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05/05/2024

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
70 ans après la bataille de Dien Bien Phu : la contribution du Vietnam à la lutte anticoloniale

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 4/5/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 7 mai, on commémorera le 70e anniversaire de la victoire du peuple vietnamien dans la bataille de Dien Bien Phu, qui a mis fin au pouvoir colonial français dans toute la péninsule indochinoise. Cette bataille, ainsi que la guerre d'indépendance algérienne qui s'est achevée en 1962* et la bataille de Cuito Cuanavale qui s'est achevée en novembre 1988 par l'action conjointe des forces cubaines et angolaises dans le sud de l’Angola, ont été les défaites les plus retentissantes infligées à la puissance coloniale européenne dans la seconde moitié du 20e siècle.



« Tout le peuple va à la guerre », premier volet de la peinture panoramique Bataille de Dien Bien Phu, de 132 mètres de long, peinte en 9 ans par 100 artistes pour le Musée historique de la Victoire de Dien Bien Phu

En décembre 1953, le président Ho Chi Minh envoie un message aux cadres et aux combattants du Front de Dien Bien Phu. Il leur indique que leur mission est de marcher jusqu'à l'endroit où se trouve un fort contingent français qu'ils doivent anéantir afin d'étendre la résistance et de libérer les compatriotes qui sont encore sous le joug de l'ennemi.

Dans sa lettre, le Président Ho rappelle les grands succès et les brillantes victoires de ce front. Aujourd'hui, après les campagnes d'éducation politique et d'entraînement militaire, ils ont fait de nouveaux progrès. Dans cette situation, ils doivent lutter avec plus de courage et, malgré les difficultés, ils doivent imposer leur conviction inébranlable dans la victoire.

 

Le drapeau « Déterminé à combattre, déterminé à vaincre » de l'Armée populaire vietnamienne flotte sur le toit du bunker de commandement du général français De Castries dans l'après-midi du 7 mai 1954, marquant la victoire complète de la campagne de Diên Biên Phu.

 

Dien Bien Phu est une ville située dans la vallée de Muong Thanh, au milieu d'une région montagneuse du nord-ouest du Viêt Nam, à environ 320 km de Hanoi. C'est la capitale de la province de Dien Bien et elle se trouve à environ 35 km de la frontière avec le Laos. La vallée de Muong Thanh est entourée d'une région de jungles, de rizières et de lacs.

Deux mois avant la lettre du président Ho aux combattants, en octobre, le général Vo Nguyen Giap a été convoqué au quartier général du haut commandement, où résidait le président Ho, pour discuter du plan militaire pour la campagne d'hiver-printemps 1953-1954. Le QG était situé dans le village de Khuoi Tat, dans la province de Thai Nguyen, au nord-est du pays. Outre le président Ho, Truong Chinh et Pham Van Dong, tous deux membres du Bureau politique du Parti communiste vietnamien (PCV), et le général Hoang Van Thai assistent à la réunion. En janvier, le général Giap est nommé commandant en chef du front de Dien Bien Phu, tandis que le général Hoang Van Thai est nommé chef d'état-major du front de Dien Bien Phu. 

Les images de l'oncle Ho et du général Vo Nguyen Giap apparaissent dans de nombreuses œuvres promotionnelles sur Dien Bien Phu.
Giap et l'Oncle Ho

 

À partir du mois de mai, l'armée française d'occupation a un nouveau commandant, le général Henri Navarre, qui se caractérise par une activité intense et une brutalité sans retenue à l'égard de la population civile. Son plan consiste à concentrer au Viêt Nam une force mobile d'une ampleur sans précédent, en plus de sa proposition de pacifier le sud du pays, en évitant une confrontation dans la région septentrionale, à la frontière de la Chine. Les Français prévoient de rester à l'offensive, en frappant à l'arrière afin d'immobiliser et d'épuiser l'armée populaire vietnamienne. Le plan Navarre, élaboré et financé en collaboration avec le Pentagone usaméricain, vise à anéantir le principal contingent militaire vietnamien en 18 mois et à transformer le pays en colonie et en base militaire pour la France et les USA.

Lors de la réunion d'octobre, le président Ho a calmement déclaré que l'ennemi s'était concentré pour se renforcer et qu'il fallait donc le forcer à se disperser et à réduire ses forces. À cette fin, le Comité central du Parti communiste vietnamien a émis une directive. Afin de maintenir et de développer l'initiative, une partie des forces régulières serait utilisée, en coordination avec les troupes régionales, pour attaquer les points stratégiques considérés comme les points faibles de l'ennemi, l'obligeant à se disperser pour se défendre. Il s'agit ainsi de créer une situation nouvelle, dans laquelle la dislocation de l'armée française doit être observée en permanence afin de pouvoir, le moment venu, concentrer les troupes, éliminer les forces les plus importantes de l'ennemi et changer le cours de la guerre.

Des dispositions ont également été prises pour intensifier la guérilla, défendre les zones libérées avec des troupes locales et coordonner étroitement les forces révolutionnaires au Laos et au Cambodge.

En application de cette résolution, en décembre 1953, l'armée vietnamienne a pris l'initiative de libérer d'importantes zones dans le nord-ouest du pays, en même temps que d'autres zones dans le sud et le centre du Laos et dans le nord-ouest du Cambodge, atteignant ainsi l'objectif de disperser les forces de l'ennemi et de le forcer à recomposer son plan en l'empêchant de mener des opérations dans certains territoires où il les avait préparées, en étant contraint de retirer des troupes du sud pour renforcer le nord, ce qui a entravé son plan de concentration de ses forces. Tout cela a préparé le terrain à son anéantissement, car il a été contraint d'abandonner des positions, des avant-postes et des bases aériennes, ce qui a entraîné de lourdes pertes pour la puissance coloniale.

Comme le dit le général Giap dans ses mémoires : « ...les Français n'ont jamais pu résoudre la contradiction concentration-dispersion de leurs forces ». L'offensive vietnamienne visait à approfondir cette contradiction. Elle se manifeste par le fait que l'armée française a besoin de se disperser pour occuper l'ensemble du territoire contesté, mais, « en se dispersant, elle se trouve en difficulté. Ses unités dispersées devenaient des proies faciles pour nos troupes, ses forces mobiles se réduisaient sans cesse et le manque de troupes s'accentuait... ».

Dans cette situation et dans le but de maintenir une bonne position au nord-ouest, les Français, avec l'appui des USA, s'emploient à construire et à renforcer avec une extrême rapidité une gigantesque base militaire à Dien Bien Phu,  située dans une zone stratégique où ils concentrent une bonne partie des forces et des moyens pour en faire la zone fortifiée qui deviendra un rempart pour la mise en œuvre du plan Navarre, l'extension et la prolongation de la guerre.

Dans ce contexte, le bureau politique du PCV a décidé de vaincre et d'anéantir l'ennemi à Diên Biên Phu, en mettant en place une série de mesures visant à la victoire. Des milliers de volontaires, de troupes locales et régionales et de forces régulières ont uni leurs forces pour vaincre la suprématie de l'armée coloniale en matière de technique et d'armement. Des centaines de kilomètres de routes rurales ont été ouvertes au milieu de la jungle et des montagnes, transportant les armes, les munitions et les fournitures logistiques nécessaires à la bataille finale sur des itinéraires presque inaccessibles.



L'arme de la victoire vietnamienne furent les "chevaux de fer", les vélos utilisés pour le transport des armes, des équipements, de la nourriture, des blessés. 20 000 vélos furent utilisés par les dizaines de milliers de paysans, de minorités ethniques et de porteurs assurant le soutien logistique aux 60 000 combattants . De marque française Peugeot ou tchécoslovaque Favorit, ces vélos renforcés pouvaient transporter jusqu'à 300 kgs de marchandises. Le “record” du transport à vélo appartient au porteur Ma Van Thang, qui a transporté au total 3 700 kg de marchandises sur  2100 km de routes montagneuses. Ce vélo est exposé au musée de la Victoire de Dien Bien Phu 5PHOTO 1°. Le 2è “record”, 345kg, appartient à Trinh Ngoc. Son vélo est exposé au musée de la province de Thanh Hóa (photo 2)


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 Le 7 mai, après 55 jours de combats acharnés, l'armée vietnamienne est parvenue à détruire l'ensemble du système de fortification de Dien Bien Phu, anéantissant ou capturant jusqu'à 16 000 soldats ennemis, y compris tous leurs officiers. Au total, sur l'ensemble de la campagne, 112 000 soldats ennemis ont été liquidés, libérant des zones stratégiquement importantes et reprenant les trois quarts du pays, tandis que des succès similaires ont été obtenus au Laos et au Cambodge.

Face à la défaite et à la possibilité d'une disparition totale, les Français se retirent au sud du 18e  parallèle. La victoire de Dien Bien Phu signifie la libération de tout le nord du pays, créant les conditions de sa réunification ultérieure, qui devra attendre 19 ans de combats, cette fois contre les USA, qui créent un gouvernement fantoche au sud.

En juillet 1954, les accords de Genève sont signés : la France officialise le retrait de ses troupes, reconnaît l'indépendance du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge et établit une ligne de démarcation au niveau du 17e parallèle.

La victoire de Dien Bien Phu et les accords de Genève qui en ont découlé ont mis en évidence la défaite totale de la France et ont constitué un stimulant pour tous les peuples en lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme. Ils ont également forcé l'ajournement des plans impérialistes élaborés à Washington pour l'Asie du Sud-Est.

Les USA n'ont pas respecté les accords, ce qui a créé une nouvelle situation qui, comme nous l'avons mentionné plus haut, a exigé 19 années supplémentaires de lutte jusqu'à la défaite totale de l'empire USaméricain, la réalisation de la réunification nationale tant attendue, la paix et le début progressif de la marche du pays vers le socialisme sous la direction du parti communiste du Viêt Nam, fondé par Ho Chi Minh.

NdT

*Ce fut la nouvelle de la victoire de Dien Bien Phu qui décida un groupe de militants indépendantistes algériens, pour la plupart anciens combattants de l'armée française pendant la deuxième guerre mondiale, à préparer l'insurrection qui éclata le 1er novembre 1954, entrant dans l'histoire sous le nom de “Toussaint rouge”.

 Works All pour la campagne Dien Bien Phu

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
A 70 años de la batalla de Dien Bien Phu: la contribución de Vietnam a la lucha anticolonial

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 4-5-2024

Este 7 de mayo se celebra el septuagésimo aniversario de la victoria del pueblo vietnamita en la batalla de Dien Bien Phu que dio al traste con el poder colonial francés en toda la península indochina. Esta batalla, junto a la guerra de independencia de Argelia concluida en 1962* y la batalla de Cuito Cuanavale finalizada en noviembre de 1988 por la acción conjunta de las fuerzas cubano-angolanas en el sur de este país, significaron las derrotas más contundentes propinadas al poder colonial europeo en la segunda mitad del siglo XX.

“Todo el pueblo va a la guerra”, primera parte del cuadro panorámico de 132 metros de largo Batalla de Dien Bien Phu, pintado a lo largo de 9 años por 100 artistas para el Museo histórico de la Victoria de Dien Bien Phu

En diciembre de 1953, el presidente Ho Chi Minh,  envió un mensaje a los cuadros y combatientes del Frente de Dien Bien Phu. En ella les decía que tenían la misión de marchar hacia ese lugar donde se emplazaba un fuerte contingente francés al que debían aniquilar a fin de ampliar la resistencia y liberar a los compatriotas que aún sufrían el yugo del enemigo.

En su misiva, el presidente Ho recordaba los grandes éxitos obtenidos y las brillantes victorias de ese Frente. Ahora, después  de las campañas de educación política e instrucción militar, habían conseguido nuevos progresos. En esa situación, debían combatir con mayor valentía y a pesar de las dificultades, tenían que imponer su convicción inquebrantable en la victoria.

La bandera del Ejército Popular Vietnamita “Decidido a luchar, decidido a vencer” ondeó desde el tejado del búnker de mando del general francés De Castries en la tarde del 7 de mayo de 1954, marcando la victoria completa de la campaña de Diên Biên Phu.

Dien Bien Phu es una ciudad ubicada en el valle Muong Thanh  en medio de una zona montañosa al noroeste de Vietnam, a unos 320 Km de Hanoi. Es la capital de la provincia de Dien Bien y está situada a unos 35 Km de la frontera con Laos. El valle de Muong Thanh  está rodeado por una región de selvas, campos de arroz y lagos.

Dos meses antes de la carta del presidente Ho a los combatientes, en octubre, el general Vo Nguyen Giap fue citado al Cuartel General del Alto Mando donde residía el presidente Ho, para discutir el plan militar de la campaña invierno primavera 1953-54. El Cuartel general se encontraba en la aldea de Khuoi Tat en la provincia Thai Nguyen al noreste del país. Además del presidente Ho, en la reunión participaron Truong Chinh y Pham Van Dong, ambos miembros del Buró Político del Partido Comunista de Vietnam (PCV) y el general Hoang Van Thai. En enero, el general Giap fue designado comandante en jefe del Frente de Dien Bien Phu mientras que el general Hoang Van Thai  fue nombrado jefe de Estado Mayor de ese Frente. 

Les images de l'oncle Ho et du général Vo Nguyen Giap apparaissent dans de nombreuses œuvres promotionnelles sur Dien Bien Phu.
Giap y el Tío Ho

Desde mayo, el ejército francés de ocupación tenía un nuevo jefe: el general Henri Navarre que se caracterizaba por su intensa actividad y una brutalidad sin límites contra la población civil. Su plan consistía en concentrar una enorme fuerza móvil sin precedentes en Vietnam que sumaba a su propuesta de pacificación del sur del país, evitando una confrontación en la región septentrional, fronteriza con China. Los franceses se planteaban mantenerse a la ofensiva, propinando golpes en la retaguardia a fin de inmovilizar y desgastar al ejército popular de Vietnam. El Plan Navarre elaborado y financiado en conjunto con el Pentágono estadounidense tenía como objetivo aniquilar en 18 meses al principal contingente militar vietnamita y transformar el país en colonia y base militar de Francia y Estados Unidos.

En la reunión de octubre, el presidente Ho transmitiendo serenidad  dijo que el enemigo se había concentrado a fin de reforzarse, por lo que había que obligarlo a dispersarse y reducir su fuerza. Con este propósito, el Comité Central del Partido Comunista de Vietnam emitió una  directiva. Con el fin de mantener y desarrollar la iniciativa, se utilizaría una parte de las fuerzas regulares para que, actuando de manera coordinada con las tropas regionales, atacar los puntos estratégicos que se consideraban de mayor debilidad del enemigo, obligándolo a dispersarse para defenderse. De esta forma, se crearía una nueva situación, en la que se debería observar permanentemente la dislocación del ejército francés para que, una vez se presentara la ocasión, concentrar las tropas, eliminar las fuerzas más importantes del enemigo  y cambiar el curso de la guerra.

Asimismo, se emitieron disposiciones para intensificar la guerra de guerrillas, defender las zonas liberadas con las tropas locales y estrechar la coordinación con las fuerzas revolucionarias de Laos y Camboya.

En cumplimiento de esta resolución, en diciembre de 1953, el ejército vietnamita tomó la iniciativa, liberando importantes zonas del noroeste del país, al mismo tiempo que otras zonas en el sur y el centro de Laos y el noroeste de Camboya también fueron liberadas, logrando el objetivo de dispersar las fuerzas del enemigo y obligándolo a recomponer su plan al impedir que pudiera realizar operaciones  en algunos territorios donde las había preparado, siendo impelido a retirar tropas del sur para reforzar el norte, impidiendo su plan de concentración de fuerzas. Todo esto fue creando las condiciones para su aniquilamiento, al tener que abandonar posiciones, puestos avanzados y bases aéreas que redundaron en cuantiosas pérdidas para el poder colonial.

Como dijo el General Giap en sus memorias:  “…los franceses nunca pudieron resolver la contradicción concentración-dispersión en sus fuerzas”. Hacia al ahondamiento de esa contradicción apuntó la ofensiva vietnamita. La misma se manifestaba por el hecho de que el ejército francés necesitaba dispersar para ocupar todo el territorio en disputa, pero, “al dispersar se encontraba en dificultades. Sus dispersas unidades se convirtieron en fácil presa para nuestras tropas, sus fuerzas móviles se reducían continuamente y la escasez de efectivos se hizo más marcada…”

En esta situación y con el objetivo de mantener una buena posición en el noroeste, los franceses con apoyo de Estados Unidos se dieron a la tarea de construir y reforzar con extrema rapidez una gigantesca base militar en Dien Bien Phu ubicada en una zona estratégica en la que concentraron una buena cantidad de fuerzas y medios para convertirla en la zona fortificada que debía transformarse en baluarte  para la aplicación del Plan Navarre, extendiendo y prolongando la guerra.

En este contexto, el Buró Político del PCV decidió derrotar y aniquilar al enemigo en Dien Bien Phu para lo cual dispuso una serie de medidas encaminadas a la victoria. Se impuso como tarea principal el apoyo multisectorial al ejército por lo cual miles de voluntarios, tropas locales, regionales y fuerzas regulares concatenaron esfuerzos para sobrepasar la supremacía técnica y en armamentos del ejército colonial. Así, se abrieron centenares de kilómetros de caminos rurales en medio de la selva y la montaña, trasladando por rutas casi inaccesibles el armamento, las municiones y los abastecimientos logísticos necesarios para la eventual batalla.



El arma de la victoria vietnamita fueron los “caballos de hierro”, las bicicletas utilizadas para transportar armas, equipos, alimentos y heridos. 20.000 bicicletas fueron utilizadas por las decenas de miles de campesinos, minorías étnicas y porteadores que prestaban apoyo logístico a los 60.000 combatientes. Fabricadas por Peugeot de Francia o Favorit de Checoslovaquia, estas bicicletas reforzadas podían transportar hasta 300 kg de mercancías. El “récord” de transporte en bicicleta pertenece al transportista Ma Van Thang (foto 1), que transportó un total de 3.700 kg de mercancías a lo largo de 2.100 km de carreteras montañosas. Esta bicicleta está expuesta en el Museo de la Victoria de Dien Bien Phu. El segundo “récord”, de 345 kg, pertenece a Trinh Ngoc. Su bicicleta está expuesta en el museo de la provincia de Thanh Hóa (foto 2).
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El 7 de mayo, después de 55 días de feroces combates, el ejército vietnamita pudo destruir todo el sistema de fortificaciones de Dien Bien Phu, aniquilando o capturando hasta 16 mil efectivos enemigos incluyendo todos sus oficiales. En general, durante toda la campaña, se liquidaron 112 mil soldados enemigos, liberando zonas estratégicas relevantes y recuperando las tres cuartas partes del país al tiempo que éxitos similares se obtenían en Laos y Camboya.

Ante la derrota y la posibilidad de desaparición total, los franceses se retiraron al sur del paralelo 18. La victoria de Dien Bien Phu significó la liberación de todo el norte del país, creándose condiciones para su posterior reunificación que habría de esperar 19 años más de lucha, ahora contra Estados Unidos que creó un gobierno títere en el sur.

En julio de 1954 se firmaron los Acuerdos de Ginebra mediante los cuales, Francia formalizaba el retiro de sus tropas, reconocía la independencia de Vietnam, Laos y Camboya y se establecía una línea de demarcación en el paralelo 17. De igual manera, se pactó la realización de elecciones a efectuarse en julio de 1956 para avanzar hacia la reunificación del país.

La victoria de Dien Bien Phu y los posteriores Acuerdos de Ginebra que de ella emanaron, expusieron una derrota total de Francia y significaron un estímulo para todos los pueblos que luchaban contra el colonialismo y el neocolonialismo. Así mismo, obligaron a posponer los planes imperialistas diseñados en Washington para el sureste de Asia.

Estados Unidos no cumplió los acuerdos, creando una nueva situación que, como se dijo antes, exigieron otros 19 años de lucha hasta la total derrota del imperio norteamericano, logrando la ansiada reunificación nacional, la paz y el inicio sostenido de la marcha del país hacia el socialismo bajo la conducción del Partido Comunista de Vietnam, fundado por Ho Chi Minh.

NdE

* Fue la noticia de la victoria en Dien Bien Phu lo que impulsó a un grupo de independentistas argelinos, en su mayoría veteranos del ejército francés durante la Segunda Guerra Mundial, a preparar la insurrección que estalló el 1° de noviembre de 1954 y que pasó a la historia como el “Día Rojo de Todos los Santos”.

Works All pour la campagne Dien Bien Phu

30/10/2023

“Quello che sta facendo Hamas è copiare il sistema vietnamita”
Un’intervista a Ilich Ramírez Sánchez, alias Comandante Carlos, del 2009

Fausto Giudice, Basta!Yekfi, 5 gennaio 2009
Tradotto da Giulietta Masinova, Tlaxcala

 


 

Dal carcere di massima sicurezza di Poissy, nell’Île de France, dove sta scontando il quattordicesimo anno di ergastolo cui è stato condannato dalla giustizia francese dopo essere stato rapito dai servizi francesi nel Sudan nel 1994, Carlos, combattente attivo della resistenza palestinese per oltre due decenni, segue con attenzione l’evoluzione della situazione a Gaza. Ho avuto modo di intervistarlo il 1° gennaio, cioè due giorni prima dell’inizio dell’offensiva terrestre israeliana. Per me Carlos è un personaggio storico, e non spetta a me giudicarlo: lo ha già fatto la giustizia francese, con metodi a dir poco discutibili. -FG

Ben scavato, vecchia talpa!
William Shakespeare, Amleto, citato da Karl Marx ne Il 18 Brumaio di Luigi Bonaparte


Sai che Ahmed Saadat è stato condannato a trent’anni di carcere?
Sì.

Qual è stata la tua prima reazione?

È stato un abuso di potere. Come prima cosa è il risultato della situazione in cui si è messo il Fronte popolare di liberazione della Palestina abbandonando la lotta armata internazionale. Ahmed Saadat fa parte della resistenza interna, non lo conosco, ma da quello che ho sentito dire è una persona magnifica, e soprattutto un rivoluzionario, così mi hanno detto, ed è per questo che la repressione contro di lui è stata così dura, mentre altri membri del FPLP sono tranquilli, viaggiano, fanno quello che vogliono, e vivono in Palestina, no? Quindi dev’esserci una buona ragione. In ogni caso questo signore si trovava lì, in primo luogo era stato Arafat a imprigionarlo e in secondo luogo era sorvegliato dai britannici e dagli americani. Quando questi si sono ritirati sono arrivati gli israeliani che l’hanno arrestato nella prigione palestinese di Gerico in cui si trovava. Insomma, una totale mancanza di rispetto della parola data da parte dei governi britannico ed usamericano, e dagli israeliani non ci si può aspettare una qualsiasi forma di rispetto, non possiedono il senso dell’onore né della parola data, sono criminali fascisti.

La mia prima reazione è stata fare un parallelismo con il tuo caso.

Sì, ci sono aspetti simili. Ma è diverso, nel mio caso è stata semplicemente una questione di soldi, si sono rivolti a un Capo di Stato, a un funzionario di quel Paese [il Sudan, NdR], e gli hanno dato dei soldi, non è stata una questione politica, solo di soldi. Ci hanno venduti tutti, me, Osama bin Laden.

XXX Ahmed Saadat, durante il processo davanti al tribunale militare israeliano di Ofer nel dicembre 2008. È stato rieletto segretario generale del PFLP nel 2022.

E non pensi che sia successa la stessa cosa con la Muqata’a [il quartier generale di Arafat a Ramallah, NdT]?

No, no, no. I piccoli accordi che stringono non vengono mai rispettati. Quella gente capisce solo il linguaggio della forza, e basta. E il Fronte popolare si è obiettivamente ritirato dalla lotta armata, sotto l’influenza dei compagni sovietici e su consiglio del Partito comunista francese – anche di altri partiti comunisti ma soprattutto del PCF – ha abbandonato la lotta internazionale. E la lotta internazionale era la sola ad avere importanza per un’organizzazione come il FPLP, che godeva di un grande sostegno di massa: non aveva le capacità che aveva per esempio Fatah, in termini numerici, ma in termini qualitativi sì, ce l’aveva.

Potevamo quindi colpire duramente, all’interno e all’esterno, e quindi… Ne parlavo con Arafat anni fa, e lui ha riconosciuto che non poteva fare più nulla all’interno e gli unici che potevano fare qualcosa erano il FPLP e i suoi alleati. [La cattura di Ahmed Saadat] è stata il risultato di una buona operazione, l’esecuzione di quel criminale che era il ministro del Turismo, un generale in pensione che aveva fatto uccidere dei compagni. Adesso ti dico perché l’hanno giustiziato: molti anni fa questi compagni avevano preso degli ostaggi su un autobus e poi si erano arresi, ed erano stati giustiziati per ordine diretto di quel generale. Aveva dato lui l’ordine di uccidere quei ragazzi. Ecco perché è stato giustiziato a Gerusalemme vent’anni dopo. È successo molto tempo fa. 

Ahmed Jibril (1938-2021)

Ti ricordo che il FPLP è stato il primo a dare il via alla lotta armata, nessun altro. La prima operazione armata in nome della resistenza palestinese è stata condotta da Ahmed Jibril, del Comando generale del FPLP. Sono stati loro i primi, sotto un altro nome, ben prima di Fatah. E c’è un’altra cosa: la politica di abbandono dei prigionieri. Il FPLP non ha solo abbandonato la lotta armata, ha anche abbandonato i prigionieri, rinunciando a liberarli con la forza. È stato il FPLP-CG di Ahmed Jibril a scambiare ostaggi con prigionieri, e in questo modo ha potuto liberare migliaia di persone. Ora Hezbollah segue la stessa linea. Ma purtroppo il FPLP, per essere invitato ai congressi dei partiti comunisti in Europa occidentale, in epoca sovietica, ha abbandonato la lotta armata.

Quindi adesso possono permettersi di colpire il Fronte popolare, di commettere azioni illegali contro Ahmed Saadat e nessuno fa niente contro gli israeliani. I principali responsabili sono gli stessi dirigenti del FPLP.

Wadi Haddad (1927-1978)

Spiegami una cosa: hanno abbandonato la lotta armata a causa della scomparsa dell’URSS?

No, no, no, no. È successo prima. C’era Ponomarëv, che dava sempre consigli soprattutto a Abu Ali Mustafa.  Abu Ali Mustafa era una persona magnifica, un dirigente – io l’ho conosciuto bene – un uomo rispettabile, ma non aveva la profondità di Wadi Haddad, che era un uomo di grande genio strategico e aveva una grande abilità nelle situazioni tattiche, sapeva proiettarsi. Avevamo buoni consiglieri arabi, io ne ho conosciuti  – non parlerò di loro, perché alcuni sono ancora vivi –, non erano necessariamente palestinesi, c’erano militari di carriera, brave persone, e c’erano uomini di grande qualità che gestivano i commando, tra i quali c’ero anch’io. Capisci? E quando queste posizioni sono state abbandonate, bè’… Wadi Haddad era uno di destra, ma la sua linea strategica era giusta: bisogna colpire il nemico in modo che non si senta sicuro da nessuna parte. Nessun dirigente, nessun responsabile [sionista, NdR] deve sentirsi sicuro in nessuna parte del mondo. Devono avere paura ovunque si trovino. Abbandonando quella strategia si è persa l’arma principale di cui disponeva la resistenza palestinese.

I tunnel di Cu Chi, nel Vietnam del Sud, si estendevano per 250 km dalla periferia di Saigon al confine con la Cambogia. Incubo dell'esercito americano, sono diventati l'attrazione turistica sotterranea numero 1 al mondo, secondo la...CNN

Guardiamo alla situazione di Gaza oggi. Ho parlato con un militante di Hezbollah, e lui mi ha detto che la situazione non è così grave per Hamas, che non è stato colpito militarmente e può contare su forze ancora intatte. Ma io non capisco cosa possano fare, perché non hanno lo spazio minimo che almeno aveva Hezbollah nel Sud del Libano, no?

Io credo che quello che sta facendo Hamas sia copiare il sistema vietnamita. Hamas non ha inventato niente. Quello che ha fatto è stato sviluppare la questione vietnamita, con i mezzi che gli hanno dato i fratelli, i compagni iraniani. Quindi quando loro [gli israeliani, NdR] hanno invaso l’ultima volta [il Libano, NdR], hanno ricevuto un colpo durissimo perché non erano preparati a questo tipo di combattimenti sotterranei nel Sud del Libano, bombardavano qua, attaccavano là, ma gli altri sbucavano dall’altra parte e li colpivano, li colpivano. È questo che sta accadendo a Gaza. E sono sicuro che si siano preparati. In realtà in questo caso c’è stata una provocazione dei palestinesi contro gli israeliani. In che senso? Li stanno colpendo, o meglio sfidando, con armi leggere.

Perché bisogna sapere che una compagnia di guardie di frontiera israeliane ha più armi di tutta la resistenza palestinese a Gaza. E perché questa provocazione permanente? […] Non è una decisione arbitraria. Non sono pazzi. I Fratelli musulmani sono gente molto seria. A parte la questione ideologica… La Fratellanza musulmana, fondata negli anni Venti da Hassan El Banna al Cairo, è un’organizzazione non ideologicamente ma strutturalmente leninista. Dal punto di vista di classe i Fratelli musulmani sono un’organizzazione piccolo-borghese che rappresenta gli interessi del suk, non sono rivoluzionari, sono riformisti, ma con una struttura leninista.

Questo ha permesso loro di sopravvivere alla peggiore repressione che si possa immaginare. Nel mondo arabo nessuno è stato represso più dei Fratelli musulmani, neanche i comunisti. Nessuno è stato più represso, né i palestinesi né nessun altro. Queste persone sono sopravvissute, sono cresciute e si sono perpetuate, e sono state la base, come il FPLP, da cui sono uscite tante altre organizzazioni e tanti altri movimenti in tutto il mondo, che si sono sviluppati nella lotta armata con questa base d’esperienza palestinese; tutti i jihadisti che lottano oggi, anche in Afghanistan, traggono la loro origine dai Fratelli musulmani. Il fatto che non siano d’accordo con Al Qaeda, con il tipo di strategia e di tattiche cosiddette “terroriste” di Al Qaeda, non significa che non ci siano legami storici: il dottor Al Zawahiri è un dirigente di spicco dei Fratelli musulmani, Yasser Arafat era un responsabile dei Fratelli musulmani, nella loro direzione al Cairo all’inizio degli anni Cinquanta. Questo bisogna riconoscerlo. La lotta dei Fratelli musulmani in Siria è stata terribile, terribile: non solo c’è stata una brutale repressione da parte del regime siriano che è riuscito quasi a sterminarli, ma sono stati assassinati centinaia e centinaia di fratelli siriani. Queste persone sanno ciò che fanno. Credo che il loro obiettivo sia quello di provocare un intervento terrestre degli israeliani, perché a Gaza, a parte l’arteria principale, sul lato della spiaggia, della zona costiera, non ci sono altri ingressi, vale a dire che c’è una linea diritta, la strada principale…

… È un viale...

Sì, sì, è un viale. Non puoi entrarci con un carro armato, a meno di distruggere tutte le case, capisci. E a quel punto li massacreranno.
È una lezione dell’esperienza vietnamita. La tecnica dei sotterranei viene dai tedeschi dell’Est. Per esempio è così che i palestinesi sono sopravvissuti all’attacco delle forze libanesi a Tell Al-Za’tar nel 1976, ricordi?

Sì.
A Shatila le forze libanesi non hanno scoperto i sotterranei e i combattenti del FPLP di Shatila sono sopravvissuti al massacro.

Ah sì?

Erano a Shatila, sottoterra. A Sabra non c’erano sotterranei e sono stati uccisi. È un’esperienza vietnamita che è stata trasmessa dai tedeschi dell’Est. Sono convinto che al fianco di Hamas ci sia il Jihad islamico, il Fronte popolare, ma anche la gente di Fatah, perché la maggioranza della gente di Fatah non è composta né da agenti della CIA, né da corrotti o ladri. La maggior parte di Fatah è fatta di palestinesi puri. Hamas ha vinto le elezioni. Chi l’ha votato? La gente di Fatah! I cristiani, hanno votato Hamas! La maggioranza non era gente di Hamas, era gente che voleva un governo non corrotto. Quindi tutti i combattenti di Gaza, la brava gente – perché c’è stata una piccola guerra civile che ha spazzato via i corrotti – compresi i membri delle tribù, che ovviamente sono armati, tutte queste persone combatteranno anche loro. [Gli israeliani] stanno cercando di spezzare la popolazione civile, ma la gente è abituata a soffrire, purtroppo, e in ogni caso dove potrebbe andare? L’importante è che questo avrà ripercussioni internazionali, non per Israele, perché Israele con tutti noi ci si pulisce il culo, è un Paese fondato sulla menzogna, sulla falsificazione storica…

Vista di un tunnel scavato da Hezbollah nei pressi del moshav Zar'it, nel nord di Israele, vicino al confine libanese, il 10 giugno 2019. Foto .Ilia Yefimovich / picture alliance via Getty Images

C’è un grande interrogativo: la persecuzione degli ebrei durante la seconda guerra mondiale è una delle pagine più buie della storia contemporanea, non si conosce ancora il numero delle vittime, ma centinaia di migliaia di persone sono scomparse, non si sa ancora esattamente come perché non permettono di fare ricerche, di fare la lista dei nomi delle vittime delle persecuzioni naziste. E i sionisti che stanno in Israele sono complici di quella persecuzione […], sono razzisti nei confronti degli altri ebrei; gli ebrei provenienti dall’Iran e dal Marocco sono malvisti dai bianchi, dagli aschenaziti che non hanno neanche una goccia di sangue semita […]

Il solo modo di agire è quello di Saddam. Non bisogna dimenticare che era Saddam a mantenere i palestinesi di Gaza, soprattutto di Gaza. L’aggressione contro l’Iraq è legata a Gaza. Saddam manteneva Gaza, i soldi di Gaza venivano da lì. E in fin dei conti lo stesso vale per l’Iran. Durante la prima Intifada i primi soldi arrivati in Palestina furono quelli che l’Iran inviò all’organizzazione di Abu Nidal. E anche Saddam ha dato molti soldi alla resistenza.

In ogni caso i palestinesi adesso riceveranno sicuramente un duro colpo, ma non verranno distrutti. E in fin dei conti si tratta di una questione internazionale. Se migliaia di persone scendono in piazza a Parigi e a Londra, la gente dirà: è un problema grave, è un crimine contro l’umanità, questi sono crimini di guerra costanti, quotidiani, senza sosta, davanti alle telecamere dei canali di tutto il mondo, della CNN e di Al Jazeera…

Quindi colpiranno i responsabili della resistenza palestinese a Gaza, soprattutto la gente di Hamas ma non soltanto. Però dovranno entrare a Gaza, per combattimenti corpo a corpo, e a quel punto gli israeliani si troveranno in una posizione di debolezza, accadrà la stessa cosa che è successa nel Sud del Libano, ma ovviamente ci saranno migliaia di vittime civili palestinesi. Vedremo. La cosa positiva per i palestinesi e per la resistenza araba è che i popoli arabi sono solidali. E il governo traditore egiziano apparirà per quello che è. Perché chiude la frontiera? Perché?

Sai che hanno chiamato Dahlan al Cairo, no?

Ma sappiamo chi è Mohamed Dahlan, no? Mohamed Dahlan è l’uomo degli Stati Uniti e della CIA. Apertamente, non ne fa mistero.

gaza strip tunnel

Un membro del Jihad islamico attraversa un tunnel nella Striscia di Gaza nel 2022. Foto Mahmud Hams / AFP via Getty Images

 

 

27/04/2023

SERGIO RODRIGUEZ GELFENSTEIN
Vietnam, 48 ans après la défaite de l'impérialisme US


Sergio Rodríguez Gelfenstein, 27/4/2023
Original:
Vietnam, a 48 años de la derrota del imperialismo estadounidense
English:
Vietnam, 48 years after the defeat of US imperialism

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 6 juin 1969, le Front national de libération du Sud-Vietnam (FNL) et d'autres organisations politiques et sociales ont convoqué un congrès des représentants du Sud qui a donné lieu à la création du Gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud-Vietnam (PRG), qui allait commencer à jouer un rôle décisif dans la formation du pouvoir révolutionnaire dans cette partie du pays.

Congrès national des députés


L'architecte Huynh Tan Phat (au centre) est élu président du GRP


Le GRP

Il faut dire que depuis 1970, la lutte au Laos et au Cambodge, également occupés par les USA, a gagné en force et les patriotes de ces pays ont commencé à coordonner leurs efforts avec le FNL pour le développement de la guerre révolutionnaire.


En 1972, le Parti communiste vietnamien (PCV) ordonne la préparation d'une offensive stratégique pour remporter des victoires militaires majeures, perturber la stratégie impérialiste de “vietnamisation de la guerre” et obliger les USA à recourir à la négociation.

Mais, au vu des succès militaires vietnamiens, Washington, sous l'administration de Richard Nixon, ordonne un renforcement de ses forces en mobilisant une importante force aéronavale afin de renforcer l'agression contre le Sud et de déclencher ce que l'on a appelé la deuxième guerre d'agression contre le Nord. Dans le même temps, le président usaméricain a été contraint de faire une volte-face surprise à l'approche des élections de novembre 1972, de sa réélection et du rejet croissant de la guerre du Viêt Nam dans l'opinion publique usaméricaine. Il tentait manifestement d'obtenir des succès militaires qui lui permettraient de négocier en position de force à Paris.

Cependant, n'ayant pas atteint les objectifs qu'il s'était fixés dans la guerre et face aux brillantes propositions de la diplomatie vietnamienne qui recueillaient un large soutien dans le monde et en particulier dans l'opinion publique usaméricaine elle-même, Nixon a été contraint d'accepter les propositions vietnamiennes afin de faire gagner du temps à ses troupes tout en renforçant l'armée fantoche. Mais une fois élu, Nixon a ouvertement rejeté les accords qu'il avait signés, déclenchant des bombardements génocidaires sur les principales villes vietnamiennes.

L'assaut aérien infernal des USA sur Hanoi et Haiphong a été repoussé avec succès par les forces armées vietnamiennes, obligeant Nixon, le 27 janvier 1973, à signer les accords de Paris sur la cessation de la guerre et le rétablissement de la paix au Viêt Nam.

Les accords de Paris signifiaient que les USA devaient retirer leurs troupes et celles de leurs satellites et respecter l'indépendance du Viêt Nam. Ils devaient également cesser d'intervenir dans les affaires intérieures du pays et reconnaître le droit à l'autodétermination du peuple et le statu quo du Sud-Vietnam. Le Viêt Nam a ainsi remporté une nouvelle grande victoire contre une puissance étrangère, qui n'était toutefois pas encore totalement consommée.

Bien que les accords de Paris aient constitué une étape importante dans le processus de libération du Viêt Nam, l'impérialisme usaméricain a continué à soutenir le régime fantoche de Saigon (désormais dirigé par Nguyen Van Thieu). Il entendait ainsi maintenir sa domination coloniale et préserver la division du pays. Mais Washington a mal diagnostiqué la situation, pensant que les accords avaient paralysé l'élan libérateur du peuple vietnamien. Au contraire, le prestige du FNL et du GRP s’accrut de jour en jour, tant sur le plan intérieur qu'international.

Pour donner une idée de l'ampleur de l'intervention militaire usaméricaine au Viêt Nam, la puissance de feu de ses soldats était six fois supérieure à celle qu'ils possédaient pendant la Seconde Guerre mondiale. Les USA ont dépensé 400 000 dollars pour chaque Vietnamien tué, soit 75 bombes et 150 obus d'artillerie par cadavre.

Le régime de Van Thieu devait faire face non seulement à la puissance et à la force révolutionnaires dans les zones libérées, mais aussi à une résistance populaire croissante dans les zones sous son contrôle. En outre, l'aide de Washington avait été considérablement réduite par rapport aux années précédentes. De même, une profonde crise économique a débuté au second semestre 1973 et s'est aggravée l'année suivante, caractérisée par une forte inflation, une forte dévaluation et la perte de devises étrangères.

Dans ces conditions, le GRP et le FNL ont réagi en multipliant les actions armées et en décidant d'appliquer sans délai les accords de Paris. Dès juillet 1973, le PCV a estimé qu'il était nécessaire de préparer les forces à une offensive pour s'emparer définitivement du pouvoir. À la mi-1974, le cours de la guerre avait changé de manière significative en ce qui concerne la croissance des forces armées révolutionnaires, les actions offensives en cours, la consolidation des routes d'approvisionnement logistique du nord au sud et l'augmentation des actions dans les villes.

Tous ces éléments, ainsi que d'autres conditions favorables, ont permis au PCV, en octobre 1974, de conclure qu’un rapport de forces favorable aux révolutionnaires avait été créée, et il a donc pris la décision historique de mobiliser le parti, l'armée et le peuple pour mener une attaque générale afin d'anéantir et d'écraser les troupes du régime de Van Thieu, de renverser le pouvoir ennemi tant au niveau régional que national, de prendre le pouvoir pour le peuple et de libérer le sud. Le PCV et sa commission militaire centrale se sont attelés à la tâche de planifier et d'organiser les futurs combats.

L'offensive et le soulèvement général débutent le 10 mars 1975 sur le plateau occidental du pays. Les premiers succès permettent d'avancer vers la plaine côtière centrale. La campagne de Hué-Da Nang, deuxième ville du Sud-Vietnam, où la plus puissante base militaire des forces armées du régime pro-yankee est anéantie, marque un tournant. L'offensive s'est poursuivie par des attaques et des soulèvements au nord et au nord-ouest de Saigon. Le 25 mars, 16 provinces avaient été libérées, laissant au F.L.N. le contrôle des trois quarts du territoire et de la moitié de la population du Sud-Vietnam. L'effondrement de l'armée ennemie est jugé total et les USA sont impuissants face à la forte offensive vietnamienne. Les conditions sont réunies pour la bataille finale : la bataille de Saigon.

La bataille pour la libération de Saigon a été appelée la “campagne Ho Chi Minh”. Le président et fondateur de la République démocratique du Viêt Nam était décédé le jour où le pays commémorait le 24e  anniversaire de son indépendance, le 2 septembre 1969. Il avait été décidé que la dernière ville libérée porterait son nom.

Des groupes militaires colossaux sont mobilisés pour renforcer ceux qui se trouvent déjà dans la zone de combat. Pendant ce temps, l'ennemi se prépare à conserver son dernier bastion, tandis que les USA déploient toutes sortes de manœuvres diplomatiques pour empêcher ou retarder l'issue évidente des événements. Le 18 avril, le président usaméricain Gerald Ford ordonne l'évacuation urgente de tous les USAméricains du Viêt Nam. Le 21 avril, alors qu'il tente de sauver la situation, Washington limoge Van Thieu tout en cherchant à négocier un cessez-le-feu bilatéral.

Mais il est trop tard. Le 26 avril est déclenchée la “campagne Ho Chi Minh”, un plan d'attaque à partir de cinq directions, coordonné avec les forces armées locales et le peuple insurgé. Les 28 et 29 avril, les colonnes révolutionnaires avancent impétueusement, encerclant les forces ennemies sur le périmètre de Saigon. 

Le premier tank vietnamien à entrer dans l'enceinte du palais présidentiel fantoche

Les colonnes d'attaque ont occupé les cibles les plus importantes de la ville et, à 11h30 le 30 avril, au milieu de la ruée du personnel du gouvernement et de l'ambassade usaméricaine, le drapeau de la révolution a été hissé sur le palais du gouvernement. Le 1er mai, l'ensemble de la partie continentale du Sud-Vietnam était sous contrôle. Au cours de la campagne, 400 000 soldats ennemis ont été anéantis, désintégrant une armée de plus d'un million d'hommes, ainsi que les forces de sécurité et de police.


La fin de la “campagne Ho Chi Minh” et la libération totale du Viêt Nam, dont nous commémorons aujourd'hui le 48e  anniversaire, sont le fruit d'une brillante opération militaire menée par les forces armées et le peuple vietnamiens sous la direction du parti communiste. L'impérialisme usaméricain a été vaincu dans ce qui a été qualifié de plus grand désastre militaire et politique de son histoire. De même, l'ensemble de l'appareil militaire, politique et administratif du régime créé par Washington au Viêt Nam a été détruit. Cinq administrations usaméricaines ont déployé des efforts colossaux pour empêcher la victoire du peuple vietnamien et n'y sont pas parvenues, couronnant ainsi vingt années de lutte glorieuse contre l'agression usaméricaine et pour la réunification du pays.


Départ du dernier hélicoptère yankee de Saïgon au petit matin le 30 avril 1975.F ilm super8 pris de l'hôpital Grall par le Dr Bourdais, réanimateur