Sheren Falah Saab, Haaretz, 4/5/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Adam Raz et Assaf Bondy, auteurs du nouveau « Lexique de la brutalité », expliquent comment le langage façonne la conscience collective israélienne à propos des Palestiniens - pour le pire.
Une
scène dans le centre de Gaza, en 2023. « Seconde Nakba » est l’une des phrases
du livre. Photo Mohammed Salem/Reuters
Fatma Hussein Areib avait 11 ans lorsqu’elle a fait ses valises et quitté sa maison de Burayr, un village proche de Gaza qui a été pris par les soldats d’élite du Palmach pendant la guerre d’indépendance d’Israël. « Mes parents avaient très peur de la guerre et nous ont dit que nous devions partir », se rappelle-t-elle les moments qui ont changé sa vie à jamais. « J’ai pris la main de mon neveu et nous avons parcouru une grande distance à la recherche d’un endroit sûr ».
Au cours de cette marche de déplacement - Burayr se trouve à environ 18 kilomètres au nord-est de la bande de Gaza - la famille a atteint la ville de Majdal, où se trouve aujourd’hui la ville israélienne ressuscitée d’Ashkelon.
Majdal est tombée plus tard, et les Areib y ont passé quelques jours. Ils sont ensuite arrivés à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, avant de s’installer dans le camp de réfugiés de Shabura, à Rafah, à l’extrémité sud de la bande de Gaza. Plus tard, Fatma s’est mariée et a emménagé avec son mari dans le camp de réfugiés de Jabalya, au nord, où le couple a fondé une famille.
En octobre 2023, dans le cadre de la guerre qui a suivi l’attaque du Hamas, les habitants du nord de Gaza ont reçu l’ordre de quitter leurs maisons. À 86 ans, Fatma Hussein Areib a dû à nouveau faire ses valises, mais cette fois en fauteuil roulant. Avec sa famille, elle s’est installée à Rafah, où elle a passé environ sept mois.
En mai
dernier, lorsque l’armée israélienne a envahi la région, la famille est
retournée à Deir al-Balah. « Il y a des similitudes entre la Nakba de 1948 et
ce qui se passe actuellement dans cette guerre », a-t-elle déclaré à l’agence
de presse palestinienne Wafa après s’être installée à Rafah. « À l’époque, la
soif, la faim et la recherche d’un endroit sûr étaient les principales
préoccupations. Mais cette guerre est beaucoup plus dure aujourd’hui ; des
familles entières ont été anéanties ».
Dans un nouveau livre en hébreu dont le titre peut être traduit par « Un lexique de la brutalité », Adam Raz et Assaf Bondy cherchent à contribuer au débat israélien sur la guerre à Gaza et ses horribles résultats.
« Le lexique a été publié sous forme de livre, mais il est loin d’être complet - non seulement parce que d’autres entrées doivent être incluses, mais aussi parce que ces entrées ne sont pas de l’“histoire” mais un présent continu », écrivent Adam Raz et Assaf Bondy dans l’introduction. « Les entrées continuent d’évoluer sous la pluie d’obus et de missiles, tandis que la pile de corps à Gaza ne cesse de croître. La logique qui sous-tend la politique à l’origine de cette situation est toujours au pouvoir. »
Nous voudrions éviter de tomber dans le piège de la symétrie qui cherche à désamorcer toute critique profonde. Le livre dénonce le langage qui a prévalu pendant la guerre, mais ses racines sont bien antérieures, bien sûr.
Assaf Bondy
Comme le disent les auteurs, alors que les mots perdent leur gravité morale, il est plus important que jamais d’observer comment le discours israélien façonne la conscience collective à propos des Palestiniens. Cette formation crée une réalité violente qui est directement liée à la Nakba de 1948, lorsque plus de 700 000 Palestiniens ont fui ou ont été expulsés de leurs maisons pendant la guerre d’indépendance.
Selon Raz et
Bondy, l’utilisation d’un langage militariste, agressif et violent ne minimise
pas seulement l’humanité des Palestiniens, elle façonne la perception de la
réalité et le comportement du public. Les analystes, les hommes politiques et d’autres
personnes occupant des postes clés manipulent les mots et les phrases et, en
fin de compte, contrôlent les pensées et le comportement des Israéliens.
Le
Lexique de la brutalité de Raz et Bondy. Photo Lahav Halevy
Une partie des objectifs de la guerre
Il se pourrait que si l’histoire de Fatma Hussein Areib était rapportée dans les grands médias israéliens aujourd’hui, elle serait filtrée par des phrases neutres, cachant la tragédie. Nous verrions probablement le présentateur Dany Cushmaro interviewer des experts comme le général à la retraite Giora Eiland, qui expliquerait qu’« il n’y a pas de personnes non impliquées à Gaza » et que la seule solution est le « plan des généraux », qui préconise le blocage des approvisionnements alimentaires.
L’analyste militaire Nir Dvori lirait « le commentaire du porte-parole de Tsahal », expliquant que les forces israéliennes ont pris le corridor Philadelphi à la frontière entre Gaza et l’Égypte, de sorte que des personnes comme Fatma ont dû être évacuées vers des « zones humanitaires ».
Le ministre des finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, insisterait probablement sur la nécessité d’une « dépopulation » et d’une « émigration volontaire », notant que cela fait partie des « objectifs de la guerre ». Pour lui, comme pour la plupart des invités des studios, Fatma et tous les habitants de Gaza représentent une « menace existentielle » et « Gaza doit être rasée » par des « bombardements stratégiques ».
Dans « Un lexique de la brutalité », Raz et Bondy ont compilé environ 150 expressions, dont « aucune personne non impliquée à Gaza », « famine », « transfert » et « Nakba 2023 », qui ont émaillé le discours israélien pendant la guerre. On retrouve ces expressions dans le travail des journalistes, des chercheurs et des militants des droits humains.
«
Zone de mise à mort ». La ville de Jabalya, dans le nord de la bande de Gaza,
le mois dernier. Photo Omar Al-Qattaa/AFP
« Nous voulions prendre ces phrases couramment utilisées, comme la chanson ‘Harbu Darbu’, et demander aux lecteurs de s’arrêter un instant pour voir ce que cette phrase signifie, et comment, en la normalisant, nous devenons une société brutale », explique Bondy, sociologue.
« Nous n’ignorons pas les horreurs que le Hamas a perpétrées contre nous, Israéliens. Nous n’ignorons pas non plus les horreurs perpétrées par le Hamas contre les Palestiniens ».
6h29 n’est pas le point de départ de la tragédie que nous vivons. Les personnes qui insistent pour dire que c’est le cas cherchent à dissimuler le contexte, l’histoire de la répression.
Un lexique de la brutalité
« Mais nous voudrions éviter de tomber dans le piège de la symétrie qui cherche à désamorcer toute critique profonde et authentique. Le livre dénonce le langage qui prévalait pendant la guerre, mais ses racines sont bien antérieures, bien sûr ».
Le livre s’ouvre
sur la phrase « 6:29 A.M. » - qui marque le début de l’assaut du Hamas à
travers la région frontalière. Selon Bondy et Raz, « 6h29 n’est pas le point de
départ de la tragédie que nous vivons. Les personnes qui insistent sur ce point
cherchent à dissimuler le contexte, l’histoire de la répression - 6 h 28. Toute
action, en tout lieu et à tout moment, s’inscrit dans un contexte ».
Selon Raz, historien et chercheur à l’Institut Akevot pour la recherche sur le conflits israélo-palestinien, « la compréhension du contexte nous permet de comprendre pourquoi nous sommes arrivés à une réalité où des milliers de Palestiniens étaient prêts à perpétrer des horreurs contre des civils israéliens et des ressortissants étrangers ». Ce contexte joue également dans l’autre sens : pourquoi tant d’Israéliens étaient prêts à légitimer le bombardement et l’affamement de la population civile palestinienne, ainsi qu’une politique de puissance de feu sans entrave.
« La logique qui sous-tend les opérations militaires à Gaza et en Cisjordanie n’est pas née le 7 octobre. Il faut remonter au point de départ : 1948. Israël a déporté des centaines de milliers de Palestiniens, détruit des villages, permis à la population de piller les biens de leurs anciens voisins, d’assécher les vergers et les champs, et de faire preuve d’une grande violence physique ».
Des expressions telles que « Seconde Nakba » et « Nakba 2023 » dans « Un lexique de la brutalité » traduisent la perception qu’ont les Palestiniens de la guerre, au milieu d’images de charniers à Gaza, de massacres et de cadavres jonchant les rues. Ces termes sont également utilisés par les Israéliens.
En novembre 2023, le ministre de l’agriculture Avi Dichter a été interrogé par Canal 12 sur la question de savoir si les images de personnes fuyant le nord de Gaza pouvaient être comparées à des images de la Nakba. Il a répondu : « Nous sommes en train de déclencher la Nakba de Gaza ». Lorsqu’on lui a demandé à nouveau s’il s’agissait d’une « Nakba de Gaza », il a répondu : « La Nakba de Gaza de 2023. C’est comme ça que ça finira ».
«
Famine ». Khan Younès ce mois-ci. Photo : Abdel Kareem Hana/AP
En 2021, Raz a écrit sur le massacre de Deir Yassin en 1948 dans Haaretz, où, à l’aide de témoignages et de documents, il a dressé un tableau effrayant des meurtres perpétrés par les soldats israéliens pendant la guerre d’indépendance. Le dévoilement des procès-verbaux des réunions du cabinet en 1948 a renforcé la prise de conscience que le gouvernement était conscient de ce qui se passait et que le massacre de Deir Yassin n’était pas inhabituel.
Aujourd’hui, des expressions du « Lexique » telles que « dépeuplement », « décombres », « émigration volontaire » et « Amalécites » - mentionnées dans le débat général israélien et par les hommes politiques - donnent aux Palestiniens une impression de déjà-vu. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a même déclaré le 29 octobre 2023 : « C’est notre deuxième guerre d’indépendance .... C’est la tâche de notre vie ; c’est aussi la tâche de ma vie ».
À Deir Yassin et Kafr Qasem, l’assassinat se faisait à bout portant. Aujourd’hui, un pilote largue une bombe d’une tonne sur une zone humanitaire, parfois sans savoir ce qu’il bombarde.
Adam Raz
Comme l’explique Adam Raz, « les procès-verbaux des réunions du cabinet en 1948, rendus publics après des décennies mais toujours pas dans leur intégralité, montrent qu’à côté de la prise de conscience par les décideurs des événements sur le terrain, tels que les expulsions et les actes de massacre et de pillage, certains d’entre eux ont également exprimé leur stupeur. Il est évident que de nombreux membres du cabinet ont réalisé que leurs actes allaient façonner la société en train de se former.
« Le gouvernement actuel se distingue.... C’est-à-dire qu’il y a une politique explicite de transfert, de meurtre et de famine, et cela conduit de plus en plus de gens en Israël et dans le monde à accuser Israël d’avoir perpétré le crime des crimes : le génocide ».
Raz ajoute : « À Deir Yassin et à
Kafr Qasem, les meurtres étaient commis à bout portant. Aujourd’hui, un pilote,
peut-être un électeur du Meretz (gauche), largue une bombe d’une tonne sur une
zone humanitaire, parfois sans savoir ce qu’il bombarde. Le lendemain, il ouvre
Haaretz, lit un article et se met en colère. Il ne veut pas que son pays
agisse avec une telle brutalité. Il ne fait aucun doute que les conditions de
combat ont changé ».
Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, en octobre 2023 Photo : Ashraf Amra/AP
Selon Bondy, ce qui est remarquable dans la guerre actuelle « c’est l’utilisation brutale des mots. Il n’y a plus de honte ni de désir de dissimulation. C’est ce qui est si unique dans cette guerre. Depuis le début, les dirigeants disent exactement ce qu’ils vont faire - et c’est exactement ce qu’ils font.
« C’est tellement choquant que nous avons décidé, plutôt que de nous concentrer sur les actes réels ou sur une analyse juridique des actes, de nous concentrer sur le langage qui met à nu une grande partie des actes, mais surtout la réalité dans laquelle nous vivons ».
Certaines phrases du livre font directement référence à la société israélienne, comme « drapeau israélien ». « Dès le remaniement judiciaire des mois précédant la guerre, le centre et la gauche se sont approprié le drapeau national après qu’il eut été un élément essentiel des manifestations de la droite, comme la Marche des drapeaux à Jérusalem-Est », écrivent Raz et Bondy.
L’agitation des drapeaux lors des manifestations reflétait une guerre pour le « foyer », pour le pays, pour l’essence du régime. Mais les deux auteurs ajoutent que « le drapeau exprime également l’exclusion des Palestiniens israéliens des protestations contre la guerre, et pour un accord sur l’échange d’otages ».
« Agiter le drapeau reflète un
désir honnête de renverser le gouvernement sanguinaire actuel, mais cela
indique aussi parfois une acceptation de la réalité des dernières décennies : l’occupation,
la suprématie juive, la violence des colons et le vol des biens palestiniens. C’est
ce qui est apparu clairement lorsque de nombreuses personnes ont été émues en
voyant nos courageux soldats hisser le drapeau à Gaza en novembre 2023 (et à de
nombreuses reprises depuis)».
Rien de nouveau
Plus on creuse les phrases du « Lexique de la brutalité », plus on se rend compte que la stratégie linguistique contemporaine reflète une perception des Palestiniens qui a commencé en 1948 et qui est toujours d’actualité.
Par exemple,
les « zones humanitaires » remplacent les « zones de sécurité » qui figuraient
dans des documents précédemment censurés dans les archives de l’État. Cette
expression se substitue au transfert des Palestiniens après la prise de leurs
villes en 1948.
Selon Ismail Abu Shehade, habitant de Jaffa, dans un document, « ils nous ont entourés de barbelés et de trois portes ; nous ne pouvions quitter la zone que pour travailler dans l’un des vergers d’agrumes autour de la ville, ce qui nécessitait une confirmation de la part de notre employeur. »
Aujourd’hui, cependant, la libre circulation n’est pas autorisée à Gaza, et un Palestinien qui se déplace prend un risque, comme le raconte Aisha, une ancienne habitante de la ville de Gaza qui s’est réinstallée dans la région de Muwasi, dans le sud-ouest de Gaza, qui a été déclarée zone humanitaire.
« Nous avons peur de retourner en ville parce que nous avons peur de tomber sur l’armée et de nous faire tirer dessus », a-t-elle déclaré à Haaretz. « Le sens est d’être bloqué et menacé de mort, car les zones humanitaires sont parfois bombardées ».
En 1948, l’expression « émigration volontaire » a été employée pour atténuer la politique de déplacement avec des mots modérés et non chargés d’émotion. Selon les comptes rendus des réunions du cabinet, le ministre des affaires des minorités, Bechor-Shalom Sheetrit, a abordé la question du déplacement des Palestiniens dans la ville de Lod, au centre du pays.
« Selon les estimations
militaires, il reste 3 000 habitants. Quarante-huit heures après la conquête,
il ne reste plus d’habitants ni à Lod ni à Ramle. Je n’ai pas été informé, et
je n’ai pas pu obtenir de réponse, sur la question de savoir si ces résidents
ont été déplacés par la force ou volontairement ».
La ville de Gaza ce mois-ci. Photo Jehad Alshrafi/AP
« S’ils sont partis de leur plein gré, c’est leur affaire. S’ils ont été déplacés par la force, il faut régler ce problème.
« La population [arabe] dans le pays, principalement dans les villes, a considérablement diminué. Dans les villages où il reste des habitants, une guerre [des mots] constante se déroule avec l’armée pour savoir s’il faut les laisser tranquilles ou les déplacer. Ma demande est de fixer une ligne d’action claire qui empêchera l’anarchie qui s’est installée de notre côté ».
Le terme « pillage », qui figure également dans « Un lexique », n’est pas nouveau non plus. Ce phénomène s’est produit en 1948, comme le décrit Raz dans son livre en hébreu « Pillage des biens arabes pendant la guerre d’indépendance ». « Dans le lexique, nous montrons que les commandants autorisaient les soldats à piller. Il s’agit d’une combinaison de cupidité et de vengeance contre les Palestiniens », explique-t-il.
« Ce qui est surprenant, c’est qu’en 1948, il n’y avait pas de quoi se vanter. Aucun article d’opinion n’a été publié en sa faveur. Mais aujourd’hui, il y a des vidéos de soldats en train de piller qui sont presque pornographiques. C’est-à-dire qu’ils voient cela comme quelque chose de positif. Ils espèrent tirer un capital culturel de leurs pillages ».
Certaines
phrases dépendent du contexte. Par exemple, la phrase « Les FDI ont encore
beaucoup de travail à faire » rappelle les remarques de Smotrich en 2021 lorsqu’il
s’est adressé aux législateurs arabes à la tribune de la Knesset. « Vous êtes
ici par erreur », a-t-il déclaré. « Ben-Gourion n’a pas fait le travail et ne
vous a pas mis à la porte en 1948 ».
«
Drapeau israélien ». Soldats israéliens à Khan Younès l’année dernière. Photo :
Ohad Zwigenberg/AP
Pour Raz, il s’agit d’un maillon d’une longue chaîne. « Rien n’est nouveau ici. Lorsqu’ils parlent de « famine », Israël n’a pas commencé à priver les Palestiniens de nourriture tout récemment. Cela fait des années qu’il compte les calories, des deux côtés de la ligne verte ».
Il appuie ses affirmations sur des documents datant du début des années 50, lorsque les Bédouins du Néguev ont été concentrés dans une certaine zone après la guerre d’indépendance.
« Cette concentration avait pour but de s’approprier des terres fertiles et, en partie, de contrôler l’alimentation des Palestiniens », explique Raz. « On ne peut pas comprendre la politique actuelle de famine si l’on croit qu’elle a surgi de nulle part. Israël bloque la bande de Gaza depuis de nombreuses années ».
Selon lui, les pratiques actuellement utilisées à Gaza, telles que les « incendies de maisons » et les « zones de mise à mort » (expressions figurant dans « Un lexique ») ne sont pas nouvelles. La seule différence se situe « au niveau de l’intensité, pas de la logique. Israël contrôle les mouvements des Palestiniens et s’empare de leurs terres depuis 1948 ».
Malgré la brutalité du langage et la dureté de la réalité, Bondy continue d’envisager l’avenir avec optimisme. « Nous espérons que la société israélienne n’a pas encore sauté dans l’abîme et qu’au moins certaines personnes qui liront ce livre participeront à des manifestations et brandiront une autre pancarte à côté de celle appelant à la libération des otages », dit-il.
Bondy espère que « davantage de
personnes appelleront - autour de la table, dans les salons et lors de
manifestations - à la fin de cette terrible guerre ; que certains de nos
lecteurs feront quelque chose pour une plus grande coexistence dans la région ».