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01/05/2025

USA : pourquoi les militants propalestiniens sont envoyés dans une prison sous-traitante de l’ICE* au fin fond de la Louisiane

*NdT : ICE (United States Immigration and Customs Enforcement) est l’agence fédérale de l’immigration et des frontières, créée en 2002 dans le cadre du Homeland Security Act instituant le Département de la Sécurité intérieure, qui en 2024, employait 258 000 personnes avec un budget de 103 milliards de $. ICE a sous-traité la majorité de ses centres de détention pour étrangers en voie d'expulsion à des entreprises privées.

Mahmoud Khalil, Rümeysa Öztürk et Alireza Doroudi sont tous détenus par l’ICE à Jena, en Louisiane. Jena représente le point nodal de la suprématie blanche, de l’exploitation des prisons et de la répression étatique. Mais son histoire nous montre aussi la voie de la résistance.

Stephanie Guilloud et Desiree S. EvansMondoweiss, 28/4/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala


Stephanie Guilloud est responsable de la stratégie d’organisation des mouvements au sein du Project South: Institute for the Elimination of Poverty and Genocide, basé à Atlanta, en Géorgie. Elle apporte près de trois décennies d’expérience en matière d’organisation et de leadership dans le mouvement du Sud et le travail pour la justice mondiale. Elle a co-créé le site Organizers’ History lié à son action directe en 1999 pour fermer l’Organisation mondiale du commerce, et a édité le People’s Movement Assembly Organizing Handbook (Manuel d’organisation de l’assemblée du mouvement populaire) de Project South.

Desiree S. Evans est coordinatrice de la communication au sein du Project South. Vivant en Louisiane, Desiree a 25 ans d’expérience dans l’organisation de la justice sociale et le travail de plaidoyer, ainsi que dans les relations avec les médias et la communication.


«Je m’appelle Mahmoud Khalil et je suis un prisonnier politique. Je vous écris depuis un centre de détention en Louisiane où je me réveille par des matins froids et où je passe de longues journées à témoigner des injustices silencieuses commises à l’encontre d’un grand nombre de personnes exclues de la protection de la loi ».

Ces dernières semaines, les étudiants Mahmoud Khalil, Rümeysa Öztürk et Alireza Doroudi ont été enlevés par l’ICE et détenus dans des centres de détention de l’ICE dans les zones rurales de la Louisiane. La puissante déclaration de Khalil relie de multiples réalités qui démontrent comment la répression étatique est activée pour soutenir la montée de l’autoritarisme.


Le fait que Khalil et d’autres soient envoyés dans des centres de détention situés dans des villes isolées de Louisiane n’est pas un hasard. La montée de l’autoritarisme nécessite un État policier, et l’expansion des prisons, de la police et des centres de détention est extrêmement rentable. Alors que le gouvernement usaméricain actuel fait disparaître des personnes vers un camp de prisonniers brutal au Salvador, il déplace également des personnes vers la Louisiane rurale pour tenter de faire disparaître des personnes à l’intérieur des frontières des USA.

L’histoire du Sud en matière d’esclavage, d’incarcération, de contrôle social par la suprématie blanche et la résistance constante de la population font partie d’un plan qui peut nous aider à comprendre ce qui se passe, pourquoi, qui en bénéficie et comment riposter.


L’importance de la Louisiane : isolement, stratégie juridique et profit

Pour comprendre pourquoi l’emplacement de ces centres de détention est important, nous devons comprendre le système carcéral usaméricain, ancré dans le contrôle racial, l’exploitation économique et l’effacement géographique.

Khalil et Doroudi sont tous deux détenus au Central Louisiana ICE Processing Center à Jena. Öztürk est détenue au South Louisiana ICE Processing Center à Basile. Les deux centres de détention sont situés dans des villes rurales éloignées, à majorité blanche, comptant moins de quelques milliers d’habitants. Ces lieux présentent des défis importants pour ces détenus, car les centres sont éloignés des grandes villes, ainsi que de nombreux avocats et organisations de défense des droits humains.

Cet isolement est délibéré et stratégique, plaçant les détenus à des milliers de kilomètres de leurs réseaux de soutien et limitant considérablement l’accès à un avocat, ce qui rend beaucoup plus difficile la mise en place d’une défense efficace. Ces sites sont également moins surveillés par le public, car les médias et les organisations de défense des droits humains n’ont qu’un accès limité pour surveiller les conditions et rendre compte de ce qui se passe à l’intérieur. Avec moins de possibilités de visites familiales, les détenus sont de plus en plus coupés du monde extérieur, isolés à la fois émotionnellement et physiquement. La détention en milieu rural devient une autre méthode de « disparition » des personnes.

Ces dernières années, la Louisiane est devenue l’un des principaux centres de détention d’immigrants du pays, se classant juste derrière le Texas pour le nombre de personnes détenues. La Louisiane détient actuellement environ 7 000 immigrants en détention civile. La Louisiane, ainsi que ses voisins, le Texas et le Mississippi, abritent 14 des 20 plus grands centres de détention de l’ICE du pays, et disposent également de tribunaux extrêmement conservateurs.

Les administrations répressives apprécient la Cour du 5e circuit de Louisiane, bien connue pour son conservatisme, et peuvent souvent obtenir les résultats qu’elles souhaitent plus facilement que dans d’autres États. C’est un juge fédéral de Louisiane qui a décidé que Khalil pouvait être expulsé parce qu’il représentait un risque pour la sécurité nationale en raison de ses convictions et de ses manifestations en faveur de la Palestine. Un juge de l’immigration de Jena a récemment refusé la caution à Doroudi. En revanche, le juge fédéral de New York a estimé que la détention de Yunseo Chung était illégale.

Les centres de détention fonctionnent comme des outils de punition à part entière. Au fil des ans, plusieurs centres situés dans la région rurale de la Louisiane ont fait l’objet de graves critiques pour violation des droits humains.

Öztürk a déclaré avoir été confrontée à des conditions « insalubres, dangereuses et inhumaines » dans le centre de Basile, où elle a lutté pour obtenir des soins médicaux adéquats. Les enquêteurs ont documenté les abus commis dans ce centre, notamment le fait que les détenus se voient refuser des soins médicaux, qu’ils reçoivent des produits d’hygiène féminine inadéquats et qu’on leur serve de la nourriture avariée.

Ces centres font plus que faire disparaître, contenir et punir. Hier comme aujourd’hui, la mégaentreprise de prisons privées GEO Group possède et gère le Central Louisiana ICE Processing Center à Jena (ainsi que le South Louisiana ICE Processing Center à Basile), en tant que centres de détention à but lucratif. Anciennement connu sous le nom de Wackenhut Corrections Corporation, tristement célèbre dans les années 1990 en tant qu’acteur majeur de l’essor des prisons privatisées à but lucratif, GEO Group a racheté Wackenhut en 2002. GEO Group, l’une des plus grandes sociétés pénitentiaires privées au monde, détient actuellement près d’un milliard de dollars de contrats gouvernementaux pluriannuels pour des prisons, des centres de détention, des transports et de la surveillance.

Cible elle-même, comme Israël, de stratégies de désinvestissement pour protester contre la violence systématique, la torture, le travail forcé et les abus, GEO Group risque de gagner des milliards supplémentaires en contrats fédéraux alors que l’administration Trump criminalise et rafle les immigrés, les Noirs, les musulmans et les étudiants.

Envoyés dans le Sud : du port d’esclaves à la capitale pénitentiaire

La Louisiane était un site clé dans le commerce intérieur des esclaves, la Nouvelle-Orléans étant le deuxième port négrier et le plus grand marché aux esclaves du pays, où les personnes asservies étaient achetées, vendues et transportées dans tout le Sud des USA. 

Pendant l’esclavage, les esclavagistes utilisaient souvent une expression pour menacer les esclaves : être « vendus le long de la rivière ». Cela signifiait être vendu plus au sud, le long du Mississippi, dans les plantations du Sud profond, comme les tristement célèbres champs de canne à sucre de Louisiane. Pour les esclaves, cette phrase avait le poids d’une condamnation à mort, symbolisant la séparation d’avec la famille et une souffrance quasi certaine. Être condamné plus au « Sud » était un outil d’isolement, de punition et de peur, une pièce maîtresse du contrôle exercé à l’époque de l’esclavage.

Dans les années qui ont suivi l’émancipation, cette exploitation a évolué au lieu de disparaître, jetant les bases du rôle central de l’État dans l’essor de l’incarcération de masse. De l’affermage des condamnés et du travail pénal à l’époque de Jim Crow au complexe industriel carcéral moderne, la Louisiane a longtemps profité des systèmes qui criminalisent et réifient les corps noirs. En fait, la Louisiane a accueilli la première prison privatisée du pays en 1844, un établissement qui a par la suite fait appel à une main-d’œuvre anciennement esclave à des fins lucratives.

Photographie de 1934 de prisonniers dAngola, prise par le folkloriste Alan Lomax, avec au premier plan le chanteur de blues Huddie « Lead Belly » Ledbetter, emprisonné pour tentative d'homicide, libéré plus tard dans l'année 

L’héritage de l’époque esclavagiste est peut-être incarné de la manière la plus frappante aujourd’hui par le tristement célèbre pénitencier de l’État de Louisiane, mieux connu sous le nom d’« Angola », qui est la plus grande prison de haute sécurité des USA. Il est situé sur le site isolé d’une ancienne plantation d’esclaves, d’une superficie de 18 000 acres [7 284 ha], et continue d’exploiter sa ferme en recourant à la main-d’œuvre carcérale. Des hommes incarcérés, noirs pour la plupart, travaillent la terre pour récolter entre autres du coton, souvent pour quelques centimes de l’heure, dans des conditions difficiles, chaudes et inhumaines, sous la surveillance de gardiens de prison armés et à cheval. C’est une image sinistre, qui s’est reflétée à la frontière du Texas en 2021, lorsque des agents de la patrouille frontalière usaméricaine se sont déplacés à cheval avec des fouets pour poursuivre et capturer des immigrés haïtiens.


Les groupes de pression qui prônent une réforme de la justice pénale ont joué un rôle clé dans la réduction de la population carcérale en Louisiane ces dernières années. Mais aujourd’hui, la détention des immigrants menace de remplacer ces chiffres en baisse, en particulier dans les zones rurales.

L’augmentation de la détention d’immigrants en Louisiane est parallèle à l’utilisation historique des prisons rurales du Sud et des camps de travail pour faire disparaître les personnes marginalisées de la vue du public. Les installations de l’ICE en Louisiane participent à une forme moderne de contrôle racial en détenant des immigrants et des dissidents politiques : ces installations sont transformées en sites où des corps volés sont enfermés à des fins de profit et de punition - loin des yeux, loin du cœur.

Ces centres de détention de Louisiane perpétuent la logique de l’esclavage usaméricain : des corps noirs et bruns, enfermés et exploités dans des communes rurales à des fins lucratives. Les architectes de la politique d’immigration des USA ont commencé à moderniser ce que la Louisiane a perfectionné pendant des siècles : le contrôle par la punition, le profit par l’emprisonnement et le silence par l’isolement.

Ce n’est pas une coïncidence si tant d’organisateurs propalestiniens ont été envoyés en Louisiane. Mais il y a un autre aspect de l’histoire du Sud qui pourrait guider notre réponse. La résistance fonctionne.

L’importance de Jena : un nœud de répression et de résistance

Lorsque nous parlons de la montée du fascisme aux USA et dans le monde, nous nous souvenons que le Sud des USA a conçu le schéma directeur d’une grande partie du fascisme européen et de l’apartheid sud-africain sous la forme de l’esclavage et de Jim Crow. Les systèmes imbriqués de suprématie blanche existent toujours dans le domaine social, dans les écoles, au sein de la police et dans les tribunaux. L’affaire des « 6 de Jena » montre que tous ces systèmes protègent le racisme blanc et tentent de contenir l’indignation des Noirs.

Avant d’être récemment sous les feux de la rampe, la petite ville de Jena, en Louisiane, était surtout connue pour l’affaire des 6 de Jena. En 2006, après que des nœuds coulants ont été accrochés à l’« arbre blanc » du lycée de Jena, six étudiants noirs ont été arrêtés et inculpés de tentative de meurtre pour avoir prétendument battu un jeune Blanc dans un contexte d’escalade des tensions raciales. Le jury était entièrement blanc et Mychal Bell, âgé de 17 ans, a été jugé comme un adulte et reconnu coupable. L’affaire est devenue un point chaud, car le jugement a suscité l’indignation nationale face à l’injustice raciale affichée. Vingt mille personnes se sont rassemblées dans la petite ville de Louisiane le jour de la condamnation de Mychal Bell pour protester contre le procès.


Jena, 20 septembre 2007

Les tensions raciales et les violences liées aux « 6 de Jena » ont commencé juste un an après que l’ouragan Katrina a mis en lumière les réalités du racisme, des décennies après les avancées du mouvement des droits civiques. « Katrina a fait prendre conscience aux Noirs qu’ils étaient des citoyens de seconde zone dans ce pays. Il a mis en lumière les souffrances endurées par les Noirs. Lorsque leurs abris et leurs moyens de subsistance leur ont été enlevés, ils ont été traités de pilleurs et laissés à l’abandon », a déclaré Assata Richards, de l’université de Pittsburgh, à propos de la montée des tensions à Jena à l’époque.

L’affaire des 6 de Jena montre également le pouvoir de la protestation, de l’organisation et de la construction d’un mouvement. Plus de 20 000 personnes sont descendues à Iéna en septembre 2007. Plus de 100 campus à travers le pays ont organisé des manifestations et des débrayages. Ces manifestations massives menées par des jeunes Noirs étaient le signe avant-coureur des manifestations « Black Lives Matter » et des soulèvements en faveur de la justice raciale à venir.

Bien qu’ils aient été accusés de tentative de meurtre et que Bell ait été jugé en tant qu’adulte, les charges retenues contre lui ont finalement été annulées et les autres adolescents noirs n’ont été condamnés qu’à une simple amende. Lorsque nous nous organisons et refusons de permettre aux systèmes répressifs d’isoler et de faire disparaître notre peuple, nous pouvons gagner.

Jena, en Louisiane, et l’industrie pénitentiaire privatisée qui enferme les militants propalestiniens représentent un ensemble de systèmes qui renforcent la suprématie blanche, la rentabilité des prisons et la répression anti-contestation. Ils reflètent un héritage continu de ciblage des personnes marginalisées, en particulier des corps noirs et bruns, à des fins de punition et de contrôle.

Jena témoigne de la réalité multiforme de la répression étatique raciste et de la violence sociale, mais elle peut aussi rappeler le pouvoir de l’organisation pour mettre fin à l’injustice.

Pourquoi nous devons être attentifs

La disparition et les détentions d’organisateurs propalestiniens sont une punition directe pour les puissants campements de jeunes du printemps 2024. Si nous continuons à montrer notre puissance pendant cette période, nous serons confrontés à davantage de répression. Plus de 40 projets de loi anti-manifestations ont été introduits en 2025 à travers les USA. Ces lois viendraient s’ajouter aux lois existantes visant les manifestations, les organisations à but non lucratif, l’entraide et les fonds de cautionnement.

À mesure que les mouvements se développent, la répression de l’État s’intensifie. Et les entreprises privées sont prêtes à en profiter. Le cours de l’action de GEO Group a doublé après les élections de novembre.


Cours des actions GEO GROUP au 1er mai 2025

Le complexe industriel carcéral est une cible majeure contre laquelle nous pouvons nous organiser pour le démanteler. L’omniprésence de l’État policier et des systèmes pénitentiaires élargit la base des personnes qui sont affectées et qui peuvent être organisées pour résister. Des centres de détention de l’ICE à la surveillance de nos quartiers, presque toutes les communautés sont concernées. Les lycéens et les collégiens doivent faire face à une présence policière accrue. La criminalisation de la dissidence est en train d’être codifiée à tous les niveaux de la législation locale, étatique et fédérale.

Les manifestations du mouvement en 2007 ont changé l’issue de l’affaire des 6 de Jena et ont fait progresser la justice raciale. Nous ne pouvons pas rester silencieux aujourd’hui alors que des personnes sont isolées, confinées et expulsées. Nous devons être courageux, et nous devons le faire collectivement.

Les nouvelles quotidiennes sur les disparitions, les détentions et la criminalisation accrue de l’activité des mouvements peuvent être décourageantes. Il est essentiel de comprendre les liens actuels et historiques, et nos stratégies sont plus solides lorsqu’elles s’appuient sur une analyse claire de ce qui se passe, de ceux qui en bénéficient et des forces qui sont affectées et en mouvement. En ce moment de danger à plusieurs niveaux, notre responsabilité est d’évaluer les liens et les modèles afin d’agir de manière décisive et stratégique.

En tant qu’organisatrices, nous posons les questions suivantes : pourquoi des personnes sont-elles enlevées et envoyées dans des prisons lointaines ? Qui profite matériellement de l’expansion de l’État policier ? Que pouvons-nous apprendre de l’histoire sur la manière dont l’opposition se déplace ? Que pouvons-nous apprendre des mouvements qui, aux USA et dans le monde, ont affronté des États autoritaires ?

En tant qu’organisatrices, nous le savons : La solidarité des mouvements est nécessaire pour prévenir et démanteler les États autoritaires.

En tant qu’organisatrices, nous le savons : La solidarité du mouvement est nécessaire pour prévenir et démanteler l’autoritarisme et le système carcéral qui est nécessaire pour le maintenir en place. Démasquez les formes d’expansion de la police, de la surveillance, des prisons et de la détention dans votre communauté et organisez-vous pour les dénoncer et les éliminer.

Le projet sioniste va bien au-delà de l’État d’Israël et de son génocide à Gaza. Alors que les USA soutiennent et aident le génocide, la violence de l’État augmente pour contenir notre résistance. Dans tout le pays, les étudiants luttent contre une répression accrue et des mesures disciplinaires, et les universités font face à des menaces existentielles sur leur autonomie et leur liberté. Un exemple de la portée du sionisme aux USA est le Georgia International Law Enforcement Exchange (GILEE), un programme d’échange de policiers basé sur un campus universitaire qui forme la police usaméricaine aux tactiques militaires de l’apartheid et développe les technologies de surveillance israéliennes à Atlanta. Mais les étudiants de l’université d’État de Géorgie s’organisent pour mettre fin à ce programme.


Juillet 2022: 16 policiers de Géorgie et du Tennessee suivent un stage de deux semaines en Israël dans le cadre du programme 
GILEE, lancé en 1992



Les jeunes établissent des liens et nous montrent à tous comment être courageux, depuis les lycéens qui ont manifesté pour protester contre le racisme des procès de Jena 6 jusqu’à ceux qui luttent contre Cop City à Atlanta, en passant par les campements de 2024. La solidarité et le soutien à l’organisation des jeunes et des étudiants en ce moment sont essentiels pour que nous soyons tous libres.

Mahmoud Khalil, prisonnier politique dans le contexte actuel de montée du contrôle autoritaire, nous le rappelle : « Les étudiants sont depuis longtemps à l’avant-garde du changement : ils ont mené la charge contre la guerre du Viêt Nam, se sont tenus en première ligne du mouvement pour les droits civiques et ont mené la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Aujourd’hui encore, même si le public ne l’a pas encore pleinement compris, ce sont les étudiants qui nous guident vers la vérité et la justice ».

Jena, 15 avril 2025