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28/01/2024

PHILIPPE LAZZARINI
L’aide de l’UNRWA à la survie des habitants de Gaza pourrait être interrompue en raison de la suspension de son financement

Plus de 2 millions de personnes à Gaza dépendent de l’UNRWA pour leur survie alors que la guerre et les déplacements se poursuivent.

Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, 27/1/2024
Traduit par Tlaxcala

 

AMMAN, 27 janvier 2024- Neuf pays* ont à ce jour suspendu temporairement leur financement à l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Ces décisions menacent notre travail humanitaire en cours dans toute la région, y compris et surtout dans la bande de Gaza.  

Yaser Abo Hamed, Australie

Il est choquant de voir une suspension des financements pour l’Office en réaction à des allégations contre un petit groupe d’employés, en particulier compte tenu de l’action immédiate que l’UNRWA a prise en mettant fin à leurs contrats** et en demandant une enquête indépendante transparente.Le Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (BSCI), la plus haute autorité d’investigation du système des Nations unies, a déjà été saisi de cette affaire très sérieuse.  

L’UNRWA est la principale agence humanitaire à Gaza, avec plus de 2 millions de personnes qui dépendent d’elle pour leur simple survie.   Nombre d’entre elles souffrent de la faim, alors que la famine menace. L’Office gère des abris pour plus d’un million de personnes et fournit de la nourriture et des soins de santé primaires, même au plus fort des hostilités.

Dans son arrêt d’hier, la Cour internationale de Justice a ordonné qu’Israël prenne des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens de la bande de Gaza ont un besoin urgent, afin de remédier aux conditions de vie défavorables auxquelles ils sont confrontés.Ces mesures visent à prévenir des dommages irréparables aux droits des Palestiniens.

Le seul moyen d’y parvenir est de coopérer avec les partenaires internationaux, en particulier l’UNRWA, qui est le principal acteur humanitaire à Gaza. Quelque 3 000 membres du personnel de base sur les 13 000 que compte la bande de Gaza continuent de se présenter au travail, offrant à leurs communautés une bouée de sauvetage qui peut s’effondrer à tout moment en raison d’un manque de financement.

Il serait extrêmement irresponsable de sanctionner une agence et une communauté entière qu’elle sert en raison d’allégations d’actes criminels à l’encontre de certains individus, en particulier en période de guerre, de déplacements et de crises politiques dans la région.

L’UNRWA partage chaque année la liste de tous ses employés avec les pays d’accueil, y compris Israël. L’Office n’a jamais reçu de mises en doute concernant des membres du personnel en particulier. 

Entre-temps, une enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur ces allégations odieuses permettra d’établir les faits. En outre, comme je l’ai annoncé le 17 janvier, un examen indépendant par des experts externes aidera l’UNRWA à renforcer son cadre pour le strict respect des principes humanitaires par l’ensemble du personnel.

Je demande instamment aux pays qui ont suspendu leur financement de reconsidérer leurs décisions avant que l’UNRWA ne soit contraint de suspendre sa réponse humanitaire. La vie des habitants de Gaza dépend de ce soutien, tout comme la stabilité régionale.

NdT
* Entretemps dix : USA, Royaume-Uni, Australie, Canada, Italie, Pays-Bas, Finlande, Suisse,  Allemagne, France

**Il s’agit de 12 employés dont la liste a été fournie par Israël à l’UNRWA. 13 000 Palestiniens sont employés par l’UNRWA à Gaza et au moins 148 d’entre eux ont été tués par Israël depuis le 7 octobre.