprétée comme diminuant ou éteignant les droits que les peuples indigènes ont actuellement.

En ce qui concerne le programme « Diversité biologique marine et côtière et biodiversité insulaire » en cours d’élaboration lors des COP tenues entre 2006 et 2022 et de l’Assemblée générale des Nations unies sur les océans et le droit de la mer (2023), le ministère de l’Environnement se réfère uniquement à la conservation des zones marines d’une grande importance écologique dans les eaux internationales, en essayant d’exclure l’île Gorgona en tant que parc naturel, alors que le document officiel de la CDB parle de zones situées à l’extérieur et à l’intérieur de la juridiction nationale, malgré le fait que nous ayons demandé au président Petro de révoquer la licence environnementale pour intervenir sur l’île de la Science*.

Le président Gustavo Petro et sa ministre de l'Environnement Susana Muhamad, candidate à la candidature à la prochaine élection présidentielle (mars 2026)

L’instrument sur les Zones marines d’importance écologique ou biologique, en tant que processus scientifique et technique visant à contribuer à la mise en œuvre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer pour la conservation de la diversité biologique marine, couvre plus de 300 zones marines dans le monde, selon les critères suivants : exclusivité ou rareté ; cycle de vie des espèces ; espèces ou habitats menacés, en voie de disparition ou en déclin ; vulnérabilité, fragilité, sensibilité ou lenteur de la reconstitution ; productivité biologique ; diversité biologique ; et naturalité.

Pour l’examen des zones marines d’importance biologique par la Conférence des Parties à la CDB, il est suggéré pour leur identification, dont les informations sont basées sur les connaissances traditionnelles, de mener des consultations avec les peuples autochtones et les communautés locales, cependant, le rôle des Afro-descendants, en tant que collectifs qui incarnent des modes de vie traditionnels, n’a pas été inclus dans ces rôles de manière textuelle dans la mise en œuvre de la CDB, malgré le fait que la COP16 ait été présidée par la ministre de l’Environnement et qu’elle soit proclamée l’architecte de cette inclusion.

En d’autres termes, l’obstination du président Petro et de la ministre de l’Environnement Muhamad à continuer de défendre les travaux militaires pour la station de garde-côtes dans le parc naturel de l’île Gorgona, en refusant de consulter les conseils des communautés noires et des réserves indigènes de la côte pacifique du Cauca et du Nariño, malgré le fait que nous ayons réussi à obtenir du tribunal de Bogota qu’il ordonne la suspension de la licence environnementale, indique, pour citer la conférence de presse des ministres de la défense et de l’environnement (février 2024), au cours de laquelle nous avons été accusés d’être des mythomanes, que selon l’adage : « le voleur croit que tout le monde est de son métier ».

Ainsi, Petro et Muhamad nous obligent à leur dédier à nouveau « Camouflage », le tango de Francini et García (1947), qui dit : « Camouflage, / apparences trompeuses / qui ne permettent pas de voir les choses / telles qu’elles sont. / Camouflage, / embuscade perfide / dans laquelle n’importe qui tombe / avec une naïveté fatale. / Ruses / qui sont mort-nées, / parce qu’elles sont mises à nu / par la lumière de la vérité ».

 *Appelée ainsi du fait du grand nombre de scientifiques qui l’ont visitée et étudiée


ARMANDO PALAU ALDANA
Balance sobre las deliberaciones de la COP16
Disertaciones del Crepúsculo

Armando PalauAldana, Cali, 10 -11- 2024

Armando Palau Aldana, abogado colombiano con especialización en Legislación , Gestión y Derecho Ambiental; es el fundador y Director de la Fundación Biodiversidad (1991), para la promoción y protección de los derechos ambientales. Actualmente Directivo de la Rama Colombia de la Asociación Americana de Juristas (1975), ONG con estatus consultivo ante el Consejo de Derechos Humanos de Naciones Unidas. Fiscal de la Corporación de Periodistas del Valle del Cauca. Fue miembro del Consejo Directivo de la Corporación Autónoma regional del Valle del Cauca (2004-2006) y miembro y presidente del Consejo Municipal de Planeación de Cali (2008-2015). Secretario de Medio Ambiente de Jamundí (2018 a 2019). Ha escrito varios libros sobre medio ambiente: Derechos Colectivos y Acciones Populares (1994), Defensa Legal del Ambiente (1998), El Basuro de Navarro (2006), Educación Ambiental - La óptica legal (2003), Política y Medio Ambiente (2011), Reflexiones en Política y Medio Ambiente (2016), Transforma lo Público (2017), Intervención del Bosque Seco Tropical y Humedal El Cortijo Cali (2019) y Disertaciones Ambientales del Crepúsculo (2019). 

En un esfuerzo por sacar avante el eje central de la 16ª Conferencia de los países parte de la Convención sobre Diversidad Biológica (CDB), la Presidenta citó a la plenaria de clausura a las 7 de la noche del viernes 1º de noviembre (último día de la COP16) y se deliberó hasta las 9 de la mañana del sábado, cuando varios países pidieron levantar la sesión por falta de quorum, sin que el objetivo central se hubiere logrado: aprobar mecanismos para implementar y monitorear las metas del Marco Global para la Biodiversidad, quedando en simples aspiraciones voluntarias.

La mayoría de los desgloses a los dispositivos de monitoreo se mantienen como opcionales, limitando la precisión de las evaluaciones, dejando el marco global como actuaciones discrecionales y repitiendo los errores de las Metas Aichi (COP10, Japón) con su Plan Estratégico para la Diversidad Biológica 2011-2020, cuyo objetivo era detener la pérdida de la naturaleza, lo que devela el enorme fracaso de la comunidad internacional en cumplir con sus compromisos y demuestra una puesta en escena con ingente cantidad de incautos espectadores.

A pesar de que la comunidad internacional, incluido nuestro Ministerio de Ambiente y un conglomerado de organizaciones ambientales locales (contratistas), piensan que es solo con recursos financieros que se pueden implementar medidas de conservación, la falta de flujos de caja deja sin financiación las acciones previstas en los Planes Nacionales de Biodiversidad (consignados solo por 40 de los 194 países miembros de la CDB), mientras unos pocos países han propuesto fondos específicos para emprender la ejecución de programas ambientales.

La evaluación global de la Plataforma Intergubernamental de Biodiversidad y Servicios Ecosistémicos (IPBES, organismo de las Naciones Unidas), afirma que la integración de los objetivos de biodiversidad en las políticas sectoriales (mainstreaming), es fundamental para abordar las causas de la pérdida de biodiversidad, crisis ocasionada por sectores como la agricultura, la pesca, la minería y la silvicultura (además de la guerra, agregamos), factores no registrados en ninguno de los informes del gobierno nacional (Presidencia y Minambiente).

Así las cosas, huelga decir que el magnificado informe del Minambiente “Principales logros del Gobierno del Cambio en la COP16” (10 páginas) con 12 puntos afines y 41 por fuera de contexto, pretende engrandecer la verdad de los hechos para ocultar el prolongado fracaso de la CDB. Como dice el adagio popular “del dicho al hecho hay mucho trecho”, privando de objetividad el acceso a la información ambiental, en contravía de los postulados del Tratado de Escazú que ordena publicar con transparencia activa información de interés público.

Respecto del largo informe “Principales logros del Gobierno del Cambio en la COP16”, en que se endilga la Minambiente el reconocimiento del rol de los afrodescendientes como actores fundamentales en el cuidado y la protección de la biodiversidad; la página oficial de la CDB indica, que para aplicación del artículo 8j “Invita a las Partes” a considerar, reconocer y/o acoger con carácter voluntario, las contribuciones de los afrodescendientes (que comprenden colectivos que encarnan estilos de vida tradicionales), la posibilidad de prestar apoyo financiero y mejorar la creación de capacidad para proteger dichas prácticas y conocimientos, sin menoscabo de que tal reconocimiento pueda interpretarse como una disminución o extinción de los derechos que los pueblos indígenas tienen en la actualidad.

Sobre el programa “Diversidad biológica marina y costera y diversidad biológica de las islas” que se viene construyendo en las COP celebradas entre 2006 y 2022 y la Asamblea General de las Naciones Unidas sobre los Océanos y el Derecho del Mar (2023), Minambiente lo refiere solo a conservación de áreas marinas de alta importancia ecológica en aguas internacionales, tratando de excluir a Isla Gorgona como Parque Natural, mientras que el documento oficial de CDB habla de áreas situadas fuera y dentro de la jurisdicción nacional, no obstante que le solicitamos al Presidente Petro revocar la licencia ambiental para intervenir la Isla Ciencia*.

 Gustavo Petro y Susana Muhamad

El instrumento sobre Áreas Marinas de Importancia Ecológica o Biológica, como proceso científico y técnico para contribuir a la implementación de la Convención de las Naciones Unidas sobre el Derecho del Mar para la conservación de la diversidad biológica marina, abarca más de 300 áreas marinas en el mundo, bajo criterios de: exclusividad o rareza; ciclo vital de las especies; especies o hábitats amenazados, en peligro o en declive; vulnerabilidad, fragilidad, sensibilidad o recuperación lenta; productividad biológica; diversidad biológica; y naturalidad.

Para la revisión de áreas marinas de importancia biológica por parte de la Conferencia de las Partes en el CDB, se sugiere para su identificación cuya información esté basada en conocimientos tradicionales, realizar consultas con pueblos indígenas y comunidades locales, sin embargo, no se incluyó en estos roles de manera textual el papel de los afrodescendientes, como colectivos que encarnan estilos de vida tradicionales, en la aplicación del CDB, no obstante que la COP16 fue presidida por la Minambiente y se piensa artífice de esa inclusión.

Es decir, la tozudez del Presidente y la Minambiente en seguir defendiendo las obras militares para la Estación Guardacostas en el Parque Natural Isla Gorgona, denegando consultar a los Consejos de Comunidades Negras y Resguardos Indígenas del Litoral Pacífico caucano y narilense, no obstante que hayamos logrado que el Tribunal de Bogotá así lo ordenara suspendiendo la licencia ambiental, indica, para retomar la rueda de prensa de los Ministros de Defensa y Ambiente (febrero 2024), en que nos señalaron de mitómanos, indica según el adagio: “el ladrón juzga a los demás por su propia condición”.

Así las cosas, Petro y Muhamad, nos obligan a dedicarle una vez más “Camouflage”, el tango de Francini y García (1947), que dice: “Camouflage, / apariencias engañosas / que no dejan ver las cosas / como son en realidad. / Martingalas, / de tahúres de la vida / que escabullen la partida / con genial habilidad. / Camouflage, / emboscada traicionera / en donde cae cualquiera / con fatal ingenuidad. / Artimañas / que al nacer ya nacen muertas, / porque quedan descubiertas / con la luz de la verdad”.

*Llamada así por el gran número de científicos que la visitaron y estudiaron

 

22/08/2024

JAIME JIMÉNEZ
Les va-et-vient de Colombia Humana et de Gustavo Petro

Jaime Jiménez, La Pluma, 22/8/2024
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala

L’auteur est un historien et avocat colombien

Au sein de Colombia Humana, le parti fondé par le président Gustavo Petro, il y a eu une grande effervescence à l’occasion de la deuxième assemblée ordinaire du parti qui s’est tenue à Bogota les 17 et 18 août. Il s’agissait d’une affaire tortueuse dès sa convocation, puisqu’il y avait deux assemblées, l’une autoproclamée « populaire », tenue à la CODEMA de Bogotá, et l’autre officielle, à laquelle ont participé le président Petro, des députés, des parlementaires, des délégués, des invités, etc., tenue au centre de congrès CORFERIAS.


Ce texte se réfère à l’Assemblée officielle. Selon des rapports fragmentaires sur les réseaux sociaux, il y a eu des moments de désordre absolu, de cris et de sabotage des interventions de la part de certains participants. L’élection du Conseil de coordination a laissé de nombreux participants satisfaits, d’autres mécontents. Espérons que cet organe trouvera les mécanismes adéquats pour garantir la démocratie interne et éradiquer les coutumes telles que le fait que les listes pour participer aux élections régionales soient choisies à Bogota, ou que les postes gouvernementaux soient choisis en fonction de l’appartenance au cercle d’amis de hauts responsables de l’administration et non en fonction de la trajectoire et de l’engagement de celles et ceux qui occuperaient ces postes, après consultation de la base dans les régions.

Sans aucun doute, l’intervention la plus marquante a été celle du camarade Petro et les lignes qui suivent s’y réfèrent, car ses paroles, ses pauses et ses silences donnent des indices sur la conception que le président de la République a du pays.


1. Petro citoyen libre contre Petro collaborateur et solidaire (organisateur)

Son discours présente une énorme incohérence philosophique : peut-on être un citoyen libre et s’engager dans une organisation populaire ? En principe, oui, du point de vue de la liberté qui accompagne chaque personne d’adhérer ou non à l’organisation de son choix, mais cette liberté est limitée en ce sens qu’elle doit assumer les conclusions et les tâches issues de la délibération populaire, qui devraient avoir un effet contraignant. Ainsi, affirmer « j’ai été en politique plus un homme libre qu’un homme de parti » (minute 13:00 et 25:34), c’est sous-entendre que le membre du parti, du mouvement, du front, de la coalition ou autre, n’est pas soumis à ses décisions, car « je suis un homme libre », « un citoyen libre » qui fait ce qu’il veut, arrive à l’heure qu’il veut, sabote ce qu’il veut, et qui dira « je suis un homme libre », comme le président Petro.

La collaboration, la solidarité, l’amour, pour être efficaces, comme le dirait le prêtre Camilo Torres, exigent une forte dose d’organisation, de discipline et de travail, car il s’agit de construire une nouvelle société. Le président, dans de nombreux discours, dont celui-ci (1:02:20), appelle à l’organisation populaire, mais il pense qu’elle germe spontanément. Le travail des masses prend des années, surtout dans notre pays, qui porte un lourd fardeau de désunion et de jalousies hérité des Espagnols et qui, de plus, a l’épée de Damoclès du terrorisme d’extrême droite suspendue au-dessus de sa tête. L’État doit fournir les instruments permettant de tisser cet univers d’organisations naturelles de manière à devenir un réseau indestructible. L’organisation populaire construite uniquement sur le temps libre des gens et financée par l’argent du marché est faible et vulnérable.

2. Petro avant-gardiste

Il a rappelé avec insistance la « volonté de pouvoir » de son organisation, le M-19 (13:20), qu’ils avaient bien la volonté de puissance, que les autres ne voulaient que participer. Bien qu’il ait mentionné de manière tangentielle les 5000 morts de l’Union Patriotique, il oublie que ce n’est pas seulement le M-19 qui, dans l’opposition, a eu une volonté de pouvoir. Jaime Pardo Leal et Bernardo Jaramillo Ossa, assassinés respectivement en 1987 et 1990, n’avaient-ils pas une volonté de pouvoir ? Les milliers de morts tombés pour défendre une utopie, que ce soit dans l’insurrection ou dans les organisations sociales, n’avaient-ils pas la volonté de pouvoir ?

Il convient d’examiner la matrice politique du M-19. Il s’agit d’une organisation originale, qui plonge ses racines dans le Parti communiste et les FARC, dont certains de ses fondateurs étaient membres. Ils se sont « nourris du peuple » en soutenant un parti conservateur comme l’Alianza Nacional Popular (ANAPO), dirigé par un militaire génocidaire pendant l’« Ère de la violence » (1946-1958), en plus d’être méga-corrompu, avec sa fille María Eugenia et son mari Samuel, un organisateur efficace des chulavitas [équivalent colombien des tontons macoutes haïtiens ou des escadrons de la mort brésiliens, NdT] s pendant la « Violence »[1].

Organisation audacieuse qui se démarquait des autres guérillas, le M-19 se proposait des projets politiques et militaires qui restèrent à mi-chemin. Voyons ses actions les plus significatives. Le vol d’armes au Cantón Norte de Bogota (Opération Baleine Bleue), une opération hollywoodienne fin 1978 début 1979, 7 200 armes tombées aux mains de la guérilla, un camouflet pour les militaires : mais un important lot d’armes fut récupéré par l’armée parce que le cerveau de l’opération avait désobéi à l’ordre de quitter la ville et, une fois arrêté et torturé, indiqua la planque principale[2].

La prise de l’ambassade de la République dominicaine en février 1980, une action spectaculaire au cours de laquelle 16 ambassadeurs furent pris en otage en échange de la libération d’un grand nombre de prisonniers politiques. Aucun prisonnier ne fut libéré, en échange d’une énorme publicité, d’une importante somme d’argent et du transfert des participants à l’opération vers Cuba.

Puis, en 1981, un important groupe de guérilleros cubains a voulu faire des incursions en Colombie. Oubliant la maxime guévariste selon laquelle « un mouvement de guérilla sans le soutien des masses est le prélude à un désastre inévitable », ils tentèrent d’atteindre la région caféière par le Chocó et furent anéantis ; il en fut de même dans le Nariño et le front du Caquetá s’éteignit peu à peu.

Un processus de paix lancé en 1984, qui n’a pas été respecté par les élites politiques et militaires, a tenté d’être relancé après la prise du Palais de Justice de Bogota en novembre 1985. Le fait que les hautes juridictions aient jugé le président Belisario Betancur, avec leurs magistrats en armes dans leurs tribunaux, a violé l’aspect le plus sacré d’un juge : son indépendance. De plus, le président de la Cour suprême n’était pas l’ambassadeur des USA, ce qui signifiait que la plus haute juridiction colombienne n’allait pas répéter ce qui s’était passé à l’ambassade dominicaine cinq ans plus tôt. Le massacre du Palais de justice a marqué un tournant dans le conflit colombien ; les élites ont pris conscience de leur vulnérabilité et ont décidé qu’elles devaient enlever l’eau au poisson comme formule efficace pour anéantir l’insurrection en Colombie : le terrorisme d’État était né.

Après la tragédie du Palais de justice, le M-19 a mené une grande initiative internationaliste : le Bataillon Amérique. Composé de militants de différentes organisations nationales et étrangères, 420 combattants se regroupent en décembre 1985 et mènent une campagne admirable dans la région du Cauca ; plusieurs villages écoutent leurs harangues et leurs fusils, jusqu’au quartier de Pance à Cali. Mais les pertes sont évidentes, la logistique d’une telle force n’est pas aisée, et le Bataillon Amérique s’évapore [3].

C’est alors qu’apparaît la Coordination guérilléra Simón Bolívar (CGSB), précédé par le Coordination guérilléra nationale (CNG). Lors d’un sommet des commandants de la CNG tenu à La Havane à la fin de l’année 1986, Carlos Pizarro fait au gouvernement de Virgilio Barco une proposition de négociation ambitieuse, mais le reste des organisations n’est pas d’accord ; Pizarro déclare qu’ils prendront seuls l’initiative : l’esprit unitaire est mis à mal. Quelque temps plus tard, la CGSB est fondé en 1987 et, lors des premier et deuxième sommets, il est convenu de suivre un scénario similaire en termes de propositions stratégiques ; certaines opérations militaires sont même revendiquées au nom de la CGSB, mais deux mois après le deuxième sommet, le M-19 enlève Álvaro Gómez Hurtado à Bogota, le 29 mai 1988. Gómez était l’intermédiaire idéal pour une proposition de paix du M-19, qui incluait la recette de l’élite : concentration, démobilisation et désarmement du groupe rebelle [4].

Le M-19 a à son actif une dose d’audace et de créativité qu’aucune autre guérilla colombienne n’a jamais eue, ainsi qu’une part de superficialité et d’irresponsabilité dans les actes du Palais de Justice, car ils ont déclenché une réponse qui aurait dû être plus tard accompagnée de plus d’audace, de créativité, de courage et de soutien de la part des autres organisations de guérilla. Elles ne l’ont pas fait. Il aurait pu fusionner avec les FARC ou l’ELN, mais non, il a préféré commencer à négocier : il n’en pouvait plus, car depuis 1986 il se savait défait.

La lutte armée révolutionnaire n’a pas commencé en 1974, avec la fondation du M-19, ni ne s’est terminée en 1990, lorsqu’ils se sont officiellement rendus et ont déposé les armes. Cette organisation a cessé de combattre, a cru à la paix, alors que des dizaines de milliers de Colombiens étaient massacrés de la manière la plus dantesque, que la polarisation brutale qu’ils ont contribué à déclencher était dénoncée par eux dans l’arène législative, presque à la fin d’une époque aussi macabre, et les auteurs intellectuels de ces crimes restent impunis.

Les FARC ont tenu le coup pendant plus de 25 ans après cette époque, l’ELN, avec toutes ses incohérences, est toujours en activité : un peu de modestie et de respect pour ceux qui ont emprunté des chemins si difficiles ferait du bien à l’unité nationale.

3. Petro le messianique : « la gauche ne m’a jamais vraiment soutenu ».

Dans un avertissement énergique aux militants qui se disputent dans  les régions, Petro les compare à des chevaux qui courent dans une course hippique poussés par leur égocentrisme, affirme que ce n’est pas ainsi que l’on construit un leadership et condamne : « Je suis une démonstration de leadership politique, je n’ai pas utilisé de partis politiques, la gauche ne m’a jamais vraiment soutenu [...] j’étais seul avec les gens et avec quelques équipes qui restaient de la politique... » (39:14 à 39:40). Fatal. En d’autres termes, soit le Pacte historique, une coalition de partis, est de droite, soit ils ne l’ont pas soutenu. L’Unión Patriótica-Partido Comunista, le Polo Democrático Alternativo, l’Alianza Democrática Amplia, le Movimiento Alternativo Indígena y Social, le Partido del Trabajo de Colombia, Unida et Todos Somos Colombia, entre autres, doivent être assez pensifs.

Notre président ne se souvient-il pas qu’il a représenté le Polo Democrático Alternativo aux élections présidentielles de 2010, obtenant 1,4 million de voix ? Non, dit-il, « la gauche ne l’a jamais soutenu ».

Le leadership politique ou populaire est une chose, l’organisation du peuple en est une autre. Le M-19 dans sa transhumance guérillera n’a pas appris à organiser les communautés. Le Parti communiste colombien, les FARC, voire l’ELN, en savent un peu long sur comment organiser le peuple...

4. Petro a besoin d’un intellectuel organique pour concevoir les stratégies de l’État

De l’extérieur, le gouvernement est perçu comme étant géré sur la base de cercles d’amis, selon que l’on est plus ou moins ami du président ou d’un certain dignitaire. Cela pose deux problèmes. D’une part, les amis ont tendance à dire à leurs supérieurs ce qu’ils veulent entendre et, d’autre part, en temps de crise, l’amitié cède la place au chacun pour soi.

« Selon Gramsci, les intellectuels sont tous ceux qui interviennent dans la conception et l’organisation des politiques publiques de l’État ». Et ils doivent être organiques dans la mesure où ils doivent être organisés pour que leurs contributions parviennent au bon endroit et au bon moment. L’intellectuel organique doit être comme le miroir, qui ne ment jamais à celui qui est devant lui, et comme son ombre, qui ne le quitte jamais.

Le progressisme authentique tend inexorablement vers la gauche, sinon, surtout en Colombie, il tombera entre les mains des bourreaux du peuple colombien.

5. Par son ingérence dans les affaires vénézuéliennes, Petro fait le jeu de l’Empire et de la droite internationale

Bien que le sujet du Venezuela n’ait pas été abordé dans son discours, il s’agit de quelque chose de capital. Petro a proposé un Front National (alternance de partis pendant un certain temps) et un remake des élections au Venezuela. Le président oublie que le Front national colombien a donné naissance au M-19, dans la mesure où la fraude électorale de 1970 a été l’un des moteurs de cette insurrection. Or, suggérer de refaire des élections, c’est ignorer que le pays voisin dispose d’institutions qui savent compter les voix et de juges pour trancher les différends.

Les recommandations de Petro ont été une mauvaise décision de politique étrangère, et ont laissé en lambeaux l’excellente image du Président au niveau international.

Notes

[1] Nous recommandons le livre d’Alberto Donadio et Silvia Galvis : EL JEFE SUPREMO : Rojas Pinilla en la Violencia y el poder.

[2] Nous recommandons l’ouvrage de Hollman Morris : Operación Ballena Azul.

[3] Villamizar, Darío. Las guerrillas en Colombia. Bogotá : Debate, 2017, pp.. 517-521

[4] Villamizar, Idem. pp. 529, 532-558

NdT

L’Assemblée de Colombia Humana a adopté à l’unanimité la décision de convertir le mouvement Pacto Histórico, qui regroupe 12 partis et mouvements, en parti unitaire dans la perspective des élections de 2026. Certaines composantes du pacte ont exprimé leur désaccord avec cette décision. À suivre


 

 

12/06/2024

Gustavo Petro: Acceptance speech for the Grand Collar of the State of Palestine

Gustavo Petro, Bogotá, June 3, 2024
Translated by Supriyo Chatterjee, Tlaxcala

On June 3, 2024, in Bogotá, Colombian President Gustavo Petro was awarded the Grand Collar of the State of Palestine, the highest civilian order of the State of Palestine. Below is his acceptance speech



Photo:
Andrea Puentes – Presidency of Colombia

“The young people coming out of universities in the United States, coming out in Europe, in Asia, in Africa and in Latin America, are the genuine expression of a new humanity; one that if it survives is going to build a different world, far removed from the material, much more rooted in frugality, but above all in wisdom and knowledge, where humanity no longer finds pages where some human beings kill other human beings.”

I have been awarded many decorations throughout my life. The first ones from my school, which are the ones I remember most; the medals of excellence that Father Pedro gave me -the last one he did not want to give me, but it was his turn-, and I must tell you that this is perhaps the most valuable one I have received because of what it undoubtedly means in the history of the world, in the history of resistance, and now in these fateful days we are living, which mark a point of departure in the history of mankind.

It is not just any event that we are witnessing: these are the new signs of a terrible world, but one that must also be filled with hope. It is not a world as Fukuyama dreamed, without contradictions, totally peaceful. It is a world deeply stressed by politics, perhaps more so than in the twentieth century, which experienced two world wars, which lived through the socialist revolution for almost the entire century.

The struggle between two different systems of understanding the world, of understanding the economy, of understanding society, which could have led to a third conflagration, undoubtedly, we were very close to it, but the responsibility of one and the other, in the Soviet Union and in the United States, which had already been allies in a war, an episode which is sometimes unknown, when together they decided to fight fascism, both the American society and the Soviet society knew very clearly that their enemy was not one of the two, that their enemy was a third one that was beginning to advance as a kind of specter in Europe at that time, throughout the world, carrying with it a series of criminal doctrines that became powerful and that filled drove humanity to one of its worst pages moments.

It cost fifty million dead to get out of that situation, and undoubtedly it was the soldiers of the Soviet and North American peoples who, together with many resistors in Europe, tens of thousands of people who took up arms, who did not agree with fascism, with absolute oppression, with genocide, and knew how to resist, in a journey that in the end was one of the great epic battles of humanity.

11/06/2024

Gustavo Petro: discorso di accettazione del Gran Collare dello Stato di Palestina

Gustavo Petro, Bogotà, 3 giugno 2024
Tradotto da Giulietta Masinova, Tlaxcala

Il 3 giugno 2024, a Bogotà, il Presidente colombiano Gustavo Petro è stato insignito del Gran Collare dello Stato di Palestina, il più alto ordine civile dello Stato di Palestina. Di seguito il suo discorso di accettazione



Foto
: Andrea Puentes - Presidenza della Colombia

“I giovani che escono dalle università degli Stati Uniti, dell'Europa, dell'Asia, dell'Africa e dell'America Latina sono l'espressione genuina di una nuova umanità che, se sopravvive, costruirà un mondo diverso, lontano dal materiale, molto più radicato nella frugalità, ma soprattutto nella saggezza e nella conoscenza, dove l'umanità non trova più pagine dove esseri umani uccidono altri esseri umani”.

Nel corso della mia vita ho ricevuto molte decorazioni. Le prime alla scuola, che sono quelle che ricordo di più; le medaglie di eccellenza che mi ha conferito Padre Pedro - l'ultima non voleva darmela, ma me l'ha data - e devo dirvi che questa è forse la più preziosa che ho ricevuto per il significato che indubbiamente ha nella storia del mondo, nella storia della resistenza e ora in questi giorni fatidici che stiamo vivendo, che segnano un prima e un dopo nella storia dell'umanità.

Non è un evento qualsiasi quello a cui stiamo assistendo: sono i nuovi segni di un mondo terribile, ma che deve anche essere riempito di speranza. Non è un mondo come lo sognava Fukuyama, senza contraddizioni, totalmente pacifico. È un mondo profondamente stressato dalla politica, forse più che nel XX secolo, che ha vissuto due guerre mondiali, che ha vissuto la rivoluzione socialista per gran parte del secolo.

Gustavo Petro : Discours de réception du Grand collier de l'État de Palestine

Gustavo Petro, Bogotá, 3/6/2024
 Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 3 juin 2024, à Bogotá, le président colombien Gustavo Petro a été décoré du Grand collier de l'État de Palestine, l'ordre civil le plus élevé de l'État de Palestine. Ci-dessous son discours de réception

 

Photo Andrea Puentes , Présidence de Colombie

« Les jeunes qui sortent des universités aux USA, en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique latine sont l'expression authentique d'une nouvelle humanité qui, si elle survit, construira un monde différent, éloigné du matériel, beaucoup plus enraciné dans la frugalité, mais surtout dans la sagesse et la connaissance, où l'humanité ne trouve plus de pages où des êtres humains tuent d'autres êtres humains ».

Palabras del presidente Gustavo Petro luego de recibir la condecoración El Gran Collar del Estado de Palestina


Gustavo Petro, Bogotá, 3 de junio de 2024

El 3 de junio de 2024, en Bogotá, el presidente de Colombia, Gustavo Petro, recibió el Gran Collar del Estado de Palestina, la más alta orden civil del Estado de Palestina. A continuación, su discurso de aceptación


Foto: Andrea Puentes - Presidencia

“Los jóvenes que salen de las universidades en Estados Unidos, que salen en Europa, en Asia, en África y en América Latina, son la expresión genuina de una nueva humanidad; una que si sobrevive va a construir un mundo diferente, muy alejado de lo material, mucho más afincado en la frugalidad, pero sobre todo en la sabiduría y en el conocimiento, donde la humanidad ya no encuentre páginas donde unos seres humanos matan a otros seres humanos”.

17/11/2023

Colombia: President Petro, it is time to break relations with the genocidal Israeli regime!
Join the first 126 signatories to the petition

Translated by Fausto Giudice, Tlaxcala

  You can add your signature to the first 126 ones by clicking here 

Urgent appeal to the President of the Republic of Colombia Gustavo Petro Urrego

“So leave our country
Our land, our sea
Our wheat, our salt, our wounds
Everything, and leave
The memories of memory
O those who pass between fleeting words!”

Mahmud Darwish,
Those Who Pass Between Fleeting Words, 1988

17.11.2023



State of Palestine Street, Bogotá (inaugurated in September 2023)

 
Mr. President Gustavo Petro, friends and other recipients of this communication,

With alarm and anguish we are witnessing the vile genocide perpetrated by the Zionist State of Israel against the Palestinian people. In turn, the United States is complicit in such horror, has deployed its war apparatus to the ar zone and supports Netanyahu's government with weapons.

For decades, it has spent a fortune in arming Israel. This drama is not new, it is 75 years of ignominy since the very creation of this state. It is the aberrant disproportion of two powers raging against a small territory and its people.

Pain and indignation have seized us, the images reveal all the impiety exercised, they have even bombed hospitals and refugee centers causing to date more than ten thousand fatalities without counting the missing, most defenceless girls, boys and women, civilian population. We are seeing the destruction and the bleeding of a people in all its dimension.

Inevitably, repudiation of such ignominy has been expressed from different parts of the world. Massive demonstrations have been held in many cities. As of today, several countries have spoken out. In our case, we are encouraged by your courageous declarations, qualifying this barbarism of the State of Israel as what it is: a genocide, as well as a “cleansing” or continuous ethnic elimination for 75 years. You have pointed out that the Zionist regime has violated human rights, that it has ignored all UN resolutions. You have also condemned their inhumane actions, and this deserves great recognition from us. Colombia, as well as several other countries, has recalled its ambassadors for consultation. The Plurinational State of our sister country Bolivia has broken diplomatic and economic relations with the Israeli State.

Although there is a forceful pronouncement on your part, it is of greater scope, to ratify it, to take one more step; that step that advances among the smoke of bombs to say No more, from our country Colombia we do not condone it. For this reason and in the face of such a misfortune, President Gustavo Petro, we raise our petition, which arises from the heart of the feeling of popular sectors that voted for the Government of Change that you preside together with Francia Márquez. We also call on Colombians who read this communiqué to adhere to this clamor by signing the following petition:

We would like to request President Gustavo Petro, the immediate severance of diplomatic, economic and political relations with the State of Israel with the consequent expulsion from our territory of the diplomatic corps of said country and the cancellation and/or embargo on all contracts concerning military security systems and armaments.

It is imperative to cancel the agreement that absurdly and regrettably grants us the condition of “strategic partner” of NATO, given that our country has no geographical or political reason to belong to that organization. Both the existence of U.S. military bases in our territory and our membership in this military organization, which goes against world peace, not only threatens our sovereignty, but also places us as an ally of the U.S. military forces in the scenario of a possible war between foreign powers. Likewise, Colombia considers itself as a “non-aligned” country, which unfortunately is only possible in words, because in practice we are not, since we are a signatory country of those agreements with NATO and accept the existence of U.S. military bases in our territory, a situation that you fought against and denounced in other days. Asserting Colombia's sovereignty before the world and positioning our country as a territory of peace would constitute the ratification of your policy of total peace, not only for our territory but also for the planet, in accordance with your positioning as a world leader for global peace.

With sincere appreciation and consideration, the following Colombian persons, residing in Colombia and abroad, sign this petition:

Gloria Gaitán, social fighter and writer, daughter of the great leader Jorge Eliécer Gaitán.
 Hernando Calvo Ospina, writer, journalist, documentary filmmaker, Paris, France.
 Renán Vega Cantor, writer, researcher, university professor. Bogotá, Colombia.
Reinaldo Spitaletta, journalist, writer, columnist for El Espectador, Medellín, Colombia.
 
Daniel Libreros, research professor, Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Victor de Currea-Lugo, physician, journalist, university professor, Bogotá, Colombia.
 Juan Manuel Arango, journalist, Noticiero Clarín, Colombia.
Blanca Merz, social leader, Hamburg, Germany.
Mauricio Vidales, poet and columnist, Hamburg, Germany.
Eleazar Plaza, writer, editor, director of Rosa Blindada Ediciones, Cali, Colombia.
 
Alberto Aguilera, historian, researcher specializing in Simón Bolívar, Cali, Colombia.
 
Juan Diego García, writer, Colombia.
 Matilde E. Trujillo U. freethinker, popular educator, Cali, Colombia.
 Luis Alfonso Mena, journalist, lawyer, historian, director of Periodismo Libre de Cali.
Ildebrando Arévalo, historian, international analyst, professor ESAP, Cali, Colombia.
 Luis Carlos Domínguez Prada, lawyer, writer, human rights defender, Bogotá, Colombia.
 Manuel Caicedo Paz, freethinker, socio-political activist, Cali, Colombia.
 José Urbano, documentary filmmaker, Cali, Colombia.
 Carlos Fuentes Delgado, metallurgical engineer, university professor, Cali, Colombia.
 Iván Enrique Chaves, health worker, pensioner, Cali, Colombia.
Harold Adolfo Ortíz Calero, magister in political science, doctor in philosophy, Cali, Colombia.
 Henry Montesdeoca, singer-songwriter, Cali, Colombia.
María Piedad Ossaba, independent journalist, director of La PLuma, Paris, France.
Mario Ossaba, painter, sculptor, Paris, France.
 Lilian Eugenia Gómez Álvarez, agronomist, PHD Biological Sciences, Medellín, Colombia.
 David López, jurist, director AIDHES, Switzerland.
 Álvaro Lopera, journalist and engineer, Colombia.
 Eliécer Jiménez Julio, journalist exiled in Geneva, Switzerland.
 Evelio Loayza, physician, human rights defender, CPDH, Cali, Colombia.
Alcides Lesmes, trade unionist, human rights defender, exiled from the UP, Valencia, Spain.
 José Manuel Gómez, UP political exile, Geneva, Switzerland.
Zoilo Angulo Ríos, agricultural engineer, PHD candidate, Valencia, Spain.
Nelson Restrepo Arango, lawyer, human rights defender, exiled, Madrid, Spain.
 
Jaime Jiménez García, historian, lawyer, Medellín, Colombia.
 Carlos Arturo Velandia, peace promoter, Medellín, Colombia.
Patricia Quintero, teacher exiled in Belgium.
André Veraart, pensioner, Belgium.
Cecilia Saavedra Ruiz, journalist, director of Zuma Qamana Cooperative, Bogotá, Colombia.
Rodrigo Vargas, human rights defender, CPDH, Cali, Colombia.
Heidy Rojas, project technologist, human rights defender, CPDH, Cali, Colombia.
Jovanny Rojas, human rights defender, demobilized FARC-EP peace signatory, Cali, Colombia.
Milton Luna, teacher, graduate in Chemistry, Cali, Colombia.
Elías Díaz, writer, Cali, Colombia.
 Diego Gil, writer, Cali, Colombia.
 Ana Ruth Mejía, architect, Cali, Colombia.
 Yamil Gutiérrez, philosopher, Cali, Colombia.
 Stella Jane Potes Cortés, artist, Cali, Colombia.
Jairo Ramírez Benjumea, social psychologist UNAD, Cali, Colombia.
 Pablo Angarita, actor, playwright, stage director, Cali, Colombia.
 Margarita María Aristizábal Ariza, anthropologist, Cali, Colombia.
 Hugo Sánchez, cultural manager, director of Café Cinema, Bogotá, Colombia.
Luna Vera, actress, cultural manager, artivist, Bogota, Colombia.
 Aleida Tabares Montes, actress, playwright, stage director, poet. Bogota, Colombia.
 María Catalina Hurtado, graduate in Social Sciences, Cali, Colombia.
 Clemencia Gálvez, literature teacher, poet. Cali, Colombia.
 José Figueroa Fernández, exiled in Brussels, Belgium.
 
María Fernanda Quintero, geographer, researcher Territorio y Población, Bogotá, Colombia.
 Miguel Hernández Chavarro, industrial engineer, Bogotá, Colombia.
Javier Meza Lagrancurth, petroleum engineer, Santa Marta, Colombia.
 Marco Alfredo Forero Parra, lawyer, Bogotá, Colombia.
 Luis Eduardo Agudelo Caro, pensioner, Bogotá, Colombia.
Eduardo Duplat Sanjuan, demobilized M19, Cúcuta, Colombia.
 Iván Bocanegra, mechanical engineer, Corinto, Colombia.
 Adolfo León Arciniegas Martínez, beekeeper, Palmira, Colombia.
 Mauricio Domínguez Caicedo, university professor, Cali, Colombia.
 Alfredo Martínez Vásquez, veterinarian and zootechnician, Cali, Colombia.
 
Francia Elena Prado Cedano, lawyer, Cali, Colombia.
Jorge Kujar, plastic artist, Cali, Colombia.
Jesús Alberto Gómez, architect, Cali, Colombia.
José Ramírez, M19 exile in Spain.
 Walter Tello, plastic artist, Cali, Cali, Colombia.
 Beatriz Eugenia Hurtado, plastic artist, Cali, Colombia.
 Marta Inés Hurtado, poet, Cali, Colombia.
Harrinson Riascos Torres, systems engineer, Hamburg, Germany.
Victor Edgar Vélez Giraldo, peasant artist, Palmira, Colombia.
 Edgar Aníbal Roa Zamora, social leader, Cali, Colombia.
Ángela María Quintero, psychologist, PhD University of Valencia, Spain.
Emely Marín, human rights lawyer, Valencia, Spain.
Willie Milton Hostos Álvarez, visual artist, Valencia, Spain.
 María Cristina Palacio, sociologist, public policy specialist, Manizales, Colombia.
 Gladys Giraldo, psychologist, Medellín, Colombia.
 Alba Nora Aristizábal, human rights lawyer, Manizales, Colombia.
 Amparo Mejía Arbeláez, sociologist, Manizales, Colombia.
David Marcelo Idarraga, publicist, Barcelona, Spain.
Pietro Alfonso Schiavo, soccer coach, Köln, Germany.
Sara García, economist, Valencia, Spain.
 Rafael Escobar, publicist, Cali, Colombia.
Anilsa Caicedo Salazar, lawyer, Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Jairo Restrepo, freelance journalist, USA.
Juan Carlos García Rivera, anthropologist, Universidad Nacional, Bogotá, Colombia.
Miryam Christel, sociologist, Stuttgart, Germany.
 Gloria Mesa, graduate in English philology, pensioner, Manizales, Colombia.
María Carolina Estepa Becerra, lawyer, Bogotá, Colombia.
Juan Pablo Estupinan, lawyer, Bogotá, Colombia.
 Blanca Lucía Mera, attorney, Procuraduría, Bogotá, Colombia.
 Francia Elena Correa, psychologist, Manizales, Colombia.
 Luz Marina Cruz Pérez Cruz, psychologist, Pereira, Colombia.
María Emma Rodriguez Mosquera, social activist, Cali, Colombia.
 Johanna María López, head nurse, Medellín, Colombia.
 Beatriz del Socorro Escobar, lawyer, Medellín, Colombia.
 Silverio Mejía, artist, Manizales, Colombia.
 María Teresa Puerta Marín, social activist, Toronto, Canada.
 Oswaldo Quintero, lawyer, Pereira, Colombia.
 Claudia Patricia Gómez, social worker, Bogotá, Colombia.
Silvia Zuleta, social activist, Barcelona, Spain.
 Martha Isabel Povea de Caicedo, retired teacher, Armenia, Colombia.
Laura Vargas, administrative, Valencia, Spain.
 
Stella García, business administrator, Cali, Colombia.
 Patricia Duque, therapist in Traditional Oriental Medicine, Cali, Colombia.
 César A. Duque Córdoba, lawyer, public official, Cali, Colombia.
Yira Bolaños Arturo, reincorporation and reconciliation project coordinator, Cali Mayor's Office
Patricia González, business administrator, Cali, Colombia.
 Daniela Córdoba, professional in international business, Cali, Colombia.
 Silvia María Salazar Giraldo, lawyer, human rights defender, Cali, Colombia.
 Rosalba Hernández, independent trader, Cali, Colombia.
 Esperanza Cerón, physician, Cali, Colombia.
 Elizabeth Cubaque, popular leader, Ciudad Bolivar, Bogota, Colombia.
 Santiago Duque, worker, Cali, Colombia.
Ángela Liliana Mazuera León, psychologist, philosophy graduate, human rights defender, Cali, Colombia.
Pilar Orozco, psychologist, Cali, Colombia.
Lisandro Duque Naranjo, cineasta, columnista y escritor