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13/02/2025

IGNACIO CEMBRERO
“Même avec trois rois, on ne pourra plus acheter de gaz” : une femme au foyer condamnée à 2 ans de prison pour une blague
On ne plaisante pas sur la monarchie marocaine

Rachida Jalali, mère de quatre enfants, purge une peine de deux ans de prison pour avoir écrit sur Facebook qu’avec un billet à l’effigie des trois derniers rois alaouites, on ne pourra plus acheter de bouteille de butane

 Ignacio Cembrero, El Confidencial, 10/2/2025

Quand elle a appris que le prix d’une bouteille de gaz de 12 kilogrammes allait dépasser les 50 dirhams (4,82 euros), Rachida Jalali, une femme au foyer marocaine, a fait une petite blague sur sa page Facebook. « Même avec trois rois, on ne pourra plus acheter de gaz », a-t-elle commenté. Elle a accompagné son message d’un billet de 50 dirhams illustré par l’effigie des trois rois que le Maroc a eus depuis son indépendance en 1956 : Mohamed V, Hassan II et l’actuel, Mohamed VI.

Son commentaire est devenu viral dans un pays où les manifestations contre la vie chère se multiplient et qui a connu mercredi 5 février son premier mouvement de grève générale en neuf ans, même s’il n’a pas été très suivi, sauf dans le secteur de l’éducation.


La popularité de la plaisanterie de Rachida Jalali a fini par éveiller, avant qu’elle ne la supprime, l’intérêt de la police qui s’est présentée à son domicile de Khouribga, dans le centre du pays, où vit désormais cette mère de quatre enfants. Elle a émigré en Italie il y a des années, mais avait décidé de revenir pour monter une entreprise dans sa ville natale. Les agents l’ont d’abord interrogée sur ses intentions en publiant ce message, pour savoir s’il s’agissait d’une critique des autorités. Ensuite, ils l’ont mise à la disposition de la justice.

La semaine dernière, Rachida Jalali a été condamnée par un tribunal de Khouribga à deux ans de prison pour « offense aux institutions de l’État », ce que le code pénal marocain punit, si elle est formulée en public, d’un à cinq ans de prison et d’une amende. Cela aurait été pire si les juges l’avaient condamnée, comme ils ont failli le faire, pour offense au roi.

« Ma cliente n’avait aucune intention malveillante », a expliqué l’avocat de Rachida Jalali aux quelques journalistes qui se sont intéressés au procès au Maroc. « Elle a fait une blague comme il s’en fait des centaines chaque jour sur les réseaux sociaux », a-t-il ajouté. « La condamner, c’est envoyer un message inquiétant à la société », a-t-il conclu.

Rachida Jalali a commencé à purger sa peine à la prison pour femmes d’Oukacha (Casablanca), d’où elle a réussi à faire passer un message audio le week-end, qui a également beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Elle y annonce qu’elle entame une grève de la faim pour protester contre une condamnation qu’elle juge injuste, mais finit par crier « Vive le roi » comme pour se faire pardonner.

La bouteille de gaz coûte désormais 50 dirhams au Maroc, mais après le ramadan, fin mars, elle passera à 60, selon les annonces de la presse, et à 70 l’année prochaine. Il s’agit d’« alléger les dépenses de la Caisse de compensation », selon le journal makhzénien Le 360, qui subventionne de nombreux produits de base. Aujourd’hui, près de la moitié du prix de la bouteille est à la charge de l’État.

Les tribunaux marocains continuent de prononcer des condamnations à caractère politique contre des militants, mais celle d’une femme au foyer est exceptionnelle. La plus légère des condamnations récentes a été infligée à IsmaelLghazaoui, un an de prison et une amende de 5 000 dirhams (482 euros) pour avoir manifesté devant le consulat des USA à Casablanca et contre un cargo MAERSK transportant des armes vers Israël et faisant escale à Tanger. La peine la plus sévère, cinq ans de prison, a été prononcée en avril contre Abderrahmane Zankad, coupable d’avoir dénoncé sur les réseaux sociaux les relations étroites entre le Maroc et Israël, dont il a imputé la responsabilité à Mohamed VI.

Les journalistes ne sont pas non plus épargnés, bien que trois d’entre eux aient été partiellement graciés par le roi en juillet et soient sortis de prison. Le dernier à avoir été condamné est Hamid El Mahdaoui, mais il pourrait peut-être échapper à la prison. Il a fait appel d’une décision qui l’a condamné en novembre à 18 mois de prison et à une lourde amende pour « diffusion de fausses allégations » et « diffamation », selon le Code pénal. Il aurait dû être jugé en vertu de la loi sur la presse et les publications, a souligné Reporters sans frontières dans un communiqué.

09/02/2025

Je prends Gaza, tu gardes le Sahara occidental : grandes manœuvres entre Washington et Rabat, via Tel Aviv et Abou Dhabi

L’intérêt des USA pour le Maroc passe maintenant par Gaza, au cas où celui-ci pourrait contribuer d’une manière ou d’une autre à imposer la Pax Americana dans ce territoire, pour lequel le président usaméricain a déjà esquissé un plan.

Ignacio Cembrero, El Confidencial, 09/02/2025
Traduit par 
Tafsut Aït BaâmraneTlaxcala


Photo d’archives de Trump avec le président des Émirats arabes unis Mohammed bin Zayed al-Nahayan (Reuters/Jonathan Ernst).

Donald Trump est de retour à la Maison Blanche. Il a été le premier président d’une démocratie à reconnaître, en 2020, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Rabat réfléchit actuellement à la manière de tirer le meilleur parti du magnat new-yorkais pour ce qu’il appelle sa « cause nationale », à savoir l’ancienne colonie espagnole.

En décembre 2020, Trump s’était engagé à ouvrir un consulat usaméricain à Dakhla, la deuxième ville du Sahara, mais son successeur, Joe Biden, a retardé l’ouverture de ce consulat. Rabat espère désormais qu’il franchira le pas, mais il s’agit d’une initiative mineure par rapport aux rêves que la diplomatie marocaine nourrit pour les terres dont elle s’est emparée il y a un demi-siècle grâce à la Marche verte.

Selon une source diplomatique au fait des intentions marocaines, le plan diplomatique du Maroc est de tenir une conférence internationale aux Émirats arabes unis (EAU), son principal allié arabe, sous l’égide des USA et des puissances européennes, à commencer par la France, qui donnerait sa bénédiction à la « marocanité » du Sahara occidental.

« Le Maroc espère maintenant obtenir le feu vert international final » sur le Sahara « lors d’une conférence qui se tiendra aux EAU en avril écrit. Hugh Lovatt, chercheur au Conseil européen pour les relations internationales, dans un article publié par le think-tank barcelonais CIDOB [voir version française ci-dessous].  Rabat tenterait ainsi de « forcer les États européens récalcitrants [Royaume-Uni, Italie, etc.] et l’ONU elle-même à se rallier », prédit Lovatt, dans un entretien avec El Confidencial. « Il y a déjà eu des contacts diplomatiques en ce sens », affirme-t-il, tout en doutant que la date initiale d’avril soit respectée.

Le gouvernement socialiste espagnol pourrait difficilement éviter de participer à une telle conférence s’il souhaite continuer à entretenir des relations harmonieuses avec son voisin marocain. La conférence s’inscrirait également dans la lignée de la lettre que le Président Pedro Sánchez a adressée le 14 mars 2022 au roi Mohammed VI, s’alignant sur la solution d’autonomie que ce dernier préconise pour résoudre le conflit du Sahara.

Les autorités marocaines refusent de donner plus de détails sur ce plan d’autonomie de trois pages, qu’elles ont présenté en 2007, comme l’a souligné en octobre devant le Conseil de sécurité Staffan de Mistura, l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Elles s’efforcent cependant de promouvoir des associations sahraouies qui, aux yeux de l’Occident, pourraient faire de l’ombre au Front Polisario, le mouvement qui représente la majorité.

Il y a d’abord eu le Mouvement sahraoui pour la paix, dirigé par Hach Ahmed Barical, qui a été discrédité après qu’un rapport du Centre national du renseignement espagnol, révélé par El País en 2022, l’a décrit comme le chef d’une  « organisation-écran » des services de renseignement extérieur marocains.. Les services marocains ont maintenant parrainé à El Ayoun Initiative sahraouie, dirigée par une femme, Gasmula Ebbi, ancienne députée à Rabat, qualifiée par la propagande de "Pasionaria du Sahara".

En échange de la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara en 2020, le roi Mohamed VI a dû offrir une contrepartie à Trump : établir des relations diplomatiques avec Israël. Il s’est ainsi rallié aux « accords d’Abraham » finolés par le gendre du président, Jared Kushner, auxquels d’autres pays musulmans (EAU, Bahreïn, Soudan) avaient déjà adhéré.

Aux yeux de l’administration Trump, le Maghreb n’a que peu d’importance. Pour le mobiliser en sa faveur, le Maroc doit lui offrir quelque chose en retour, comme il l’a fait en 2020 avec Israël. Que peut-il faire maintenant ? « Jouer un rôle quelconque dans la bande de Gaza post-conflit avec le consentement des parties », a répondu Hugh Lovatt dans son article. En mai dernier, l’administration Biden a déjà sondé le Maroc, l’Égypte et les Émirats arabes unis sur leur volonté d’intégrer une force de maintien de la paix à Gaza une fois la guerre terminée, comme l’a révélé le Financial Times.

30/12/2024

Face au Makhzen, mon amère victoire, par Ignacio Cembrero

Ignacio Cembrero, el confidencial, 29/12/2024
Traduit par Tafsut Aït Baâmrane

Face au harcèlement judiciaire par la monarchie alaouite, les journalistes peuvent se cuirasser psychologiquement. Face au soutien apporté à Rabat par les gouvernements espagnols, notamment celui du PSOE, c’est impossible. Ils torpillent la défense du journaliste. Leurs agissements font mal.

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, Pedro Sánchez, président du gouvernement de Madrid, Aziz Akhannouch, Premier ministre marocain, et Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, à Rabat en février 2024. Photo Jalal Morchidi Pool/EFE

Il était presque minuit le jeudi 19 décembre. Cela faisait déjà 12 heures que mon avocat, Javier Sánchez Moro, m’avait annoncé la grande nouvelle : le Royaume du Maroc ne ferait pas appel devant le Tribunal suprême de la décision de l’Audience provinciale de Madrid de rejet de sa plainte pour « action de jactance* », pour l’avoir accusé d’être responsable de l’espionnage de téléphones portables au moyen du programme malveillant Pegasus.

Cela faisait déjà 12 heures que j’avais diffusé la nouvelle par le biais de listes de diffusion et de réseaux sociaux , mettant ainsi fin à deux ans et demi de persécution judiciaire , précédés de huit autres années au cours desquelles le gouvernement marocain avait réussi à me faire inculper par l’Audience nationale pendant des mois pour apologie du terrorisme. Sa plainte a finalement été classée sans suite et il n’y a pas eu de procès.

Depuis le jeudi 19 à midi, j ‘ai reçu des centaines de messages de félicitations. Des confrères journalistes, des associations de presse, des hauts fonctionnaires d’institutions publiques, des hommes politiques de tout l’échiquier parlementaire, des amis ou de simples lecteurs que je ne connaissais pas me les ont envoyés en privé, mais aussi par le biais des réseaux sociaux. Parmi ceux qui m’ont écrit, il y avait même des membres du PSOE, le parti dont le secrétaire général, Pedro Sánchez, en mars 2022, s’est aligné sur la solution préconisée par le Maroc pour résoudre le conflit du Sahara occidental.

Jeudi soir, il était presque minuit et je n’en pouvais plus. Pas un seul membre du gouvernement espagnol ne m’avait félicité. Je n’en connais pas beaucoup, mais je connais une poignée de ministres et de secrétaires d’État avec lesquels j’ai partagé une table ou bavardé pendant un certain temps avant qu’ils n’entrent au gouvernement. J’ai même donné une conférence en duo avec l’un d’entre eux, organisée par le Parlement européen.

Ce soir-là, je n’en pouvais plus et j’ai envoyé un petit message privé à tous ceux qui figuraient dans mon agenda. Je leur ai dit qu’un jour comme aujourd’hui, j’aurais été heureux de recevoir les félicitations d’un membre du gouvernement espagnol. Ils ont dû le voir car, au moins sur WhatsApp, les deux petits V confirmant la réception sont apparus . Albares a été l’exception. Je ne lui ai pas écrit parce que c’est un cas désespéré si l’on en juge par les réponses évasives qu’il a toujours données aux questions parlementaires sur les plaintes du makhzen contre moi.

Ils ont dû voir le message, mais tous, sauf un, m’ont opposé le silence. Celle qui m’a répondu m’a immédiatement rappelé qu’elle avait eu une journée chargée, s’est excusée et m’a envoyé de chaleureuses félicitations. Je lui en suis très reconnaissant. Ses paroles m’ont fait plaisir, mais elles n’ont pas compensé mon mécontentement face au silence de ses collègues du gouvernement.

Ce silence rend amère ma victoire, la quatrième en justice en une décennie, contre le Maroc, son gouvernement, ses espions et, depuis peu, la monarchie alaouite sans intermédiaires. Après une décennie de harcèlement judiciaire , je suis devenu presque psychologiquement résistant à leurs attaques. Ce à quoi je ne me suis jamais habitué, c’est que ce sont mes propres compatriotes, et plus encore les sociaux-démocrates, auxquels je m’identifiais, qui ont soutenu les autorités du pays voisin dans leur harcèlement judiciaire.

Les premiers signes du soutien à Rabat contre le journaliste espagnol que je suis sont apparus quand le Parti Populaire gouvernait. Depuis la première investiture de Pedro Sánchez, ils se sont accentués. Je ne citerai que quelques exemples parmi une très longue liste. Les députés socialistes espagnols - mais pas le reste de leur groupe - ont voté au Parlement européen, le 19 janvier 2023 , contre une résolution qui, entre autres, demandait aux autorités marocaines de mettre fin au harcèlement judiciaire dont j’étais victime. Ils n’ont jamais expliqué leur vote, qui concordait avec celui des « lepénistes », l’extrême droite française.**

Un commissaire européen que je connais a laissé entendre l’ année dernière à Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, que, pour de nombreuses raisons, il était souhaitable que Rabat retire sa plainte contre moi. Bourita a rejeté cette suggestion et s’est étonné qu’un commissaire européen s’intéresse au journaliste espagnol alors que les ministres espagnols qu’il avait rencontrés ne le faisaient pas.

J’étais bien naïf de m’attendre à ce qu’Albares intercède en ma faveur. Le gouvernement espagnol a accepté de se réconcilier avec le Maroc, en mars 2022, sans retirer les poursuites judiciaires inspirées par Rabat contre l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha González-Laya, et son chef de cabinet, Camilo Villarino, pour avoir organisé l’accueil en Espagne de Brahim Ghali, le dirigeant du Polisario malade  du Covid. Des rapports du CNI [Centre national du renseignement] publiés par le quotidien El País l’attestent .

Tout ce qui a un lien avec le ministère espagnol des Affaires étrangères est, pour moi, un territoire interdit. Je n’ai jamais été invité aux briefings que les collaborateurs d’Albares ont donné, par exemple, pour expliquer le changement d’attitude sur le Sahara Occidental. La Casa Árabe de Madrid, mais c’était à l’époque où José Manuel García-Margallo était ministre, ne m’a pas permis de présenter mon livre La España en Alá (L’Espagne en Allah) à son siège. Le veto s’est même étendu à mon premier avocat, Javier Sánchez Sánchez, qui a publié un beau roman se déroulant dans les dernières années de la colonisation du Sahara par l’Espagne.

L’Institut royal Elcano a également cessé de m’inviter aux réunions à huis clos qu ‘il organisait avec des personnalités du monde islamique de passage à Madrid. Il s’est justifié auprès des autres participants en prétendant que j’avais divulgué des propos tenus « off the record » [officieusement]. Des années plus tard, l’un des premiers ministres m’a avoué dans un message privé qu’« avec le Maroc impliqué , c’était très compliqué ». Je le remercie pour sa franchise, tout comme j’apprécie la sincérité de ceux qui, à l’École diplomatique, m’ont avoué que je ne donnerais plus jamais de conférences à leurs étudiants car « il y a des instructions venues d’en haut ».

Mais il y a pire que les vétos, ce sont les barrages. En 2015, toujours avec García-Margallo à la barre, le consul d’Espagne à Paris a refusé d’accepter une déclaration d’ un journaliste du Monde que j’allais utiliser pour me défendre dans un procès intenté à Madrid par Ahmed Charai, responsable des relations publiques de la Direction générale des Études et de la Documentation (DGED), le service de renseignement extérieur et de contre-espionnage du Maroc, Le consul, sur ordre de Madrid, a dit au journaliste de s’adresser à un notaire français. Malgré cela, j’ai obtenu gain de cause.

Le département de la sécurité nationale de la Moncloa*** a, quant à lui, fourni des munitions aux avocats du Royaume du Maroc avec son rapport 2023. Il désigne deux puissances - la Russie et la Chine - pour leurs activités hostiles en Espagne, mais omet le Maroc. Les avocats du Royaume du Maroc se sont empressés de soumettre le document à l’Audience Provinciale pour prouver « l’innocence » de leur client accusé d’espionnage avec Pegasus. Le journal marocain Barlamane par exemple, proche de l’appareil sécuritaire, s’est emparé de ce rapport pour affirmer que la sentence qui annule les poursuites contre moi est pratiquement irrelevante face aux conclusions de l’équipe de la Moncloa.

À voix basse, un cadre socialiste, un collaborateur d’Albares, a expliqué que le harcèlement judiciaire dont je fais l’objet est dû au fait que je suis « anti-marocain ». Je tiens à le dire haut et fort : je ne suis pas anti-marocain, tout comme les antifranquistes n’étaient pas antiespagnols, même si la propagande de la dictature s’obstinait à les présenter comme tels.

Je passe beaucoup de temps en ligne avec des Marocains vivant dans leur pays et dans diverses parties de l’Europe. Certains d’entre eux sont des amis de longue date. Je leur dois certaines de mes exclusivités journalistiques. Je connais mon voisin et c’est pourquoi, lorsque les tensions étaient vives entre l’Espagne et le Maroc en 2021, j’ai été invité à plusieurs reprises à des réunions à huis clos pour donner mon avis sur les intentions de la maison royale marocaine, là où se trouve le véritable pouvoir.

C’était une autre époque. Maintenant que les deux voisins sont de grands amis, analyser dans des articles de presse le comportement de Rabat, y compris son utilisation massive de Pegasus pour espionner sans dépenser un dollar, c’est se mettre à dos les deux parties.

NdlT

*Acción de jactancia : action dirigée contre une personne qui se vante publiquement d’avoir un droit contre une autre afin de l’obliger à établir la réalité de ses allégations sous peine d’être vouée à un silence perpétuel.

**Cette résolution a été la première dans les 44 ans de vie du Parlement européen, critiquant le régime marocain pour atteintes à la liberté de l’information.

***Le palais de la Moncloa, à Madrid, est la résidence officielle du président du gouvernement (Premier ministre)