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08/08/2025

HAARETZ
Callar es rendirse

Editorial de Haaretz, 8-8-2025
Traducido por Tlaxcala


El gabinete de seguridad se reunió el jueves por la noche para discutir otra expansión de la guerra en Gaza, otro eslabón en una larga cadena que seguramente tendrá su propio nombre. Los nombres cambian, pero la canción sigue siendo la misma: ocupación, destrucción y traslado forzoso de decenas de miles de palestinos. Más soldados serán sacrificados en este altar y los rehenes israelíes que quedan serán perdidos. El gobierno de Netanyahu ha convertido a ambos grupos en daños colaterales.

Ante esta visión de pesadilla, impulsada por consideraciones personales y mesiánicas judías, no podemos permanecer indiferentes. No debemos callar. Por eso, más de 2000 artistas y personalidades de la cultura firmaron una petición que pedía el fin de la guerra, titulada «Detengan el horror en Gaza». Esta petición supuso un importante espejo para la opinión pública, aunque muchos israelíes prefirieran romperlo o apartar la mirada.

La petición de los artistas reflejaba una verdad humana básica que el gobierno intenta silenciar: dañar a personas inocentes está mal. En consecuencia, la petición afirmaba que es imposible aceptar «el asesinato de niños y civiles, las políticas de hambre, los desplazamientos masivos y la destrucción sin sentido de ciudades enteras». No se deben dar órdenes ilegales y, si se dan, no se deben obedecer, añadía la petición, reiterando lo que debería ser evidente. Pero no en el Israel del gobierno del primer ministro Benyamin Netanyahu.

Desde que se publicó la petición, se ha llevado a cabo una campaña sistemática para silenciar a los firmantes. Entre los participantes se encuentran ministros del gabinete y políticos ajenos al Gobierno, colaboradores de los medios de comunicación, activistas de extrema derecha y muchas otras figuras culturales.

Los alcaldes también han anunciado que no contratarán a los artistas que firmaron la petición, a quienes acusan de «incitar contra los soldados de las FDI». Una y otra vez, ha quedado claro que en el Israel actual solo se puede expresar una opinión en el espacio que separa al líder de la oposición, Yair Lapid, y al rapero de extrema derecha Yoav («la Sombra») Eliasi. El consenso fraudulento es un coro que canta al unísono.


Alon Oleartchik y Assaf Amdursky

La presión sobre los firmantes de la petición solo ha tenido un éxito parcial. Algunos de ellos (Assaf Amdursky, Alon Oleartchik) no pudieron soportar la presión y las amenazas y retiraron sus firmas. En el caso de Oleartchik, su retractación pública dio sus frutos: se restableció una actuación suya que había sido cancelada. Esto demuestra no solo el poder de la censura, tanto oficial como extraoficial, sino también el hecho de que algunas personas optan por colaborar con ella.

Ante esta campaña de silenciamiento, no debemos pestañear. El plan que impulsa Netanyahu conducirá a la destrucción total de Gaza, y también de los fundamentos morales de Israel. Al oponerse a la guerra y a sus crímenes, las figuras culturales se unieron a personas con opiniones similares en el mundo académico, en organizaciones no gubernamentales e incluso dentro del propio ejército. Todas ellas son esenciales para forjar una alternativa al culto a la muerte del Gobierno.

Ahora más que nunca, tras tantos días de matanzas sin precedentes y cuando Israel está a un paso de caer en una guerra perpetua, todos los israelíes deben alzar la voz en contra. Callar es rendirse.

HAARETZ
Se taire, c’est se rendre

Éditorial, Haaretz, 8/8/2025
Traduit par Tlaxcala

 


Le cabinet de sécurité s’est réuni jeudi soir pour discuter d’une nouvelle extension de la guerre à Gaza, un maillon supplémentaire dans une longue chaîne qui finira certainement par avoir son propre nom. Les noms changent, mais le refrain reste le même : occupation, destruction et transfert forcé de dizaines de milliers de Palestiniens. D’autres soldats seront sacrifiés sur cet autel, et les otages israéliens restants seront perdus. Le gouvernement Netanyahou a fait de ces deux groupes des dommages collatéraux.

Face à cette vision cauchemardesque, motivée par des considérations personnelles et messianiques juives, nous ne pouvons rester indifférents. Nous ne devons pas rester silencieux. C’est pourquoi plus de 2 000 artistes et personnalités culturelles ont signé une pétition appelant à la fin de la guerre, intitulée « Stop à l’horreur à Gaza ». Celle-ci a tendu un miroir important au public, même si de nombreux Israéliens préfèrent le briser ou détourner le regard.

La pétition des artistes reflétait une vérité humaine fondamentale que le gouvernement cherche à étouffer : il est immoral de faire du mal à des innocents. Par conséquent, selon la pétition, il est impossible d’accepter « le meurtre d’enfants et de civils, les politiques de famine, les déplacements massifs et la destruction sensible de villes entières ». Les ordres illégaux ne doivent pas être donnés, et s’ils le sont, ils ne doivent pas être obéis, ajoute la pétition, réitérant ce qui devrait être évident. Mais pas en Israël sous le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Depuis la publication de la pétition, une campagne systématique a été menée pour faire taire les signataires. Parmi les participants figurent des ministres et des politiciens hors du gouvernement, des collaborateurs des médias, des militants d’extrême droite et de nombreuses autres personnalités culturelles. Des maires ont également annoncé qu’ils ne commanderaient pas de spectacles aux artistes ayant signé la pétition, qu’ils accusent d’« incitation à la haine contre les soldats de l’armée israélienne ». Il est devenu évident que dans l’Israël d’aujourd’hui, une seule opinion peut être exprimée entre l’opposant Yair Lapid et le rappeur d’extrême droite Yoav (« l’Ombre ») Eliasi. Ce consensus frauduleux est un chœur qui chante à l’unisson.


Alon Oleartchik et Assaf Amdursky

La pression exercée sur les signataires de la pétition n’a été que partiellement couronnée de succès. Certains d’entre eux (Assaf Amdursky, Alon Oleartchik) n’ont pas résisté à la pression et aux menaces et ont retiré leur signature. Dans le cas d’Oleartchik, sa rétractation publique a porté ses fruits : une de ses représentations qui avait été annulée a été rétablie. Cela montre non seulement le pouvoir de la censure, officielle et officieuse, mais aussi le fait que certaines personnes choisissent de collaborer avec elle.

Face à cette campagne de musellement, nous ne devons pas céder. Le plan que Netanyahou est en train de mettre en œuvre conduira à la destruction totale de Gaza, mais aussi des fondements moraux d’Israël. En s’opposant à la guerre et à ses crimes, les personnalités culturelles se sont jointes à des personnes partageant les mêmes opinions dans le monde universitaire, les organisations non gouvernementales et même au sein de l’armée elle-même. Toutes sont essentielles pour forger une alternative au culte de la mort prôné par le gouvernement.

Aujourd’hui plus que jamais, après tant de jours de tueries sans précédent et alors qu’Israël est à deux doigts de sombrer dans une guerre perpétuelle, chaque Israélien doit s’élever haut et fort contre cette situation. Se taire, c’est se rendre.

07/08/2025

HAARETZ
Une entreprise US, des chauffeurs d’Europe de l’Est, des liens avec Israël : qui est derrière l’acheminement de l’aide à Gaza

Arkel International, un sous-traitant du gouvernement usaméricain et d’armées du monde entier, transporte de l’aide vers les sites de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Son représentant en Israël est un homme d’affaires, consul honoraire du Rwanda, qui a précédemment négocié des contrats de défense en Afrique.

Bar Peleg, Yaniv Kubovich et Avi ScharfHaaretz, 5/8/2025

Traduit par Tlaxcala


Des véhicules blindés escortent des camions d’aide humanitaire vers le passage de Kerem Shalom, à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. On peut voir un graffiti représentant le mot « millénaire » en hébreu sur l’avant d’un camion. Photo : Eliahu Hershkovitz

Au cours des derniers mois, un hôtel situé dans un kibboutz du sud d’Israël est devenu le lieu de résidence de chauffeurs routiers étrangers venus de plusieurs pays d’Europe de l’Est.

La plupart d’entre eux sont arrivés en Israël au cours des derniers mois après s’être vu promettre une opportunité financière qui leur permettrait de gagner un salaire beaucoup plus élevé que dans leur pays d’origine. Pour gagner leur vie, les chauffeurs doivent effectuer un trajet quotidien, parfois deux, entre le point de passage frontalier de Kerem Shalom et les points de distribution alimentaire à l’intérieur de la bande de Gaza.

Ces chauffeurs, principalement originaires de Géorgie et de Serbie, pays avec lesquels Israël n’a pas conclu d’accord bilatéral en matière de main-d’œuvre, ont été amenés en Israël par une société usaméricaine impliquée dans le projet d’aide alimentaire dans la bande de Gaza : Arkel International LLC, une entreprise de construction et de logistique qui opère en tant que sous-traitant pour la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), a appris Haaretz.

La GHF, qui gère quatre centres de distribution d’aide dans la bande de Gaza, emploie au moins trois entreprises en tant que sous-traitants.

Jusqu’à présent, deux de ces sociétés étaient connues : la première est UG Solutions, qui a participé plus tôt cette année à la sécurisation du corridor de Netzarim lors d’un échange d’otages et qui s’occupe désormais de certains aspects de la sécurité sur les sites de distribution de l’aide humanitaire. La deuxième est Safe Reach Solutions, une société de logistique et d’opérations.

La troisième société, Arkel International, est responsable de la logistique des opérations de distribution de l’aide humanitaire.

Selon les documents constitutifs de la société en Israël, son représentant autorisé dans le pays est Hezi Bezalel, un homme d’affaires israélien qui a précédemment négocié des contrats de défense en Afrique. La société affirme qu’il n’est pas impliqué dans ses activités et qu’il a seulement aidé à sa création en Israël.

« Je suis chauffeur routier en Géorgie . Mon patron m’a proposé de venir en Israël par l’intermédiaire d’un courtier et m’a dit que je pouvais gagner deux fois plus, voire plus », a déclaré à Haaretz un chauffeur routier de 32 ans, marié et père d’une fille.

Lorsqu’on lui a demandé qui l’avait amené en Israël et qui payait son salaire, il a répondu : « C’est la société Arkel qui nous a amenés ici. C’est elle qui nous paie nos salaires, et c’est avec elle que nous avons signé le contrat. Notre travail consiste à partir le matin dans un convoi de camions et à entrer dans Gaza. L’armée israélienne nous escorte jusqu’à la zone de distribution. Nous arrivons avec les camions, ils les déchargent pour nous sur le site, et nous repartons immédiatement. Il y a parfois deux trajets par jour », a déclaré le chauffeur.

Arkel transporte des colis alimentaires depuis un point de chargement près de Kerem Shalom vers des lieux de livraison à l’intérieur de Gaza : trois dans le sud, près des ruines de Rafah, et un le long de la partie sud du corridor de Netzarim. Dans le cadre de ce projet, Arkel a fait venir en Israël des dizaines de travailleurs étrangers, dont certains chauffeurs routiers d’Europe de l’Est.

Arkel est enregistrée dans l’État de Louisiane, aux USA, depuis 2005. La société s’est enregistrée en Israël en tant que société étrangère le 13 mai 2025, une semaine avant que les centres de distribution de l’aide du GHF ne commencent leurs activités dans la bande de Gaza et un jour avant l’enregistrement de Safe Reach Solutions en Israël. Au moins un des dirigeants d’Arkel vit en Israël depuis octobre 2024.


Hezi Bezalel (né en 1951) est un homme d'affaires, banquier d'investissement et producteur de cinéma très impliqué en Afrique de l'Est (Kenya, Ouganda, Rwanda, Éthiopie) et ami personnel de Paul Kagame

Au moins un mois avant l’enregistrement officiel de la société en Israël, des discussions étaient déjà en cours concernant sa création. Comme l’a précédemment rapporté Haaretz, l’opération d’aide à Gaza a été lancée par des officiers du commandement sud de l’armée israélienne, à l’insu de l’ensemble des autorités de défense, et coordonnée par le bureau du Premier ministre.

Selon une source proche du projet, Arkel devait initialement construire les sites de distribution à l’intérieur de Gaza, mais cette tâche a finalement été confiée à l’armée israélienne.

Dans les documents constitutifs d’Arkel en Israël, c’est Hezi Bezalel, un homme d’affaires qui a fondé un opérateur de téléphonie mobile en Israël, négocié des contrats de défense en Afrique et occupe le poste de consul honoraire du Rwanda en Israël, qui est désigné comme le représentant de la société en Israël.

La société lui a donné procuration pour gérer ses activités en Israël, ouvrir et gérer un compte bancaire pour la société, nommer des avocats et des comptables pour la société et recevoir des documents juridiques au nom de la société.

La société affirme que Bezalel n’a fait que l’aider à se lancer en Israël, grâce à une relation de longue date nouée au fil de projets menés en Afrique depuis des décennies, et qu’il n’est pas un partenaire commercial. Selon une source bien informée, Bezalel aurait même obtenu l’accord du ministère de la Défense avant l’ouverture de la société en Israël.

Un employé d’Arkel a déclaré à Haaretz que les seuls signataires autorisés au sein de la société sont aujourd’hui le PDG et le directeur des opérations ; cependant, le nom de Bezalel n’a pas encore été retiré du dossier de la société auprès de l’Autorité des sociétés israéliennes.

Actuellement, l’activité principale de la société consiste à transporter des marchandises depuis le point de chargement de Kerem Shalom vers des centres de distribution situés dans la bande de Gaza. Les camions utilisés par Arkel appartenaient auparavant à la société de logistique israélienne Millennium.

Des photos obtenues par Haaretz à proximité de Kerem Shalom montrent que le nom de la société a été grossièrement effacé à la peinture. Selon Arkel, les camions leur ont été vendus par Millennium.

Millennium a déclaré que les camions avaient été vendus à un fournisseur, sans toutefois préciser lequel. Les camions entrent dans la bande de Gaza en longs convois, sans plaque d’immatriculation, et sont sécurisés par du personnel d’autres entreprises sous-traitantes.

Comme mentionné, les chauffeurs sont des travailleurs d’Europe de l’Est, notamment de Géorgie et de Serbie, pays avec lesquels Israël n’a pas conclu d’accords bilatéraux pour l’importation de main-d’œuvre.


Des camions d’aide humanitaire d’Arkel sont garés dans le quai de chargement près du kibboutz Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, dimanche. Les camions n’ont pas de plaques d’immatriculation et certains portent des graffitis noircissant le nom « Millennium ». Photo : Eliahu Hershkovitz

Les chauffeurs sont logés dans un kibboutz dans le sud d’Israël. « En gros, nous restons au kibboutz toute la journée, sauf lorsque nous livrons des marchandises à Gaza », a déclaré un chauffeur serbe. « Nous voulions vraiment visiter Jérusalem et Nazareth, mais nous ne sommes pas autorisés à trop nous déplacer à l’extérieur et, jusqu’à présent, nous n’avons pas organisé de visite touristique. »

Les chauffeurs indiquent qu’ils gagnent environ 4 000 shekels (1004 €) par mois, soit plus que le salaire moyen dans leur pays d’origine. « Le travail n’est pas vraiment dangereux », explique l’un d’eux. « Nous ne distribuons pas la nourriture. Nous quittons généralement Gaza dès que le chargement est déchargé. Il y a beaucoup d’explosions et de tirs tout le temps, mais cela ne nous vise pas, donc dans l’ensemble, c’est sûr. »

La plupart des chauffeurs interrogés par Haaretz ont déclaré que leur contrat expirait le mois prochain. « À l’heure actuelle, tout le monde ici est censé partir en septembre. On ne sait pas si les contrats seront prolongés ou si d’autres personnes seront recrutées pour nous remplacer. Un responsable a déclaré cette semaine que nous pourrions rentrer [chez nous] encore plus tôt, dans les prochaines semaines, car ces convois vers Gaza pourraient devenir inutiles », a déclaré un chauffeur.

Les marchandises transportées par les camions – certaines achetées en Israël, selon TheMarker – sont emballées dans des entrepôts en Israël, en partie au port d’Ashdod et à Jérusalem, puis chargées dans des camions dans un centre logistique construit près de la frontière avec Gaza.

TheMarker a indiqué que l’une des entreprises responsables était Millennium. Lors d’un entretien avec Haaretz, le propriétaire de Millennium, Shimon Sabah, a déclaré que son entreprise ne fournissait plus aucune aide logistique au client impliqué dans l’aide humanitaire à Gaza et que le fait que le logo n’ait pas été effacé des camions était dû à une négligence de la part de l’entreprise.

Arkel International est une société d’infrastructure et de services créée aux USA il y a environ 60 ans et enregistrée en Louisiane depuis 20 ans. Le seul propriétaire de toutes les actions d’Arkel est George H. Knost III. Le directeur est John Moore.

La société est un sous-traitant du gouvernement usaméricain et d’armées et de gouvernements du monde entier, qui gère des projets de construction, d’énergie et de logistique. Selon le site web aujourd’hui disparu de la société, celle-ci opère « là où d’autres ne peuvent ou ne veulent pas ».

Depuis 2010, la société a remporté plus d’une centaine de contrats d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars auprès du ministère usaméricain de la Défense et du département d’État pour des projets en Irak, en Afghanistan et ailleurs. C’est la première fois qu’elle entreprend un projet civilo-militaire de cette envergure en Israël.

La société est également impliquée dans le forage pétrolier et gazier et travaille comme sous-traitant pour le gouvernement usaméricain, ainsi que pour des armées et des gouvernements du monde entier, gérant des projets de construction, d’énergie et de logistique.


Des cartons contenant de l’aide humanitaire sont entreposés du côté gazaoui du point de passage de Kerem Shalom avant d’être distribués par la Fondation humanitaire de Gaza, en juillet. Photo : Ohad Zwigenberg/AP

Malgré les critiques internationales à l’encontre du projet d’aide à Gaza, Arkel est fière de ce travail, qu’elle considère comme un soutien à Israël et une aide pour renverser le contrôle du Hamas sur Gaza. Une source au sein de l’entreprise, s’exprimant auprès du journal Haaretz, a déclaré qu’elle estimait que la plupart des critiques à l’encontre du projet étaient « des fausses informations et de la propagande du Hamas visant à discréditer Israël ».

Travis Daharash, chef de projet chez Arkel, a déclaré : « Arkel fournit à la GHF un soutien logistique et en matière de construction. Bien que nous ne fournissions pas d’informations spécifiques sur notre main-d’œuvre pour des raisons de sécurité, celle-ci répond à toutes les exigences locales. »

Le financement du projet d’aide humanitaire est largement opaque et la GHF ne révèle pas l’identité de ses donateurs. En juin de cette année, environ un mois après le début des activités du fonds, le département d’État usaméricain a approuvé un financement de 30 millions de dollars pour l’entreprise. Selon un rapport de Reuters, cette somme sera versée par l’Agence américaine pour le développement international à la GHF, dont sept millions de dollars seront transférés immédiatement.

Jeudi, Reuters a rapporté que des responsables de l’administration Trump avaient déclaré au Congrès en juillet qu’Israël avait accepté de verser une somme équivalente à celle versée par les USA et de transférer 30 millions de dollars au fonds.

En juin dernier, Liel Kyzer a rapporté pour la chaîne publique Kan que le gouvernement avait prévu 700 millions de shekels [175 M€] pour l’aide humanitaire à Gaza et que cette mesure était financée par une réduction massive du budget de l’État, y compris des services sociaux.

Le ministère des Finances et le bureau du Premier ministre ont démenti cette information à l’époque, affirmant qu’Israël ne finance pas l’aide humanitaire à Gaza.

Les centres d’aide de la GHF ont commencé à fonctionner en mai. Ce fonds a été créé par Israël en collaboration avec des sociétés de sécurité privées.

Des travailleurs usaméricains et palestiniens gèrent ces centres, tandis que l’armée israélienne les sécurise à plusieurs centaines de mètres de distance. Chaque jour, des milliers, voire des dizaines de milliers de Gazaouis viennent chercher de la nourriture dans ces centres. Malgré les promesses faites par le fonds au début du projet d’aide, la distribution ne se fait pas de manière ordonnée, mais dans une bousculade générale pour s’emparer des cartons.

Haaretz a fait état d’un chaos généralisé sur les sites de distribution, où des centaines de Palestiniens ont été tués alors qu’ils se rendaient sur place pour recevoir de la nourriture depuis que le GHF a commencé ses opérations d’aide ces derniers mois.

 

15/07/2025

HAARETZ
Le mode de paiement par l’armée israélienne des conducteurs civils de bulldozers révèle le véritable objectif des démolitions systématiques à Gaza
Crimes de guerre, vous avez dit crimes de guerre ?

Éditorial, Haaretz, 13/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala  

Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahou négocie un cessez-le-feu avec le Hamas, des centaines de bulldozers, d’excavatrices et de bulldozers blindés Caterpillar D9 israéliens poursuivent leurs efforts pour rendre Gaza inhabitable pendant des années.

La position officielle des Forces de défense israéliennes concernant les démolitions de maisons dans la bande de Gaza est que les travaux menés par des centaines d’engins lourds sont nécessaires pour des raisons opérationnelles.

En d’autres termes, l’armée israélienne ne donne l’ordre de raser des bâtiments résidentiels ou autres que lorsqu’ils constituent, par exemple, un danger pour les soldats ou entravent la circulation des véhicules militaires.

Cependant, le modèle selon lequel l’armée israélienne indemnise les opérateurs d’engins lourds à Gaza semble contredire cette affirmation. Selon un article publié la semaine dernière dans l’édition hébreue de Haaretz, l’armée propose de payer 2 500 shekels (environ 640 €) aux conducteurs de bulldozers et d’excavatrices pour raser un bâtiment de trois étages maximum et 5 000 shekels (1280 €) pour des structures plus hautes.

Cette structure tarifaire incite clairement les entrepreneurs à démolir autant de bâtiments que possible, aussi rapidement que possible. Si ces opérations étaient véritablement motivées par des besoins militaires, il serait difficile de justifier une telle indemnisation.

Le fait que le paiement soit effectué quotidiennement ou mensuellement renforce ce point. Même ainsi, cela représente beaucoup plus que ce que les opérateurs gagneraient pour un travail similaire en Israël, certains gagnant jusqu’à 30 000 shekels [7 700€] par mois selon certaines sources. Ces salaires élevés visent à compenser les risques mortels qui dissuadent de nombreux professionnels du secteur de se rendre à Gaza.

Dans la pratique, cependant, pour de nombreux opérateurs, ce travail reflète également un engagement idéologique. Parmi eux figure un groupe important de colons, tandis que les Arabes israéliens [=Palestiniens de 48], qui constituent une part importante du secteur des engins lourds en Israël, sont notablement absents.

Les conversations avec les personnes sur le terrain, qu’il s’agisse d’employés civils de l’armée israélienne ou de réservistes, révèlent que beaucoup abordent leur travail avec un sentiment de vengeance lorsqu’ils conduisent leurs bulldozers à travers les ruines des villes de Gaza.

Le résultat est que, tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahou négocie un cessez-le-feu avec le Hamas, des centaines de bulldozers, d’excavatrices et de bulldozers blindés Caterpillar D9 israéliens poursuivent le processus qu’ils ont entamé ces derniers mois : intensifier leurs efforts pour rendre Gaza inhabitable pendant des années.

Cette destruction n’est pas un effet secondaire des besoins militaires, mais un objectif en soi.

Il est profondément troublant de constater la destruction de biens civils sans objectif militaire impératif, une destruction disproportionnée par rapport à tout avantage militaire obtenu et le ciblage de sites religieux, d’hôpitaux et d’autres bâtiments à vocation humanitaire ou éducative est défini comme un crime de guerre, en particulier si cette destruction vise à garantir que les Palestiniens de Gaza n’aient nulle part où retourner, dans le cadre d’un plan de transfert ou d’expulsion de population.

Israël doit mettre fin immédiatement à ces activités.



10/07/2025

Sous couvert de “ville humanitaire”, l’État juif construit un ghetto d’extermination à Gaza

Un éditorial de Haaretz et un article de Gideon Levy dénoncent le projet sionihiliste de “ville humanitaire” à Gaza. Honneur à ces trop rares voix dissidentes israéliennes.-Fausto GiudiceTlaxcala


Israël n’est pas en train de créer une “ ville humanitaire” à Gaza. Il crée des camps de transfert

Éditorial, Haaretz, 9/7/2025


Un Palestinien transporte un matelas après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d’Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Photo Eyad Baba/AFP

Le peuple élu, seul pays démocratique du Moyen-Orient doté de l’armée la plus morale au monde, prévoit désormais de créer une “ville humanitaire” dans la bande de Gaza. Peu importe le cellophane orwellien dans lequel ils l’enveloppent. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Israel Katz poursuivent ouvertement leurs plans visant à placer les Gazaouis dans des camps en vue de les transférer hors de l’enclave.

Le fait que Katz ait dévoilé son projet de “ville humanitaire” à Rafah pour des centaines de milliers de Palestiniens enfermés et surveillés, sans possibilité de partir, comme une solution humanitaire, n’est rien d’autre qu’une distorsion effrayante du langage. Netanyahou promeut ce projet tordu à Washington, où il a expliqué, tout en insultant l’intelligence du monde entier, que « cela s’appelle le libre choix. Si les gens veulent rester, ils peuvent rester ; mais s’ils veulent partir, ils devraient pouvoir partir ». Le Premier ministre a ajouté, sans la moindre honte, que Gaza « ne devrait pas être une prison. Elle devrait être un lieu ouvert ».

Bien que cela ressemble à une parodie de l’idée de reconstruction, ce n’est pas théorique. Selon des sources diplomatiques, l’objectif de cette mesure est de concentrer la majeure partie de la population de Gaza dans une ville fermée, de lui fournir une aide humanitaire et de l’« encourager » à émigrer « volontairement ». Tout cela est coordonné avec les responsables usaméricains. Netanyahou s’est même vanté qu’Israël et les USA étaient « sur le point de trouver plusieurs pays » prêts à accueillir les Gazaouis.

Il ne s’agit pas d’une solution humanitaire, mais d’un transfert. Seule une réalité déformée peut permettre de parler de libre arbitre à propos de personnes qui ont passé les 20 derniers mois sous les bombardements constants, confrontées à la faim et au manque d’eau, d’électricité et de médicaments. En réalité, il s’agirait d’un crime de guerre, à savoir le transfert forcé de civils, interdit par le droit international.

Les responsables de la défense sont alarmés. Lors d’une discussion très animée avec le cabinet de sécurité, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Eyal Zamir, a demandé de suspendre le vote afin de clarifier les implications, mais NetanyahOu a fermement refusé. « Pas question », a-t-il déclaré. « Nous en avons déjà discuté. » Lorsque le chef d’état-major a demandé si l’armée serait chargée de contrôler deux millions de civils, Netanyahou a répondu : « Je vais faire venir 10 [Caterpillar] D9 pour préparer l’espace humanitaire. »

Les réserves de l’armée ont été rejetées ; la décision a été adoptée à l’unanimité. Dans l’Israël de Netanyahou, lorsqu’un membre de l’establishment de la défense met en garde contre un danger ou les implications d’une politique dangereuse, c’est juste une raison pour se débarrasser de lui. Le chef d’état-major indiscipliné est désormais moins apprécié du gouvernement après lui avoir fait prendre conscience de la réalité.

Voilà à quoi ressemble une détérioration dangereuse : des bombardements incessants à une tentative de façonner l’avenir de Gaza en ignorant le droit international, en détruisant l’armée, en négligeant le bien-être des soldats et en corrompant la société et le gouvernement. Cela ne doit pas être permis. Ce plan dangereux doit être arrêté immédiatement.


 Malcolm Evans, Nouvelle-Zélande

L’État juif construit un ghetto

Gideon Levy, Haaretz, 7/7/2025


Les ruines de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, en janvier. Photo Mohammed Salem/Reuters

Si Mordechai Anielewicz était encore en vie aujourd’hui, il serait mort. Le chef de l’Organisation juive de combat pendant le soulèvement du ghetto de Varsovie serait mort de honte et de déshonneur en apprenant les plans du ministre de la Défense – avec le soutien total du Premier ministre – visant à ériger une “ville humanitaire” dans le sud de la bande de Gaza. Anielewicz n’aurait jamais cru que quelqu’un oserait concevoir un plan aussi diabolique 80 ans après l’Holocauste.

En apprenant que ce projet avait été imaginé par le gouvernement de l’État juif, fondé sur les sacrifices de son ghetto, il aurait été dévasté. Lorsqu’il aurait compris qu’Israel Katz, l’homme à l’origine de cette idée, était le fils de Meir Katz et Malcha (Nira) née Deutsch, survivants de l’Holocauste originaires de la région de Maramures en Roumanie, qui avaient perdu la plupart des membres de leur famille dans les camps d’extermination, il n’aurait jamais pu y croire. Qu’auraient-ils pu dire à leur fils ?

Quand Anielewicz aurait pris conscience de l’apathie et de l’inaction que ce projet suscitait en Israël et, dans une certaine mesure, dans le monde entier, y compris en Europe, voire en Allemagne, il serait mort une seconde fois, cette fois d’un cœur brisé.

L’État juif est en train de construire un ghetto. Quelle phrase horrible. Il est déjà assez grave que le projet ait été présenté comme s’il pouvait être légitime – qui est pour un camp de concentration et qui est contre ? – mais de là, le chemin peut être raccourci vers une idée encore plus horrible : quelqu’un pourrait suggérer ensuite un camp d’extermination pour ceux qui ne passent pas le processus de sélection à l’entrée du ghetto. Israël tue de toute façon les habitants de Gaza en masse, alors pourquoi ne pas rationaliser le processus et épargner la vie de nos précieux soldats ? Quelqu’un pourrait également suggérer un crématorium compact sur les ruines de Khan Younès, dont l’accès, comme dans le ghetto voisin de Rafah, serait purement volontaire. Bien sûr, volontaire, comme dans la “ville humanitaire”. Seulement, quitter les deux camps ne serait plus volontaire. C’est ce que le ministre a proposé.

La nature du génocide est telle qu’il ne naît pas du jour au lendemain. On ne se réveille pas un matin pour passer de la démocratie à Auschwitz, de l’administration civile à la Gestapo. Le processus est graduel. Après la phase de déshumanisation – que les Juifs d’Allemagne et les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ont tous deux subie à leur époque – vient la phase de diabolisation, que les deux nations ont également connue. Vient ensuite la phase de la peur : il n’y a pas d’innocents dans la bande de Gaza, le 7 octobre est considéré comme une menace existentielle pour Israël qui pourrait se reproduire à tout moment. Après quoi viennent les appels à évacuer la population avant que quelqu’un ne soulève l’idée de l’extermination.

Nous sommes maintenant dans cette dernière phase, la dernière phase avant le génocide. L’Allemagne a transféré ses Juifs vers l’est ; le génocide arménien a également commencé par une déportation, qui était alors appelée “évacuation”. Aujourd’hui, on parle d’une évacuation vers le sud de Gaza.

Free Gaza & Palestine tagués sur les murs du ghetto de Varsovie

Pendant des années, j’ai évité de faire des comparaisons avec l’Holocauste. Toute comparaison de ce type risquait de passer à côté de la vérité et de nuire à la cause de la justice. Israël n’a jamais été un État nazi, et une fois ce fait établi, il s’ensuit que s’il n’était pas un État nazi, il devait être un État moral. Il n’est pas nécessaire de se référer à l’Holocauste pour être choqué. On peut être choqué par bien moins, par exemple par le comportement d’Israël dans la bande de Gaza.

Mais rien ne nous avait préparés à l’idée d’une “ville humanitaire”. Israël n’a plus aucun droit moral d’utiliser le mot “humanitaire”. Quiconque a transformé la bande de Gaza en ce qu’elle est aujourd’hui – un cimetière géant et un champ de ruines – et la traite avec indifférence a perdu tout lien avec l’humanité. Quiconque ne voit que la souffrance des otages israéliens dans la bande de Gaza et ne voit pas que toutes les six heures, les Forces de défense israéliennes tuent autant de Palestiniens qu’il y a d’otages vivants a perdu toute son humanité.

Si 21 mois passés à voir mourir des bébés, des femmes, des enfants, des journalistes, des médecins et d’autres innocents ne suffisaient pas, le projet de ghetto devrait déclencher toutes les alarmes. Israël se comporte comme s’il planifiait un génocide et une expulsion. Et s’il n’envisage pas de le faire pour l’instant, il court le risque sérieux de sombrer rapidement et sans s’en rendre compte dans l’un ou l’autre de ces crimes. Demandez à Anielewicz.

03/07/2025

HAARETZ
“C’est un champ de mise à mort” : des soldats israéliens ont reçu l’ordre de tirer délibérément sur des Gazaouis non armés qui attendaient l’aide humanitaire
Témoignages sur des crimes de guerre avérés

Des officiers et des soldats de l’armée israélienne ont déclaré à Haaretz qu’ils avaient reçu l’ordre de tirer sur des foules non armées près des sites de distribution de nourriture à Gaza, même en l’absence de menace. Des centaines de Palestiniens ont été tués, ce qui a incité le parquet militaire à demander une enquête sur d’éventuels crimes de guerre Netanyahou et Katz rejettent ces accusations, les qualifiant d’ accusation calomnieuses”


Des Palestiniens se rassemblent à un point de distribution d’aide mis en place par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation privée, près du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 juin 2025. Photo par Eyad BABA / AFP)

 

Nir Hasson, Yaniv Kubovich et Bar Peleg, Haaretz, 27/6/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

 

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Des soldats israéliens à Gaza ont déclaré à Haaretz que l’armée avait délibérément tiré sur des Palestiniens près des sites de distribution d’aide au cours du mois dernier.

Des conversations avec des officiers et des soldats révèlent que les commandants ont ordonné aux troupes de tirer sur la foule pour la repousser ou la disperser, même s’il était clair qu’elle ne représentait aucune menace.

Un soldat a décrit la situation comme un effondrement total des codes éthiques des Forces de défense israéliennes à Gaza.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, 549 personnes ont été tuées près des centres d’aide et dans les zones où les habitants attendaient les camions de nourriture de l’ONU depuis le 27 mai. Plus de 4 000 personnes ont été blessées, mais le nombre exact de personnes tuées ou blessées par les tirs de l’armée israélienne reste incertain.

Haaretz a appris que le procureur général militaire a chargé le mécanisme d’évaluation des faits de l’état-major de l’armée israélienne, un organisme chargé d’examiner les incidents impliquant des violations potentielles du droit de la guerre, d’enquêter sur les crimes de guerre présumés commis sur ces sites.

Dans une déclaration publiée à la suite de la publication de cet exposé, le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Israel Katz ont rejeté ces accusations, qu’ils ont qualifiées d’ “accusations calomnieuses”.

Les centres d’aide de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) ont commencé à fonctionner dans la bande de Gaza à la fin du mois de mai. Les circonstances de la création de cette fondation et son financement sont obscurs : on sait qu’elle a été mise en place par Israël en coordination avec des évangéliques usaméricains et des sociétés de sécurité privées. Son PDG actuel est un leader évangélique proche du président Trump et de Netanyahou.



Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir des vivres à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 juin 2025. Photo DAWOUD ABU ALKAS/
REUTERS

La GHF gère quatre sites de distribution alimentaire – trois dans le sud de Gaza et un dans le centre – connus au sein de l’armée israélienne sous le nom de « centres de distribution rapide » (Mahpazim). Ils sont gérés par des travailleurs USaméricains et palestiniens et sécurisés par l’armée israélienne à une distance de plusieurs centaines de mètres.

Des milliers, voire parfois des dizaines de milliers de Gazaouis se rendent chaque jour sur ces sites pour y récupérer de la nourriture.

Contrairement aux promesses initiales de la fondation, la distribution est chaotique, la foule se précipitant sur les piles de cartons. Depuis l’ouverture des centres de distribution rapide, Haaretz a recensé 19 incidents impliquant des coups de feu à proximité. Si l’identité des tireurs n’est pas toujours claire, l’armée israélienne n’autorise pas la présence d’individus armés dans ces zones humanitaires sans en être informée.

Les centres de distribution n’ouvrent généralement qu’une heure chaque matin. Selon les officiers et les soldats qui ont servi dans ces zones, l’armée israélienne tire sur les personnes qui arrivent avant l’ouverture pour les empêcher de s’approcher, ou à nouveau après la fermeture des centres, pour les disperser. Comme certains incidents impliquant des tirs ont eu lieu la nuit, avant l’ouverture, il est possible que certains civils n’aient pas pu voir les limites de la zone désignée.

« C’est un champ de mise à mort », a déclaré un soldat. « Là où j’étais stationné, entre une et cinq personnes étaient tuées chaque jour. Elles sont traitées comme une force hostile – aucune mesure de contrôle des foules, pas de gaz lacrymogène – juste des tirs à balles réelles avec tout ce qui est imaginable : mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers. Puis, une fois que le centre ouvre, les tirs cessent et les gens savent qu’ils peuvent s’approcher. Notre forme de communication, ce sont les tirs. »

Le soldat a ajouté : « Nous ouvrons le feu tôt le matin si quelqu’un tente de faire la queue à quelques centaines de mètres de distance, et parfois nous chargeons simplement à bout portant. Mais il n’y a aucun danger pour les forces. » Selon lui, « je ne connais pas un seul cas de riposte. Il n’y a pas d’ennemi, pas d’armes. » Il a également déclaré que l’activité dans sa zone de service est appelée « Opération Poisson salé », du nom de la version israélienne du jeu pour enfants « Feu rouge, feu vert ».

Des officiers de l’armée israélienne ont déclaré au journal Haaretz que l’armée n’autorisait ni le public israélien ni celui étranger à voir les images de ce qui se passe autour des sites de distribution de nourriture. Selon eux, l’armée estime que les opérations de la GHF ont empêché l’effondrement total de la légitimité internationale de la poursuite de la guerre. Ils pensent que l’armée israélienne a réussi à transformer Gaza en « arrière-cour », en particulier depuis le début de la guerre avec l’Iran.


Des Palestiniens transportent des colis d’aide humanitaire distribués par la GHF à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le jeudi 26 juin 2025. Photo Abdel Kareem Hana/AP

 « Gaza n’intéresse plus personne », a déclaré un réserviste qui a terminé une nouvelle période de service dans le nord de la bande de Gaza cette semaine. « C’est devenu un endroit avec ses propres règles. La perte de vies humaines n’a aucune importance. Ce n’est même plus un « incident malheureux », comme on disait autrefois. »

Un officier chargé de la sécurité d’un centre de distribution a décrit l’approche de l’armée israélienne comme profondément défaillante : « Travailler avec une population civile alors que votre seul moyen d’interaction est d’ouvrir le feu, c’est pour le moins très problématique », a-t-il déclaré à Haaretz. « Il n’est ni éthiquement ni moralement acceptable que des personnes doivent atteindre, ou ne parviennent pas à atteindre, une [zone humanitaire] sous le feu des chars, des snipers et des obus de mortier. »

L’officier a expliqué que la sécurité sur les sites est organisée en plusieurs niveaux. À l’intérieur des centres de distribution et du « couloir » qui y mène se trouvent des travailleurs usaméricains, et l’armée israélienne n’est pas autorisée à opérer dans cet espace. Un niveau plus externe est constitué de superviseurs palestiniens, dont certains sont armés et affiliés à la milice Abou Shabab.

Le périmètre de sécurité de l’armée israélienne comprend des chars, des tireurs embusqués et des mortiers dont le but, selon l’officier, est de protéger les personnes présentes et de garantir la distribution de l’aide.

« La nuit, nous ouvrons le feu pour signaler à la population qu’il s’agit d’une zone de combat et qu’elle ne doit pas s’approcher », a déclaré l’officier. « Une fois, a-t-il raconté, les mortiers ont cessé de tirer et nous avons vu des gens commencer à s’approcher. Nous avons donc repris le feu pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient pas le droit de s’approcher. Finalement, l’un des obus a atterri sur un groupe de personnes. »

Dans d’autres cas, a-t-il déclaré, « nous avons tiré avec des mitrailleuses depuis des chars et lancé des grenades. Il y a eu un incident au cours duquel un groupe de civils a été touché alors qu’il avançait à couvert dans le brouillard. Ce n’était pas intentionnel, mais ce genre de choses arrive. »

Il a souligné que ces incidents avaient également fait des morts et des blessés parmi les soldats de l’armée israélienne. « Une brigade de combat ne dispose pas des outils nécessaires pour gérer une population civile dans une zone de guerre. Tirer des mortiers pour éloigner des personnes affamées n’est ni professionnel ni humain. Je sais qu’il y a des membres du Hamas parmi eux, mais il y a aussi des personnes qui veulent simplement recevoir de l’aide. En tant que pays, nous avons la responsabilité de veiller à ce que cela se fasse en toute sécurité », a déclaré l’officier.

L’officier a souligné un autre problème lié aux centres de distribution : leur manque de cohérence. Les habitants ne savent pas quand chaque centre ouvrira, ce qui ajoute à la pression sur les sites et contribue à nuire aux civils.

« Je ne sais pas qui prend les décisions, mais nous donnons des instructions à la population, puis soit nous ne les suivons pas, soit nous les modifions », a-t-il déclaré.

« Au début du mois, nous avons été informés qu’un message avait été diffusé indiquant que le centre ouvrirait dans l’après-midi, et les gens se sont présentés tôt le matin pour être les premiers à recevoir de la nourriture. Comme ils sont arrivés trop tôt, la distribution a été annulée ce jour-là. »

Les sous-traitants comme shérifs

Selon les témoignages des commandants et des combattants, l’armée israélienne était censée maintenir une distance de sécurité entre les zones peuplées par les Palestiniens et les points de distribution de nourriture. Cependant, les actions des forces sur le terrain ne correspondent pas aux plans opérationnels.

« Aujourd’hui, tout entrepreneur privé travaillant à Gaza avec du matériel d’ingénierie reçoit 5 000 shekels [environ 1 250 €] pour chaque maison qu’il démolit », a déclaré un combattant chevronné. « Ils font fortune. De leur point de vue, chaque instant où ils ne démolissent pas de maisons est une perte d’argent, et les forces doivent sécuriser leur travail. Les entrepreneurs, qui agissent comme une sorte de shérif, démolissent où ils veulent sur tout le front. »

En conséquence, a ajouté le combattant, la campagne de démolition des entrepreneurs les amène, avec leurs équipes de sécurité relativement réduites, à proximité des points de distribution ou le long des itinéraires empruntés par les camions d’aide humanitaire.

 

Un Palestinien porte un sac de farine alors que des gens se rassemblent pour recevoir des vivres à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 juin 2025. Photo Hatem Khaled/REUTERS

 « Afin que [les entrepreneurs] puissent se protéger, une fusillade éclate et des personnes sont tuées », a-t-il déclaré. « Ce sont des zones où les Palestiniens sont autorisés à se trouver – c’est nous qui nous sommes rapprochés et avons décidé qu’ils représentaient un danger pour nous. Ainsi, pour qu’un entrepreneur gagne 5 000 shekels supplémentaires et démolisse une maison, il est jugé acceptable de tuer des personnes qui ne cherchent qu’à se nourrir. »

Un officier supérieur dont le nom revient régulièrement dans les témoignages sur les fusillades près des sites d’aide humanitaire est le brigadier général Yehuda Vach, commandant de la division 252 de l’armée israélienne. Haaretz a déjà rapporté comment Vach a transformé le corridor de Netzarim en une route mortelle, mis en danger les soldats sur le terrain et été soupçonné d’avoir ordonné la destruction d’un hôpital à Gaza sans autorisation.

Aujourd’hui, un officier de la division affirme que Vach a décidé de disperser les rassemblements de Palestiniens qui attendaient les camions d’aide humanitaire de l’ONU en ouvrant le feu. « C’est la politique de Vach », a déclaré l’officier, « mais de nombreux commandants et soldats l’ont acceptée sans poser de questions. [Les Palestiniens] ne sont pas censés être là, donc l’idée est de s’assurer qu’ils partent, même s’ils ne sont là que pour la nourriture. »



La division de Vach n’est pas celle qui opère dans la région. Elle est responsable du nord de Gaza, et la politique de Vach concerne donc ceux qui pillent les camions d’aide humanitaire de l’ONU, et non les sites du GHF.

Un soldat de réserve de la division blindée qui a récemment servi dans la division 252 dans le nord de Gaza a confirmé ces informations et a expliqué la « procédure de dissuasion » de l’armée israélienne pour disperser les civils qui se rassemblent en violation des ordres militaires.

« Les adolescents qui attendent les camions se cachent derrière des monticules de terre et se précipitent vers eux lorsqu’ils passent ou s’arrêtent aux points de distribution », a-t-il déclaré. « Nous les voyons généralement à des centaines de mètres de distance ; ils ne représentent pas une menace pour nous. »

Lors d’un incident, le soldat a reçu l’ordre de tirer un obus en direction d’une foule rassemblée près du littoral. « Techniquement, il s’agit d’un tir d’avertissement, destiné soit à repousser les gens, soit à les empêcher d’avancer », a-t-il déclaré. « Mais ces derniers temps, tirer des obus est devenu une pratique courante. Chaque fois que nous tirons, il y a des blessés et des morts, et quand quelqu’un demande pourquoi un obus est nécessaire, il n’y a jamais de bonne réponse. Parfois, le simple fait de poser la question agace les commandants. »



Dans ce cas précis, certaines personnes ont commencé à fuir après le tir d’obus et, selon le soldat, d’autres forces ont ensuite ouvert le feu sur elles. « Si c’est censé être un tir d’avertissement, et que nous les voyons courir vers Gaza, pourquoi leur tirer dessus ? », a-t-il demandé. « Parfois, on nous dit qu’ils se cachent toujours et que nous devons tirer dans leur direction parce qu’ils ne sont pas partis. Mais il est évident qu’ils ne peuvent pas partir si, dès qu’ils se lèvent et courent, nous ouvrons le feu. »

Le soldat a déclaré que cela était devenu une routine. « Vous savez que ce n’est pas juste. Vous sentez que ce n’est pas juste, que les commandants ici prennent la loi entre leurs mains. Mais Gaza est un univers parallèle. Vous passez rapidement à autre chose. La vérité, c’est que la plupart des gens ne s’arrêtent même pas pour y réfléchir. »

Au début de la semaine, des soldats de la division 252 ont ouvert le feu à un carrefour où des civils attendaient des camions d’aide humanitaire. Un commandant sur le terrain a donné l’ordre de tirer directement au centre du carrefour, causant la mort de huit civils, dont des adolescents. L’incident a été porté à l’attention du chef du commandement sud, le général de division Yaniv Asor, mais jusqu’à présent, mis à part un examen préliminaire, il n’a pris aucune mesure et n’a pas demandé d’explications à Vach concernant le nombre élevé de victimes dans son secteur.

« J’étais présent lors d’un événement similaire. D’après ce que nous avons entendu, plus de dix personnes ont été tuées là-bas », a déclaré un autre officier supérieur de réserve commandant les forces dans la région. « Lorsque nous avons demandé pourquoi ils avaient ouvert le feu, on nous a répondu que c’était un ordre venant d’en haut et que les civils représentaient une menace pour les troupes. Je peux affirmer avec certitude que les gens n’étaient pas proches des forces et ne les mettaient pas en danger. C’était inutile, ils ont été tués pour rien. Cette pratique consistant à tuer des innocents est devenue normale. On nous répétait sans cesse qu’il n’y avait pas de non-combattants à Gaza, et apparemment, ce message a été bien compris par les troupes. »

Un officier supérieur familier avec les combats à Gaza estime que cela marque une nouvelle détérioration des normes morales de l’armée israélienne. « Le pouvoir que les commandants supérieurs exercent sur le commandement général menace la chaîne de commandement », a-t-il déclaré.

Selon lui, « ma plus grande crainte est que les tirs et les dommages causés aux civils à Gaza ne soient pas le résultat d’une nécessité opérationnelle ou d’un mauvais jugement, mais plutôt le produit d’une idéologie défendue par les commandants sur le terrain, qu’ils transmettent aux troupes sous forme de plan opérationnel ».

Bombardements

Au cours des dernières semaines, le nombre de victimes près des zones de distribution alimentaire a fortement augmenté : 57 le 11 juin, 59 le 17 juin et environ 50 le 24 juin, selon le ministère de la Santé de Gaza. En réponse, une discussion a eu lieu au Commandement sud, où il est apparu que les troupes avaient commencé à disperser les foules à l’aide d’obus d’artillerie.

« Ils parlent d’utiliser l’artillerie sur un carrefour rempli de civils comme si c’était normal », a déclaré une source militaire qui a assisté à la réunion. « Toute la conversation porte sur le bien-fondé ou non de l’utilisation de l’artillerie, sans même se demander pourquoi cette arme était nécessaire au départ. Ce qui préoccupe tout le monde, c’est de savoir si cela nuira à notre légitimité de continuer à opérer à Gaza. L’aspect moral est pratiquement inexistant. Personne ne s’arrête pour se demander pourquoi des dizaines de civils à la recherche de nourriture sont tués chaque jour. »

 



Un autre officier supérieur familier avec les combats à Gaza a déclaré que la normalisation des meurtres de civils avait souvent encouragé les tirs à leur encontre près des centres de distribution d’aide humanitaire.

« Le fait que des tirs réels soient dirigés contre une population civile – que ce soit avec de l’artillerie, des chars, des tireurs d’élite ou des drones – va à l’encontre de tout ce que l’armée est censée représenter », a-t-il déclaré, critiquant les décisions prises sur le terrain. « Pourquoi des personnes qui collectent de la nourriture sont-elles tuées simplement parce qu’elles ont dépassé la ligne ou parce qu’un commandant n’aime pas qu’elles doublent tout le monde ? Pourquoi en sommes-nous arrivés à un point où un adolescent est prêt à risquer sa vie juste pour prendre un sac de riz dans un camion ? Et c’est contre lui que nous tirons avec l’artillerie ? »

Outre les tirs de l’armée israélienne, des sources militaires affirment que certaines des victimes près des centres de distribution d’aide humanitaire ont été tuées par des tirs provenant de milices soutenues et armées par l’armée. Selon un officier, l’armée israélienne continue de soutenir le groupe Abou Shabab et d’autres factions.

« Il existe de nombreux groupes qui s’opposent au Hamas, mais Abou Shabab est allé plus loin », a-t-il déclaré. « Ils contrôlent des territoires où le Hamas ne pénètre pas, et l’armée israélienne encourage cela. »

Un autre officier a fait remarquer : « Je suis stationné là-bas, et même moi, je ne sais plus qui tire sur qui. »

Lors d’une réunion à huis clos cette semaine avec des hauts responsables du bureau du procureur général militaire, organisée à la lumière des dizaines de morts quotidiennes de civils près des zones d’aide, les responsables juridiques ont demandé que les incidents soient examinés par le mécanisme d’évaluation et d’enquête de l’état-major de l’armée israélienne. Cet organisme, créé après l’incident de la flottille Mavi Marmara, est chargé d’examiner les cas où il y a suspicion de violation des lois de la guerre, afin de repousser les demandes internationales visant à enquêter sur les soldats de l’armée israélienne pour crimes de guerre présumés.

Au cours de la réunion, les hauts responsables juridiques ont déclaré que les critiques internationales concernant les meurtres de civils s’intensifiaient. Les officiers supérieurs de l’armée israélienne et du commandement sud ont toutefois affirmé que ces cas étaient isolés et que les tirs visaient des suspects qui représentaient une menace pour les troupes.

Un jeune homme transporte un carton contenant des fournitures humanitaires de la GHF, dimanche. Photo AFP

 Une source ayant assisté à la réunion a déclaré à Haaretz que les représentants du bureau du procureur général militaire avaient rejeté les affirmations de l’armée israélienne. Selon eux, ces arguments ne tiennent pas face aux faits sur le terrain. « L’affirmation selon laquelle il s’agit de cas isolés ne correspond pas aux incidents au cours desquels des grenades ont été larguées depuis les airs et des mortiers et des tirs d’artillerie ont été dirigés contre des civils », a déclaré un responsable juridique. « Il ne s’agit pas de quelques personnes tuées, mais de dizaines de victimes chaque jour. »

Bien que le procureur général militaire ait chargé le mécanisme d’évaluation et d’enquête d’examiner les récents incidents de tirs, ceux-ci ne représentent qu’une petite partie des cas dans lesquels des centaines de civils non impliqués ont été tués.


Yaniv Asor : sa place est à La Haye, devant la CPI

De hauts responsables de l’armée israélienne ont exprimé leur frustration face au fait que le commandement sud n’ait pas enquêté de manière approfondie sur ces incidents et ignore les morts civiles à Gaza. Selon des sources militaires, le chef du commandement sud, le général de division Yaniv Asor, ne mène généralement que des enquêtes préliminaires, s’appuyant principalement sur les témoignages des commandants sur le terrain. Il n’a pris aucune mesure disciplinaire à l’encontre des officiers dont les soldats ont blessé des civils, malgré des violations manifestes des ordres de l’armée israélienne et des lois de la guerre.

Un porte-parole de l’armée israélienne a répondu : « Le Hamas est une organisation terroriste brutale qui affame la population de Gaza et la met en danger afin de maintenir son pouvoir dans la bande de Gaza. Le Hamas fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la distribution de nourriture à Gaza et perturber l’aide humanitaire. L’armée israélienne autorise l’organisation civile américaine (GHF) à opérer de manière indépendante et à distribuer de l’aide aux habitants de Gaza. L’armée israélienne opère à proximité des nouvelles zones de distribution afin de permettre la distribution tout en poursuivant ses activités opérationnelles dans la bande de Gaza.

« Dans le cadre de leurs opérations menées à proximité des principales voies d’accès aux centres de distribution, les forces de défense israéliennes (FDI) mènent des processus d’apprentissage systématiques afin d’améliorer leur réponse opérationnelle dans la région et de minimiser autant que possible les frictions potentielles entre la population et les forces de défense israéliennes. Récemment, les forces ont travaillé à la réorganisation de la zone en installant de nouvelles clôtures, des panneaux de signalisation, en ouvrant des routes supplémentaires, etc. À la suite d’incidents au cours desquels des civils se rendant dans les centres de distribution auraient été blessés, des enquêtes approfondies ont été menées et des instructions ont été données aux forces sur le terrain sur la base des enseignements tirés. Ces incidents ont été soumis à l’examen du mécanisme de débriefing de l’état-major général. »

L’armée israélienne a publié une réponse supplémentaire à la suite de la publication de cet article, affirmant qu’elle « rejette fermement l’accusation soulevée dans l’article : l’armée israélienne n’a pas donné pour instruction à ses forces de tirer délibérément sur des civils, y compris ceux qui s’approchaient des centres de distribution. Pour être clair, les directives de l’armée israélienne interdisent les attaques délibérées contre des civils ».

L’armée a ajouté que « toute allégation de violation de la loi ou des directives de l’armée israélienne fera l’objet d’un examen approfondi et des mesures supplémentaires seront prises si nécessaire. Les allégations de tirs délibérés sur des civils présentées dans l’article ne sont pas reconnues sur le terrain ».

Circulez, ya rien à voir [NdT]